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L'école des animaux

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Présentation de la pièce :

Un directeur et un instituteur ont décidé d’ouvrir une école pour animaux. Jean
Poisson, Paul l’Oiseau, Jeanine Tortue, Marcel Lapin et Joseph Mouton en sont les
premiers élèves, mais ils ne semblent guère s’adapter aux contraintes des humains.
Aussi préfèrent-ils retourner dans leur nature où tout est portée de main (ou de
patte…)
Décors :

Atelier de
Le décor est une simple salle de classe.
Costumes :
Chaque acteur pourra personnifier son personnage par un costume de son choix : un
manteau de laine blanche pour le mouton, des palmes pour le poisson, une carapace
en carton pour la tortue…
théâtre
L’école des
animaux

Par

Niveau : 6ème AEP

1
LE DIRECTEUR (accueillant les élèves avec bonhommie) :
- Mesdames, messieurs, bonjour ! Soyez les bienvenus à l’école des
animaux.
(gros rires de la part des animaux. Ils se penchent les uns vers les autres pour parler en
aparté)
JEAN Poisson :
- Hi, hi ! Ils n’ont pas d’écailles et ils ont de grandes nageoires toutes
maigres.
PAUL L’Oiseau :
- Ils ont un tout petit cou sans plumes.
JEANINE Tortue :
- Ils se tiennent en équilibre sur deux pattes. Ils vont finir par
tomber !
MARCEL Lapin :
- Ils ont de toutes petites oreilles ; apparemment, ils n’entendent
rien.
(Le directeur et l’instituteur ne sont pas censés avoir entendu les réflexions)
L’INSTITUTEUR :
- Silence ! Voilà qui commence mal.
LE DIRECTEUR :
- Ici, nous ne sommes pas dans la nature : on ne peut pas braire,
gazouiller et faire des bulles à tort et à travers. Vous êtes dans une
école.
(Le directeur se tourne vers l’instituteur avec suffisance)
- De plus, vous êtes dans une école moderne.
L’INSTITUTEUR:
- Avec de la peinture fraîche !
LE DIRECTEUR:
- On a décidé d’ouvrir cette école afin de vous rendre service et de
vous apprendre à vous débrouiller tout seul. C’est une initiative du
Grand Directeur de notre pays.
L’INSTITUTEUR:
- Les gens de la ville sont las de vous voir brouter toute la journée et
gazouiller au soleil.
LE DIRECTEUR:
- Oui, c’est agaçant de savoir que vous vous balancez sur une branche
et que vous restez couchés dans l’herbe pendant que nous travaillons.
L’INSTITUTEUR:
- A partir d’aujourd’hui, il va falloir que vous appreniez un métier,
non seulement pour vous occuper, mais aussi pour vous rendre utile.
TOUS LES ANIMAUX :
- Un métier ?
MARCEL Lapin :
- On va faire quoi ?
LE DIRECTEUR:
- Un métier, c'est-à-dire savoir faire quelque chose de ses pattes.
JEAN Poisson (rassuré) :
- Donc, ça ne me concerne pas : je n’ai que des nageoires.
PAUL L’OISEAU :

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- Moi, j’ai bien des pattes, mais elles sont trop fragiles pour faire
quelque chose, et elles sont déjà occupées à me maintenir en équilibre
sur les branches.
JAENINE TORTUE, bâillant :
- Si on n’a pas besoin de courir, on veut bien faire … « le métier »…
comme vous dites.
JOSEPH MOUTON, prenant un air faussement intéressé :
- C’est quoi, au juste, votre histoire de métier ?
L’INSTITUTEUR :
- Tout le monde a un métier. Charcutier, pour se nourrir ; maçon,
pour construire des maisons ; marchand de vêtements, pour se
couvrir…Jusqu’à présent, il n’y a que vous, les animaux, qui n’avez pas
de métiers !
LE DIRECTEUR, avec un air suffisant :
- A part les numéros de cirque et quelques petits travaux dans les
fermes, vous n’avez jamais eu d’activités très sérieuses dans
l’existence…Aussi, le Grand Directeur nous a demandé de vous aider à
choisir un métier.
MARCEL LAPIN :
- C’est quoi, un charcutier ? C’est joli comme nom de métier
« charcutier » ?
LE DIRECTEUR, regardant l’instituteur d’un air surpris et s’adressant à lui à voix
basse :
- Vous auriez pu choisir un autre métier, tout de même. Charcutier !
Il faut que ça tombe juste sur Marcel Lapin.
L’INSTITUTEUR, essayant de se rattraper :
- Euh … Charcutier, c’est un métier où l’on vend des … des carottes
râpées, du céleri rémoulade et des poireaux en vinaigrette… Oui,
beaucoup de carottes…
MARCEL LAPIN :
- Bon, si on vend des carottes, je veux bien devenir charcutier.
LE DIRECTEUR, regardant de nouveau l’instituteur d’un air désespéré :
- Non ! Non ! Un charcutier ne vend pas beaucoup de carottes … Il
vend surtout des olives.
L’INSTITUTEUR :
- Oui, c’est ça ! Les charcutiers vendent des olives !
LE DIRECTEUR :
- De grosses olives de toutes sortes. Bien amères, bien salées, vertes
et noires, avec des gros noyaux qui vous cassent les dents !
TOUS LES ANIMAUX :
- Bah ! Bah !Beuh !Beuh !
MARCEL LAPIN :
- Finalement, j’ai horreur des olives !

LE DIRECTEUR :
- Vous voyez, ce métier n’est pas pour vous. Impossible d’être
charcutier si on n’aime pas les olives …
TOUS LES ANIMAUX :
- Bah ! Beuh !
LE DIRECTEUR :
3
- Silence !
JOSEPH MOUTON :
- Excusez-moi, monsieur le directeur, j’aurais une question à vous
poser. Est-ce vraiment nécessaire d’avoir un métier ?
LE DIRECTEUR :
- Tout le monde a un métier ! Il faut bien gagner sa vie pour se
nourrir, se loger et s’habiller.
JOSEPH MOUTON :
- S’habiller ? Ma petite laine me suffit !
L’INSTITUTEUR :
- Allons ! Il faut bien que vous vous nourrissiez !
MARCEL LAPIN :
- Oui, mais … nous, on trouve tout dans les champs. Il suffit de
s’arrêter pour brouter. On mange quand on veut et où l’on veut. Toute
la journée, selon notre faim. Alors que dans vos mangeoires…Enfin,
dans vos « restaurants », vous n’y allez qu’une fois par jour. Vous ne
devez pas manger à votre faim ?
JEANINE TORTUE :
- Quant à moi, une feuille de salade par-ci, par-là… Il y en a partout.
Parfois, je dors dessus.
PAUL L’OISEAU :
- Personnellement, je n’ai qu’à ouvrir mon bec pour gober les
mouches.
JEAN POISSON :
- C’est vrai, il suffit de nager en ouvrant la bouche.
MARCEL LAPIN :
- Hi ! Hi ! Vous devriez essayer de marcher en ouvrant la bouche,
monsieur Blanche !
LE DIRECTEUR :
- Silence ! Je ne supporterai pas que l’on se moque de monsieur
Blanche. Ce n’est pas de sa faute s’il est obligé d’acheter sa
baguette de pain tous les jours.
L’INSTITUTEUR :
- Oui, oui ! Vous pouvez toujours faire les petits malins. Il est vrai
que pour vous, la nourriture vous tombe tout cru dans la bouche. Alors
que nous sommes obligés de courir après la côtelette … Oh … Excusez-
moi, Joseph Mouton !
JOSEPH MOUTON :
- Bah ! Personnellement, je ne me sens pas visé ! On ne s’intéresse
pas à moi pour mes côtelettes, mais pour ma belle laine bouclée.
LE DIRECTEUR :
- Bon, pour la nourriture, passons ! Nous appelons cela un avantage
en nature. Mais il faut bien se loger, tout de même. Vous n’allez pas
rester toute votre vie dehors. Il vous faudra bien un petit chez vous,
avec des fauteuils, un canapé et des grands tiroirs pour ranger vos
affaires.

MARCEL LAPIN :
- On ne va pas aller s’entasser dans un clapier, alors que l’on peut
sauter et gambader dans les près ! Nous avons les terriers pour nous
4
reposer. Ils ne sont pas faits pour les chiens… Heureusement,
d’ailleurs !
JEANINE TORTUE :
- Moi, question maison, il y a longtemps que depuis mes arrière-
grands-parents on n’a plus de problèmes de logement.
JEAN POISSON :
- Pour nous, la mer est la plus belle piscine du monde. Je vous le dis,
on vit comme des milliardaires.
MARCEL LAPIN, faisant semblant de s’étirer :
- Vous ne pouvez pas vous imaginer quel plaisir on trouve à manger
un trèfle en restant couché dans l’herbe d’un grand pré… Un lit
moelleux, aux odeurs de lavande… La douce caresse d’un pissenlit…
PAUL L’OISEAU :
- Se laisser balancer par une branche… Rêvasser à l’ombre d’une
grande feuille…
(Les animaux commencent à se lever un par un et s’apprêtent à quitter la classe)
- Non ! Non ! Franchement…
- Cette idée d’école…
- De métier…
- C’est très gentil de vouloir penser à notre bien-être…
- De vouloir nous aider à ranger nos affaires…
- Ce matin, nos parents nous ont dit : « Allez donc voir cette école,
par curiosité, mais cela ne nous paraît pas très sérieux… »
- On a vraiment tout ce qu’il nous faut…
- Merci quand même…
- Apparemment, vos propositions risqueraient même de nous
compliquer l’existence…
MARCEL LAPIN :
- Excusez-nous, mais il faut que l’on retourne dans les champs. J’ai
rendez-vous avec un papillon.
JEANINE TORTUE :
- J’organise une course d’escargots…
JOSEPH MOUTON :
- Une partie de saute-mouton…
JEAN POISSON :
- Un concours de bulles…
PAUL L’OISEAU :
- Une chorale sur une patte…
TOUS LES ANIMAUX :
- Vous devriez plutôt venir à l’école des animaux !
(Ils quittent la classe. Le directeur et l’instituteur se retrouvent seuls.)
LE DIRECTEUR :
- Voilà le résultat ! On a pitié des animaux…On fait des efforts…On
veut les former…On ouvre une école, et voilà les remerciements…
L’INSTITUTEUR :
- Je ne suis pas prêt à demander une classe d’animaux.
LE DIRECTEUR :
- Par définition, les animaux sont vraiment bêtes. J’aurais dû me
méfier…Pourtant, je l’ai lu ce matin dans un dictionnaire.
L’INSTITUTEUR :

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- Ils ne veulent rien comprendre. Quand ils ont une idée dans la tête,
on ne peut rien en tirer : un trèfle, une branche, une bulle, une feuille
de salade, un rayon de soleil…Il n’y a que ça qui les intéresse…
LE DIRECTEUR :
- Ils sont vraiment têtus et bornés. Tenez ! Je me félicite de ne pas
avoir accepté les ânes.
L’INSTITUTEUR :
- De plus, sous des aspects sympathiques, ils sont insolents.
LE DIRECTEUR :
- Remarquez, il faut voir les parents ! Savez-vous ce qu’il leur
faudrait pour leur donner une bonne leçon ?
L’INSTITUTEUR :
- Euh, non …
LE DIRECTEUR :
- Au lieu d’ouvrir une école…on devrait ouvrir un zoo !
L’INSTITUTEUR :
- Permettez, monsieur le Directeur, vous faites erreur. Le dimanche,
ils nous regarderaient passer en nous montrant du doigt et nous
diraient sournoisement : « Oh, un directeur ! », « Oh, un instituteur ! ».

Pièces drôles pour les enfants - Tome 1


L'école des animaux © RETZ, 2015

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