Nutrition ISB 2024

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 70

UNIVERSITE LIBRE DE MARADI

Institut des Sciences de la Santé / ISB

Présenté par:
IBRO ALMOU Oumarou,
Nutritionniste.
Objectif général :
Renforcer les capacités des étudiants sur les notions
essentielles en nutrition humaine.
Objectifs spécifiques :
1. Définir les concepts de base en nutrition humaine.
2. Identifier les habitudes alimentaires.
3. Identifier les sources de nutriments disponibles
dans la communauté.
4. Déterminer les besoins nutritionnels de l’individu,
de la famille et de la collectivité.
5. Décrire les pathologies nutritionnelles.
Méthode d’enseignement :
Cours magistral.
Exposé médiatisé
Méthode d’évaluation :
Questions à choix multiples : QCM
Questions à réponses ouvertes et courtes :
QROC
1. Nutrition : C’est une science qui étudie
comment notre corps utilise les aliments qu’il
consomme tout au long de notre vie et dans
toutes les circonstances physiologiques ou
pathologiques.
2. Aliment : Toutes substances solides ou
liquides, d’origine végétale ou animale,
consommées par un être vivant pour
répondre aux besoins nutritionnels de
l’organisme.
3. Ration alimentaire : Elle désigne la quantité
minimale et le type d’aliment qu’un individu doit
consommer chaque jour pour subvenir aux besoins
de son organisme.
4. Nutriment : Substance fournie par l’alimentation
et utilisée par l’organisme pour sa construction et
son fonctionnement.
Il existe deux sortes de nutriments :
Les macronutriments (glucides, lipides,
protéines)
Les micro-nutriments (vitamines et
minéraux).
5. Besoins nutritionnels : Les besoins en un
nutriment ou en énergie correspondent à la
quantité nécessaire pour maintenir les
fonctions physiologiques en bonne santé et
faire face à certaines périodes de la vie tel
que la croissance, la gestation, la lactation…
6. Equilibre alimentaire : C’est une adaptation
équilibrée entre les différents nutriments :
lipide, glucide et protide. Mais c’est aussi un
apport suffisant en vitamines et en oligo-
éléments.
7. Indicateur nutritionnel : Ce sont des
paramètres (ou indices) qui permettent
d’évaluer l’état nutritionnel de l’individu ou de
groupes d’individus.
Exemple : Rapport poids/taille (P/T), périmètre
brachiale (PB), Indice de masse corporelle
(IMC)…
8. Malnutrition : Ou<< mauvaise nutrition>> :
c’est la manifestation d’un déséquilibre entre
les apports alimentaires et les besoins
nutritionnels de l’organisme.
de la
Au
A/ Les habitudes alimentaires
L’habitude alimentaire désigne le choix récurrent
que fait une personne, ou un ensemble de
personne, quant aux aliments qu’elle consomme, à
la fréquence de leur consommation et à la qualité
absorbée chaque fois.
Les coutumes alimentaires, les préférences
gustatives qui régissent l’alimentation d’un groupe
mais aussi les facteurs économiques, sociaux et
culturels jouant sur le choix et les pratiques, se
conjuguent pour déterminer les comportements
alimentaires qu’adaptent les individus.
Les aliments, la manière de les préparer, de les
consommer, de les partager, les rythmes
alimentaires et les rites culturels, ont une valeur
symbolique qui, bien que souvent inconsciente non
exprimée, ont une importance primordiale parfois
supérieure a toute autre exigence.
L’alimentation au Niger est en majorité glucidique
surtout en milieu rural. En général, on consomme
trois repas par jour (petit déjeuner, déjeuner et
dîner) et une collation vers 17 heures (gouter).
Un tabou alimentaire désigne un interdit culturel
ou religieux portant sur un aliment. Les tabous
sont de deux ordres :
Les tabous alimentaires liés à un groupe
ethnique appelés interdits totémiques. Exemple ;
viande de chèvre, poisson, les criquets qui sont de
bonnes sources d’acides aminées ne sont pas
consommés par certains groupes ethniques.
Et les restrictions et ou interdictions
consistant à limiter les rations alimentaires d’une
catégorie d’individus : femmes enceintes, femmes
allaitantes, nourrissons…
3.1 L’origine des aliments
Les aliments sont fournis à travers les activités de production
(l’agriculture, l’élevage, l’agroforesterie…) ou de
prélèvement direct dans la nature (chasse, pêche,
cueillette…). Ils peuvent être consommés directement ou
après transformation préalable. Les aliments ont deux
origines :
Origine animale : Viande, poisson, œuf, insectes, lait,
dérivés du lait comme le yaourt, le fromage…
Origine végétale : Ce sont les aliments issus des plantes
végétales : graines de céréales (Riz, mil, sorgho, blé…),
les racines (manioc, ignames, la patate douce, pomme de
terre …), les feuilles vertes, les fruits, les légumineuses
(niébé, soja, arachide…) …
3.2 Les groupes d’aliments
Il est classique de regrouper dans une même
catégorie les aliments qui présentent une
parenté biochimique, une composition en
nutriments voisine ou des modalités de
production semblables. Nous envisagerons
donc sept (7) catégories d’aliments :
Viande, poisson, œuf
Produits laitiers (lait, yaourt, fromage…)
Matière grasse (crème, beurre, huile…)
Légumes et fruits (choux, tomate,
banane…)
Céréales et dérivés, légumineuses (mil,
riz, niébé…)
Sucre et produits sucrés (miel, sucre,
chocolat…)
Boissons (eaux de boisson, limonades, le
thé…).
3.3 Sources de nutriments
On trouve essentiellement les nutriments à travers
notre alimentation. Il existe des macronutriments
(glucide, lipide, protéines) et des micro-
nutriments (vitamines et minéraux).
a) Les protéines
Indispensables à la construction et à la réparation
de nos cellules, les protéines se trouvent pour ce
qui est des protéines animales dans la viande, le
lait, les œufs […] et pour ce qui est des protéines
végétales dans les légumes secs, le blé complet,
le riz complet, le soja, certains fruits…
b) Les glucides
Les glucides se trouvent dans la cellulose (cellule
végétale), l’amidon (tapioca, céréales,
légumineuses…), les sucres (miel, sucres
industriels tirés de la betterave ou de la canne…).
Ils donnent de l’énergie à l’organisme.
c) Les lipides
Les lipides regroupent tous les Corps gras.
Aliments <<réchauffeurs>>, ils véhiculent les
vitamines liposolubles : A, D, E et K. Les
principales sources sont les huiles et graisses
végétales, les arachides, noix, le beurre, la crème,
les olives, les œufs, le fromage…
d) Les sels minéraux
Ils sont indispensables à la vie. Ils entrent dans la
composition des tissus, participent à la conduction de
l’influx nerveux, au fonctionnement musculaire, aux
réactions enzymatiques. On distingue deux catégories
de sels minéraux :
Les éléments principaux dont l’organisme a
grandement besoin (le calcium, le sodium, le
potassium, le magnésium, le fer et le phosphore).
Les oligo-éléments qui sont nécessaires en petite
quantité (le cuivre, le zinc, le manganèse, l’iode, le
fluor, le cobalt et le sélénium).
On trouve les minéraux dans le lait (calcium), sel de
cuisine (sodium), viande (potassium), fruits
(magnésium), jaune d’œuf (fer), pain (phosphore)…
e) Les vitamines
Les vitamines sont indispensables à l’entretien des
tissus. Certaines d’entre elles se comportent
comme des hormones ou se conjuguent avec les
sécrétions des glandes endocrines. D’autres jouent
le rôle d’enzymes activant les transformations
biochimiques de l’organisme. On distingue 2
groupes de vitamines :
Les vitamines liposolubles ou solubles dans
les corps gras : A, D, E, K.
Les vitamines hydrosolubles ou solubles dans
l’eau : C et celles du groupe B.
Vitamines Sources

A Présente dans les aliments d’origine animale (foie, beurre, jaune d’œuf…). Le carotène
est transformé en vitamine A dans l’organisme

D Les œufs, le beurre, le foie, les poissons gras, les huiles extraites du foie de certains
poissons (morue)…

E Huiles de graines oléagineuses, margarine…

K Choux, épinards, tomates…

C Fruits, agrumes, poivrons

B Viande, poissons, légumes secs, certains fruits, œufs…


Proportionnellement au poids, les besoins
alimentaires sont beaucoup plus importants chez
le nourrisson que chez l’adulte. L’adulte n’a besoin
que de la ration d’entretien tandis que le
nourrisson et l’enfant ont besoin de la ration
d’entretien et celle de la croissance. L’alimentation
doit s’adapter en fonction du poids et de l’âge. La
ration calorique est forte chez le nourrisson car
elle est de 90 à 100 kcal/kg/jour par rapport à 40
à 45 kcal/kg/jour chez l’adulte. La diversification
alimentaire est une étape importante à partir de 6
mois.
C’est une phase d’adaptation à la maturation
physiologique et qui permet, sous l’influence des
facteurs environnementaux et socioculturels,
d’arriver progressivement à une alimentation
diversifiée. Les objectifs sont de couvrir les
besoins de l’enfant jusqu’à 3 ans, d’utiliser les
nouvelles capacités de l’organisme (digestives,
immunes, neurosensorielles) et de découvrir et
d’utiliser les ressources alimentaires diversifiées
de l’adulte ainsi que la biodisponibilité des
aliments.
Pour faire une bonne éducation nutritionnelle,
il faut connaitre la valeur nutritive des aliments
couramment consommés par la communauté.
En fonction des catégories d’aliments, il ressort
les caractéristiques suivantes :
a) Viandes, poissons, œufs

Apports nutritionnels caractérisant les aliments de


ce groupe :
● Protéines
● Minéraux : fer (viande, jaune d’œuf), iode
(poisson)
● Vitamines : groupe B ; A (foie et jaune d’œuf)
● Apports potentiels en lipides
● Apport en cholestérol.
Apports nutritionnels caractérisant les aliments
de ce groupe :
● Glucides
● Protéines
● Calcium
● Vitamines : B2, A et D dans les produits non
écrémés
● Apports potentiels en lipides
● Apport en cholestérol.
c) Matières grasses
Apports nutritionnels caractérisant les aliments
de ce groupe :
● Acides gras essentiels
● Vitamines liposolubles, D, A, E
● Source d’énergie importante.
d) Légumes et fruits

Apports nutritionnels caractérisant les aliments


de ce groupe :
● Fibres alimentaires
● Minéraux
● Vitamines : C, bêta-carotène, vitamines du
groupe B
● Glucides
● Apport en protéines négligeable.
e) Céréales et dérivés, légumineuses

Apports nutritionnels caractérisant les aliments


de ce groupe :
● Glucides (amidon)
● Protéines végétales
● Vitamines du groupe B
● Fibres alimentaires
● Minéraux.
f) Sucre et produits sucrés
Apports nutritionnels caractérisant les aliments
de ce groupe :
● Glucides essentiellement (saccharose,
glucose ou fructose)
● Aucun autre élément nutritif sauf dans le
chocolat.
g) Boissons
La composition de l’eau est extrêmement
variable. Les minéraux qui peuvent être
présents dans l’eau sont nombreux : Calcium,
magnésium, fer, sodium, potassium, fluor…
NB : En termes d’apport en énergie par
gramme, les lipides donnent plus d’énergie
par rapport aux glucides et aux protéines :
1 g de glucide ―> 4 kcal
1 g de lipide ―> 9 kcal
1 g de protéine ―> 4 kcal.
4.2 Evaluation de l’état nutritionnel
Introduction
L’évaluation de l’état nutritionnel des personnes se sert
des critères mesurables. Ces critères reflètent des
changements physiques, physiologiques et
biochimiques qui sont les résultats d’une
consommation alimentaire inadéquate (qualité et
quantité) et de maladie. L’état nutritionnel peut être
évalué par :
Des mesures corporelles (mesures
anthropométriques), utilisées pour mesurer la
croissance des enfants et les changements dans la
masse corporelle des adultes.
Des examens cliniques et des tests biologiques pour
diagnostiquer certaines carences.
4.2.1 Paramètres anthropométriques
a) Rapport Poids / Taille (z-score)
C’est un indicateur utilisé généralement pour
l’évaluation de la malnutrition aiguë.
L’interprétation des résultats nécessite une
carte de référence poids-taille (standards de
croissance OMS).
Un rapport P/T < -2 z-score traduit une
malnutrition.
Exemple : P/T < -3 z-score traduit une
malnutrition aiguë sévère.
Prendre la table, regarder la colonne longueur en
cm et rechercher le chiffre 63cm (=taille) ;
Prendre une règle ou une feuille et la placer sous
le chiffre 63. Sur cette ligne, rechercher le poids
du ‘’garçon’’ correspondant (dans ce cas 6,8) ;
Remontez la colonne correspondante pour
déterminer de quelle colonne il s’agit. Pour cet
exemple, cela correspond à la colonne POIDS
MEDIAN ;
Pour cet exemple, le poids de l’enfant est normal
par rapport à sa taille. Il a donc un poids
approprié à sa taille.
b) Périmètre brachial (PB)
C’est la circonférence à mi-distance de la ligne
acromion-olécrane, c’est-à-dire la circonférence
du bras mesurée entre l’épaule et le coude, au
milieu du biceps brachial. Elle est mesurée à l’aide
du MUAC (mètre ruban).
Le PB normal d’un enfant de 6 à 59 mois est ≥
125mm. Les valeurs inférieures à ce chiffre
traduisent une malnutrition.
Pour les femmes enceintes ou allaitantes, le PB
normal est ≥ 230 mm
c) Indice de masse corporelle (IMC)
C’est une grandeur qui permet d’estimer la
corpulence d’une personne.
IMC = poids (kg) / Taille²(m)
Interprétation IMC
Insuffisance ˂18,5
pondérale
Corpulence normale 18,5-24,9
Surpoids ≥ 25,0
Pré obésité 25,0-29,9
Obésité ≥30,0
4.2.2 Paramètres biologiques
L’évaluation biologique de l’état nutritionnel
repose principalement sur le dosage de
l’albuminémie qui est le témoin d’une
carence protéique ayant des répercussions
sur les fonctions de défense de l’organisme.
On parle d’hypoalbuminémie lorsque le taux
est ≤ 35 g/l.
4.3 Métabolisme des aliments
Le métabolisme se définit par l’ensemble des
réactions biochimiques se produisant au sein
des cellules ou plus globalement de
l’organisme. Le métabolisme se compose de
deux types de réactions :
Catabolisme : Réactions de dégradation
Anabolisme : Réactions de synthèse.
a) Métabolisme des glucides
Pour utiliser les glucides alimentaires (amidon,
lactose, saccharose et autres sucres), l’organisme
doit d’abord les transformer en glucide simple : le
glucose. Ces transformations ou catabolisme
commencent depuis la mastication jusqu’à la
digestion, sous l’influence des secrétions
digestives. Le glucose obtenu est acheminé vers
les organes utilisateurs grâce à la circulation
sanguine tandis qu’une partie est mise en réserve
sous forme de glycogène dans le foie.
b) Métabolisme des protéines
Sous l’action de secrétions digestives, les
protéines animales et végétales, sont scindées
en acides aminés. L’organisme utilise ses
acides aminés pour assurer la synthèse
d’autres substances de l’organisme
(hémoglobine, albumine, protéines
endogènes…), multiplier les nouvelles cellules
(croissance) et réparer celles qui sont usées
(entretien de l’organisme).
c) Métabolisme des lipides
Sous l’action des secrétions digestives, les
lipides alimentaires sont scindés en glycérol et
acide gras. Ces réactions de catabolisme de
lipides se produisent dans l’intestin grêle.
d) Métabolisme des vitamines et des sels minéraux
Ces nutriments ne produisent pas de l’énergie. Ils
protègent l’organisme contre les << mal
façons>>métaboliques : contre les radicaux libres
libérés par les micro-organismes.
L’absorption de ces nutriments exige quelques
conditions :
L’absorption de la vitamine A est optimale
dans un repas riche en protéines et en lipides ;
La vitamine C (contenue dans les fruits)
augmente l’absorption du fer alimentaire (contenu
dans les feuilles vertes, les légumineuses…).
1. Malnutrition aigüe.
Elle se détecte lorsqu’on évalue le rapport Poids /
Taille. L’un des signes qui caractérise cette
malnutrition, c’est la maigreur. Sa prévalence est
importante entre 0 et 24 mois. La malnutrition aiguë se
développe rapidement, en lien avec une situation
ponctuelle de manque (période de soudure, épidémie
sévère, changement soudain ou répété dans le régime
alimentaire, conflit…).
Il existe deux types de malnutrition aiguë : La
malnutrition aiguë modérée et la malnutrition aiguë
sévère.
Les formes cliniques de la malnutrition aiguë sont : Le
marasme, le kwashiorkor et la forme mixte qui associe
le kwashiorkor et le marasme.
a) Le marasme
Définition
Le marasme nutritionnel est une forme de
malnutrition grave du fait d'une insuffisance
énergétique globale, accompagnée de carence
en protéine. Il est souvent dû à l'abandon
précoce du lait maternel, remplacé trop tôt par un
lait fortement dilué et des céréales, chez l'enfant
âgé en général de moins d’un an. Il entraîne une
perte de poids importante et un retard de
croissance. C'est un problème de santé publique
en Afrique et dans d'autres pays en voie de
développement.
Symptômes
Le marasme nutritionnel se caractérise par :
Une grande maigreur : Les membres sont émaciés,
les côtes saillantes avec un faciès de vieillard.
Cheveux cassants.
Les muscles sont atrophiés.
Le tissu adipeux (graisse) sous-cutané a disparu dans
les cas les plus avancés.
Un arrêt de la croissance.
Des carences en protéines et en fer principalement.
Une possible déshydratation (si diarrhée ou
vomissement).
Paradoxalement, l'enfant atteint de marasme
nutritionnel conserve un bon appétit et n'est pas
apathique. Il ne présente ni œdème ni troubles de
la pigmentation. L’enfant est affamé et peut
présenter ce que l'on appelle une diarrhée de la
faim, faite de petites selles liquides et vertes.
b) Le kwashiorkor
Définition
Le mot « kwashiorkor » vient du Ghana et signifie
littéralement enfant rouge. C'est une référence au fait
que les enfants atteints de kwashiorkor présentent
une rougeur de la peau. Le kwashiorkor est un
syndrome qui apparaît en cas de malnutrition. Il
touche particulièrement les jeunes enfants (âgés de 6
mois à 3 ans) sevrés brutalement du lait maternel et
dont la nouvelle alimentation ne couvre pas leurs
besoins en protéines.
Symptômes
Les signes du kwashiorkor sont :
Une fatigue ;
Une irritabilité ;
Une anorexie (diminution de l’alimentation par perte
d’appétit) ;
Une anémie (diminution du taux d’hémoglobine dans le
sang) ;
Une apathie (indifférence à la stimulation) ;
Une léthargie (état de sommeil et d’extrême
affaiblissement) ;
Une fonte des muscles (les bras et les jambes sont
amaigris) ;
Des œdèmes ;
Une ascite (accumulation de liquide dans l’abdomen);
Une hépatomégalie (augmentation du volume du foie).
c) La forme mixte : Le kwashiorkor-marasme
La forme mixte ou la forme intermédiaire est
caractérisée par une importante perte de poids et
un œdème parfois discret qu’il faut savoir
rechercher à la face interne du tibia. Toutefois
l’enfant présentant cette forme de malnutrition
peut ressembler à un enfant typiquement
marasmique après la fonte des œdèmes.
d) Causes
- Causes immédiates :
Un régime alimentaire médiocre suite au lait
maternel insuffisant, repas maigres, aliments peu
variés ou repas peu fréquents et ou la maladie qui
entraine une diminution de l’appétit, perte de
nutriments, épuisement de nutriments.
- Causes sous-jacentes :
Les pénuries de vivres dans le ménage ; des soins et
des habitudes alimentaires inadaptés (mauvaises
pratiques d’alimentation, et de soins) ; les mauvaises
conditions de vie et des services de santé
inadéquats ; les tabous croyances et interdits
alimentaires ; le revenu faible du ménage ; les
mauvaises récoltes ; …
- Causes fondamentales :
Les causes plus profondes, qui peuvent être la
pauvreté généralisée ; le manque de possibilités
d’emploi ; la faible position sociale ; le niveau
d’éducation des femmes; l’instabilité et les conflits
politiques…
La malnutrition paralyse les enfants, les rend plus
vulnérables aux maladies, affaiblit leur intellect,
diminue leurs motivations et sape leur
productivité. La malnutrition chez les enfants
augmente les décès, provoque de grandes
souffrances physiques et psychologiques, des retards
de croissance, et diminue leur espérance de vie, une
fois adultes. Chaque année, la malnutrition est à
l’origine de la moitié des décès des enfants de
moins de 5 ans.
Le risque de décès est particulièrement élevé
chez les enfants souffrant de malnutrition aiguë
sévère, il peut être de 20 fois supérieur à celui des
enfants en bonne santé. La malnutrition affaiblit le
système immunitaire, rend l’enfant vulnérable à la
maladie et freine la guérison. Un enfant malade
peut à son tour souffrir rapidement de malnutrition.
La malnutrition dont la prise en charge chez un
enfant a trop tardé, provoque des handicaps dans
son développement à long terme.
Cette stratégie globale s’adresse essentiellement à
la malnutrition aiguë. Cependant, elle n’occulte
pas l’importance des stratégies qui s’adressent
aux causes sous-jacentes de la malnutrition :
accès aux aliments, aux services de santé, aux
soins, à l’éducation, à l’eau potable, aux
ressources, à l’amélioration de l’environnement et
de l’assainissement.
Le traitement de la malnutrition aigüe au Niger se
fait à plusieurs niveaux, dans des structures
appropriées qui sont :
CRENI (HN, CHR, HD, CSME…) : pour les enfants
souffrant d’une malnutrition
aiguë sévère avec un appétit médiocre, ou œdèmes
bilatéraux +++ et/ou des complications médicales.
CRENAS (CSI, CS) : pour la prise en charge de la
malnutrition aiguë sévère et avec
appétit modéré ou bon, ou œdèmes (+ ou ++) et sans
complications médicales et qui remplissent les autres
critères de tri pour le traitement ambulatoire.
CRENAM (CSI, CS) : pour la prise en charge de la
malnutrition aiguë modérée en ambulatoire.
Autres approches communautaires (FARN, PCAC) pour
la prise en charge de la
malnutrition aiguë modérée au niveau communautaire 2
(village sans case de santé)
2. Carences en micronutriments
La malnutrition est souvent caractérisée par un
manque de vitamines ou de minéraux
résultant d’une alimentation déséquilibrée ou
de problèmes d’assimilation particuliers.
Les carences les plus fréquentes sont la
carence en vitamine A, en fer, en iode, en
zinc ; en sodium, en potassium, en calcium,
en magnésium…
Carence en iode :
Elles entrainent de graves troubles mentaux
ou physiques : goitre (augmentation du
volume de la glande thyroïde), troubles du
langage, surdité, crétinisme. Les effets les
plus néfastes se produisent sur le cerveau du
fœtus et des bébés, elles augmentent aussi le
risque de mortalité infantile et les fausses
couches. Il suffit d’une cuillère à café d’iode
consommée régulièrement pour prévenir les
troubles dus à la carence en iode.
Carence en fer :
Elles sont responsables des cas d’anémie mortelle
entrainant une baisse de la productivité. Ce sont les
femmes et les jeunes enfants qui sont les plus
vulnérables. L’anémie accroit le risque d’hémorragie et
de septicémie (infection bactériale grave) pendant
l’accouchement et intervient dans 20% des décès
maternels.
Carence en vitamine A :
Elles peuvent entraîner la cécité ou l’affaiblissement
du système immunitaire. Plus de 100 millions
d’enfants en souffrent dans le monde et ne peuvent
pas être protégés de maladies comme la rougeole, la
diarrhée ou les infections respiratoires.
3.Obésité :
a) Généralités :
L'obésité correspond à « un excès de masse grasse
entraînant des conséquences néfastes pour la santé »
(OMS). Chez l’adulte jeune en bonne santé, la masse
grasse corporelle représente 10-15 % du poids chez
l'homme et 20-25 % chez la femme.
En pratique, le statut pondéral est défini à partir de l'indice
de masse corporelle (IMC, en anglais body mass index,
BMI) qui est le rapport du poids (en kg) sur le carré de la
taille (en mètre). Chez l’adulte (après 18 ans), l’obésité est
définie par un IMC ≥ 30 kg/m2, associé à une
augmentation du risque de comorbidité et de mortalité. Les
seuils sont les mêmes chez l’homme et chez la femme.
b) Complications :

De nombreuses complications somatiques de l’obésité sont


favorisées par une répartition abdominale de la graisse :
Cardiovasculaires (hypertension artérielle, accidents vasculaires
cérébraux…).
Respiratoires (Dyspnée d’effort, Syndrome d'apnées du sommeil…).
Métabolismes endocriniens (Diabète de type 2, Goutte, Infertilité…).
Cutanées (Hypersudation, mycoses des plis…).
Cancers (Homme : prostate, colon et pour les femmes : sein, ovaire,
endomètre, col utérin…).
Parmi les complications psychosociales, la discrimination envers
les sujets obèses ainsi que la dépression peuvent altérer
significativement la qualité de vie. "L'idéal de minceur" de la société
contemporaine peut participer au développement de troubles du
comportement alimentaire (restrictions alimentaires puis
compulsions) qui favorisent la prise de poids.
c) Prescription diététique :

•Diminuer les apports énergétiques en : « restructurant »


si besoin l’alimentation, et en limitant la consommation
d’aliments à densité énergétique élevée (lipides, alcool) et
en promouvant ceux qui vont procurer des sensations de
satiété, soit par le volume (fruits, légumes, soupe,
féculents,) soit par leur composition : (aliments riches en
protéines).
• Dépister et prendre en charge les troubles du
comportement alimentaire.
• Promouvoir l’activité physique en proposant au patient
des solutions pratiques qui répondent à ses aspirations. Là
encore il faut tenir compte des aptitudes et de la motivation
du patient, et fixer des objectifs progressivement
croissants, en sachant que pour le maintien du poids après
amaigrissement il est recommandé une moyenne d’une (1)
heure d’activité physique par jour.
Bibliographie :

• Fao. Agriculture, alimentation et nutrition en Afrique- Aliments,


nutriments et régimes alimentaires. [Consulte le 30 novembre
2019].
http://www.fao.org/3/w0078f/w0078f0e.htm
• J. Trémolière, Y. Serville, R. Jacquot, Les bases de l’alimentation :
manuel élémentaire d’alimentation humaine. Tome 1, ESF : 1975.
• Organisation mondiale de la santé (OMS). Faits et chiffres-Dix
faits sur l’obésité. [Consulté le 30 novembre 2019].
https://www.who.int/features/factfiles/obesity/facts/fr/
• Ministère de la santé publique, de la population et des affaires
sociales Niger/UNICEF/PAM/OMS, Protocole national de prise en
charge intégrée de la malnutrition aigüe. Janvier 2023.
• Support de cours (Version PDF), les catégories d’aliments :
Collège des enseignants de Nutrition 2010-2011.Université
Médicale Virtuelle Francophone.
• Support de cours (Version PDF), prescription d’un régime
diététique : Collège des enseignants de Nutrition 2010-
2011.Université Médicale Virtuelle Francophone.
Merci pour votre attention

Vous aimerez peut-être aussi