c Laurent Garcin MPSI Lycée Saint-Exupéry

C ONIQUES
On travaille dans le plan.

1 Définition par excentricité, foyer et directrice

1.1 Etude générale

Définition 1.1 (Définition d’une conique)

Soient F un point, D une droite ne contenant pas F et e > 0. On appelle conique de foyer F,
de directrice D et d’excentricité e l’ensemble C des points M du plan tels que MF = e d(M, D).

M
H b b

⋄ Si e < 1, on dit que C est une ellipse.

⋄ Si e = 1, on dit que C est une parabole. b
F
⋄ Si e > 1, on dit que C est une hyperbole.

Remarque. On note traditionnellement H le projeté de M sur la directrice D. La condition MF = e d(M, D) se

reformule par MF = e MH.

Définition 1.2 (Axe et repère focaux)

Soit K le projeté orthogonal de F sur D.
⋄ On appelle axe focal la droite perpendiculaire à D passant par F.
⋄ On note p = e KF le paramètre de la conique.
#–
KF
⋄ On appelle repère focal noté RF le repère orthonormal (F,~ı,~) avec ~ı = .
KF

Remarque. La conique est symétrique par rapport à l’axe focal.

Remarque. Les points de coordonnées (0, p) et (0, −p) dans le repère focal appartiennent à la conique.

Proposition 1.3 (Equation dans le repère focal)

Dans le repère focal, l’équation de la conique est :

x2 + y2 = (ex + p)2

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Proposition 1.4 (Coniques à centre)  

ep
Si e 6= 1, alors C possède un centre de symétrie Ω de coordonnées , 0 dans le repère focal.
1 − e2

Définition 1.5 (Sommets)

Les intersections de la conique C avec l’axe focal sont appelés les sommets de la parabole

Remarque. Une parabole ne possède qu’un sommet. Une ellipse ou une hyperbole possède deux sommets.

1.2 Etude des paraboles

On se place donc dans le cas où e = 1. On note P le milieu de [KF]. P est le sommet de la parabole puisque
PF = PK et que K est le projeté orthogonal de P sur D.

Théorème 1.6 (Parabole)

⋄ Dans le repère (P,~ı,~), la parabole admet pour équation réduite :

y2 = 2px

⋄ Un paramétrage de la parabole est donc :

 
t2
x = 2p x = 2pt2
,t ∈ R ou encore ,t ∈ R
y=t y = 2pt

1 2
Remarque. Dans le repère (P,~,~ı), l’équation de la parabole est Y = 2p X et on retrouve une équation de parabole
à laquelle vous êtes plus habitués.

1.3 Etude des ellipses

On se place donc dans le cas où e < 1. On note à nouveau Ω le centre de symétrie de l’ellipse.

Théorème 1.7 (Ellipse)

⋄ Dans le repère (Ω,~ı,~), l’ellipse admet pour équation réduite :

x2 y2
+ =1
a2 b2
où les réels a et b sont tels que 0 < b < a.
⋄ Dans ce repère, les sommets ont pour coordonnées (−a, 0) et (a, 0).
⋄ Les réels a et b s’appellent respectivement le demi-grand axe et le demi-petit axe de l’ellipse.
⋄ Si on note c = ΩF la distance focale, on a alors les relations suivantes :

c b2
c2 = a2 − b2 e= p=
a a

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a2 a
⋄ La directrice a pour équation x = − ou x = − .
c e
⋄ Un paramétrage de l’ellipse est : 
x = a cos t
,t ∈ R
y = b sin t

Remarque. Dans le cas d’une ellipse, on appelle aussi souvent sommets les intersections de l’ellipse avec l’axe
des ordonnées : ils ont pour coordonnées (0, −b) et (0, b).

1.4 Etude des hyperboles

On se place donc dans le cas où e > 1. On note à nouveau Ω le centre de symétrie de l’ellipse.

Théorème 1.8 (Hyperbole)

⋄ Dans le repère (Ω,~ı,~), la parabole admet pour équation réduite :

x2 y2
2
− 2 =1
a b
avec a > 0 et b > 0.
⋄ Dans ce repère, les sommets ont pour coordonnées (−a, 0) et (a, 0).
⋄ Le réel a s’appelle demi-axe de l’hyperbole.
⋄ Si on note c = ΩF la distance focale, on a alors les relations suivantes :

c b2
c2 = a2 + b2 e= p=
a a

a2 a
⋄ La directrice a pour équation x = − ou x = − .
c e
⋄ Un paramétrage de la demie-hyperbole contenue dans le demi-plan x > 0 est :

x = a cosh t
,t ∈ R
y = b sinh t

b
⋄ L’hyperbole admet des asymptotes obliques d’équation y = ± x.
a

Remarque. Lorsque a = b, on parle d’hyperbole équilatère. Les hyperboles équilatères sont celles dont les asymp-
totes sont perpendiculaires.

2 Définition bifocale des coniques à centre

Soit C une conique à centre de foyer F, de directrice D et d’excentricité e 6= 1. Comme C admet un centre de
symétrie Ω, C est aussi la conique de foyer F ′ , de directrice D ′ et d’excentricité e où F ′ et D ′ sont les symétriques
de F et D par rapport à Ω.

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Théorème 2.1 (Définition bifocale des ellipses)

Soient F et F ′ deux points du plan et a un réel tel que 2a > FF ′ . L’ensemble des points M du plan tels que
MF + MF ′ = 2a est l’ellipse de foyers F et F ′ et de demi-grand axe a.

Remarque. Interprétation jardinière.

Remarque. Si 2a < FF ′ , l’ensemble des points M vérfiant MF + MF ′ = 2a est vide.

Théorème 2.2 (Définition bifocale des hyperboles)

Soient F et F ′ deux points du plan et a un réel tel que 0 < 2a < FF ′ . L’ensemble des points M du plan tels que
|MF − MF ′ | = 2a est l’hyperbole de foyers F et F ′ et de demi-axe a.

Remarque. Si 2a > FF ′ , l’ensemble des points M vérfiant |MF − MF ′ | = 2a est vide.

3 Tangente à une conique

Proposition 3.1 (Tangente à une conique)

Soit C une conique.
x2 y2
⋄ Si C admet pour équation réduite 2 + 2 = 1 (i.e. C est une ellipse), alors C admet en (x0 , y0 ) une
a b
tangente d’équation :
x0 x y0 y
+ 2 =1
a2 b
x2 y2
⋄ Si C admet pour équation réduite 2 − 2 = 1 (i.e. C est une hyperbole), alors C admet en (x0 , y0 ) une
a b
tangente d’équation :
x0 x y0 y
− 2 =1
a2 b
⋄ Si C admet pour équation réduite y2 = 2px (i.e. C est une parabole), alors C admet en (x0 , y0 ) une tangente
d’équation :
y0 y = p(x0 + x)

Remarque. On utilise la règle du dédoublement à savoir que x2 et y2 sont respectivement transformés en xx0
et yy0 et que 2x est transformé en x0 + x.
EXERCICE 1.

Soit P une parabole de foyer F et de directrice D. Soit M un point de P. On note H le projeté orthogonal de M
sur D.
[
1. Montrer que la tangente à P en M est la médiatrice de [FH] et la bissectrice de FMH.
2. On suppose que M n’appartient pas à l’axe focal. On note T l’intersection de la tangente à P en M et de la
directrice. Quelle est la nature du triangle MFT ?

EXERCICE 2.

1. Soient E une ellipse de foyers F1 et F2 . Montrer que la bissectrice de F\

1 MF2 est la normale à E en M.

2. Soient H une hyperbole de foyers F1 et F2 . Montrer que la bissectrice de F\ 1 MF2 est la tangente à H en M.

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4 Equation polaire d’une conique

Théorème 4.1 (Equation polaire d’une conique)

d
Soit D une droite d’équation polaire r = cos(θ−θ 0)
avec d > 0 (i.e. D = H + vect(~v(θ0 )) où H a pour coordonnées
polaires [d, θ0 ]). Alors la conique C de directrice D, de foyer O et d’excentricité e a pour équation :
p
r=
1 + e cos(θ − θ0 )

où p = ed est le paramètre de C.

EXERCICE 3.

4
Déterminer la nature, le foyer et la directrice de la conique d’équation polaire ρ = .
1 + 3 cos θ − 4 sin θ

Remarque. Les équations polaires r = f(θ) et r = −f(θ + π) représentent les mêmes courbes.

EXERCICE 4.

Déterminer la nature, le foyer et la directrice de la conique d’équation polaire

−2
1. ρ =  π.
2 + 3 cos θ −
4
4
2. ρ =  π.
3 − 2 cos θ +
3
−5
3. ρ =  π.
4 − 3 cos θ −
4

Proposition 4.2 (Tangente et coordonnées polaires)

p
Soit C une conique d’équation polaire r = . Alors la tangente à C au point d’angle polaire θ admet
1 + e cos θ
pour équation :
x(e + cos θ) + y sin θ = p

5 Définition analytique
5.1 Définition

Définition 5.1
On appelle conique toute courbe dont l’équation cartésienne est, dans un repère orthonormal, du type :

Ax2 + Bxy + Cy2 + Dx + Ey + F = 0

avec (A, B, C) 6= (0, 0, 0).

Remarque.

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◮ Ceci est une nouvelle définition des coniques. Via l’équation réduite, toute conique au sens antérieur est aussi
une conique au sens nouveau du terme.
◮ Un cercle est aussi une conique. On convient qu’un cercle est une ellipse (cas limite : excentricité nulle).
◮ Une réunion de deux droites est aussi une conique au sens nouveau du terme. En effet, si D1 et D2 admettent
pour équations a1 x + b1 y + c1 = 0 et a2 x + b2 y + c2 = 0, alors

(a1 x + b1 y + c1 )(a2 x + b2 y + c2 ) = 0

est une équation de D1 ∪ D2 .

5.2 Réduction d’une conique

Méthode Déterminer les éléments caractéristiques d’une conique définie par une
équation sans terme croisé
◮ On utilise l’astuce classique consistant à écrire Ax2 + Dx (si A 6= 0) et Cy2 + Dy (si c 6= 0) comme le début
d’une identité remarquable.
◮ On effectue un changement d’origine de manière à se ramener à une équation du style « équation réduite ».
◮ On effectue au besoin un échange des axes ou une symétrie pour se ramener à l’un des trois types d’équation
réduite. Attention, s’il n’y plus de terme constant, c’est que la conique est une réunion de deux droites.

EXERCICE 5. Conic’s quizz sans terme croisé

Soit R un repère orthonormé direct du plan. Déterminer la nature et les caractéristiques des ensembles de points
définis par les équations suivantes (on exige un tracé !) :
1. 4y2 + 8x − 12 = 0 ;
2. 2x2 + y2 − 4x + 4y + 6 = 0 ;
3. x2 − y2 − 2x − 2y − 1 = 0 ;
4. x2 − y2 + 2x + 1 = 0 ;
5. 9x2 + 4y2 + 18x − 27 = 0 ;
6. x2 + y2 − 2x + 2y = 0.

Proposition 5.2 (Réduction d’une conique)

Toute conique admet une équation sans terme en xy (sans terme croisé) dans un repère orthonormé adéquat
i.e. de la forme
A ′ x2 + C ′ y2 + D ′ x + E ′ y + F ′ = 0

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Méthode Réduction d’une conique

◮ On note (X, Y) les coordonnées dans le repère polaire (O, ~u(θ),~v(θ)). On a alors

x = X cos θ − Y sin θ
y = X sin θ + Y cos θ

◮ On reporte ces expressions dans l’équation en x et y.

◮ On choisit alors θ de manière à annuler le coefficient en XY.
◮ On est alors ramené à l’étude d’une conique sans terme croisé dans le repère (O, ~u(θ),~v(θ)).

EXERCICE 6. ✯ Quizz with termes croisés

Donner les éléments caractéristiques des coniques définies dans un repère orthonormé R par (on exige un tracé !) :
√ √
1. 2x2 + 2xy + 2y2 + 7 2x − 2y + 16 = 0 ;
√ √
2. −3x2 + 23y2 + 26 3xy − 36x − 36 3y − 108 = 0 ;
√ √
3. 21x2 + 31y2 + 10 3xy − 36 3y − 108 = 0 ;
4. xy + x + y = 1 ;
√ √ √
5. x2 + 3y2 + 2 3xy − 4(1 + 3)x + 4(1 − 3)y − 4 = 0 ;
6. x2 − xy − 2y2 + 2x − y + 1 = 0.

2
Y2
Exemple 1. La conique d’équation xy = k admet pour équation X ~ π v π



2k − 2k = 1 dans (O, u 4 ,~ 4 . Il s’agit
d’une hyperbole équilatère dont les asymptotes sont les axes de coordonnées du repère originel.

5.3 Type d’une conique

Définition 5.3 (Discriminant d’une conique)

On appelle discriminant de la conique d’équation :

Ax2 + Bxy + Cy2 + Dx + Ey + F = 0

le réel ∆ = B2 − 4AC.

Proposition 5.4
Le discriminant d’une conique est invariant par changement de repère orthonormal.

Définition 5.5 (Type d’une conique)

⋄ Si ∆ < 0, on dit que la conique est de type ellipse.
⋄ Si ∆ > 0, on dit que la conique est de type hyperbole.
⋄ Si ∆ = 0, on dit que la conique est de type parabole.

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Proposition 5.6
⋄ Une conique de type ellipse est soit une ellipse, soit un point, soit l’ensemble vide.
⋄ Une conique de type hyperbole est soit une hyperbole, soit la réunion de deux droites sécantes.
⋄ Une conique de type parabole est soit une parabole, soit la réunion de deux droites parallèles (éventuelle-
ment confondues), soit l’ensemble vide.

Remarque. On dit qu’une conique est propre si c’est une ellipse (on inclut le cas du cercle), une hyperbole ou
une parabole.

5.4 Tangente à une conique

Proposition 5.7 (Tangente à une conique)

Soit C une conique propre d’équation

Ax2 + Bxy + Cy2 + Dx + Ey + F = 0

Alors C admet en (x0 , y0 ) une tangente d’équation :

xy0 + x0 y x + x0 y + y0
Axx0 + B + Cyy0 + D +E +F=0
2 2 2

Remarque. On applique à nouveau la règle du dédoublement.

6 Projection orthogonale d’un cercle de l’espace sur un plan

Proposition 6.1 (Projection orthogonale d’un cercle de l’espace sur un plan)

Soient P et Π deux plans de l’espace et C un cercle de l’espace contenue dans P. On note E la projection orthogonale
de C sur Π.
◮ Si P et Π sont orthogonaux, E est un segment.
◮ Si P et Π sont parallèles, E est un cercle.
◮ Sinon, E est une ellipse.

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