DM_DISSERTATION_MANON_LESCAUT_OU_COMMENTAIRE_MONTECRISTO (1)

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DM de français n°2 : entrainement EAF

Objet d’étude : Le roman et le récit du Moyen-


Age au XXI° siècle

 Vous traiterez soit le sujet de dissertation soit le sujet de commentaire.

 Sujet sur Manon Lescaut, Abbé Prévost (1731) – Parcours « Personnages, plaisirs du
romanesque »

Montesquieu écrit au sujet de Manon Lescaut : « Je ne suis pas étonné que ce roman,
dont le héros est un fripon et l’héroïne une catin […] plaise, parce que toutes les actions du
héros, le chevalier des Grieux, ont pour motif l’amour qui est toujours un motif noble, quoique la
conduite soit basse. Manon aime aussi, ce qui lui fait pardonner le reste de son caractère. »

Doit-on penser, avec Montesquieu que les sentiments nobles des personnages du roman
de Prévost les réhabilitent aux yeux du lecteur ?

Vous répondrez à cette question dans un développement organisé en vous appuyant sur votre
lecture du recueil, sur les textes que vous avez étudiés dans le cadre du parcours associé et sur
votre culture personnelle.

 Commentaire : Extrait du chapitre XX – Le Comte de Montecristo – A. DUMAS (1846)

Le jeune Edmond Dantès a été injustement emprisonné au château d’If. Afin de s’évader, il
prend la place de son ami l’abbé Faria, récemment décédé. Ce dernier a été mis dans un sac et
doit être enterré. Pleurant son unique ami avec lequel il communiquait par un souterrain secret,
et désespérant de pouvoir sortir un jour, il décide de prendre sa place dans le sac, pour pouvoir
s’évader ensuite.

TEXTE AU VERSO

1
On transporta le prétendu mort du lit sur la civière. Edmond se raidissait pour mieux jouer
son rôle de trépassé. On le posa sur la civière ; et le cortège, éclairé par l’homme au falot, qui
marchait devant, monta l’escalier.
Tout à coup, l’air frais et âpre de la nuit l’inonda. Dantès reconnut le mistral. Ce fut une
sensation subite, pleine à la fois de délices et d’angoisses.
Les porteurs firent une vingtaine de pas, puis ils s’arrêtèrent et déposèrent la civière sur le
sol.
Un des porteurs s’éloigna, et Dantès entendit ses souliers retentir sur les dalles.
— Où suis-je donc ? se demanda-t-il.
— Sais-tu qu’il n’est pas léger du tout ! dit celui qui était resté près de Dantès en s’asseyant
sur le bord de la civière.
Le premier sentiment de Dantès avait été de s’échapper, heureusement il se retint.
— Éclaire-moi donc, animal, dit celui des deux porteurs qui s’était éloigné, ou je ne trouverai
jamais ce que je cherche.
L’homme au falot obéit à l’injonction, quoique, comme on l’a vu, elle fût faite en termes peu
convenables.
— Que cherche-t-il donc ? se demanda Dantès. Une bêche sans doute.
Une exclamation de satisfaction indiqua que le fossoyeur avait trouvé ce qu’il cherchait.
— Enfin, dit l’autre, ce n’est pas sans peine.
— Oui, répondit-il, mais il n’aura rien perdu pour attendre.
À ces mots il se rapprocha d’Edmond, qui entendit déposer près de lui un corps lourd et
retentissant : au même moment, une corde entoura ses pieds d’une vive et douloureuse pression.
— Eh bien ! le nœud est-il fait ? demanda celui des fossoyeurs qui était resté inactif.
— Et bien fait, dit l’autre ; je t’en réponds.
— En ce cas, en route.
Et la civière soulevée reprit son chemin.
On fit cinquante pas à peu près, puis on s’arrêta pour ouvrir une porte, puis on se remit en
route. Le bruit des flots se brisant contre les rochers sur lesquels est bâti le château, arrivait plus
distinctement à l’oreille de Dantès à mesure que l’on avança.
— Mauvais temps ! dit un des porteurs, il ne fera pas bon d’être en mer cette nuit.
— Oui, l’abbé court grand risque d’être mouillé, dit l’autre, et ils éclatèrent de rire.
Dantès ne comprit pas très bien la plaisanterie, mais ses cheveux ne s’en dressèrent pas
moins sur sa tête.
— Bon, nous voilà arrivés ! reprit le premier.
— Plus loin, plus loin, dit l’autre, tu sais bien que le dernier est resté en route, brisé sur les
rochers, et que le gouverneur nous a dit le lendemain que nous étions des fainéants.
On fit encore quatre ou cinq pas en montant toujours, puis Dantès sentit qu’on le prenait par
la tête et par les pieds et qu’on le balançait.
— Une, dirent les fossoyeurs.
— Deux.
— Trois !
En même temps Dantès se sentit lancé en effet dans un vide énorme, traversant les airs
comme un oiseau blessé, tombant, tombant toujours avec une épouvante qui lui glaçait le cœur.
Quoique tiré en bas par quelque chose de pesant qui précipitait son vol rapide, il lui sembla que
cette chute durait un siècle. Enfin, avec un bruit épouvantable, il entra comme une flèche dans
une eau glacée qui lui fit pousser un cri, étouffé à l’instant même par l’immersion.
Dantès avait été lancé dans la mer, au fond de laquelle l’entraînait un boulet de trente-six
attaché à ses pieds.
La mer est le cimetière du château d’If.

Extrait du chapitre XX du Comte de Monte-Cristo – A. Dumas (1846)

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