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Les perceptions sensorielles

Rédigé par Maud Dupeux


Psychomotricienne à l'Institut des Jeunes Aveugles de Toulouse

La perception
Correspond à l’ensemble des mécanismes par lesquels l’organisme prend
connaissance du monde, de son corps et de son environnement, sur la base des
informations élaborées par les sens.
Percevoir est une activité permanente nécessaire à l’élaboration de
comportements adaptés à l’environnement. (bouger…)

Les systèmes sensoriels peuvent être classés en 3 catégories :


-­‐ Extéroception
C’est la sensibilité extéroceptive. Elle concerne la surface du corps (tact) et
l’information extérieure au corps, incluant la vision, l’audition, l’olfaction, la
gustation.

-­‐ Proprioception
C’est la sensibilité proprioceptive. Elle concerne l’état physique du corps, elle
renseigne sur la position du corps et des segments corporels, sur les mouvements
du corps et des membres dans l’espace et ce à tout moment.
Elle inclut :
o la sensibilité kinesthésique (sens du mouvement)
o la sensibilité statesthésique (sens de la position)
o la sensibilité dynamesthésique (sens de la force musculaire)

-­‐ Intéroception
C’est la sensibilité intéroceptive. C’est la sensibilité profonde (état des tissus
profonds).
Ex : sensibilité viscérale, rythme cardiaque.

Qu’est-ce que le traitement intermodal ?


La mise en commun des différentes perceptions issues de nos sens va conduire à
différents traitements de ces informations :
-­‐ fonctionnel : conduit à une connaissance unifiée et cohérente de notre
environnement.

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-­‐ intermodal : Les expériences multimodales simultanées au cours du
développement s’associent pour former une sorte de « dictionnaire
intermodal » autorisant le passage d’une modalité sensorielle à une autre.
Cette intermodalité permet de créer une représentation mentale unifiée des
objets.

Le tact

La perception cutanée tactile


Il s’agit d’une sensibilité extéroceptive puisqu’elle recueille des stimuli en
provenance du milieu extérieur. Elle correspond à la perception due à une
stimulation d’une partie de la peau alors que le segment corporel est
principalement immobile. C'est uniquement la couche superficielle de la peau
qui est soumise à des déformations. Les récepteurs impliqués, les
mécanorécepteurs, sont sensibles aux pressions et vibrations.

Du moins sensible au plus sensible :


Dos, jambes, bras, ventre, crâne, cou, avant bras, pieds/ visage, mains, pulpe des
doigts/ lèvres.

La reconnaissance d’un objet par la modalité haptique (incluant le toucher et les


phénomènes kinesthésiques) est plus lente que par la vision, car il faut produire
des mouvements d’exploration volontaires pour compenser l’exiguïté du champ
perceptif tactile. Pour pouvoir intégrer les informations perceptives d’un objet il
faut procéder à des étapes d’exploration puis procéder à une synthèse mentale,
seule façon pour s'en constituer une image mentale. Excepté les textures et les
microreliefs qui seront mieux perçus par le tact que visuellement.

Il existe un lien entre perception et mouvement, car pour chaque information


sensorielle recherchée, il va y avoir un comportement exploratoire différent :
-­‐ Texture : frottement des doigts
-­‐ Dureté : pression
-­‐ Température : contact statique
-­‐ Poids : soupèsement
-­‐ Forme : enveloppement, suivi de contour
-­‐ Epaisseur : pince

Les vicariances sensorielles

Extraits : La prise en charge psychomotrice du nourrisson et du jeune enfant,


chap : L’enfant déficient visuel, Régine BEYLIER-IM

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Contrairement à certaines idées reçues, l’enfant aveugle ne nait pas avec
un sens du toucher hautement développé dès la naissance comme une
compensation de l’absence de vision. Tout comme chacun, l’enfant aveugle
développe l’un ou l’autre des sens restant (les vicariants) selon sa propre
personnalité et selon ce que l’entourage aura privilégié.

Le toucher :
C’est la modalité sensorielle qui est souvent privilégiée, avec l’audition.
On pense bien évidemment au braille. Le terme « toucher » évoque souvent les
mains : or le sens tactile peut s’éprouver avec tout le corps, même si plus tard,
c’est le contact par les parties du corps non habillées, et en partie les mains, qui
va être prédominant.
L’exploration tactile est une suppléance incomplète de la vision : c’est
en effet une modalité de contact, donc son champ perceptif peut varier de
quelques millimètres carrés à plusieurs centimètres (si l’aveugle n’utilise que la
pulpe du doigt ou s’il utilise simultanément les deux mains). Les propriétés de
l’objet qui en sont extraites seront tributaires en quantité et en qualité de
l’activité exploratoire. Leader et Klatzky (1987) ont décrit les principales
procédures exploratoires : frottement latéral permettant la perception de la
texture et de la pression (dureté, densité), l’enveloppement statique (forme,
grandeur, texture globale), l’enveloppement dynamique et le suivi digital
(perception de la forme exacte), le soulèvement (poids), la pince (épaisseur).

L’audition :
C’est avec le toucher, le sens qui est privilégié par l’aveugle. Il permet de
prendre des informations sur l’objet dans le registre de la densité (son mat ou
creux), du matériau (le bois « sonne » différemment du fer par exemple).
Les données spatiales apportées par l’audition sont des données de
distance, de volume, (résonnance d’une salle), de position du sujet dans l’espace
à partir d’un repère sonore fixe par exemple, de la position ou du déplacement
d’une personne ou d’un véhicule par le bruit des pas ou du moteur. Les données
temporelles sont les séquences sonores de certains actes de la journée, ajoutées à
la périodicité de ces séquences (exemples : bruits, odeurs – de la cafetière le
matin, du mobile musical d’endormissement le soir – « silence » de la nuit).
La coordination audition-préhension, acquise vers douze mois selon
Fariberg et al. (1966) supplée la coordination vision-préhension. C’est ainsi que
l’on conseille aux familles de ne pas « saouler » l’enfant de musique
permanente, même lorsque la tentation est grande tant l’enfant manifeste du
plaisir à écouter, voire utilise ce moyen pour se calmer.
Le risque est, d’une part l’isolement par le mur sonore que produit une
musique de « fond », d’autre part que l’enfant ne puisse plus sélectionner les
affordances sonores (Gibson, 1982) si les informations auditives sont trop
nombreuses. L’on constate que très souvent les enfants non-voyants sont

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perdus, voire angoissés dans les lieux publics très bruyants, car saturés
d’informations auditives.

Le sens kinesthésique
Le sens kinesthésique est très important à développer, car il renseigne sur
la position du corps à chaque instant et joue sur les capacités d’ajustement
postural et dynamique. C’est sur ce sens là que l’on peut s’appuyer pour aider
l’enfant à sentir son corps bouger.

L’olfaction/gustation
Ce sens est souvent utilisé par les jeunes non-voyants ; c’est ensuite le
système culturel ou/et éducatif qui minimise ce sens, voire encourage l’enfant à
le laisser de côté. Or, il donne des indications spécifiques, sur les personnes
notamment (sentir une personne, mettre à la bouche des objets).

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