CENTRE DE LINGUISTIQUE THEORIQUE ET APPLIQUEE 1

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CENTRE DE LINGUISTIQUE THEORIQUE ET APPLIQUEE


B.P. 4956 KINSHASA/GOMBE

GRAMMAIRE PRATIQUE DU KIKONGO


Sous la Direction du Professeur
KAZADI NTOLE

Par

MAKOKILA NANZANZA
MUNDEKE OTOM’SI

AVEC LE CONCOURS DE L’UNESCO

Collection « Enseignement des Langues Zaïroises »


KINSHASA 1988
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INTRODUCTION

Le kikongo est, à l'instar du kiswahili, du lingala et du ciluba, l'une des


quatre langues nationales du Zaïre. Première langue bantoue à être décrite (la
grammaire kikongo du père Cardozo publiée à Rome en 1650), le kikongo représente,
traditionnellement une palette d'idiomes répartis entre l'Angola, le Congo et le Zaïre. Ce
qui explique que sous sa forme véhiculaire - la seule qui nous intéresse ici - le Kikongo
soit diversement dénommé : ikele ve, munukutuba, kituda, kibulamatadi, kikongo ya
leta, kikongo véhiculaire, etc.
Sous cette forme, il est parlé dans la partie septentrionale de l'Angola, au Congo, dans
les grands centres de la région du Bas-Zaïre et dans la région de Bandundu, à l'exclusion
de la sous-région du Maindombe.

Véhicule d'enseignement dans son aire zaïroise d'usage et matière


d'enseignement à l'Université, il remplit d'autres fonctions au niveau national,
notamment celle de langue des média (radio, télévision, presse écrite), langue
d'alphabétisation des masses et langue de la petite administration.
Il remplit également la fonction de langue de communication interethnique,
principalement dans la région de Bandundu caractérisée par une étonnante diversité
linguistique.

La grammaire présentée ici découle de l'exploitation de plusieurs


descriptions scientifiques réalisées sur cette langue. Elle se veut un outil simplifié,
débarrassé dans la mesure du possible de termes techniques et susceptibles de permettre
aux locuteurs ^'accéder facilement à une meilleure connaissance de mécanismes de la
langue et donc à un maniement plus aisé de celle-ci.

Ce n'est donc pas aux linguistes que cet ouvrage s’adresse. Il existe pour
eux diverses études spécialisées susceptibles d’assouvir leur curiosité scientifiques ;
c’est à un autre public qu’il s’adresse, celui issu d’horizons culturels et professionnels
variés et que l’apprentissage du kikongo pourrait intéresser.

L'orthographe adoptée obéit aux règles de notation fixées le premier


séminaire des linguistes du Zaïre en 1974 ainsi que par le séminaire d'harmonisation de
l'orthographe du kikongo et du lingala tenu à Brazzaville en mai 1986 sous l'égide de
1'UNESCO.
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CHAPITRE I : SONS ET ORTHOGRAPHE


I.1. Voyelles
Le Kikongo a cinq voyelles : i, u, o, e, a
- La voyelle i se prononce comme dans les mots français lit, six.
Exemples : kiti ‘’chaise’’
mwini ‘’chaleur’’
nkisi ‘’médicament’’
mwisi ‘’ fumée’’
- La voyelle u se prononce comme dans les mots français pou, chou.
Exemples : nsusu ‘’poule’’
nsuki ‘’cheveux’’
fufu ‘’farine de manioc’’
pusu ‘’chat’’
- La voyelle o se prononce comme dans les mots français pot, sot.
Exemples : ngolo ‘’fort’’
ntoto ‘’terre’’
wolo ‘’or’’
- La voyelle e se prononce comme dans le mot français été.
Exemples : mpembe ‘’blanc’’
leke ‘’petit’’
mbele ‘’couteau’’
pene pene ‘’près de’’
- La voyelle a se prononce comme dans les mots français salade, patte.
Exemples : mabaya ‘’planches’’
mwana ‘’enfant’’
malala ‘’orange’’
kaka ‘’seulement’’
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I.2. Semi-voyelles
Les semi-voyelles se forment à partir des voyelles e et u.
i suivie d’une autre voyelle se prononce et s’écrit y.
Exemples : kyelo ki-elo ‘’porte’’
kudya kudi-a ‘’manger’’
kyese ki-ese ‘’joie’’
u suivie d’une autre voyelle se prononce et s’écrit w.
Exemples : mwana mu-ana ‘’enfant’’
mwinda mu-inda ‘’lampe’’
mwanzi mu-anzi ‘’racine’’

I.3. Consonnes
Le kikongo a 15 consonnes qui ont la même prononciation que celles du
français. Il s’agit de : b, p, d, t, g, k, v, f, z, s, l, m, n, y, w.
b kubula ‘’frapper’’
bubu ‘’aujourd’hui’’
kubeba ‘’se gâter’’
p kupasula ‘’déchirer’’
kupesa ‘’donner’’
kupanza ‘’éparpiller’
d dibanga ‘’pierre’’
kudila ‘’pleurer’’
dilonga ‘’assiette’’
t kutinda ‘’envoyer’’
kututa ‘’piller’’
tata ‘’papa’’
g gata ‘’village’’
kuganga ‘’crier’’
k kikuku ‘’cuisine’’
kukula ‘’grandir’’
kukanga ‘’fermer, arrêter’’
v kuvweza ‘’injurier’’
kuvimba ‘’gonfler’’
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kuvuza ‘’déterrer’’
f felo ‘’fer’’
kufinga ‘’injurier’’
kufunda ‘’accuser’’
z kuzenga ‘’couper’’
zina ‘’nom’’
kuzeka ‘’tordre’’
s kusala ‘’travailler’’
lusala ‘’plume’’
kusansa ‘’élever’’
l lala ‘’dors’’
lulendo ‘’orgueil’’
kulunda ‘’garder’’
m mama ‘’maman’’
mupepe ‘’vent’’
minsambu ‘’poissons salés’’
n nyoka ‘’serpent’’
kunoka ‘’pleuvoir’’
kununga ‘’gagner’’
y yandi ‘’lui, elle’’
kuyala ‘’régner’’
kuyobila ‘’se laver’’
w wolo ‘’or’’
kiwina ‘’soif’’
kuwa ‘’entendre’’
Remarque
a) Dans la variété du kikongo parlé au Bas-Zaîre, la consonne g n’apparaît jamais
seule ; elle est toujours précédée de n. En l’absence de n, elle devient v.
Exemples : kugoga kuvova ‘’parler’’
kugonda kuvonda ‘’tuer’’
kuganga kuvanga ‘’créer’’
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b) Lorsqu’elle se trouve dans la dernière syllabe du mot, les consonnes z et v sont


remplacées respectivement par s et f dans la variété de Bandundu.
Exemples : maza masa ‘’eau’’
kyamvu kyamfu ‘’pont’’
lemvo lemfo ‘’pardon’’
mbanza mbansa ‘’ville’’
malavu malafu ‘’boisson’’.

I.4. Groupes de sons ou sons complexes


Deux ou trois sons peuvent se réunir pour former un groupe de sons ou son
complexe.
mb mbote ‘’bonjour, salut’’
kilumbu ‘’le jour’’

mp mputa ‘’plais’’
mpangi ‘’parent’’

mv mvutu ‘’réponse’’
mvula ‘’pluie, année’’

mf mfumu ‘’chef’’
mfinda ‘’forêt’’

nd ndunda ‘’légumes’’
kuvunda ‘’se reposer’’

nt ntalu ‘’prix’’
ntelo ‘’récitation’’

nz nzila ‘’chemin’’
nzambi ‘’Dieu’’

ns nsatu ‘’faim’’
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nsusu ‘poule’’

ng ngonda ‘’mois, lune’’


ntangu ‘’soleil, temps’’

nk nkuni ‘’bois de chauffage’’


nkaka ‘’grand parent’’

ny nyoka ‘’serpent’’
nyanga ‘’paille’’

mw kunwa ‘’boire’’
kunwana ‘’se battre’’
mwana ‘’enfant’’
mwinda ‘’lampe’’

bw bwala ‘’village’’
kubwisa ‘’faire tomber’’

mbw mbwaki ‘’rouge’’


ngw ngwilu ‘’façon d’entendre’’
ky kyelo ‘’porte’’

1.5. Changements de sons


La consonne l devient d devant i
Exemples : kulal-isa = kuladisa ‘’endormir’’
sal-isa = sadisa ‘’aide’’
La voyelle u devient w devant une autre voyelle.
Exemples : mu-ana mwana ‘’enfant’’
mu-inda mwinda ‘’lampe’’
mu-ifi mwifi ‘’voleur’’
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La voyelle i devient y devant une autre voyelle.


Exemples : ki-elo kyelo ‘’porte’’
ki-ese kyese ‘’joie’’

y devient ngy après n.


Exemples : N –yambila ngyambila ‘’causerie’’
N –yuvula ngyuvula ‘’question’’

w devient ngw après n.


Exemple : N –wisana ngwisana ‘’entente’’

I.6. La syllabe
La syllabe est un son ou groupe de sons qu’on prononce en une seule
émission de la voix. Elle peut donc être constituée par une voyelle seule ou une voyelle
associée à des consonnes ou à l’une des semi-voyelle.
Exemples : a – wa (awa) ‘’ici’’
i – nga (inga) ‘’oui’’
ta – ta (tata) ‘’papa’’
ntwa- la (ntwala) ‘’devant)

I.7. Les tons


Un ton : c’est la hauteur à laquelle un son est prononcé. Dans certaines
langues, le ton permet de distinguer deux mots qui s’écrivent de la même manière. Mais
en kikongo, ce phénomène est d’introduction récente et imputable à l’entrée massive
des termes d’emprunt.
Exemples : mbála ‘’igname’’
mbala ‘’fois’’
mukóngó ‘’originaire de l’ethnie kongo’’
mukongo ‘’dos’’ (du lingala)
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CHAPITRE II : CATEGORIES DES MOTS

Suivant leurs structures et leurs fonctions, les mots peuvent être répartis en
trois grandes catégories :
a) Le nom et ses accompagnateurs
b) Le verbe
c) Les invariables.
2.1. Le nom et ses accompagnateurs
2.1.1. Le nom

A. Forme du nom
Le nom comprend deux parties : une partie invariable appelée thème et une
autre partie variable appelée préfixe.
Le thème est la partie du mot qui porte le sens de base du nom.
La partie variable est celle qui nous permet de déterminer le nombre du nom.
Le préfixe est donc l’élément qui, dans un nom, permet de distinguer le singulier du
pluriel. Il se place toujours avant le thème, c’est-à-dire, au début du nom.
Ainsi, dans le nom ‘mukati’ ‘’beignet’’, mu- est le préfixe, -kati est le thème, de même
dans ‘dikulu’ ‘’jambe’’, di- est le préfixe, -kulu le thème.
Au pluriel, le préfixe change tandis que le thème reste invariable : mu-kati devient mi-
kati (mi = préfixe, -kati = thème), de même dikulu devient makulu
(ma =préfixe, -kulu = thème).
Le préfixe du nom ou préfixe nominal joue un rôle déterminant dans la
mesure où il commande l’accord du verbe dans la phrase.
Exemples : Bazombi bamakwenda /chasseurs/ ils/sont partis/
‘’Les chasseurs sont partis’’
Bana bamafwema /enfants/ ils/sont fâchés/
‘’Les enfants sont fâchés’’
Dans le langage courant, cet accord est de moins en moins respecté.
Exemples : Muzombi mekwenda /chasseur/ est parti/
‘’le chasseur est parti’’
Bazombi mekwenda /chasseurs sont partis/
‘’les chasseurs sont partis/.
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Selon sa forme et la catégorie des objets désignés par les noms, les préfixes
nominaux se répartissent en 16 groupes appelés classes nominales.
cl. mu- muntu ‘’homme’’
mwana ‘’enfant’’
cl. ba- bantu ‘’hommes’’
bana ‘’enfants’’
cl. mu- mukanda ‘’livre, lettre’’
mwinda ‘’lampe’’
cl. mi- mikati ‘’beignet’’
minda ‘’lampes’’
cl. di- dibaya ‘’planche’’
dikutu ‘’oreil’’
cl. ma- malala ‘’orange’’
maki ‘’œufs’’
cl. ki- kibaka ‘’mur’’
kyamvu ‘’pont’’
cl. bi- bikombo ‘’balais’’
bilongo ‘’médicaments’’
cl. n-, n- nzo ‘’maison’’
nzila ‘’chemin’’
cl. n-, m- nkombo ‘’chèvre’’
ndobo ‘’hameçon’’
cl. lu- luzolo ‘’volonté’’
luvunu ‘’mensonge’’
cl. ka- kamwana ‘’petit enfant’’
kanti ‘’petit arbre’’
kansusu ‘’petite poule’’
cl. tu- tufina ‘'pus’’
tufi ‘’excréments’’
tukanu ‘’les lois’’
cl. bu- buzoba ‘’imbécilité’’
bumolo ‘’paresse’’
bumwana ‘’enfance’’
cl. ku- kudya ‘’manger’’
kuzenga ‘’couper’’
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kulomba ‘’demander’’
cl. fi- fimwana ‘’enfance’’
finti ‘’petit arbre’’
finsusu ‘’petite poule’’

Reamarque.
1) Suivant la répartition géographique, la classe k- est utilisée au Bandundu tandis
que fi- estd’usage au Bas-Zaïre.
2) La tendance actuelle est de tout ramener en classe ba- pour le pluriel.
Exemples : mbisi/bambisi ‘’poisson(s)’’
nti/banti ‘’arbre(s)’’
nzo/banzo ‘’maison(s)’’
nkombo/bankombo ‘’chèvre(s)’’

B. Formation du pluriel.

Les préfixes nominaux peuvent s'accoupler deux à deux pour exprimer


l'opposition singulier/pluriel.
Préfixe singulier : mu- préfixe pluriel : ba-
Ces classes renferment essentiellement des noms désignant les personnes.
Exemples : muntu /bantu "nommé(s)" mwana/bana "enfant(s)rt
muzombi/bazombi "chasseur(s)" muyimbi/bayimbi '’chanteur(s)".
Certains noms désignant des êtres humains n'ont pas de pre-singulier mais au pluriel,
ils prennent le préfixe ba-. Ces noms également rangés dans ces classes.
Exemples : tata/batata "père(s)"
mama/bamama "mère(s)"
mpangi/bampangi ‘’frère(s), soeur(s)’’
mfumu/bamfumu "chef(s)".

Préfixe singulier : mu- préfixe : mi-


Ces classes regroupent des noms désignant des réalités variées. On y trouve des noms
de parties du corps, de plantes, d'objets et quelques de personnes et de nome» abstraits.
Exemples : muyibi/miyibi ‘’voleur(s)’’ mulangi/milangi ‘’bouteille(s)’’
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mukuwa/mikuwa ‘’os’’ mupepe/mipepe ‘’vent(s)


mukanda/mikanda ‘’lettre(s) musapi/misapi ‘’doigt(s)
muyimbu/miyimbu ‘’chant(s) mundele/mindele ‘’blanc(s)’’

Préfixe singulier : di - préfixe pluriel : ma –


Ces classes désignent des objets divers. Elles contiennent en grande partie des objets
allant par paire (certaines pailles du corps).

Exemples : dikutu/makutu ‘’oreille(s)"


dibundi/mabundi "joufe(s)"
dikulu/makulu "jambe(s)"
dibaya/mabaya "planche(s)n
dilala/malala "orange(s)"

Remarque:
La voyelle a du préfixe me- combinée à la voyelle -i initiale d'un thème nominal
donne -e.
Exemples : disu/meso ‘’œil/yeux’’
dinu/meno ‘’dent(s)’’.

Préfixe singulier : ki- préfixe pluriel: bi-


Dans ces classes, on trouve des noms d’instruments, des objets divers et quelques
noms de personnes.
Exemples : kyambu/kyamvu ‘’pont(s)’’
kisalu/bisanlu ‘’travail/travaux’’
kitunga/bitunga ‘’panier(s)
kilumbu/bilumbu ‘’jour(s)’’
kimpumbulu/bimpumbulu ‘’turbulant(s)’’
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Préfixe singulier : n-, m- préfixe pluriel n-, m-


La plupart des noms d’animaux ainsi que des noms désignant les parties du corps et
les astres (cosmologie) appartiennent à cette classe.
Exemples : nitu/nitu ‘’corps’’
mbunzu/mbunzu ‘’front(s)’’
mbombo/mbombo ‘’nez’’
ntangu/ntangu ‘’soleil(s)’’
mbwetet/mbwetete ‘’étoile(s)’’
ngonda/ngonda ‘’lune(s), mois’’
ngulu/ngulu ‘’cochon’’
ngombe/ngombe ‘’bœuf(s)’’
nzawu/nzawu ‘’éléphant(s)’’
nzo/nzo ‘’maison(s)’’

Remarque : La tendance actuelle est de ramener la classe n-, m- en classe ba- pour le
pluriel.
Exemples : ngulu/bangulu ‘’cochon(s)’’
nitu/banitu ‘’corps’’
ngonda/ngonda ‘’lune(s), mois’’

Préfixe singulier : lu- préfixe pluriel : n-


Ces classes renferment les noms concrets qui expriment des collectifs.
Exemples : ludimi/ndimi ‘’langue(s)’’ (organe de sens)
lusala/nsala ‘’plume(s)
lusuki/nsuki ‘’cheveu(x)
luzala/nzala ‘’ongle(s)’’

C. Substantifs mono classe


Certains substantifs ne connaissent pas l’opposition singulier/pluriel, ils
sont uniquement soit au singulier, soit au pluriel. Il s’agit généralement des noms
désignant les liquides, les masses, les langues, les lieux, les notions abstraites, les
diminutifs et les noms propres.
mu- mungwa ‘’sel’’
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ma- masa ‘’eau’’ mafuta ‘’huile’’


mate ‘’salive’’ menga ‘’sang’’
mabele ‘’lait’’ mazu ‘’bruit’’

ki- kiyansi ‘’parler des bayansi’’ kizoba ‘’bêtise’’


kilari ‘’parler des balari’’ kindoki ‘’sorcellerie’’
kizombo ‘’parler des bazombo’’ Kisantu ‘’nom de lieu’’
Kibentele ‘’nom de lieu’’ Kinzambi ‘’nom de lieu
Kimbi ‘’nom de lieu’’ Kindompolo ‘’nom de lieu’’

bi- bilongo ‘’médicament’’


bizumba ‘’adultère’’

lu- lulendo ‘’orgueil’’


luzolo ‘’amour’’
luzingu ‘’vie’’

ka- (fi-) kamasa ‘’petite rivière’’


kakiti ‘’petite chaise’’
kamuntu ‘’bout d’homme’’

tu- tufi ‘’excrément’’


tomfi ‘’cerveau’’
tufina ‘’pus’’

bu- bumolo ‘’paresse’’


bumbote ‘’bonté’’
buleke ‘’enfance’’

Remarque : Les noms propres, même si on peut leur reconnaître un préfixe et un


thème, restent invariables. Ils désignent généralement les noms de personnes, des
lieux, des cours d’eau, des montagnes…
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Exemples :
Mandiangu (nom de personne) Kilolo (nom de personne)
Kimbi (nom de lieu) Kinzambi (nom de lieu)
Mpozo (nom de cours d’eau) Kwilu (nom de cours d’eau)
Bangu (nom de montagne)

2.1.2. Les accompagnateurs du nom


1. Le qualificatif
Le qualificatif est un mot qui exprime une manière d'être une qualité de
l'être ou de l'objet désignés par le nom ou le pronom qu’il accompagne.
La liste des qualificatifs en kikongo véhiculaire est limitative. Les fréquents sont ceux
qui signifient bon, mauvais, petit, grand, ancien, nouveau, court, gros, large, fort, cru,
noir, blanc, rouge. Qualificatif se compose d'un thème invariable et de la particule ya-
Exemples :
munt ya nda
/homme/ de /long/ ‘’un homme grand de taille’’
nzo ya nene
/maison /de/grand/ ‘’une grande maison’’
kiti ya mpembe
/chaise / de / blanc/ ‘’une chaise/ blanche/
bantu ya mbi
homme/de/mauvais ‘’de mavaises gens’’
madya ya mbote
/nourriture / de /bon/ ‘’une bonne nourriture’’
ntu ya ngolo
/corps / de /fort/ ‘’un corps sain’’
dilala ya nkunzu/
/orange de crue/ ‘’une orange crue’’
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Remarque : Dans la variante de Bandu, on note une tendance à l’omission de la


particule ya :
Exemples : nzo nene ‘’une grande maison’’
ntu nda ‘’une longue tête’’

2. l’indéfini
L’indéfini est un mot qui détermine une personne, une chose ou une
idée de manière vague et imprécise. Il signifie généralement chaque, certain, autre,
quelque.
A l4instar de celle de qualificatifs, la liste des indéfinis est très
limitée :
Exemples : mingi beaucoup
yonso tout
konso chaque
nkaka autre
En kikongo, l’indéfini est invariable. Il se place après le nom à l’exception de konso
qui, lui, précède toujours le nom qu’il accompagne. Si ‘’yonso’’ et ‘’mingi’’ suivent
immédiatement le nom, ‘’nkaka’’ est relié à ce dernier par la particule ya.
Exemples : bantu mingi
/homme/ beaucoup/ ‘’beaucoup d’hommes’’
mameme yonso
/moutons/tous/ ‘’tous les moutons’’
konso mwana
/chaque/ enfat/ ‘’chaque enfant’’
biti ya nkaka
/chaises / de / autres/ ‘’les autres chaises’’
N.B. Yonso joue aussi le rôle de totalisateur quand il accompagne un nom pluriel.
Exemple : bantu yonso ‘’tout le monde’’ (sans exception).

3. Le démonstratif
Le démonstratif est une forme qui montre la position d’un être ou d’un objet par
rapport à celui qui parle.
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En kikongo, le démonstratif est une forme invariable ; il se place après le nom qu’il
accompagne. Le démonstratif peut se présenter soit comme un adjectif quand il
accompagne un nom, soit comme un pronom quand le nom auquel il se rapporte est
absent de la phrase.
On distingue trois séries de démonstratif :
- démonstratif proche
- démonstratif éloigné
- démonstratif de référence.

a. Démonstratif proche
Il désigne un être ou un objet proches de celui qui parle. En kikongo, il est
rendu par le terme invariable yayi ‘’ceux-ci, celui-ci, celle-ci, celles-ci, yayi, …-ci
Exemples : mwana yayi
/enfant/cellui-ci/ ‘’cet enfant-ci’’
mankondo yayi
/bananes/celles-ci/ ‘’ces banane-ci’’
bambuta yayi
/vieux/ceux-ci/ ‘’ces vieux-ci’’
kibendila yayi
/drapeau/celui-ci/ ‘’ce drapeau-ci’’

b. Démonstratif éloigné
Il désigne un être ou un objet éloigné de celui qui parle. Il est rendu par la
forme invariable yina (ce …là, celui-là, celle-là, ceux-là, cela, cette…là).
Exemples : kikuku yina
/cuisine/celle-là/ ‘’cette cuisine-là’’
bizombi yina
/chasseurs/ceux-là/ ‘’ces chasseurs-là’’
ngulu yina
/cochon/celui-là/ ‘’ce cochon-là’’
bambuta yina
/vieux/ceux-là/ ‘’ces vieux-là’’
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c. Démonstratif de référence
Il indique la personne ou la chose dont on a déjà parlé.
Exemples : kifulu yayo
/endroit/ en question/ ‘’l’endroit en question’’
luzingu yango
/vie/ en question/ ‘’la vie en question’’
minsambu yango
/poissons salés/en question/ ‘’les poissons salés en question’’

Remarque :
Dans une phrase, quand le démonstratif est placé devant le nom, il joue le rôle
d’actualisateur.
Exemples : yayi muntu kudyaka yawu
/celui-ci/homme/avait mangé/çà/
‘’c’est cet homme qui l’avait mangéée (nourriture)’’
yina nani ketuba kuna ?
/celui-là/qui/parle/là-bas/
‘’c’est qui celui-là qui parle là-bas ?’

4. Le déterminatif
Le déterminatif ya est une forme qui, dans un rapport de détermination,
sert à exprimer plusieurs types de relations :
- Appartenance
nzo ya tata
/maison/de/ papa/ ‘’la maison de papa’’
lupangu ya bibulu
/clôture/de/animaux/ ‘’la clôture des animaux’’
dilonga ya mama
/assiette/de/ mama/ ‘’l’assiette de maman’’

- Origine ou provenance
masa ya mvula
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/eau/de/pluie/ ‘’l’eau de pluie’


madya ya bwala
/nourriture/de/village/ ‘’la nourriture du village’’
loso ya Bumba
/riz/de/Bumba/ ‘’le riz de Bumba’’
makondo ya Mayombe
/bananes/de/Mayombe/ ‘’les bananes du Mayombe’’

- Matière
nzo ya nyanga
/maison/de/paille/ ’’la maison en paille’’
nzungu ya ntoto
/marmite/de/terre/ ‘’la marmite en terre cuite’’
mpu ya nsende
/chapeau/de/épines/ ‘’un chapeau d’épines’’
nzo ya manzanza
/maison/de/tôles/ ‘’une maison en tôles’’

- Destination
masa ya kunwa
/eau/de/boire/ ‘’eau potable’’
madya ya kutekisa
/nourriture/de/vendre/ ‘’’’la nourriture à vendre’’
nzo ya kulala
/maison/de/dormir/ ‘’maison d’habitation’’

- Qualification
malafu ya tiya
/vin/de/feu/ ‘’boisson alcoolisée’’
mesa ya kitoko
/table/de/beau/ ‘’une belle table’’
mwana ya mayele
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/enfant/de/intelligent/ ‘’enfant intelligent’’


mwana ya fyoti
/enfant/de/petit/ ‘’petit enfant’’

Le déterminatif sert ici à exprimer la qualité d’un être ou d’un objet.


- Ordre et énumération
ndonga ya tatu
/rangée/de/trois/ ‘’troisième rangée’’
mwelo ya kumi
/porte/de/dix/ ‘’dixième porte’’
mfemu ya ntete
/chef/de/d’abord/ ‘’premier chef’’

Remarque : Suivant l’aire d’usage, ya exprime aussi la valeur de possession :


Exemples : yimpu ya munu
/chapeau/de/moi/ ‘’mon chapeau’’
yinzo ya bawu
/maison/de/eux/ ‘’leur maison’’
mama ya beno
/maman/de/vous/ ‘’votre maman’’

5. Le possessif
Le possessif est une forme qui exprime l’idée de possession. Il indique la
personne et la classe du possesseur.
Le possessif peut se présenter soit comme un adjectif quand il accompagne un nom
auquel il se rapporte est absent de la phrase.
Le possessif est exprimé par le pronom personnel précédé de ya ou na suivant l’aire
géographique.
Exemple :
yayi ke dikopo na munu ; wapi y ange ?
/ceci/est verre/de/moi/où/de /toi/
‘’voici mon verre ; où est le tien’’
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Kutala na beno kepesa munu mawa mingi.


/regarder/de/vous/donne/moi/tristesse/beaucoup/
’’votre façon de regarder m’attriste beaucoup’’

Vutula dilonga na bawu na wolomani na beto.


/remets/assiette/de/eux/dans/armoire/de/nous/
‘’garde leur assiette dans notre armoire.

Bakiti na beto kele mbote; ya beno kele yimbi.


/chaises/de/nous/sont/bonnes/de/vous/sont/mauvaises/
‘’nos chaises sont en bonne état ; les vôtre sont en mauvaises état’’.

6. Le numéral
On peut distinguer trois formes de numéraux :
- Les numéraux absolus qui serent à compter de un à l’infini sans référence à un être
ou un objet.
- Les numéraux cardinaux qui servent à indiquer la quantité chiffrée des ^tres ou des
objets désignés.
- Le numéraux ordinaux qui indique l’ordre ou le rang qu’occupe un être ou un
objet.

a. Les numéraux absolus


Le numéral absolu et un mot figé qui se présente tantôt sous une forme simple
quand il désigne les chiffres allant de 1 à 10, 100, mille, million ; tantôt sous
une forme complexe lorsqu’il désigne les autres chiffres.
- Formes simples
Mosi ‘’un’’ Ivwa ‘’neuf’’
Zole ‘’deux’’ Kumi ‘’dix’’
Tatu ‘’trois’’ Nkama ‘’cent’’
Iya ‘’quatre’’ Funda ‘’mille’’
Tanu ‘’cinq’’ Kyazi ‘’million’’
Sambanu ‘’six’’ Nsambwadi ‘’sept’’
Nana ‘’huit’’
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- Formes complexes
Kumi na mosi /dix/et/un/ ’’onze’’
Kumi na zole /dix/et/deux/ ‘’douze’’
Kumi na tatu /dix/et/trois/ ‘’treize’’
Makumi zole na tatu /dix/deux/et/tatu/ ‘’vingt-trois’’
Makumi sambanu na nana /dix/six/et/huit/ ‘’soixante-huit’’
Nkama zole na makumi iya /cent/deux/et/dix/ ‘’deux cent
na /iya quatre/et/quatre quarante quatre’’
Difunda mosi na nkama tanu /mille/un/et/cent/ ‘’mille cinq cent-
na makumi zole cinq/et/dix/deux/ vingt’’

b. Les numéraux cardinaux


Etant donné que le système d’accord a cessé d’exister en kikongo, le numéral
cardinal se comporte comme le numéral absolu.
Exemples.
Muntu mosi /homme/un/ ‘’un homme’’
Bantu kumi /homme/dix/ ‘’dix homme’’
Mankondo nkama /bananes/cent/ ‘’neuf cents
ivwa neuf/ bananes’’
Milangi makumi /bouteilles/dix/ ‘’cinquante cinq
tanu na tanu cinq/et/cinq/ bouteilles’’
Mameme nkama /moutons/cent/ ‘’huit cent trois
nana na tatu huit//et/trois/ moutons’’

c. Les numéraux ordinaux


Les numéraux ordinaux se composent d’un déterminatif ya suivi d’un numéral
cardinal absolu.
Exemples :
Muntu ya zole /homme/de/deux/ ‘’une deuxième personne’’
Kiti ya tatu /chaise/de/trois/ ‘’une troisième chaise’’
Kinkutu ya kumi /chemise/de/dix/ ‘’la dixième chemise’’
Ngonda ya sambanu /lune/de/six/ ‘’le sixième mois’’
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A la série des numéraux ordinaux, il convient d’ajouter ‘’le premier’’


et ‘’le dernier’’. D’après leur sens en effet, ils indiquent aussi l’ordre ou le rang
occupé par un être ou un objet.
On les exprime en kikongo à l’aide du déterminatif ya suivi d’une
forme signifiant ‘’devant, avant, d’abord’’ pour le premier et signifiant ‘’fin’’
pour le dernier.
Exemples :
Mwana ya ntete /enfant/de/d’abord/ ‘’le premier enfant’’
Mukanda ya nsuka /lettre/de/fin/ ‘’la dernière lettre’’
Mulangi ya ntete /bouteille/de/devant/ ‘’la première bouteille’’
Ngonda ya nsuka /lune/de/fin/ ‘’le dernier mois’’

7. L’interrogatif
L’interrogatif est une forme qui permet de poser des questions du type :
où ? qui ?, combien ?, comment ? quel ?, etc..
En kikongo, on distingue deux sortes d’interrogatif : l’interrogatif variable
et l’interrogatif invariable (ce dernier interviendra dans le chapitre consacré aux
invariables).

L’interrogatif variable
Le kikongo ne dispose que d’une seule forme nani, ‘’qui’’. Il se comporte
comme un adjectif lorsque le nom auquel il se rapporte est présent dans l’énoncé et
comme pronom lorsque le nom auquel il se rapporte est absent.
Exemples :
Muntu nani ? /personne/qui/ ‘’quelle personne ?’’
Bantu banani ? /personnes/qui/ ‘’quelles personnes ?’’
Nani ? ‘’qui ?’’
Banani ? ‘’qui ?’’

Remarque : Dans certains usages, on a tendance à utiliser le nom auquel il se rapporte


dans la même phrase.
Exemples :
Nani muntu ? /qui/personne/ ‘’qui ?’’ (quelle personne ?)
Banani bantu ? /qui/persnne/ ‘’qui ?’’(quelles personnes ?)
24

2.1.3. Les substituts du nom


Dans une phrase, un nom peut être remplacé par une forme spéciale,
appelée pronom personnel.
Il s’agit d’une forme indépendante car elle n’est pas rattachée à la forme verbale. On
distingue entre les pronoms personnels des personnes et les pronoms personnels des
classes :
a. Les pronoms personnels des personnes
1ère personne du singulier : mono (munu) ‘’moi’’
ème
2 personne du singulier : nge ‘’toi’’
3ème personne du singulier : yandi ‘’lui’’ ‘’elle’’
ère
1 personne du pluriel : beto ‘’nous’’
2ème
personne du pluriel : beno ‘’vous’’
3èmepersonne du pluriel : bawu ‘’eux’’, ‘’elle’’

b. Les pronoms personnels des classes


En kikongo, il n’existe plus que 3 pronoms personnels des classes :

Classe Pronoms personnels


mu- (classe des êtres humains)……………… yandi ‘’lui’’, ‘’elle’’
ba- …………………………………………… bawu ‘’eux’’, ‘’elles’’
autres classes ……………………………….. yawu ‘’eux’’, ‘’elles’’

Exemples :
Yandi mevutuka ‘/lui/vient de rentrer/ ‘’il est rentré’’
Bawu salaka mazono /eux/ont travaillé/hier/ ‘’ils ont travaillé hier’’
Pesa munu dimpa /donne/moi/pain/ ‘’donne-moi du pain’’
Yandi tubilaka munu yawu/lui/a dit/moi/le/ ‘’il me l’a dit’’
Nge tasumbila beto maki/toi/acheteras/nous/œufs/’’tu nous acheteras des
oeufs’’
Beto metala nge ve /nous/venons de regarder’’nous ne venons pas de
/toi/non/ te regarder’’
Baleke na yandi kesosa nge/petits frères/de/lui/ ‘’ses petits-frères te
cherchent/toi/ cherchent’’
Kento yayi, yandi kele /femme/cellec-ci/elle/est/ ‘’cette femme est une
muntu ya mbote femmr/de/bon/ bonne femme’’
25

Malala yawu mebola /oranges/elles/sont pourries/’’les oranges sont pourries’


Diboko yawu metoluka /bras/il/est cassé/ ‘’le bras est cassé’’

Remarque : 1. Une tendance de plus en plus persistante se fait jour. Qui fait des
pronoms personnels, indépendants yandi, bawu, yawu des pronoms personnels liés,
c’est-à-dire rattachés directement à la forme verbale/ Ils correspondent à ce qui est
généralement appelé pour préfixe-verbal.
Exemples :Mwana amedya pour mwana yandi medya. ‘’l’’enfant a mangé’’
Bana bamebasika pour bana bawu mebabasika.’’les enfants sont sortis’’
Milangi yamepasuka pour milangi yawu mepasuka.’’les bouteilles sont
cassées’’

2. En kikongo, on remarque aussi, insérés dans la forme verbale, les pronoms


personnels ki et di qui jouent le rôle de complément d’objet. Ce sont des pronoms
appelés infixes réfléchis.
Exemples : kukitala ‘’se regarder’’ kudibula ‘’se taper’’
kukifise ‘’se gratter’’ kudimona ‘’se voir’’

2.2. Le verbe

2.2.1. Structure
Le verbe comprend un radical qui est porteur de sens et invariable ainsi que
plusieurs autres éléments appelés affixes.
Exemples : balalaka ba – lal – aka ‘’ils ont dormi’’
mumelamba mu – me – lamb - a ‘’je viens de préparer’’

Parmi ces éléments, le préfixe- qui n’apparaît que dans quelques formes –
ou le pronom personnel se place au début du verbe et exprime la personne et le nombre.
Exemples : balalaka ba – lalaka ‘’ils ont dormi’’
nge kekwenda mbazi ‘’tu iras demain’’

L’infixe s’intercale entre l’initial ku et le radical pour désigner l’objet sur


lequel porte l’action.
Exemples : kukitala ku – ki – tala ‘’se regarder’’
kukimona ku – ki – mona ‘’se voir’’
kudifinga ku – di – finga ‘’s’injurier’
kudibula ku – di – bula ‘’se frapper’’
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Le suffixe qui se place après le radical sert à modifier le sens du verbe


originel.
Exemples : kukota ‘’entrer’’
kukotisa ‘’ku – kot – is – a ‘’faire entrer’’
kusumba ‘’acheter’’
kusumbama ‘’kusumb – am – a ‘’être acheter’’
kulonga ‘’enseigner’’
kulonguka ‘’kulong – uk – a ‘’étudier, s’appliquer’’

Le reste des éléments comme le formatif et la finale sont particulièrement


importants dans la conjugaison des verbes. Ils expriment le temps et le mode et peuvent
se présenter selon plusieurs combinaisons.
Exemples : Beto menunga ‘’ ‘’nous avons gagné’’
Mukesalaka ‘’ ‘’j’ai l’habitude de travailler’’
Yani bikanaka ‘’’’il était resté’’
Beno longukaka ‘’ ‘’vous aviez étudié’’

Remarque : Initialement, le formatif n’existe pas en kikongo. Mais, dans la langue


actuelle, on constate qu’en abrégeant les pronoms personnels mono, bawu et les
auxiliaires imene et ikele, on obtient des formes qui peuvent être interprétée come des
formatifs et qui servent ainsi à exprimer les temps et les modes.
Exemples :
munu imene nunga mumenunga :
/moi/ /terminer / gagner/ ‘’j’ai gagner’’
bawu ikele salaka/ bakesalaka :
eux/ être/ travaillé/ ‘’ils travaillent habituellement’’

2.2.2. Conjugaison
Dans la conjugaison, on peut distinguer les formes simples et les formes
complexes. Les premiers sont sans auxiliaire, les deuxième sont à auxiliaires.
Les auxiliaires de base sont ikele : ‘’être’’ et ‘’imene’’ terminer’’. Le
kikongo connaît également plusieurs autres auxiliaires qui servent à exprimer
différentes sortes de modes :
- Kuvwanda exprime l’habitude
- Kulenda exprime le potentiel
27

- Kuzola exprime l’intentionnel


- Kufwete exprime l’obligatif
- Kufwana exprime l’obligatif
- Kubanda exprime le commencement de l’action

Remarque :Dans la variante de Bandundu, pour exprimer le futur, on utilise la particule


ata/ta alors que dans la variante du Bas-Zaîre, c’est la particule ke qui est employés.
Exemples : nge/ ata/kwenda ‘’tu iras’’
/ke/

A. Les formes simples


1. Passé révolu
C’est une forme achevée du passé : elle exprime une action passé. Il y a
longtemps et souligne son caractère irréversible.
Exemples : munu salaka ‘’j’ai travaillé
nge salaka ‘’tu as travaillé
yandi salaka ‘’il a travaillé
beto salaka ‘’nous avons travaillé
beno salaka ‘’vous avez travaillé
bawu salaka ‘’ils ont travaillé

2. Impératif
C’st une forme qui donne un ordre à une personne déterminée.
Exemples : bula maboko /frapper/mains/ ‘’applaudis’’
kanga nwa /fermer/bouche/ ‘’tais-toi’’
kwiza /venir/ ‘’viens’’

3. Subjonctif
C’est une forme qui eprime le souhait, le désir/
Exemples : munu basika ‘’que je sorte ’’
nge basika ‘’que tu sortes’’
yandi basika ‘’qu’il sorte’’
beto basika ‘’que nous sortions’’
beno basika ‘’que vous sortiez’’
bawu basika ‘’qu’ils sortent’’
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B. Les formes complexes


1. Passé récent
Le passé récent est une forme qui indique une action qui vient de se
dérouler et dont le résultats peuvent être observés.
Exemples : munu metuba ‘’je viens de parler’’
nge metuba ‘’tu viens de parler’’
yandi metuba ‘’il vient de parler’’
beto metuba ‘’nous venons de parler’’
bebo metuba ‘’vous venez de parler’’
bawu metuba ‘’ils viennent de parler’’

Remarque : Cette forme tend actuellement à devenir une forme simple avec
l’abrègement de certains pronoms personnels et auxiliaires.

2. Le progressif inachevé éloigné


Il exprime une action considérée comme une habitude dans le passé ou une
action qui se produisait régulièrement.
Exemples : mono vandaka sakana ‘’je jouais’’
munu vwandaka sakana (je m’amusais)
/moi/s’asseoir/jouer/ (je m’amusais)
nge vandaka sakana ‘’tu jouais’’
yandi vandaka sakana ‘’il jouait’’
beto vandaka sakana ‘’nous jouions’’
beno vandaka sakana ‘’vous jouiez’’
bawu vandaka sakana ‘’ils jouaient’’

3. Le progressif achevé éloigné


Cette forme indique une action qui avait été en cours à un moment du passé.
Elle s’était achevé et son résultat pouvait être constaté à ce moment-là.
Exemples : munu mesalaka ‘’j’avais (déjà) travaillé’’
nge mesalaka ‘’tu avais travaillé’’
yandi mesalaka ‘’il avait travaillé’’
beto mesalaka ‘’nous avions travaillé’’
beno mesalaka ‘’vous aviez travaillé’’
bawu mesalaka ‘’ils avaient travaillé’’
29

4. Le progressif inachevé habituel


Cette forme indique une action répétée, qui a commencé dans le passé et dont
on n’envisage pas l’interruption.
Exemples : mukelambaka ‘’je prépare (habituellement)’’
nge kelambaka ‘’tu prépares (d’habitude)’’
yandi kelambaka ‘’il prépare (d’habitude)’’
beto kelambaka ‘’nous préparons (d’habitude)’’
beno kelambaka ‘’vous préparez (d’habitude)’’
bawu kelambaka ‘’ils préparent (d’habitude)’’
munu kebokilaka ‘’j’appelle (habituellement)’’
nge kebokilaka ‘’tu appelles (d’habitude)’’
yandi kebokilaka ‘’il appelle (d’habitude)’’
beto kebokilaka ‘’nous appelons (d’habitude)’’
beno kebokilaka ‘’vous appelez (d’habitude)’’
bawu kebokilaka ‘’ils appellent (d’habitude)’’
munu kekwendaka ‘’je pars d’habitude’’
nge kekwendaka ‘’tu pars d’habitude’’
yandi kekwendaka ‘’il part d’habitude’’
beto kekwendaka ‘’nous partons d’habitude’’
beno kekwendaka ‘’vous partez d’habitude’’
bawu kekwendaka ‘’ils partent d’habitude’’
yandi ketangaka ‘’il étudie habituellement’’,
(il fréquente)
5. Le progressif inachevé actuel
Cette forme indique une action en train de s’accomplir au moment de la
parole.
Exemples :
mu kena kusala : mu kesala ‘’je suis en train de traviller’’
beto kena kusonika : beto ke sonika ‘’nous sommes en train d’écrire’’
yandi kena kukina : yandi ke kina ‘’il est en train de danser’’.

Remarque : Au Bas-Zaîre, la forme ‘’mukesala’’ exprime non le progressif inachevé


actuel mais le futur (une action qu’on envisage, qu’on projette, avec une réelle intention
de l’accomplir).
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6. Le futur simple
Muke kwiza
‘’je viendrai’’
Mutakwiza
Beto keyimbila
‘’nous chanterons’’
Beto tayimbila
Yandi kezenga inti
‘’il coupera un arbre’’
Yandi tazenga inti

7. Le futur habituel
Il exprime une action d’une façon répétée dans le futur.
Exemples : mu tatekisaka mungwa ‘’je vendrai régulièrement du sel’’
yandi takwisaka ‘’il viendra régulièrement’’

Remarque : Dans la variante du Bas-Zaîre, cette forme est rendue comme suit :
mu kebanda kutekisa mungwa ‘’je commencerai à vendre du sel’’
/moi/commence/vendre/sel/
yandi kebanda kukwiza /lui/commence/venir/ ‘’il viendra
régulièrement’’

8. Le futur duratif
Cette forme exprime une action qui sera en train de se dérouler au moment où
une autre se produira.
Exemples : Na ntangu nge ata kwisa, mono ata vanda na kusala
/à/soleil/toi/viendras/moi/serai/de/travailler/
‘’quand tu viendra, je serai en train de travailler’’/

Remarque : Le temps n’est pas attesté dans la variante du Bas-Zaïre. On y recourt


toujours au futur simple et au progressif inachevé actuel. Ainsi cette phrase se dira :
Na ntangu nge kekwiza, nge kekuta munu mukena kusala
/à/soleil/toi/viendras/toi/trouveras/moi/être/travailler/
‘’quand tu viendras, tu me trouveras en train de travailler’’
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9. Le virtuel potentiel actuel


L’action est possible. L’auteur en est capable, on en a la permission.
Exemples :
Mu lenda kwenda mbazi /moi/pouvoir/ aller/ demain/ ‘’je peux partir demain’’
Nge lenda kota /toi/pouvoir/entrer/ ‘’tu as la permission d’entrer’’
Beto lenda sabuka maza na bwatu /nous/pouvoir/traverser/eau/à/pirogue/
‘’nous sommes capables de traverser la rivière par pirogue’’

10. Le virtuel potentiel éloigné


Cette forme indique que l’action était possible dans le passé.
Exemples : Mu lendaka kwenda bilumbu zole na nima
/moi/pouvais/aller/jours/deux/à/dans/
‘’je pouvais partir deux jours après’’.

Beno lendaka tina kisumbula yina


/vous/pouviez/fuir/danger/celui-là/
‘’vous pouvier éviter ce danger-là’’
(étiez capables d’éviter)

Beto lendaka sabuka maza na makulu


/nous/pouvions/traverser/eau/à/pieds/
‘’nous étions capables de traverser la rivière à pieds’’

11. Le virtuel obligatif actuel


Cette forme une action qui l’obligation de s’accomplir dans un futur proche.
Exemples :
Beto fwete kwenda kaka
/nous/devoir/partir/seulement/
‘’nous devons absolument partir’’

Beno fwete sala ngolo na kalasi


/vous/devoir/travailler/fort/à/classe/
‘’vous devez travailler dur en classe’’/
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Bafwete kuma bubu


/ils doivent/arriver/aujourd’hui/
‘’ils doivent arriver aujourd’hui’’

12. Le virtuel obligatif éloigné


Il exprime une action qui devez s’accomplir dans le passé.
Exemples :
Beto wanaka kwenda.
/nous/suffirons/partir/
‘’nous devions partir’’

Beno fwanaka sala ngolo na kalasi.


/vous/devoir/travailler/fort/à/classe/
‘’vous deviez travailler dur en classe’’
(auriez dû)

Bafwanaka kuma kilumbu yina


/ils…………………../celui-là/
Ils devaient (auriez dû) arriver ce jour-là.

13.Le virtuel obligatif habituel


Il indique une action qui doit se produire régulièrement.
Exemples : Beto fwana kwendaka na kalasi
/nous/suffir/partir/à/classe/
‘’nous avons le devoir de partir (habituellement) en classe’’

Beno fwana salaka ngolo na kulonguka.


/vous/suffir/travailler/fort/à/étudier/
‘’vous avez le devoir d’étudier (continuellement)/

Bafwana kumaka na ntangu ya mbote.


/ils suffir/arriver/à.soleil/de/bon/
‘’ils ont le devoir d’arriver (désormais) à l’heure’’
33

C. La négation
En kikongo ya leta, la négation est exprimée par la particule ve placée
généralement à la fin de la phrase. Elle porte ainsi sur le sens de cette dernière.
Lorsqu’elle est placée immédiatement après le verbe, elle marque l’insistance et nie
particulièrement le verbe.
Exemples : Beto kekwendaka na kalasi ve.
/nous/irons/à/classe/pas/
‘’nous n’irons pas à l’école’’.

Beto kekwenda ve na kalasi.


/nous/irons/pas/à/école/
‘’nous n’irons pas à l’école’’

Nge fwanaka kuma kilumbu yin ave.


/toi/devais/arriver/jour/celui-l)/pas/
‘’tu n’aurais pas dû arriver ce jour-là’’/

Nge fwanaka ve kukuma kilumbu yina.


/toi/devais/pas/arriver/jour/celui-là/
‘’tu n’aurais pas dû arriver ce jour-là’’/

2.3. Les invariables


Ce sont les mots de la langue qui sont figés, c’est-à-dire qui ne prennent
pas d’accord et qui peuvent remplir diverses fonctions dans une phrase : modifier le
sens d’un autre mot, servir de complément circonstanciel ou verbe, relier deux mots ou
deux phrases, introduire une interrogation, une exclamation, etc.

2.3.1. Prépositions et locutions prépositives


na = dans, à, avec, sur, chez, vers , envers, de, par, selon, pour.
ti = avec
pene-pene na = près de, à côté de, contre
sambu na (samuna) = pour, à cause de, graâce à, à l’égard de, au profit
de, dans l’intention de, concernant.
sika mosi na = ensemble, avec, au même endroit que
na sika ya = chez, à la maison de.
34

na zulu ya = sur, au-dessus de


na nsi ya = en dessous de, sous
na nzila ya = sur la route de, vers
na nima ya = après, derrière
na kati-kati ya = au milieu de.

2.3.2. Conjonctions et locutions conjonctives


a. Coordination
ti = et
ye = et, avec
mpe = (mpi) = en plus, et, en outre, aussi
na = et
go (to) = ou, ou bien
keti = ou, ou bien
kansi (kasi) = mais, cependant, néanmois
ata = ou bien
bonso = comme
neti = comme
Exemples : kutanga ti kusunika ‘’lire et écrire’’
kusakana go kudila ‘’jouer ou pleurer’’
bubu ve kansi mbasi
/aujourd’hui/pas/mais/demain/ ‘’pas aujourd’hui, mais demain’’

ata nge ata bawu lende kwenda


/ou/toi/ou/eux/pouvoir/partir/
‘’ou toi, ou eux pouvez partir’’.

b. Subordination
bonso = comme
neti = comme
kana = si
sambu (samu) na = pour que, parce que, afin que
na ntangu =quand, lorsque, pendant que
tii kuna = jusqu’à ce que
sika = où
35

nde =que
na lweka ya = à côté de
na ndambu ya = à côté de
na ngonda ya =hors de
na ntwala ya = devant, avant de
na nsongi ya =au sommet de
na nsuka ya = à la fin de, au bout de
na ntangu ya = pendant
na luyantiku ya = au début de
na ntonono ya = au début de
mpila mosi na = comme
Exemples : mukanda yayi bawu metinda yawu na nge
/lettre/celle-ci/eux/envoient/elle/à/toi/
‘’cette lettre est à toi’’

bawu kusalaka ti nsengo


/elles/travaillent/avec/houe/
‘’elles travaillent avec la houe’’

tula dilonga yayi na zulu ya mesa


/mettre/assiette/celle-ci/à/ciel/de/table/
‘’mets cette assiette sur la table’’

baleke yina kevanda na lweka ya nzo na beto


/petits/ceux-là/restent/à côté de/maison/de/nous/
‘’ces petits habitent à côté de chez nous’’

Exemples :
na ntangu nge kwendaka kuna, nge monaka kima ve
/à/temps/toi/allé/là/toi/vu/choses/pas/
‘’quand tu e allé là-bas, tu n’as rien vu’’

kana mvula tanoka ve, munu takwisa


/si/pluie/tombera/pas/moi/viendrai/
‘’s’il ne pleut pas, je iendrai’’
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neti nge mefwema, kwenda nge


/comme/toi/es fâché/va/toi/
‘’comme tu es fâche, va-t-en’’

beno vingila munu tii kuna mukevutuka.


/vous/attendre/moi/jusqu’à ce que/moi/rentrer/
‘’attendez-moi jusqu’à ce que je vienne’’

2.3.3. Adverbes et locutions adverbiales


a. de temps
bubu ‘’aujourd’hui’’
bubu yayi ‘’aujourd’hui même’’
kaka bubu ‘’aujourd’hui même’’
na mene-mene ‘’le matin’’
na mene-mene yonso ‘’tôt le matin, à l’aube’’
na suka ‘’le matin’’
na suka-suka ‘’très tôt le matin’’
na nsusu ya ntete ‘’au premier chant du coq’’
na nsusu ya zole ‘’au deuxième chant du coq’’
sesepi ‘’maintenant’’
kaka sesepi ‘’maintenant même’’
mbala mosi ‘’une fois’’
sesepi yayi ‘’l’instant même’’
ntangu yayi ‘’maintenant’’
mazono ‘’hier’’
mbasi ‘’demain’’
mbasi-mbasi ‘’après-demain’’
na nkokila ‘’le soir’’
na mpimpa ‘’la nuit’’
ntete ‘’d’abord’’
ntete-ntete ‘’tout d’abord’’
na ntama ‘’il y a longtemps, autrefois’’
ntama-ntama ‘’il y a très longtemps’’
ntama ve ‘’il n’y a pas longtemps’’
37

na nima ‘’après, ensuite’’


mvimba ‘’pour toujours’’
na nsuka ‘’finalement’’
na ntwala ‘’avant, auparavant’’
na bilumbu yayi ‘’ces jours-ci’’
kimakulu ‘’pour toujours’’
tuka ntama ‘’depuis longtemps, depuis’’
tuka luyantiku ‘’depuis le commencement’’

Exemples : na ntama ntomobilu vandaka ve


/à/temps/véhicules/étaient/pas/
‘’jadis, il n’y avait pas d’automobiles’’

nge tavutuka bubu go mbasi.


/toi/rentreras/aujourd’hui/ou/demain/
‘’tu rentres aujourd’hui ou demain’’

beto kutana na nkokila.


/nous/revoir/soir/
‘’revoyons-nous le soir’’

b. de lieu
na zulu ‘’en haut’’
na zulu-zulu ‘’très haut’’
na nsi ‘’en bas’’
na nsi-nsi ‘’très bas’’
awa ‘’ici’’
kuna ‘’là-bas, là’’
kwaku ‘’ici’’
na nima ‘’derrière’’
na ntwala ‘’devant’’
na ntoto ‘’par terre’’
pene-pene ‘’près de’’
ntama ‘’très loin’’
na kati ‘’à l’intérieur, au milieu’’
38

na nganda ‘’dehors, à l’extérieur’’


ndambu yonso ‘’partout’’
konso kifulu ‘’partout’’
wapi ‘’où’’

Exemples : Yaya kelutaka awa mingi


/grand frère/passe/ici/beaucoup/
‘’le grand frère passe souvent par ici’’

Tata mevwanda kuna pene-pene na mama


/père/est assis/là/près de/à/mère/
‘’le père est là assis, près de la mère’’

Yandi ke na kati ya nzo


/lui/est/à l’intérieur/de/maison/
‘’il est dans la maison’’

c. De manière
na luzolo exprès, volontiers
na makasi avec violence
na ngolo avec force, fortement
na mpasi difficilement
ne kyese ve malheureusement
na mayele intelligemment
na buzoba bêtement
na maboko manuellement
na makulu à pieds
na mbote yonso très bien
mbi mal
ngolo durement, fortement
ngolo-ngolo très durement
mpila mosi de la même façon
mpila yayi ainsi, de cette façon-ci
kiteso mosi de même façon, comme
mpila ina ainsi
39

nzila mosi ensemble


nswalu vite
nswalu-nswalu très vite
ntinu vite
ntinu-ntinu très vite
malembe lentement, doucement
malembe-malembe très lentement, très doucement
mpamba en vain, pour rien
na kimvuka ensemble
na luzitu poliment
na kuzaba exprès

Exemples : nguba kemenaka nswalu


/arachides/grandissent/vite/
‘’les arachides grandissent vite’’

beto kevutuka na makulu


/nous/rentrerons/à/pieds/
‘’nous rentrerons à pieds’’

tambula malembe
‘’marche lentement’’

d. De quantité
ndambu un peu
mingi beaucoup
fyoti un peu.

Exemples : nata madya mingi


/apporte/nourriture/beaucoup/
‘’apporte beaucoup de nourriture’’

bana ke mbote fyoti


/enfants/sont/bon/un peu/
‘’les enfants se portent un peu bien’’
40

e. De doute
nanga
ngatu peut-être
mbala ya nkaka
Exemples : nge ke kwenda ? Ngatu
/toi/partir/peut-être/
‘’tu vas partir ? peut-être’’

f. D’opinion (affirmation & négation


ve ‘’pas’’
inga ‘’oui’’
nkatu ‘’rien’’
ntete ve ‘’pas encore’’
dyaka ‘’encore’’
ata ‘’même pas’’

Exemples : keti nge medya ? inga


/ou/toi/a mangé//oui/
‘’est-ce que tu as mangé ? oui.’’

bawu mekwendaka na bwala ? ntete ve


/eux/sont partis/à/village/encore/pas/
‘’Sont-ils partis au village ? pas encore’’

2.3.4. Onomatopées
kokoko ! pour frapper à la porte
poo !
pwa ! marque l’éclatement
da !da ! indique le bruit des gouttes qui tombent
buum indique un bruit assourdissant
pyololo sifflet
41

2.3.5. Exclamatifs
aaa ! désapprobation
héé ! interpellation
aa ! étonnement, surprise
katuka répugnance
kyadye regret
ayi répugnance
eee ! moquerie
uuu ! douleur
tsyélléka ! doute
tala ! surprise.
42

CHAPITRE III : FORMATION DES MOTS

3.1. Dérivation
La dérivation est le processus par lequel on forme un mot à partir d’un
autre mot. Elle se fait principalement à partir des verbes et des noms. Ainsi, en ajoutant
certains éléments à un verbe ou à un nom, on obtient un autre verbe ou un autre nom de
sens différent.

3.1.1. Dérivation nominale


Plusieurs substantifs peuvent être obtenus soit à partir d’autres noms ou
adjectifs, soit à partir des verbes.

1. Nom dérivé d’autres noms


Il s’agit essentiellement de la formation des noms à partir d’autres noms
par le remplacement du préfixe par un autre préfixe ou par l’adjonction d’un autre
préfixe initial du nom.

Le nom ainsi obtenu exprime les nuances de : diminutif et abstrait.

a. Formation du diminutif : ka – çmwa) ou fi-


Selon l’aire d’usage, ces préfixes s’ajoutent au préfixe du nom pour donner à
celui-ci un sens appréciatif ou dépréciatif selon l’intention du locuteur et le contexte.
Exemples : yandi kele na finkento ya kitoko
/lui/est/à/petite femme/de/beau/
‘’il a une jolie petite femme’’ ‘’(sens appréciatif)’’

Kamwa muntu yina fingaka mono


/petit homme/celui-la/a injurié/moi/
‘’cet individu-là m’a injurié’’ ‘’(sens dépréciatif)’’

En kikongo, la formation du diminutif s’accompagne parfois d’un


redoublement du thème nominal. Dans ce cas, le sens est souvent dépréciatif.
Exemples. fimwana-mwana ‘’un gosse de rien du tout’’
kanzonzo ‘’une maisonnette de rien du tout’’
fimbelembele ‘’un tout petit couteau’’
43

kakitikiti ‘’une toute petite chaise’’

b. Formation des nom abstraits


Préfixes : classes bu ou ki.
On obtient des noms désignant des réalités abstaites à partir des noms ou
des adjectifs auxquels on ajoute le préfixe bu ou ki.
Exemples : muntu ‘’personne humaine’’ bumuntu ‘’personnalité
nunu ‘’vieux’’ bununu ‘’vieillesse’’
ndoki ‘’sorcier’’ kindoki ‘’sorcellerie’’
ndumba ‘’jeune fille’’ kindumba ‘’prostitution’’
mfumu ‘’chef’’ kimfumu ‘’chefferie, pouvoir’’
zoba ‘’imbécile’’ buzoba ‘’imbécilité’’
molo ‘’paresseur’’ bumolo ‘’paresse’’
ndombe ‘’noir’’ kindombe ‘’le fait d’être noir’’

2. Noms dérivés de verbes


Plusieurs substantifs peuvent être obtenus à partir des verbes. L’opération
consiste à l’adjonction au radical verbal d’un préfixe précis de classe et d’une voyelle
finale déterminé.
Grâce à ce type de dérivation, on peut obtenir des substantifs exprimant plusieurs
nuances : l’agent d’une action, le résultat d’une action, la manière de faire, les
instruments, les mots abstraits, l’état, la raison d’une action. etc…

1. L’agent : préfixes mu-/ba- et voyelle i


kuteka ‘’vendre’’ muteki/bateki ‘’vendeur(s)’’
kulonga ‘’enseigner’’ longi/balongi ‘’enseignant(s)’’

Certains noms d’agent sont formés en classes mu-/mi- :


kukita ‘’faire du commerce’’ mukiti/mikiti ‘’commerçant(s)
kuyiba ‘’voler’’ muyibi/miyibi ‘’voleur(s)
2. L’action : préfixes n-, m- et voyelle -a
kulola ‘’punir’’ ndola ‘’punition’’
kuyambila ‘’causer’’ ngyambila ‘’causerie’’
kutendula ‘’expliquer’’ ntendula ‘’explication’’.
3. Résultat de l’action : préfixe di/ma et voyelle -a
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préfixe ki/bi et voyelle -o ou –u


préfixe n et voyelle –o
kukwela ‘’se marier’’ makwela ‘’mariage’’
kulonga ‘’enseigner’’ dilongi/malongi ‘’leçon(s)’’
kufinga ‘’injurier’’ mafinga ‘’injures’’
kusonika ‘’écrire’’ kisono/bisono ‘’lettre(s)’’
kugoga ‘’parler’’ ngogo ‘’mot, parole’’
kusala ‘’travailler’’ kisalu/bisalu ‘’travail, travaux’’.

4. Objet et instrument : préfixes ki/bi et voyelle -u ou –o


kusala ‘’travailler’’ kisadilu ‘’ustensile’’
bisadilu ‘’ustensiles’’
kukomba ‘’balayer’’ kikombo/bikombo ‘’balai(s)’’
kunwana ‘’se battre’’ kinwaninu ‘’arme’’
binwaninu ‘’armes’’
5. Manière de faire et façon d’être :
préfixes ki-/bi- et voyelle -u
préfixes n- et voyelle -u ou -o
kukala ‘’être’’ kikalulu/bikalulu ‘’caractère(s)’’
nkalulu ‘’comportement’’
kukwenda ‘’partir’’ nkwendolo ‘’manière de partir’’
kudyata ‘’marcher’’ ndyatilu ‘’façon de marcher,démarche’’
kuzenga ‘’tracher’’ nzengelo ‘‘verdict’’
6. Noms abstraits : préfixe lu- et voyelle -u ou –o
préfixe ki- et voyelle -a
préfixe ma- et voyelle –o
kutonda ‘’aimer’’ lutondo ‘’amour, affection’’
kuzitisa ‘’respecter’’ luzitu ‘’respect’’
kuvuna ‘’mentir’’ luvunu ‘’mensonge’’
kuvwama ‘’s’enrichir’’ kivwama ‘’richesse’’
kutonda ‘’remercier’’ matondo ‘’remerciements, cadeaux’’

3.1.2. Dérivation verbale


La dérivation verbale est le processus par lequel on forme un verbe à
partir d’un autre verbe ou à partir d’un adjectif.
45

1. Verbes dérivés d’autres verbes


La formation de nouveaux verbes se fait essentiellement par l’adjonction au
radical verbal d’un suffixe.
Il existe plusieurs sortes de suffixes et chacun ajoute au verbe initial un sens ou
une nuance supplémentaire :
1)-Le suffixe –il- (in-) appelé ‘’applicatif’’ indique que l’action exprimée par le
verbe se fait pour quelqu’un, en sa faveur, en son détriment ou à sa place. Il indique
également l’instrument ou le lieu qui sert à l’action. Dans ce cas, le nom de l’instrument
ou de lieu est toujours présent dans l’énoncé.
Exemples :
kutanga « lire » kutangila « lire pour quelqu’un »
kutuba « parler » kutubila « parler à la place de »
kuzenga « couper » kuzengila « couper à la place de »
kulamba « préparer » kulambila « préparer pour quelqu’un »
kunwana « se battre » kunwanina « défendre quelqu’un, se ruer sur »

N.B. Sans l’applicatif –il-, on a un énoncé qui n’est pas logique dans la langue :
dilonga ya kudya dilonga ya kudila
/assiette/de/manger/ /assiette/de/manger à la place de …/
« assiette à manger » « l’assiette dans laquelle on mange »

dikopo ya kunwa dikopo ya kunwina


/verre/de/boire/ /verre/de/boire à la place de…/
« verre à boire » « verre dans lequel on boit ».

2)- Le suffixe -is- appelé « causatif » indique qu’on fait faire l’action, qu’on aide à faire
l’action, qu’on permet ou qu’on occasionne l’action exprimée par le verbe.
Exemples :
kusala « travailler » kusadisa « aider »
kulala « dormir » kuladisa « endormir »
kuluta « passer » kulutisa « faire passer »
kukanga « fermer » kukangisa « faire arrêter »
kutuba « parler » kutubisa « faire parler ».
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3)- Le suffixe -am- appelé « passif » indique que le sujet subit l’action exprimée par le
verbe.
Exemples :
kusala « faire » kusalama « être fait »
kuzola « aimer » kuzolama « être aimé »
kukanga « fermer » kukangama « être fermé »
kusumba « acheter » kusumbama « être acheté ».

4)- Le suffixe -an- appelé « réciprocatif » indique que l’action qui se déroule entre deux
êtres ou deux choses de telle manière que l’un agit sur l’autre et inversement ; il
exprime également une action sensible et répétée.
Exemples :
kusimba « tenir » kusimbana « se tenir mutuellement »
kufinga « injurier » kufingana « s’injurier mutuellement »
kutala « regarder » kutalana « se regarder mutuellement »,
« avoir l’habitude de regarder »
kumona « voir » kumonana « se voir mutuellement »,
« avoir l’habitude de voir ».
5)- Le suffixe réversif
Le verbe obtenu à partir de ce verbe indique une action inverse à celle du verbe simple.
En kikongo, on distingue deux sortes de suffixes réversifs :
a- -ul- appelé suffixe « réversif actif ». les verbes formés grâce à lui sont transitifs,
c’est-à-dire nécessitant la présence d’un complément d’objet direct.
Exemples :
kukanga « fermer » kukangula « ouvrir »
kulola « punir » kulolula « pardonner »
kutula « poser sur un endroit » kutulula « faire descendre »

b- -uk- appelé suffixe « réversif passif ». Les verbes formés grâce à ce suffixe sont
intransitifs, c’est-à-dire ils indiquent un état ou une disposition à subir une action
contraire exprimée par le verbe simple.
Exemples :
kukanga « fermer » kukangula « ouvrir » kukanguka « être ouvert »
kulola « punir » kulolula « pardonner » kuloluka « être descendu »
kutula « poser sur un endroit » kutulula « faire descendre »
47

kutuluka « être descendu ».


6)- Le suffixe -ik- appelé « l’impositif » indique qu’on impose sur une être ou un objet
l’action exprimée par le verbe simple. Il peut aussi avoir le sens d’un neutratif. Dans ce
cas, il indique un état ou une disposition à subir l’action.
Exemples :
kubotama « être baptisé » kubotika « baptiser »
(appliquer le baptême sur quelqu’un)
kumona « voir » kumonika « être vu, apparaître ».

Remarque :
De plus en plus, en kikongo, il y a des verbes qui contiennent les suffixes -ik- et -uk-
mais ces derniers ont perdu leur nuance impositive et réversive passive.
Exemples :
kusonika « écrire »
kuyanika « étaler »
kufutumuka « ressusciter ».

7)- Le suffixe -ulul- appelé « itératif » indique que l’action exprimée par le verbe simple
est faite à plusieurs reprises. Il indique également un prolongement, une insistance de
l’action.
Exemples :
kukanga « fermer » kukangulula « refermer »
kutanga « lire » kutangulula « relire »
kusala « faire » kusalulula « refaire ».

2. Verbes dérivés des adjectifs


A partir des thèmes adjectivaux, on peut obtenir des verbes.
Exemples :
fyoti « petit » kufyotuna « rendre petit ».

3. Verbes formés par le redoublement du thème verbal


On peut obtenir aussi des verbes nouveaux en redoublant le thème verbal ; on exprime
dans ce cas, une action intensive, répétée avec une nuance péjorative (laction est
présentée comme désordonnée).
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Exemples :
kutuba « parler » kutubatuba « parler sans contrôle »
kutala « regarder » kutalatala « regarder partout »
kusala « faire » kusalasala « bricoler »
kudila « pleurer » kudiladila « pleurer en désordre ».

Remarque : Deux suffixes peuvent se suivre et s’ajouter à un radical. Chaque suffixe


entrant dans cette combinaison garde son sens initial. La combinaison des suffixes la
plus courante en kikongo est : -is-il-.
Exemples : kutanga ‘’lire’’ kutangisila ‘’faire lire pour’’
kudyata ‘’marcher’’ kudyatisila ‘’faire marcher pour’’
kusala ‘’faire’’ kusadisila ‘’faire faire pour’’

3.2. Composition
Des mots nouveaux sont formés dans la langue en joignant deux ou
plusieurs mots ensemble (noms, verbes, adjectifs…)

1. Particule + nom
Les noms formés de cette manière contiennent un élément invariable
qui n’a pas de signification en dehors de la composition. Il peut se joindre à des
différents noms pour former les différents noms composés. En kikongo, la liste est très
limitée.
Exemples : nkwa-dyambu /propriétaire/affaire/ ‘’inculpé, auteur de l’affaire’’
nkwa-nzo /propriétaire/maison/ ‘’bailleur’’
nkwa-bwala /propriétaire/village/ ‘’fondateur du village’’
ngwa-nkazi /mère/oncle/ ‘’oncle maternel’’
ngwashi /mère/oncle/ ‘’oncle maternel’’

2. Nom+nom
Cl. Mu- nganga-nzambi /guérisseur/Dieu/ ‘’prêtre’’
tata-nkento /père/femme/ ‘’tante paternelle’’
mwana-nkento /enfant/femme/ ‘’fille’’
mwana-bakala /enfant/homme/ ‘’garçon’’
nganga-nkisi /guérisseur/médicaments/ ‘’féticheur’’
mwana-nkazi /enfant/oncle/ ‘’neveu’’
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Cl. N- nzo-nzambi /maison/Dieu/ ‘’Eglise’’


nzo-kodi /maison/rotin/ ‘’prison’’
nzo-nkanda /maison/livre/ ‘’école’’
mpuku-nuni /rat/oiseau/ ‘’chauve-souris’’
ngo-zulu /léopard/ciel/ ‘’aigle’’

3. Verbe+nom
Bula matadi /casser/pierre/ ‘’administrateur colonial’’
kifwa tiya /éteindre/feu/ ‘’poisson salé qui contient
trop de graisse’’
3.3. Emprunt
Il existe dans la langue plusieurs mots qui ont été empruntés à
d’autres langues pour enrichir son vocabulaire, anglais, français, portugais, lingala…
Exemples : bulanketi ‘’de l’anglais : blanket’’
ladyo ‘’ du français : radio’’
potofe ‘’du français : porte-feuille’’
felo ‘’du français : fer’’
sukadi ‘’du français : sucre’’
mikolobe ‘’du français : microbe’’
dibanga ‘’du lingala : libanga’’
kulemba ‘’du lingala : kolemba’’
kubanda ‘’du lingala : kobanda’’
mesa ‘’du portugais : mesa’’
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CHAPITRE IV : LA PHRASE

La phrase est la plus grande unité de l’analyse grammaticale. Elle


contient généralement un verbe, un sujet et des compléments. Le sujet ou le
complément dans une phrase peuvent se présenter sous un seul ou plusieurs mots ;
lorsqu’ils se présentent sous plusieurs mots, il s’établit plusieurs formes de relations qui
ont une grande importance dans la phrase.

4.1. Structure des constituants


La phrase est constituée d’un groupe sujet, d’un verbe et d’un groupe
complément. Généralement, ces constituants de la phrase se présentent dans l’ordre
suivant : sujet, verbe, complément. Dans certains usages cependant, cet ordre peut être
modifié.

4.1.1. Groupe sujet


Le sujet d’une phrase peut être constitué de plusieurs éléments
entrant dans des relations suivantes :
a. Déterminé + déterminants
Le déterminé est un élément à propos duquel on parle et peut être :
- nom
- pronom
- phrase.
Le déterminant est l’élément qui sert à désigner, à décrire ou à spécifier
l’élément à propos duquel on parle. Il peut être :
- un démonstratif
- un indéfini
- un numéral
- un interrogatif
Exemples : bantu yayi mekwenda na zoni
/hommes/ces/sont partis/à/zone/
‘’ces hommes sont partis pour la zone’’

bantu yonso mekwenda


/hommes/tout/sont partis/
‘’tout le monde est parti’’.
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b. Déterminé + déterminatif + déterminant


Exemples : mwana ya Kikusa ke kudya nguba
/enfant de Kikusa/est/mange/arachides/
‘’l’enfant de Kikusa mange des arachides’’

nkento ya Mampasi-Mani mekwenda na zandu


/femme/de/Mampasi-Mani/est partie/à/marché/
‘’la femme de Mampasi-Mani est allée au marché’’

diboko na yandi ketatika


/bras/à/lui/est/mordu/
‘’le bras lui fait mal’’

Remarque : La relation à l’intérieur du groupe sujet peut être plus complexe


encore car au déterminé comme au déterminant peuvent toujours s’ajouter
d’autres éléments de détermination ;
Exemples : Mwana ya fyoti ya Luvangadio metoluka diboko
/enfant/de/petit/de/Luvangadio/a cassé/bras/
‘’le petit enfant de Luvangadio s’est cassé le bras’’

Baleke yin aya mfumu na beno fingaka beto


/petits/ceux-là/de/chef/de/chef/de/vous/injuriaient/nous/
‘’ces petits-là du chef nous ont injurié’’

Malafu ya tiya y ange ya bubu kele mbote ve


/vin/de/feu/de/toi/de/aujourd’hui/est/bon/non/
‘’ta boisson alcoolisée d’aujourd’hui n’est pas bonne’’

c. Relation de coordination
Exemples : mama ti mwana mekwiza
/mère/et/enfant/sont venus/
‘’l’enfant est la mère sont venus’’

tata ti mpangi na beto mekwenda


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/père/et/frère/de/nous/sont partis/
‘’le père et notre frère sont partis’’

ngwakazi ye mwana na yandi mevutuka


/mère/oncle/et/enfant/de/lui/sont rentrés/
‘’l’oncle maternel et son enfant sont rentrés’’

Remarque : ti fonctionne tantôt comme un élément de coordination, tantôt comme un


élément introduisant un complément d’instrument.
Exemples : tata ti leke na yandi mekwenda
/père/et/petit/de/lui/sont partis/
‘’le père et son petit frère sont partis’’

zenga nti yayi ti kitansi


/couper/arbre/ceci/et/machette/
‘’coupe cet arbre avec une machette’’

Notons également la présence de mpi (mpe) qui fonctionne


comme un élément de coordination dans l’énoncé.
Exemples : yandi kwendaka bubu…
/lui/est parti/aujourd’hui/moi/aussi/
‘’il est parti aujourd’hui, moi aussi’’

d. Relation de prépositif qui introduit un conditionnel


Exemples : ata nge, ata mono
/on/toi/ou/moi/
‘’ou c’est toi ou c’est moi’’

keti nge, keti yandi


/ou/toi/ou/lui/
‘ou c’est toi ou c’est lui’’

e. Relation d’appositif
Le déterminé peut être un nom ou un pronom et le déterminant qui est
toujours un nom, est toujours apposé.
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Exemples : mbanza Kikwit


/ville/Kikwit/
‘’la ville de Kikwit’’

ngo, mfumu ya mfinda mekwenda


/léopard, chef de/forêt/est parti/
‘’le léopard, chef de la forêt est parti’’

munu, ntotila na beno, mekwiza


/moi/roi/de/vous/est venu/
‘’moi, votre roi, je suis venu’’

beto, bampuku, kemona mpasi


/nous/pauvres/voir/souffrance/
‘’nous, les pauvres, nous souffrons (beaucoup)’’

f. Relation à forme relative


Elle est une relation au sein du groupe sujet où le déterminant est
une forme verbale relative, suivie parfois d’un complément. En kikongo, elle utilise
deux éléments qui sont facultatifs :
- le démonstratif ‘’yina’’
- l’élément connectival ‘’ya’’
Exemples :
muntu yina beto monaka mazono
/homme/celui-là/nous/avons vu hier/
‘’cet homme que nous avons vu hier’’

baleke ya bawu bulaka na mpimpa


/petits/de/eux/ont frappé/à/nuit/
‘’les petits qu’ils ont frappés la nuit’’

minsambu beto sumbaka kilumbu yina


/poisons salés/nous/avons acheté/jour/celui-là/
‘’les poissons salés que nous avons achetés ce jour-là’’
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g. Apostrophe
L’apostrophe est une relation qui désigne la personne qu’on
interpelle.
Exemples : mpangi na beto, kwiza
/frère/de/nous/viens/
‘’toi, notre frère, viens’’

ee muyibi, katuka
/ee voleur/va-t-en/
‘’toi, voleur, va-t-en’’

Ntemo, kwisa dya


/Ntemo,/viens/manger/
‘’Ntemo, viens manger’’

4.1.2. Groupe complément


Tous les types des relations que nous venons d’analyser dans le groupe
sujet peuvent aussi intervenir dans le groupe des compléments. Mais ce groupe
comprend en outre des relations qui lui sont spécifiques et qui sont réalisés grâce à des
prépositions le lieu, le temps, l’accompagnement, l’instrument et le moyen, la cause et
le but, la privation…

- lieu : na, na zulu, ya, na kati ya, etc.


Exemples : muyibi mekota na boloko
/voleur/est entré/à/prison/
‘’le voleur est en prison’’

dilonga kele na zulu ya mesa


/assiette/est/à/ciel/de/table/
‘’l’assiette est sur la table’’

vutula dikopo na kati ya wolomani


/remets/verre/à/intérieur/de/armoire/
‘’remets le verre dans l’armoire’’
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beto yonso kwenda na mbanza Matadi


/nous/tous/irons/à/ville/Matadi/
‘’Nous irons tous à Matadi’’

- temps : na, banda, katuka


Exemples : sambilaka na ntangu ya kulala
/prier d’habitude/à/heure/de/dormir/
‘’prie toujours avant de dormir’’

beto kutanaka na nkokila


/nous/rencontré/à/soir/
‘’nous nous sommes rencontrés le soir’’

bazombi kezolaka kuzomba na mpimpa


/chasseurs/aimer/chasser/à/nuit/
‘’les chasseurs aiment chasser la nuit’’

- accompagnement et privation : na, nkatu, ti


Exemples : yandi kwendaka na bilele
/lui/partir/à/habits/
‘’il est parti avec les habits’’

nzo na beto ke nkatu kitoko


/maison/à/nous/est/rien/beauté/
‘’notre maison n’est pas belle’’

-moyen : na
Exemples : beno bulaka munu na fimbu
/vous/frapper/moi/à/fouet/
‘’vous m’avez frappé au moyen de fouet’’

bamfumu mesabuka masa na bwatu


/chefs/traverser/eau/à/pirogue/
‘’les chefs ont traversé la rivière par pirogue’’
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-cause et but : sambu na (samu na)


Exemples : yandi mekwiza sambu ya kuyambula munu
/lui/arriver/parce que/à/laisser/moi/
‘’il est venu me laisser’’

leke na munu mebikana samu na bana


/petit/à/moi/rester/parce que/à/enfants/
’’mon petit-frère est rester à cause des enfants’’

-comparaison : bonso, neti, mpila mosi na…


Exemples : tala ntu na yandi bonso mpuu-nuni
/regarder/tête/à/lui/comme/rat/oiseau/
‘’regarde sa tête comme celle dechauve-souris’’

tambula neti munu


/marcher/comme/moi/
‘’marche comme moi’’

muntu yayi ke nene bonso tata na munu


/homme/celui-ci/est/gros/comme/père/à/moi/
‘’cet homme-ci est aussi gros que mon père’’e

- manière : na
Exemples : vutuka na nswalu yonso
/rentrer/à/vitesse/toute/
‘’rentre immédiatement’’

kwisa na malembe yonso


/venir/à/lent/tout/
‘’viens doucement (lentement)

- agent : na
Exemples : babulaka yandi na leke na yandi
/frapper/lui/à/petit/à/lui/
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‘’il a été frappé par son petit-frère’’

mwanayayi bavukisaka yandi na munu


/enfant/celui-ci/rassembler/lui/à/moi/
‘’cet enfant-ci a été mis dans un même groupe que moi’’

4.2. Types de phrases


D’après leur fonction, on distingue plusieurs types de phrases dont les
principaux sont :
- phrase énonciative
- phrase interrogative
- phrase impérative
- phrase exclamative

4.2.1. Phrase énonciative


La phrase énonciative est celle qui présente un fait sans l’affecter d’une
nuance particulière (exclamative, injonctive, optative, etc. Elle peut être affirmative ou
négative et elle se termine toujours par une intonation descendante.
Exemples : beto kwendaka na zandu
/nous/sommes allés/à/marché/
‘’nous sommes allés au marché’’

yandi tadya ve
/lui/mangera/non/
‘’il ne mangera pas’’

leke yayi babulaka yandi na mwana-nkento


/petit/celui-ci/ont frappé/lui/à/enfant/femme/
‘’ce petit-ci a été frappé par une fillette’’

4.2.2. Phrase interrogative


La phrase interrogative est celle qui, par la forme ou l’intonation qu’on lui
donne, exprime l’ignorance et demande à être complétée. Une phrase interrogative peut
être obtenue par l’usage soit d’un interrogatif, soit d’une intonation montante. Elle peut
être affirmative ou négative.
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Exemples : nani muntu kwendaka na zandu ?


/qui/homme/est allé/à/marché/
‘’qui est allé au marché ?’’

yandi mevutuka ve ?
/lui/est/rentré/non/
‘’n’est-il pas rentré ?’’

4.2.3. Phrase impérative


La phrase impérative est celle qui exprime un ordre ou une défense.
Exemples : ordre : -vutuka ‘’rentre’’
-kwisa ‘’viens’’
kota na nzo
/entre/à/maison/
‘’entre dans la maison’’
défense : kuvutuka ve
/rentrer/non/
‘’ne rentre pas’’

beno basika ve
/vous/sorter/non/
‘’ne sortez pas’’

beto kota na nzo ve


/nous/entrons/à/maison/non/
‘’n’entrons pas dans la maison’’

4.2.4. Phrase exclamative


La phrase exclamative est celle qui exprime une émotion vive, un
étonnement ou un jugement affectif. Elle est surtout caractérisée par l’emploi des
interjections et/ou d’une intonation expressive particulière. Dans l’écriture, la phrase
exclamative se termine par un point d’exclamation. ( ! )
Exemples : Ah ! luzingu ‘’Ah ! la vie’’
He !nge mekwisa ‘’eh :tu es arrivé’’
Nge kedya ve ! /toi/manges/non/ ‘’tu ne manges pas’’
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Tala lulendo na yandi /regarde/orgueil/de/lui/


‘’voilà son orgueil’’ (comme il est orgueilleux)

Yayi madya mbote ! /ceci/nourriture/bien/


‘’quelle délicieuse nourriture !

Remarque : Toute phrase peut devenir emphatique lorsque, pour exprimer l’insistance,
un de ses constituants est mis en relief. En kikongo, l’emphase est exprimée par les
éléments suivants :
- 1. les éléments : nde, ko, si
- 2. le substitutif placé après le mot auquel il se rapporte ou en rapport avec le sujet de
la phrase.
Exemples : yandi nde mefwema
/lui/que/se fâcher/
‘’c’est lui qui s’est fâché’’

tuba ko !
‘’parle donc’’

Nsemba yandi muntu fundaka beto


/Nsemba/lui/homme/accuser/nous/
‘’c’est Nsemba qui nous a accusés’’.

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