Ses, chapitre N°4

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 12

Chapitre N°4 : Comment se

construisent et évoluent les liens


sociaux ?
I. Groupes sociaux et liens sociaux

La question du lien social est centrale en sociologie. Une société n’existe


que parce qu’elle « relie » des individus, le lien social est le « ciment » qui
noue les individus entre eux et à la société. Sans lien social la société
n’existe pas, c’est lui qui en assure la cohésion.

Voir def « lien social »

Voir def « cohésion sociale »

1.1) Comment les individus s’associent-ils pour former des groupes


sociaux ?

La société se définit selon George Gurvitch (sociologue français d’origine


russe (1894-1965) ) comme un ensemble de groupes humains

Au sein de cette société des individus nomment entre eux des relations
spécifiques qui sont à l’origine de regroupements de personnes consciente
de ces relations privilégiées qui constituent aussi une entité sociale
durable et repérable au sein de la société globale.

Les sociologues définissent alors de manière plus précise ces groupes


humains, qu’ils définissent en tant que « groupe sociaux », pour les
distinguer des simples agrégats physiques et des catégories statistiques

Les groupes sociaux sont très divers, famille, bande, association,


entreprise, classe sociale… Ces groupes sociaux participent à la
construction identitaire des individus et structurent la société.

Pour définir un groupe social on insiste sur deux critères : l’existence d’une
interaction – directe ou indirecte – entre les personnes composant le
groupe et une conscience d’appartenance commune

Voir def « groupe social »

Le sociologue Robert King Merton (américain, 1910-2003) a ainsi proposé


une définition qui met en avant les deux critères ;
 Les individus doivent être en interaction ou avoir des rapports
sociaux qui obéissent à des règles préalables (critère objectif)
 Ils doivent se définir eux même comme membre du groupe et être
définis par les autres comme étant membres du groupe (critère
subjectif)

Un groupe social est donc un ensemble d’individu qui se reconnaissent


entre eux, et qui sont reconnus comme membres de ce groupe particulier
par ceux qui en sont extérieur

Pour pouvoir parler de groupe social il faut qu’existent les interrelations


entre les membres du groupe, dont ils ont conscience, et qui les
distinguent des autres membres de la société, il n’est cependant pas
nécessaire que les individus se rencontrent

Un groupe social est une construction sociale, c’est le sentiment


d’appartenance et la reconnaissance qui importent. Cette construction
exerce une influence sur les comportements des individus, membres du
groupe et extérieurs au groupe.

Cette définition permet de distinguer le groupe social du simple agrégat


physique, constitué par le regroupement de personnes en un même lieu,
par exemple un rassemblement d’individu sur une place publique pour
regarder un spectacle, ou des personnes qui attendent un autobus dans la
rue

Rem : si un incident survient. Par exemple, s’il surgit une dispute entre les
personnes qui assistent à la diffusion d’un match de de football sur un
grand écran, certains vont développer des comportements d’entraide ou
d’agressivité vis-à-vis d’autres, il s’établira alors, pour une durée limitée,
une relation sociale au sens de Weber : le comportement des uns
s’orientant par rapport au comportement des autres et réciproquement

1.2) Groupes sociaux et catégories sociales

La question du lieu social pose aussi la question de la hiérarchisation de la


société. Pour rendre compte de cette hiérarchisation de « classer » les
individus en « catégories statistiques » permettant des études empirique,
l’INSEE utilise la nomenclature des P.C.S (Professions et Catégories
Socioprofessionnelles)

Crée en 1954 (C.S.P) et remaniée en 1982 (P.C.S) et 2003, la nomenclature


des P.C.S a « pour objet de classer l’ensemble de la population en un
nombre restreint de catégorie ayant chacune une certaine homogénéité
sociale »

Selon cette « grille » les individus sont classés en fonction d’un certain
nombre de critère socioprofessionnels : le statut des actifs
(salarié /travailleur indépendant / employeur) leur métier, leur
qualification, leur place dans la hiérarchie professionnelle…

Voir def « P.C.S »

L’INSEE définit 8 grandes P.C.S

6 PCS d’actif

 Les agriculteurs exploitants


 Les artisans, commerçants, chef d’entreprise
 Les cadres, professions intellectuelles supérieures
 Professions intermédiaires
 Employés
 Les ouvriers

1 pour les retraités

1 pour les autres inactifs (dont les autres inactifs (dont les chômeurs
n’ayant jamais travaillé)

Les PCS sont de simple catégorie statistique. L’objectif de la grille des PCS
est de fournir une photographie de la structure socio-professionnelle de la
population a un moment donné.

Ainsi l’étude de l’évolution des PCS permet de mettre en évidence le


développement du salariat, la montée des employés (tertiairisation de
l’économie), l’élévation du niveau moyen de qualification des actifs
(augmentation de la part des cadres et professions intermédiaire) …

En partant de l’hypothèse que les individus appartenant à la même PCS


ont assez généralement des comportements, des pratiques sociales…
proche, la nomenclature permet de mettre en évidence certaines
inégalités économique et socioculturelles, elle est utilisée pour des
enquête sur les comportements de consommation, la mobilité sociale, les
choix politiques…

Mais les caractéristiques communes qui unissent les individus au sein des
PCS ne font pas de celles-ci des groupes sociaux. Les PCS apparaissent
éventuellement comme un « groupe latent », c’est-à-dire un ensemble
d’individus caractérisé par un intérêt commun mais sans conscience
d’appartenance collective

Les PCS sont souvent critiqués du fait que l’homogénéité professionnelle


ne correspond pas toujours à l’homogénéité sociale. De nombreux facteurs
d’inégalité, comme le sexe ou l’âge, ne sont pas pris en compte. De plus
les statuts sociaux accordés aux différentes professions évoluent, les
transformations du marché du travail, le chômage, la précarisation…
affectent davantage certains individus, or toutes ces évolutions sociales
n’apparaissent pas dans la classification.

1.3) Diversité des groupes et des liens sociaux

Les individus sont insérés dans des groupes très différents par la taille et
le degré de personnalisation des relations. On distingue les groupes
primaires des groupes secondaires :

 Les groupes primaires sont généralement de petite taille, au sein de


ces groupes les individus sont étroitement liés, leur identification au
groupe est forte, les rapports affectifs, de coopération, d’entraide,
dominent (le sociologue américain C.H. Cooley identifie 3 grands
groupes primaires : la famille, le groupe d’amis, le groupe de
voisinage).
 Les groupes secondaires sont de taille plus importante, ils se
caractérisent par des relations plus formelles, utilitaires et
impersonnelles. Ces groupes n’affectent qu’une partie de la vie des
individus.

Voir def « Groupe social primaire »

Voir def « Groupe social secondaire »


La famille, les groupes d’amis… sont des groupes primaires au sein
desquels se développent des interactions génératrices d’effets de
socialisation, explicites et implicites, très forts. Ces groupes primaires sont
très stable avec une forte cohésion.

L’entreprise, les associations, les nations… dont des groupes secondaires


qui n’interviennent qu’implicitement dans la socialisation des individus.
Dans ces groupes le sentiment d’appartenance est lié à un ensemble de
croyances de valeurs, permettant l’identification.

Rem : plus que la taille, c’est l’intensité des relations entre les individus
qui différencie groupes primaires et groupes secondaires. Par exemple, les
collègues de travail dans un grand atelier peuvent constituer un groupe
primaire alors que les salariés d’une petite PME dans laquelle les postes
sont très différenciés constitueront un groupe secondaire…

Les liens au sein des groupes sociaux sont de différentes natures :

 Lien interpersonnel (lien familial, amical…)


 Lien économique (participation à la production, échange marchand)
 Lien de solidarité collective (protection sociale)
 Lien civique (suffrage universel, participation au vote)

Serge Paugam présente les différentes formes du lien social à partir de ses
« sources » en distinguant :

 Lien de filiation (entre parents et enfants)


 Lien de la participation élective (entre conjoints, amis, membres
d’institutions culturelles, sportives, caritative…)
 Lien de participation organique (entre membres d’une communauté
politique)
 Lien de citoyenneté (entre membres d’une communauté politique)

Dans tous les cas les liens peuvent se cumuler, un individu peut être
citoyen, actif, marié avec des enfants, avoir des amis… De même être un
citoyen actif procure un revenu qui permet la consommation, l’accès à la
protection sociale, la participation électorale, tous ces liens concourent à
renforcer les liens interpersonnels…

Les liens sociaux sont largement complémentaires, et c’est l’ensemble de


ces liens qui, à l’échelle globale, permet la cohésion sociale.

II. Les liens sociaux, évolutions et fragilisation


2.1) Processus d’individualisation et lien social
Avec l’évolution des sociétés, les liens sociaux se transforme.

Selon Emile Durkheim, deux grands types de solidarité unissent les


individus en fonction de l’évolution des sociétés

Pour lui l’intégration est garante du fonctionnement même de la société.

Il rédige « de la division du travail social » en 1893, dans une période


de grand bouleversement, la révolution industrielle pose le problème de
l’inégalité des conditions de vie, des solidarités collectives… et sa grande
crainte est celle d’une crise sociale liée à la montée de l’individualisme et
à l’effondrement des sentiments collectifs

L’individualisme de la société caractérise la modernité. En effet, la


modernité conduit à valoriser l’individu et à lui permettre de s’émanciper
des ancienne institution sociale (traditions, religions…). De plus en plus,
les individus peuvent choisir leur comportement, leurs idées, et se
différencier à l’intérieur des groupes sociaux. Ce mouvement transforme
profondément les solidarités sociales, plus autonomes, les individus
peuvent être conduits à l’isolement, ce qui pourrait fragiliser la cohésion
sociale.

Voir def « individualisme »

Rem : ne pas confondre individualisme (individualisation) et égoïsme.


L’individualisation désigne un processus social, historique, qui induit une
autonomisation de l’individu par rapport au collectif. L’égoïsme relève des
valeurs, om désigne un comportement par lequel l’individu ne pense qu’à
lui. Le processus d’individualisation, phénomène collectif, n’implique pas
nécessairement l’égoïsme, phénomène individuel…

Pour expliquer comment les sociétés modernes parviennent à la cohésion


sociale et permettent l’intégration, Durkheim distingue deux modèles de
solidarité, chacun caractérisant un type de société.

Voir def « Integration sociale »

1) Dans les sociétés traditionnelles (sociétés claniques ou tribales) les


individus sont peu différenciés, leurs croyances, leurs pratiques, sont
semblables, ils sont unis par une puissance conscience collective (le
sentiment d’appartenance collective est très fort) dans ces sociétés
la solidarité est « mécanique ». Ces sociétés où la division du travail
est faible, où les individus sont spatialement et affectivement
proches, ne peuvent tolérer les particularismes individuels ou de
groupes. L’individu qui s’écarte des normes, ou valeurs de la société
est sanctionné selon un droit répressif (destiné à châtier le coupable,
les sanctions ont un caractère expiatoire). (Droit répressif =>
bannissement)
Voir def « Solidarité mécanique »

Avec la révolution industrielle, l’urbanisation, la croissance


démographique, les échanges entre les individus se densifient, la cohésion
sociale par la conscience collective s’altère, la société doit trouver une
autre forme de lien social

2) Dans les sociétés modernes on assiste à une autonomisation des


individus qui s’émancipent par rapport à leurs groupes
d’appartenance et à la société, la conscience collective est moins
coercitive (contraignante) (processus d’individualisation), il faut donc
une nouvelle source de cohésion, c’est « la division du travail
social », la solidarité devient « organique ».
La division du travail social est la solution pour préserver le lien
social, la démultiplication des rôles et l’interdépendance des
individus créées par cette division du travail assurent la cohésion
sociale (spécialises, les individus sont dépendant les uns des autres).
La division du travail se substitue à la conscience collective.
Dans ces sociétés, l’individu qui s’écarte des règles est sanctionné
selon un droit restitutif (la sanction vise à chiffrer mais aussi à
réparer le dommage subi par la victime).

Voir def « Socialisation organique »

TRADITION | MODERNITÉ ?
Similarité | Diversité

Conscience collective très forte | distinction du travail social

Interdépendance

Solidarité mécanique | Solidarité organique

Droit répressif | Droit restitutif

La solidarité dans les sociétés modernes n’est pas moins forte que dans
les sociétés traditionnelles car elle est plus consciente, le lien social créé
par la division du travail est solide, car contrairement à celui créé par la
similitude, il est indispensable à chacun.

2.2) Fragilisation du lien social

Depuis les années 1960-70 l’individualisation sociale s’est renforcée et


l’individualisme a progressé, les comportements des individus semblent
moins contraints par les valeurs et normes collectives. Cette évolution fait
craindre une fragilisation du lien social car la société connait des
transformations qui affectent directement de nombreuses formes du lien
social…

 Le lien familial est affecté par l’instabilité plus importante de la


cellule familiale avec le recul du mariage et l’augmentation du
divorce. La transmission des valeurs peut être fragilisé par les
nouvelles formes familiales.
 L’école peine à lutter contre l’échec scolaire.
 Le lien de citoyenneté est menacé par la progression du
communautarisme, de la méfiance envers les institutions politique
 Le lien professionnel surtout, est compromis par les difficultés
d’accès à l’emploie stable (CDI à temps complet) la montée de la
précarité et du chômage, le développement de la « pauvreté
active »

Voir def « précarité »

Du faite de toutes ces fragilisations du lien social les phénomènes de


marginalisation, d’exclusion, se multiplient car les ruptures de lien social
peuvent se cumuler, conduisant à des processus de disqualification et de
désaffiliation sociale.

Voir def « désaffiliation sociale »

Voir def « disqualification sociale »

Le nombre d’individu isolé, ne trouvant pas de « place » dans la société,


dépendant de l’aide sociale, augmente avec un risque de stigmatisation
de la situation « d’assisté » qui entretient le processus d’exclusion

Les phénomènes de fragilisation du lien social touchent plus fortement


certaine composante de la population, personnes âgées, habitant de zones
défavorisées économiquement, éloignées des lieux de pouvoir… Se
développent alors chez de certains individus de sentiments de
déclassement social, de mise à l’écart, de ségrégation spatiale…

Voir def « ségrégation »

Dans ce cas des individus peuvent rencontrer des difficultés pour orienter
leur conduite sociale, il y a alors une situation « d’anomie »

Voir def « anomie »


III. Réseaux sociaux et lien social
Pour de nombreux sociologues la fragilisation de certains liens sociaux ne
signifie pas disparition du lien social, on assisterait plutôt à une
recomposition, sur la base de relations familiales davantage « choisies »
de nouvelles façons de travailler, de nouvelles relations de proximité…
Dans ce cadre les réseaux sociaux, et notamment les réseaux numériques,
peuvent jouer un rôle…

3.1) Comment les réseaux sociaux fonctionnent-ils ?

L’homme étant un « animal social », les individus entretiennent des


relations avec les autres qui eux-mêmes ont des relations avec d’autres
individus… Ces ensembles de relations constituent des réseaux sociaux.

Voir def « réseau social »

N.B : il ne faut donc pas réduire la notion de réseau social aux réseaux
virtuels, qui ont une dimension exclusivement numérique.

Les membres d’une société sont donc reliés entre eux par des chaînes de
relations sociales plus ou moins longues. (Ces chaines forment selon
l’expression de S. Milgram un « petit nombre » car chaque individu peut
être relié à n’importe quel autre par une courte chaine de relations
sociales (6-7))

La représentation graphique des relations (graphes) permet de mettre en


évidence des structures de relations sociales particulières, qui permettent
de comprendre que le réseau social sépare et relie à la fois.

Certains réseaux sont choisis par les individus, mais d’autres leurs sont
imposés. Dans tous les cas l’appartenance à ces groupes et les relations
sociales qui en découlent, vont exercer une influence sur les
comportements des individus concernés (G. Simmel a montré que les
individus sont liés par les interactions sociales des détermination
réciproques. A ce titre il est considéré comme un précurseur de l’analyse
en termes de réseaux sociaux).

La sociologie des réseaux sociaux met le lien social au cœur de l’analyse


sociologique…

Selon le sociologue M. Granovetter, il s’agit de mettre en évidence que les


individus sont « encastrés » sans des ensembles (réseaux) relationnels et
que leurs actions sont influencées par les relations qu’ils entretiennent
avec les autres membres de ces réseaux, ainsi que par les autres réseaux
en contact avec les réseaux d’appartenance.

Cette structure de réseaux est une source privilégiée d’information,


d’aides… mais elle exerce aussi une contrainte sur les individus dans la
mesure où elle influence plus ou moins fortement leurs actions.

Approfondissement : conférence de Nicholas Christakis.

https://www.ted.com/talks/
nicholas_christakis_the_hidden_influence_of_social_networks?
subtitle=fr&lng=fr&geo=fr

Les relations qu’entretiennent les individus avec les autres prennent des
formes diverses qui définissent la sociabilité

Voir def « sociabilité »

Les analyses de la sociabilité distingue sociabilité individuelle et collective,


sociabilité de proximité (sociale, ethnique, de valeurs…)(*) et sociabilité
d’éloignement, elles étudient également l’intensité des relations de
sociabilité.

La sociabilité permet de contrer l’isolement des individus et, selon la


configuration des réseaux, les types de lien qui s’y nouent (liens « fort » et
lien « faible » selon l’intensité et la régularité de ces liens) de leur offrir
des opportunités diverses.

(*) notion d’homophilie : tendance à préférer entretenir des relations avec


des personnes qui nous « ressemblent »

3.2) L’action des réseaux sociaux

Réseaux sociaux et capital social

Certains sociologues analysent les relations sociales comme des


ressources que les individus peuvent mobiliser en cas de besoin
individuellement ou collectivement.

Dans cette optique, la sociabilité peut être considérée comme un capital,


capital social, dont sont plus ou moins dotés individus, à côté du capital
économique et du capital culturel. Ce capital social dépend des contacts
que l’individu peut établir et donc de sa position dans les réseaux sociaux.

Voir def « Capital social »


Pour P. Bourdieu, le capital social est l’ensemble des ressources, actuelles
ou potentielles, liées à la possession d’un réseau durable de relation. Le
volume de capital social d’un individu dépend du nombre d’individu qu’il
est en capacité de mobiliser et des ressources dont disposent ces
individus.

Dans ce cadre d’analyse, tisser des relations sociales au sein de réseaux


peut être considéré comme un investissement qui impose donc des
dépenses, du temps… Dans le but d’entretenir et de développer le capital
social. Ainsi dans certains milieux sociaux, le capital social est
rationnellement entretenu (rallyes, cercle de cooptation)

Les réseaux sociaux peuvent être « activé » afin de faciliter, de soutenir,


une démarche concrète comme la recherche d’un emploi pour un individu,
l’obtention d’un marché pour un entrepreneur.

Les « trous structuraux » et la « force des liens faible »

La possibilité de mobiliser des relations sociales un réseau, et l’impact


qu’aura cette mobilisation par rapport à l’objectif fixé, dépend beaucoup
de la structure des réseaux sociaux.

L’analyse de la structure des réseaux fait apparaître deux configurations


qui vont fortement influencer « l’efficacité » de ceux-ci

 Les trou structuraux (B. Burt)

Dans un réseau un « trou structural » désigne une situation dans laquelle,


au sein du réseau, un individu est relié à d’autre individus sans que ceux-ci
le soient entre eux.

Les individus qui sont en position de « pont » entre les autres, contrôlent
alors différents flux d’informations, ce que leur procure un certain pouvoir
social…

 Liens forts et liens faibles

Au sein des réseaux sociaux les relations entre les individus sont
différentes selon la fréquence des contacts, le temps passé ensemble,
l’implication émotionnelle… On distingue ainsi des liens « fort » et des lien
« faible »

Les liens sociaux « fort » sont ceux qui sont tissé entre les individus
proches partageant les mêmes valeurs, les même conception sociales…

Les liens « faibles » sont des liens peu intenses entre les individus
différents, appartenant à des réseaux de proximité différents, connectés
ponctuellement par ce lien (connaissances éloignées, amis d’amis…)
 La forces des liens faibles (M. Granovetter)

Par sa thèse sur la force des liens faibles le sociologue M. Granovetter veut
mettre en évidence que l’effet des réseau sociaux est différent selon
l’intensité des relations entre les individus, il montre que les opportunités
offertes aux individus par les liens faibles sont plus intéressantes, par
exemple dans une recherche d’emploi.

En effet les liens fort sont le plus souvent « redondant », c’est-à-dire que
les individus étant proches ils partagent les mêmes informations, alors que
les liens faibles permettent d’accéder à des personnes de réseaux
différents porteurs d’informations différentes (auxquelles les proches n’ont
pas forcément accès) qui peuvent être d’un apport intéressant dans la
démarche de l’individu.

Rem : cette thèse ne s’applique pas systématiquement et ne concerne par


forcément tous les milieux de la même façon, par exemple dans les
milieux sociaux favorisés c’est la « force des liens forts » qui prédomine
car les liens faibles sont plus distendus (le même raisonnement peut
s’appliquer aux « réseaux ethnique » au sein desquels les liens
communautaires sont très utiles).

Vous aimerez peut-être aussi