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LE PROCÈS DE GALILÉE
Réalisation : Philippe Briday
Coproduction : Mérapi, CNDP, La Cinquième
© CNDP, La Cinquième, 1998
Durée : 04 min 18 s
[ CN DP ]
DISCIPLINES, CLASSES ET PROGRAMMES
– Physique-chimie, 5e (programme publié au B.O. n° 5, 25 août
2005) : Système Soleil-Terre-Lune.
– Physique-chimie, 4e (id.) : Lentilles : foyers et images (à propos de
la lunette de Galilée).
OBJECTIFS DU FILM
– Aborder certaines notions de base de l’astronomie: situer la Terre dans
le système solaire, être capable pour cela d’adopter différents points
de vue (celui d’un observateur terrestre; celui d’un observateur extérieur).
– Histoire des sciences : faire comprendre que nos connaissances
progressent constamment, et cela notamment grâce aux améliorations
technologiques des instruments d’observation (ou de mesure), et que,
par suite, la représentation que nous avons du monde qui nous entoure
évolue ; illustrer le fait qu’à travers l’histoire, les relations entre savants
et autorités politiques ou religieuses ont pu être difficiles.
VOCABULAIRE REQUIS
– Système solaire, Soleil, étoile, planètes, Lune.
VOCABULAIRE À EXPLIQUER
– Sphères, concentrique, voûte, Genèse, chanoine, hérétique, Inquisition,
apôtre, lunette (astronomique), satellites, pénitent, géocentrique,
héliocentrique.
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DÉCOUPAGE DU FILM
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SUGGESTIONS D’EXPLOITATION
PÉDAGOGIQUE
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Compléments d’informations pour le professeur
– Le système géocentrique est celui du savant grec Ptolémée (90-168
après J.-C.) inspiré de la philosophie aristotélicienne : un monde avec
une Terre au centre ; autour d’elle gravitent des objets célestes mis en
mouvement par Dieu et une cohorte d’anges ; un monde partagé entre
deux zones, l’une sublunaire, agitée par le Purgatoire, la Terre et ses
entrailles (l’Enfer), et l’autre supralunaire, où règne le plus grand
calme. Le Soleil apparaît bien comme le vassal de la Terre, et l’homme
le « chéri » de Dieu.
– Le premier modèle héliocentrique a été ébauché par Aristarque de
Samos (310-230 avant J.-C.), mais il n’a pas survécu faute d’adeptes.
Nicolas Copernic (1473-1543) s’est inspiré des recherches
d’Aristarque, dans lesquelles ce dernier mentionnait que des planètes
tournaient autour du Soleil immobile. Le chanoine polonais n’a pas eu
de problème avec l’Église : dans la préface de De Revolutionibus
orbium cœlestium, il ne parle que « d’hypothèses mathématiques » ;
il meurt l’année de la parution de son ouvrage ; le christianisme
commence à être remis en question, et la papauté a d’autres chats à
fouetter que de s’interroger sur un modèle géocentrique vieux de
1 800 ans.
– Giordano Bruno (1548-1600) est le premier à défendre publiquement
la théorie copernicienne (« Dieu infini n’a pu créer qu’un monde
infini »), ce qui allait lui attirer les foudres de l’Inquisition et le conduire
au bûcher… et qui explique l’abjuration de Galilée.
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FICHE ÉLÈVE
Questions sur le texte du film
«La Terre n’a pas toujours tourné bien rond dans l’esprit des hommes
et, pendant longtemps, elle n’a même pas tourné du tout. Au Moyen
Âge, on pense que l’Univers se découpe en sphères concentriques
autour de la Terre… Les premières supportent la Lune, le Soleil et les
planètes… Tandis que la dernière sphère est constellée d’étoiles,
bien accrochées sur sa voûte. Ce modèle est repris et enseigné
dans toutes les universités d’Europe. Il faut dire qu’il convient
parfaitement à l’Église… qui prend la Bible au pied de la lettre.
Dans la Genèse, Dieu a créé le monde pour accueillir son peuple…
La Terre est donc logiquement au cœur de la Création. Et durant des
siècles, tout tourne ainsi très rond dans le meilleur des mondes.
Mais en 1543 : coup de théâtre ! Nicolas Copernic, chanoine et
astronome polonais, publie un traité qui ose remettre en question ce
modèle « géocentrique ». Pour lui c’est la Terre qui tourne autour
du soleil, véritable centre de l’Univers. Mais Copernic meurt quelques
mois plus tard, sans avoir prouvé l’exactitude de son nouveau
système « héliocentrique ». Et rares sont ceux qui le suivront sur cette
voie… D’autant plus que le vent de l’Inquisition souffle alors. Et
menace des pires châtiments ceux qui propagent de telles idées.
Comme l’Italien Giordano Bruno, brûlé en 1600 pour ses idées,
sur le bûcher des hérétiques…
Mais la révolution copernicienne est déjà en marche. Et un nouvel
apôtre de l’héliocentrisme va bientôt secouer l’ordre établi. Il s’appelle
Galileo Galilei, ou Galilée. Né à Pise en 1564, il est vite réputé pour
ses expériences sur le mouvement et la chute des corps…
Mais un beau jour de 1610, Galilée a une idée décisive: il fabrique
une lunette qui grossit 30 fois… et la braque vers le ciel pour
contempler les astres ! Ébahi, il observe alors dix fois plus d’étoiles
qu’à l’œil nu… Détaille le relief accidenté de la Lune… Et surtout,
découvre quatre satellites tournoyant autour de Jupiter !
Pour Galilée, c’est la preuve que l’organisation du monde n’est pas
aussi simple qu’on le pensait. Si tous les astres ne tournent pas
autour de la Terre, pourquoi serait-elle le nombril du monde ?
Vingt années durant, Galilée travaillera donc sur le système
héliocentrique. Jusqu’à ce que l’Inquisition, excédée, le convoque
devant son tribunal.
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Le 12 avril 1633, s’ouvre à Rome un procès retentissant. Seul, face
à ses juges, Galilée est d’abord serein : s’il était interdit de défendre
ouvertement les thèses de Copernic, rien ne l’empêchait de les
étudier. Mais, au cœur du procès, le commissaire général de
l’Inquisition exhibe un document qui vaudrait à Galilée un aller
simple en enfer. C’est une injonction formelle signée du Cardinal
Bellarmin et datant de 1616 d’abandonner à jamais les idées
hérétiques de Copernic. S’il veut éviter la torture et le bûcher, Galilée
doit donc capituler…
Mercredi 22 juin 1633. Toute l’assistance découvre un Galilée
pénitent, en chemise blanche et à genoux. Il renie devant tous ses
convictions et sa foi en l’héliocentrisme. Mais ce jour marque aussi
son entrée dans la légende, en tant que martyr de la science. Si
bien qu’on lui prêtera plus tard ces mots, prononcés en foulant la terre
du pied : “Eppur’, si muove !”, “Et pourtant, elle tourne !” »