METHODOLOGIE JURIDIQUE

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FICHES DE TRAVAUX DIRIGES

METHODOLOGIE

I. La dissertation juridique

La dissertation juridique est une réponse pratique et théorique à une question. Par
ailleurs, sa rédaction se décompose en deux temps : la préparation et l’écriture.

A. La préparation de la dissertation juridique

D’abord, le sujet de la dissertation doit être lu et relu plusieurs fois afin d’éviter
les erreurs de compréhension et les conclusions trop hâtives sur la nature du sujet.
Ce premier exercice conduit à se poser les questions suivantes : est-ce une
interrogation ? Une négation ? Les mots sont-ils au singulier ou au pluriel ? Que
veulent-ils dire exactement ? Ont-ils une valeur juridique ?

Ensuite, dans un brouillon, l’étudiant pourra écrire tout ce qui lui passe par la
tête : arrêts connus ; doctrine ; points juridiques abordés et développements
possibles ; définition des mots et des problèmes posés ; partie du cours concerné ;
ressemblance avec d’autres problèmes de droit.
Cette première liste sera filtrée afin de pouvoir procéder au développement par
enchaînement des idées ayant un lien avec le sujet de la dissertation.

La troisième étape consiste à réfléchir sur le sujet et cela, à travers les questions
suivantes : quel est l’auteur du texte (une décision de justice, un article etc.) et quelle
est son influence sur le sens à donner au sujet ? Quelle est la délimitation du sujet
(historique, géographique, juridique) ? De quoi traite le sujet ? Quel est le contexte
ou l’actualité juridique/politique ?
Cette première série de questions permettra de préparer l’introduction et de
trouver des axes de réflexion pour les développements.

Puis, l’étudiant devra établir à l’aide des réflexions précédentes la liste des
problèmes juridiques posés par le sujet et les solutions éventuelles proposées.

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De l’étude de l’ensemble de ces questions doit apparaître une problématique
c’est-à-dire la question fondamentale posée par le sujet. Elle peut être d’ordre
pratique ou technique ou avoir une portée plus théorique. Il peut y avoir plusieurs
problématiques, toutefois, l’étudiant devra choisir un angle d’étude propre, le plus
pertinent possible et permettant de cerner parfaitement le sujet. Attention aux
problématiques trop larges et évasives ou à celles qui n’abordent qu’un aspect de la
question. Cette problématique est importante car elle est au cœur de la dissertation :
en réalité, cette dernière est la réponse à cette problématique, son analyse et sa
résolution.
De cette mise en forme de la problématique découle ensuite l’élaboration d’un
plan en deux parties (I et II), chacune décomposée en deux sous-parties
(paragraphes A et B). Ces distinctions doivent être logiques. Chaque
paragraphe doit regrouper deux ou trois idées résolvant le problème posé sous
des aspects différents.

B. La rédaction de la dissertation juridique

La dissertation juridique permet de faire comprendre au lecteur/correcteur la


signification du sujet, la nature des problèmes abordés et la logique de leur
résolution. L’écriture doit être explicite et ne pas considérer que le lecteur/correcteur
va comprendre les sous-entendus et les non-dits.
- En premier lieu, la dissertation commence par une introduction dite « en
entonnoir » : L’introduction débute par une ‘’phrase d’accroche’’ qui peut être soit
une citation, soit une remarque générale introductive, soit une présentation du
sujet, de l’auteur etc. Cette phrase doit ‘’accrocher’’ l’intérêt du lecteur/correcteur
et l’amener à s’intéresser à la dissertation.
Suivent ensuite les définitions des termes de l’intitulé et sa signification générale.
Sans répéter le sujet, il faut montrer que celui-ci est compris, acquis et de là, il
faut montrer le contexte et l’actualité du sujet et/ou en mettant en évidence son
enjeu actuel.
Dès lors, surgissent les problèmes soulevés par le sujet qui sont ensuite
ramassés et développés dans une problématique clairement exprimée, et qui
posent les axes fondamentaux de la réflexion. La formulation des problèmes et
de la problématique ne doit pas se faire sous la forme interrogative, trop naïve

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(par exemple : « L’enfant naturel est-il admis en droit tunisien ? » devient « la
question se pose de savoir si le droit tunisien admet l’enfant naturel »).
- En second lieu, le plan en deux parties permet de présenter les éléments
distincts du sujet et de les réunir dans une logique commune : La formulation
de la problématique conduit naturellement à l’annonce explicite du plan en deux
parties qui permet d’y répondre : par exemple, « A proprement parler, la notion
d’enfant naturel ne figure pas dans la législation tunisienne (I) qui se réfère plutôt
à l’enfant de filiation inconnue ou abandonné (II) ».
Chaque partie est décomposée en deux sous-parties qui traitent un aspect, une
problématique précise dans la réflexion globale de la partie. Comme pour toute
autre subdivision supplémentaire, un chapeau introductif doit alors annoncer
visiblement cette division en expliquant sa nécessité. Par exemple : « L’absence
d’une qualification expresse de la catégorie juridique d’enfant naturel dans le
code du statut personnel (A) explique le refus de la jurisprudence d’admettre ce
dernier au regard de sa filiation paternelle (B) ».
Normalement, l’enchaînement de ces parties et sous-parties assure la réponse
au sujet et permet de présenter de façon générale et complète la problématique
abordée.

- En dernier lieu, il n’est pas besoin de faire une conclusion à la dissertation :


Néanmoins, une ou deux dernières phrases peuvent ouvrir la réflexion vers
d’autres hypothèses de recherche ou présenter une dernière idée assurant la
synthèse du travail.

Remarques générales sur la dissertation juridique


Une dissertation bien rédigée et courte est préférable à une dissertation longue et
sans pertinence. L’écriture doit être lisible, ne doit pas comporter de fautes
d’orthographe ni de grammaire ; de même que les abréviations sont à proscrire. Les
phrases courtes sont préférables à des phrases longues surtout si ces dernières sont
mal formulées ou inintelligibles. Toute citation doit se faire entre guillemets, en
indiquant la référence (auteur, ouvrage) ; et toute référence doit être complète (date
exacte, articles correctement indiqués [art. 68 CSP] ; les décisions de justice
complètes [nom de l’arrêt, date, tribunal, Cour ou Conseil l’ayant prononcé].

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II. Le résumé de texte

Le résumé est un texte réécrit dans un espace limité. Il s’agit de recomposer un texte
où l’on exprime avec un minimum de mots les idées, les arguments et la pensée
de l’auteur, en restant fidèle à son esprit et son ton.
Le résumé n’est pas un compte rendu critique où il est question de donner son avis
sur le texte proposé.
Un bon résumé nécessite de suivre les étapes suivantes :
1. Lire attentivement l’ensemble du texte afin d’identifier les idées principales,
définir les mots clés et regrouper les paragraphes traitant des mêmes
questions.
2. Construire le schéma du résumé, c’est-à-dire le plan de l’argumentation qui
consiste à :
- présenter en introduction les buts de l’auteur et la problématique
posée ;
- distinguer les idées principales des idées secondaires de chaque
partie ;
- présenter en conclusion les solutions proposées par l’auteur.
3. Rédiger le résumé à la 3ème personne, tout en prenant le soin de
déterminer le nombre de paragraphes (chaque paragraphe doit
correspondre à une idée distincte).

III. Le commentaire de texte

Le texte qui doit être commenté est le plus souvent un article de code, un extrait de
doctrine ou un projet de loi.
La spécificité du commentaire repose sur le fait que l’analyse et les développements
devront être rattachés au texte commenté.
C’est un exercice qui consiste à calquer son raisonnement sur les points de réflexion
directement soulevés par le texte, en les citant au besoin et en déterminant un plan
qui puisse commenter le texte en question.
Le commentaire vise à commenter les affirmations de l’auteur et à les analyser (en
donnant des exemples et en faisant jouer les arguments pour et contre etc.) à travers
un plan qui reprend ces idées.

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Avant de commencer le commentaire, il est essentiel de répondre aux questions
suivantes :
- quel est l’auteur du texte (nom) ? Qui est-il (journaliste, homme
politique, professeur etc.) ? De quand date ce texte (actualité
immédiate, réflexion ancienne) ?
- quelle est la nature du texte (article de doctrine, extrait de
constitution ou de loi, article de journal etc.) ? Est-il entier ou cité
par extrait ?
- quel est le thème traité ?
- quelles sont les idées principales développées ?
- quelles sont les trois ou quatre phrases les plus importantes du
texte ?
- quelles sont les réponses apportées par l’auteur ?
- quelle est la problématique posée ?
Quant au plan, il doit généralement épouser la structure du texte. La tâche est facile
lorsque celui-ci est composé de plusieurs alinéas ou paragraphes. Dans le cas
contraire, ce sont les idées soulevées dans le texte ou les points successivement
abordés qui serviront de repères pour le plan du commentaire.

IV. La fiche de synthèse

La fiche de synthèse consiste à résumer des informations relatives à un sujet donné


(livre ou article). Elle ne doit pas dépasser 2 pages et exige une rigueur au niveau
rédactionnel (utiliser un style direct, le présent de l’indicatif et des phrases courtes).
La fiche doit comporter les éléments suivants :
- les thèmes abordés dans le livre ou article ;
- le développement (la première partie concerne la synthèse de
l’ouvrage et la seconde partie comprend une analyse
personnelle et critique dans laquelle on expose les qualités et
faiblesses du livre) ;
- la conclusion.
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V. Le cas pratique

Le cas pratique ou consultation constitue un exercice délicat qui nécessite :


1. la compréhension du problème juridique soulevé par la
situation de fait qui est relatée ;
2. la découverte de la solution abstraite ;
3. l’application de la solution au cas d’espèce.

Trois étapes caractérisent la résolution d’un cas pratique :


a) L’exposé du problème
Tout d’abord, il convient de sélectionner parmi les faits de l’espèce ceux qui
présentent un intérêt et à les faire entrer dans une catégorie juridique. Ensuite,
d’identifier la ou les questions de droit que pose le cas d’espèce.

b) L’énoncé de la solution abstraite


Il s’agit d’indiquer la règle de droit applicable au cas d’espèce. De manière
concrète, il est question de formuler la règle abstraite qui permettra de
résoudre le cas pratique et non pas de donner la solution du problème
juridique posé.

c) L’application de la règle abstraite au cas concret


Cette dernière étape consiste à appliquer au cas d’espèce la solution juridique
abstraite précédemment énoncée en justifiant les réponses fournies (justifier
la solution par un raisonnement logique et une argumentation précise).

VI. La fiche d’arrêt et le commentaire d’arrêt

L’exercice est articulé en 2 parties :

A. La fiche d’arrêt

La fiche d’arrêt est le point d’ancrage du travail préparatoire d’un commentaire


d’arrêt. Elle représente l’étape préliminaire indispensable au commentaire d’arrêt.
La fiche d’arrêt comprend les rubriques suivantes :

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1. Les faits : il s’agit de relater les faits sans entrer dans les détails
(indiquer les parties en présence, la nature du litige).
2. La procédure : il est question de déterminer qui est le demandeur
et le défendeur au 1er degré ; ensuite, l’appelant et l’intimé en Cour
d’appel et, enfin, le demandeur et le défendeur au pourvoi en Cour
de cassation.
3. Le problème de droit : il faut formuler le problème juridique posé
en 2 ou 3 lignes.
4. L’argumentation des parties : exposer de manière synthétique les
arguments de chacune des parties.
- Argumentation du demandeur
- Argumentation du défendeur
5. La solution et les motifs : il faut donner le nom de la partie qui a
obtenu satisfaction et indiquer les motifs essentiels retenus par la
Cour.

B. Le commentaire d’arrêt

Présenter l’introduction « en entonnoir » et annoncer les deux parties du plan :


I/………………..
A/…………
a)…….
b)…….
B/…………
a)………
b)……..
II/………………
A/…………
B/…………

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