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Partie du Cours_Ressources en eau (Module RRN)

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RESSOURCES EN EAU

Plan du cours
Plan du cours

I. Cycle de l’eau
II. Bassins hydrologiques et
Ressources en eaux superficielles
III. Ressources en eaux souterraines
I. Cycle de l’eau

Introduction
• I.1. Définition
• I.2. Les éléments hydrologiques
principaux
• I.3. Les facteurs qui conditionnent le
cycle de l’eau
• I.4. L'eau dans le sol
Définition:
Le cycle de l’eau ou cycle hydrologique est l’ensemble des
cheminements que peut prendre une particule d’eau.
Ces mouvements, accompagnés de changements d'état,
peuvent s'effectuer dans l'atmosphère, à la surface du sol et
dans le sous-sol.
Chaque particule d’eau n'effectue qu'une partie de ce cycle et
avec des durées très variables : une goutte de pluie peut
retourner à l'océan en quelques jours alors que sous forme de
neige, en montagne, elle pourra mettre des dizaines d'années.
Le cycle de l’eau est sujet à des processus complexes et
variés parmi lesquelles nous citerons:
Les précipitations
L’évaporation
La transpiration
Le ruissellement
L’infiltration
L’emmagasinement
Et les écoulements souterrains
ETATS ET SITUATIONS DE L'EAU

L’eau dans la nature se trouve soit :

en surface sous forme de rivières, lacs, calottes glacières et océans

Soit sous le sol, c-à-d sous forme d’eaux souterraines, en formant les
nappes phréatiques.

Classiquement, on schématise les états et les situations de l'eau dans le cycle de la


façon suivante :
A compléter avec https://www.youtube.com/watch?v=pCQsO3S_NNM
Pour Master aussi

30 %
Continents Eau salée : 97 %

Eau douce : 3 %
- ≈3/4 glace : 2,35 %
70 % - ≈1/4 Liquide : 0,65 %
Océans - Eau gazeuse : 0,001 %
Proportion gazeuse Variable
dans l’espace et dans le temps
L’énergie solaire permet les échanges
entre ces différents réservoirs de l’eau
Selon des flux horizontaux
et des flux verticaux

Le cycle de l'eau traduit les échanges d'eau liquide, solide ou gazeuse entre les
différents compartiments du système climatique : océans, atmosphère, lacs, fleuves,
glaciers, nappes souterraines ...etc.

Continents
océans

Eau liquide salée


Flux horizontaux
 Déplacement des nuages.
 Ruissellement et Ecoulement sur la surface de la terre
Flux verticaux
 Evaporation  Précipitation
 Evapotranspiration  Infiltration
 Condensation
L’évaporation qui s’effectue sur les océans grâce à
l’énergie solaire conduit à la formation des nuages. Ces
nuages poussées par le vent se transforment grâce à une
variation de température et de pression en pluies ou en neige
donnant lieu à des précipitations.
Cette eau s'évapore, devient nuage, se déplace, se
condense, tombe sous forme de précipitations, s'infiltre pour
rejoindre les nappes phréatiques, s'absorbe par les êtres
vivants, s'évapore par transpiration, devient glace sur les
montagnes ou dans les banquises, coule en surface sous
forme de glaciers ou liquide dans un réseau hydrographique
vers les lacs ou les océans où elle reprend le cycle.

Le moteur de ce cycle est l'énergie solaire qui en


favorisant l'évaporation entraine les autres échanges et les
changements d'état de l'eau
Sur les continents, les précipitations connaissent
des destinées diverses :

- Une partie s’évapore (Evaporation+


+Evapotranspiration)

- Une partie s’infiltre

- Et une autre enfin ruisselle


L’expression simplifiée du cycle de l’eau qui résume
le bilan hydrologique est la suivante :
P = R+E+I
Avec:
P = Précipitation
E = Evaporation + Evapotranspiration
R = Ruissellement (intéresse l’Hydrologie)
I = Infiltration (intéresse l’Hydrogéologie)
Chacun de ces éléments est appelé :
« Elément hydrologique principal »
L’eau est sous les 3 phases (états) dans le cycle

Vapeur

Sublimation
Evaporation
Condensation =Liquéfaction

Fonte

Solide Liquide
Gel
L'état cristallin de l'eau
1 Atm = 101 325 Pascal = 101.325 Hp

Courbe Courbe de
de fusion vaporisation

Courbe de
sublimation

Diagramme des différents changements d'état de l’eau


LES PRECIPITATIONS
LES PRECIPITACIONS

• Définition
• Mesures des précipitations
• Traitement des données
pluviométriques
Définition:
Sous le terme de précipitation, on regroupe toutes les
eaux météoriques qui arrivent à la surface du sol, sous
quelque forme que ce soit, tant sous forme liquide
(brouillard, pluie, averse) que sous forme solide
(neige, grêle) et les précipitations occultes (rosée,
gelée blanche, ...).., en provenance directe ou
indirecte de la condensation de la vapeur d'eau
atmosphérique.
Elles sont provoquées par un changement de
température ou de pression et constituent l'unique
alimentation de la partie terrestre du cycle de l'eau.
Les diverses formes de précipitations proviennent
habituellement des nuages. Le nuage est un aérosol
pouvant être constitué d'air, de vapeur d'eau, de
gouttelettes d'eau liquides et de cristaux de glace. Les
dimensions des gouttelettes sont très faibles. On
admet que leur diamètre est de l'ordre de 5 à 30 μ et
leur espacement de 1 mm.
Un nuage reste stable tant que ces gouttelettes, dont la
densité est de quelques dizaines par centimètre cube,
restent en équilibre avec la vapeur d'eau environnante.
Il n'y a précipitation que lorsque le diamètre des
gouttelettes devient suffisant pour qu'elles acquièrent
une vitesse de chute significative.
Pour qu'il y ait chute des particules d'eau, il faut
que leur vitesse soit très nettement supérieure à la
vitesse des courants ascendants.
Les gouttelettes d’eau vont grossir dans une
proportion de 1 à 10 ou 100 pour les diamètres
(soit de 1 à 1000 ou 100000 en masse) suivant des
mécanismes complexes. Ils font appel à des
noyaux de condensation (particules de glace,
noyaux de chlorure de sodium ou poussières) qui,
lorsque les conditions deviennent favorables,
concentrent très rapidement de l'eau du nuage.
Des mécanismes mécaniques de capture de
gouttes peuvent alors amplifier le phénomène de
croissance des gouttes de pluie. La gamme des
diamètres des gouttes de pluie atteignant le sol va
de quelques dixièmes de millimètres à un
maximum de 4 à 5 millimètres.
Les précipitations sont un des processus
hydrologiques les plus variables.
D'une part, elles sont caractérisées par une grande
variabilité dans l'espace et ceci quelle que soit
l'échelle spatiale prise en compte (régionale,
locale, etc.).
D'autre part, elles sont caractérisées par une grande
variabilité dans le temps, aussi bien à l'échelle
annuelle qu'à celle d'un événement pluvieux
MESURES DES PRÉCIPITATIONS

• Introduction
• Appareillages pluviométriques
• Traitement des données pluviométriques
Introduction :
Les mesures des précipitations intéressent des
secteurs d’activités assez divers, principalement :
 la météorologie,
 L’agriculture,
 L’hydrologie,
 L’hydrogéologie, etc.
Les premières mesures au Maroc sont
connues depuis le début du 20ème siècle avec des
séries plus ou moins complètes.
Le principe consiste en la mesure des quantités
d’eau tombées au sol durant un certains intervalle
de temps. Or ceci n’est pas aussi facile qu’il y
paraît.

Le service qui s’occupe des données


hydrométéorologiques est la Direction de la
Météorologie Nationale, Les mesures sont prises
en continu dans des stations météorologiques à
l’aide de pluviomètre ou pluviographe.
Les précipitations sont mesurées par la
hauteur qu'elles atteindraient sur une surface plane
et horizontale idéale, avant de subir des pertes
(évaporation, infiltration, etc.).

Le principe de la mesure de la précipitation est de


poser un récipient collecteur, d'aire horizontale A
au sol et de mesurer le volume V de pluie tombée
pendant un temps ∆t. La hauteur de pluie H∆t ,
tombée pendant l'intervalle de temps ∆t est :
Le récipient de mesure est, en fait,
normalisé et s'appelle un pluviomètre s'il s'agit du
récipient seul, un pluviographe, si l'appareil est
relié à un système de mesure automatique.
L'appareil doit être installé de telle matière que la
surface réceptrice soit bien horizontale et à 1 m
de la surface du sol.
Appareillages pluviométriques:
 Pluviomètre manuels
 Pluviographes enregistreurs
Les pluviomètres manuels :
Le pluviomètre appelé également hyétomètre
est un récipient fixé sur un support qui permet de
mesurer la quantité d’eau totale précipitée. La
hauteur d’eau de pluie recueillie par cet appareil est
mesurée manuellement à des intervalles de temps
réguliers (en général, une ou deux fois par jour).
L’unité de mesure des précipitations est le mm qui
est équivalent à 1 l/m2 (= 10 m3/Ha = 1000 m3/Km2)
On l'exprime généralement en hauteur d'eau tombée
horizontale (mm) ou en intensité (mm/h)
Les puviographes enregistreurs

Un pluviographe, dont il existe de très


nombreux modèles, est un appareil qui permet de
mesurer la hauteur des précipitations et leur
répartition dans le temps, autrement dit leur
intensité, et cela grâce à un dispositif
enregistreur graphique mécanique ou digital.
Pluviographe enregistreur
Enregistrement graphique mécanique d’un pluviographe
Représentation sous forme d’un histogramme de
l’enregistrement d’un pluviographe
En tant qu'activité métrologique, la
pluviométrie consiste toujours à mesurer une
hauteur de précipitations pendant un intervalle de
temps, c'est à dire qu'elle ne permet d'atteindre
qu'une intensité moyenne des précipitations au
cours de l'intervalle de temps considéré.
On a cependant coutume d'exprimer les
précipitations journalières, mensuelles ou annuelles
en termes absolus (mm), réservant généralement
l'expression en intensité (mm/h) à des intervalles de
temps plus courts.
STATIONS PLUVIOMETRIQUES
ET RESEAU D’OBSERVATION
Le réseau d'observation

On appelle réseau d'observation le réseau


formé par l'ensemble des stations
pluviométriques pour un bassin versant ou une
région donnée.
Ces stations fournissent des mesures ponctuelles
publiées, généralement par les services publiques,
dans des annuaires pluviométriques.
Le site d’implantation d’un pluviomètre doit
répondre à certains critères:
 Etre représentatif du secteur en étant
exposé "normalement" aux vents
 Etre éloigné de tout obstacle
(généralement, on admet une distance
minimum de 4 fois la hauteur de l’obstacle).
Or, ces règles ne sont pas toujours faciles à
respecter surtout en montagne et en forêt.
Par ailleurs, si les appareils autonomes
peuvent être installés à n’importe quel point, les
pluviomètres manuels imposent de les installer à
proximité de la résidence de l’observateur.
Fréquence des observations :
Généralement, une à deux fois par jours,
effectuées par un observateur qui transmet ses
observations au bureau central.
Dans le cas des pluviographes, leur autonomie
permet une observation en continu, qui peut
atteindre un mois ou plus.
Publication et présentation des résultats :

A partir des mesures journalières des


précipitations, on établit un annuaire pluviométrique
ou figurent pour chaque station pluviométrique :
 Les pluies journalières
 Les totaux mensuels
 Les totaux annuels
 Le nombre de jours de pluies pour
chaque mois, etc.
TRAITEMENT ET REPRESENTATION
GRAPHIQUE DES DONNEES
PLUVIOMETRIQUES
Analyse ponctuelle :
Les mesures journalières des précipitations
dans les stations pluviométriques sont
traitées, analysées et soumises à différents
traitements statistiques et représentations
graphiques .
A partir des mesures journalières , pour
une durée déterminée on détermine :

• Les précipitations mensuelles


• Les précipitations annuelles
• Les précipitations moyennes interannuelles
• Les précipitations moyennes mensuelles
interannuelles.

Enfin, ces données sont représentées sous


forme d’histogramme ou hyetogramme.
Année hydrologique
140,0

120,0

100,0
Pluie(mm)

80,0

60,0

40,0

20,0

0,0
SEPT OCT NOV DEC JAN FEV MAR AVR MAI JUIN JUIL AOUT

Figure 4- Pluviométrie moyenne mensuelle, à la station Larache


"Pluviométrie annuelle à la station Larache"
1400,0

1200,0

1000,0

Précipitation moyenne annuelle = 663,9 mm


Pluie(mm)

800,0
Pmoy = 663,9 mm

600,0

400,0

200,0

0,0
2

7
3

8
-8

-8

-8

-9

-9

-9
-8

-8

-8

-8

-8

-9

-9

-9

-9

-9

-9
81

82

83

84

85

86

87

88

89

90

91

92

93

94

95

96

97
 P  Pmoy + 20% : Année humide
 P  Pmoy - 20% : Année sèche
 Année normale
Exemple de Kénitra: La pluie moyenne annuelle de la ville est de 555 mm sur les 33 années
Ces précipitations sont caractérisées par une grande variabilité interannuelle
Etude de la pluie dans l’espace ou
Evaluation régionale des précipitations :
Pour calculer la pluie moyenne dans un
bassin versant ou dans une région d’étude,
on utilisera l'une des trois méthodes
suivantes:
 la méthode de la moyenne arithmétique
(peu utilisé),
 la méthode des polygones de Thiessen
 la méthode des isohyètes
CALCUL DE LA PLUIE MOYENNE, PAR
LA MOYENNE ARITHMÉTIQUE

Si la pluie est répartie de façon


relativement homogène, si la topographie
n'est pas trop accidentée et si la
répartition des postes est suffisamment
homogène sur la région d'étude, on
pourra appliquer une simple moyenne
arithmétique des observations faites à tous
les postes.
CALCUL DE LA MOYENNE PAR LA
MÉTHODE DE THIESSEN

A la méthode arithmétique parfois trop


simpliste, on préfère employer la méthode
proposée par Thiessen: on attribue à chaque
poste un poids (pourcentage) proportionnel à
la zone représentative présumée. Cette zone
est définie de telle sorte que chacun de ses
points soit plus proche en distance horizontale
du pluviomètre considéré que tout autre
appareil.
Les zones représentatives sont ainsi des
polygones obtenus en traçant entre les stations
prises deux à deux les médiatrices, lieux
géométriques des points situés à égale distance
des extrémités d'un segment de droite. Pour le
calcul des coefficients de Thiessen (poids) à
appliquer à chaque poste, on détermine sur la carte
la surface totale du bassin et les surfaces de
chaque polygone, par planimétrage (voir figure).

planimètre
La méthode est la suivante :

Avec :
Pmoy : précipitation moyenne sur le bassin,
A : aire totale du bassin (=Σ Ai),
Pi : précipitation enregistrée à la station i,
Ai : superficie d'influence du polygone
associée à la station i.
Exemple
CALCUL DE LA PRECIPITATION MOYENNE
PAR LA MÉTHODE DES ISOHYÈTES

Les isohyètes sont des lignes de même


pluviosité (isovaleurs de pluies journalières ,
mensuelles, annuelles, etc.) tracées grâce aux
valeurs pluviométriques acquises aux stations
du bassin et aux autres stations avoisinantes.
Pour dessiner les isohyètes sur un bassin ou
une région, on tient compte de la topographie
(il pleut généralement plus sur les régions
élevées).
Lorsque les courbes isohyètes sont
tracées, et pour obtenir la pluie moyenne sur
le bassin, on doit effectuer la mesure sur la
carte (par planimétrage) des surfaces pour
lesquelles la pluviométrie est supérieure à
une valeur donnée, et ceci pour toutes les
courbes isohyètes.
la pluie moyenne peut être calculée de la
manière suivante :

Avec :
Pmoy : précipitation moyenne sur le bassin,
A : surface totale du bassin,
Pi : est la moyenne des valeurs des 2
isohyètes;
Ai : surface entre deux isohyètes i et i+1,K :
nombre total d'isohyètes.
Moyenne inter- Surface inter-
isohyètes isohyète
[mm/an] [km2]
950 24.9
1050 116.4
1150 83.2
1250 48.8
1350 76.7
1450 42.0

Pm = 1190 mm/an
L’EAU DANS LE SOL

cascades dans le parc national de Brecon Beacons en Angleterre


Le sol :
Le terme de sol désigne l'ensemble hétérogène des
matériaux issus de l’évolution d'un substratum minéral
sous l'action combinée de facteurs climatiques
(température, précipitations) et de l'activité biologique
(racines de végétaux, animaux fouisseurs, micro-
organismes, accumulation de matière organique en
décomposition).
Les sols sont extrêmement varies par leurs compositions
chimiques, minéralogiques, granulométriques, leurs
épaisseurs et leurs propriétés mécaniques.
Le sol est un milieu poreux. La porosité des sols
(pourcentage du volume total de sol occupe par les
vides) se situe généralement entre 35 et 60 %.
La porosité, mais aussi la distribution des tailles des
pores et leur organisation dans l'espace conditionnent la
capacité de rétention et la cinétique de circulation de
l'eau . Ces caractéristiques sont liées à la texture
minérale, à la teneur en matière organique et à la
structure du sol.
Vv
Porosité n 
Vt
Figure : Profil type d'un sol présentant un horizon insaturé en surface et un
horizon saturé en profondeur.
On peut calculer la quantité d'eau retenue dans un
volume de sol à un instant donné. Celle-ci est déterminée
par différence de poids d'un échantillon avant et après
dessiccation a 105 °C. Rapportée au poids sec de
l‘échantillon, elle permet de calculer un taux d'humidité
pondéral.
Le rapport entre le volume d'eau et le volume des
pores de l‘échantillon est nommé degré de saturation en
eau ou teneur en eau volumique. Elle varie entre 0 (sol
sec) et 1 (sol saturé d'eau) .
LES DIFFERENTS TYPES D’EAU DANS LE SOL

 L’eau gravitaire

 L’eau de rétention
LES DIFFERENTS TYPES D’EAU DANS LE SOL

L’eau gravitaire :
C’est la fraction de l’eau
souterraine soumise à la seule force
de gravité. C’est elle qui circule dans
un aquifère et alimente les exutoires.
On peut l’extraire d’un échantillon de
roche par simple égouttage.
Son volume dépend de la
granulométrie de l’échantillon: il est
plus grand pour les grains grossiers (il
y a 3 fois plus d’eau gravitaire dans un
gravier que dans un sable).
LES DIFFERENTS TYPES D’EAU DANS LE SOL

L’eau de rétention :

C’est la fraction de l’eau


souterraine maintenue dans les
vides et la surface des grains par
des forces supérieures à celle de la
gravité. Elle n’est pas mobilisable.
Les forces d’attraction moléculaire,
consécutives de la polarité de la
molécule d’eau, peuvent atteindre
200 000 fois celle de la gravité.
Un échantillon d'aquifère,
saturé en eau, de volume
total Vt, libère par égouttage
complet sous l'action de la
force de la gravité, un
volume d'eau, Ve, dit eau
gravitaire.

Volume max. d' eau de rétention


La capacité de rétention Cr  n - ne 
Volume total
Vv Exemple :Un échantillon de gravier et sable de 1 000 cm3
Porosité n  prélevé dans un aquifère, libère par égouttage un quart de
Vt litre d'eau: quelle est sa porosité efficace ?

Vs
La compacité « c » c 
Vt
 1 n c  n 1
Gravier

Sable moyen

Sable fin

Exercice :
1- Définir la porosité et la porosité efficace
2- La figure ci-dessous montre l’évolution du volume d’eau libéré de 3
échantillons en fonction du temps, Analyser ces courbes.
3- Quelle est la valeur de la porosité efficace des 3 échantillons
4- Comparer les 3 valeurs et conclure.
Gravier

Sable moyen

Sable fin

Le volume d 'eau gravitaire, libéré d'un échantillon, est fonction de la


granulométrie et du temps d'égouttage.
1: sable fin de d10 = 0,08 mm ;
2: sable moyen de d10 = 0,47 mm ;
3: gravier de d10 = 2,5 mm.
Types de Porosité efficace Coefficient de
d10 mm Porosité (n)
sédiments (ne) perméabilité K
Gravier moyen 2.5 45 40 3.10-1
Sable gros 0.250 38 34 2.10-3
Sable moyen 0.125 40 30 6.10-4
Sable fin 0.090 40 28 7.10-4
Sable très fin 0.045 40 24 2.10-5
Sable silteux 0.005 32 5 1.10-9
Silt 0.003 36 3 3.10-8
Silt argileux 0.001 38 - 1.10-9
Argile 0.0002 47 - 5.10-10

Quelques valeurs de la porosité et la porosité efficace


DISTRIBUTION VERTICALE DE L’EAU
DANS LE SOL:

 Zone non saturée


 Zone saturée
DISTRIBUTION VERTICALE DE L’EAU DANS LE SOL:

Une coupe depuis la surface du sol jusqu’à


la nappe phréatique montre la zonalité
suivante:
 1) Une zone non saturée : Contenant
de l’air, de l’eau de rétention et de l’eau
gravitaire en transit. La base de cette zone
est imprégnée d’eau provenant de la
remontée capillaire à partir de la zone
saturée. La fraction supérieure de cette
zone correspond à la zone
d’évapotranspiration où se produisent les
pertes par évapotranspiration.
DISTRIBUTION VERTICALE DE L’EAU DANS LE SOL

 2) Une zone saturée :

Contenant de l’eau de rétention et de


l’eau gravitaire. Dans cette zone tout les
vides sont remplis d’eau. La partie
supérieure est imprégnée d’eau
remontant par capillarité. Les piézomètres
indiquent la position du sommet de l’eau
gravitaire, alors que le sommet de la
nappe libre, se situe au niveau de l’eau
capillaire.
Figure 7: zonalité de l'eau dans un aquifère à nappe libre (adapté de G.
CASTANY).
(1) eau de rétention; (2) eau gravitaire; (3) remontée capillaires; (4) surface
piézométrique; (5) surface de la nappe.
REPARTITION DES PRECIPITATIONS
A LA SURFACE DU SOL

Le lac Moraine dans le parc national Banff situé dans


les montagnes Rocheuses d'Alberta au Canada.
Sous nos climats, l'apport d'eau au sol se fait
sous forme de pluie, neige, rosée et brouillard.

Toute l'eau des précipitations n'atteint pas le


sol: une part est évaporée directement pendant et
après la pluie; les gouttes peuvent être
interceptées en partie par le feuillage. L'eau qui
atteint le sol ruisselle, s'infiltre et réhumecte le
sol. Les racines absorbent cette eau que la tige et
les feuilles évaporent par transpiration. Une
fraction réduite finalement gagne la profondeur
et atteint la nappe.
REPARTITION DES PRECIPITATIONS A LA SURFACE DES SOLS

Autrement dit, quand la pluie arrive au sol, 3


processus prennent naissance:

•L’humidification du sol et infiltration


•Le ruissellement de surface
•L’évaporation + ETP (Profil d’humidité)
Profondeur

Profil d‘humidité d'un sol (Zone Non saturée et partie supérieure de la nappe)
1) Au départ sol sec 2) la pluie mouille le sol 3) le sol est mouillé en profondeur..

4) la pluie s’est arrêtée 5) la lame d’eau s’enfonce 6) l'eau de pluie a alimenté la nappe.

Profil d’humidité et processus d’humidification et d’infiltration


-1er processus
L’humidification du sol et infiltration :

L’eau qui tombe à la surface du sol


commence par humidifier la fraction supérieure du
sol (quelques cm). La pénétration de l’eau dans le
sol est conditionnée par la porosité et la
perméabilité de celui-ci.
L’augmentation de l’humidité en surface n’entraîne
pas immédiatement un écoulement vertical
profond, tant que la force de capillarité est
supérieure à la force de gravité.
Quand la teneur en eau dépasse une valeur
limite appelée «capacité de rétention
spécifique» ou «capacité du champ», l’eau se
propage vers le bas et humidifie une zone plus
profonde du sol.

« capacité du champ » = Le volume maximal


d'eau qu'un sol peut retenir. Elle dépend
essentiellement de la granulométrie du sol.
Si la pluie se poursuit suffisamment
longtemps, l’humidification du sol sera de plus en
plus importante et entraînera l’infiltration I 
arrivée de l’eau à la nappe.

Rem:
l’infiltration est très lente, elle varie en fonction de
la perméabilité du sol et de la profondeur de la
nappe.
Ex: l’arrivée de l’eau à la nappe peut se faire dans
la semaine qui suit la pluie, dans le mois ou même
dans les six mois.
Figure : Profil de la teneur en eau dans le sol et le sous-sol.
Profil d’humidité
NB: augmentation de la teneur en eau avec la prof.
- L'infiltration dans le sol :

L'infiltration qualifie le transfert de l'eau à travers les


couches superficielles du sol (flux vertical descendant),
lorsque celui-ci reçoit des pluies ou s'il est exposé à une
submersion. L'eau d'infiltration remplit en premier lieu
les interstices du sol en surface et pénètre par la suite
dans le sol sous l'action de la gravité et des forces de
succion.

Sans l’infiltration, les cours d’eau cesseraient de couler


une fois le ruissellement superficiel terminé, les puits et
les sources s’assécheraient et la végétation cesserait sa
croissance.
Mesure de l’infiltration :
Mesure directe sur le terrain à l’aide d'un lysimètre :

Une case lysimétrique (ou lysimètre) est un


bac exposé en plein air qui contient un sol
couvert d'un certain type de végétation, ou
laissé nu, dont on évalue la quantité d'eau
infiltrée et drainée par rapport à celle
apportée par les précipitations. Certains
lysimétres peuvent être pesés
régulièrement pour connaitre le volume
d'eau contenu dans le sol.

Un lysimètre est constitué de :


-Gros cylindre vertical (diamètre 1 à 2 m,
hauteur 2 à 4 m) isolé a l'intérieur du sol.
-Paroi étanche
-L'eau infiltrée est recueillie au fond par
un système de drainage.
REPARTITION DES PRECIPITATIONS A LA SURFACE DES SOLS

-2ème processus
Le ruissellement de surface :

Si l’intensité des pluies est forte, le sol ne


peut pas absorber rapidement l’apport d’eau.
Après quelques secondes, et après l’humidification
de la zone tout à fait supérieure du sol, un excès
d’eau apparaît en surface et provoquera le
ruissellement « R » de surface.
Ruissellement de surface suite a une forte précipitation
Sur cette figure, on constate que la tranche
supérieur du sol est saturée sur une faible épaisseur,
mais cette humidité ne se propage pas assez vite pour
absorber toute l’eau qui tombe. Une pellicule d’eau de
surface peut alors circuler sur le sol, c’est ce que l’on
appelle le ruissellement.
Le ruissellement se fait suivant la ligne de plus
grande pente du sol et vient alimenter le réseau de
drainage naturel: fossés, ruisseaux, rivières, etc. Il
entraîne des particules solides par érosion, ce qui génère
le transport solide des rivières.
-Cas de surface du sol totalement imperméable
(exemple : zone urbaine ou roche de surface
imperméable)  Ruissellement immédiat et instantané.
Les écoulements représentent une partie
essentielle du cycle hydrologique. L'eau précipitée sur
un bassin versant va se répartir en eau interceptée,
évaporée, infiltrée et écoulée.

La quantité d'eau collectée puis transportée par la


rivière résultera des précipitations directes à la surface
même du cours d'eau et des écoulements de surface et
souterrain parvenant à son exutoire. La proportion entre
ces deux types d'écoulements est définie par la quantité
d'eau infiltrée dans le sol.
On distingue même, un ruissellement pur en surface et
un « écoulement hypodermique » (ou écoulement de
subsurface) qui se fait dans les premiers cm du sol.

Les différents processus d'infiltration et d'écoulements


participant à la génération de crue sont représentés de
manière schématique dans la figure ci-dessous.
-3ème processus
L’évaporation + ETP :

Une partie de l'eau qui pénètre dans le sol est


évaporée de nouveau dans l'atmosphère soit
directement soit par l'intermédiaire des plantes :
l'ensemble de ces pertes en eau constitue l'évapo-
transpiration. L'évaporation se fait surtout à la
surface du sol. Même pendant la pluie, une partie
de l'eau est immédiatement ré-évaporée car
l'atmosphère n'est pas saturé en eau.
Il y a deux aspects dans le retour de l'eau à l'atmosphère :
-Evaporation-sublimation : C'est l'ensemble des
processus physiques de transformation de l'eau liquide en
vapeur. C'est l'évaporation directe à partir d'une surface
d'eau libre (mer, lac). Dans ce cas, la quantité d'eau qui
repart à l'atmosphère est liée à des paramètres physiques
tels que température de l'air, de l'eau, vitesse du vent,
degré de saturation (degré hygrométrique),
ensoleillement...
-Transpiration (phénomène biologique) : Elle dépend
du couvert végétal, de son stade de développement... Elle
est très difficile à mesurer On regroupe ces deux
phénomènes, sans les distinguer sous le terme
"évapotranspiration"
- Evaporation (E) = phénomène physique de la
transformation de l’eau en phase vapeur

- Transpiration (T) = phénomène biologique lié à la


couverture végétale

- Evaporation + Transpiration = Evapotranspiration


Effet de l’évaporation

Saumure

Croûte de sel

Dépression endoréique où le sel s’accumule sous l’effet


d’une intense évaporation sous climat aride, Centre de l’Australie
L’EVAPOTRANSPIRATION
Définition:

L’évapotranspiration correspond à la quantité


d’eau rejetée à l’état vapeur, dans l’atmosphère, (en
général exprimée en mm) par l’évaporation directe au
niveau du sol et par la transpiration des végétaux.

Les facteurs régissent l’évapotranspiration sont les


mêmes facteurs climatiques que pour l’évaporation;
auxquelles on ajoute les facteurs végétatifs qui sont
fonction de la nature et l’humidité du sol, des espèces
végétales présentes et de leur densité.
5.1. L’évapotranspiration potentielle ETP

Formule de Thornthwaite
Formule de Turc

5.2. L’évapotranspiration réelle ETR


5.1. L’évapotranspiration potentielle ETP

Définition:
C’est la quantité d'eau qui serait évaporée ou
transpirée dans un sol couvert de végétaux en croissance
et bien pourvu en eau nécessaire pour un bon
développement végétatif, si l'eau disponible pour
l'évapotranspiration n'était pas un facteur limitant.
Elle est indépendante du type de surface et ne dépend
que des conditions climatiques
ESTIMATION DE L’EVAPOTRANSPIRATION
POTENTIELLE ETP

1. Formule de Thornthwaite

2. Formule de Turc
1. Formule de Thornthwaite:
a
 T 
ETP  16.k.  10. 
 I 

Avec ETP : Evapotranspiration potentielle mensuelle en mm


T : température moyenne mensuelle en °C
12
I   i j
I : Indice thermique annuel : j 1
qui est la somme des douze indices mensuels i de l’année considérée
avec i j est l’indice mensuel du mois j, i j =(T/5)1,514
a = 675.10-9I3 - 771.10-7.I2 +1972.10-5.I +0,49239
k : Coefficient de correction mensuel, qui est fonction de la latitude.
2. Formule de Turc:

 t 
ETP  0,40.   .( Ig  50 ). K
 t  15 

Avec ETP : Evapotranspiration potentielle mensuelle en mm


T : température moyenne mensuelle en °C
Ig : radiation globale mensuelle reçue au sol en Cal/cm2/jour
K : Coefficient égal à 1 si l’humidité relative de l’air est sup. à 50 %,
 50 - Hr 
si ce n’est pas le cas, K   1  
 70 
avec Hr = humidité relative
5.2. L’évapotranspiration réelle ETR

Définition : On appelle évapotranspiration réelle


(ETR), la quantité d'eau, généralement exprimée en
mm, évaporée ou transpirée par le sol, les végétaux
et les surfaces libres d'un bassin versant.
C’est l’évapotranspiration qui réellement se produit,
en tenant compte du pouvoir évaporant de
l’atmosphère et de l’eau que contient le sol.
Les pertes d’eau d’un sol atteignent l’ETP, si le stock
d’eau de la RFU lui est supérieur ou égal.
En cas d’insuffisance, elles sont limitées à une
quantité plus petite, qui correspond à
l’évapotranspiration réelle notée ETR.
Figure 5 : Evaporation et évapotranspiration potentielle et réelle.
Mesures de l’évapotranspiration :
Les cases lysimètriques sont utilisées également pour mesurer
l’évapotranspiration directement sur le terrain.
Les problèmes que posent l’utilisation de ces lysimètres, c’est que
la végétation que l'on peut installer au niveau d'une case n'est pas
représentative de celle d'un bassin versant (il n'est pas possible de
planter un arbre sur une case lysimètrique !)

P=R+E+I
 E=?

Principe d'un lysimètre


L’évapotranspiration réelle ETR peut être estimée
aussi à partir de formules empiriques. Les plus
utilisées sont celles de Turc (1954) et Thornthwaite
(1984).

La Méthode de TURC (annuelle) :


P
ETR 
2
 P 
0,9   
 L 

Avec
P : étant la pluie annuelle en mm.
L : exprime le pouvoir évaporant de l’atmosphère:
L = 300 + 25.T + 0,05.T3
T : étant la température moyenne annuelle en °C.
La méthode de Thornthwaite (mensuelle) :

Pour le calcul de l’ETR, Thornthwaite prend en


considération :

-La RFU du sol


-Les précipitations
-L’ETP

On établie ainsi un bilan à l’échelle mensuel, à partir


de la pluie du mois, l’ETP mensuelle et la RFU du sol,
et avec la condition :
ETR ≤ ETP
 Si P>ETP  ETR = ETP

L’excédent d’eau (P-ETP) sera affecté en premier


lieu à la RFU, et lorsque la RFU est pleine, le reste
alimentera l’écoulement et/ou l’infiltration.
 Si P<ETP  ETR = P+RFU

On évapore toute la pluie et on prend de la RFU, la


quantité d’eau nécessaire pour satisfaire l’ETR.
(pour que ETR soit égale à ETP).
Si la RFU n’est pas suffisante pour compléter
l’insuffisance des précipitations, la quantité
« ETP-ETR » représente le « déficit agricole ».

Le D.A : correspond à la quantité d’eau qu’il faudrait


apporter aux plantes, pour qu’elles ne souffrent pas
de sécheresse.
Par conséquent, lorsque le réservoir de la RFU
est vide, seules les précipitations du mois donné
peuvent alimenter l’ETR.

Quand il est plein, une quantité d’eau est prise


pour que ETR soit égale à ETP, et l’excédent des
précipitations engendre l’infiltration vers la nappe.
Figure : L'eau dans le sol et le cycle de l'eau
Méthode de Thornthwaite pour le calcul de l’ETR :

Pendant un mois donné, on fait le bilan de la pluie,


de l’ETP et du stock contenu dans la RFU, ce qui
permet de calculer ETR et l’infiltration à la nappe.
« Exemple de cas »
Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Ann

t° m 6 8.2 13.1 18.3 23.1 27.6 29 29.9 26.7 21 14.7 8.7 18.9

ETP 5.2 9.6 30.8 65.8 118.3 171.5 189.5 190.6 133.2 75.4 31.4 10.5 1031.8

Pluie 49.9 38.1 48.7 47.9 58.3 38.1 8.7 5.7 17.6 28.4 36.4 51.1 428.9
RFU
Infilt

ETR

Exemple de calcul de l’ETR selon le bilan de Thornthwaite


Données : RFU au début = 45.3 mm
RFU max = 100 mm
« Solution »

Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Ann

t° m 6 8.2 13.1 18.3 23.1 27.6 29 29.9 26.7 21 14.7 8.7 18.9

ETP 5.2 9.6 30.8 65.8 118.3 171.5 189.5 190.6 133.2 75.4 31.4 10.5 1031.8

Pluie 49.9 38.1 48.7 47.9 58.3 38.1 8.7 5.7 17.6 28.4 36.4 51.1 428.9
RFU 90 100 100 82,1 22,1 _ _ _ _ _ 5 45.6
Infilt _ 18.6 17.9 _ _ _ _ _ _ _ _ _ 36.5

ETR 5.2 9.6 30.8 65.8 118.3 60.2 8.7 5.7 17.6 28.4 31.4 10.5 392.4

Exemple de calcul de l’ETR selon le bilan de Thornthwaite


Données : RFU au début = 45.3 mm
RFU max = 100 mm
160

DDéficit
é fi c it agricole
140
E x c e d e n te s +
Excédent et E TP
a lm a c e n a m ie n to
Infiltration
120
U s o d e la P
Usage de la
re s e rv a
RFU E TR
100

80

60

40

20

Bilan hydrique de la station de Larache


(Représentation graphique des résultats à l’aide de l’Excel)
LE BILAN HYDROLOGIQUE
OU HYDRIQUE
Le bilan hydrologique consiste à établir le
compte des entrées et des sorties de l’eau, sur une
période et un espace définis.

Si l’on considère un bassin de grande


superficie, on peut dire que l’apport sous forme de
précipitations, se répartit en ruissellement de
surface «R», en évaporation «E» et en infiltration
«I», de sorte que le bilan annuel devrait s’écrire :

P=R+E+I
Bilan hydrologique en climat
tempéré océanique
P=R+E+I

Précipitations Evapotranspiration
700 mm 400 mm

Ecoulement direct
120 mm
Ecoulement total
300 mm
Ecoulement retardé
Infiltrations
(nappes) 180 mm
profondes
Pour l’exécution des études hydrogéologiques,
il est nécessaire de faire le bilan sur un espace bien
défini et en se référant à une date donnée ou à une
durée moyenne déterminée.

Le bilan se fait donc à l’échelle d’un « système


hydrologique » (=domaine d’espace), qui est
identifié par des caractéristiques spatiales et
temporelles.
Exemple de bilan hydrique annuel dans un bassin (million de m3/an)
En ce qui concerne l’identification spatiale,
3 domaines d’espace (système hydrologique) sont
identifiés, dans l’ordre de grandeur décroissant :

 le bassin hydrologique = bassin


hydrographique = bassin versant topographique

 le bassin hydrogéologique (ou des eaux


souterraines)

 l’aquifère avec sa nappe d’eau souterraine


(le bassin hydrogéologique est constitué d’un ou
plusieurs aquifères).
BASSIN VERSANT
ou
Bassin hydrographique
INTRODUCTION :

La connaissance d'un bassin versant est


fondamentale dans toute étude hydrologique,
hydrogéologique et/ou de risque naturel ou de
vulnérabilité de la ressource en eau. Le bassin versant est
le cadre général des études d'hydraulique urbaine, d'analyse
de la qualité des eaux, de prospection des captages d’eau
souterraine ou superficielle, des plans de prévention des
risques d'inondation (PPRI), de réalisation des Atlas des
zones inondables ou des zones humides, etc...
L'étude d'un bassin versant permet :
• La prévision des inondations
• Le dimensionnement et la vérification de la capacité
portante des ouvrages hydrauliques,
• La prévision des débits d'eau qui seront générés à
l’exutoire d'un bassin versant à la suite d'une averse.
Définition :
Le bassin versant ou bien de drainage
d’une rivière en un point de son cours d’eau,
correspond à la totalité de la surface drainée
par ce cours d’eau et ses affluents à l’amont
de ce point (ou section).
Autrement dit, c’est la surface drainée
par une rivière en amont d’un point :
l’exutoire.
Définition d’un cours d’eau:
Le réseau hydrographique est un réseau hiérarchisé
(A.N.Strahler, 1957) dont chaque élément (affluent) rejoint un élément plus
important au niveau d'une confluence. Chaque ensemble de segments, du
plus petit au plus grand a, des noms spécifiques d'origine plus ou moins
régionale. On peut ainsi trouver les noms suivants:
Ruisselet : petit cours d'eau, souvent en tête de bassin, démarrage de
l'écoulement.
Ruisseau : petit cours d'eau d'importance relativement peu considérable
et souvent affluent d'une rivière, d'un lac, d'un étang.
Rivière : cours d'eau naturel moyennement abondant qui se jette dans un
fleuve, dans la mer ou parfois dans un lac.
Fleuve : cours d'eau important, généralement caractérisé par une très
grande longueur et largeur, un débit abondant, des affluents nombreux et
qui se jette le plus souvent dans la mer ( voir "remarques" ci après)
Oued : cours d'eau temporaire dans les régions arides (principalement en
Afrique du Nord et au Moyen Orient)
Torrent : cours d'eau à forte pente des régions montagneuses ou
accidentées, à débit rapide et très irrégulier, à crues subites et violentes. Par
extension: rivière de montagne, au lit rocheux encaissé, à cours rapide mais
à débit permanent.
Les principaux fleuves du monde et du Maroc
Figure : notion de bassin versant, de sous bassin versant, d'exutoire
absolu (EA), d'exutoire relatif (ER), de point de confluence (CF)
ligne de partage
des eaux

Exutoire
Tout écoulement prenant naissance à
l’intérieur de cette surface doit donc passer ou
traverser le point considéré appelé «exutoire»,
à partir duquel nous pouvons tracer le point de
départ et d’arrivée de la ligne de partage des
eaux qui délimite le bassin.
Les limites d’un bassin versant sont
généralement fixées à partir de la topographie,
à l’aide d’une carte topographique.
Limite du bassin versant = Ligne de
partage des eaux
La majorité des bassins sont des
bassins versants exoréiques, aboutissant à
l'océan, mais il existe également des bassins
endoréiques, aboutissant à un lac ou une
mer intérieure ou bien se perdant dans les
sables. Par exemple, la Volga (mer
Caspienne), le Chari (lac Tchad), le Jourdain
(mer morte).
Ligne de crête – limite du bassin versant
Généralement et surtout dans le cas
des sols imperméables, la ligne de partage
des eaux superficielles correspond à la
ligne de crête et la ligne de plus grande
pente, on parle alors de B.V. topographique
Limite du bassin versant réel et du bassin versant
topographique
Le Bassin versant se caractérise par différents
paramètres :
Paramètres géométriques (surface, pente …)
Paramètres pédologiques et hydrogéologiques
(capacité d’infiltration des sols)
Paramètres urbanistiques (présence de bâti)
….etc.
Son étude et Sa connaissance est fondamentale
dans toute étude hydrologique (Hydraulique
urbaine, Hydrogéologie, …etc.)
CHAPITRE :
Les eaux souterraines
1. DEFINITION
Aquifère provient du latin :
« aqua = eau » et « fero = porter »
Un aquifère est un corps (couche, massif
géologique) qui permet la circulation de l’eau
par ses pores et ses fissures.
Autrement dit, un aquifère est une formation
hydrogéologique perméable permettant
l’écoulement significatif d’une nappe d’eau
souterraine, et le captage de quantité d’eau
appréciable.
L’eau enfermée dans cette formation
hydrogéologique, peut occuper soit des pores, soit
des fissures ou des fractures que présente la roche.

Une « nappe d’eau souterraine » est


l’ensemble des eaux comprises dans la zone
saturée d’un aquifère, dont toutes les parties sont
en liaison hydraulique.
2. Identification géologique de l’aquifère :

La caractéristique essentielle d’une formation


hydrogéologique est son degré d’imperméabilité.

La perméabilité est l’aptitude d’un réservoir à


conduire l’écoulement de l’eau.

On distingue 3 types de matériaux :

Les matériaux perméables


Les matériaux imperméables
Les matériaux semi-perméables
2.1. Les matériaux perméables (≡ aquifère)

Ce sont des matériaux qui permettent des


écoulements d’eau à des vitesses appréciables.
Parmi les terrains perméables, on peut citer :
sables, gravier, grès, calcaire fissuré, roches
volcaniques fissurées
2.2. Les matériaux imperméables :(≡ aquiclude)

Ce sont des matériaux qui peuvent contenir


de l’eau, mais son écoulement est très faible, et
par conséquent non mesurable. Ces matériaux
constituent les limites géologiques des aquifères.
Parmi ces matériaux , on peut citer : les argiles, les
marnes, les schistes, les roches volcaniques non
fissurées
2.3. Les matériaux semi-perméables: (≡ aquitard)

On se réfère ici à un cas entre les deux


précédents, il s’agit formations géologiques de très
faible perméabilité, qui contiennent de l’eau et le
transmettent lentement. Par conséquent il y a
écoulement mais relativement lent. La principale
fonction que joue ces matériaux c’est qu’ils ont un
rôle d’intercommunication entre 2 aquifères
superposés (phénomène de drainance). Parmi ces
matériaux, on peut citer : les sables argileux et les
argiles sableux.
Pour chaque étude hydrogéologique, on doit
envisager 2 aspects très importants :

a) Structure interne de l’aquifère :


c-à-d, connaître la nature des matériaux qui
constituent l’aquifère, et par conséquent sa
fonction de stockage et sa fonction
conductrice. Une importance particulière est
apportée à la granulométrie et à la fissuration.
b) Surfaces limites du réservoir :
On distingue 3 types :

la surface limite inférieure ou substratum,


la surface limite supérieure ou toit,
et les limites latérales (affleurement,
passage latéral de faciès, failles)
3. Les différents types d’aquifère :

La base de l’aquifère appelée substratum est


constituée par une formation géologique
imperméable. Par contre, sa limite supérieure peut
être de 3 types :

Soit hydrodynamique avec fluctuation libre:


 dans ce cas, on parle d’aquifère à nappe libre.
Soit géologique imperméable:  aquifère à
nappe captive.
Soit géologique semi-perméable:  aquifère
à nappe semi-captive.
Figure : Aquifère à nappe libre des Sables de Fontainebleau.
3.1. aquifère à nappe libre :

On appelle aquifère à nappe libre (≡ nappe


phréatique, nappe superficielle) a celui qui
présente une surface hydrodynamique.

Quand on creuse un puits ou un sondage, la


première nappe directement rencontrée sous la
surface du sol est la nappe phréatique,
Le niveau d'eau mesuré dans les puits ou les
piézomètres (puits de petit diamètre) est appelé
niveau piézométrique (noté H = altitude du niveau
d’eau par rapport au niveau 0 de la mer).

L'ensemble des niveaux piézométriques


mesurés en différents points à une date donnée,
détermine la surface piézométrique. Cette surface
constitue la limite supérieure de l’aquifère.
De même que les cotes du niveau du sol
permettent de tracer la surface topographique, cette
surface est représentée sur des cartes
piézométriques par des courbes d'égal niveau
piézométrique ou courbes hydroisohypses. C'est
une limite hydrodynamique. Cette surface peut
s'élever ou s'abaisser librement dans la formation
hydrogéologique perméable (fluctuation de la
surface piézométrique), d'où la dénomination
d'aquifère à nappe libre.
3.2. aquifère captif (où nappe captive) :

Une nappe est dite captive, si elle est


surmontée par une formation imperméable.
En effet, Dans les aquifères profonds, les eaux
souterraines sont emprisonnées dans la formation
hydrogéologique perméable, entre 2 formations
imperméables fixes : le substratum à la base et le
toit au sommet.
L’aquifère est sous pression, l’eau est comprimé à
une pression supérieure à la pression
atmosphérique.
Lorsqu’on perfore le toit imperméable de ce
type d’aquifère, l’eau remonte et les eaux
souterraines sont dites ascendantes. Si le niveau
piézométrique se situe au dessus de la surface du
sol, l'eau jaillit naturellement : la nappe est dite
artésienne. Le jaillissement peut disparaître par
la suite, si la nappe est exploitée jusqu’à diminuer
sa pression.
source jaillissante
Comme pour les aquifères à nappe libre,
l'ensemble des niveaux piézométriques permet de
tracer la surface piézométrique. Mais celle-ci
fictive, n'est pas matérialisée sur le terrain. Elle
n'indique pas la profondeur de l'eau sous la surface
du sol.
Figure : l'aquifère captif des sables tertiaires de Gironde
Exemple d’aquifère multicouches
3.3. Aquifère semi-captif :

Dans ce cas, le toit ou le substratum (ou les


deux) de l'aquifère sont constitués par une
formation hydrogéologique semi-perméable,
c-à-d qui laisse s’infiltrer de l’eau, mais d’une
manière lente. Celle-ci permet, dans certaines
conditions hydrodynamiques favorables
(différences de charge) des échanges d'eau (ou de
pression) avec l'aquifère superposé ou sous-jacent,
appelé «drainance» (échange ascendant ou
desendant) .
4. Aquifère, réservoir d'eau souterraine :

Pour former un aquifère la présence de 2


constituants, ou phases, est nécessaire : la
formation hydrogéologique perméable ou
réservoir, et l'eau souterraine.
Ce réservoir se caractérise par le stockage et
la libération de l'eau souterraine. Ces 2 actions sont
groupées sous le terme d'emmagasinement
souterrain de l'eau. La libération de l'eau du
réservoir est provoquée par l'action de la force de
la gravite (aquifère à nappe libre) ou par
expulsion et décompression (nappe captive).
4. Caractéristiques physiques du réservoir :

Le réservoir représente la trame solide de la


structure de l'aquifère. L'eau souterraine mobile
s'emmagasine et circule dans les vides du
réservoir, d'où l'importance de leur étude. Celle-ci
porte sur les grandes caractéristiques des vides :
morphologie et interconnections.

Les fonctions, réservoir et conduite, sont


déterminées essentiellement par les dimensions et
les interconnections des vides. Ces dernières
assurent la continuité du milieu aquifère.
L'étude morphologique des vides porte sur
leur nature, leur forme et leurs dimensions. Deux
grands types de vides, pores et fissures,
caractérisent respectivement le milieu poreux et
le milieu fissuré.
Classification hydrogéologique des réservoirs selon CASTANY (1982)
Morphologie des pores et milieu poreux :

Les pores sont des vides de forme plus ou


moins sphérique, de petites dimensions (ordre de
grandeur millimétrique), ménagés entre les
particules solides ou grains, constituant le
réservoir. Les grains ne sont jamais jointifs.
Les dimensions des vides sont étroitement
liés à celles des grains, dont la mesure est plus
directement accessible.
Les diamètres des grains des roches
meubles perméables s'étalent dans une gamme
de 0.06 à 16 mm. Il est plus petit, de 0.1 à 0.001
mm, soit d'ordre de grandeur micrométrique, dans
les argiles, milieu dit imperméable.
Interconnections des pores et milieu continu :

Les pores communiquent entre eux, dans le


sens de l'écoulement de l'eau souterraine,
permettant le déplacement des particules d'eau.
Celles-ci suivent des trajets ou trajectoires, plus
ou moins compliqués, identifiant les lignes de
courant.

Cet agencement est une des conditions de


base pour la validité des lois de l'hydrodynamique
souterraine.
Par exemple la pierre ponce volcanique qui
renferme un grand nombre de vides, mais sans
interconnections, est imperméable. C'est
pourquoi il ne faut pas confondre porosité et
perméabilité.
Morphologie des fissures et milieu fissuré :

Les fissures sont des fentes de forme


allongée, à ouverture plus ou moins large; Leur
ensemble constitue la fissuration, phénomène
naturel dont l'origine est essentiellement
mécanique.

Suivant leurs dimensions, on distingue 2


types : les microfissures (ouvertures de quelques
dixièmes de millimètres) et les macrofissures
(ouvertures supérieure à quelques millimètres).
Classification hydrogéologique des réservoirs :

Basée sur la lithologie et les types de vides,


on distingue deux grandes catégories de
réservoirs :

Les roches meubles ou non consolidées ;


Les roches compactes fissurées ou
consolidées.

Toutefois les roches compactes présentent


souvent des caractères mixtes avec coexistence de
pores et de fissures.
5. Identification hydrodynamique de l’aquifère :

5.1. La porosité :

La porosité totale, ou porosité, est la propriété


d'un milieu poreux ou fissuré, de comporter des
vides interconnectés ou non. Elle est définie pour
un volume Vt de sol comme le rapport du volume
des vides (Vv) au volume total (Vt).
Vv
Porosité n 
Vt
exprimée en % (lorsqu’on x 100)
avec Vt = Vs+Vv
On appelle l’indice des vides (e) d’un sol, le
rapport du volume des vides (Vv) au volume des grains
solides de la roche (Vs).

Vv
e   Vv = e.Vs
Vs

Vv e.Vs e
 n   
Vv  V s Vs  e.Vs 1 e

n
et e 
1 - n
La compacité « c » d’une roche est le rapport du
volume des solides (Vs) au volume total (Vt).
Vs
c   1 n
Vt
C’est le complément à 1 de la porosité.

c  n 1

Ces caractéristiques sont indispensables


aussi bien pour un hydrogéologue que pour un
géotechnicien, qui étudie la compacité des roches.
4. Identification hydrodynamique de l’aquifère

5.2. La porosité efficace :

La porosité efficace « ne » est le rapport du


volume d’eau gravitaire (Ve) dans une roche
saturée (qui peut être libéré par égouttage
complet), à son volume total (Vt).

Ve
ne  en % (lorsqu’on x 100)
Vt
Exemple: Un échantillon de craie de 1 000 cm3
prélevé dans un aquifère, libère par égouttage 20
cm3 d'eau: quelle est sa porosité efficace ?
4. Identification hydrodynamique de l’aquifère

La capacité de rétention d’une roche Cr

Volume max. d' eau de rétention


Cr  n - ne 
Volume total
Types de réservoirs Porosité efficace % Types de réservoirs Porosité efficace %
Gravier gros 30 Sable gros + silt 5
Gravier moyen 25 Silt 2
Gravier fin 20 Vases 0.1
Gravier + sable 15 à 25 Calcaire fissuré 2 à 10
Alluvions 8 à10 Craie 2à5
Sable gros 20 Grès fissuré 2 à 15
Sable moyen 15 Granite fissuré 0.1 à 2
Sable fin 10 Basalte fissuré 8 à 10
Sable très fin 5 schistes 0.1 à 2
LA LOI DE DARCY
La loi de Darcy, établie expérimentalement,
est la base de l'hydrodynamique souterraine. Elle
est applicable sur le terrain dans des conditions
bien définies.

A l’échelle du bassin hydrogéologique, La


fonction conduite du réservoir permet le
transport de quantités d'eau. Elle est imposée par la
structure de l'aquifère : paramètres géométriques
et hydrodynamiques.
Expérience de Darcy :

L’étude du déplacement de l’eau dans un


milieu poreux, a été conduite expérimentalement
par Darcy en 1856 :

Darcy a définit un coefficient de


perméabilité K, mesuré en m/s dépendant du
type du milieu poreux.
Il a constaté que pour une même charge
hydraulique (hauteur de la colonne d’eau), la
quantité d’eau (Q) transitant dans ce milieu, est
proportionnelle à la section totale traversée A, au
coefficient de perméabilité K du milieu et à la
charge hydraulique h, et inversement
proportionnelle à la longueur l du milieu traversé :
h
Q (m /s)  K (m/s)A (m ) 
3 2
l
h/l : est la perte de charge par unité de longueur,
appelé aussi gradient hydraulique « i » (sans
dimension)
 Q = K.A.i
Dispositif expérimental pour la loi de Darcy, avec écoulement horizontal
La loi de Darcy n'est strictement applicable
que pour des milieux homogènes où l'écoulement
de l'eau est laminaire. Elle ne peut être utilisée en
particulier pour les réseaux karstiques.
La vitesse de filtration « V » ou débit
unitaire (débit par unité de surface : Q/A) est
égale au rapport de la quantité d'eau passant en
une seconde sur la surface A. C'est également le
produit du coefficient de perméabilité par le
gradient hydraulique :

V(m/s) = Q/A = K.(h/l) = K.i

Par conséquent, la vitesse d'écoulement d'une


nappe est proportionnelle à la perméabilité et au
gradient hydraulique.
La vitesse de filtration V calculée
par la Loi de Darcy, se rapporte à la
section totale A. Or nous savons
que l’eau gravitaire se déplace non
pas à travers la section totale A,
mais seulement à travers une
section efficace plus réduite. La
section efficace dépende de la
porosité efficace ne. Elle est égale à
A.ne
La vitesse effective Ve est égale à
Ve= V/ne = K.i/ne

Rem: Ve doit être plus grande que V

Exemple: Soit un débit d’une nappe de 1 m3/s, traversant une


section totale A=200000 m2 d’un aquifère ayant une porosité
efficace ne = 10%. Calculer la vitesse effective de l’eau en m/s
vitesse d'écoulement approximatif des nappes :

• grands aquifères captifs ~ 1 cm/jour


• karst ~ 1 km/jour
• milieu fissuré très variable
• argile ~ 1m/siècle
• aquifère alluvial ? 1 m/jour
4.5. La perméabilité ou conductivité
hydraulique :
La perméabilité est l'aptitude d'un réservoir à
se laisser traverser par l'eau, sous l'effet d'un
gradient hydraulique. Elle exprime la résistance du
milieu à l'écoulement de l'eau qui le traverse.
Elle est mesurée notamment par le coefficient
de perméabilité K définie par la loi de Darcy
comme le volume d'eau gravitaire, traversant une
unité de section perpendiculaire à l’écoulement en
une seconde, sous l'effet d'une unité de gradient
hydraulique, à la température de 20°C. En prenant
comme unité le m2 et le m3, K est exprimée en m/s.
(1 m/s = 1,16.10-5 m/js)
Le coefficient de perméabilité est propre à
chaque réservoir; il dépend à la fois des
caractéristiques du milieu (granulométrie, porosité
efficace) et des caractéristiques du fluide
(viscosité, donc t° et masse volumique); il
augmente avec la profondeur (l'augmentation de
température diminue la viscosité).
Il est grossièrement proportionnel au carré
du diamètre des grains pour une nappe libre.
Le coefficient de perméabilité varie de 10
m/s à moins de 10-11 m/s.
Perméabilité K : Résistance à l’avancement de l’eau

Plus la taille des grains est faible plus la résistance à l’avancement de


l’eau est importante. Les formations argileuses sont considérées comme
imperméables en terme de production d’eau.
4.6. Mesure de la perméabilité :

Le tableau précédent indique les valeurs du


coefficient de perméabilité pour plusieurs types de
milieu naturel.
Il existe différents procédés de mesure du
coefficient de perméabilité au laboratoire et sur le
terrain :
Au laboratoire, le plus simple est celui mis en
œuvre dans le perméamètre à charge constante qui
reproduit l’expérience de Darcy.
h Ql
Q  K A  K
l A  h
Sur le terrain, la mesure des perméabilités
s’effectue par des essais de pompage et de
récupération, des essais d’injection ou de traçage.
On a constaté des différences importantes entre les
mesures de K au laboratoire et sur le terrain.
Au laboratoire les essais se font sur des
échantillons manipulés de petite taille, Donc sa
présente des problèmes de représentativité, et le fait
qu’ils soient manipulés, provoque une altération
des conditions naturelles. Cependant les essais de
pompages qui se font dans des conditions
naturelles, conduisent à des mesures de
perméabilité d’une grande représentativité.
mesure du coefficient de perméabilité au laboratoire:
-Perméamètre à charge constante :

Pour les perméabilités élevées, on utilise un


perméamètre à charge constante : on applique une
différence de niveau d’eau constante et on
détermine le débit d’eau qui circule. On part de la
loi de Darcy :
h Q V/t
Q  K A  i  K A  K 
l h h
A A
l l
V l
 K
A  t  h
Avec :
•K= coefficient de perméabilité
•V= volume d’eau qui est passé en un lapse
de temps t
•A= section de l’échantillon
•h= charge hydraulique appliquée
•L= longueur de l’échantillon
-Perméamètre à charge variable :

Utilisé pour les matériaux à faible


perméabilité.
Dans un pérméamètre à charge variable une
charge plus importante est donnée au moyen d’un
long tube de faible section « a ».
On mesure la descente du niveau d’eau appliquée
à l’échantillon avec a = section du tube
manométrique. La charge varie constamment avec
le temps.
dv h h
Q   K  A   dv  K  A   dt
dt l l
dv  a  dh avec dh = descente du niveau
a = section du tube

Le signe négatif indique que la variation de charge est


décroissante.
h dh A
 a  dh  K  A   dt   K  dt
l h a l
dh A A
  h   K  a  l  dt   ln h  K   t  C te
a l
On va déterminer la constante :
te
Pour t=0  h=ho  -ln ho = C
A
  ln h  K   t  ln ho
a l
A ho A
 ln ho  ln h  K   t  ln  K  t
a l h a l
a  l ho
 K ln
At h
 K  2.3 a  l Log ho
At h
Avec :
•K= coefficient de perméabilité
•a= section du tube manométrique
•A= section de l’échantillon
•L= longueur de l’échantillon
•t= temps écoulé pour passer de ho à h
•ho= charge initiale dans le tube
manométrique.
•h= charge finale dans le tube manométrique.
•ln : logarithme népérien
•Log : logarithme décimal
4.7. Conditions de validité de la loi de
Darcy : (voir figure 19 sur planche)

La loi de Darcy est établie par des


expériences au laboratoire répondant à des
conditions strictes. 4 conditions doivent être
respectées :
 Continuité
 Isotropie
 Homogénéité du réservoir
 Écoulement laminaire
 Continuité :

Un milieu continu est un milieu perméable


comportant des vides interconnectés dans le sens
de l’écoulement.
Les roches meubles pourvues de pores et les
roches compactes découpées par un réseau de
microfissures constituent des milieux continus.
Par contre les roches compactes à
macrofissures et karstiques, sont des mileux
discontinus.
 Isotropie :

Un milieu est dit isotrope lorsque ses


caractéristiques physiques (granulométrie en
particulier) sont constantes dans les 3 directions de
l’espace. Dans le cas contraire, il est anisotrope.
Fig. – Isotropie (a) et anisotropie (b, c, d). Homogénéité (b, c) et hétérogénéité (d).
 Homogénéité du réservoir :

Un milieu est homogène, lorsqu’il présente


en tous points dans le sens de l’écoulement des
caractéristiques physiques constantes. Dans le cas
contraire, il est hétérogène.
Un milieu homogène peut être isotrope ou
anisotrope; un milieu hétérogène est toujours
anisotrope.
Hétérogénéité des aquifères et vitesse d'écoulement
 Écoulement laminaire :

L’écoulement laminaire est caractérisé par des


lignes de flux continues rectilignes, individualisées
et occupant entre elles la même position relative.
Les vitesses, constantes et parallèles, sont
inférieures à la vitesse critique, au-delà de laquelle
l’écoulement devient turbulent.
Ces conditions de validité peuvent paraître
très restrictives si l’on considère les nombreuses
variations lithologiques des formations
hydrogéologiques (stratification, variation latérale
de faciès, schistosité, …). Mais en réalité, les cas
où la loi de Darcy n’est pas applicable sont limités
aux formations très hétérogènes, aux aquifères
karstiques, et lorsque la vitesse d’écoulement est
très élevée, comme au voisinage des ouvrages de
captage.
Exemple schématique de variation latérale de faciès
La mesure du niveau piézométrique est
l’opération de base en hydrogéologie.

Puits d’observation = piézomètre


Niveau piézométrique = l’altitude du niveau
d’eau en équilibre naturel dans un ouvrage
(puits). Calculée par la différence entre la côte du
sol Z et la profondeur de l’eau dans l’ouvrage P
(H=Z-P). Dans le cas d’une source, le Niveau
piézométrique est égale à l’altitude de
l’émergence (H=Z).
Pour les nappes artésiennes jaillissantes : on
mesure l’altitude du jet d’eau au dessus du sol.
dans le schéma à droite, le pourcentage sonde à niveau, permet de
indique le degré de «saturation»; en dessous mesurer la distance entre la
du niveau piézométrique, les pores sont "bouche du forage" et le niveau
remplies à 100%, au-dessus, la teneur en eau piézométrique; au contact avec
varie dans le temps, la saturation dans le sol l'eau la sonde (à droite) connecte
peut atteindre le 100% après de fortes pluies un circuit => une petite lampe
... s'allume, un micro émet un bruit...
Calcul du gradient hydraulique avec 2 piézomètres.
Le gradient hydraulique est calculé sur le
terrain à l’aide de niveaux piézométriques mesurés
dans 2 puits d’observation, l’un amont H1 et l’autre
aval H2, distants de L mètres et allignés sur une
ligne de courrant. Le gradient est le rapport entre la
différence de niveau ΔH des piézomètres et la
distance L.
H1 - H2
i
L
On utilise également les cartes
piézométriques en mesurant la distance entre 2
courbes isopiézométriques (hydroisohypses)
consécutives, le long d’une ligne de courrant.
calcul du gradient hydraulique à partir d'une carte piézométrique
Les valeurs du gradient hydraulique,
mesurées dans les conditions naturelles sont faibles
(entre 0.001 et 0.00001) = (10-3 à 10-5).

Δh
i   tgα
l
α est le pendage de la surface
piézométrique, généralement très
petit.
4.9. La transmissivité :

La productivité d'un captage dans un


aquifère est fonction de son coefficient de
perméabilité, K et de son épaisseur, b. C'est
pourquoi la transmissivité, notée T, a été crée.

La transmissivité régit le débit d'eau qui


s'écoule, par unité de largeur L, d'un aquifère,
sous l'effet d'une unité de gradient hydraulique i.
Il évalue la fonction conduite de l'aquifère par la
relation suivant :
T (m2/s) = K (m/s) . b(m)
Q = K.A.i et A = b.L

 Q (m3/s) = T (m2/s) . L (m) . i

La transmissivité est mesurée sur le terrain,


par les pompages d'essai.
4.10. Le coefficient d'emmagasinement :

Le coefficient d'emmagasinement « S » d'un


aquifère est déterminé à partir de la quantité d'eau
libérée pour une perte de charge donnée, c'est à
dire une baisse de pression.
Dans un aquifère, la perte, ou le gain, d'une
certaine quantité d'eau se traduit par une variation
de la charge hydraulique. Celle-ci est mesurée à
l'aide de piézomètres.
Pour une nappe libre, c'est la gravité qui
provoque l'écoulement de l'eau. Pour une nappe
captive, l'expulsion d'un petite quantité d'eau
provoque une grande variation de pression et donc
une forte perte de charge. D'une façon générale,
pour une même différence de charge, la quantité
d'eau libérée est beaucoup plus grande dans une
nappe libre.
Commentaire de la figure :

Sous l'effet d'un abaissement unitaire de


niveau piézométrique, entraînant une différence de
charge, l'eau est libérée du réservoir :
 dans l'aquifère à nappe libre par l'action de la
force de gravité
 dans l'aquifère à nappe captive par expulsion de
l'eau.
Le coefficient d'emmagasinement, noté S
(sans dimension), est défini comme le rapport du
volume d'eau libérée ou emmagasinée par unité
de surface de l'aquifère (1m²) à la variation de
charge hydraulique Δh, correspondante.

V(m 3 )
S
h(m)  A(m 2 ) A=1m2
Dans les aquifères à nappe libre, le
coefficient d'emmagasinement est égal, en
pratique, à la porosité efficace (eau gravitaire). Par
contre dans les aquifères à nappe captive, il est 100
à 1000 (voir 10000) fois plus petit.
Il varie de 0.2 à 0.01 pour les nappes libres et de
0.001 à 0.0001 pour les nappes captives.

Le cœfficient d’emmagasinement est


mesurée sur le terrain, par les pompages d'essai.
4.10. Réseau d’écoulement dans un
aquifère :

Schématiquement, l’écoulement de l’eau dans


un aquifère, se fait le long de trajectoires, qui sont
matérialisées par des lignes de courant ou lignes de
flux.
Une ligne de courant, représente la trajectoire
d’une particule d’eau en mouvement dans
l’aquifère.
La perpendiculaire aux lignes de courant
successives est la ligne équipotentielle : c’est une
ligne d’égale potentiel hydraulique assimilée à
une ligne d’égale charge hydraulique et d’égal
niveau piézométrique (= ligne isopièze = ligne
hydroisohypse = ligne d’égale altitude de l’eau).

Lignes de courant + lignes équipotentielles =


«réseau d’écoulement»
Dans un aquifère, l’écoulement de l’eau
souterraine s’effectue des zones à haut potentiel
hydraulique vers les zones de bas potentiel.
C-à-d, l’écoulement se fait des zones de recharge
vers les zones de décharge.

 zones de recharge  zone d’alimentation 


zone d’infiltration des P° efficaces.
 zones de décharge  zone de drainage  zone
de sortie « exutoire » se localisant généralement
dans les vallées.
N.B: le moteur de l’écoulement est la différence
d’altitude Δh (=différence de charge) engendrant
des gradients hydrauliques.
Aquifères
alluvionnaires
comparés aux
milieux fissurés:

Facilité de prédiction de la présence d’eau: La présence d’une zone saturée


et d’un milieu poreux constitué de ‘petits pores interconnectés’ (interstices entre
galets, grains de sables & fines) permet naturellement une facile prédiction du
niveau d’eau dans le sous-sol d’un point à l’autre.

Bonne filtration, vitesses de circulation faibles > meilleure qualité, effets de


crues relativement ‘tamponnés’ par l’important ‘volume’ disponible en sous-sol
(battements de nappes), etc.

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