MPSI Concours Blanc Algèbre 2024

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Concours blanc MPSI 2024


Algèbre – Sujet non ⋆

durée : 4 heures

Problème 1
Dans tout le problème, E désigne un espace euclidien de dimension n. On note ⟨·, ·⟩ le produit scalaire sur E et ∥ · ∥ la
norme euclidienne associée.
Partie 1 : Isométries vectorielles
On dit qu’un endomorphisme f de E est une isométrie vectorielle s’il conserve la norme, c’est-à-dire s’il vérifie :

∀x ∈ E, ∥f (x)∥ = ∥x∥.

On note O(E) l’ensemble des isométries vectorielles de E.

1) Un exemple
Dans cette question, E = Rn−1 [X] et f est l’application définie sur E par f (P ) = P (−X).
R1
(a) Montrer que ⟨P, Q⟩ = −1 P (t)Q(t) dt définit un produit scalaire sur E.
(b) Montrer que f est un endomorphisme de E.
(c) Vérifier que f est une isométrie vectorielle sur (E, ⟨·, ·⟩).
2) Groupe orthogonal
(a) Montrer qu’une isométrie vectorielle est toujours injective.
(b) En déduire que O(E) ⊂ GL(E).
(c) Montrer que : ∀f ∈ O(E), f −1 ∈ O(E).
(d) Montrer que : ∀f, g ∈ O(E), f ◦ g ∈ O(E).
(e) Que vient-on de prouver ?
3) Trois caractérisations équivalentes

(a) Montrer qu’un endomorphisme f de E est une isométrie vectorielle si et seulement s’il conserve le produit
scalaire, c’est-à-dire :
∀(x, y) ∈ E 2 , ⟨f (x), f (y)⟩ = ⟨x, y⟩.
(b) Montrer qu’un endomorphisme f de E est une isométrie vectorielle si et seulement si l’image par f d’une base
orthonormée de E est une base orthonormée de E.
(c) Montrer qu’un endomorphisme f de E est une isométrie vectorielle si et seulement si f est bijectif et :

∀(x, y) ∈ E 2 , ⟨f (x), y⟩ = ⟨x, f −1 (y)⟩.

4) Matrice dans une base orthonormée


Dans toute cette question, B = (e1 , . . . , en ) est une base orthonormée de E, f est un endomorphisme de E et
A = (ai,j )1⩽i,j⩽n est la matrice de f dans la base B.

(a) Justifier que :


∀(i, j) ∈ [[1, n]]2 , ai,j = ⟨f (ej ), ei ⟩.
(b) Montrer alors que si f est une isométrie vectorielle, alors A−1 = AT .

5) Groupe spécial orthogonal


(a) Montrer que si f est une isométrie vectorielle, alors det (f ) ∈ {−1, 1}.
(b) On note S O(E) = {f ∈ O(E), det (f ) = 1}.
Montrer que S O(E) est un sous-groupe de O(E) pour la loi ◦.

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6) Orthogonal d’un sous-espace stable


Dans toute cette question, f est une isométrie vectorielle de E et S est un sous-espace vectoriel de E stable par f ,
c’est-à-dire qu’il vérifie :
∀x ∈ S, f (x) ∈ S.

(a) Justifier que dim(f (S)) = dim(S).


(b) En déduire que f (S) = S, puis que f −1 (S) = S.
(c) Montrer enfin que f (S ⊥ ) ⊂ S ⊥ .

Partie 2 : Endomorphismes autoadjoints


On dit qu’un endomorphisme f de E est autoadjoint s’il vérifie :
∀(x, y) ∈ E 2 , ⟨f (x), y⟩ = ⟨x, f (y)⟩.
7) Un exemple
Dans cette question, on reprend l’exemple de la question 1 : E = Rn−1 [X] muni du produit scalaire ⟨P, Q⟩ =
R1
−1
P (t)Q(t) dt et f : P 7→ P (−X).
Démontrer que f est un endomorphisme autoadjoint de E.
8) Matrice dans une base orthonormée
En s’inspirant de ce qui a été fait dans la question 4) , montrer que la matrice d’un endomorphisme autoadjoint
dans une base orthonormée est symétrique.
9) Orthogonal d’un sous-espace stable
Soit f un endomorphisme autoadjoint de E et S un sous-espace vectoriel de E stable par f. Montrer que S ⊥ est
stable par f.
10) Caractérisation des projecteurs orthogonaux
Dans cette question, p est un projecteur de E.
On rappelle que Im (p) et ker(p) sont supplémentaires dans E. Dans le cas particulier où Im (p) et ker(p) sont
supplémentaires orthogonaux, on dit que p est un projecteur orthogonal.
(a) Rappeler l’expression de p(x) pour un élément de Im (p).
(b) Montrer que si p est autoadjoint, alors il est orthogonal.
Indication : On pourra commencer par montrer que Im (p) ⊂ Ker (p)⊥ .
(c) Montrer que si p est un projecteur orthogonal, alors p est autoadjoint.
Indication : On pourra décomposer les éléments de E en somme d’un élément de Im (p) et d’un élément de
Ker (p).
11) Caractérisation des symétries orthogonales
On dit de même qu’une symétrie s de E est orthogonale si les espaces Ker (s−Id) et Ker (s+Id) sont supplémentaires
orthogonaux.

(a) Montrer qu’une symétrie est orthogonale si et seulement si elle est autoadjointe.
(b) Montrer également qu’une symétrie est orthogonale si et seulement si c’est une isométrie vectorielle.

Problème 2
Dans tout le problème, E est un K-espace vectoriel de dimension finie.
On rappelle que f ∈ L (E) est dit nilpotent s’il existe k ∈ N tel que f k = 0 (où la puissance est une itérée de la
composition.)

Après l’étude de trois exemples dans la première partie, on montrera dans la seconde que tout endomorphisme nilpotent
admet une matrice représentative triangulaire supérieure avec une diagonale de 0.

Dans tout le problème, si B est une base de E, on note MB (f ) la matrice de f dans la base B.
Partie 1 : Trois cas particuliers
1) Dans cette question, E est de dimension 2 et f est un endomorphisme nilpotent non nul de E.
(a) Démontrer que rg (f ) = 1 et en déduire que l’une des conditions suivantes est satisfaite :
E = ker(f ) ⊕ Im (f ) ou ker(f ) = Im (f ).

 ) et Im (f ) sont supplémentaires, alors il existe une base B de E et λ ∈ K tel que



 si ker(f
(b) Montrer que
0 0
MB (f ) = .
0 λ
En déduire une contradiction avec la nilpotence de f ou la non nullité de f.
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0 λ
(c) Conclure qu’il existe une base B de E et λ ∈ K∗ tel que MB (f ) = .
0 0
 
1 2 1
Dans les deux questions suivantes, E = K3 et f est l’endomorphisme de K3 associé à M = −2 −4 −2 .
1 5 3

2) (a) Calculer M 2 et M 3 et montrer que, pour tout k ∈ [[0, 3]], dim(ker(f k )) = k.


(b) En déduire que Im (f 2 ) = ker(f ) et que Im (f ) = ker(f 2 ).
3) On note e1 = (1, 0, 0) le premier vecteur de la base canonique Bc de K3 , et B = (f 2 (e1 ), f (e1 ), e1 ).

(a) Montrer que B est une base de K3 et écrire la matrice de passage de Bc à B.


(b) Déterminer MB (f ).
(c) Calculer la matrice de passage de B à Bc .

Dans les deux questions suivantes, dim(E) = n et f est un endomorphisme nilpotent non nul de E.
On note p = min{k ∈ N, f k = 0}.

4) (a) Justifier que p ⩾ 2.


(b) Justifier l’existence d’un vecteur v ∈ E tel que f p−1 (v) ̸= 0.

(c) Montrer que la famille v, f (v), . . . , f p−2 (v), f p−1 (v) est libre.
(d) En déduire que p ⩽ n.
 
0 1 0 ... 0
 .. .. 
0
 0 1 . .
5) Montrer que p = n si et seulement s’il existe une base B et E telle que MB (f ) =  ... .. .. .
 
 . . 0 
. ..
 ..

. 1
0 ... ... ... 0

Partie 2 : Cas général


On a montré à la question 1) que le résultat principal, annoncé en préambule, est vrai en dimension 2.
On va alors le montrer en dimension n quelconque par récurrence sur la dimension.

On fixe donc un entier n ⩾ 2, et on suppose que le résultat principal est vrai en dimension n :

« Pour tout espace vectoriel E de dimension n et pour tout endomorphisme nilpotent f de E,


il existe une base B de E telle que MB (f ) est triangulaire supérieure avec une diagonale de 0. »

On fixe alors un espace vectoriel E de dimension n + 1 et un endomorphisme nilpotent non nul f de E.

6) Justifier que ker(f ) ̸= {0}.

On fixe un vecteur v0 non nul de ker(f ) et on note H un supplémentaire de la droite Vect (v0 ) dans E.
On note p la projection sur H parallèlement à Vect (v0 ).

7) Justifier que Im (p ◦ f ) ⊂ H.

La question 7) assure que p ◦ f induit un endomorphisme f˜ de H, défini par :

∀x ∈ H, f˜(x) = p ◦ f (x).

8) (a) Exprimer, pour tout x de E, les deux composantes de x dans H ⊕ Vect (v0 ) à l’aide de p.
(b) En déduire que f = f ◦ p.
(c) Démontrer alors que pour tout k ⩾ 1, (p ◦ f )k = p ◦ f k .
9) Justifier que f˜ est nilpotent et en déduire qu’il existe une base BH = (v1 , . . . , vn ) de H telle que MBH (f˜) est
triangulaire supérieure avec une diagonale de 0.
10) Justifier que B = (v0 , . . . , vn ) est une base de E et que MB (f ) est triangulaire supérieure avec une diagonale de 0.

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