CHAPITRE 4 Analyse de la Situation
CHAPITRE 4 Analyse de la Situation
CHAPITRE 4 Analyse de la Situation
ANALYSE DE LA SITUATION
1. ANALYSE SOCIALE: POURQUOI CECI ARRIVE-T-IL ?
Le BUT de l’analyse est d’ALLER AUX CAUSES A LA RACINE du trouble, de découvrir les aspects “cachés
et invisibles" qui influencent la situation et les problèmes qui en résultent. Sans cela, nous ne pouvons pas
trouver les solutions justes.
Le première partie du travail traite de quoi les gens font l’expérience. Nous essayons de découvrir ce qui se
passe. Afin de redresser la situation et de surmonter l’injustice, nous ne pouvons pas rester au niveau
émotionnel. Il nous faut passer du niveau émotionnel au niveau intellectuel pour découvrir ce qui se passe
réellement. Nous avons d’abord besoin d’une description exacte de la réalité que nous essayons de
comprendre. La question importante lorsqu’on fait une analyse est : Pourquoi ceci se passe-t-il ? Analyser le
problème aide à comprendre pourquoi le problème existe et quelles sont les causes à sa racine. L’analyse
développe la conscience critique et la planification à long terme : étapes essentielles nécessaires pour
construire la solidarité dans les mouvements du peuple et pour trouver les bonnes solutions.
L’analyse sociale est la partie “rationnelle” du Cycle pastoral (CP). Elle a de nombreux objectifs : elle trouve et
examine les causes à la racine du problème, sonde les conséquences, établit des liens, essaie de
comprendre comment des expériences, problèmes et situations différents sont en relation mutuelle et identifie
les personnes impliquées (individus, groupes et organisations). Elle nous aide à voir qui essaie de maintenir la
situation telle qu’elle est et qui essaie de la changer. Ce qui est plus, elle fait tout ceci à différents niveaux :
économique, politique, social, religieux, culturel, environnemental, technologique, etc.
N’oubliez pas de noter les principales découvertes faites au cours de l’analyse, afin d’établir les liens lorsque
l’analyse sera complète.
Est-ce que nous avons parfois l’attitude du village heureux lorsque nous sommes affrontés à la situation?
Nous sommes tellement occupés à répondre aux besoins “immédiats” que nous sommes incapables de poser
les bonnes questions, de regarder les causes du problème et de libérer des gens et des ressources pour aller
“en amont” afin de découvrir pourquoi ces bébés tombaient dans l’eau.
Posez la question suivante : Qu’est-ce que cette histoire me dit à moi, personnellement ?
Donnez deux ou trois minutes pour la réflexion puis invitez les gens à partager en groupes de deux ou trois.
Ensemble, en tant que groupe, répondez à la question suivante : Qu’apprenons-nous de cette histoire ?
Ecrivez les réponses. Groupez-les et notez l’enseignement principal du récit.
Les deux patients avaient les mêmes symptômes. L’un a été guéri. L’autre est mort. Pourquoi ?
Le premier docteur “A” a pris le temps d’analyser la maladie et ce n’est que lorsqu’il a su de quelle maladie il
s’agissait qu’il a donné le traitement approprié. Le docteur “B” croyait “qu’il savait” ce qu’était la maladie. Il n’a
pas envoyé le patient pour des tests, aussi son diagnostic était erroné. Le calmant a soulagé le patient 2
pendant quelque temps mais il n’a pas “guéri” la maladie. Ce patient avait la méningite. Un jour de délai,
quelques dépenses supplémentaires pour le test et les médicaments appropriés auraient aussi guéri le patient
2, qui est mort maintenant à cause du manque d’analyse.
Quelle est la différence dans l’attitude des deux docteurs?
Qui avait l’attitude juste?
Est-ce que nous agissons parfois comme le docteur “B”?
Quelles sont les difficultés que nous expérimentons quand nous agissons comme le docteur “A”?
Que pouvons-nous faire pour avoir l’attitude du docteur “A”? Que devrais-je changer, personnellement,
quand j’analyse des
situations?
Nous ne regardons pas le monde d’une façon complètement libre et objective. Il y a des influences
historiques, culturelles, personnelles et psychologiques, qui font que nous sommes pessimistes ou optimistes,
confiant(e)s ou anxieux-ses; et il y a aussi tellement d’autres facteurs sociaux qui influencent nos perceptions
et déterminent notre analyse.
Notre culture.
L’iceberg
Dans un iceberg on voit seulement la partie qui reste sur la surface de l’eau et qui est bien plus petite que le
volume beaucoup plus grand mais invisible qui reste caché en dessous de la surface. Dans toute situation
d’injustice il arrive de même : seulement quelques aspects sont observables, pendant que beaucoup d’autres
seront perçus seulement après une longue recherche et une analyse profonde. D’ailleurs les côtés les moins
évidentes d'une histoire couvrent généralement une zone beaucoup plus vaste. Par conséquent nous devrons
faire un plus grand effort pour analyser et démêler ces éléments cachés.
Prenez n'importe quel problème ou situation et demandez aux participants d'écrire sur l'iceberg les parties qui
sont « visibles » et directement « observables » et sous la ligne de flottaison certains aspects du problème qui
ont été découverts seulement après avoir effectué une certain analyse. S’ils ne connaissent aucun aspect du
problème caché (sous la ligne de flottaison), leur donner quelques exemples, afin qu'ils puissent voir ce que
l'on veut dire.
Dans le tableau sont présentées les applications à des injustices concrètes et les réponses différentes
données par Caritas, des agences ou des groupes de développement, et des groupes de Justice, Paix et
Intégrité de la Création (JPIC).
Vous aurez alors une meilleure compréhension des différences entre le travail de Caritas, d’agences de
développement qui travaillent sur des causes et de JPIC qui va aux causes qui sont à la racine des problèmes
pour transformer la société.
Dans le passé, il y eu de bons progrès parce que les ONG de développement et Caritas ont compris
l’importance du travail pour la transformation de la société, en partie en étudiant les causes des problèmes,
mais aussi par du lobbying. Cependant il y a beaucoup à faire pour changer les mentalités, de sorte que
davantage de travail de groupes d’Eglise soit dirigé vers cette transformation.
Dans le sens où le travail de groupes JPIC vise à transformer des structures de mort en structures porteuses
de vie, c’est un engagement “politique”.
Etapes de l’analyse
L’analyse sociale est faite par un processus de groupe au cours d’une longue période de temps, quel que soit
le “sujet” ou la “question brûlante” que le groupe désire traiter.
Exemple d’un sujet: manque d’accès des pauvres aux services de santé dans la région locale. Le groupe JPIC
veut découvrir ce qui se passe et pourquoi cela se passe, dans une tentative de faire quelque chose à ce
sujet.
1. Histoire du problème. Utilisez la ligne du temps suivante… quand les services de santé ont-ils été
établis dans la région, quand diverses politiques du gouvernement ont-elles été mises en œuvre, par
ex. paiement des services, quand y a-t-il eu des retours en arrière dans l’usage des services de
santé ? Quelle serait la situation d’ici cinq ans ?
2. Méthode d’analyse ‘POURQUOI’. Pour découvrir les causes à la racine et les structures cachées du
problème et pour aider à voir les conséquences.
3. Structures. Quelles sont les structures principales qui influencent la situation? Par ex. Economiques:
ressources telles qu’un budget d’allocations du gouvernement, un barème des prix demandés, le
salaire du personnel local, le transport vers les établissements, etc. Politiques: pouvoir, par ex. Qui a
participé à la décision de fixer les prix ? Quelles sont les lignes de conduite ? Sociales: relations par
ex. il faut consulter certains membres de la famille avant d’aller chez le docteur ; approches
traditionnelles de la médecine; explications culturelles pour certaines maladies ; Genre: schémas
masculin-féminin, par ex. présence de docteurs ou infirmiers-infirmières masculins ou féminins.
Ecologiques : environnement naturel. Culturelles: signification. Religieuses: par ex. administration du
sacrement aux malades ; prohibition de certaines pratiques traditionnelles, enseignement social sur la
solidarité de la communauté, la doctrine sociale de l’Eglise.
4. Valeurs. Quelles sont les valeurs principales qui influencent la situation? Des choses que les gens
considèrent comme précieuses, qui valent la peine qu’on se sacrifie pour elles, par ex. normes, lignes
de conduite, attentes, motivations, encouragements. Qu’est-ce qui est acceptable ou précieux ?
Quelles sont les influences positives et négatives? Qu’en est-il du partage dans la communauté, de
plus de tolérance et moins d’égoïsme ?
5. Relations mutuelles et liens entre l’histoire, les structures et valeurs, connexions et conséquences,
réseaux. Qui prend les décisions? Pourquoi ? Dans l’intérêt de qui ? Qui profite des décisions?
Pourquoi ? Comment? Qui porte les fardeaux des décisions? Pourquoi ? Comment ? Par ex. la
difficulté d’accès des pauvres aux services de santé est arrivée comme une conséquence d’un
nouveau modèle économique libéral qui a imposé des paiements. Le centre de santé pour la
communauté était mal situé. L’endroit avait été choisi pour servir les intérêts d’un politicien local qui
cherchait à se faire réélire dans sa région peu peuplée.
6. Conclusions. Après tout ce travail, quelles sont les conclusions principales à tirer au sujet des
influences les plus importantes sur la situation?
Identification des causes à la racine. Réponses à la question répétée continuellement: “ Pourquoi? Mais
pourquoi ” ?
Classement ou établissement de priorités entre les éléments principaux selon l’importance de leur
influence.
Tirer des conclusions. Les conclusions ne vont pas toujours donner des réponses à la question “Que
faisons-nous?” mais elles donnent les bases pour les réponses.
Histoire du problème
L’analyse historique nous aide à comprendre le présent grâce au passé et à regarder le futur. Regardez CE
qui est arrivé aux différents stades de la situation, les moments critiques, le peuple, les institutions, les groupes
et les mouvements signifiants.
La ligne du temps : Situation à examiner
ECONOMIE: Que s’est-il passé pendant ce temps au niveau de l’économie des parties prenantes, ex. peuple,
société, gouvernement, ceux concernés? Ecrivez chaque événement sous la ligne du temps.
CULTUREL: Quels sont les aspects culturels qui aident ou qui gênent la solution du problème?
ECOLOGIE: Quel est l’impact de l’écologie sur le problème? Comment le problème affecte-t-il l’écologie?
CHANGEMENT CLIMATIQUE: Comment le problème a-t-il un impact sur le changement climatique? Comment
le changement climatique affecte-t-il le problème?
SOCIETES (ENTREPRISES) : Quand l’entreprise a-t-elle organisé une rencontre avec la population ? Pour faire
quoi ? elles sont les interventions de sociétés qui affectent le
La GROUPES,
ligne du temps : Situationimpliqués
ORGANISATIONS à examiner
dans le problème. Qu’ont-ils fait? Quand? Voyez les groupes, les gens
La et les du
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ans pour la ligne du temps.
A différents niveaux, regardez les événements significatifs qui ont affecté le problème au cours d’un certain
nombre d’années, par ex. politiques, sociaux, humains, économiques, scientifiques, technologiques, culturels,
juridiques, législatifs, etc. Regardez l’immoralité soutenant cette injustice à ces différents niveaux.
Examinez trois ou quatre événements. Montrez au groupe comment travailler, puis envoyez les participants
travailler en petits groupes.
Chaque personne dans le groupe mentionne un événement qui a impacté la situation et la date à laquelle elle
s'est produite. Faites le tour du groupe jusqu'à ce que tous les événements auxquels ils ont pensé ont été
mentionnés.
Mettez-les dans l'ordre chronologique. Il se peut que vous ayez besoin de plus d'informations pour obtenir
l'image réelle. Dans ce cas, aller chercher ceux qui en savent davantage, soit parmi les personnes âgées ou
chez des experts.
Lorsque vous avez travaillé un peu ensemble, demandez à chaque groupe de travailler sur un ou deux points.
Annoncez qu’ils partageront leur travail dans le grand groupe.
Chaque groupe se penche sur un ou deux aspects et construit la ligne du temps en ce qui concerne ces
aspects. Ils doivent mentionnez la date de l’événement, l’événement lui-même et le changement que cet
événement a apporté dans la situation.
Donnez à chaque groupe une feuille de papier avec la ligne du temps et le nom de l’événement qu’il veut
considérer. Donnez une feuille pour chaque événement et une autre pour les liens qu’il découvrira en faisant
le travail. Donnez de trente minutes à une heure pour travailler en petits groupes.
Demandez-leur de regarder l’histoire du problème. Cherchez les origines: Comment cela a-t-il commencé ?
Quand le problème a-t-il commencé ? Qui y était impliqué ? Qu’est-ce qui l’a causé ? Quand sommes-nous
devenus conscient(e)s que c’était un problème sérieux ? Qu’est-ce qui l’a porté à notre attention? Comment
était-ce avant ? Qu’est-ce qui l’a fait changer ? Qu’est-ce qui est arrivé ? Quel changement cela a-t-il apporté à
la situation? Quelle était la situation du peuple au début du problème ? Comment est-elle maintenant ?
Quels changements se sont produits au cours des 5, 10, 20 dernières années, dans la période depuis le début
du problème, ou quand est-il devenu plus aigu ? Quels ont été les événements les plus importants ? Comment
seront les choses d’ici dix ans si elles continuent de la même façon ? Pourquoi ?
Chaque personne dans le groupe mentionne un EVENEMENT et la date à laquelle il s’est passé. Faites le
tour du groupe jusqu’à ce que tous les événements aient été mentionnés. Demandez aux groupes de ne pas
discuter, mais simplement de mentionner l’événement, la date et l’impact. Ecrivez-les. Mettez les événements
par ordre de date.
Regardez la ligne du temps et tout ce qui est dedans. Que voyez-vous ? En faisant cet exercice, qu’est-ce qui
est devenu plus clair ou plus frappant ? Quels sont les appels que vous recevez ? Quelles questions cet
exercice soulève-t-il ?
S’ils trouvent que l’événement, la loi, l’intervention, etc… influence d’autres aspects, dites-leur de l’écrire sur la
page des liens.
Pour terminer cette ligne du temps vous pouvez, comme les prophètes, faire une projection du futur: d’ici dix
ans, quelles seront les conséquences à long terme ? Quoi si rien n’a changé ? Visions prophétiques de
malheur !
Projetez un rêve/ une vision/ une image idéale de la situation. Comment voulons-nous que notre
société/communauté soit d’ici dix ans ?
Utopies bibliques: le royaume de Dieu, la Jérusalem céleste, le paradis, une société sans classes.
Le groupe termine chaque aspect. Ceci permettra au groupe de voir l’histoire du problème sous différents
angles. Ceci le rendra capable de voir le problème, ses conséquences et les changements à différents
niveaux.
Le facilitateur (la facilitatrice) peut aussi fournir des exemples qu’il/elle connaît.
Chaque personne donne une raison pourquoi ceci arrive. La réponse commencera toujours par PARCE
QUE…
L’animateur-trice écrit la réponse en 2 ou 3 mots dans un cercle à gauche. Il/elle dessine une flèche du
problème vers la cause.
Ecrivez un certain nombre de causes dans des cercles qui avoisinent le cercle central. Puis prenez UN de ces
cercles et demandez à nouveau “Pourquoi ceci arrive-t-il?”
Mettez chaque réponse dans un cercle à gauche et dessinez une flèche vers le cercle d’où il vient. Chaque
cercle peut avoir beaucoup de réponses différentes. Continuez à poser la même question pour n’importe
quelle réponse donnée. Etablissez des liens entre les différentes réponses. S’il y a des réponses semblables,
ne les répétez pas.
En unissant les cercles qui sont connectés avec une flèche, vous êtes en train de faire une chaîne de causes,
allant chaque fois à un niveau plus profond. Plus longue est la ligne, plus profondément vous allez à la
recherche des causes à la racine. Que vos réponses soient brèves, concrètes et spécifiques. Evitez les mots
abstraits.
Vous pouvez faire cet exercice à plusieurs reprises en suivant une ou deux chaînes, afin d’aller plus
profondément dans les causes à la racine. Plus longue est la chaîne, plus profondément vous allez à la
recherche des causes à la racine.
Ex. Le problème est la mauvaise qualité de l’eau potable à la fontaine du village. Pourquoi l’eau est-elle de
mauvaise qualité?
Réponse A- 1. Parce que des animaux salissent la fontaine. Pourquoi des animaux salissent-ils la
fontaine?
Réponse B-1. Parce qu’ESSO n’a pas nettoyé le pétrole qui s’est répandu au village voisin. Pourquoi Esso
n’a pas nettoyé…?
Réponse B-2. Parce que le gouvernement n’a pas le contrôle. Pourquoi le gouvernement…? Parce qu’il n’y
a pas de représentant pour le ministère de l’environnement…
Une fois que vous avez établi la chaîne des causes à la racine, vous pouvez voir que la communauté, le
groupe ou quelques individus sont déjà en train de faire quelque chose pour briser la chaîne. Plus nous
organisons une action pour briser la chaîne loin du centre, plus profond sera l’effet qu’elle aura sur le
problème. Plus profondément nous brisons la chaîne, plus près nous arriverons de la solution.
Lorsque nous regardons les causes, nous devons aussi regarder les aspects sociaux, économiques, culturels,
religieux et politiques. Plus loin nous allons dans chacun d’eux, mieux nous comprendrons le problème et ce
qui est sous-jacent.
POURQUOI cela arrive-t-il ?
CAUSE A LA RACINE DU PROBLEME CONSEQUENCES DU PROBLEME
POURQUOI (énoncez le problème)? PAR CONSEQUENT …….
Enoncez
clairement
le problème
Répétez l’exercice ‘Pourquoi?’ que vous avez fait précédemment, mais cette fois en questionnant sur les
conséquences … C’est pourquoi …
Quand vous regardez cette image et que vous voyez où vous, votre congrégation ou votre Eglise brise la
chaîne, qu’est-ce qui vous frappe?
Si nous ne travaillons pas à briser la chaîne sur la gauche, nous nous comportons comme le docteur qui
a donné des calmants pour la méningite. Qui a la responsabilité de briser la chaîne ?
Nous découvrirons que la plupart des groupes d’Eglise et congrégations travaillent au niveau des
conséquences, en soulageant la souffrance. C’est nécessaire, mais cela n’aide pas à transformer la situation.
Nous réaliserons bientôt qu’il y en a peu qui travaillent au niveau des causes à la racine des problèmes.
Cet exercice peut aider à créer une prise de conscience parmi les religieux et les membres de l’Eglise de la
nécessité de mettre plus de personnel et de moyens pour l’élimination des causes à la racine des problèmes
et pas simplement pour aider à supporter les conséquences. De cet engagement personnel, congrégationnel
et ecclésiastique dépendra la transformation de la situation. En tant que corps, Eglise ou congrégation il nous
faut voir à la fois les causes et les conséquences. Nous ne pouvons plus nous limiter à adoucir les
conséquences du problème. Nous devons changer les causes à la racine, si nous devons transformer la
société.
Comme on l’a déjà dit, travailler à changer la société est un “engagement politique”. Cela signifie de collaborer
avec des croyants et des non croyants qui partagent le but de permettre à tous les gens d’avoir une vie digne,
de prendre leur avenir dans leurs propres mains et de participer aux décisions qui les affectent. Mais travailler
à un changement de structures (causes à la racine) présente certaines difficultés:
Néanmoins, le désir de Dieu sur nous, que nous soyons co-créateurs en transformant la société, est une
vocation merveilleuse!
SECURITE: Comment le problème affecte-t-il la sécurité des gens, la sécurité des ressources, la santé des
gens, l’emploi, les conditions de travail ? Comment affecte-t-il les services à la communauté et à des
individus ?
RELATIONS: Comment la question affecte-telle les relations à l’intérieur de la famille, dans le village/la ville,
avec les villes ou villages voisins ? Comment affecte-t-elle la vie familiale, les relations entre hommes et
femmes, entre jeunes et vieux ?
POLITIQUES ET PRISE DE DECISIONS: Chaque société élabore des lois et des moyens de les faire
respecter, par des conseils, gouvernements, tribunaux, police, armée et prisons. Le groupe qui devient
dominant au niveau économique et social contrôle les décisions à ce niveau. Qui prend les décisions au sujet
de la question que vous avez choisie ? Qui a le pouvoir de prendre des décisions au niveau de la
communauté, de la famille, du gouvernement, de l’entreprise ? Qui fait les lois ? Au profit de qui sont-elles
faites ? Comment fait-on respecter les lois ? Qui a de l’influence là-dessus ?
Demandez aux membres du groupe de compléter le premier niveau, de partager un aspect par personne, de
donner des exemples pratiques qu’ils connaissent le mieux au sujet de la situation, de sorte que chacun
comprenne.
ECONOMIQUE ET
SOCIAL
SECURITE
RELATIONS
POLITIQUE ET
PRISE DE
DECISIONS
CULTUREL
ETHIQUE ET MORAL
Complétez tous les niveaux que vous pensez appropriés. Vous pouvez ajouter d’autres niveaux, choisir et
ajouter des questions selon la situation.
5. VALEURS ET CROYANCES
Les valeurs et croyances sont exprimées et transmises par le système d’éducation, les radios, journaux,
traditions et coutumes. Elles justifient la société et lui permettent d’avoir du respect pour elle-même.
Cette réflexion peut nous aider à CLARIFIER LES VALEURS et LA VISION de la situation. Est-ce que les
‘valeurs exprimées’ et les ‘valeurs réelles’ sont les mêmes ? Qui promeut les ‘valeurs officielles’? Comment?
Comment le PEUPLE explique-t-il sa situation? Y a-t-il une croyance traditionnelle qui influence la situation? Y
a-t-il des valeurs qui ont absentes ou présentes qui influencent la situation? Quelles sont ces valeurs ou ces
croyances? Qui les maintient ? Qui en profite? Comment influencent-elles l’attitude du peuple? Qui est
actuellement en train d’essayer de provoquer un changement ? Quelles sont les valeurs principales qui
affectent la question ?
Regardez les valeurs ou les choses que les différents acteurs dans la situation considèrent comme étant très
importantes dans leurs vies.
Quelles sont les traditions les plus importantes du peuple au sujet de cette situation?
De quelle manière est-ce que je contribue à cette injustice, ou au moins je facilite sa continuation?
Regardez les différentes valeurs ou croyances qui maintiennent la situation ou qui la font changer.
Au niveau politique-organisationnel: Comment des valeurs sont-elles utilisées pour justifier la situation
politique? Quelles lois sont faites par des écoles, des media, etc. qui affectent les valeurs et leur transmission?
Economie et valeurs: Comment la structure économique et les changements, provoqués par la question,
affectent-ils les valeurs et la culture?
Il n’est pas nécessaire que vous regardiez toutes les questions, mais celles qui sont plus pertinentes pour la
situation et pour le sujet que vous traitez.
Regardez aussi les valeurs qui sont à l’œuvre dans la situation et mettez-les en contraste avec l’Evangile. Ce
faisant, vous courez le risque de dévoiler des contradictions entre les valeurs recherchées et celles qui sont
vraiment vécues, par exemple de l’injustice dans la manière dont nous payons notre personnel, une
participation démocratique réduite et un accent exagéré sur la production...
Pour faire une analyse sérieuse, vous devez vous habituer à établir des liens.
Nous suggérons quelques questions pour aider le groupe à établir des liens:
Comment la situation économique influence-t-elle le niveau légal et politique?
Comment les valeurs réelles et les valeurs exprimées du peuple influencent-elles les niveaux politique
et économique ?
Quelles lois sont faites qui affectent les valeurs et leur transmission par les écoles, les media, etc.?
Prenez une nouvelle feuille de papier et dessinez une flèche pour chaque lien identifié par le groupe.
Quelles sont les conclusions les plus significatives à tirer de l’analyse complète au sujet de votre problème et
de la situation ?
Notez-les et gardez-les pour référence. Vous aurez besoin de vous y référer très souvent.