Chap-11-Probabilites-ensemble-Fini
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Sommaire
1. Espace probabilisé
1.1. Univers et événements
La théorie des probabilités permet l’étude de phénomènes ayant un aspect hasardeux, ou bien, dit
d’une façon plus savante, aléatoire.
On appelle cela une expérience aléatoire.
Parmi les cas les plus simples et usuels :
• L’ensemble des événements est l’ensemble des parties de Ω, l’univers, noté P (Ω) ;
• L’événement vide est dit impossible ;
• L’événement Ω est dit certain ;
• Le complémentaire d’un événement A est l’événement contraire A ;
• Deux événements disjoints sont dit incompatibles.
Exemple : Si on lance un dé :
• faire 6 est une éventualité, assimilée à l’événement élémentaire {6} ;
• faire un résultat pair est un événement, noté aussi {2, 4, 6} ;
• {2, 4, 6} et faire un as sont deux événements incompatibles.
• {2, 4, 6} et {1, 3, 5} sont deux événements contraires.
Cours de Spé T.S.I. © Christophe Caignaert – Lycée Colbert – Tourcoing – http://c.caignaert.free.fr
- Probabilités sur un univers fini
Les probabilités se font avec des ensembles. Cependant, dans la théorie des probabilités, certaines
expressions ensemblistes sont remplacées par des synonymes probabilistes.
On travaille ici dans Ω.
Notation Vocabulaire ensembliste Vocabulaire probabiliste
∅ Ensemble vide Événement impossible
Ω Événement certain
ω∈Ω Élément Événement élémentaire, Éventualité
A⊂Ω Sous-ensemble Événement
A∪B Union de A et B A ou B
A∩B Intersection de A et B A et B
{Ω A Complémentaire de A dans Ω Événement contraire, A
A∩B= ∅ A et B sont disjoints A et B sont incompatibles
Définition : La probabilité uniforme, appelée encore équiprobabilité est la probabilité définie sur
1
un univers à n éléments par : ∀ω ∈ Ω, P(ω) = .
n
L’hypothèse d’équiprobabilité est classique dans les jeux de pile ou face, les jeux de dés, les
tirages d’une carte d’un paquet, d’une boule d’une urne. . .
Théorème : L’événement impossible étant incompatibles avec tous les autres, sa probabilité est nulle :
P(∅) = 0.
∀A, B ∈ P (Ω), P(A ∪ B) = P(A) + P(B) − P(A ∩ B).
A ⊂ B ⇒ P(A) 6 P(B).
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Probabilités sur un univers fini -
Exemple : Si on lance deux pièces discernables et non truquées, les événements « la première est
pile », et, « la seconde est pile » sont indépendants...
La démonstration est laissée au lecteur !
Et on a aussi la formule des probabilités totales, toujours écrites pour 3, puis pour n, événements.
Il nous faut d’abord définir :
Définition
: (A1 , A2 , A3 ) forme un système complet d’événements si et seulement si :
A1 ∪ A2 ∪ A3 = Ω
A1 ∩ A2 = ∅, A2 ∩ A3 = ∅, A1 ∩ A3 = ∅
Définition
: (A1 , A2 , . . . , An ) forme un système complet d’événements si et seulement si :
A1 ∪ A2 ∪ · · · ∪ An = Ω
i , j ⇒ Ai ∩ Aj = ∅
Théorème :
Si on a (A1 , A2 , A3 ) un système complet d’événements, alors, pour tout événement B, on a :
P(B) = P(B ∩ A1 ) + P(B ∩ A2 ) + P(B ∩ A3 ) = P(B|A1 ) P(A1 ) + P(B|A2 ) P(A2 ) + P(B|A3 ) P(A3 )
Théorème :
Si on a (A1 , . . . , An ) un système complet d’événements, alors, pour tout événement B, on a :
Pn n
P
P(B) = P(B ∩ Ak ) = P(B|Ak ) P(Ak )
k=1 k=1
La formule des probabilités totales s’utilise souvent avec un système complet composé de 2
événements A et son contraire A.
Cela donne, pour tout événement B : P(B) = P(B∩ A)+ P(B∩ A) = P(B|A) P(A)+ P B|A P A .
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- Probabilités sur un univers fini
P(B|Aj ) P(Aj )
Théorème : Soit un système complet d’événements (A1 , A2 , . . . , An ), alors : P(Aj |B) = n .
P
P(B|Ai ) P(Ai )
i=1
Démonstration : Dans la formule précédente, il suffit, d’une part de remplacer A par Aj , et d’autre
n
P n
P
part, d’écrire : P(B) = P(B ∩ Ai ) = P(B|Ai ) P(Ai ).
i=1 i=1
Cette dernière formule s’utilise souvent aussi avec un système complet composé de 2 événe-
ments A et son contraire A.
P(B|A) P(A)
On obtient : P(A|B) = .
P(B|A) P(A) + P B|A P A
Exemple : Cette formule permet, en quelques sorte, de remonter dans le passé. Considérons une urne
contenant 2 boules blanches et 3 boules noires, indiscernables au toucher.
On tire une boule sans la regarder, on la garde.
Puis on tire une seconde boule.
On appelle A l’événement : la première boule est blanche, et B, l’événement : la deuxième boule est
blanche.
La question est la suivante : Si la seconde boule est blanche, que peut-on dire sur la première ?
2 3 1 2
Il est clair que P(A) = et P A = , que P(B ∩ A) = et que P B ∩ A = .
5 5 4 4
1 2 2 3 2
On en déduit : P(B) = + = .
4 5 4 5 5
1
Et enfin : P(A|B) = , en vous laissant le calcul !
4
Ainsi, en voyant la deuxième boule, on a pu affiner la probabilité de la première !
Définition : La loi de la variable aléatoire X est, pour tous les x ∈ X(Ω), la donnée de P(X = x)
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Probabilités sur un univers fini -
Exemple : En continuant notre exemple, on a X(Ω) = {−1, 3}, et P(X = −1) = P(X = 3) = 1/2.
Théorème : La loi d’une variable aléatoire X, sur espace probabilisé (Ω, P), permet de définir une
probabilité sur X(Ω), en posant : PX (x) = P(X = x).
Définition : La fonction de répartition de la variable aléatoire réelle X sur l’espace probabilisé (Ω, P),
notée FX , est une application : → [0, 1] définie par : FX (x) = P(X 6 x).
2.2. Espérance
Définition : Soit X, une variable aléatoire réelle, sur espace probabilisé fini (Ω, P).
P
Alors l’espérance de X est donnée par : E(X) = P({ω}) X(ω).
ω∈Ω
Théorème : Soit X, une variable aléatoire réelle, sur espace probabilisé fini (Ω, P).
Ω étant fini, il en est de même pour X(Ω).
P
Alors l’espérance de X vaut : E(X) = x P(X = x).
x∈X(Ω)
Démonstration : La probabilité que X = x est égale à la somme des probabilités des ω tels que X(ω) =
x.
En regroupant les ω selon leur image, on a le résultat annoncé.
Puis le théorème de transfert :
Théorème : Soit X, une variable aléatoire réelle, sur espace probabilisé fini (Ω, P).
Ω étant fini, il en est de même pour X(Ω).
On considère aussi l’application ϕ de → .
P
Alors l’espérance de ϕ(X) vaut : E(ϕ(X)) = ϕ(x) P(X = x).
x∈X(Ω)
Exemple : Si Y est la variable aléatoire qui vaut le résultat dans un lancer d’un dé non truqué, alors,
1 1 1 1 1 1 7
E(Y) = 1 + 2 + 3 + 4 + 5 + 6 = .
6 6 6 6 6 6 2
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- Probabilités sur un univers fini
La variance est une moyenne des écarts à la moyenne de la variable aléatoire : elle traduit la
dispersion de ses valeurs.
Théorème : Si X est une variable aléatoire réelle, a et b deux réels, alors : V(aX + b) = a2 V(X).
Démonstration : E((aX + b)2 ) = E(a2 X2 + 2abX + b2 ) = a2 E(X2 ) + 2abE(X) + b2 ,
2
tandis que E(aX + b) = (aE(X) + b)2 = a2 E(X)2 + 2abE(X) + b2 .
En soustrayant, et après simplification, on a bien : V(aX + b) = a2 V(X).
Théorème : Soit X, une variable aléatoire réelle, sur espace probabilisé fini (Ω, P).
V(X)
Alors, ∀t ∈ ∗ , P |X − E(X)| > t 6 2 .
t
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Probabilités sur un univers fini -
Définition : La loi du couple, ou loi conjointe, de (X, Y) est, pour tous les x ∈ X(Ω) et pour tous les
y ∈ Y(Ω), la donnée de P(X = x ∩ Y = y)
Les lois de X et de Y sont les lois marginales du couple (X, Y).
Ce qu’on vient de faire pour les couples de variables aléatoires peut se généraliser aux n-
uplets : (X1 , X2 , . . . , X n )
Définition :
La loi conditionnelle de Y sachant (X = x) est la données des P(Y = y|X = x) = PX=x (Y = y), pour tous
les y ∈ Y(Ω).
Théorème : Si (X, Y) est un couple de variables aléatoires indépendantes, alors, (f (X), g(Y)) est aussi
un couple de variables aléatoires indépendantes.
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- Probabilités sur un univers fini
p k (1 − p)n−k .
Donc : P(S = k) = nk p k (1 − p)n−k , c’est la loi binomiale annoncée.
Théorème :
Si X et Y sont deux variables aléatoires, alors : V(aX + bY) = a2 V(X) + 2ab Cov(X, Y) + b2 V(Y).
Démonstration : E((aX + bY)2 ) = E(a2 X2 + 2abXY + b2 Y2 ) = a2 E(X2 ) + 2abE(XY) + b2 E(Y2 ).
On a aussi : E(aX + bY)2 = (aE(X) + bE(Y))2 = a2 E(X)2 + 2abE(X)E(Y) + b2 E(Y)2 .
En faisant la différence entre ces deux égalités et en utilisant les propriétés de la variance et de la
covariance, on a immédiatement le résultat demandé.
Définition :
Cov(X, Y)
Le coefficient de corrélation linéaire du couple de variables aléatoires (X, Y) est : ρ(X, Y) = .
σ(X)σ(Y)
C’est le quotient de la covariance par le produit des écart-types.
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Probabilités sur un univers fini -
Théorème :
Si X et Y sont indépendantes, alors ρ(X, Y) = 0.
La réciproque est fausse.
Démonstration : Comme les variables aléatoire sont indépendantes :
P P
E(XY) = xi yi P(X = xi ∩ Y = yj ) = xi yi P(X = xi )P(Y = yj ).
xi ∈X(Ω),yj ∈Y(Ω) xi ∈X(Ω),yj ∈Y(Ω)
P P P P
D’où : E(XY) = xi yi P(X = xi )P(Y = yj ) = xi P(X = xi ) yj P(Y = yj )
xi ∈X(Ω) yj ∈Y(Ω) xi ∈X(Ω) yj ∈Y(Ω)
= E(X)E(Y)
La covariance et le coefficient de corrélation sont donc nuls quand les variables aléatoires sont indé-
pendantes.
Montrons maintenant que la réciproque est fausse.
On considère un lancer de dés non truqués et les variables aléatoires suivantes :
• X qui vaut 1 si on tire un as ou un 6, 0 si on tire un 2 ou un 5, et −1 si on tire un 3 ou un 4 ;
• Y qui vaut 1 si on tire un 2 ou un 5, et 0 dans les autres cas.
On a facilement E(X) = 0, XY qui est la variable aléatoire nulle, donc E(XY) = 0.
Ce qui donne Cov(X, Y) = E(XY) − E(X)E(Y) = 0, alors même que X et Y ne sont pas indépendantes :
1
P(X = 1 ∩ Y = 1) = 0, alors que p(X = 1) = P(Y = 1) = !
3
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