PCIMA

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MINISTERE DE LA SANTE ET REPUBLIQUE DU MALI

DU DEVELOPPEMENT SOCIAL Un Peuple - Un But - Une Foi


------------------- --------------------
SECRETARIAT GENERAL
-------------------
DIRECTION GENERALE DE LA SANTE
ET L’HYGIENE PUBLIQUE
--------------------
SOUS-DIRECTION NUTRITION

Protocole de Prise en Charge


Intégrée de la Malnutrition Aiguë au
Mali

Novembre 2022

1
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ACF-E : Action Contre la Faim-Espagne

ALIMA : The Alliance for International Medical Action

AMCP : Alliance Médicale Contre le Paludisme

ANJE : Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant

ATPC : Assainissement Total Piloté par la Communauté

ATPE : Aliment Thérapeutique Prêt à l’Emploi

ARV : Anti-Rétro Viraux

ASACO : Association de Santé Communautaire

ASC : Agent de santé communautaire

AVC : Accident Cardio - Vasculaire

BP100 : Biscuit Protéiné

CDMT : Cadre des Dépenses à Moyen Terme

CDPE : Centre de Développement de la petite enfance

CHU : Centre Hospitalier et Universitaire

CM : Cuillère Mesure

COOPI : Coopération Internationale

Cp : Comprimés

CPN : Consultation Prénatale

CSCom : Centre de Santé Communautaire

CSRéf : Centre de Santé de Référence

SSDN : Sous-Direction Nutrition

SDNDGSHP : Direction Générale de la Santé et de l’Hygiène Publique


2
DRS : Direction Régionale de la Santé

DTC : Directeur Technique du Centre

ECDS : Equipe Cadre du District Sanitaire

EDS : Enquête Démographique et de Santé

EDSM : Enquête Démographique et de Santé du Mali

ENSAN : Enquête Nationale de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle

EPH : Etablissement Public Hospitalier

ET : Ecart Type

FE/FA : Femme Enceinte / Femme Allaitant

FERASCOM : Fédération Régionale des Associations de Santé

Communautaire

GSAN : Groupe de Soutien aux Activités de Nutrition

HKI : Helen Keller International

IMAARV : Initiative Malienne d’Approvisionnement en Anti-Rétro Viraux

IMC : Indice de Masse Corporelle

INSP : Institut National de Santé Publique

IRC : International Rescue Committe

KG : Kilogramme

ML : Millilitre

MM : Millimètre

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale

P/A : Poids /Age

PAM : Programme Alimentaire Mondial

3
PB : Périmètre Brachial

PF : Planification Familiale

PIB : Produit Intérieur Brut

PLUMPY-NUT : Aliment Thérapeutique à base d’arachide

PRODEC : Programme Décennal pour l’Education

PRODESS : Programme Décennal pour le Développement social et


Sanitaire

PSNAN : Plan Stratégique National pour l’Alimentation et la Nutrition

P/T : Poids pour taille

PTME : Prévention de la Transmission Mère Enfant

PVVIH : Personnes Vivant avec le VIH

REMANUT : Réseau Malien des Nutritionnistes

RESOMAL : Solution de Réhydratation pour les Enfants Malnutris

RND : Responsable Nutrition du District sanitaire

SAP : Système d’Alerte Précoce

SCI : Save the Children International

SDAM : Score de Diversité Alimenataire des Ménages

SEC : Soins Essentiels dans la Communauté

SIANC : Semaine d’Intensification des Activités de Nutrition


Communautaire

SIS : Système d’Information Sanitaire

SLEAC : Simplified Lot Quality Assurance Sampling Evaluation of


Access and Coverage (Technique simplifiée de sondage par lots
appliquée à l’assurance qualité pour évaluer l’accès et la
couverture)

4
SLIS : Système Local d’Informations Sanitaire

SMART : Standardized Methods for Assessments in Relief Transitions


(programme normalisé de suivi et d’évaluation des secours
après la crise)

SNIS : Système National d’Information Sanitaire

SQUEAC : Semi Quantitative Evaluation of Access and Coverage


(Évaluation semi-quantitative de l’accès et de la couverture)

SP : Sulfadoxine Pyriméthamine

SPE : Surveillance Préventive des Enfants

SR : Santé de la Reproduction

T/A : Taille/Age

Tdh : Terre des hommes

TIC : Technologies, d’informations et de communication

TPI : Traitement Préventif Intermittent

TSS : Technique de Supplémentation par Succion

UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’Enfance

URENI : Unité de Récupération et d’Education Nutritionnelle Intensive

URENAS : Unité de Récupération et d’Education Nutritionnelle

Ambulatoire Sévère

URENAM : Unité de Récupération et d’Education Nutritionnelle

Ambulatoire Modérée

USAID: Agence Américaine de Coopération Internationale

MICS : Enquête à Indicateurs Multiples (Multiple Indicators Cluster

Survey)

5
RAC : Réseau Autonome de Communication

PREAMBULE:
Le Ministère de la Santé et du Développement Social est heureux de mettre à la disposition
des acteurs intervenant en nutrition au Mali, le protocole national de prise en charge intégrée
de la malnutrition aiguë validé par tous les partenaires le 24 novembre 2022.
Ce protocole révisé a été préparé selon un processus participatif impliquant l’ensemble des
acteurs en nutrition de tous les niveaux.
Ce protocole prend en compte les difficultés ainsi que les leçons apprises dans la mise en
œuvre du précédent protocole (2017- 2022) et les nouvelles évidences générées par les
approches innovantes dans la prise en charge de la malnutrition aigue
Les changements majeurs apportés sont les suivants :
1) L’organisation de la PCIMA : les différents niveaux de mise en œuvre sont liés et doivent
tous bien fonctionner pour que le programme marche, en prenant le district sanitaire
comme unité de renforcement des activités de nutrition.
2) Le renforcement du volet communautaire : révision des outils SEC à travers l’intégration
des données de dépistages effectués par les mères /familles pour avoir une visibilité sur
cette approche au niveau communautaire. L’amélioration de la coordination des activités
communautaires entre les différents acteurs (dépistage actif, référence /évacuation des
enfants malnutris aigus) et l’harmonisation avec l’approche SEC fortement recommandée
lors de cette révision sont la clé du succès de la PCIMA.
3) L’adaptation des schémas cliniques de prise en charge médicale des enfants malnutris
aigus sévères avec complications en intégrant de nouvelles complications (diarrhée de ré
nutrition, septicémie, problème médical sous-jacent).
4) L’intégration et l’adoption des approches simplifiées de la prise en charge de la
malnutrition aiguë dans des situations d’urgences et exceptionnelles ont permis la prise en
charge avec le même aliment thérapeutique les cas modérés et les sévères sans
complications. Suite à des études pilotes menées au Mali sur cette approche de 2018 à
2020 des nouvelles évidences ont été générés. L’approche a été jugée pertinente dans les
zones de crise d’où son intégration dans le protocole actuel
5) Quelques mises à jour de fonds et de formes ont été apportés pour mieux édifier les
acteurs et améliorer la qualité du document.

6
La mise en œuvre du présent protocole permettra donc d’améliorer la qualité de la PEC de la
malnutrition aiguë au Mali et de réduire la mortalité et la morbidité qui lui sont attribuables.
J’invite tous à s’approprier de ce document, à son utilisation par une masse critique de
prestataires et à soutenir la formation continue à tous les niveaux du système de santé.
Je remercie d’avance tous les partenaires qui vont apporter un appui au Ministère de la Santé
et du Développement Social pour sa mise en œuvre.

Le Directeur General de la Santé et de l’Hygiène Publique

Dr Cheick Amadou Tidiane TRAORE


Chevalier de l’Ordre National

7
PRISE EN
CHARGE
Table des matières

PREAMBULE:...................................................................................................................................6

PRESENTATION DU MALI.........................................................................................................48

1. Situation géographique :..............................................................................................................48

2. Politique et système de santé du Mali.................................................................................48

GENERALITES SUR LA MALNUTRITION..............................................................................51

ORGANISATION DE LA PCIMA................................................................................................54

1. NIVEAU NATIONAL........................................................................................................54

2. NIVEAU REGIONAL........................................................................................................55

3. NIVEAU DU DISTRICT...................................................................................................56

3.1. Le Responsable de Nutrition du District (RND)................................................................56

3.2. Stock et distribution des intrants.........................................................................................58

3.3. Services offerts au niveau du district..................................................................................58

ASPECTS COMMUNAUTAIRES DE LA PCIMA........................................................................59

1. ORGANISATION................................................................................................................59

1.1. Niveau National...................................................................................................................59

1.2. Niveau Régional..................................................................................................................60

1.3. Niveau District.....................................................................................................................61

1.4. Niveau aire de santé : Centre de Santé communautaire et Communauté........................61


1.4.1. Au niveau du centre de santé.......................................................................................61
1.4.2. Au niveau de la communauté :....................................................................................62

2. PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE.......................................................................65

3. DEPISTAGES..............................................................................................................................68

5. Suivi...............................................................................................................................................70

6. Communication santé et nutrition, groupes de soutien aux activités de nutrition....................71

7. Recherche active :.........................................................................................................................72

PROCEDURES DE TRIAGE..........................................................................................................73

TRANSPORT DES PATIENTS.......................................................................................................84

PRISE EN CHARGE DE LA MALNUTRITION AIGUE MODEREE – A L’URENAM......86


8
PRISE EN
1. CHARGE
OBJECTIF DE LA PRISE EN CHARGE.........................................................................86

L’objectif de la récupération nutritionnelle en URENAM est de corriger la malnutrition aiguë


modérée chez les groupes cibles vulnérables :.................................................................................86

2. ORGANISATION DE LA PRISE EN CHARGE ET OUTILS.........................................86

3. CRITÈRES D’ADMISSION...............................................................................................87

4. TRAITEMENT NUTRITIONNEL.....................................................................................87
1.1. Type de rations.....................................................................................................................87
1.2. Organisation de la dotation en ration sèche.......................................................................91

2. TRAITEMENT / PREVENTION MEDICALE.................................................................93

5.1 traitement médical......................................................................................................................93


2.1. .1 Prévention de la carence en Vitamine A.........................................................................93
5.1.2 Déparasitage de l’enfant et de la femme enceinte/allaitant enfant moins de 6 mois....93
2.2. Examen médical :.................................................................................................................95

3. SUIVI DE L’ETAT NUTRITIONNEL..............................................................................95

4. ECHEC DE RÉPONSE AU TRAITEMENT.....................................................................96

5. CRITÈRES ET TYPES DE SORTIE.................................................................................96

6. APRES LA SORTIE............................................................................................................97

GESTION DES INTRANTS...........................................................................................................98

PRISE EN CHARGE DE LA MALNUTRITION AIGUE SEVERE SANS


COMPLICATIONS MEDICALES - A L’URENAS..................................................................101

1. ORGANISATION..............................................................................................................101
1.1. Structure..............................................................................................................................101
1.2. Activités...............................................................................................................................103
1.3. Matériels, supports et intrants nécessaires pour l’URENAS.........................................104

2. ADMISSION......................................................................................................................105

3. TRAITEMENT NUTRITIONNEL...................................................................................107

4. TRAITEMENT MEDICAL SYSTEMATIQUE...............................................................110


4.1. Aucun autre nutriment ne doit être donné.......................................................................110
4.2. Antibiothérapie systématique............................................................................................110
4.3. Traitement Antipaludique.................................................................................................112
4.4. Déparasitage........................................................................................................................112
4.5. Vaccination Rougeole.........................................................................................................113
4.6. Résumé du traitement systématique.................................................................................113

9
PRISE EN
5. CHARGE
SURVEILLANCE..............................................................................................................114

6. CRITERE DE’ RÉFÉRENCE/ÉVACUATION DE L’URENAS A L’URENI: “LA


RÉFÉRENCE/ÉVACUATION A L’URENI”...............................................................................115

7. ECHEC DU TRAITEMENT A L’URENAS....................................................................116


7.1. Diagnostic d’échec..............................................................................................................116

8. PROCEDURES DE DECHARGE....................................................................................121
8.1. Critère de décharge............................................................................................................121
8.2. Enregistrer les résultats du traitement.............................................................................122

9. SUIVI APRES DECHARGE............................................................................................123

SUIVI - EVALUATION................................................................................................................124

1. Définitions des concepts....................................................................................................124


1.1. Numéro – MAS.................................................................................................................124
1.2. Numéro d’enregistrement de la structure de santé.......................................................125
1.3. Nouvelle admission /nouveau cas....................................................................................126
1.4. Rechute..............................................................................................................................126
1.5. Réadmission.......................................................................................................................127
1.6. Référence /évacuation.......................................................................................................127
1.8. Autre Admission...............................................................................................................127
1.9. Erreur d’Admission..........................................................................................................128
1.10. Guéri..................................................................................................................................128
1.11. Traité avec succès.............................................................................................................128
1.12. Durée de séjour.................................................................................................................128
1.13. Décédé ou Décès................................................................................................................129
1.14. Abandon.............................................................................................................................129
1.15. Non- Réponse....................................................................................................................129
1.16. Sortie..................................................................................................................................129
1.17. Transfert nutritionnel......................................................................................................129
2. ENREGISTREMENT......................................................................................................129
2.1. Registre..............................................................................................................................129
2.2. Les fiches de suivi individuelles.......................................................................................132

2.3. RAPPORTS........................................................................................................................133

3. SUPERVISION.................................................................................................................136
3.1. Intégrée..............................................................................................................................136
3.2. Spécifique...........................................................................................................................137

PRISE EN CHARGE DE LA MALNUTRITION AIGUE SEVERE AVEC


COMPLICATIONS MEDICALES - A l’URENI.......................................................................138
10
PRISE EN
1. CHARGE
PRINCIPES DE PRISE EN CHARGE A l’URENI........................................................138

2. STRUCTURES ET ORGANISATIONS...........................................................................138
2.1. Les types de structure...........................................................................................................138
2.2. Organisation.........................................................................................................................139

3. ACTIVITES.......................................................................................................................139
3.1. Prérequis...............................................................................................................................139
3.2. Médecin (Dr)........................................................................................................................140
3.3. Infirmier (TS et TSS)............................................................................................................140
3.4. Aides-soignants (AS)............................................................................................................141
3.5. Responsable Nutrition du District (RND)............................................................................141

4. SUPPORTS, INTRANTS ET MATERIELS....................................................................141


4.1. Supports................................................................................................................................141
4.2. Intrants nutritionnels.............................................................................................................142
4.3. Médicaments.........................................................................................................................142
4.4. Matériels et Divers :.............................................................................................................142

5. ADMISSION......................................................................................................................143

6. PHASE AIGUE (ou Phase 1)...........................................................................................144


6.1. Traitement nutritionnel (F75)...............................................................................................144
6.2. Médicaments de routine.......................................................................................................149
6.3. Surveillance à noter sur la fiche de suivi URENI.................................................................155
6.4. Critères de passage de la Phase Aiguë à la Phase de Transition..........................................155

7. TRAITEMENT DES COMPLICATIONS.......................................................................155


7.1. Déshydratation chez le marasmique.....................................................................................156
7.2. Déshydratation chez le kwashiorkor....................................................................................164
7.3. Déshydratation Hypernatrémique.........................................................................................164
7.4. Diarrhée................................................................................................................................167
7.5. Choc Septique (ou Toxique).................................................................................................168
7.6. Absence de bruits intestinaux, dilatation gastrique et gargouillement avec distension
abdominale..........................................................................................................................171
7.7. Défaillance cardiaque...........................................................................................................172
7.8. Hypothermie.........................................................................................................................174
7.9. Fièvre....................................................................................................................................175
7.10. Anémie sévère....................................................................................................................176
7.11. Hypoglycémie.....................................................................................................................177
7.12. Autres complications..........................................................................................................178
7.13. Autres conditions................................................................................................................179
7.14. Médicaments.......................................................................................................................179

11
PRISE EN
CHARGE
7.15. Syndrome de renutrition.....................................................................................................180

8. MALNUTRITION AIGUE SEVERE ET VIH/SIDA, TUBERCULOSE (TB)..............180


8.1. Dépistage du VIH.................................................................................................................180
8.2. Traitement.............................................................................................................................181

9. ECHEC AU TRAITEMENT (URENI)............................................................................182


9.1. Diagnostic.............................................................................................................................182
9.2. Investigation sur les Causes d’Echec de Réponses au Traitement (URENI).......................183
9.3. Conduites à tenir/Traitement................................................................................................184

10. PHASE DE TRANSITION...............................................................................................185


10.1. Traitement nutritionnel.......................................................................................................185
10.2. Traitement médical systématique.......................................................................................188
10.3. Surveillance........................................................................................................................188
10.4. Critères de retour de la Phase de Transition à la Phase Aiguë...........................................188
10.5. Critères de transfert de la Phase de Transition à l’URENAS...........................................189

11. PHASE DE REHABILITATION (PHASE 2) A L’URENI............................................189

12. PROCEDURES DE DECHARGE....................................................................................192

PRISE EN CHARGE DES NOURRISSONS DE MOINS DE 6 MOIS OU DE MOINS DE


3kg, AVEC ACCOMPAGNANTE (URENI)..............................................................................193

1. STRUCTURE ET ORGANISATION...............................................................................193

2. ACTIVITES ET MATERIELS NECESSAIRES.............................................................194


2.1. Activités................................................................................................................................194
2.2. Matériels...............................................................................................................................194

2.3. Intrants.....................................................................................................................................194

2.4. Traitement systématique :........................................................................................................194

3. ADMISSION......................................................................................................................194
3.1. Mesures Anthropométriques et examen clinique.................................................................194
3.2. Critères d’Admission............................................................................................................195
3.3. Enregistrement......................................................................................................................195

4. PRISE EN CHARGE........................................................................................................195
4.1. Traitement nutritionnel.........................................................................................................195
4.2. Technique de Supplémentation par Succion (TSS)..............................................................197

Stratégie eau, hygiène et assainissement (EHA) et nutrition.......................................................202

STIMULATION PSYCHO-COGNITIVE..................................................................................205

2. Importance de la stimulation :.......................................................................................205

12
PRISE EN
3. CHARGE
Stimulation à l’URENI, l’URENAS et l’URENAM........................................................207
a. Stimulation psycho-cognitive...........................................................................................207
1. Elle doit permettre de :.......................................................................................................207
b. Stimulation physique........................................................................................................208

5. Les jouets...........................................................................................................................210

ANNEXE 1 : FICHE DE DEPISTAGE.......................................................................................211

ANNEXE 2 : TABLE POIDS-POUR-TAILLE (OMS2006)...........................................................212

ANNEXE 3 : TECHNIQUE DE MESURES ANTHROPOMETRIQUES................................217

ANNEXE 4 : TABLE POIDS-POUR-TAILLE ADOLESCENTS...............................................229

ANNEXE 5 : TABLE IMC POUR ADULTES.............................................................................233

ANNEXE 6 : QUANTITE MINIMUM D’ATPE A DONNER A L’URENAS............................235

ANNEXE 7 : PERTE DE POIDS 5% ET GAIN DE POIDS 5%................................................236

ANNEXE 8 : GAIN DE POIDS SUR 14 JOURS - URENAS......................................................238

ANNEXE 9 : GAIN DE POIDS POUR ATTEINDRE LES CRITERES DE DECHARGE –


STRATEGIE AVANCEE...............................................................................................................239

ANNEXE 10 : FICHE THERAPEUTIQUE DE SUIVI INDIVIDUEL A L’URENI................241

ANNEXE 11 REGISTRE URENI 1ÈRE PARTIE.......................................................................249

ANNEXE 11 : REGISTRE URENI 2EME PARTIE...................................................................250

ANNEXE 12 : COMMENT POSER UNE SONDE NASO GASTRIQUE..................................251

INCONVENIENTS DES CATHETERS.......................................................................................252

ANNEXE 13 : NOURRISSONS DE MOINS DE 6 MOIS OU DE MOINS DE 3 KG NON


ALLAITES : PRISE EN CHARGE A L’URENI.........................................................................253

ANNEXE 14 : LES JOUETS.........................................................................................................256

NB : INSERER LES JOUETS LOCAUX.....................................................................................256

ANNEXE 15 : REGISTRE URENAS...........................................................................................258

ANNEXE 16 : REGITRE URENAM............................................................................................260

ANNEXE 17 : FICHE DE TRANSFERT....................................................................................263

ANNEXE 18 : FICHE DE SUIVI URENAS................................................................................265

ANNEXE 19 : RAPPORT MENSUEL URENAM/URENAS......................................................274

ANNEXE 20 : RAPPORT MENSUEL DES INTRANTS URENAM/URENAS........................274

ANNEXE 21, A : RAPPORT MENSUEL URENI.......................................................................275


13
PRISE EN
CHARGE
ANNEXE 21, B : RAPPORT MENSUEL DES INTRANTS URENI..........................................276

ANNEXE 22 : SUPERVISION INTEGREE DES ACTIVITES DE NUTRITION DISTRICT


SANITAIRE....................................................................................................................................277

ANNEXE 23 : SUPERVISION INTEGREE DES ACTIVITES DE NUTRITION CSREF


HOPITAL........................................................................................................................................279

ANNEXE 24 SUPERVISION INTEGREE ACTIVITES DE NUTRITION CSCOM................284

ANNEXE 25 SUPERVISION INTEGREE DES ACTIVITES DE NUTRITION ASC..............290

ANNEXE 26 SUPERVISION INTEGREE DES ACTIVITES DE NUTRITION GSAN..........296

ANNEXE 27 : EXEMPLE DE RECETTES POUR LE LAIT F75/F100 ET RESOMAL.........299

ANNEXE 28 : SPECIFICATIONS DES ATPE...........................................................................301

ANNEXES 29 : COMPOSITION DU GSAN...............................................................................306

1. Motivation des membres des GSAN...........................................................................................306

2. Sélection des membres des GSAN.....................................................................................307

3. Liste d’intrants pour le GSAN..........................................................................................307

4. Mise en place de GSAN....................................................................................................308

5. Formation des membres du GSAN...................................................................................308

14
PRISE EN
CHARGE
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Critères d’admission............................................................................................................42

Tableau 2 : Quantité d’ATPE pour passer le test de l’appétit avec succès.............................................45

Tableau 3 : Résumé des critères d’admission pour une prise en charge en URENI ou en URENAS....48

Tableau 4 : Critères d’admission en URENAM.....................................................................................54

Tableau 5 : Tableau de ration à base de supercereal plus pour les enfants MAM de 6 – 59 mois.........55

Tableau 6 : Ration sèche à base de Supercereal pour les femmes enceintes et allaitantes....................56

Tableau 7 : Farines à base de produits locaux........................................................................................56

Tableau 8 : Déparasiter l’enfant.............................................................................................................57

Tableau 9 : Donner du fer et de l’acide folique durant le séjour à l’URENAM.....................................57

Tableau 10 : Critères de sortie................................................................................................................58

Tableau 11 : Critères d’Admission à l’URENAS...................................................................................65

Tableau 12 : Quantité d’ATPE à donner par jour et par semaine aux patients soignés à l’URENAS...68

Tableau 13 : Dosage de l’Amoxicilline..................................................................................................70

Tableau 14 : Traitement paludisme simple.............................................................................................71

Tableau 15 : Traitement déparasitant.....................................................................................................72

Tableau 16 : Tableau résumé du traitement systématique......................................................................72

Tableau 17 : Résumé pour la surveillance..............................................................................................73

Tableau 18 : Echec au traitement des patients à l’URENAS..................................................................75

Tableau 19 : Critères de décharge de l’URENAS..................................................................................79

Tableau 20 : Critères complémentaires d’admission à l’URENI...........................................................87

Tableau 21 Préparation de F75 et de F100.............................................................................................89

Tableau 22 : Volume de lait F75 par classe de poids durant la Phase Aiguë (Phase I)..........................90

Tableau 23 : Doses de l’Amoxicilline et de la Gentamicine par classe de poids...................................93

Tableau 24 : Posologie du Métronidazole et de la Ciprofloxacine par classe de poids..........................93

Tableau 25 : Posologie de l’Artésun 60mg injectable dans le cas de paludisme grave..........................94

15
PRISE EN
CHARGE
Tableau 26 : Posologie de l’Artéméther dans le cas de paludisme grave...............................................95

Tableau 27 : Résumé du traitement systématique à donner aux patients souffrant de MAS.................96

Tableau 28 : Conduite à tenir en cas d’autres pathologies associées...................................................118

Tableau 29 : Critères «d’Echec de Réponse au Traitement » pour les patients à l’URENI................122

Tableau 30 : ATPE par classe de poids et par jour en Phase de Transition.........................................126

Tableau 31 : F100 par classe de poids et par repas pour 6 – 5 repas/ jour en Phase de Transition......127

Tableau 32 : Quantité de F100 ou d’ATPE à offrir à chaque repas pour 5 à 6 repas/jour pour la phase
de réhabilitation nutritionnelle.....................................................................................................130

Tableau 33 : Critères d’admission........................................................................................................134

Tableau 34 : Quantités de lait-SS par repas pour 8 repas /jour / poids, pour nourrissons durant la TSS
......................................................................................................................................................135

Tableau 35 : Critères de décharge........................................................................................................139

Tableau 36 : Valeurs de références pour les principaux indicateurs (Standards SPHERES)...............155

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : schéma du flux des patients pour la prise de décision...........................................................37

Figure 2 : Schéma montrant les étapes successives à suivre pour les patients ne répondant pas au
traitement.......................................................................................................................................77

Figure 3 : Traitement de la déshydratation...........................................................................................104

Figure 4 : Conduite à tenir pendant la réhydratation............................................................................104

Figure 5 : Conduite à tenir devant une détresse respiratoire................................................................114

Figure 6 : Conduite à tenir devant une anémie.....................................................................................117

16
PRISE EN
CHARGE

INTRODUCTION

PRESENTATION DU MALI

1. Situations géographique et administrative:


La République du Mali, pays continental par excellence, couvre une superficie de 1 241 238
kilomètres carrés. Selon la Direction Nationale de la Population sur la base des données RGPH 2009
projetées, le Mali compte 21 697 000 habitants en 2022 avec un taux d’accroissement de 3,6%. La
population malienne majoritairement sédentaire, vit essentiellement en milieu rural (74.5% selon
EDSMV).

Le pays s’étend du nord au sud sur 1500 km et d’est en ouest sur 1800 km. Il partage près de 7 200 km
de frontières avec sept pays : au nord, avec l’Algérie ; à l’est, avec le Niger, au sud-est avec le Burkina
Faso ; au sud, avec la Côte d’Ivoire et la Guinée et, à l’ouest, avec la Mauritanie et le Sénégal.

Le climat est tropical alternant une saison sèche et une saison des pluies d’une durée moyenne de 5
mois au sud et moins de 3 mois au nord ainsi que des écarts de température très élevés.

Le réseau hydraulique constitué par deux grands fleuves, le Niger et le Sénégal, dessert principalement
le Sud du pays et une partie du Nord.

L’économie malienne est basée sur l’agriculture, la pêche et l’élevage, tous fortement dépendants de la
pluviométrie qui reste très aléatoire et insuffisante.

Le Mali comprend 19 régions administratives, un district (Bamako, la capitale) ,156 cercles et 807
communes. Ces dernières sont administrées par les collectivités territoriales.

2. Politique et système de santé du Mali


2.1. La politique de santé

Selon la Loi 02-049 AN RM portant loi d’orientation sur la santé au Mali du 22 juillet 2002, la
Politique Nationale de Santé du Mali repose sur les principes fondamentaux d’équité, de justice, de
solidarité, et de participation de la population ainsi que de la société civile. Elle prend en compte les
engagements internationaux auxquels la République du Mali a souscrit.

La Politique Nationale de Santé est basée sur les principes des soins de santé primaires, l’Initiative de
Bamako et la Stratégie africaine de développement sanitaire.

Les objectifs de la Politique Nationale de Santé sont :


17
PRISE EN
 Améliorer l’état de santé des populations afin qu’elles CHARGE
participent plus activement au
développement socio-économique du pays ;
 Étendre la couverture sanitaire tout en rendant les services accessibles à la population ;
 Rendre le système de santé viable et performant.

Sa mise en œuvre s’effectue dans le cadre d’un PDDSS. Il s’inscrit pleinement dans une approche
programme. Les efforts de l’ensemble des acteurs (Etat, Partenaires Techniques et Financiers,
associations et ONG, Collectivités territoriales) doivent être déployés en direction des objectifs fixés
par l’Etat dans le cadre d’un programme sectoriel unique, cohérent et basé sur des priorités nationales.

Son financement se fait sur la base du CDMT.

Le PDDSS 1998-2007 a été mis en œuvre à travers ses deux tranches quinquennales qui sont :

 Le PRODESS I (quinquennat 1998-2002), qui a été prolongé jusqu’en 2004 ;


 Le PRODESS II (quinquennat 2005-2009), qui a été prolongé jusqu’en décembre 2011 pour
coïncider avec l’échéance du CSCRP.

Les orientations issues de l’évaluation finale de ce plan ont été prises en compte dans le nouveau
PDDSS 2014-2023 dont la première tranche quinquennale, le PRODESS III a été validé au mois de
juin 2014.

2.2. Le système de santé

Le système de soins de santé a trois niveaux de prise en charge :


 Le niveau opérationnel avec ses 2 échelons qui sont :
● Le premier échelon composé de 1534 CSCom fonctionnels en 2021, offre le PMA (soins
curatifs, préventifs et promotionnels) de même que les structures de santé parapubliques,
confessionnelles, services de santé des armées, dispensaires et autres établissements de santé
privés. Les données des ONG sont agrégées avec celles des CSCom.
Dans la continuité des soins il y’a une extension jusqu’au niveau communautaire avec les Sites ASC
fonctionnel au nombre de 3041 et les Maternités rurales fonctionnelles au nombre de 1415.

● Le nombre de structures de santé de deuxième échelon ou première référence qui assurent la


prise en charge de la référence venant du premier échelon, y compris la prise en charge des
urgences médico-chirurgicales, est de 62 CSRef fonctionnelles en 2021 sur les 75.
 Le niveau intermédiaire constitué de 8 EPH (Kayes, Kati, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou,
Gao et l’hôpital mère enfant « le Luxembourg ») assure la 2ème référence ;
 Le niveau central avec ses 6 EPH/CHU, dernier recours de référence aux soins dans le pays :
Point G, Gabriel TOURE, IOTA, CNOS, Hôpital du Mali, Hôpital de dermatologie de Bamako
constituent la 3ème référence.
18
PRISE EN
En plus le secteur privé est en plein développement. CHARGE

2.3. Situation de la malnutrition :

Au Mali, la malnutrition constitue un problème de santé publique comme dans la plupart des pays de
la bande du Sahel. Elle est l’une des causes majeures de morbidité et de mortalité chez les enfants de
moins de cinq ans.

Il s’agit d’un problème de santé multifactorielle dont les causes sous-jacentes (selon le cadre
conceptuel de la malnutrition proposé par l’UNICEF) sont le manque d’accès à une alimentation de
qualité, aux soins, les pratiques inappropriés d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, les
mauvaises pratiques d’hygiène et d’assainissement, l’insuffisance d’accès à l’eau potable et aux
services de santé.

Les différentes études réalisées depuis 2010, ont permis de décrire la situation nutritionnelle du pays et
de montrer l’ampleur de la malnutrition. La situation s’est dégradée avec la crise de 2012 comme le
montre les résultats des études antérieures réalisées au plan national.

L’enquête EDSM VI a rapporté une prévalence nationale de 9% de MAG et 2.5% de MAS, le Retard
de Croissance et l’Insuffisance Pondérale sont respectivement à 27% et 19%.

Par ailleurs, les enquêtes SMART menées en 2019, 2020, 2021 et 2022 ont montré la même ampleur
de la situation.

Le graphique ci-dessous montre la tendance des différents indicateurs de la malnutrition de 2011 à


2022.

Source : Rapports SMART 2011-2022(INSTAT)

19
PRISE EN
Graphique 1 : Tendance de la malnutrition Aiguë globale, retardCHARGE
de croissance, et insuffisance
pondérale dans la période de 2011 à 2022 au Mali.

20
PRISE EN
GENERALITES SUR LA MALNUTRITION CHARGE

1. Définitions de la Malnutrition

Selon l’OMS, la malnutrition se caractérise par un « état pathologique résultant de la carence, de


l’excès ou du déséquilibre d’un ou de plusieurs nutriments. Cet état peut se manifester cliniquement ou
n'être décelable que par des analyses biochimiques, anthropométriques ou physiologiques » (OMS,
1982).

2. Différents types de malnutrition

2.1. Malnutrition aiguë ou émaciation

La malnutrition aiguë ou émaciation se traduit par un poids insuffisant par rapport à la taille.
Elle résulte d'un problème conjoncturel d’alimentation dû à des déficits alimentaires ponctuels (faibles
disponibilités alimentaires suite aux aléas climatiques ou aux périodes de soudure) ou à des maladies
(diarrhées, rougeole, paludisme, …).

2.2 Malnutrition chronique ou retard de croissance

La malnutrition chronique ou retard de croissance se traduit par une taille insuffisante par rapport à
l’âge.
Elle est le plus souvent la résultante d'une combinaison de facteurs tels que les soins et pratiques
alimentaires inappropriés, un environnement insalubre, l'insuffisance d’hygiène et le faible accès aux
services de santé.

2.3. Insuffisance pondérale

L'insuffisance pondérale se traduit par un poids insuffisant par rapport à l’âge. Elle est une forme
mixte de malnutrition aiguë et chronique.
Un enfant souffrant d’insuffisance pondérale peut ne pas être émacié, mais avoir un retard de
croissance, ou il peut être émacié et ne pas avoir de retard de croissance, ou enfin il peut être émacié
avec un retard de croissance. Le suivi du poids-âge des nourrissons et des jeunes enfants doit être fait
régulièrement dans les communautés et ceux présentant des signes d'insuffisance pondérale doivent
être identifiés tôt et référés pour une investigation plus poussée et un soutien aux familles.

3.Causes de la malnutrition

Selon le schéma causal de la malnutrition figure 1, la malnutrition résulte de causes multiples et


interdépendantes.

3.1. Causes directes ou immédiates

21
PRISE EN
Elles se situent au niveau de l’individu, elles comprennent : CHARGE
 Les pratiques d’allaitement et d’alimentation inadéquates Il s’agit :
- de la non prise du colostrum ;
- du retard de mise au sein après accouchement ;
- de la non pratique de l’allaitement exclusif (0 – 6 mois) ;
- de l’introduction tardive (après 6mois) des aliments de complément ;
- de l’insuffisance en quantité et en qualité des aliments de compléments ;
- -des tabous et interdits alimentaires etc.

 Les maladies infectieuses et parasitaires


Elles constituent à la fois des facteurs déterminant et/ou aggravant de la malnutrition. Les maladies
telles que les diarrhées, les parasitoses intestinales, le paludisme, les Infections Respiratoires, ainsi que
l’infection à VIH/SIDA et la tuberculose peuvent conduire à un état de malnutrition.

3.2. Causes sous-jacentes ou indirectes

Elles se situent au niveau des ménages et comprennent :

 Insécurité alimentaire des ménages


 Faible accès aux soins de santé
 Insuffisance de « soins » aux enfants
 Hygiène/ assainissement insuffisant.

3.3. Causes fondamentales

Ces causes se situent au niveau de la société. Les facteurs fondamentaux sont représentés entre autres
par les faibles niveaux d’éducation et de développement économique des populations, la forte
croissance démographique, la pauvreté générale de la population et le statut de la femme (faible niveau
d’instruction, faible pouvoir de décision, faible pouvoir d’achat, etc.)

22
PRISE EN
CHARGE

23
PRISE EN
CHARGE
ORGANISATION DE LA PCIMA

L'organisation d'un programme de PCIMA est cruciale afin d’assurer son succès. Son
exécution exige un financement adéquat et un personnel qualifié à chaque niveau
d'organisation. Il ne sera durable que lorsque tous les établissements de formation concernés
auront inclus la malnutrition et sa gestion dans leurs programmes de formation initiale 1; la
participation des académiques et des universitaires doit faire partie intégrante de la stratégie.

Le financement est surtout en rapport avec l’achat des intrants nutritionnels, des équipements,
du renforcement des capacités/mise á niveau des connaissances et de la recherche/action.

1. NIVEAU NATIONAL
Le Ministère de la Santé et du Développement Social à travers la DGSHP/ SDN doit :

 fixer la stratégie et les normes ;


 développer et disséminer les protocoles, les outils et les directives nationales ;
 développer les modules de formation PCIMA et réaliser les formations du pool de
formateurs ;
 assurer la commande centralisée, le stockage et la distribution des produits
thérapeutiques à l’échelle nationale ;
 établir les mécanismes nécessaires afin de faciliter l’intégration du programme
PCIMA dans les autres activités de santé coordonnées au niveau régional en
appuyant les Points Focaux Nutrition;
 assurer la mise en œuvre de la composante communautaire en collaboration avec les
structures techniques concernées ;
 veiller à la prise en compte du module PCIMA dans le curricula de formation
initiale au sein des universités, instituts, écoles de formation en santé et les autres
départements concernés ;
 intégrer la PCIMA dans la PCIME ;
 collecter et classer les rapports des régions ;
 compiler et analyser toutes les données des régions, et les incorporer au niveau du
Système National d'Information Sanitaire (SNIS) ;

1
Afin de palier à la rotation de personnel et à "la fuite des cerveaux"
24
PRISE EN
 développer un plan de contingence et un CHARGE
plan d’action concernant la
communication, la coordination, la surveillance et la mise en œuvre de la PCIMA,
en cas d’apparition soudaine d’une crise ou autre urgence alimentaire
(habituellement il fait partie du Plan National de Préparation au Désastre) ;
 s'assurer de l’élaboration et de la transmission des rapports hebdomadaires
comptabilisant le nombre total de patients souffrant de malnutrition aiguë au service
de surveillance épidémiologique lors d’une urgence déclarée ou prévisible ou lors
d’une détérioration rapide et imprévisible de la situation alimentaire ;
 faire le suivi/évaluation et aider à la prise de décision de la situation d’urgence sur la
malnutrition déclarée ;
 orienter, accompagner, suivre les intervenants et les acteurs de développement sur la
politique de Nutrition (singulièrement la PCIMA) ;
 faire le plaidoyer en faveur de la Nutrition ;
 organiser et coordonner les rencontres mensuelles au niveau central avec tous les
acteurs/intervenants dans la nutrition ;
 organiser une revue annuelle au niveau central avec toutes les parties prenantes du
programme de PCIMA du niveau régional, les universités, les partenaires techniques
et financiers, etc. ;
 capitaliser les acquis dans le domaine de la Nutrition des acteurs de développement
(mise à échelle des actions) ;
 veiller à l’application du protocole par tous les acteurs et à tous les niveaux à travers
les supervisions.

2. NIVEAU REGIONAL
La Direction Régionale de la Santé á travers le Point Focal Nutrition Régional
(PFNR)
 assurer la supervision et le contrôle du programme sous le lead du PFNR ;
 disséminer les protocoles, les outils et les directives nationales ;
 organiser les formations d’un pool de formateurs du niveau district ;
 assurer la commande centralisée, le stockage et la distribution des produits
thérapeutiques ;

25
PRISE EN
 établir les mécanismes nécessaires afin de faciliterCHARGE
l’intégration du programme
PCIMA dans les autres activités de santé coordonnées au niveau du district en
appuyant les Responsables Nutrition du District (RND) ;
 instaurer une collaboration efficace entre services thérapeutiques et services de santé
publique/communautaire en ce qui concerne la PCIMA et son intégration avec la
PCIME ;
 assurer la décentralisation de l’URENI au niveau des districts de la région ;
 attribuer des codes de format standard à chaque structure de district, des ONG et des
structures privées intégrant la PCIMA et maintenir un registre à jour rassemblant
tous les noms des structures offrant un service de PCIMA ;
 collecter et classer les rapports de districts, des ONG et des structures privées ;
 compiler toutes les données des districts, des ONG et structures privées ;
 faire une analyse primaire des données et les incorporer au niveau du SLIS ;
 soumettre les rapports hebdomadaires au niveau National dans les délais impartis ;
 s'assurer de la soumission de rapports hebdomadaires comptabilisant le nombre total
de patients admis souffrant de Malnutrition Aiguë à la SDN lors d’une urgence
déclarée ou prévisible ou lors d’une détérioration rapide et imprévisible de la
situation alimentaire ;
 développer des plans de contingence et des plans d’action concernant la
communication, la coordination, la surveillance et la mise en œuvre de la PCIMA en
cas d’apparition soudaine d’une crise ou autre urgence alimentaire (Fonds de
Calamités) ;
 assurer une orientation claire et un suivi régulier des intervenants et des acteurs de
développement sur la politique en matière de Nutrition ;
 faire un plaidoyer en faveur de la Nutrition ;
 assurer le suivi et la mise en œuvre des activités planifiées (mobilisation des fonds,
etc.) ;
 mettre à jour la liste des intervenants (cartographie des intervenants) ;
 organiser sur une base trimestrielle des cadres de concertation des
acteurs/intervenants dans la nutrition ;
 assurer une bonne gestion des intrants et autres produits en collaboration avec le
pharmacien régional et le comptable matière;

26
PRISE EN
 organiser deux revues semestrielles par an au niveauCHARGE
de la région avec toutes les
parties prenantes du programme de PCIMA du district : l’ECDS, la FERASCOM,
les CSREF, les ONG, les académies, le PFNR et un représentant de la région
(Directeur Régional).

3. NIVEAU DU DISTRICT
Le district est l'unité administrative principale pour le développement et la gestion du
programme de PCIMA.

3.1. Le Responsable de Nutrition du District

Chaque district sanitaire doit avoir un RND.


Le RND doit planifier, mettre en œuvre, organiser, coordonner et gérer le programme de
PCIMA et les autres activités de nutrition dans le district. Placé sous la supervision du
médecin chef, il est responsable de l'organisation globale du programme dans le district :
formation continue et supervision du personnel, suivi - évaluation, gestion des produits
thérapeutiques et des médicaments de routine au niveau des URENAM, URENAS/URENI et
la coordination avec les Unités de prise en charge (pédiatrie, médecine) au niveau du district
(normalement le service de pédiatrie ou de médecine interne au sein de l’hôpital du district).
Le gérant du DRC est chargé de la gestion des intrants thérapeutiques en coordination avec le
RND.

Pré requis

Le RND peut être médecin, Assistant Médical, Technicien Supérieur de Santé, ou


nutritionniste. Il doit être formé sur la théorie et la pratique de la lutte contre la malnutrition,
avec des aptitudes en communication et plaidoyer, organisation et ayant de bonnes relations
professionnelles.

Activités

Ses tâches principales sont :

o coordonner le programme de PCIMA avec le Médecin chef et les responsables des


autres programmes et activités de santé du district : PEV, SEC, stratégie de PCIME, TB,
VIH/SIDA, SME, SIS ;

27
PRISE EN
o CHARGE
organiser quatre revues trimestrielles par an au niveau du district sanitaire avec toutes
les parties prenantes du programme de PCIMA : l’ECDS, les ASACO, les CSCOM,
GSAN/les relais/volontaires/ATRS, les ONG, les TPS, les enseignants, les leaders
communautaires, les collectivités territoriales, les autorités administratives, le PFNR et
un représentant de la région (Directeur Régional) ;
o veiller à ce que les questions de nutrition soient abordées lors des réunions mensuelles
de coordination au niveau du district;
o évaluer les besoins du programme et faire le nécessaire en terme
d’approvisionnement et de rapportage ;
o s’assurer des possibilités d’appui financiers et logistiques pour les visites de supervision
et les réunions régulières ;
o assurer le flux des produits thérapeutiques et de supplémentation du niveau régional
vers le district, le stockage au niveau du district puis le transport du district vers les
URENAM, URENAS (CS) et l’approvisionnement de l’URENI ;
o s'assurer que tout le matériel (outils, équipements et intrants de prise en charge) est
disponible dès qu’une nouvelle unité de récupération est ouverte;
o utiliser les mécanismes existants :

1) pour la référence des patients en toute sécurité entre les URENAS et les URENI et
2) pour la transmission de l’information des patients référés / transférés vers la structure
d’accueil (fiches de transferts/Référence, téléphone, RAC, etc.) ;
o assurer des supervisions régulières (trimestrielles) de la qualité du service fourni par
toutes les structures (URENI, URENAS et URENAM) dans le district ;
o assurer la bonne coordination entre les unités de récupération nutritionnelles ;

o proposer la réorganisation des unités de récupération nutritionnelle (UREN) selon les


besoins;
o organiser des formations continues sur le lieu de travail selon les besoins et former le
personnel nouvellement recruté en s’appuyant sur les supervisions, les rapports et les
rotations de personnel ;
o assigner un code aux nouvelles UREN ouvertes, et en informer la région ;

28
PRISE EN
o CHARGE
établir une liste des jours de consultation de chaque UREN du district en y incluant le
nom et les coordonnées téléphoniques des personnes responsables et disséminer cette
liste à toutes les structures de PCIMA ;
o s’assurer de la complétude et promptitude des rapports mensuels pour chaque structure
de PCIMA ;
o compiler les rapports mensuels URENAM, URENAS et URENI en collaboration avec
le chargé du SIS et les soumettre à temps au Médecin chef et à l’ECDS ;
o compiler, analyser les fiches de dépistage et rapporter l’information sur des cartes (en
collaboration avec les autres secteurs concernés : agriculture, élevage et pêche au niveau
du District) afin de déterminer le degré et les changements de l'état nutritionnel des
villages et partager ces informations avec les responsables des UREN ;
o soumettre les rapports mensuels individuels et compilés au niveau Régional (PFNR et
chargé SIS) dans les délais impartis ;
o mettre en application la stratégie de mobilisation communautaire ;

o approvisionner en intrants et équipements les sites ASC et superviseurs activités;

o veiller à intégrer les activités de nutrition dans le PO ;

o suivre le financement et l’exécution des activités de nutrition (PCIMA,


approvisionnement et gestion en intrants, supervision, monitorage, dépistage…) ;
o appuyer l’organisation des UREN (URENAM, URENAS, URENI) ;

o dépister et prendre en charge les cas de malnutrition du milieu carcéral, des sites de
personnes déplacées internes et des pouponnières;
o orienter clairement les intervenants et les acteurs de développement sur la politique en
matière de Nutrition ;
o organiser des séances de plaidoyer en faveur de la Nutrition ;

o renforcer les capacités des acteurs communautaires sur les activités de PCIMA au
niveau communautaire.

29
PRISE EN
3.2. Stock et distribution des intrants CHARGE

Un magasin est nécessaire au niveau du Dépôt Répartiteur du Cercle (DRC) pour la mise en
place d’un stock tampon de trois (3) mois pour les produits thérapeutiques et les médicaments
de routine nécessaires au traitement de la malnutrition aiguë.

Les produits thérapeutiques doivent être stockés séparément des médicaments au niveau du
magasin DRC, de même que le matériel et les outils.

3.3. Services offerts au niveau du district

Le programme de PCIMA fournira une gamme de services et d’activités à chaque niveau. Le


protocole décrit ces activités pour la PCIMA, en commençant par la communauté, puis les
structures de santé en général avec l'importance du dépistage actif et passif, l’URENAM,
l’URENAS au sein des centres de santé et l’URENI pour les cas compliqués de MAS. Le
district sanitaire identifie les villages particulièrement vulnérables afin de fournir un appui
additionnel en collaboration avec le DTC et les partenaires de proximité si nécessaire.

30
PRISE EN
CHARGE
ASPECTS COMMUNAUTAIRES DE LA PCIMA

1. ORGANISATION

Les aspects communautaires du programme de PCIMA doivent être planifiés et organisés


avec l’appui du niveau régional et national avant leur mise en œuvre au niveau du district
sanitaire et de la communauté.

1.1. Niveau National

La DGSHP à travers la SDN doit planifier la mise en œuvre du programme communautaire


pour les activités de prise en charge de la malnutrition aiguë avec les autres secteurs
concernés. Cette mise en œuvre oit être coordonnée avec le comité national de pilotage chargé
de la coordination nationale des SEC et les responsables des autres activités de Survie de
l’enfant (ANJE/micronutriments, PEV, PCIME communautaire, SPE, etc.), du SACPN, de
Sécurité Alimentaire, de l’agriculture, du microcrédit et des activités génératrices de revenus.
Ces dernières caractéristiques de la mobilisation communautaire vont au-delà de la portée de
ce protocole.

La Sous-Direction Nutrition doit :

o produire des supports de communication pour le changement social et de comportement


en collaboration avec le CNIECS. Après les avoir testés, assurer leurs diffusions en
mettant les supports à la disposition des PFNR pour leurs affichages dans des endroits
clés, organiser des débats, des discussions et faire du marketing social à travers les
médias publics et privés (radio et TV) et les autres réseaux de communication
disponibles ;
o assurer la disponibilité des outils pour les agents de santé communautaire sur la
communication, le dépistage actif au sein de la communauté (manuels de formation,
boites à images, fiches conseils, fiches de dépistage, bandes de Shakir pour la mesure du
Périmètre Brachial «PB », fiches de référence/contre référence, fiches de transfert,
fiches de suivi, etc.) ;

31
PRISE EN
o planifier l'organisation de la mobilisation CHARGE
communautaire avec le comité régional de
pilotage des SEC2 pour faciliter la coordination régionale;
o mettre en place un pool de formateurs en PCIMA, ANJE, sur l’IHAB: dépistage actif de
la MA, Actions Essentielles en Nutrition (AEN), initiative communautaire pour
l'allaitement, GSAN, etc. ;
o assurer la disponibilité des intrants et matériels anthropométriques au niveau des
structures de prise en charge ;
o assurer régulièrement la supervision et le suivi des activités de nutrition au niveau
régional ;
o coordonner au niveau National et s’assurer de l'intégration du dépistage actif et la
recherche des cas d’abandon dans le module de formation des formateurs au niveau de
la communauté ;
o documenter et partager les bonnes pratiques/innovations en nutrition ;

o promouvoir l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la


communication dans la PCIMA
o Collecter, compiler, analyser et diffuser les données de la malnutrition aiguë.

1.2. Niveau Régional

La DRS à travers le PFNR doit planifier la mise en œuvre du programme communautaire


pour les activités de prévention, de prise en charge de la malnutrition avec les autres secteurs
concernés.

Les activités suivantes doivent être menées par la DRS :

o disséminer les supports de communication pour le changement social et de


comportement en assurant leurs diffusions, en mettant des affiches dans des endroits
clés, en organisant des débats, des discussions et en faisant du marketing social à travers
les médias publics et privés (radio et TV) et les autres réseaux de communication
disponibles ;
o s’assurer de la disponibilité des outils et de leur utilisation par les agents de santé
communautaires sur la communication et le dépistage actif au sein de la communauté
2
Le comité de pilotage est composé : DRS, DRDSES, DRPFEF, FERASCOM, Assemblée régionale, les EPH, UTM,
PTF, ONG et associations
32
PRISE EN
(manuels de formation, boite à images, fiches conseils, CHARGE
fiches de dépistage, bande de
Shakir ou ruban pour la mesure du PB fiches de transfert/référence, fiches de suivi,
etc.) ;
o planifier l'organisation de la mobilisation communautaire avec le comité régional de
pilotage des SEC pour faciliter la coordination au niveau du district sanitaire ;
o mettre en place un pool de formateurs régional en PCIMA, ANJE, ICCM+, IHAB
(dépistage actif de la MA, AEN, initiative communautaire pour l'allaitement, GSAN,
etc.) ;
o assurer régulièrement la supervision et le suivi des activités de nutrition au niveau
district sanitaire.

1.3. Niveau District

o Le dépistage actif est sous la direction du MCD, organisé par le RND, impliquant le
responsable comité de coordination des SEC et le chargé du SIS du district, ceux-ci
pour assurer la coordination et faire en sorte que les différents programmes
communautaires ne se concurrencent pas les uns les autres ou ne surchargent pas le
travail des ASC, des GSAN et des relais/volontaires communautaires.

o La formation des formateurs sur le dépistage actif, l’éducation nutritionnelle des ASC,
des GSAN et/ou des relais/volontaires doit être donnée au niveau du district à tous les
agents de santé responsables de la mobilisation communautaire.

o Le responsable du comité de coordination des SEC, le RND et du service local du


développement social et de l’économie solidaire (SLDSES) sont responsables de la
mobilisation communautaire au niveau du district sanitaire. Ils doivent assurer
régulièrement la supervision et le suivi des activités de nutrition au niveau des aires de
santé.

o La fréquence du dépistage actif doit être coordonnée avec le MCD et le RND.


Les données de dépistage doivent être centralisées au niveau du district sous les directives de
l’ECDS pour déterminer :

1) le degré et le changement du statut nutritionnel au niveau des villages et dans


l’ensemble du district ;
33
PRISE EN
2) la fiabilité des données collectées. CHARGE

o Le dépistage actif pour la MAS et la MAM doit également être intégré dans les
campagnes de vaccination (JNV), les SIAN, le traitement de masse des maladies
tropicales négligées (MTN), la chimio prophylaxie du paludisme saisonnier (CPS), les
journées/semaines de la santé de l’enfant ou journées/semaines de santé materno-
infantile.

1.4. Niveau aire de santé : CSCom et Communauté

1.4.1. Au niveau du centre de santé


Le DTC est habituellement responsable de :

o suivre les activités des ASC une fois par mois ;

o former les ASC sur le dépistage passif en utilisant la Bande de shakir et la recherche des
œdèmes bilatéraux,
o assurer la référence des cas,

o rechercher et assurer le suivi des cas d’abandon du programme et aussi intégrer ces
activités aux autres activités communautaires (PEV, PCIME communautaire, SIAN-C,
ATPC, etc.). Le programme de formation doit être conçu au niveau national ;
o rencontrer les ASC mensuellement pour collecter les informations en rapport avec la
communauté et résoudre les difficultés rencontrées ;
o pour les villages situés à plus de 5 kilomètres (ou 2 heures de marche) d’une URENAS,
le respect de la régularité du traitement est beaucoup moins bon que pour les villages
proches d’une URENAS - "zone de couverture". Les villages plus éloignés doivent
bénéficier d’un point focal (ASC, relais/volontaires/GSAN) formé au dépistage actif des
enfants. Cette activité doit être régulière ;
o suivant l'accessibilité et le nombre d'enfants souffrant de MAS dans les villages
éloignés, il doit y avoir soit des visites programmées (hebdomadaires) par un agent de
l’URENAS en stratégie avancée (par exemple à moto), soit la mise à disposition d'une
équipe mobile ou l’ouverture d'une nouvelle URENAS.

34
PRISE EN
1.4.2. Au niveau de la communauté : CHARGE

Les ASC, partout où ils sont présents, doivent jouer un rôle important dans la PCIMA. Ils ont
les compétences nécessaires pour offrir le service minimum afin de réduire les voyages au
CSCOM.

L’ASC/ chargé de la MATERNITE RURALE doit :

o assurer le dépistage, la prise en charge MAM et MAS sans complications, la


sensibilisation et le suivi des cas en plus de travailler de concert avec les acteurs de la
plateforme communautaire (Relais, GSAN, TPS, CFUSS, Maman Yelen, ATRS
etc……) ;
o appuyer les agents de santé dans la supervision et le suivi régulier des GSAN et
relais/volontaires ;
o sensibiliser la communauté au sujet de la PCIMA avant et pendant sa mise en œuvre et
avoir son adhésion ;
o informer les autorités de la communauté, les TPS, les professionnels de santé, d'autres
membres de la société civile, les organisations locales sur la PCIMA et leur
engagement ;
o utiliser la communication formelle et informelle pour informer la communauté au sujet
de la malnutrition et des bonnes pratiques de nutrition, en tenant compte des niveaux
d'éducation des personnes concernées par les soins des enfants, de l'utilisation des
ressources au sein du ménage (mari, belle-mère, etc.) et des croyances au sein de la
société en ce qui concerne les causes de la malnutrition aussi bien que les
comportements et habitudes en matière de nutrition et de santé ;
o travailler avec les GSAN, les relais/volontaires communautaires et rassembler les fiches
de dépistage, observer les activités de dépistage et faire toutes les visites de suivi de
même que les visites à domicile requises ;
o contacter et visiter régulièrement les autorités du village afin de maintenir leur
implication dans les activités de la PCIMA ;
o visiter périodiquement le village ou groupe de villages de sa zone d’intervention avec
ou sans problème;

35
PRISE EN
o CHARGE
visiter les villages qui semblent avoir un problème (abandon excessif, pas d’admission,
faible taux de gain de poids, etc.) ou sur demande au cours d'une réunion mensuelle ;
o rechercher les cas d’abandon afin de répertorier les plaintes sur le suivi du programme,
les raisons d’abandon et pour déterminer le devenir des patients
o faire des visites à domicile pour les patients qui ne répondent pas au traitement ;

o maintenir un lien fort entre le centre de santé communautaire / URENAS et les autorités
de village, les GSAN, les relais/volontaires du village et les autres ASC ;
o collaborer avec les différents partenaires (ONG/programmes) dans la mise en œuvre de
la PCIMA.

GSAN/Relais/volontaire communautaire

Le GSAN est un groupe à but non-lucratif qui agit au sein de la communauté pour dynamiser
les activités à haut impact pour lutter contre la malnutrition.

Le GSAN (Voir annexe 29 : mise en place des GSAN) fait la promotion des pratiques
recommandées de la fenêtre d’opportunité des 1000 jours et effectue le dépistage de la
malnutrition aiguë. Les pratiques recommandées incluent l’allaitement maternel,
l’alimentation de complément (y compris la stimulation psycho cognitive précoce),
l’alimentation des femmes enceintes et allaitantes, la supplémentation en vitamine A et en fer,
le déparasitage et le contrôle de la présence de l’iode dans le sel au niveau des ménages, etc.
Les domaines sensibles à la nutrition sont aussi pris en compte dans les recommandations,
notamment la promotion des aliments locaux, des bonnes pratiques d’hygiène et
assainissement. La promotion de l’utilisation des services de santé tels que la consultation
pré- et post-natale (CPN et CPON), le PEV, la Surveillance Préventive des Enfants (SPE) et
la chimio prophylaxie saisonnière (CPS) du paludisme chez l’enfant.

Rôles des membres des GSAN


Les groupes de soutien sont chargés de :
o élaborer un calendrier d’activités pour leur zone de couverture, en commun accord avec
les autorités villageoises, le personnel du CSCOM, ASACO, Mairies ou l’ASC et
partenaires ;
o animer des séances de sensibilisation, de démonstrations nutritionnelles, des visites à
domicile au moins une fois par mois ;
36
PRISE EN
o mener les activités par deux membres du GSAN (binôme):CHARGE
o promouvoir les bonnes pratiques d’allaitement maternel, d’alimentation de complément,
d’alimentation de femmes enceintes et allaitantes ;
o promouvoir la production et la consommation de denrées alimentaires locales à haute
valeur nutritive (légume, soja, niébé, arachide, etc.) ;
o promouvoir les pratiques de lutte contre les carences en micronutriments :

- supplémentation en vitamine A chez les enfants de 6-59 mois et le déparasitage


des enfants de 12 à 59 mois ;

- supplémentation en fer/acide folique et le déparasitage à l’Albendazole chez les


femmes enceintes à partir du 2ème trimestre de la grossesse et les femmes en post-
partum immédiat ;

- contrôle de la présence de l’iode dans le sel au niveau des ménages;

o promouvoir les bonnes pratiques d’hygiène et assainissement du village ;


o promouvoir les pratiques de stimulation psycho-cognitives ;
o Promouvoir l’utilisation des services de santé (CPN/PEV/CPS, ….) ;
o promouvoir le partage d’expériences et fournir un soutien mutuel ;
o tenir à jour le registre GSAN ;
o rechercher et suivre les perdues de vue ;
o faire le dépistage des enfants une fois par mois.

Relais/volontaire communautaire : Le relais/volontaire communautaire est une personne


vivant au sein de la communauté et disposé à passer du temps à fournir des services aux
ménages sans être employé formellement ou être payé. La motivation peut être donnée en
nature et/ou en formation régulière.

Choix des relais/volontaires

Ils sont choisis par la communauté elle-même.

Les principales difficultés d’un programme de PCIMA à caractère bénévole sont les
suivantes : 1) choisir des relais/volontaires représentatifs de leurs communautés,
2) leur fournir un support adéquat,
3) maintenir leur motivation et,

37
PRISE EN
4) avoir des relais/volontaires dans les communautés, là CHARGE
où les besoins sont les plus
importants y compris dans les communautés transhumantes : cependant les périodes difficiles
coïncident souvent avec une charge de travail important au sein de la communauté.3

Il est important que la communauté elle-même les choisisse et les reconnaisse pour leur
qualité. Le problème le plus fréquent est de pouvoir librement sélectionner ou non des
relais/volontaires communautaires ayant des liens familiaux avec les chefs de la communauté.

Une fois que le programme fonctionne, les mères dont les enfants ont été traités pour
malnutrition aiguë avec succès et qui remplissent les critères de sélection, peuvent être des
relais/volontaires. Elles qui ont suivi le programme, sont de la même classe socio-économique
que les nouvelles admissions au programme, sont particulièrement crédibles et sont en mesure
d’établir des liens étroits et de guider les nouvelles accompagnantes. Elles sont susceptibles
d’obtenir des informations (par exemple sur les causes d’abandon) que d'autres peuvent ne
pas obtenir. Il est important que les ASC soient employés dans des visites à domicile
régulières et puissent aussi soutenir le réseau des relais/volontaires.

Les relais/volontaires communautaires préexistants qui ont été formés sur d'autres aspects de
la promotion de la santé ont généralement une réputation au sein de la communauté et qui a
l’habitude de rechercher leur aide. Cependant, ils ne devraient jamais être surchargés de
travail ; le temps qu’ils peuvent consacrer au volontariat est toujours limitée. Il est souvent
nécessaire de recruter des relais/volontaires additionnels de sorte que la charge de travail soit
partagée au sein d’une équipe de relais/volontaires. Ces derniers sont les mieux placés pour
identifier de nouveaux relais/volontaires. Les matrones peuvent également aider dans leur
recrutement, formation et suivi.

Au Mali, il est prévu un relais pour cinquante (50) ménages cependant le nombre de
relais/volontaire peut être augmenté au besoin, pourvu qu’ils soient organisés et coopératifs
entre eux.

3
Les programmes de relais/volontaires fonctionnent mieux dans les villages aisés, durant les périodes de
stabilité et là où les activités familiales sont moins urgentes (travaux champêtres, récolte, etc.). Si la situation
économique se détériore, les relais/volontaires démissionnent et la prévalence de MAS augmente. Il faut des
plans de contingence au niveau local et un budget pour ces villages les plus à risque avec un système de
relais/volontaires capable de fournir un support additionnel en cas de crise (ce plan doit être activé par le
médecin chef sur les conseils du PFNR).
38
PRISE EN
Le relai assure le dépistage actif dans la communauté, la CHARGE
référence, le suivi des cas de
malnutrition par des VAD, appui la stratégie avancée et fait la recherche active des perdus de
vue.

39
PRISE EN
CHARGE
2. PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE

La participation communautaire est indispensable dans le cadre de la surveillance de l’état


nutritionnel de la population en vue d’un bon dépistage des personnes souffrant de
malnutrition aiguë et pour leur suivi à domicile durant leur traitement en ambulatoire.

Les activités de communication et de renforcement de capacités au niveau de la communauté


reposeront sur l’implication des leaders et acteurs communautaires avec l’appui des agents
socio-sanitaires.

 Les mairies et les ASACO : doivent être impliquées pour assurer, en collaboration avec
le CSREF, le financement de la mobilisation communautaire, l’intégration de la
référence/évacuation des enfants malnutris dans le système existant, l’acheminement
des intrants. Elles doivent aussi être impliquées dans la sensibilisation et le dépistage
pendant la stratégie avancée.
 Le DTC : les activités communautaires font partie du PMA du CSCOM. Elles sont
réalisées avec l’appui des ASC, des relais, des GSAN et lors des stratégies avancées.
Les DTC doivent à la fois superviser les activités de prise en charge de la malnutrition
Aiguë (chargé nutrition et ASC) et s’assurer de la qualité de l’information donnée aux
accompagnants des enfants malnutris par le personnel sanitaire.
 Les chefs de village/chefs de quartier : jouent un rôle central dans la mobilisation
communautaire. Normalement, ils ont une vue complète du village/quartier et ont aussi
le pouvoir d’influencer les chefs de famille. Ils sont déterminants pour soutenir la
stratégie de communication et faciliter l’accès physique des enfants au CSCom.
 Les crieurs publics : jouent un rôle important dans la diffusion des messages simples, la
mobilisation communautaire pour les séances de dépistage et de sensibilisation. Ils
travaillent avec les ASC, les relais, les GSAN, et les chefs de village.
 Les leaders religieux : représentent une figure influente dans le village pouvant
s’impliquer dans l’amélioration de la connaissance sur la malnutrition et la PCIMA. En
plus, ils ont des canaux de communication pour mobiliser et partager les messages clés.
Ils sont une solution potentielle pour la résolution des refus et conflits.
 Les GSAN, les relais, les chargés de maternité rurale, ATRS et les ASC : devraient
travailler en collaboration avec les leaders communautaires.

40
PRISE EN
 CHARGE il est impératif
Les mères :pour atteindre un des objectifs de l’approche communautaire,
de donner un rôle central aux mères des enfants pris en charge puisqu’elles sont les
personnes les plus concernées et les plus proches des enfants à soigner. Elles sont donc
les actrices principales du programme et devraient passer du statut de « bénéficiaire » à
celui d’acteur/actrice. Elles seront formées à participer activement à l’identification des
enfants malnutris aigus (PB mères) et peuvent intégrer le GSAN.
 Les grand-mères : sont très influentes dans la famille et jouent un rôle important dans la
santé des enfants notamment les premiers recours aux soins. Ceci signifie qu’elles sont
des actrices importantes pour la mobilisation communautaire liée à la PCIMA.
 Les TPS : représentent le plus souvent le premier recours aux soins. Il est dès lors
crucial que chaque TPS, au niveau de son village, soit impliqué au moins dans le
dépistage et le référencement des enfants vers le CSCom.
Les stratégies de mobilisation communautaire et d’augmentation de la couverture
PCIMA.

La nature des actions de santé communautaire implique une participation active des
communautés à l’élaboration, la mise en œuvre, au suivi et à l’évaluation des activités
PCIMA. L’approche communautaire consiste à élaborer les messages avec des personnes
issues de la communauté, identifier avec elle les thèmes à choisir, les canaux de
communication les plus efficaces au regard de la population cible et à évaluer avec elle
l’impact du message délivré.

Les stratégies et approches innovantes

Les approches innovantes au Mali ont été menées dans le contexte de prévalence élevée de la
malnutrition aiguë, la faible couverture du programme PCIMA notamment pour la MAM, la
prise en charge des enfants MAS sans complications par les ASC et la situation sécuritaire
volatile et préoccupante réduisant l’accès aux services de santé dans certaines zones.

Des études pilotes sur les approches innovantes ont été menées dans certaines localités
notamment dans les districts sanitaires de Nara en 2018, Gao 2019 et la commune I du district
de Bamako en 2020

En 2022 s’est tenue l’atelier de capitalisation à Bamako sur ces approches. L’atelier a
recommandé d’intégrer les nouvelles évidences dans le protocole national de prise en charge

41
PRISE EN
intégrée de la malnutrition aiguë et de poursuivre les CHARGE
recherches pour générer assez
d’évidences dans le cadre de la prévention et de l’amélioration de la couverture des
programmes PCIMA et du dépistage à travers l’élargissement à d’autres acteurs
communautaires, à savoir : :

Approche PB mère:

 Le PB mère: consiste à former les membres du ménage prioritairement ceux ayant


intégré les unités de prise en charge pour dépister la malnutrition auprès de leurs
enfants, en leur apprenant comment utiliser la bande de Shakir qui mesure le PB et à
détecter les œdèmes. Les formations peuvent se dérouler à différents
niveaux (communautaire, structures de santé).
 L’approche « CMAM/PCIMA/HEALTH surge » consiste à rendre résilientes les
structures de santé à faire face à des pics de malnutrition aiguë et des maladies
courantes de l’enfant à travers un suivi en temps réel des données.
 L’approche « simplifiée » (Cf annexe 32)
Elle consiste à la simplification du protocole de prise en charge et l’optimisation du dosage
afin de fournir un traitement unique aux enfants MAM et MAS sans complication avec le
même produit thérapeutique (ATPE).
Ces conditions d’implémentations sont :
 Situations d’urgence et exceptionnelles (surtout les zones d’accès difficiles et non
couvertes par les programmes de prise en charge MAM)
 Engagement des parties prenantes (Etat, partenaires, collectivités…) pour la
disponibilité des intrants ;
Accord préalable de la DGSHP/SDN pour d’autres conditions exceptionnelles.

Communication au niveau communautaire

Messages

Les messages simples et les slogans faciles à retenir doivent être élaborés en concertation
avec la communauté en tenant compte des problèmes identifiés en son sein.

Les types de communication utilisée au niveau communautaire :

o la communication Interpersonnelle ;
42
PRISE EN
o le dialogue communautaire; CHARGE
o les réunions communautaires.

La communication de masse (Radio, Télévision, Internet, Théâtre, Sketchs, Caravane…)

Les personnes clés à impliquer :

 les chefs religieux;


 les anciens du village;
 le Réseau des Communicateurs Traditionnels (RECOTRAD) ;
 les GSAN ;
 les groupements ou associations communautaires ;
 les TPS ;
 les mères d’enfants de 6- 59 mois et ;
 les enseignants ;
 le personnel du centre de santé ;
 les ASC ;
 les ATRS ;

Elles sont responsables de la diffusion de l'information au sein de leurs communautés :

 Les informations doivent être transmises de préférence par des personnalités issues et
respectées de la communauté et non par des étrangers ;
 L'information est transmise de manière plus efficace dans les endroits quotidiens de
réunion, en particulier le marché, les points de ravitaillement en eau, la place publique
du village, là où les hommes se réunissent et socialisent.
 Les Supports Educatifs :

- boîtes à images;

- cartes conseils;

- dépliants;

- affiches;

- banderoles.

43
PRISE EN
CHARGE

3. CONTRIBUTION DES ACTEURS DE LA PLATEFORME


COMMUNAUTAIRE A LA PCIMA

3.1. Dépistage actif


Les principales activités qui ont lieu dans la communauté sont :

 dépister la malnutrition Aiguë chez les enfants (ceci est une recherche active de cas );
 référer les cas dépistés vers le CSCOM ou le site ASC pour une prise en charge;

3.2. Recherche active des enfants inscrits dans les programmes


 assurer la visite à domicile des cas qui :
o ne se sont pas rendus à l’URENAS ou à l’URENAM lors d’une visite programmée
(absent, abandon) ;
o ont été déchargés de l’URENI ou ont abandonné le traitement à l’URENI et n’ont pas
été enregistrés dans une URENAS ;
o ont été déchargés de l’URENAS ou ont abandonnés le traitement à l’URENAS et
n’ont pas été enregistrés dans une URENAM ;
o n'ont pas répondu au traitement :

3.3. Renforcement de la communication


 promouvoir les bonnes pratiques par la communication pour le changement social et
de comportement (CCSC), les normes sociales et les conseils pratiques ;
 assurer la retro information à temps des CSCom vers les communautés pour réduire les
absences et les abandons.
Avantages du dépistage actif

Les patients sont identifiés et traités alors qu’ils sont encore relativement en bonne santé,
avant qu'ils ne développent des complications et lorsque le traitement peut être entièrement
suivi dans la communauté, permettant ainsi d’éviter l'admission à l’URENI.

En effet le traitement à l’URENI a d’importantes implications : coûts de transport, incapacité


de générer des revenus, problème de nourriture/restauration pour l’accompagnant, séparation
de la famille, incapacité de terminer les travaux essentiels, manque de soins pour les autres

44
PRISE EN
CHARGE
enfants, préparation des repas et problèmes concernant la séparation en période d'insécurité,
séparation du mari et de l'épouse.

Activités des acteurs de la plateforme communautaire dans la PCIMA :

 dépister tous les enfants (6 -59 mois) dans la communauté à l'aide d'une Bande de
Shakir et vérifier s’il y a présence ou non d’œdèmes bilatéraux, en allant de maison en
maison et lors de n'importe quelle autre occasion (les JNV, la SIAN, lors du dépistage
VIH/SIDA, de la PCIME, la CPS et des programmes de développement
communautaire, etc.) ;
 référer ceux avec un PB < 125 mm au CSCom ou au site ASC le plus proche pour un
triage adéquat ; (Schéma décrivant le processus d’enrôlement des enfants référés de la
communauté vers les CSCOM et site ASC) ;
 enregistrer chaque enfant sur une fiche de dépistage dans la colonne rouge, jaune ou
verte (MAS, MAM et normale – Répertorier tous les cas et non uniquement les cas de
MAS et de MAM) ;
 apporter au superviseur (ASC ou DTC), toutes les fiches de dépistage collectées à
chaque rencontre ;
 participer à des réunions périodiques de coordination/partage d’expériences avec
d'autres GSAN /relais/volontaire communautaires et le superviseur.
L’ASC/agent de santé chargé de la nutrition doit se déplacer dans les villages chaque mois.
Pendant la visite, il échange avec le GSAN /relais/volontaire du village de tous les problèmes,
rend visite aux autorités du village pour avoir leurs commentaires concernant les activités de
la PCIMA

Matériels et Outils :

Le GSAN /relais/volontaires/ASC du village doit avoir un kit qui comporte :

 des bandes de Shakir ou bracelets PB (incluant des bracelets de rechange) ;

 des fiches de dépistage4 (annexe 1) ;

 des fiches de référence;

 des crayons, du papier, un taille-crayon, une gomme ;

4
Voir annexe 1 : Fiche de dépistage
45
PRISE EN
 un sac ; CHARGE

 un téléphone portable et du crédit avec une liste des principaux numéros de téléphone ;

 des directives simples écrites (dans la langue locale) adaptées selon le niveau
d'éducation du GSAN /relais/volontaire du village. On doit les donner, même si le
GSAN /relais/volontaire ne peut pas lire, ceci évite l'humiliation et tenant compte du fait
qu’il y a presque toujours quelqu'un dans le village qui sait lire et qui peut l’aider ;

 des fiches de conseils pratiques à donner (boite à images/fiches conseils) ;

Collecte de données au niveau village :

A partir des fiches de dépistage et pendant la visite au village par l’agent de santé
communautaire, les informations suivantes doivent être collectées :

 nom du village/hameaux.

 nom et fonction des personnes faisant le dépistage ;

 Date du dépistage ;

 nombre total d’enfants dépistés ;

 nombre d’enfants avec œdèmes ;

 nombre d’enfants dans la zone rouge : < 115mm  MAS ;

 nombre d’enfants dans la zone jaune : entre 115 à 125mm MAM ;

 nombre d’enfants dans la zone verte : ≥ à 125mm normale ;

 nombre de référés et le site vers lequel ils ont été référés ;

 nombre de cas référés vus au centre de santé ;

 nombre de cas d’abandons ;

 nombre de refus d’intégrer les activités de la PCIMA.

La fiche de dépistage du village est alors donnée au DTC et envoyée une fois par mois au
RND afin d’être analysée et enregistrée dans une base de données. Cette information donne
une proportion des cas de MAS et de MAM dans la communauté dépistée. Ces résultats
doivent être géographiquement répertoriés pour identifier des poches de malnutrition.

46
PRISE EN
Avec le dépistage régulier, non seulement les enfants CHARGE
malnutris sont identifiés mais le
dépistage constitue la base d'un système de surveillance nutritionnelle pour définir la
saisonnalité et pour déterminer si la situation dans le district se stabilise, se détériore ou
s’améliore. Ceci permet au MCD et au RND d’établir des priorités pour les activités en cours.

4. SUIVI :

Le suivi des patients se fait une fois par semaine à l’URENAS et pendant le premier mois à
l’URENAM, puis toutes les deux semaines pour l’URENAM à partir du deuxième mois de
suivi.

Les besoins

Le suivi à domicile est nécessaire pour les patients MAS :

o qui ne répondent pas au traitement ;


o dont les accompagnants ont refusé l'admission à l’URENI ;
o qui ne reviennent pas pour les rendez-vous (pour déterminer s'ils ont déménagé,
abandonné ou sont décédés).
Les patients nécessitant un suivi à domicile sont identifiés par le personnel de l’URENAS qui
en informe l’agent de santé communautaire ou le GSAN /relais/volontaires.

Activités

o rendre visite aux patients figurant dans la liste faite par le superviseur des GSAN /
relais/volontaires (DTC ou ASC) ;
o conseiller les accompagnants et la famille.

Il est essentiel que les abandons ne soient pas réprimandés ou traités de manière
irrespectueuse. Les raisons pour lesquelles le patient a abandonné peuvent être nombreuses
mais une des plus communes est l’insuffisance dans l’accueil de l’accompagnant par le
personnel soignant. La réputation de tout programme est fondée essentiellement sur les
expériences personnelles transmises de façon informelle au sein de la communauté.

5. COMMUNICATION SANTE ET NUTRITION, GSAN :


Les activités de communication (interpersonnelles et communication de groupes,
discussions/dialogue communautaires…) sur la nutrition doivent occuper une place
importante dans les activités des GSAN et d’autres groupes dans la communauté.
47
PRISE EN
Les parents dont les enfants deviennent malnutris peuvent : neCHARGE
pas savoir ni lire ni écrire, ne
pas être conscients des besoins nutritionnels de leurs enfants. Ils connaissent aussi peu sur
l’importance des jeux, de la stimulation psycho-cognitive pour le développement de l’enfant,
les effets d’une mauvaise hygiène (corporelle, environnementale, alimentaire…), risques liés
à la pollution, les mesures à prendre quand un enfant tombe malade et les signes de danger.
Les connaissances sur l’allaitement maternel /alimentation du nourrisson et du jeune enfant,
les maladies sexuellement transmissibles et le VIH, la santé reproductive et les effets négatifs
de certaines pratiques traditionnelles ne sont généralement pas suffisantes.

Les leçons tirées doivent être adaptées et modifiées localement pour répondre aux besoins
récurrents d’une région ; Cependant certains messages clés de santé et de nutrition doivent
faire partie de tous les programmes d’éducation pour la santé.

Informations clés en Nutrition :

De nombreux modules et guides ont été développés pour aider le volet communication pour le
Changement Social et de Comportement (Information, communication interpersonnelle,
influence des normes sociales).

Les thèmes suivants sont à recommander :

o allaitement maternel exclusif jusqu’à 6 mois ;

o allaitement maternel continu jusqu’à 24 mois ou plus ;

o alimentation de Complément à partir de 6 mois révolus ;

o nutrition de l’enfant malade et/ou malnutri ;

o nutrition de la femme : Adolescente, enceinte, allaitante ;

o lutte contre l’anémie (supplémentation en fer,) ;

o lutte contre les Troubles Dus à la Carence en Iode (TDCI) ;

o lutte contre la carence en vitamine A ;

o lutte contre la carence en Zinc ;

o l’importance de la consommation des aliments riches et fortifiés en micronutriments (vit


A, fer, iode, zinc)

o déparasitage ;
48
PRISE EN
o lutte contre le paludisme (MILD, SP …) ; CHARGE

o respect du calendrier vaccinal ;

o promotion des bonnes pratiques en Eau –Hygiène- Assainissement (Lavage des mains
au savon, traitement et bonne conservation de l’eau, etc.) ;

o lutte contre la diarrhée ;

o suivi et Promotion de la Croissance.

Pour chacune des AEN mentionnées ci-dessus, il existe des directives, des politiques ou des
protocoles utilisés pour donner des conseils pratiques en nutrition à différent niveau pour des
individus ou des groupes.

Il est important d'harmoniser les directives et outils de communication afin de s'assurer que
les messages clés soient conformes, indépendamment du moyen ou canal utilisé.

6. RECHERCHE ACTIVE :
Les patients nécessitant une recherche active sont identifiés par le personnel de prise en charge qui
informe l’agent de santé communautaire ou le relais/volontaire. (Cf 3.2)

7. PROCEDURES DE TRIAGE
Le triage doit avoir lieu au niveau de la consultation externe/service des urgences
de l’hôpital et au niveau des centres de santé. Il se fait en fonction des critères ci-
dessous

7.1. CRITERES D’ADMISSION

7.1.1. Définition de la MAM

Tous les patients qui remplissent au moins un des critères ci-dessous souffrent d’une MAM.

 6 – 59 mois :

o P/T ≥ - 3 Z score et < - 2 Z score ; ou

o Périmètre brachial : ≥115 mm et < 125 mm ;

 les femmes enceintes et les femmes allaitant un enfant de moins de 6 mois dont le PB :
≥180 mm et PB < 230 mm ;

 adultes et autres cibles (>59 mois) :


49
PRISE EN
o CHARGE
Indice de Masse Corporelle (IMC) ≥ 16 et IMC <18,5 avec perte récente de poids
ou ;

o PB ≥ 180 et < 230 mm avec perte de poids récente.

7.1.2. Définition de la MAS

Tous les patients qui remplissent au moins un des critères du tableau ci-dessous
souffrent d’une MAS.

50
PRISE EN
Tableau 1 : Critères d’admission
CHARGE

CRITERES D’ADMISSION

Nourrissons de  Le nourrisson est trop faible pour téter de façon efficace


moins de 6 mois (quel++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
ou de moins de 3 +++++++++++++++++++++++++que soit son P/T,

kg étant allaité Poids/Age(P/A) ou autre mesure anthropométrique) ou


 Le nourrisson ne prend pas de poids à domicile (après une série de prise
de poids lors du suivi de la croissance, par ex. changement d’indice
P/A)
ou
 P/T <-3 Z-score ou Présence d’œdèmes bilatéraux

6 mois à 59 mois  P/T < -3 z-score (table unisexe OMS20065) ou

 PB < 115 mm6 ou

 Présence d’œdèmes bilatéraux7 (+ ou ++ admission à l’URENI)

12 à 18 ans  P/T < 70% NCHS7 ou

 Présence d’œdèmes bilatéraux (+ ou ++ admission à l’URENI)


Adultes  PB < 180 mm avec perte de poids récente ou

 Indice de Masse Corporelle8 (IMC) < 16 avec perte de poids récente ou

 Présence d’œdèmes bilatéraux (à moins qu’il y ait une autre cause


flagrante)

NOTE : Il est important d’insister sur le fait qu’un patient est admis à partir du
moment où il remplit au moins un de ces critères, même si les autres critères ne
sont pas remplis

5
Voir annexe 2 : Table Poids pour Taille (OMS_2006)
6

76
Voir annexe 4 : P/T < 70% NCHS
87
Voir annexe 5 : Table IMC pour adulte
51
PRISE EN
CHARGE
7.2. FLUX DES PATIENTS :
Le schéma ci-dessous montre le flux des patients pour la prise de décision

Dépistage Communauté pour


conseils nutritionnels

Triage

Critères d’admission MAM,


Examen Clinique

Critères d’admission Enfant sain


MAS, Test de l’appétit,
Examen Clinique

Admission directe Admission directe


Admission directe
URENAS
URENAM Patient qui a passé le test de l’appétit et qui n’a pas URENI
Patient qui n’a pas de complications médicales de complications médicales) avec accord de Patient qui a échoué au test de l’appétit ou complications
et pas d’Œdèmes nutritionnels l’accompagnant médicales ou œdèmes moyens / sévères (

+/++ / +++) ou problème avec l’accompagnant

E
c
h
Phase de e
recuperation c
Phase de Dété
riora Traitement
Récupération a
tion
Ambulatoire u
Traitement de
l’éta
t
Ambulatoire t
e
nutri
s
tion
t
nel

d
e

l

a
Décharge et p
suivi
p
é
t
i
t

o
u

Phase aiguë
D
é
v
e
l

52
PRISE EN
o d CHARGE
p e
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l
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é c
d a
i t
c i
a o
l n
e s
s
m
é
d
i
Retour de l’appétit et c Phase de
a Transition
l
A
e
m
s
o
r
Phase de
c récupération
e seulement s’il n’y a
pas de URENAS

d
e

l
a

f
o Figure 2 : schéma du flux des patients pour la prise de
n
décision
t
e

53
PRISE EN
CHARGE
7.3. ACTIVITES DU TRIAGE
L’agent de santé (le nutritionniste, le médecin, l’assistant, le Technicien Supérieur
de Santé, le Technicien de Santé ou l’aide-soignant) doit faire les tâches
suivantes :

 à l’arrivée, donner de l’eau sucrée immédiatement aux enfants visiblement


malades et ceux qui ont clairement besoin d’être transférés vers une URENI ou
qui ont besoin d’un traitement médical spécifique : une solution d’eau sucrée à
10% - soit 10 g de sucre pour 100ml d’eau potable (5ml /Kg/H) ;
 prendre les mesures anthropométriques : PB pour les activités
avancées/cliniques mobiles, PB et indice P/T au centre de santé/hôpital en
utilisant les tables appropriées et vérifier la présence d’œdèmes nutritionnels
pour tous les patients incluant ceux référés par la communauté ;

 examiner les œdèmes et leur sévérité et prendre la température ;en fonction des critères
d’admission, décider si l’enfant est admissible ou pas.
Si celui-ci est référé par la communauté mais ne remplit pas les critères
d’admission, féliciter, encourager et donner des conseils nutritionnels à
l’accompagnant(e).
NB : Si un nombre important de références inappropriées survient, le travail de
l’équipe responsable du dépistage dans la communauté et à l’UREN doit être
réexaminé et si besoin les connaissances du personnel en matière de dépistage
doivent être mise à niveau. Ceci doit être discuté lors des réunions régulières de
coordination entre le chargé de nutrition de l’UREN et l’équipe de dépistage9.
 Repérer rapidement les MAS qui sont visiblement malades et organiser leur
transfert rapide vers une URENI, sans les faire attendre.
La personne responsable du triage doit régulièrement jeter un coup d’œil dans la
salle d’attente et référer ces patients directement à l’infirmier en charge pour qu’il

9
Il y a seulement une différence de 10 mm de PB entre un diagnostic de MAS positif (PB < 115 mm) et
négatif (PB ≥125 mm). Les tests pratiqués lors des formations montrent qu’environ un tiers des
mesureurs ont une différence de 10 mm ou plus quand ils mesurent deux fois les mêmes 10 enfants. Il est
possible que la mesure prise dans la communauté soit correcte et que celle prise au niveau du centre de
santé (URENAS) incorrecte. Le PB n’est pas une mesure facile à prendre avec précision et une formation
doit être faite à tous les niveaux.

54
PRISE EN
CHARGE
puisse immédiatement les envoyer vers l’URENI le plus proche ou commencer le
traitement si la distance est trop importante et si aucun moyen de transport adéquat
n’est disponible ;
 enregistrer tous les patients éligibles pour admission dans le registre PCIMA ;

 orienter les cas de MAM à l’URENAM ;

 faire le test de l’appétit pour les cas de MAS ; comparer leurs mesures
anthropométriques et les résultats du test de l’appétit;
 remplir une fiche de suivi individuelle et attribuer un numéro MAS.

 examiner le patient et déterminer s’il a des complications en utilisant les critères de


PCIME ;

 expliquer à l’accompagnant(e) les options de traitement et décider avec


l’accompagnant(e) si le patient doit être pris en charge à l’URENAM,
URENAS ou à l’URENI ;

 transférer ceux qui ont besoin d’une hospitalisation vers l’URENI la plus
proche et ceux qui doivent être traités en ambulatoire vers l’URENAS le plus
proche de chez eux ;

 si le triage est réalisé au niveau du centre de santé (UREN) et que le patient


nécessite un traitement à l’URENI, remplir une fiche de transfert et organiser le
transfert ;

 pour les patients malades dont l’accompagnant(e) a refusé les soins à l’URENI,
refaire un test de l’appétit :

o si le test de l’appétit est réussi, expliquer à l’accompagnant les soins à faire


à domicile et donner le traitement PCIME pour les maladies diagnostiquées.
La réussite du test de l’appétit est le critère principal pour le traitement en
ambulatoire ;

o si le test de l’appétit est à nouveau un échec, expliquer à


l’accompagnant(e) les dangers de ramener l’enfant à la maison et essayer de
le convaincre d’accepter le transfert vers une URENI ; ne serait-ce que pour
quelques jours. Cependant, la décision de l’accompagnant(e) doit être
respectée et elle ne doit en aucun cas être forcée ;

55
PRISE EN
o si le patient échoue au test d’appétit parce qu’il sembleCHARGE
effrayé mais qu’il
est alerté et ne présente pas de complications :

 référer tout de même le patient vers une URENI pour une courte
période ;

 expliquer soigneusement les bénéfices du traitement à l’URENI, les


risques du traitement ambulatoire et qu’elle peut changer d’avis à tout
moment après l’admission avec l’approbation du personnel soignant ;

 accepter la décision finale de l’accompagnant(e)

 Commencer le traitement approprié pour les patients en ambulatoire.

7.4. MATERIELS

 bande de Shakir/Brassard ou Bracelet pour PB ;

 balance, toise, table P/T (annexe 2, 3) et table Indice de IMC (annexe 5) ;

 registre (voir annexe 16), fiche de suivi individuelle de l’URENAS (annexe 18)
/URENI (annexe 10, 11) ;

 verre gradué ou balance de précision (5g) ;

 Kits pour le lavage des mains ;

 thermomètre ;

 abaisse langue ;

 matériels pour examen clinique (stéthoscope, otoscope, oxymètre, montre trotteuse ou


chronomètre…) ;

8. TEST DE L’APPETIT ET FLUX DES PATIENTS


8.1. Pourquoi faire un test de l’appétit ?

 Une évaluation relativement précise de l’appétit est souvent le seul moyen de


différencier un cas compliqué d’un cas non compliqué de MAS. Les autres
signes (PCIME) de maladies graves de l’enfant sont moins fiables chez les
patients atteints de malnutrition aiguë sévère.

 de loin, le meilleur signe de malnutrition-métabolique sévère est une


réduction de l’appétit, et le test de l’appétit est le critère le plus important qui
permet de décider si un patient doit être pris en charge en ambulatoire ou en
56
PRISE EN
hospitalier ; CHARGE

 un appétit faible/médiocre signifie que le patient a une infection importante


ou une perturbation métabolique majeure tel un disfonctionnement du foie, un
déséquilibre électrolytique, un endommagement des membranes cellulaires
ou des réactions biochimiques anormales. Ces patients sont les plus à risque
de mortalité immédiate. De plus, du fait de leur faible appétit, ils risquent de
ne pas prendre suffisamment d’ATPE pour éviter la détérioration de leur état
nutritionnel.
8.2. Comment faire le test d’appétit
L’agent de santé
o Tous les patients qui passeront le test de l’appétit doivent normalement
être testés ensemble au même endroit. Ce lieu doit être un endroit calme
et un peu à l’écart.
En effet les patients qui ont parcouru une longue distance doivent
pouvoir se reposer et recevoir de l’eau sucrée à boire avant de faire le
test ;

o Quelque fois, le patient peut ne pas prendre d’ATPE parce qu’il est
effrayé, stressé ou a peur de son environnement ou du personnel
soignant. C’est particulièrement vrai s’il y a beaucoup de monde, de
bruit, d’autres patients stressés ou du personnel de santé intimidant
(blouse blanche, ton grave).

Si un endroit calme n’est pas disponible, le test de l’appétit peut se faire


dehors sous un abri. Regarder d’autres patients manger l’ATPE redonne
confiance ;

o Expliquer à l’accompagnant le but du test de l’appétit et comment cela


va se passer.

Lui demander de se laver les mains ainsi que celles de son enfant au
savon. Faire en sorte que l’accompagnant soit confortablement assis,
l’enfant sur ses genoux, et lui donner l’ATPE ;

o Donner l’ATPE dans une cupule graduée ou directement avec le sachet,


accompagné d’un verre/tasse d’eau potable ;

57
PRISE EN
o CHARGE
Préparer des cupules graduées de 20 à 25 ml environ de contenu avant
de commencer le test de l’appétit.

o Un sachet d’ATPE contient normalement environ 100 g de pâte. Il peut


être utilisé pour environ 4 tests et il est beaucoup plus facile d’estimer
la quantité d’ATPE prise à partir d’une unité de mesure (verre à thé N°
8 qui, rempli à raz correspond au contenu du sachet de Plumpy Nut)
que du sachet lui-même.

La mère/l’accompagnant(e)

o Initialement, permettre à l’enfant de jouer avec le sachet ou pot d’ATPE et


de s’habituer à son environnement. Ceci lui permet quelquefois d’être plus
à l’aise ;

o donner soit l’ATPE directement du sachet ou en mettre un peu sur le doigt.


La mère/les autres enfants/autres membres de la famille ne doivent pas
consommer l’ATPE. Mais souvent le fait que l’enfant voit sa mère en
prendre un peu et l’apprécier est un bon moyen pour encourager l’enfant ;

o s’il refuse alors continuer gentiment à l’encourager et prendre du temps


pour le test. Ne jamais forcer le patient à manger l’ATPE ;

o habituellement le test est assez rapide, environ 15 minutes, mais peut durer
jusqu’à 1 heure de temps si l’enfant est intimidé ou en colère ou s’il a un
appétit médiocre ;

o le patient doit avoir de l’eau potable à boire et disponible à volonté dans


une tasse pendant le test.

L’agent de santé doit évaluer le résultat du test de l’appétit :

Réussite (Bon, moyen)

Un patient qui prend au moins la quantité indiquée dans la colonne « moyen » du


tableau 2 sur le test de l’appétit a réussi le test

Echec (Faible)

Un patient qui ne prend pas au moins la quantité indiquée dans la colonne « moyen
» n’a pas réussi le test : le résultat du test est un échec – l’agent de santé doit alors
examiner le patient et le transférer si besoin vers une URENI selon le tableau 3.
58
PRISE EN
CHARGE
Même si le patient ne prend pas l’ATPE du fait de son goût ou parce qu’il a peur, il
n’est pas considéré comme ayant réussi le test : le résultat du test est un échec.

59
PRISE EN
Tableau 2 : Quantité d’ATPE qui doit être prise pour évaluer
CHARGE
l’appétit des patients sévèrement
malnutris/Quantité moyenne minimale nécessaire pour passer le test de l’appétit avec succès.

TEST DE L’APPETIT

Quantité “Moyenne” et quantité minimale qu’un patient malnutri aigu doit prendre
pour réussir le test de l’appétit.

Poids ATPE - Pâte en sachet ATPE - Pâte en pot


Corporel (Proportion d’un sachet entier 100G) (ML ou G)
Faible Moyen Bon Faible Moyen Bon
Moins de 4 KG <⅛ ⅛–¼ >¼ <15 15 – 25 >25
4 – 6.9 <¼ ¼–⅓ >⅓ <25 25 – 30 >35
7 – 9.9 <⅓ ⅓–½ >½ <35 35 – 50 >50
10 – 14.9 <½ ½–¾ >¾ <50 50 – 75 >75
15 – 29 <¾ ¾–1 >1 <100 100 – 150 >150
Plus de 30 KG <1 >1 <150 >150
Note: si on utilise des tailles de cupules graduées différentes 10, une nouvelle table doit être
construite en fonction de la taille de la cupule utilisée.

La table doit être construite en mettant le nombre de cupules graduées que le patient doit
prendre selon sa catégorie de poids.

La majorité des patients sont dans la catégorie 4 – 6,9 kg, donc la quantité d’ATPE à
consommer pour ces patients pour réussir le test de l’appétit est d’une cupule graduée (de
25ml).

8.3. Quand faire le test de l’appétit ?

 Pendant le triage initial ;

 Lorsque le gain de poids est faible lors d’une des visites à l’URENAS.

Le test de l’appétit doit être fait quand les patients ne gagnent pas de poids régulièrement.

 Le test peut aussi être fait de façon routinière pour tous les patients à chaque visite, si le
superviseur pense que c’est approprié ;

10
Les cupules graduées se trouvent souvent avec les bouteilles de sirop d’antibiotiques et sont
utilisées comme mesure des doses d’antibiotiques à donner.
60
PRISE EN
 L’échec au test de l’appétit à n’importe quel moment estCHARGE
une indication pour effectuer
une évaluation complète de l’état clinique du patient et probablement effectuer un
transfert vers une URENI.

Si l’appétit est « bon » lors du test et que la prise de poids à la maison est faible,
une visite à domicile doit être organisée pour identifier un éventuel problème au
niveau du ménage ou un partage massif de l’ATPE. Si la visite à domicile n’est pas
faisable, il peut être nécessaire d’hospitaliser le patient et faire un simple «test
d’alimentation », où la prise d’ATPE est directement supervisée par le personnel
pour différencier :

 une difficulté liée à l’environnement familial ;


 un problème métabolique du patient.
Ce test d’alimentation, dans un environnement structuré (un centre de jour,
URENI) est utilisé pour enquêter sur les causes de non réponse au traitement mais
peut aussi être réalisé si le personnel suspecte un problème psycho-social à la
maison.

9. COMPLICATIONS MEDICALES (PCIME)

Lorsque les mesures anthropométriques et le test de l’appétit sont faits, l’agent de


santé doit examiner le patient pour détecter les complications qui requièrent un
traitement avant le transfert vers une URENI.

S’il y a présence d’une complication médicale, le patient doit être transféré vers
une URENI – ces complications incluent les symptômes/maladies suivants :

 diarrhée et déshydratation basée sur les antécédents du patient et un


changement récent d’apparence (les signes cliniques habituels ne sont pas
fiables chez les patients souffrant sévèrement de malnutrition aiguë et ne
doivent pas être utilisés pour diagnostiquer une déshydratation) ;

 vomissements incoercibles ;

 pneumonie : >60 respirations/minute pour les enfants de moins de 2 mois ;

>50 respirations/minute pour les enfants de 2 à 12 mois ;

>40 respirations/minute pour les enfants de 12 à 59 mois ;

61
PRISE EN
>30 respirations/minute pour les enfantsCHARGE
de 5 ans et
plus ou un tirage sous-costal.

La fréquence respiratoire peut être évaluée à l’aide d’une montre trotteuse ou d’un
chronomètre.

 Lésions cutanées ouvertes ;

 hypothermie < 35,5˚C (rectal) ou < 35˚C (axillaire) ;

 fièvre > 39˚C (rectal) ou >38,5˚C (axillaire) ;

 pâleur extrême (anémie sévère) ;

 faiblesse, apathique ou inconscient ;

 convulsions ;

 signes cliniques de carence en vitamine A ;

 toutes conditions qui nécessitent une perfusion ou une alimentation par SNG ;

 tous autres signes ou symptômes généraux qui demandent une investigation ou


une prise en charge en URENI selon l’agent de santé.

62
PRISE EN
CHARGE
Tableau 3 : Résumé des critères d’admission pour une prise en charge en URENI ou en URENAS

FACTEURS URENI URENAS


Choix de L’accompagnant(e) choisit de L’accompagnant(e) choisit de
l’accompagnant(e) commencer, continuer ou d’être commencer, continuer ou d’être
transféré vers une URENI. transféré vers une URENAS.

Le souhait de l’accompagnant(e) Le souhait de l’accompagnant


doit être respecté. doit être respecté.
Appétit Echec du test de l’appétit (faible) Test de l’appétit bon
Œdèmes bilatéraux Œdèmes bilatéraux (++ et +++) Œdèmes bilatéraux (+)

Les formes mixtes : kwashiorkor-


marasmes (P/T<-3 z-score et
œdèmes bilatéraux)
Peau Lésions cutanées ouvertes Pas de lésions cutanées ouvertes
Complications Toutes maladies graves, selon les Absence de complications
médicales critères PCIME, infection médicales
respiratoire aiguë, anémie sévère,
signes cliniques de carence en
vitamine A, déshydratation, fièvre,
léthargie, rougeole etc.
Candidose Présence de candidose sévère ou Absence de candidose sévère
autres signes d’immunodéficience
sévère
Accompagnant(e) Accompagnant(e) incapable ou Environnement à domicile
refusant une prise en charge en correct et accompagnant(e) prêt
URENAS à une prise en charge en
ambulatoire

63
TRANSPO
RT
10. TRANSPORT DES PATIENTS
Les patients sévèrement malnutris peuvent être amenés vers un centre de santé.

Cependant, il n’est pas rare de trouver qu’un patient malnutri dont l’état est
relativement bon avant le transport, se détériore ensuite et qu’il décède peu après
son arrivée dans un centre de santé après un voyage long ou difficile. On parle de «
traumatisme du transport ». Les transports publics ne sont pas recommandés pour
ces patients.

Prendre en compte le transport des enfants malnutris sévères dans le système de


référence/évacuation. Il est recommandé, dans la mesure du possible, que les patients très
malades restent à l’URENAS ou centre de santé le plus proche pour être stabilisés avant d’être
transportés.

Les dispositions prises dans ce protocole pour la prise en charge de la malnutrition


sévère et de ses complications en URENI doivent être suivies dans la mesure du
possible par le centre de santé11.

URENI

Doit être contactée par téléphone ou RAC, NTIC et prendre la responsabilité de «


garantir » la décision prise par l’infirmier du centre de santé, en le rassurant et en
lui disant que la meilleure des choses à faire est de ne pas transporter le patient ; lui
donner des conseils pour sa prise en charge immédiate.

Le nom du médecin, le numéro de téléphone, les conseils donnés et l’URENI


contactée doivent figurer sur la fiche de suivi du patient.

URENAS

Doit expliquer à l’accompagnant que le patient est gravement malade et peut


mourir, mais que le risque de le transporter vers un hôpital est plus grand que celui
d’essayer de le stabiliser au centre de santé. Encore une fois, le choix de la mère
doit être respecté.

11
Les traumatismes du transport sont une des principales raisons pour lesquelles les URENI doivent être établis
à proximité du village du patient. Les avantages de proximité URENAS - domicile du patient s’appliquent
également pour l’URENI
64
TRANSPO
PFN RT

o mobilise la communauté sur le problème du transport d’un patient gravement


malade d’un centre à un autre ;
o explore les différentes solutions ;

o fait appel à une ONG nationale ou internationale ;

o inclut le transport de l’enfant malnutri sévère dans le système de


référence/évacuation (constituer un budget pour les coûts de transport avec
l’aide des Comité de Gestion des Centres de Santé, avoir une ambulance) ;
o met en place une consultation téléphonique/RAC/NTIC pour traiter les patients
sans les transporter ;
o met en place une URENI délocalisée proche d’un épicentre de malnutrition
pour prendre en charge/stabiliser les cas de malnutrition compliquée ;
o organise un transport médicalisé / Ambulance (avec vérification de son arrivée
à l’URENI) de l’URENAS vers l’URENI ;
o assure la formation du personnel soignant pendant le transport : le véhicule doit
rouler doucement, ne pas être surchargé, s’arrêter pendant 5 minutes toutes les
20- 30 minutes de transport pour atténuer les effets du mal de transport sur le
patient malade, l’eau doit être disponible et la mère doit prendre soin de son
enfant ;

o ne donne pas de sédatifs au patient pour prévenir ou traiter le mal de transport


(vomissement).
o anticipe les pannes de véhicules, les routes impraticables en fonction des
saisons (inondations, etc.) ;
o pré-positionne des stocks en anticipant la détérioration des routes pendant la
saison des pluies (stock d’ATPE, formation de relais/volontaires au niveau des
villages si les équipes ne peuvent pas se déplacer) ;
o prévoit un kit d’urgence style URENI pour stabiliser les patients avant le
transport, si le transport n’est pas possible ou si la mère refuse de voyager ;
o prend régulièrement des nouvelles des patients transportés dans des
circonstances difficiles.
65
TRANSPO
RT
Une analyse détaillée du décès des patients pendant le transport et 48h après
doit être effectuée par le PFN et des actions mises en place (comme ouvrir une
URENI satellite, etc.) si nécessaire. L’heure de départ du centre de
santé/URENAS et l’heure d’arrivée à l’URENI doivent être notées sur la fiche
de transfert et analysées périodiquement pour déterminer si cela constitue un
problème majeur dans le district ;
o assure un contact régulier entre le personnel médical de l’URENI et celui des
URENAS afin de faciliter la communication entre les différentes équipes et
assurer le bon fondement des prises de décision par l’URENAS, l’URENI et la
communauté ;
o vérifie et met à jour les rapports mensuels par rapport aux décès au cours du
transport. Le temps de transfert noté sur la fiche de transfert doit être examiné
et s’il est trop important, des mesures pour résoudre ce problème doivent être
envisagées après discussion avec les intéressés.

66
PRISE EN CHARGE DE LA MALNUTRITION AIGUE
MODEREE – A L’URENAM

1. OBJECTIF DE LA PRISE EN CHARGE

L’objectif de la récupération nutritionnelle en URENAM est de corriger la MAM chez les


groupes cibles vulnérables :

 enfants de 6 à 59 mois ;
 femmes enceintes ;
 femmes allaitant un enfant de moins de 6 mois;
 D’autres maladies chroniques/aigues spécifiquement les personnes vivant avec le
VIH/SIDA, Tuberculeux ; Hépatite…

2. ORGANISATION DE LA PRISE EN CHARGE ET OUTILS

La Prise en Charge est assurée au niveau communautaire, dans les sites ASC, les maternités
rurales, et au niveau des structures de santé par le personnel soignant selon les critères
d’admission.

Les outils et supports suivants sont nécessaires pour les activités de prise en charge de la
MAM :

Dans les centres de santé :


 registre de prise en charge et de surveillance nutritionnelle pour femmes enceintes,
allaitant et enfants de moins de 5 ans ;
 fiche de gestion des intrants ;
 fiche de référence /transfert ;
 tables de mesures anthropométriques (P/T : Table Z-score, Table NCHS, IMC) ;
 canevas de rapport mensuel ;
 balance mère-enfant ;
 toise de SHORR ;
 bande de Shakir (enfants et adultes) ;
 Carte d’identification MAM.
67
Dans les sites ASC et maternité rurales :
 registre de prise en charge et de surveillance nutritionnelle pour femmes enceintes,
allaitant et enfants de moins de 5 ans ;
 fiche de gestion des intrants ;
 canevas de rapport mensuel ;
 balance mère-enfant ;
 bande de Shakir (enfants et adultes) ;
 Minuteur ;
 carte d’identification MAM ;
 fiches de référence.

3. CRITÈRES D’ADMISSION
Tableau 4 : Critères d’admission en URENAM

CLASSE D’AGE ET
CRITERES D’ADMISSION
CATEGORIES

P/T ≥ -3 et <-2 z-score (table unisexe OMS200612) ou

6 à 59 mois PB ≥ 115 et < 125 mm

Absence d’œdèmes

P/T ≥ 70 et < 80 % (selon le NCHS)

> à 59 mois IMC ≥ 16 et < 18,5 (OMS 2014)

Absence d’œdèmes

Femmes enceintes de 3 mois et + PB < 230 mm

Femmes allaitant un enfant de


PB < 230 mm
moins de 6 mois

Personnes vivant avec le VIH et/ou IMC ≥ 16 et < 18,5 avec perte récente de poids ou
tuberculeux

12
Voir annexe 2 : Table P/T
68
PB ≥ 180 et < 230 mm avec perte de poids récente.

4. TRAITEMENT NUTRITIONNEL

Le traitement de première intention de la malnutrition aiguë modérée chez les enfants de 6–


59 mois est le « Supplementary Plumpy » ou PlumpySup. En cas de non disponibilité du
PlumpySup on utilise le supercéréal plus (CSB++), les farines enrichies, ….

Pour la prise en charge de la malnutrition aiguë modérée, nous devons de plus en plus mettre
l’accent sur la promotion et l’utilisation des produits locaux.

4.1. Type de rations

Les aliments de supplémentation utilisés en URENAM sont à base de :

Aliments Supplémentaires prêts à l’emploi (ASPE) : Pâte à base de lipides (Exemple,


« Supplementary Plumpy » ou PlumpySup).

Farines industrielles améliorées en complexes minéralo-vitaminiques répondant aux normes


internationales (Supercereal plus = CSB++, Supercereal= CSB+),

Farines locales enrichies ayant bénéficiées l’autorisation de mise sur le marché.


REMARQUES:
Il est recommandé de fournir une ration de protection 13 à la famille destinée aux autres enfants
de moins de 5 ans qui ont un enfant malnutri, lors d’une situation d’insécurité alimentaire
suivi des séances de sensibilisation sur l’utilisation des produits locaux et l’alimentation de
l’enfant.
Composition de la ration

Les bénéficiaires de l’URENAM reçoivent un supplément :

4.1.1. En ration sèche (à emporter à la maison) qui doit apporter 1000 à 1500
kcal/bénéficiaire/jour.

Cette ration sera équilibrée de sorte que les 1000 à 1500 kcal proviennent de :

 10 à 15% de protéines ;
 30 à 35% de lipides ;

13
La ration de protection peut être une quantité additionnelle du même aliment donné à l’enfant ou tout autre
69
 50 à 55% de glucides.
La date d’expiration des aliments de suppléments enrichis fournis doit être connue,
l’étiquetage des produits doit être lisible et conforme aux normes internationales.

Tableau 5 : Tableau de ration à base de supercereal + (CSB++) pour les enfants MAM de 6 – 59
mois

COMPOSITION
QUANTITÉ
NUTRITIONNELLE

ALIMENTS ENERGIE
KG/PERS/2
G/PERS/ JOUR G/PERS/ SEMAINE (KCAL/
SEMAINES
PERS/JOUR)

SUPER CEREAL + 200 1400 2,8 840

TOTAL 200 1400 2,8 840

Tableau 6: rations sèches à base d’aliments locaux pour les enfants 6-59 mois

Quantité Composition nutritionnelle

Aliments g/per/jour g/per/ Kg/per/2 Energie Protéine Lipide


semaine semaines (Kcal/per/jour (g/per/jour (g/per/jour)
)

Farine de Mil 100 700 1.4 364 7 0.5

Farine de Niébé 80 560 1.12 268 16 1

Huile 30 210 0.42 265 0 30

Sucre 10 70 0 .14 40 0 0

Total 220 1540 3.08 937 23 31.5

% 10 25

70
Tableau 7 : Ration sèche à base de Supercereal (CSB+) pour les FE et FA un enfant de moins de
6 mois.

COMPOSITION
QUANTITÉ
NUTRITIONNELLE
ALIMENTS
KG/PERS/2 ENERGIE
G/PERS/ JOUR G/PERS/ SEMAINE
SEMAINES (KCAL/PERS/JOUR)

SUPERCEREAL 200 – 250 1400 - 1750 2,8 - 3,5 1000 – 1200

Huile 20-25 140 - 175 0,280 – 0,350 180 – 225

Total premix 220 – 275 1540 – 1925 3,08 – 3,85 1180 – 1425

En plus du Supercereal plus, Supercereal et la farine locale enrichie, on peut utiliser des
mélanges locaux à base de céréales (mil, maïs, sorgho…), de légumineuses (niébé, arachide,
sésame…), des fruits et légumes (citrons, tamarins, pain de singe…), les produits d’origine
animale (poudre de poisson, lait, les œufs…), d’huile et de sucre.

NB :Il est préférable d’enrichir ces mélanges locaux avec de la poudre de micronutriments
spécialement prévue pour cet usage.

Tableau 8 : Exemple : rations sèches à base d’aliments locaux pour les FEFA

QUANTITÉ COMPOSITION NUTRITIONNELLE


ALIMENT
G/PERS/ G/PERS/ KG/ ENERGIE PROTÉINE LIPIDE
S
JOUR SEMAIN PERS/2 (KCAL/PERS/ (G/PERS/ (G/PERS/
E SEMAINES JOUR) JOUR) JOUR)

Mil 200 1400 2,8 708 11,6 3,4

Niébé 90 630 1,26 246 21,2 1,3

Huile 25 175 0, 35 225 0 25

71
Sucre 10 70 0,14 40 0 21,9

Total 325 2275 4,45 1219 32,8 29,6

% 10, 8 21,9

4.1.2. Les ASPE à base de pâte de Lipides : (se référer au dosage spécifique pour chaque
produit).

Exemple le PLUMPY SUP : Ration pour le traitement des enfants de 6-59 mois malnutris
modérés : 1sachet = 100g apporte 543kcals/jour ;

Tableau 9 : Ration ASPE plumpy/sup pour les enfants de 6-59 mois

Aliments Quantité journalière Quantité/semaine Quantité/2 semaines


(sachet de 100g) (sachet de 100g) (sachet de 100g)

Plumpy/sup 1 7 14

Composition : Le Produit est composé de matières grasses végétales (apportant des acides
gras essentiels), de sucre, de pâte d’arachide, de protéines de soja, de maltodextrine et de
lactosérum, le tout enrichi par un complexe minéralo-vitaminiques.

4.2. Organisation de la dotation en ration sèche

Mélanger préalablement la farine pour former un PREMIX, avant de le remettre à la mère ou


à l’accompagnant :

 Pour le Supercereal, il faut mélanger préalablement la farine et l'huile, pour former un PREMIX,
avant de le remettre à la mère ou à l'accompagnant tout en insistant sur les bonnes pratiques de
conservation et d’hygiène ;
 Pour la farine à base de mélange mil-niébé-huile-sucre, il faut également faire le mélange, avant
de distribuer aux bénéficiaires et l’enrichissement doit être fait au préalable ;
4.3. Démonstrations nutritionnelles :

Elle est couplée à la distribution de rations et consiste à :

 Sensibiliser les mères ou les accompagnants à la préparation et l’importance de la bouillie


72
pour l’amélioration de l’état de leur enfant ;
 Apprendre aux mères comment combiner les produits alimentaires pour avoir des mets équilibrés
et de haute valeur nutritive ;
 Apprendre aux mères comment nourrir l’enfant ;
 Apprendre aux mères comment assurer l’hygiène de l’alimentation et l’innocuité des aliments. Sur
la base des démonstrations nutritionnelles, des repas collectifs sont organisés ;
 Apprendre aux mères comment utiliser de manière optimale les aliments de supplémentation

Mode de préparation :

 Préparation : 1 volume de PREMIX supercereal plus et 4 volumes d’eau


Cuisson : 5 à 10 minutes.

 Préparation : 1 volume de PREMIX de produits locaux et 4 volumes d’eau


Cuisson : 15 à 20 minutes.

NB : Pour la préparation des farines á base de produits locaux, il faut respecter les étapes
proposées par le fabriquant.

4.4. L'éducation nutritionnelle est une composante importante de l’UREMAM.

Elle est définie comme l'ensemble des activités de communication visant la modification volontaire
des pratiques qui ont une incidence sur l'état nutritionnel de la population, dans la perspective d'une
amélioration de celui-ci.
73
Elle a comme objectifs :

 Améliorer les connaissances nutritionnelles des populations bénéficiaires des programmes ;


 Faciliter la prise de conscience des populations sur les problèmes liés à l’alimentation et la
nutrition ;
 Promouvoir les comportements et pratiques alimentaires désirables ;
 Améliorer la diversité et la quantité des aliments consommés au niveau de la famille.
On parle souvent du principe que fournir plus de produits alimentaires à une population permet à celle-
ci d'être mieux nourrie, que de dire aux gens les valeurs nutritives des aliments (ce qui est bon pour
eux);

Education nutritionnelle est obligatoire et doit être combinée à la distribution des rations (traitement
nutritionnel).

Elle vise à promouvoir :

 une alimentation fréquente et stimulée pendant et après la maladie de l’enfant ;


 le suivi de la croissance des enfants ;
 le respect du calendrier vaccinal ;
 une alimentation de complément variée et des repas respectant la fréquence minimale
recommandée pour les enfants à partir du 6ème mois ;
 une alimentation variée et équilibrée de la femme enceinte et allaitant ;
 l’allaitement maternel exclusif dans les 6 premiers mois de la vie et la poursuite de
l’allaitement au moins jusqu’aux 24 mois de l’enfant ;
 la supplémentation en Vitamine A chez les enfants de 6 à 59 mois;
 le déparasitage chez les enfants de 12 à 59 mois;
 la supplémentation en fer acide folique et le déparasitage chez les femmes enceintes et
allaitant;
 la consommation de sel iodé dans les ménages ;
 la consommation de fruits et légumes produits et disponibles localement ;
 les bonnes pratiques d’hygiène ;
 la planification familiale.
NB: Un accent doit être mis sur l’utilisation des aliments locaux pour la démonstration
nutritionnelle.

74
5. TRAITEMENT / PREVENTION MEDICALE
5.1. Examen médical :
 En cas d’admission d’un enfant dans le programme MAM, réaliser un examen médical
systématique, vérifier le calendrier vaccinal et le mettre à jour ;
 Envoyer en consultation prénatale la femme enceinte qui n’a pas fait de visites prénatales
ou qui présente des problèmes de santé.
 En cas de pathologies mineures, se référer aux protocoles spécifiques existants (PCIME) ;

 Le traitement anti palustre ne doit être administré qu'en cas de TDR ou goutte épaisse positifs.

5.2. Traitement médical


5.2.1. Prévention de la carence en Vitamine A

Vérifier sur la fiche de croissance ou sur le carnet de vaccination si l'enfant a reçu de la


Vitamine A il y a plus de 2 mois :
 si oui ou si l’information n’est pas documentée, lui administrer en une seule dose la
Vitamine A selon les directives nationales :
 Nourrissons de 6 à 11 mois (6 à 8 Kg) : 100 000 UI ;
 Enfants de 12 à 59 mois (de plus de 8 kg) : 200 000 UI ;
 si moins de 2mois, ne rien donner.

5.2.2 Déparasitage de l’enfant et de la femme enceinte/allaitant enfant moins de 6 mois

Avant de déparasiter, il faut interroger et vérifier dans le carnet de santé si l'enfant n'a pas été
déparasité au cours des 6 derniers mois, sinon il faut faire le déparasitage dès l'admission avec la
posologie suivante dans le tableau ci-dessous.

NB : Ne pas administrer le mébendazole aux femmes enceintes.

Tableau 10 : Déparasitage de l’enfant et les femmes enceinte/allaitant un enfant moins de 6 mois

AGES/ FEMMES FEMMES


<1 AN 1 - 2 ANS ≥ 2 ANS
CATÉGORIE ENCEINTES ALLAITANT

Albendazole 400 Ne pas 1 comprimé 1 comprimé


½
mg administrer 1 comprimé au deuxième
comprimé
trimestre
Albendazole 200 1 2 comprimés 2 comprimés 2

75
mg au deuxième comprimés
comprimé
trimestre
Mébendazole14 1 Ne pas 1 comprimé
1 comprimé
500 mg comprimé administrer

5.1.3 Supplémentation en fer-acide folique

Donner du Fer-Acide folique pendant toute la période à l’UREMAM suivant les doses inscrites dans le
tableau ci-dessous.

Tableau 11 : Donner systématiquement du fer-acide folique durant le séjour à l’URENAM

FEMMES ENCEINTES
POIDS/CATÉGORIE <10 KG ≥ 10 KG
ET ALLAITANT

Fer – acide folique


½ comprimé par 1 comprimé par r
(200 mg sulfate de fer 1 comprimé par jour
semaine semaine
-40 mg acide folique)

14
Mébendazole et Albendazole sont des médicaments aussi efficaces l’un comme l’autre contre les vers ronds
(Ascaris), mais le Mébendazole est moins efficace contre les ankylostomes et les trichocéphales (Trichuris) ;
c’est pourquoi il est recommandé d’utiliser l’Albendazole dans la mesure du possible.
76
5.1.4. Vaccination :

 Vérifier systématiquement le statut vaccinal de l’enfant et de la mère dès l’admission et


compléter si nécessaire.

Tableau 12 : Résumé du traitement médical chez les enfants et les FE/FA en URENAM

Médicament Quand A qui Combien de Dosage


temps

Fer-Acide folique  <10kg ½ comprimé par semaine


(200mg sulfate de
A l’admission  ≥10kg 1 comprimé par semaine
fer et 0,4 mg acide
folique  Femmes
1 comprimé par jour jusqu’à 3 mois
enceinte et
après accouchement
allaitant

Tous les enfants Patient 6-11 mois


MAM qui n’ont 100.000UI
Vitamine A A l’admission
pas reçu de
Patients ≥12 mois :
vitamine A au Dose unique
200.000UI
cours des 6
derniers mois

Si Mebendazole* A l’admission Patient ≥12 mois 1 cp de 500mg en dose unique ou 1cp


de 100 mg 2 fois par jour pendant 3
jours

Si Albendazole* A l’admission 12 - 23 mois 1/2 comprimé en prise unique


400mg
≥2 ans 1 comprimé en prise unique

Femme enceinte à 1 comprimé en prise unique


partir du 2e
trimestre

Femme allaitant 1 comprimé en prise unique

Vaccination A l’admission Tous les patients Selon PEV


qui n'ont pas leur

77
vaccination à jour

5.3. SUIVI DE L’ETAT NUTRITIONNEL

Le suivi du patient se fait selon le schéma suivant :

 1er mois : 1 fois par semaine ;


 2ème et 3ème mois : 1 fois toutes les 2 semaines.
La mesure du poids des patients doit être étroitement supervisée ; il est conseillé de la
reprendre une seconde fois en cas de doute.

Les jours de suivi doivent coïncider avec les jours de prise en charge.

A chaque visite, les éléments d’évaluation sont les suivants :

 Examens cliniques :
 Interrogatoire de la mère ;
 Examen physique général ;
 La recherche des œdèmes ;
 Paramètres anthropométriques :
 Le poids ;
 Le Périmètre brachial à mi-hauteur ;
 La taille (toutes les 4 semaines) ;
 La détermination du rapport P/T.

5.4. ECHEC DE RÉPONSE AU TRAITEMENT

Les patients sont considérés comme non répondant au traitement dans les conditions
suivantes :

 non atteinte des critères de sortie après 3 mois (12 semaines) dans l’URENAM ;
 absence de gain de poids après 6 semaines ;
 perte de poids pendant plus de 4 semaines dans le programme ;
 perte de poids de 5 % à n’importe quel moment.
Les raisons de cette non-réponse au traitement peuvent être dues aux :
 non-respect du protocole ;
 syndromes de malabsorption gastro-intestinale ;
 non-respect des consignes de traitement par la famille ;
 autres circonstances à domicile et/ou sociales du patient ;
78
 autres pathologies médicales sous-jacentes.
Une investigation doit se faire sur le plan social ; si besoin référer l’enfant soit à
l’URENAS/URENI pour plus d’investigations médicales.

5.5. CRITÈRES ET TYPES DE SORTIE


Tableau13 : Critères de sortie

CRITERES
GROUPES CIBLES CRITERES et TYPES DE SORTIE
D’ADMISSION

- Guéris :

• s’ils ont atteint un P/T ≥-1,5 Z score pendant


deux visites consécutives et/ou
P/T ≥ -3 et < -2 Z
• PB ≥ 125 mm pendant deux visites
score
Enfants de 6 à 59 mois consécutives.

- Non répondants/référence nutritionnelle à


PB ≥ 115 mm l’URENAS ou référence médicale au centre de
mais < 125 mm santé pour investigation après échec au traitement

- Abandons :

s’ils sont absents à deux visites consécutives

- Décédé.

Enfants âgés de plus P/T ≥ 70 mais < - Guéris :


de 59 mois 80 % • s’ils ont atteint un P/T ≥ 85% pendant deux
visites consécutives,
• IMC ≥ 18,5 et/ou
IMC ≥ 16 mais <
• PB ≥ 230 mm pendant deux visites
18,5
consécutives

- Non répondants/référence nutritionnelle à


PB ≥ 180 mais < l’URENAS ou référence médicale au centre de
230 mm avec perte santé pour investigation après échec au traitement
de poids récente.

79
- Abandons :

s’ils sont absents à deux visites consécutives

- Décédé.

Femmes enceintes de - Guérie : si PB ≥ 230 mm pendant 2 visites


3 mois ou plus consécutives à l’URENAM
PB ≥180 mais <
Femmes allaitant un 230 mm - Abandons si elles sont absentes à 2 visites
enfant de moins de 6 consécutives ;
mois
- Décédée

PVVIH/SIDA, IMC ≥ 16 mais < - Guéris si IMC  18,5 et/ou si PB ≥ 230 mm


18,5 ou pendant visites consécutives
Tuberculeux,
- Non répondant/référence nutritionnelle

PB ≥ 180 mais < - Non répondant/référence médicale


230 mm avec
- Abandons : s’ils sont absents à deux visites
récentes pertes de
consécutives
poids
- Décédé

5.6. APRES LA SORTIE

L’enfant doit être vu 1 fois par mois pendant trois mois par le GSAN ou le relais/volontaire
dans le village pour son suivi nutritionnel (pour la mesure du PB, donner les conseils
nutritionnels, …).

80
APPROCHE SIMPLIFIEE DE PRISE EN CHARGE DE LA MALNUTRITION
AIGUE

1. Contexte et justification : certains faits limitent l’offre de service de santé aux


populations. Pour garantir l’accès à tous, des approches innovantes sont testées dont
celle du protocole simplifié.

Définition des concepts

 Situation d’urgence :

C’est un évènement ou une série d’évènements constituant une menace sérieuse à la santé, la
sécurité ou le bien être d’une communauté ou d’un groupe de personne sur une zone étendue.

Dans le contexte du Mali sont considérées comme situations d’urgences applicables aux
approches simplifiées :

 Les Zones en insécurité nutritionnelle prononcée (prévalence élevée de la malnutrition


aiguë) selon les résultats de l’enquête SMART et l’analyse IPC AMN phase 4 et 5 ;
 Les Zones difficiles d’accès et/ou non couvertes par la prise en charge des enfants
malnutris modérés ;
 Les sites des personnes déplacées internes.
 Situation exceptionnelle

On appelle situation exceptionnelle un évènement émergent inhabituelle ou méconnue qui


peut impactée la santé ou le bien-être des populations ou le fonctionnement du système de
santé de part

 sa nature exemple rupture d’approvisionnement en nature


 son ampleur (départemental, régional ou national
 son origine ( national ou international )
 sa dynamique (nécessitant des mesures de gestion d’urgence ou au contraire relevé
d’une temporalité plus lente

Ces conditions de mise en œuvre sont :


 Situations d’urgence et exceptionnelles
 Engagement des parties prenantes (Etat, partenaires, collectivités…) pour la
disponibilité des intrants ;
 Accord préalable de la DGSHP/SDN pour d’autres conditions exceptionnelles.
81
2. Les principales caractéristiques de l’approche simplifiée (cf annexe 32) :
 les principales caractéristiques de l’approche simplifiée sont : L’utilisation d’un
produit unique (ATPE sachet de 92g),
 Un seul point de prise en charge de tous les cas de malnutrition aigüe (MAM et
MAS sans complication sont prise en charge sur le même site),
 Un mode d’admission simplifié sur la base de la mesure du périmètre brachial
(inferieur à 125mm),
 Un dosage simplifié à savoir deux sachets pour les MAS sans complication et un
sachet pour les MAM,
 Une phase de transition pour les MAS qui deviennent MAM ou ils recevront deux
sachets par jours d’ATPE.

82
6. GESTION DES INTRANTS

DEFINITION:
 C’est l’action de prévoir, organiser, commander, coordonner et contrôler les activités
au sein des structures de santé. Les estimations des besoins sont faites en fin d’année
sur la base des résultats d’enquête SMART ;
 Les informations validées seront utilisées pour la planification des besoins de l’année
suivante, cette planification est le reflet des besoins au niveau national, régional,
district et aire de santé ;
 La révision des besoins se fait à mi- année sur la base des chiffres d’admission, de
dépistage ou autres facteurs ayant un impact sur la MAG.
Approvisionnement en intrants et médicaments :
1. Niveau Central DGSHP doit :
 Assurer l’approvisionnement des régions une fois par trimestre ;
 Avoir une grande capacité de stockage des intrants et supports ;
 Compiler les besoins annuels exprimés par les régions et transmettre à la DPM pour la
PPM, qui assure la commande et l’approvisionnement des districts après approbation de la
facture par la DFM ;
 Veiller à leur disponibilité jusqu'au dernier maillon de la chaine (ASC) et même aux
bénéficiaires.
2. Niveau déconcentré DRS doit :
 Assurer l’approvisionnement des districts une fois par trimestre ;
 Disposer de capacité de stockage de médicaments, intrants et supports ;
 S’assurer de leur disponibilité sur les sites ;
 Compiler les besoins annuels exprimés par les districts sanitaires et les transmettre à
la DGSHP.

3. Niveau opérationnel :

Le district doit :
 Assurer l’approvisionnement des aires de santé une fois par mois
 Avoir une capacité de stockage avec un bon entreposage ;
 Exprimer les besoins annuels pour l’ensemble du district et transmettre à la DRS ;
 Passer les commandes trimestrielles à la PPM pour approvisionner les DRC et DV ;
83
 Assurer la distribution aux malades sur ordonnance délivrée par les prescripteurs au
même titre que les autres médicaments ;
 Introduire les supports de gestion de même que les kits césariens et les remplir
correctement en vue d’une bonne gestion de stock
 Gérer les médicaments et intrants utilisés pour la prise en charge de la gratuité à la
pharmacie au même titre que les médicaments gratuits sous la responsabilité du
pharmacien et du gérant.
L’aire de santé doit :
 Assurer l’approvisionnement des maternités rurales et les sites ASC une fois par
mois ;
 Avoir une capacité de stockage avec un bon entreposage au CSCom, maternité rurale
et aux sites ASC ;
 Transmettre les besoins annuels et les commandes mensuelles au CSRéf ;
 Approvisionner mensuellement au près du DRC le DV du CSCom. Les maternités
rurales et les sites ASC s’approvisionnent auprès du dépôt de vente des CSCom ;
 Assurer la distribution aux malades sur ordonnance au CSCom, maternité rurale et
après remplissage de la fiche de prise en charge au niveau de l’ASC ;
 Remplir les supports de gestion des stocks au même titre que les autres intrants
gratuits, aussi bien du niveau CSCom, maternité rurale et ASC.

REALISATION DES COMMANDES


NB: pour des informations complémentaires se référer sur les outils de gestion des intrants et
de médicaments en annexe : cf annexes 6 ; 21 et 22.

84
7. PRISE EN CHARGE DE LA MALNUTRITION AIGUE SEVERE SANS
COMPLICATIONS MEDICALES -A L’URENAS

7.1. ORGANISATION

7.1.1. Structure

7.1.1.1. Centre de santé et son organisation

Localisation

 Les soins ambulatoires, dans la communauté, doivent être organisés à partir des centres de
santé, ou même des services non-cliniques proches des résidences des patients y compris
les sites ASC et maternités rurales dans la mesure du possible ;
 Généralement, les URENI font également office d’URENAS.
Les patients admis à l’URENI ne doivent cependant pas être transférés à l’URENAS
associée, s'il existe une autre URENAS plus près de leur domicile ;
 La distance et le temps mis par les patients pour se rendre à l’URENAS sont déterminants
pour la couverture, le taux d’abandon et la réputation de tout le programme PCIMA ;
 Dans les endroits à plus forte prévalence (résultats obtenus à partir du dépistage), il faut
plus d’URENAS dans la communauté et facilement accessibles à pied (5 km de rayon est
la zone de couverture normale et 10 kilomètres au maximum).
Unité

 l’URENAS est une unité au sein d’une structure (le centre de santé) ayant :
o un hangar (ou une salle d’attente) équipé de bancs/nattes/chaises pour prendre les
mesures anthropométriques et l’enregistrement des patients,
o un endroit ou une salle pour réaliser le test de l'appétit,

o une salle de consultation pour interroger et examiner les patients,

o un endroit pour le stockage des intrants nutritionnels et les médicaments du


traitement systématique ;
 Il doit y avoir de l'eau potable à disposition des patients.

85
L’URENAS est normalement dans une structure de santé et fonctionne tous les jours pour
les nouvelles admissions avec un jour ou plus par semaine pour les visites de suivi ;
 Les équipements de communication (Téléphone, RAC…) doivent être disponibles.
Il est important que chaque structure puisse rester en contact avec l’URENI, les autres
équipes d’URENAS dans le district sanitaire et les agents communautaires.
La liste actualisée des noms, adresses et numéros de téléphone doit être maintenue au
niveau du district et distribuée à chaque superviseur d’URENAS et agents
communautaires.

Organisation de la consultation

Pendant les jours de prise en charge de l’URENAS, les ASC, les membres du GSAN /les
relais/chargés de maternités rurales, Mamans Yeleen, animateurs d’ONG viennent de leurs
communautés, en rotation régulière, pour aider le chargé de nutrition du centre à prendre les
mesures anthropométriques, réaliser les tests de l'appétit, enregistrer les patients et mettre à
jour leurs connaissances sur la stratégie PB mères, les pratiques familiales essentielles y
compris l’ANJE, la stimulation et l’éveil de l’enfant.
Durant la phase d’attente de la prise en charge, le relais/ASC/GSAN assure la formation des
mères/accompagnants sur l’utilisation de la bande de Shakir. Cette formation doit être
associée à la délivrance des bandes de Shakir aux mères/accompagnants dès la première
consultation (si elles n’en ont déjà reçu au cours de la sensibilisation GSAN ou autre). Le
relais/ASC/GSAN doit demander aux mères/accompagnants de revenir avec leur bande de
Shakir pendant les visites pour s’exercer sous sa supervision.
Pour les nouvelles références (voir procédure de triage), après l'anthropométrie et le test de
l'appétit, l'agent de santé fait un examen médical, discute avec l’accompagnant sur le mode de
traitement, explique les procédures, prescrit l’ATPE et les médicaments systématiques.
Fréquence de la consultation
Les jours de fonctionnalité, les heures d’ouvertures et de fermeture de l’URENAS doivent
être connus de la communauté ainsi que le numéro de téléphone du responsable d’URENAS.
1) En plus des jours de visite de suivi de l’URENAS, le dépistage passif doit être systématique.
Lorsque l’enfant est admis dans le programme l’agent de santé doit rappeler à
l’accompagnant les jours de visites de suivi de l’URENAS.
Il est important que le responsable de l’URENAS organise mensuellement des rencontres,
avec les ASC, les GSAN, les relais, les chargées de maternités rurales, les mamans Yeleen.
86
2) Lorsque les enfants dépistés dans la communauté viennent à l’URENAS : confirmer la
mesure de leur PB et vérifier la présence d’œdèmes nutritionnels, prendre le poids et la taille,
déterminer le P/T, faire le test de l'appétit, enregistrer et commencer soit le traitement en
ambulatoire à l’URENAS ou transférer à l’URENI (après stabilisation de leur état s’il y a un
risque de traumatisme dû au transport).
3) Pour les villages éloignés sans ASC, les activités communautaires peuvent avoir lieu toutes
les 2 semaines en stratégies avancée/mobile. Ceci maintient le contact entre la communauté et
l'équipe de santé et augmente considérablement l’observance du traitement.
Ce service est limité par les contraintes de transport et de logistique qui doivent être résolues
au niveau national et au niveau du district ; il est souvent possible uniquement qu’avec
l’appui des partenaires.
Les cas de malnutrition les plus graves sont généralement dépistés dans les villages les plus
éloignés, parce que la communauté a des difficultés à accéder aux services de santé, ce qui
entraine des diagnostics tardifs. La localisation de ces villages doit être une priorité pour le
CSCom.
La stratégie PB-mère, doit être renforcée pour un dépistage précoce et maintenir un contact
régulier avec les GSAN et les relais de la communauté. L’approvisionnement en carburant (et
un soutien pour l’acquisition de motos) ne doit pas être négligé.

7.1.1.2. Stratégie avancée/mobile

Où et quand

 Là où la stratégie avancée est mise en place, la PCIMA doit être assurée par des équipes
mobiles.
Ces URENAS doivent être équipées d’une moto/véhicule assurant le transport aussi bien des
vaccins, les ATPE que des médicaments pour la PCIME et d'autres services essentiels.
 Elles sont normalement constituées de personnel qualifié aussi bien pour la mise en œuvre
et le suivi de programmes tels que la PCIME, la SPE, le PEV et le VIH-TBH que pour la
PCIMA.
Fréquence des consultations

 L’équipe visite des sites préétablis sur une base hebdomadaire (le jour et l’heure doivent
être largement connus au sein de la communauté et ne doivent pas changer). Si pour une

87
raison quelconque la visite n'est pas possible l’ASC/GSAN/relais doit être averti par
téléphone.
 Le dépistage est fait uniquement à l'aide de la bande de Shakir et de la présence ou non
d’œdèmes nutritionnels (la taille n'est pas prise). Les patients remplissant les critères
d'admission sont évalués et reçoivent une ration hebdomadaire d’ATPE en fonction du
poids (s'ils passent le test d'appétit et le contrôle médical). Puisque la taille n'est pas prise,
le suivi se fait uniquement à l’aide du PB (annexe 3 technique de mesures
anthropométriques) jusqu'à ce qu'ils atteignent 125 mm ou plus pendant deux visites de
suivi consécutives. Un système de référence et de transport approprié est important pour
les patients qui nécessitent des soins à l’URENI (voir la section : « Transport des
patients »).
 L’équipe doit s’assurer que les accompagnants présents sur le site reçoivent une bonne
communication sur la stratégie PB mères, les pratiques familiales essentielles y compris
l’ANJE et l’ANJE en situation d’urgence (ANJE-U), la stimulation et l’éveil de l’enfant.

7.1.2. Activités

L’agent de santé est responsable de la supervision du programme à l’URENAS et au sein des


communautés dans la zone couverte par le centre de santé.

Prérequis

L’agent de santé est formé sur le protocole national de prise en charge et est apte à faire un
diagnostic des complications médicales et à référer correctement les patients.

L’Agent de Santé doit

 Admettre le patient selon les critères d'admission (MAS sans complications médicales et
test de l’appétit réussi), remplir la fiche de suivi individuelle et l’enregistrer dans le
registre URENAS en lui attribuant un numéro-MAS ;
 donner le traitement médical systématique selon le protocole ;
 donner l’ATPE et informer l’accompagnant/mère de son bon usage ;
 transmettre des connaissances sur la stratégie PB mères, les pratiques familiales
essentielles y compris l’ANJE et l’ANJE-U, la stimulation et l’éveil de l’enfant ;
 assurer le suivi du patient une fois par semaine :

o surveiller son poids et examiner les changements de poids ;


88
o remplir la fiche de suivi individuelle du patient ;

o décider si toute autre action est nécessaire ;

 diagnostiquer les patients qui ne répondent pas au traitement sur la base de l’examen
clinique et du test de l’appétit et prendre la décision appropriée : soit faire une visite à
domicile ou transférer le patient à l’URENI ;
 être supervisé par le RND et participer à la réunion mensuelle de coordination au niveau
du district ;
lors de cette réunion, les données mensuelles de l’URENAS sont présentées au niveau du
district, les produits thérapeutiques, médicaments et matériels requis pour le mois suivant
sont mis à disposition si nécessaire, les problèmes éventuels sont discutés.
Pour assurer le maintien de la qualité des soins, des formations pratiques et supervision
sont organisées dans les structures ;
 organiser chaque mois une réunion avec tous les ASC pour prendre connaissance des
problèmes, les traiter et profiter de l’occasion pour donner des cours de recyclage .

7.1.3. Matériels, supports et intrants nécessaires pour l’URENAS15

Pour ASC :

 matériels de dépistage : balance électronique mère- enfant, et bande de Shakir ;

 matériels d’examen médical (thermomètre, minuteur) ;

 Autres matériels : calculatrice, crayons, stylos, gommes, etc.

 registre, fiches de suivi individuelles, boîte/classeur pour les fiches de suivi individuelles
et boites d’archivage, fiches de transfert, fiches de stock, canevas de rapport mensuel ;
Table sur les quantités d’ATPE à distribuer et les messages clés ; protocole (incluant les
procédures pour la phase aiguë/complications pour les patients non aptes à être
transportés) ;

 table de référence pour le test de l’appétit ;

 ATPE ;

15
Se référer au manuel de l’UNICEF pour calculer les intrants en termes de produits thérapeutiques. Se référer
également à l’outil de calcul des coûts « CMAM » de l’USAID pour établir les coûts financiers nécessaires pour
mettre en œuvre, maintenir ou étendre le programme PCIMA :
http://www.fantaproject.org/publications/CMAM_costing_tool.shtml.
89
 médicaments systématiques : amoxicilline, antipaludique, déparasitant ;

 outils de communication (téléphone, liste des numéros de téléphone, etc.), affiches sur les
recommandations du transport, liste des URENAS et URENI du district ;

 sucre, eau potable disponible, carafe, verre de thé N° 8 pour le test de l’appétit, tasses ;

 eau et savon pour le lavage des mains.

Pour l’agent de santé :

 matériels de dépistage : balance électronique mère- enfant, bande de Shakir, toise de


SHORR ;

 matériels d’examen médical (thermomètre, stéthoscope, otoscope, abaisse langue, etc.) ;

 autres matériels : calculatrice, crayons, stylos, gommes, etc. ;

 médicaments de routine : amoxicilline, antipaludique, déparasitant ;

 Vaccin : vaccins contre la rougeole ;

 fiches de transfert/référence /évacuation, fiches de stock, rapport mensuel, registre, fiches


de suivi individuelle ;

 protocole (incluant les procédures pour la phase aiguë/complications pour les patients non
aptes à être transportés) ;

 outils de communication (téléphone, liste des numéros de téléphone, etc.), affiches sur les
recommandations du transport, liste des URENAS et URENI du district ;

 sucre, eau potable disponible, carafe, verre de thé N° 8 pour le test de l’appétit, tasses ;

 eau, savon et dispositif de lavage des mains ;

 Kit de prévention: Masques, flacon de gel hydro-alcoolique, savon etc.

7.2. ADMISSION

La procédure d’admission est expliquée dans la section Triage.

Il y a deux types d’admission à l’URENAS :

Nouvelles admissions :

 nouvelles admissions venant des dépistages (passif, actif) ou les malades auto-référés.
Elles représentent la majorité des admissions ;
90
 rechute (après plus de deux mois d’absence16 ou après avoir été déchargé guéri) : ceci est
un nouvel épisode de malnutrition.

Admissions de patients déjà sous traitement de MAS :

 transfert d’une autre URENAS (traitement déjà commencé avec un numéro-MAS) ;


 transfert d’une URENI (fiche de transfert avec numéro-MAS et traitement déjà
administré) ;
 réadmission après abandon avec une absence de moins de 2 mois.

Tableau 14 a : Critères d’Admission à l’URENAS

NOUVELLES ADMISSIONS Site ASC / Maternité rurale


PB < 115 mm
Sans Œdèmes ou autres complications et un bon appétit (au
Enfants 6 – 59 mois
niveau du centre de santé)
PB <180 mm
> 59 mois sans Œdèmes ou autres complications et un bon appétit (au niveau
du centre de santé)
AUTRES ENTRÉES
Transfert d’une autre Enfant venant d’une autre URENAS avec fiche de transfert
URENAS
Retour après abandon Après abandon en URENAS et sur une période moins de 2 mois

16
Il est généralement admis qu’après plus de deux mois, les patients guérissent spontanément. Ceci n’est pas forcément le
cas, mais l’enfant a vécu pendant 2 mois sans traitement et, par définition, peut désormais être traité comme souffrant d’un
autre épisode de MAS. Cette définition peut changer par la suite en fonction d’informations additionnelles recueillies à
propos de l’historique de ces enfants malnutris n’ayant bénéficié d’aucun traitement.
91
Tableau 14 b : Critères d’Admission à l’URENAS

NOUVELLES ADMISSIONS CSCOM


P/T < -3 Z score ou
PB < 115 mm
Enfants 6 – 59 mois
Œdèmes à une croix (+) sans autres complications et un bon
appétit (au niveau du centre de santé)
Adolescents : P/T <70% de la médiane de référence NCHS

> 59 mois PB <180 mm


Adultes : IMC < 16 avec perte de poids récente

PB< 180 mm
AUTRES ENTRÉES
Transfert d’une URENI Enfant venant de l’URENI après stabilisation des complications

Transfert d’une autre Enfant venant d’une autre URENAS avec fiche de transfert
URENAS
Retour après abandon Après abandon en URENAS et sur une période moins de 2 mois

Classification des œdèmes : + (peu importants) : au niveau des deux pieds ; ++ (modérés) : au
niveau des deux pieds, du bas des jambes, des mains ou de la partie inférieure des bras ; +++
(sévères) : œdèmes généralisés, y compris au niveau des pieds, des jambes, des mains, des
bras et du visage. (OMS 2015, PCIMA)

Il doit y avoir une communication efficace et un système de référence entre l’URENAS et


l’URENI afin que les patients puissent être rapidement et facilement transférés de l’URENI
vers l’URENAS dès la phase de réhabilitation (phase 2) et pour que les patients de
l’URENAS qui ne réagissent pas bien au traitement ou qui développent une complication
puissent faire l’objet d’un transfert (temporaire) à l’URENI.
Ces transferts ne sont pas des « déchargés » du programme.

Un enfant doit toujours être traité à la maison dès qu’il y a :

 une personne en charge capable ;

 cette personne accepte le traitement en ambulatoire ;


92
 un environnement familial propice;

 un approvisionnement en ATPE;

 un programme URENAS fonctionnel non loin du domicile du patient ;

 les critères de triage pour le traitement en URENAS sont remplis.

Un patient traité en ambulatoire dont la santé se détériore ou qui développe une complication
doit être référé/évacué à l’URENI pour quelques jours avant de poursuivre le traitement à
nouveau à l’URENAS (voir la section : « Transports des patients »).

Les deux branches du programme (URENI et URENAS) devraient toujours être intégrées,
avec des réunions régulières, afin qu'il y ait une référence ou un transfert fluide des patients
de l'un à l'autre mode de traitement.

Le même numéro d'enregistrement est gardé tout au long du traitement (le numéro-MAS). Un
patient faisant l’objet d'une référence ou d’un transfert d’un mode de traitement à un autre est
toujours sous traitement pour cet épisode de MAS, ce n'est pas une « décharge » de l’URENI,
mais un transfert vers une autre partie du même programme.

7.3. TRAITEMENT NUTRITIONNEL

 Sensibiliser la mère sur l’importance de l’allaitement maternel et sur le fait que l’enfant
doit toujours être allaité et à la demande avant qu’on lui donne des ATPE ;
 Expliquer à la personne en charge comment donner les ATPE à domicile :

 pour l’allaitement des enfants, toujours leur donner le lait maternel avant les ATPE ;

 l’ATPE est une nourriture et un médicament destiné exclusivement aux patients malnutris. Il
ne doit pas être partagé avec les autres membres de la famille même quand le patient n’a pas
consommé la totalité de la portion offerte. Les sachets d’ATPE ouverts peuvent être gardés
sans problème et consommés plus tard 17, les autres membres de la famille ne doivent pas
consommer ce que l’enfant malnutri n’a pas mangé ;

 laver les mains de l’enfant ainsi que son visage avec du savon avant de le nourrir ;

 les patients ont généralement un appétit modéré durant les premières semaines et mangent
lentement. Ils doivent être nourris séparément des autres enfants de la maison. Le patient peut

17
Il n’est pas nécessaire de finir un sachet entamé durant un repas.

93
garder l’ATPE avec lui/elle afin de manger de manière continue pendant la journée. Ce n’est
pas nécessaire d’avoir une heure fixe pour les repas si l’ATPE est avec l’enfant à tout
moment. Cependant, l’accompagnant doit aller voir le patient au moins toutes les 3-4 heures
et l’encourager ou lui donner des petites quantités d’ATPE. Préciser à la mère/gardien
d’enfants, la quantité que l’enfant doit manger par jour (voir la table des quantités d’ATPE à
donner par jour) ;

 expliquer que durant la première ou les deux premières semaines, le patient ne consommera
probablement pas tous les ATPE donnés. La mère/gardien d’enfants ne devrait pas s’en
inquiéter car quand l’enfant se rétablira, son appétit sera plus important de sorte qu’il pourra
finir toute la portion d’ATPE donnée lors de sa convalescence. L’ATPE non consommé ne
doit pas être pris par un autre membre de la famille. La personne en charge peut rapporter les
sachets d’ATPE non utilisés à l’URENAS, mais ne doit pas être pénalisée dans le cas
contraire ;

 expliquer que l’ATPE est l’unique nourriture dont a besoin l’enfant durant la période dans le
programme. Il contient tous les ingrédients dont il a besoin pour se rétablir et constitue
réellement un médicament spécial. Il n’est pas nécessaire de lui donner d’autres aliments ;

 dire et expliquer à la mère/gardien d’enfants qu’il y a des nutriments médicamenteux


spéciaux et du lait en poudre dans les ATPE, et que ce n’est pas uniquement de la pâte
d’arachide. Lui expliquer que l’enfant a besoin de tous ces ingrédients pour se rétablir et que
s’il ne consomme pas assez d’ATPE, il n’aura pas suffisamment de ces nutriments nécessaires
à son rétablissement ; les aliments courants n’ont pas les quantités suffisantes et l’équilibre
adéquat en nutriments pour les enfants malnutris aigus sévères.

 expliquer que la maladie a fragilisé les intestins de l’enfant et donc que la nourriture
consommée par la famille n’est pas adaptée pour l’enfant et peut même causer des diarrhées.
Certains aliments habituellement consommés peuvent retarder son rétablissement.

 expliquer que l’enfant ne doit JAMAIS être forcé à manger et doit avoir à sa disposition
beaucoup d’eau potable afin de se désaltérer à tout moment tout en prenant les ATPE ;

 expliquer que la mère/gardien d’enfants doit tout en nourrissant l’enfant adopter une attitude
compatissante, lui parler, lui chanter une chanson et jouer avec lui afin de stimuler son appétit
et son développement.

94
Note : Dans les programmes URENAS, s’il survient un problème de sécurité alimentaire ou
une situation d’urgence, une ration de « protection » (normalement des aliments mélangés
fortifiés comme le Super céréale + ou une ration familiale avec céréales, légumineuses et
huile) doit être donnée à la famille non seulement pour fournir une assistance à la famille d’un
enfant souffrant de malnutrition mais pour prévenir également le partage des ATPE avec les
autres membres de la famille. La mère/gardien d’enfants doit être informée que cette ration
n’est pas pour le patient mais pour la famille seulement.

Pour les enfants transférés d’une URENI vers une URENAS, une fiche de transfert doit être
remplie avec le numéro-MAS et une quantité suffisante d’ATPE doit être distribuée pour tenir
jusqu’au jour de visite de suivi de l’URENAS le plus proche du patient.

L’URENI doit informer l’URENAS par RAC/téléphone quand un transfert a lieu.

Pour les enfants directement admis en URENAS, la quantité d’ATPE doit être suffisante
jusqu’à la prochaine visite au site de distribution de l’URENAS.

95
Quantité à donner

Tableau 65 : Quantité d’ATPE à donner par jour et par semaine aux patients soignés à
l’URENAS

ATPE – SACHETS
ATPE* – PÂTE BP100®
(92G)
CLASSE DE

POIDS (KG) GRAMMES SACHET BARRES


GRAMMES SACHET BARRES
PAR PAR PAR
PAR JOUR PAR JOUR PAR JOUR
SEMAINE SEMAINE SEMAINE

3,0 – 3,4 105 750 1¼ 8 2 14

3,5 – 4,9 130 900 1½ 10 2½ 17 ½

5,0 – 6,9 200 1400 2 15 4 28

7,0 – 9,9 260 1800 3 20 5 35

10,0 – 14,9 400 2800 4 30 7 49

15,0 – 19,9 450 3200 5 35 9 63

20,0 – 29,9 500 3500 6 40 10 70

30,0 – 39,9 650 4500 7 50 12 84

40 – 60 700 5000 8 55 14 98

(*Voir spécification ATPE en annexe 29)

Note 1: La quantité donnée au cours des deux premières semaines peut être réduite d'environ
15% à 20%.
Bien que ceci peut compliquer le protocole au niveau de l’URENAS, cela diminue la
probabilité pour les enfants de développer des complications pendant la phase initiale du
traitement (voir paragraphe : « diarrhée due à la réalimentation et le syndrome de rénutrition »
comme danger potentiel si un patient qui a pris beaucoup moins que ce qui est exigé prend
brusquement une grande quantité de nourriture, ou si la mère force son enfant à consommer
les ATPE qui ont été offerts au début du traitement. Une augmentation importante et soudaine

96
de la consommation au début du traitement est dangereuse et peut expliquer certains cas de
décès dans le programme de l’URENAS).

Note 2: C’est équivalent à environ 170 kcal/kg/j18. Avec cette quantité, le patient a assez
d’ATPE pour gagner du poids, jusqu’à 14 g/kg/j. Ce résultat n’est jamais obtenu dans les
programmes de soins ambulatoires où le taux de gain de poids varie entre 2 à 10 g/kg/j,
indiquant un apport énergétique total par l’enfant de 110 à 150 kcal/kg/j et un partage
considérable avec les membres de la famille. Offrir plus d’ATPE encourage le partage au sein
de la famille vu que les autres membres sont habitués à consommer les restes de repas ; il
augmente également le coût du programme de manière considérable. Si les réserves d’ATPE
diminuent alors, la quantité offerte doit être réduite de manière raisonnable d’environ 15 % à
20 %, afin de maintenir un gain de poids modéré 19. Il est préférable de donner à tous les
patients des quantités adéquates d’ATPE, plutôt que d’en donner en excès à certains et ne rien
offrir à d’autres. Un tableau pour l’administration de quantités minimales à donner dans les
cas où les réserves sont drastiquement réduites est présenté dans l’annexe 6. Ce tableau ne
peut être utilisé que dans les cas où une rupture de stock est imminente.

7.4. TRAITEMENT MEDICAL SYSTEMATIQUE

7.4.1. Aucun autre nutriment ne doit être donné

Les ATPE contiennent déjà tous les nutriments requis pour traiter le patient malnutri (en
supposant que la mère/gardien d’enfants donne suffisamment d’ATPE à l’enfant ; lors de
l’admission dans le programme, il faut informer la mère/gardien d’enfants sur la nécessité de
donner suffisamment d’ATPE à l’enfant et de ne pas le partager20).

 une dose supplémentaire de potassium, magnésium ou zinc ne doit pas être donnée aux
patients. Cette « double dose », l'une provenant de l'alimentation et l'autre faisant l’objet
d’une prescription, est potentiellement toxique.

18
L’ATPE est administré aux enfants dont le poids est compris dans un certain intervalle. Le tableau est conçu de
manière à ce que les enfants les plus gros consomment environ 170kcal/kg/j, les enfants les plus maigres
recevront plus par kilo de poids corporel, jusqu’à 200kcal/kg/j.
19
Voir Annexe 6 : Quantité minimum d’ATPE à donner à l’URENAS
20
Des doses élevées de suppléments de vitamine A et d’acide folique ne sont pas administrées à l’admission et
du zinc additionnel n’est pas donné car l’ATPE contient de larges quantités de ces nutriments. Ceci simplifie la
procédure au sein de l’URENAS. Il est donc important d’administrer au patient des quantités adéquates d’ATPE à
domicile et que les instructions pour l’utilisation fassent l’objet d’explications minutieuses vis-à-vis de la
personne en charge et que ce soit compris par les agents et les volontaires communautaires.
97
En particulier, une dose supplémentaire de potassium ne doit jamais être donnée avec les
ATPE ;
 pour les enfants ayant la diarrhée et recevant des ATPE ou autre aliment thérapeutique
contenant du zinc, il n'est pas conseillé de donner un supplément de zinc étant donné que
cela peut augmenter le taux de mortalité21.

7.4.2. Antibiothérapie systématique

 Administrer systématiquement des antibiotiques aux patients souffrant de MAS, même


s’ils ne présentent pas des signes cliniques d’infection systémique. Malgré l’absence de
signes cliniques, ils souffrent pratiquement tous de prolifération bactérienne au
niveau de l’intestin grêle et d’autres infections mineures.

Note : Il n’y a pas de consensus à ce jour sur l'administration d'antibiotiques aux patients qui
réussissent leurs tests de l’appétit et qui sont directement admis à l’URENAS. Ils n'ont
probablement pas d’infection systémique majeure, mais une prolifération bactérienne mineure
au niveau de l’intestin grêle se produit chez tous ces enfants (y compris ceux atteints de
malnutrition aiguë modérée et avec un appétit raisonnable) et ces bactéries devraient être
supprimées pour une réponse optimale au traitement ; les enfants asymptomatiques à
l’URENAS peuvent aussi présenter une colonisation bactérienne par des organismes
pathogènes.

Parce que beaucoup d’enfants ayant des œdèmes nutritionnels (kwashiorkor) ont du fer libre
dans le sang rendant certaines bactéries envahissantes, telles que le Staphylococcus
épidermidis, la plupart des bactéries intestinales et les "bactéries exotiques » et causent ainsi
une infection systémique ou une septicémie. Si les enfants œdémateux sont traités à domicile,
ils doivent recevoir des antibiotiques de façon systématique.

Le traitement à l’URENAS devrait être basé sur l’amoxicilline par voie orale 22 23.
21
L’augmentation de la mortalité est probablement due à une déficience en cuivre avec des doses élevées de
zinc. Ceci ne constitue pas un danger avec l’ATPE vu qu’il contient du cuivre. Les comprimés de zinc administrés
pour la diarrhée ne contiennent pas de cuivre additionnel.
22
Il est recommandé en tant qu’antibiotique de seconde ligne pour la PCIME. Il est administré aux patients qui
sont immunologiquement faibles et dont l’état est suffisamment grave pour être admis dans un programme de
traitement. L’amoxicilline est généralement efficace contre la prolifération bactérienne de l’intestin grêle. Quand
cet antibiotique est utilisé en première intention, il n’est pas nécessaire d’administrer le métronidazole sauf dans
le cas où les bactéries intestinales sont résistantes dans la zone. Le métronidazole devra alors être administré de
manière à ce que la dose n’excède pas 10 mg/kg/j (un tiers de ce qui est administré aux enfants bien nourris).
23
Le co-trimoxazole n’est pas efficace contre la prolifération bactérienne de l’intestin grêle. Il n’est pas adapté
au traitement des enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère. Il est administré en tant que prophylaxie contre
la pneumonie à pneumocystis chez les patients séropositifs, les autres antibiotiques devraient être administrés en
98
Tableau 16 : Dosage de l’Amoxicilline

AMOXICILLINE (50 – 100 MG/KG/J)


CLASSE DE POIDS (KG)
DOSAGE – DEUX FOIS PAR JOUR

EN MG COMP (250MG)

<5kg 125 mg x 2 ½ comp x 2

5 – 10 250 mg x 2 1 comp x 2

10 – 20 500 mg x 2 2 comp x 2

20 – 35 750 mg x 2 3 comp x 2

> 35 1000 mg x 2 4 comp x 2

Note : du sirop peut être administré mais il faut vérifier la concentration en mg par 5ml
(il y a 2 concentrations généralement disponibles 125mg et 250mg).

 Ne pas administrer le chloramphénicol aux nourrissons de moins de deux mois et


l’administrer avec prudence à ceux pesant moins de 4 kg ou âgés de moins de 6 mois 24.
Du fait du danger de l’administration de chloramphénicol à ces catégories de patients,
celui-ci ne doit pas être utilisé comme antibiotique de routine au niveau des
URENAS ;
 ne pas administrer d’antibiotiques systématiquement aux enfants transférés à l’URENAS
par l’URENI ou qui ont fait l’objet d’un transfert par une autre URENAS après avoir reçu
auparavant une série d’antibiotiques ;
 ne pas donner les antibiotiques de seconde ligne à l’URENAS : tout patient qui nécessite
un tel traitement ou qui souffre d’infections significatives doit être traité à l’URENI. C’est
pourquoi, il n’y a aucune recommandation pour des antibiotiques de seconde ligne dans la
section : « URENAS » ;

plus des doses prophylactiques de co-trimoxazole (non curatives).


24
Chez ces enfants, le chloramphénicol cause le syndrome du “bébé gris” qui est une toxicité dose-dépendante.
On pense qu’il se produit dans ce groupe d’âge à cause de l’immaturité du système enzymatique du foie. Il n’y a
pas suffisamment de données sur le jeune enfant malnutri aigu pour déterminer si leurs anomalies hépatiques
représentent un danger en ce qui concerne la toxicité dose-dépendante du chloramphénicol.
99
 administrer la première dose sous supervision et informer la mère que le traitement doit
continuer pendant une durée de 7 jours. Pour l’URENAS, il est préférable d’administrer
des antibiotiques sous forme de sirop ; si celui-ci n’est pas disponible, les comprimés
doivent être utilisés et coupés en deux avant d’être donnés aux mères/personnes en charge
(pour les enfants de moins de 5 kg).

7.4.3. Traitement Antipaludique

Faire systématiquement le TDR chez tous les enfants MAS


Traiter tous les enfants avec Artéméther-luméfantrine comme l’indique le tableau ci-
dessous après confirmation du diagnostic.

Tableau 17 : Traitement paludisme simple (voir protocole paludisme)

1 COMPRIME Artéméther-luméfantrine = 20 mg AM et 120 mg LM

Administrer deux fois par jour pendant 3 jours

Age (Poids) Jour1 Jour2 Jour3

5 < 14 kg 1 cp 1 cp 1 cp 1 cp 1cp 1 cp

15 < 24 kg 2 cp 2 cp 2 cp 2 cp 2 cp 2 cp

 Référer/Evacuer les cas de paludisme grave pour une prise en charge à l’URENI ;
 Dans les cas où les patients refusent l’admission en milieu hospitalier, les soigner avec les
procédures recommandées pour les patients en milieu hospitalier (voir la section sur les
complications du programme national de lutte contre le paludisme) ;
 Distribuer des moustiquaires imprégnées d’insecticide dans les régions où le paludisme
est endémique.

7.4.4. Déparasitage
 Administrer un déparasitant aux patients transférés d’une URENI vers une URENAS et
aux admissions directes en URENAS à la seconde visite de suivi, soit après 7 jours. Il est
administré seulement aux enfants à partir d’un an.
Tableau 7 : Traitement déparasitant
100
AGE 0-11 mois 12 – 23 mois 24-59 mois

Albendazole 400mg Ne pas administrer ½ comprimé 1 comprimé

Mébendazole25 500mg Ne pas administrer 1 comprimé 1 comprimé

7.4.5. Vaccination Rougeole


 administrer le vaccin contre la rougeole au cours de la 4 ème visite de suivi pour tous les
enfants âgés de plus de 9 mois et n’ayant pas de carte de vaccination ;
 donner une 2ième injection aux patients transférés de l’URENI ayant déjà reçu une 1 ière
injection à URENI (4ème visite ) ;
 ne pas vacciner les patients admis directement à l’URENAS parce que la réponse des
anticorps est diminuée ou est absente en cas de MAS, il est aussi fort peu probable qu’ils
aient la rougeole26 et ne seront pas exposés aux infections nosocomiales ;
 Pour les enfants de 15 mois et plus, compléter leur vaccination antirougeoleuse (VAR 2).

Note : cependant en présence d'une épidémie de rougeole, tous les enfants admis à
l’URENAS/URENI doivent être vaccinés.

25
Mébendazole et Albendazole sont des médicaments aussi efficaces l’un comme l’autre contre les vers ronds
(Ascaris), mais le Mébendazole est moins efficace contre les ankylostomes et les trichocéphales (Trichuris) ;
c’est pourquoi il est recommandé d’utiliser l’Albendazole dans la mesure du possible.
26
Si le virus de la rougeole est en phase d’incubation, il y a de fortes chances pour que ces patients ne
réussissent pas le test de l’appétit et soient envoyés à l’URENI.
101
7.4.6. Résumé du traitement systématique

Tableau 19 : Tableau résumé du traitement systématique

MÉDICAMENTS MÉDICAMENTS DE ROUTINE

Amoxicilline 1 dose à l’admission + traitement pendant 7 jours à


domicile pour les nouvelles admissions uniquement

Albendazole/Mébendazole 1 dose au cours de la 2 ème visite de suivi ; tous les


patients éligibles

Vaccin contre la rougeole (à 1 vaccin au cours de la 4ème visite de suivi ; tous les
partir de 9 mois VAR1 et 15 mois patients sauf ceux qui ont déjà été vaccinés auparavant
VAR2) avec carte.

Pour les enfants de 15 mois et plus, compléter leur


vaccination antirougeoleuse (VAR 2).

Médicaments pour des groupes spécifiques de patients souffrant de MAS et admis en


URENAS

Une dose supplémentaire d’acide folique (5mg) peut être administrée aux patients souffrant
d’anémie clinique.

Les ATPE contiennent suffisamment d’acide folique pour traiter une carence mineure en
acide folique27.

7.5. SURVEILLANCE

A chaque visite de suivi hebdomadaire, il faut :

 mesurer le PB, le poids et vérifier la présence ou non d’œdèmes nutritionnels ;


 vérifier si le patient ne remplit pas les critères d’échec au traitement ;
 prendre la température corporelle ;
 faire systématiquement le test de l’appétit pour tous les patients ayant un faible gain de
poids ;

27
Ceci sous-entend que les patients reçoivent l’ATPE à domicile selon le protocole et que le partage au sein de
la famille est très minime. S’il subsiste un doute, il faut alors administrer une dose d’acide folique.
102
 interroger la mère/gardien d’enfants à la recherche d’autres symptômes de la PCIME ;
 administrer le traitement systématiquement selon le protocole (si le patient est absent
durant une visite de suivi, administrer le traitement à la prochaine visite) ;
 ne pas donner de médicaments en excès aux patients atteints de MAS, particulièrement
s’ils peuvent diminuer l’appétit :
o le zinc ne doit pas être administré aux patients sous ATPE ;

o les antiémétiques ne doivent pas être utilisés à l’URENAS (ils agissent tous en tant
que dépresseur sur le système nerveux) ;
o les antitussifs ne doivent pas être administrés ;

o éviter l’utilisation du paracétamol chez les MAS ;

o l’aminophylline ne doit pas être utilisée à l’URENAS. Les enfants souffrant de


MAS ne souffrent pas d’asthme en raison de l’inhibition du système immunitaire ;
o le métronidazole ne doit pas être administré aux patients souffrant de MAS à
l’URENAS et l’ivermectine à tout patient présentant des œdèmes nutritionnels.
 S’assurer de la bonne communication sur la stratégie PB mères, les pratiques
familiales essentielles y compris l’ANJE et ANJE-U, la stimulation et l’éveil de
l’enfant.
 Remplir la fiche de suivi individuelle (annexe 18 fiche de suivi URENAS).

103
Tableau 20 : Résumé pour la surveillance

URENAS FREQUENCE

Mesure de PB Chaque semaine (visite de suivi)

Poids et œdèmes Chaque semaine (visite de suivi)

Test de l’appétit Systématiquement

pour tous les patients ayant un faible gain de poids

Température corporelle Chaque semaine (visite de suivi)

Les signes cliniques PCIME (selles, Chaque semaine (visite de suivi)


vomissement, fréquence respiratoire,
etc.)

Taille couchée (< 87 cm) et debout (≥ A l’admission et si on soupçonne une substitution


87 cm) d’enfant

P/T en z-score Le jour de l’admission et de la décharge

La taille doit être mesurée s’il y a un changement imprévu de poids (augmentation ou


diminution importante) afin de vérifier s’il s’agit bien du même enfant enregistré à
l’URENAS. S’il y a eu substitution d’enfant, alors le « nouveau » patient doit subir une
évaluation complète.

7.6. CRITERE DE RÉFÉRENCE/ÉVACUATION DE L’URENAS A L’URENI :

Il est nécessaire de référer les patients pris en charge à l’URENAS vers l’URENI :

 Lorsqu’ils développent des signes de complications médicales sérieuses (pneumonie,


déshydratation, etc… voir figure 2 dans le flux de patient) ; Ils doivent rester à l’URENI
jusqu’à ce qu’ils soient en état de revenir à l’URENAS.
 Tout patient traité à l’URENAS qui développe l’un des critères suivants :

 échec au test de l’appétit (voir procédure d’échec au traitement) ;

 augmentation/développement d’œdèmes nutritionnels ;

 apparition de diarrhée de renutrition entrainant une perte de poids ;

104
 présence d’un des critères « d’échec au traitement » :

o perte de poids pendant 2 pesées consécutives ;

o perte de poids de plus de 5% du poids corporel à n’importe quelle visite de


suivi ;

o poids stagnant pendant 2 pesées consécutives ;

 maladie majeure ou décès de l’accompagnant de sorte que sa remplaçante demande que le


patient soit suivi en milieu hospitalier, ou elle ne souhaite pas prendre soin de l’enfant
malnutri ou elle en est incapable.

Procédure de la référence/évacuation

Après sa référence de l’URENAS à l’URENI, le traitement standard de l’URENI doit être


appliqué ; cependant, les médicaments de routine doivent être revus individuellement selon
que le patient ait été référé directement ou ait déjà reçu un traitement de routine à l’URENAS,
et selon la cause de la référence/évacuation et la nature de la complication.

A l’URENAS, avant la référence/évacuation vers l’URENI,

 inscrire sur la fiche individuelle du patient et dans le registre la raison de la


référence/évacuation;
 remplir la fiche la référence/évacuation qui résume le traitement administré et inscrire le
numéro -MAS (voir la section Suivi et Evaluation Page 114) ;
 donner au patient une fiche de la référence/évacuation de l’URENAS vers l’URENI ;
 si possible, téléphoner au superviseur de l’URENI afin d’informer l’URENI du transfert et
noter cette information sur la fiche individuelle du patient.
Le superviseur de l’URENI doit faire en sorte que le patient soit admis directement dans
le service sans passer par le service d’urgence. Ce type d’admission directe doit être
comprise et appliquée par le service d’urgence lorsqu’un patient arrive avec une fiche de
référence d’une URENAS.
Note : quand le patient retourne à l’URENAS, un contact similaire doit être établi afin de ne
pas perdre le patient durant le transfert.

105
7.7. ECHEC DU TRAITEMENT A L’URENAS

Ce n'est généralement que lorsque les patients remplissent les critères « d’échec au
traitement » qu’ils ont besoin d'avoir un interrogatoire et un examen clinique complet ou des
tests de laboratoire. La plupart des patients sont entièrement pris en charge en général par un
personnel moins qualifié. Le personnel qualifié (infirmiers et médecins), des ressources
supplémentaires et du temps doivent être principalement réservés à ces rares patients qui ne
répondent pas au traitement standard ou qui sont gravement malades et ont des complications.

7.7.1. Diagnostic d’échec

L'échec de réponse au traitement standard peut être dû à des problèmes sociaux, nutritionnels,
psychiatriques ou médicaux. Une tentative de diagnostic doit d'abord être faite par le
personnel de l’URENAS, en particulier en ce qui concerne les problèmes sociaux, l’URENI
ayant moins la capacité de les investiguer.

Si l’on soupçonne des conditions sociales inadéquates comme étant la principale cause
d'échec au traitement à l’URENAS, faire un test de l'appétit, puis effectuer une visite à
domicile ou donner l’ATPE sous supervision documentée au centre de santé (venir
quotidiennement pendant 3 jours) avant de référer ou d’évacuer le patient à l’URENI. La
référence/évacuation vers l’URENI ne doit pas être la seule réponse à l’échec au traitement.

Tableau 21 : Echec au traitement des patients à l’URENAS

CRITÈRES D’ÉCHEC AU TRAITEMENT TEMPS APRÈS L’ADMISSION

Echec à prendre du poids (enfants non-œdémateux) 14 jours (2 semaines)

Perte de poids depuis l’admission dans le programme 7 jours (1 semaine)


(enfants non-œdémateux)
Echec au test de l’appétit Toute visite de suivi
Perte de poids de 5% du poids corporel (enfants non- Toute visite de suivi
œdémateux)28
Perte de poids pendant deux visites consécutives Toute visite de suivi
Œdèmes encore présents 21 jours
Pas d’amorce de la fonte des œdèmes 14 jours
Non prise de poids après la fonte des œdèmes ou après A n’importe quelle visite de

28
Voir annexe 7 : Tableau de perte de poids de 5%
106
14 jours pour les marasmes suivi

107
Causes habituelles d’échec au traitement :

PROBLÈMES AVEC l’URENAS :

 sélection inappropriée de patients transférés directement à l’URENAS ;


 test de l’appétit réalisé de façon inadéquate ou appétit « jugé » par un personnel
inexpérimenté et non mesuré ;
 instructions insuffisantes prodiguées aux mères/gardien d’enfant(particulièrement
au sujet du partage avec la famille) ;
 quantité insuffisante d’ATPE distribuée aux patients ;
 délai excessif entre les distributions d’ATPE à l’URENAS (les visites de suivi
bimensuelles donnent de moins bons résultats que les visites de suivi
hebdomadaires) ;
PROBLÈMES INDIVIDUELS LORS DU SUIVI DES PATIENTS D’ORIGINE PLUTÔT SOCIALE :
 mère/gardien d’enfants refuse de se rendre à l’URENI quand l’enfant nécessite
un examen et un traitement à l’URENI ;
 quantité insuffisante d’ATPE donnée par la mère/gardien d’enfants ;
 ATPE consommés par la famille ou l’accompagnant ;
 rivalité entre membres de la famille (nourriture et ATPE consommés par les
enfants plus âgés) ;
 tous les membres de la famille mangent dans le même plat (l’enfant malnutri
doit toujours avoir sa propre portion de nourriture) ;
 consommation excessive d'autres aliments de mauvaise qualité offerts par la
famille ou aliments de sevrage traditionnels / bouillies non enrichies ;
 accompagnant de mauvaise volonté ;
 mère/gardien d’enfants ou chef de famille souffrant de dépression ou d’une
autre maladie psychiatrique ou d’une autre maladie ;
 mère/gardien d’enfants surchargée de travail, responsabilités ou priorités
établies, ou mère/gardien d’enfants opprimée par le chef de famille (époux,
belle-mère, etc.) ;
 décès de l’accompagnant ou changement majeur au sein de la famille ;

108
 discrimination dirigée envers l’enfant ;
 utilisation de la maladie de l’enfant afin d’obtenir l’aide humanitaire ou autres
services pour la famille ou de s’assurer que l’enfant reste dans le programme.
PROBLÈMES INDIVIDUELS LORS DU SUIVI DES PATIENTS D’ORIGINE PLUTÔT

PSYCHOLOGIQUE :
 traumatisme psychologique (être témoin de violence ou de mort, particulièrement
dans les situations de réfugiés ou de familles vivant avec le VIH/SIDA) ;
 privation psycho-sociale, négligence ;
 rumination.

PROBLÈME INDIVIDUELS LORS DU SUIVI DES PATIENTS PLUTOT D’ORIGINE

MÉDICALE :
 refus initial de se rendre à l’URENI malgré les complications médicales ou un
mauvais appétit ;
 carences en vitamines ou minéraux non diagnostiquées ;
 prescription médicale inappropriée ;
 résistance aux antibiotiques de routine ;
 malabsorption, prolifération bactérienne de l’intestin grêle ;
 médecines traditionnelles/administration d’herbes médicinales toxiques ou qui
affectent l’appétit ;
 infections, spécialement : diarrhée, dysenterie, pneumonie, tuberculose, infection
urinaire, otite, paludisme, VIH/SIDA, schistosomiase, leishmaniose et
hépatite/cirrhose) ;
 d’autres maladies sous- jacentes graves : anomalies congénitales (ex. : le syndrome
de Down, anomalie cardiaque congénitale, etc.), problèmes neurologiques (c’est à
dire hémiplégie, etc.), problèmes chirurgicaux (sténose du pylore, maladie de
Hirsprung, etc.).

109
Conduite à tenir en cas d’échec au traitement

Figure 3 : Schéma montrant les étapes successives à suivre pour


les patients ne répondant pas au traitement

Vérifier et établir le diagnostic « Echec de réponse » au traitement

Vérifier l’organisation et l’application du


protocole

Evaluer le test de l’appétit

Effectuer des visites à domicile afin d’évaluer les conditions psycho-


sociales familiales. Entrevue avec le chef de famille.

Prodiguer des soins dispensés à domicile pendant 3 jours consécutifs


pour un essai d’alimentation sous supervision

Référer/Evacuer à l’URENI pour une évaluation clinique complète afin d’investiguer


la pathologie sous-jacente non diagnostiquée

Référer vers un centre avec capacité de diagnostic et personnel pédiatrique


expérimenté (senior) pour une évaluation et une prise en charge plus poussée : prise
en charge totale du patient qui est sorti du programme PCIMA. Il s’agit d’une
« référence médicale »

Si aucun patient n’a été diagnostiqué comme échec au traitement,

Il y a toujours des patients qui ne répondent pas au traitement du fait d’une ou plusieurs
raisons indiquées ci-dessus.
Si l’URENAS ne signale aucun échec au traitement pendant un trimestre, une visite
d'évaluation de l’URENAS doit être réalisée et les fiches de suivi individuelles doivent faire

110
l’objet d'un examen individuel par le RND avec le responsable de l’URENAS afin de s'assurer
que de tels cas soient correctement identifiés.
Ces cas sont les plus susceptibles d’abandonner le programme ou de décéder. Ils ne
doivent pas être gardés pendant de longues périodes à l’URENAS (jusqu'à ce qu'ils quittent,
décèdent ou que le personnel se décourage) sans avoir été identifiés et pris en charge de
manière appropriée.

Si un nombre important de patients ne répond pas au traitement,

Le RND examine à nouveau l’URENAS avec le personnel de l’URENAS afin de s’assurer


que l’organisation, les attitudes du personnel et le traitement offert à URENAS sont correctes
et que le protocole est appliqué correctement.

Si certains patients ne répondent pas au traitement,

Evaluer le test de l’appétit et réexaminer soigneusement le patient.

Si le patient a un bon appétit lors du test, mais ne gagne pas de poids à domicile, il est
probable que ce soit un problème social. Le patient affamé ne reçoit pas les ATPE à domicile
alors qu’il les consomme volontiers à l’URENAS. La mère/gardien d’enfants de l’enfant est
souvent témoin de cette situation et réalise pour la première fois qu’il existe un problème.

 Demander à l’agent de santé communautaire/chargés de maternité


rurale/GSAN/relais/animateur d’ONG, etc. de faire une visite à domicile et de voir s’il
existe un problème à la maison.
Il est très important que ceci se fasse en privé, à l’insu des autres familles, et de faire
en sorte que la mère/gardien d’enfants de l’enfant ne se sente pas coupable.
Souvent elle ne réalise pas qu’il y a un problème au sein du foyer à cause de sa charge
de travail ou du fait que les autres enfants consomment les ATPE.
Les instructions doivent à nouveau être répétées lentement et avec précision.
 Interroger le chef de famille qui est généralement le mari, un des grands-parents, la
belle-mère, etc., (cette personne ne fréquente généralement pas l’URENAS) qui n’a
pas reçu les conseils et instructions prodigués à l’accompagnant qui vient à
l’URENAS.

111
 Vérifier s’il existe un problème de distribution au sein de la famille, partage de la
nourriture et rivalités entre enfants que la mère n’a pas remarqué, rejet de l’enfant,
psychopathologie des parents ou utilisation de l’état de santé de l’enfant afin d’avoir
accès à la nourriture et aux services pour le bénéfice de toute la famille.
Ces problèmes ne sont généralement pas détectés durant l’entrevue avec la
mère/gardien d’enfants de l’enfant au point de distribution ou même durant la visite à
domicile.
Pour les problèmes sociaux, ceci peut prendre la forme de conseils pratiques, de soutien à la
famille, d’un appui de la communauté, des anciens du village ou des relais ou d’une ONG
locale. Mettre en contact la mère/gardien d’enfants de l’enfant avec une « mère ayant réussi »
(programmes de déviance positive). En dernier recours, remplacer la personne en charge de
l’enfant là où il y a des problèmes sociaux sans solutions.

Si le problème n’est toujours pas diagnostiqué,

Référer le patient à l’URENI ou vers un centre de santé résidentiel pendant au maximum 3


jours et l’alimenter sous haute supervision29.

Si l’enfant gagne du poids sous une alimentation supervisée mais n’arrive pas à le faire à
la maison, il y a donc un problème social majeur qui n’a pas été diagnostiqué durant la visite
à domicile.

Une entrevue plus approfondie doit être réalisée avec la famille entière dont le chef de famille
et les résultats de « l’alimentation sous supervision » seront discutés avec le chef de famille
ainsi qu’avec le gardien de l’enfant.

Le traumatisme psychologique de la mère, gardien d’enfants ainsi que du patient est


particulièrement difficile à traiter. Il nécessite normalement un changement vers un
environnement totalement sécurisant et encourageant, souvent avec d’autres personnes ayant
vécu des expériences similaires et référer si nécessaire vers un service de protection (service
de promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, service de développement social et de
l’économie solidaire etc.).

29
Lors du test de l’appétit réalisé à l’URENAS, l’enfant peut ne pas consommer rapidement la nourriture pour
plusieurs raisons (souvent de tels enfants se sentent intimidés ou ont peur). Il peut prendre plusieurs jours pour
se sentir à l’aise et se familiariser suffisamment avec le personnel pour se nourrir enfin à volonté.
112
Des entretiens fréquents avec la mère/gardien d’enfants sont importants pour le bien-être de
l’enfant aussi bien que le traitement de l’enfant lui-même, particulièrement dans les situations
de conflit.

Des améliorations drastiques sont parfois observées suite au traitement de la mère/gardien


d’enfants avec des antidépresseurs.

Si le patient ne répond toujours pas au traitement après un test d’alimentation sous


supervision : référer à une URENI pour procéder à une évaluation médicale et psychologique
complète et une recherche de la pathologie sous-jacente. Si ceci s’avère infructueux, l'enfant
doit être référé vers un centre de soins spécialisés.

Si un problème médical sous-jacent est identifié pour échec de réponse au traitement, la


prise en charge plus approfondie de l'enfant doit être confiée à la structure qui diagnostique le
problème médical sous-jacent ; la prise en charge ultérieure du patient est généralement sous
le contrôle du spécialiste. Il sera déchargé comme « référé médical ».

Il est important que l’enfant ne traine pas à l’URENAS pendant des mois, ne répondant pas au
traitement et soit ensuite tout simplement déchargé comme « ne répondant pas ». Une telle
catégorie de résultats ne doit pas exister dans une URENAS.

113
7.8. PROCEDURES DE DECHARGE

7.8.1. Critère de décharge

La décharge des patients peut être effectuée quand ils atteignent les critères notés dans le
tableau ci-dessous :

Tableau 8 : Critères de décharge de l’URENAS

AGE CRITERES DE DECHARGE

6 MOIS A 59 MOIS  P/T ≥ - 1,5 z-score à plus d’une occasion si les


arrangements adéquats pour le suivi ont été faits (soit 2
jours pour les patients en URENI, 2 semaines pour
URENAS Standard les patients en URENAS) Ou
 PB ≥ 125 mm pour les enfants30 Et
 Absence d’œdèmes nutritionnels pendant 14 jours

Stratégie avancée : ce
critère N’EST pas utilisé  PB ≥ 125 mm pour les enfants Et
dans les centres de santé et  Absence d’œdèmes nutritionnels pendant 14 jours
autres URENAS fixes.

 > 59 MOIS  P/T ≥ 85 % NCHS


Et
 ADOLESCENTS
 Absence d’œdèmes nutritionnels pendant 14 jours
 PB ≥ 230 mm
Ou

 IMC ≥18,5
Et

 Absence d’œdèmes nutritionnels pendant 14 jours

30
Cela s’avère compliqué si les enfants doivent remplir plusieurs critères anthropométriques avant la décharge
(X "et" Y, plutôt que X "ou" Y). Le choix du PB > 125 mm est basé sur le critère de « normalité » – les enfants
doivent revenir à cette fourchette durant le traitement et ne peuvent être déchargés ayant juste atteint le
niveau le plus sévère de la MAM. La difficulté réside pour les enfants de petite taille (< 67 cm de taille couchée)
qui n’atteignent pas facilement ce critère de décharge ; vu que l’analyse PB-pour-âge de ces enfants (standards
OMS) indique qu’un PB > 115 mm est au-dessus des critères de MAM.
114
 Le poids “cible” doit être calculé à l’admission et utilisé pour calculer les critères de
P/T de décharge.
 Lorsque la taille est remesurée régulièrement et qu’un nouveau poids cible est calculé
à partir de la dernière taille, il se peut que l’enfant n’atteigne pas ce critère de décharge
du fait qu’il gagne en taille assez rapidement, signe de bon état nutritionnel ; garder
de tels enfants dans un programme est inutile et ne fait qu’augmenter la charge de
travail du personnel et consommer les ressources qui pourraient être utilisées ailleurs.
 Ne pas dire à la mère que son enfant a atteint le poids de décharge et qu’il sera
déchargé à la prochaine visite. Certains enfants perdent du poids avant la décharge,
parce que certaines familles veulent que leur enfant reste dans le programme afin de
continuer à obtenir des ATPE ou autres avantages pour la famille.

7.8.2. Enregistrer les résultats du traitement

Enregistrer les patients déchargés dans le registre et la fiche de suivi individuelle selon les
possibilités et définitions suivantes :
Guéri : le patient a atteint le critère de décharge.

Décès : le patient est décédé durant le traitement à l’URENAS ou en transit vers l’URENI.

Abandon : le patient n’est pas venu pendant 2 visites de suivi consécutives à l’URENAS.

La référence/évacuation : envoyer vers l’URENI (il est prévu qu’ils reviennent).

Transfert : envoyer vers un autre site de distribution URENAS (il ne reviendra pas mais est
toujours enregistré dans le programme).

Quand un nouveau site de distribution URENAS est ouvert non loin du domicile des patients,
il faut transférer le patient vers ce site (transfert interne) tout en conservant le Numéro-MAS.
Le patient est enregistré à la nouvelle URENAS en tant que personne ayant fait l’objet d’un
transfert interne (vers) et non en tant que nouvelle admission.

Non-répondant / Référé médical : une non réponse lors de la décharge ne devrait survenir
que rarement à l’URENAS, bien que cela puisse arriver si :

-la famille/ l’accompagnant refuse de se rendre à l’URENI pour le diagnostic et le


traitement,

115
-ou s’il y a des problèmes sociaux intraitables ou

-une maladie sous-jacente pour laquelle aucun traitement n’est disponible à l’URENI
(par exemple plusieurs cas de paralysie cérébrale).

-Quand une prise en charge plus poussée de ces patients est possible, ils doivent être
référés vers d’autres centres ayant l’expertise de ces cas particuliers.

Ils sont à ce moment-là déchargés comme une « référence médicale ».

Erreur d’Admission : ces admissions ne doivent pas être comptabilisées dans les
statistiques.

7.9. SUIVI APRES DECHARGE

 Assurer le suivi de l’enfant déchargé du programme par les ASC, les chargées des
maternités rurales, les GSAN et les relais du village ;
 Durant le 1er mois, le suivi se fera une fois par semaine et chaque 15 jours pour les 2 ème
et 3ème mois ;
 Dans le cas où il n’y a aucun ASC, aucune chargée de maternités rurales, aucun
GSAN ou aucun relais villageois dans le voisinage des bénéficiaires, il faut organiser
un suivi au centre de santé le plus proche.

116
SUIVI - EVALUATION

Le suivi - évaluation fait partie intégrante de tout programme de nutrition. Les indicateurs de
programme PCIMA doivent être mis sous forme de graphiques afin d’interpréter leurs
tendances. Les données récoltées sont importantes pour :
 planifier les activités ;
 commander les intrants , les médicaments et le matériel nécessaire ;
 prévoir les besoins en formation ou en supports techniques.
Le suivi – évaluation fait aussi partie du système de surveillance (MICS, SNIS, SLIS,
EDSM, SMART, SLEAC, SQUEAC, SDAM, ENSAN, etc.) pour évaluer l’état nutritionnel
de la population.

1. Définitions des concepts

1.1. Numéro – MAS

Le Numéro-MAS est défini comme un numéro unique assigné à chaque patient diagnostiqué
MAS et admis dans le programme PCIMA. Il est différent du numéro d’enregistrement
auquel il vient s’ajouter.

Il doit figurer sur les fiches de transferts / référence/la référence/évacuation et autres


documents concernant le patient (fiche de suivi individuelle URENI et URENAS, registre).
Il a normalement le format suivant :

Code de la Région (numéro)/Code du district sanitaire (numéro)/Type de centre de


sante + trois (3) ou quatre (4) premières lettres de la structure-Site ASC ou maternité
rurale/numéro du patient de l’année en cours.
Exemple1 : Cas d’un patient admis dans un CSCom

Un patient diagnostiqué dans la région de :

Sikasso Troisième région administrative (numéro 03),

District de Sikasso, premier district sanitaire de la région de Sikasso (numéro 01)

CSCom de Médine, l’URENAS du centre de santé de Médine

1er patient pris en charge,


Le numéro-MAS est le suivant : 03/01/URENASMed/0001

117
Exemple 2 : Cas de l’URENI de Dioïla région de Dioïla
Le 156ième patient traité dans la région de Dioïla (numéro 13), dans le CSREF de Dioïla
(numéro 01) aura le numéro-MAS suivant : 13/01/URENIDio/0156.
Le principe est d’avoir un numéro pour chaque nom de structure, qui soit unique et aussi
court que possible dans le pays (l’équipe doit noter ce numéro sur tous les documents du
patient).
Exemple 3 : Cas d’un patient admis dans un site ASC à Dioni dans la région de Ségou
District de Barouéli CSCom de Konobougou. Un patient diagnostiqué dans la région de :
Ségou quatrième région administrative (numéro 04), District de Barouéli, premier district
sanitaire de la région de Ségou (numéro 01), CSCom de Kononbougou, l’URENAS du centre
de santé de Kononbougou.

Le 1er patient pris en charge par l’ASC de Dioni, le numéro-MAS est le suivant :
04/01/URENASKono-Dioni/0001
Le RND avec le Médecin chef et toute son équipe de district :

 fait la liaison avec les autres agences et ONG qui collaborent avec le programme
national PCIMA ;
 assigne un code et un registre pour chaque nouvelle structure faisant partie du
programme PCIMA, que ce soit une URENAS ou une URENI, avant l’ouverture du
site, et informe la région des détails concernant l’enregistrement de la structure.
Le patient garde son unique Numéro-MAS lors de « TOUT » transfert/référence /évacuation.
Les structures elles-mêmes peuvent aussi avoir leur propre numéro d’enregistrement du
patient pour usage interne et utiliser un numéro spécifique au site, mais quoiqu’il en soit, ils
doivent utiliser le Numéro-MAS sur toutes les fiches de transfert/référence /évacuation et
documents concernant ce patient.
Ce Numéro-MAS est assigné au premier endroit où le patient a été diagnostiqué, que ce soit
l’URENAS ou l’URENI. Ce numéro est unique et doit toujours être noté suivant la
dénomination « Numéro-MAS ». Dans tous les documents concernant le patient, c’est à dire
pour l’URENI, la fiche de suivi individuelle URENI, le registre URENI et la fiche de
transfert/référence /évacuation ; pour les patients URENAS, sur la fiche individuelle de suivi
URENAS, le registre URENAS et la fiche de transfert/référence /évacuation.
S’il existe un carnet de santé à l’échelle national, une carte du suivi de la croissance ou un
autre document de suivi gardé par la mère/gardien d’enfants, le Numéro-MAS doit y figurer
ainsi que la date d’admission.

118
Pour les enfants admis à l’URENAM un numéro d’ordre conformément au registre MAM
leur sera attribué. Cependant, si ce patient est référé dans une URENI/URENAS, il lui sera
attribué un numéro unique MAS.

1.2. Numéro d’enregistrement de la structure de santé

Le numéro d’enregistrement est défini comme un numéro d’enregistrement de la structure.


Celui-ci doit prendre la forme suivante : « Numéro/année » (par ex : 0301/2022). Ce
numéro est à usage interne et permet de classer par ordre les fiches de suivi individuelles et
les registres à l’URENI et à l’URENAS, et seulement le registre à l’URENAM ; mais il ne
doit pas être utilisé pour le transfert et la construction de la base de données des patients.

NB : la séquence des numéros n’est pas la même, car lors de transfert/référence


/évacuation, les structures peuvent donner un nouveau numéro d’enregistrement de la
structure, mais NE peuvent PAS donner un nouveau Numéro-MAS – elles gardent le
même Numéro-MAS d’une structure de santé à une autre.

1.3. Nouvelle admission /nouveau cas

Une nouvelle admission (nouveau cas) est définie comme un patient souffrant de MAS ou de
MAM, mais qui n’a pas encore été traité dans une autre structure ou un site ASC ou maternité
rurale pour cet épisode de MAS ou de MAM ; on ne lui a pas encore attribué de Numéro-
MAS31 ou Numéro d’ordre MAM32.

NB : une URENAS qui diagnostique et évacue un patient vers une URENI sans
traitement doit donner un Numéro-MAS lors du diagnostic et avant la
référence/évacuation. Il s’agit d’une nouvelle admission URENAS.

Les nouvelles admissions dans chacune des structures ou dans un site ASC ou maternité
rurale doivent avoir des Numéro-MAS ou numéro d’ordre MAM qui se suivent afin que le
total des nouvelles admissions puisse être vérifié grâce à ces numéros.

1.4. Rechute

Une rechute est définie comme suit :

1) lorsqu’un patient est admis pour MAS ou MAM alors qu’il avait déjà été traité
précédemment pour MAS ou MAM et déchargé “guéri” du programme ; Où

31
Annexe 15 : Registre URENAS
32
Annexe 16 : Registre URENAM

119
2) lorsqu’un patient ayant abandonné le programme, est retourné se faire soigner pour MAS
ou MAM après plus de 2 mois.
NB : Une rechute doit être comptée comme une « nouvelle admission ».
Numéro-MAS ou numéro d’ordre MAM et rechute : Il est judicieux d’attribuer un suffixe au
numéro -MAS ou numéro d’ordre MAM,
Dans l’exemple du CSref de Dioila, il aura le : 13/01/URENIDio/0156-2 afin d’attirer
l’attention sur un 2ième épisode de MAS ou numéro d’ordre MAM pour ce patient.
Si on ne retrouve pas son numéro -MAS ou MAM, un nouveau numéro -MAS ou numéro
d’ordre MAM doit lui être attribué, mais il doit tout de même avoir un suffixe pour attirer
l’attention sur ce 2ième épisode et cette 2ième admission dans le programme PCIMA.
Les patients qui rechutent sont particulièrement vulnérables et ceci doit être noté dans la
rubrique “Problème Majeur” sur la fiche de suivi individuelle URENAS/URENI.

1.5. Réadmission

Une réadmission est définie comme un abandon qui revient soit à l’URENAS, soit à l’URENI
ou l’URENAM après une absence de moins de 2 mois. Ce patient n’est pas une nouvelle
admission et il reprend son numéro -MAS ou numéro d’ordre MAM.

1.6. Référence /évacuation

 Reference : Une référence est définie comme un patient qui arrive dans une URENI en
provenance de l’URENAS ou qui arrive dans une URENAS en provenance de
l’URENAM pour des investigations en cas de non réponse au traitement et quand les
conditions en ambulatoires ne sont pas réunies.
 Une évacuation est définie comme un patient qui arrive dans une URENI en provenance
de l’URENAS ou qui arrive dans une URENAS en provenance de l’URENAM en
urgence
Ces références/évacuations sont notées dans la section entrée et sortie du registre et du
rapport.

1.7. Transfert
Un transfert interne au programme PCIMA est défini comme un patient qui arrive d’une autre
structure de santé (d’une URENAS vers l’URENI, d’une URENAS vers une autre URENAS,
ou d’une URENI vers une URENAS, d’une URENI vers une URENI) après avoir reçu son
numéro -MAS.

120
Ces transferts sont notés dans la section entrée et sortie du registre et du rapport. S’il est
nécessaire de différencier ces deux transferts, on peut utiliser les termes « transfert DE » et
transfert VERS » de la façon suivante :

 Transfert-DE : est un patient arrivant d’une autre structure (URENAS ou URENI)

 Transfert-VERS : est un patient envoyé vers une autre structure afin de continuer son
traitement (URENAS ou URENI)

1.8. Autre Admission

Une « Autre Admission » est définie comme un patient admis dans une structure ou dans un
site ASC, une maternité rurale pour une raison ou une autre, mais qui ne remplit pas les
critères d’admission MAS ou MAM (par ex : un jumeau, etc.) ; ces patients ne sont pas
comptabilisés dans les rapports mensuels. Ils ne reçoivent pas de numéro-MAS.

Cependant, pour la justification des intrants utilisés il est important de signaler la


consommation d’intrants de ces cas.

Sont aussi admis comme « autres admissions » les patients MAM admis à l’URENI pour des
complications médicales.

1.9. Erreur d’Admission

Une « Erreur d’Admission » ne doit être comptabilisée ni comme une admission, ni comme
une décharge dans les rapports mensuels (elle doit être annuler) ; le Numéro-MAS devrait
être réattribué au prochain patient et enlevé des documents de PCIMA (registres, fiches de
suivi individuelle, etc.).

NB : ces patients ne font pas partis du programme PCIMA et ne sont pas comptés dans le
rapport. S’ils ont utilisé un nombre considérable de ressources, ils peuvent, à ce moment-là,
être enregistrés.
Si jamais les erreurs d’admission sont fréquentes, le programme PCIMA doit être revu.

1.10. Guéri

« Guéri » est défini comme un patient atteignant les critères de sortie par guérison.

1.11. Traité avec succès

Ce terme est utilisé pour :

121
1. les patients de l’URENI qui ont fini le traitement de la Phase Aiguë et de Transition
avec succès et sont transférés vers l’URENAS pour continuer leur traitement,
et
2. pour les nourrissons de moins de 6 mois, déchargés en prenant du poids tout en étant
exclusivement allaité.

NB : lorsqu’un patient sort de l’URENI pour l’URENAS pour continuer son traitement, il est
toujours dans le programme mais n’a pas encore atteint les critères de sortie, pas encore
guéri. Cependant l’URENI a fait passer le patient de la Phase Aiguë à la Phase de Transition
puis à la Phase de Réhabilitation en URENAS : l’URENI a bien rempli son rôle pour l’avoir
« traité avec succès ».

1.12. Durée de séjour

La durée de séjour est définie comme le temps qui s’écoule de la date d’admission à la date
où le patient atteint avec succès son statut de patient « guéri » (en URENAS) ou « traité avec
succès » (URENI) ; il ne s’agit pas de la durée physique de sortie du programme ou de la
structure.

NB : les patients peuvent rester dans un programme après avoir atteint leurs critères de
guérison, particulièrement en URENI où des arrangements doivent être faits au niveau du
transport. Ce temps d’arrangement ne doit pas être pris en compte dans les calculs de la
durée de séjour ou de taux de gain de poids.
Remarque : il n’est pas recommandé de calculer de manière individuelle la durée de séjour en
URENI et d’ajouter la durée de séjour en URENAS pour obtenir la durée totale du séjour
dans le programme pour cet individu. Ces données peuvent, si désirées, être obtenues durant
les évaluations, comme la durée de séjour ou le taux de gain de poids des patients traités
d’abord en URENI avant d’être transférés en URENAS, et de calculer aussi séparément ceux
traités uniquement en URENAS.

1.13. Décédé ou Décès

« Décédé » ou « décès » est défini comme un patient qui meurt durant son séjour dans le
programme URENI/URENAS/URENAM après son enregistrement.

NB : Ceci inclut les patients qui meurent durant le transfert d’une structure de santé à une
autre. Si le patient souffrant de MAS décède durant sa référence de l’URENAS à l’URENI, le

122
décès doit être compté comme un décès dans le programme et noté dans le rapport de
l’URENAS.

1.14. Abandon

Un « abandon » est défini comme un patient qui manque deux visites de suivi consécutives
(en URENAS, en URENAM) et absent deux jours en URENI.

1.15. Non- Réponse

Un « non-répondant au traitement » est défini comme un patient pris en charge soit par
l’URENI, soit par l’URENAS ou par l’URENAM, qui remplit les critères d’Echec de réponse
au traitement selon le protocole PCIMA.

NB : tout enfant qui ne répond pas au traitement doit être référé : Transfert Médical
Un « transfert médical » est défini comme un patient qui a une maladie grave sous-jacente,
dont le traitement (ou les tests diagnostiques) dépasse les compétences de l’URENI. Il est
alors répertorié comme un patient qui quitte le programme PCIMA pour être pris en charge
par une autre structure médicale ou dans la même structure (d’un service à un autre).

1.16. Sortie

«Sortie» est définie comme un patient quittant une URENI/URENAS/URENAM ou quittant


totalement le programme PCIMA.

Ceci est le patient guéri/traité avec succès, décédé, ayant abandonné, référé (y compris les cas
référés médicalement) et transféré.

1.17. Transfert nutritionnel33

Un « Transfert nutritionnel » est le transfert d’un patient d’une URENAM vers une autre
URENAM ou d’une URENAS vers une autre URENAS, ou d’une URENI vers une autre
URENI.

2. ENREGISTREMENT

2.1. Registre

Il faut un registre dans chaque URENI, URENAS et URENAM.

33
Voir annexe 17 : fiche de transfert

123
Pour plus de précision, certains programmes n’utilisent pas de registre, mais uniquement des
fiches de suivi individuelle pour les rapports, le suivi et l’évaluation du programme.
Ceci n’est pas considéré comme une procédure fiable ou satisfaisante du fait du risque
élevé de perte de fiches ; le registre doit être présent.

Il doit contenir les informations suivantes pour :


 l’URENI :
 numéro d’enregistrement de la structure ;
 date ;
 numéro-MAS (numéro unique du patient) ;
 prénom et Nom du patient ;
 adresse et Numéro de téléphone ;
 mode d’admission ;
 types d’admission (nouveau cas, rechute, réadmission, transfert Nut /Med) ;
 sexe ;
 âge (en mois) ;
 PB en mm à l’admission ;
 poids Kg, g à l’admission ;
 taille en cm à l’admission ;
 poids/taille à l’admission ;
 œdèmes à l’admission ;
 pathologie associée ;
 date de sortie ;
 poids Kg, g à la sortie ;
 taille en cm à la sortie ;
 poids/taille à la sortie ;
 Œdèmes à la sortie ;
 PB en mm à la sortie ;
 type de sortie : guéri, décédé, abandon, non répondant, référé nut et médical, transfert
Nut et Med ;
 date du poids minimum ;
 poids minimum ;
 gain de poids;
 séance de stimulation psycho-cognitive ;
 séance IEC/CCSC ;

124
 observations (ex : refus de transfert, autres maladies graves, cas spécial, etc.) ;
 l’URENAS :
 numéro d’enregistrement de la structure ;
 date ;
 numéro-MAS (numéro unique du patient) ;
 prénom et Nom du patient ;
 adresse et Numéro de téléphone ;
 mode d’admission ;
 types d’admission (nouveau cas, rechute, réadmission, transfert Nut /Med) ;
 sexe ;
 âge (en mois) ;
 PB à l’admission ;
 poids kg, g à l’admission ;
 taille en cm à l’admission ;
 Poids/Taille ou IMC à l’admission ;
 Œdèmes à l’admission ;
 pathologie associée ;
 date de sortie ;
 poids Kg, g à la sortie ;
 taille en cm à la sortie ;
 Poids/Taille ou IMC à la sortie ;
 œdèmes à la sortie ;
 PB en mm à la sortie ;
 type de sortie : guéri, décédé, abandon, non réponse au traitement, référé nut et
médical, transfert Nut et Med, Date du poids minimum ;
 poids minimum ;
 gain de poids
 séance de stimulation psycho-cognitive ;
 séance IEC/CCSC ;
 observations (ex : refus de transfert, autres maladies graves, cas spécial, etc.) ;
 l’URENAM :
 numéro d’ordre ;
 prénom et Nom du patient ;
 adresse et Numéro de téléphone ;

125
 Nouveau Cas/Ancien Cas (NC/AC) ;
 âge en mois ;
 sexe ;
 Femme Enceinte/Femme Allaitant (FE/FA) ;
 âge en année ;
 date à l’admission ;
 poids à l’admission ;
 taille en cm à l’admission ;
 PB à l’admission ;
 Poids/Taille ou IMC à l’admission ;
 poids cible à l’admission ;
 vitamine A (date et dose) ;
 Albendazole ou Mebendazol (date et dose) ;
 Fer acide folique (date et dose) ;
 ration à l’admission (quantité et type) ;
 visite 1 à 8 : date, PB (mm), Poids (Kg, g ), Ration (Quantité et Type) ;
 date de sortie ;
 PB en mm à la sortie ;
 poids Kg, g à la sortie ;
 taille en cm à la sortie ;
 Poids/Taille à la sortie ;
 poids cible à la sortie ;
 ration à la sortie (quantité et type) ;
 type de sortie : guéri, abandon, décès, référence, non répondant ;
 durée de séjour ;
 observations ;
Le registre du programme PCIMA doit toujours être séparé des autres registres et doit
contenir toutes les informations nécessaires pour pouvoir calculer la durée de séjour, le gain
de poids et permettre de différencier les données par sexe, pour compiler les différents
rapports (mensuel, trimestriel ou annuel, etc.).

126
2.2. Les fiches de suivi individuelles

Il y a deux sortes de fiches : les fiches de suivi URENI34 et les fiches de suivi URENAS35.
Elles sont présentées respectivement en annexe 10 et 18 ;

Elles doivent être remplies pour chaque patient selon le programme, outils principaux pour sa
prise en charge en URENAS et/ou à l’URENI.
Toutes les informations nécessaires au suivi du patient sont répertoriées systématiquement
dans des emplacements spécifiques prédéterminés (cf. annexe 10 et 18 ) :
la fiche de suivi individuelle URENI comprend : Les informations générales du
patient (numéro MAS, Prénoms et Nom, adresse, nom de l’URENI …) ;
 les mesures anthropométriques (Poids, Taille, PB, IMC …) ;
 le diagramme du poids ;
 le traitement diététique (les phases, le type de lait, le nombre de repas …) ;
 la surveillance (selles, vomissements, fréquence respiratoire …) ;
 le traitement systématique ;
 le traitement spécifique ;
 les examens complémentaires;
 l’observation.
La fiche de suivi individuelle URENAS est une feuille cartonnée A4 (recto verso) où
figurent toutes les informations importantes du suivi du patient à l’URENAS.

Elle comprend :

 les informations générales du patient (numéro MAS, critères d’admission, Prénoms et


Nom, adresse, nom de l’URENAS …) ;
 l’admission (type d’admission, Réfère/transfert, le nom de la structure …) ;
 l’interrogatoire et examen clinique (Etat du patient, handicap …) ;
 la visite à domicile (date, raison …) ;
 la référence vers URENI/ Transfert URENAS – URENAS durant le traitement (date,
raisons …) ;
 la surveillance hebdomadaire (Poids, Taille, PB, test d’appétit, vomissements, fréquence
respiratoire, diarrhée, température, nombre de sachets d’ATPE, séance d’éducation …) ;

34
Voir annexe 10 : fiche de suivi URENI
35
Voir annexe 18 : fiche de suivi URENAS

127
 le traitement systématique ;
 le traitement spécifique ;
 la sortie (date et type).

2.3. RAPPORTS
Le rapport mensuel est le rapport standard produit par chaque structure du district sanitaire
qui est l’unité opérationnelle. Tous les rapports doivent être complets et soumis au RND
chaque mois.

Ces rapports doivent être saisis dans la base de données du district et analysés avant d’être
transmis au niveau régional.
Ils sont utilisés pour évaluer la qualité des services desservis dans les structures de santé. Ils
sont alors compilés par district afin de donner une image de la qualité des services et
l’ampleur du problème de la Malnutrition Aiguë dans le district. A l’issue de l’analyse des
résultats, la retro information est faite aux responsables des programmes URENI, URENAS
et URENAM.
En plus des données collectées des URENAM, URENAS et des URENI, il doit y avoir aussi :
1) un rapport annuel où des données additionnelles sont collectées des URENAM, URENAS
et des URENI ;
2) faire une évaluation du programme PCIMA par les paires pendant 5 ans de mise en
œuvre et
3) faire une évaluation externe tous les 5 ans sur le programme PCIMA.

 Les rapports mensuels URENAS36 / URENAM37 comprennent :

 les informations générales (région, district, type de structure, année, mois ….) ;
 les cibles programmes URENAS (6-59 mois, >59 mois) ;
 les cibles programmes URENAM (6-23 mois, 24 – 59 mois, Sup 59 mois, FE/FA,) ;
 le total début du mois (M/F) ;
 les admissions (nouveau cas M/F; réadmission M/F ; total admission M/F, transfert
UREN M/F et total général admission M/F) ;
 les sorties (guéris M/F, décès M/F, abandons M/F, Non répondant M/F, réf. Vers URENI
M/F, total sorties M/F ;
 le total fin du mois M/F ;

36
Voir annexe 20 : rapport mensuel URENAS/URENAM
37
Voir annexe 21 : rapport mensuel Intrants URENAS/URENAM

128
 le cas spécifique 6-59 mois, >59 mois, FE/FA (personnes atteintes de tuberculose,
d’hépatites virales et PV VIH) ;
 le nombre de séances de démonstration nutritionnelle réalisées, nombre de séances d’IEC
réalisées ;
 la situation des intrants (Intrants/médicaments, unité, stock début du mois, stock reçu,
stock utilisé, stock perdu/avarié, solde, date de péremption, besoins mensuels,
observations) ;
 les observations / commentaires.
 Le rapport mensuel URENI38 comprend :

 les informations générales (région, district, type de structure, année, mois ….) ;
 les cibles programmes URENI ( 0-6 mois, 6-59 mois, >59 mois) ;
 le total début du mois (M/F) ;
 les admissions (nouveau cas M/F; réadmission M/F ; total admission M/F, référence Nut
M/F et total général admission M/F) ;
 les sorties (traité avec succès M/F, décès M/F, abandons M/F, Non répondant M/F, total
sorties M/F, transfert URENI vers URENI M/F, Total fin du mois M/F ;
 le cas spécifique 0-6 mois, 6-59 mois, >59 mois, FE/FA (personnes atteintes de
tuberculose, d’hépatites virales et PV VIH) ;
 les activités psycho-cognitives (Nombre de séances de stimulations psycho-cognitives
réalisé, nombre de séances de jeux réalisé) ;
 les activités promotionnelles (Nombre de séances de démonstration nutritionnelle
réalisées, nombre de séances d’IEC réalisées) ;
 la situation des intrants (Intrants/médicaments, unité, stock début du mois, stock reçu,
stock utilisé, stock perdu/avarié, solde, date de péremption, besoins mensuels,
observations).
Le rapport annuel, en addition aux totaux sur l’année entière, doit inclure : la moyenne du
taux de gain de poids, la moyenne de la durée de séjour, la désagrégation des données par
sexe.

Les évaluations tous les trois ans doivent inclure :

 une révision de chaque partie du programme (aspects communautaires, dépistage,


URENAM, URENAS, URENI, organisation, etc.) avec une vue globale sur les rapports
mensuels et annuels ;
38
Voir annexe 22 : rapport mensuel URENI

129
 une révision des outils/matériels, modules et méthodes de formation,
 la qualité de la supervision ;
 le personnel et l’organisation ;
 la logistique ;
 le financement du programme ;
 les recommandations pour réajustement si besoin.

2.4. Les indicateurs de performance

Les indicateurs de performance du programme PCIMA sont indiqués dans le tableau ci-
dessous

Tableau 9 : Valeurs de références pour les principaux indicateurs (Standards SPHERES)

URENAM Valeurs Acceptables Valeurs d’Alarme

Taux de guéris > 75% < 50%

Taux de mortalité < 3% > 10%

Taux d’abandons < 15% > 30%

Gain de poids moyen ≥ 3g/kg/j < 3g/kg/j

Durée de séjour < 8 semaines > 12 semaines

URENAS Valeurs Acceptables Valeurs d’Alarme

Taux de guéris > 75% < 50%

Taux de mortalité < 3% > 15%

Taux d’abandons < 15% > 25%

Gain de poids moyen ≥ 8 g/ kg/j < 8 g/ kg/ j

Durée de séjour < 4 semaines > 6 semaines

URENI Valeurs Acceptables Valeurs d’Alarme

Taux de guéris > 75% < 50%

Taux de mortalité < 10% > 15%

130
Taux d’abandons < 15% > 25%

Gain de poids moyen ≥ 8 g/ kg/j < 8 g/ kg/ j

Durée de séjour < 4 semaines > 6 semaines

NB: Le gain de poids dans les URENAS est fréquemment de moins de 8g/kg/J et la
durée de séjour de plus de 6 semaines.
Procédures de calcul:

 taux de guérison = total guéri /total sortie (Guéris + Abandons +décès) X100.
 taux d’abandon = total abandons/ total sortie (Guéris + Abandons + décès) X100.
 taux de décès =total décès/ total sortie (Guéris + Abandons + décès) X100.
 gain de poids moyen = (Poids de sortie en g – poids minimum en g)/nombre de jour
entre poids minimum et poids de sortie X poids minimum en Kg.
 durée de séjour = temps qui s’écoule de la date d’admission à la date où le patient
atteint avec succès son statut de patient « guéri » (en URENAS) ou « traité avec
succès » (URENI).

3. SUPERVISION
Les supervisions doivent être des occasions de formation continue. Elles débuteront par un
suivi après formation des prestataires (dans 1 délai d’un mois).

Ce suivi post formation aura pour objet d’aider les prestataires à mieux intégrer les activités
de PEC de la malnutrition aiguë dans la mise en œuvre du Paquet Minimum d’Activités
(PMA).

3.1. Intégrée39

Cette mission est adaptée au rythme de supervision par niveaux de la pyramide sanitaire.
Il faut inclure les activités de la prise en charge de la malnutrition aiguë dans les TDR de la
supervision intégrée :

 évaluer le niveau des agents et identifier les besoins en formation ;


 vérifier la tenue des supports ;

39
Voir annexes 23, 24, 25, 26 ; 27 : fiches de supervision intégrées

131
 apprécier la gestion des intrants (aliments thérapeutiques, farines, matériels, stockage et
entreposage) ;
 vérifier les statistiques ;
 apprécier la prise en charge des bénéficiaires ;
 recenser les problèmes de mise en œuvre ;
 vérifier les équipements (anthropométriques, petit matériel de préparation du lait, etc.).

3.2. Spécifique
Pendant la première année de mise en œuvre, la supervision spécifique doit se faire :

Au niveau local:
 CSCOM vers sites ASC/maternités rurales/relais/GSAN : La supervision de ces sites doit
se faire une fois par mois pendant les sorties en stratégie avancée ;
 District sanitaire vers CSCOM / autres structures de PEC : La supervision des URENAM
et URENAS doit se faire une fois par mois par l’équipe du district.
Au niveau Régional

La supervision sera trimestrielle de la direction régionale de la santé vers le district sanitaire.


Elle concernera les activités des URENI, URENAS et URENAM.
Au niveau National

La supervision sera semestrielle et réalisée par la SDN de la DGSHP vers les régions. Elle
concernera les activités des URENI, URENAS et URENAM.
Après la première année de mise en œuvre la supervision peut se faire une fois par an et par
niveau en compagnie des différents acteurs.

Retro information

A tous les niveaux où les données sont collectées et transmises, il faut assurer une retro-
information après analyse.

132
PRISE EN CHARGE DE LA MALNUTRITION
AIGUE SEVERE AVEC COMPLICATIONS
MEDICALES
A l’URENI

1. PRINCIPES DE PRISE EN CHARGE A l’URENI

Les principes de Prise En Charge (PEC) de la Malnutrition Aiguë Sévère (MAS), quelque
soit le type de programme, comprend trois phases (Phase Aiguë ou Phase 1, Phase de
Transition, Phase de réhabilitation ou Phase 2) :
 La Phase Aiguë ou Phase 1

Les patients anorexiques avec ou sans complications médicales sont admis en structure
hospitalière (URENI) durant la Phase Aiguë du traitement.
Le produit thérapeutique utilisé durant cette phase – le lait F75 – permet d’amorcer le
rétablissement des fonctions métaboliques et rétablir l’équilibre nutritionnel électrolytique.
Un gain de poids rapide à ce stade est dangereux, c’est pourquoi le F75 est formulé de façon
à ce que les patients ne prennent pas de poids durant cette période.

 La Phase de Transition

La Phase de Transition est introduite pour éviter au patient de prendre une trop grande
quantité de nourriture brutalement, avant que ses fonctions physiologiques ne soient
restaurées : en effet ceci peut être dangereux et conduire à un déséquilibre électrolytique et au
« syndrome de renutrition ».
Durant cette phase, les patients commencent à prendre du poids avec l’introduction du F100
ou d’ATPE. Ceci augmente de 30 % l’apport énergétique du patient et son gain de poids doit
atteindre environ 6 g/kg/jour. La quantité énergétique et le gain de poids attendu sont moins
élevés qu’en Phase de Réhabilitation (phase 2).

 Phase de réhabilitation ou Phase 2 à l’URENAS (exceptionnellement à l’URENI)

Dès que les patients ont un bon appétit et ne présentent plus de complications médicales, ils
reçoivent des ATPE et sont transférés vers l’URENAS. Ces produits sont faits pour favoriser

133
un gain de poids rapide (à raison de 8 g/kg/jour et plus). Les tables par classe de poids
peuvent être utilisées quel que soit le poids et l’âge des patients.

2. STRUCTURES ET ORGANISATIONS

2.1. Les types de structure

Les patients hospitalisés ont, soit un appétit insuffisant traduisant une malnutrition
métabolique sévère, soit une complication médicale cliniquement visible. Ils nécessitent
d’être pris en charge à l’URENI la plus proche (pour diminuer les problèmes liés au
transport). Ils représentent environs 5 à 20% des patients identifiés pour MAS par le
dépistage actif. Il faut ajouter à cela les patients se rendant à l’hôpital pour d’autres motifs
d’hospitalisation et souffrant de MAS. Dans les situations d’urgence, lorsqu’un nombre
important de patients doit être hospitalisé, une structure spécialement réservée à leur
traitement doit être érigée (soit une maison, tente, salle de classe, etc.) afin d’accommoder au
mieux la charge de travail supplémentaire ; cette structure doit être la plus proche possible de
l’hôpital.

Il y a différentes possibilités :
 En hospitalisation 24h/24
Les patients reçoivent 6 repas par 24 heures. Les 6 repas doivent être donnés dans la journée
et le dernier repas au plus tard à 22 heures.

Huit repas par 24 heures couplés avec une surveillance médicale complète et le traitement des
complications sont indispensables pour les patients : très malades, ou souffrant d’une
« diarrhée de renutrition », ou qui ne se sont pas alimentés durant la journée.

 En Centre de Jour
Les Patients peuvent aussi être traités en Centre de Jour. Ils reçoivent un traitement
nutritionnel basé sur 5 à 6 repas par jour.

Ils peuvent être hébergés soit dans une pièce de la structure de santé « Centre résidentiel de
jour » ; soit par une famille ou des amis à proximité du centre « centre de jour non
résidentiel ».

Dès que l’appétit reprend, tous les patients doivent continuer leur traitement en
ambulatoire (URENAS) après l'accord de l’accompagnant et lorsqu’un programme
ambulatoire existe. Dans certains cas exceptionnels, ils peuvent terminer (phase 2) leur
traitement en structure hospitalière de 24 heures ou en centre de jour.

134
2.2. Organisation

L’Unité de Nutrition « URENI » nécessite les éléments suivants :

 un espace permettant : la prise des mesures anthropométriques, l’examen clinique des


patients, la préparation du lait thérapeutique (F75, F100) et des médicaments à préparer et
à distribuer ;
 une salle de l’eau, des toilettes et douches, un emplacement pour que les accompagnants
puissent faire la cuisine (et prendre les repas si possible), une pièce pour stocker les
médicaments et les produits thérapeutiques (F75 / F100 / ATPE) ;
 une pièce ou section séparée des autres patients : il faut éviter de mélanger les patients
souffrant de MAS avec les autres patients ;
 les lits d’adultes ou matelas à même le sol qui permettent aux mères de dormir avec leur
enfant (et de se reposer) et par conséquent d’éviter ou de réduire les hypothermies, le
stress émotionnel et l’interruption de l’allaitement. Chaque lit doit être équipé d’une
moustiquaire imprégnée.

3. ACTIVITES

3.1. Prérequis

Tout le personnel doit être formé avant de prendre en charge les cas de MAS : médecins,
infirmiers, aides-soignants, matrones etc. Le personnel de l’URENI, des consultations
externes et du service d’urgence doit bénéficier de formation continue et de supervisions
régulières. Ceci comprend : le triage, la prise en charge de la phase aiguë (phase 1) avec le
traitement systématique (nutritionnel et médical), les complications et la phase de transition.

La rotation du personnel soignant doit être minimisée et le changement de personnel


réduit à une personne à la fois ; les aides-soignants doivent être assignés au service et non
redéployés régulièrement dans d’autres services.

Tout personnel nouvellement arrivé dans un service doit être formé à la prise en charge
de la MAS.

3.2. Médecin (Doctorat d’Etat en Médecine)

Sa responsabilité est de soutenir le personnel soignant et plus spécifiquement l’infirmier, de


se concentrer sur les patients ne répondant pas au traitement standard et dont le
diagnostic est difficile, ainsi que sur ceux souffrant de complications.

135
Le médecin/infirmier en charge des patients souffrant de MAS doit assister aux réunions
mensuelles de coordination organisées par le RND. Il doit s’instaurer une relation de
confiance entre les équipes URENAS et URENI.

3.3. Infirmier (Technicien de Santé et Technicien Supérieur de Santé)

Prérequis

L’infirmier doit être formé sur la prise en charge des complications, le traitement nutritionnel
et médical.

Activités

Pour une nouvelle admission

 appliquer la procédure de triage ;


 admettre le patient MAS avec complication(s) ou mauvais appétit à l’URENI ;
 transférer ceux qui ont un appétit bon ou modéré vers l’URENAS.
Pour une référence

De l’URENAS

 enregistrer le patient en utilisant le Numéro-MAS donné à l’URENAS ; si le patient


MAS est référé par d’autres structures de santé ou Service d’Urgence, le Numéro-MAS
est donné par l’URENI.
Les détails sont notés dans le registre et la fiche de suivi URENI ; la fiche de transfert doit
être attachée à la fiche de suivi URENI (voir paragraphe Admission et la section : Suivi &
Evaluation) ;
 demander au médecin en charge d’examiner le patient dès que possible, mais ne retarder
en aucun cas sa prise en charge, commencer tout de suite le traitement selon le protocole ;
 avertir l’URENAS de l’arrivée du patient et, si besoin, discuter de points qui ne sont pas
mentionnés sur la fiche de transfert ;
 commencer le traitement de la Phase Aiguë (Phase 1) et traiter les complications selon le
protocole.
Pour un transfert vers l’URENAS

Dès que les conditions du patient le permettent, le faire passer en Phase de Transition et
préparer son transfert à l’URENAS.

136
En général,

 former et superviser les Aides-Soignants (AS) afin d’assurer un travail précis et de


qualité ;
 assurer la mise en œuvre de tout traitement Intra Veineux (IV) et de la prise en charge de
patients sous traitements spécifiques.

3.4. Aides-soignants (AS)

Ils/elles sont en charge de donner les “soins” aux patients. Ils/elles doivent :

 peser, mesurer les patients selon le protocole ;


 préparer et distribuer les repas et les médicaments ;
 évaluer les signes cliniques et remplir la fiche de suivi URENI avec les informations de
routine (l’accompagnant ne doit jamais être en charge de calculer et mesurer la quantité
de F75 à donner et sa reconstitution).

3.5. Responsable Nutrition du District (RND)

Il a en charge la supervision des activités. La supervision du l’URENI doit inclure :

 une visite au service d’urgence et une évaluation des procédures utilisées afin d’identifier,
traiter et transférer les patients MAS vers l’équipe soignante et l’URENI, structure
spécifiquement destinée à prendre en charge les patients MAS ;
 une évaluation de la prise en charge des patients MAS avec complications par le RND
accompagné du médecin en charge de l’URENI

4. SUPPORTS, INTRANTS ET MATERIELS

4.1. Supports

La fiche de suivi URENI40 est le premier outil utilisé pour le traitement des patients en
URENI. D’autres formats de fiches de suivi ne devraient pas être utilisés ;

 médecin, infirmiers, ou aides-soignants doivent utiliser la même fiche de suivi URENI ;


 chacun doit répertorier les informations recueillies auprès du malade sur la même fiche
suivant leur fonction, et non sur des fiches différentes ;

40
Voir annexe 10 : fiche de suivi URENI

137
le registre de l’URENI41 est détaillé dans la section : « Suivi et Evaluation » et La fiche
de surveillance intensive journalière (annexe 10) : est utilisée pour les patients avec
complications qui ont besoin de soins intensifs durant la Phase Aiguë (Phase 1) et le
traitement des complications (choc, déshydratation, hypothermie, etc.) ;

 fiches/Supports :
Fiche de suivi URENI, fiche de Surveillance Intensives, fiche de référence, rapports
Mensuels, registre URENI, Copie du protocole national ;
 liste des URENAS : noms et numéro de téléphone de la personne en charge, jours de
consultation URENAS, temps de parcours depuis l’URENI et nombre de kilomètre et le
coût ;
fiches plastifiées : Table P/T enfant et adolescent, table IMC, table sur la quantité de
F75, F100, ATPE par classe de poids et repas, affiches sur le triage, le traitement
standard, la prise en charge des complications les plus fréquentes42.

4.2. Intrants nutritionnels

 Boites de
o F7543 (boites de 400 g) ;
o F100 (boite de 400 g) ;
o ATPE (sachet de 92 g) ;
 RéSoMal (84 g) destiné à la prise en charge de la déshydratation ;
 si les boites de F75 et de F100 ne sont pas disponibles, des recettes pour reconstituer
ces produits sont données en annexe 27. Cependant il est préférable d’utiliser le F75
en boite du fait de sa basse osmolarité et pour sa facilité d’administration par SNG ;
 ustensiles : tasses, bols, fouet, verre mesureur (500 ml – 1000 ml) ,thermos, etc…;
 eau potable à disposition et sucre ;
 possibilité de filtrer et de bouillir l’eau.

41
Voir annexe 11 : Registre UNRENI
42
Il est insuffisant d’avoir uniquement un protocole à l’URENI ; avec la rotation du personnel, ces documents
disparaissent et sont rarement lus complètement, mais sont une documentation de référence – les affiches sont
un aide-mémoire immédiat.
43
La reconstitution de F75 à base de poudre de céréales rend difficile son administration par SNG. Si l’on
remplace les céréales par le sucre, le produit devient hyperosmolaire et provoque la diarrhée. La formule F75
commercialisée en sachet a de la dextrine maltose à la place du sucre et son osmolarité est diminué et permet
d’éviter les diarrhées osmotiques

138
4.3. Médicaments

Médicaments de routine : amoxicilline, gentamicine, Ceftriaxone, Nystatine, fluconazole,


mébendazole/Albendazole, acide folique, Artemether Luméfantrine

Médicaments spécifiques pour les complications (voir paragraphe sur les complications)

4.4. Matériels et Divers :

 matériels anthropométriques : Périmètre Brachial : Bande de Shakir (PB), taille : toises


de SHORR BOARD, poids : balance mère-enfant.
Ce matériel doit être présent au niveau de la consultation externe/service d’urgence et de
l’URENI ;
 sonde Naso-Gastrique (SNG) pour enfants (5 – 8 CH) ;
 burette pour perfusion (perfuseur pédiatrique) ;
 matériel nécessaire pour l’examen clinique et la prise en charge (stéthoscope, otoscope,
abaisse-langue, oxymètre de pouls, thermomètre, calculatrice, concentrateur d’oxygène,
etc.) ;
 tableau à feuilles mobiles (“Flip charts”) et matériels nécessaires pour les séances
d’éducation ;
 eau et savon, eau de javel, jouets pour les enfants ;
 lits d’adultes, moustiquaires, couvertures, thermomètre atmosphérique avec température
minimale et maximale, matériel pour eau potable à disposition et eau pour lavage des
mains, toilettes, douches, coin pour cuisine et lieu de prise de repas pour les mères.

5. ADMISSION

Le patient est directement enregistré à l’URENI ou reçu dans un autre service par un
personnel soignant ayant reçu une formation spécifique sur la prise en charge des
complications de la MAS (pour éviter les faux diagnostics et les traitements inappropriés).

Il y a plusieurs façons d’admettre les patients souffrant de MAS en URENI :


Nouvelles admissions

Patient admis directement au CSRéf ou à l’hôpital/URENI, pour une maladie (telle que
diarrhée, pneumonie, paludisme, etc.) et diagnostiqué comme MAS au moment du dépistage
passif ou de l’examen clinique. (Voir la section : « Procédures de triage »).

139
Nourrisson de moins de 6 mois (voir section : « Nourrissons de moins de 6 moins avec une
accompagnante » (voir annexe 14).

Ces patients sont des nouvelles admissions : ils vont être enregistrés avec un Numéro-MAS
qu’ils garderont jusqu’à la fin du traitement MAS.
Références de l’URENAS

Sont considérés comme références, les patients diagnostiqués et sous traitement à l’URENAS
qui ont soit :

 échoué au test de l’appétit et/ou


 une complication et/ou
 un échec au traitement.
Ils remplissent les critères de référence de l’URENAS vers l’URENI et ont déjà un Numéro-
MAS. Une fiche de référence où toutes les informations sur le traitement reçu à l’URENAS
est donnée au patient : il ne s’agit pas d’une nouvelle admission, mais d’une “référence”.

Il doit être immédiatement admis à l’URENI.


Le responsable de l’URENAS doit téléphoner à celui de l’URENI et prévenir de l’arrivée du
patient. La fiche de référence de l’URENAS doit être attachée à la fiche de suivi URENI et le
registre est complété avec les informations du patient.

 Remesurer le poids, la taille, le PB et Vérifier s’il y a ou non des œdèmes bilatéraux.


Faire l’interrogatoire et rechercher les signes et symptômes ;
 Lui donner à boire (eau sucrée) et/ou donner rapidement un repas de F-75 après son
arrivée au centre. Si l’enfant est identifié lors du dépistage passif, la procédure de triage
doit être respectée (voir section : « Procédure de triage ») ;
 Ne pas laver ou donner un bain au patient à l’admission ;
 Présenter à l’infirmier ou au médecin en charge de l’URENI pour la prise en charge des
complications.

Tableau 10 : Critères complémentaires d’admission à l’URENI

CRITERES URENI
CHOIX DE L’ACCOMPAGNANT (à L’accompagnant choisit de commencer,
n’importe quel stade de la PEC) doit- continuer ou transférer le patient en URENI. Les
être respecté souhaits de l’accompagnant doivent être

140
respectés.

Appétit Test de l’appétit négatif (appétit faible/) ou non


concluant

Œdèmes Présence d’œdèmes bilatéraux (Degré ; ++ ; ++


+)

Marasme-kwashiorkor (P/T < - 3 Z-score et


présence d’œdèmes bilatéraux)

Peau Lésions cutanées ouvertes

Complications Médicales Toute maladie grave, en utilisant les critères de


PCIME : infection respiratoire aiguë, anémie
(voir section : « procédure de triage »)
sévère, déshydratation, fièvre, léthargie, etc.

Candidose Présence de candidoses ou autres signes sévères


d’immunodépression.

Accompagnant Circonstances familiales non appropriées pour


une prise en charge à la maison.

6. PHASE AIGUE (ou Phase 1)

Les patients qui nécessitent la PEC en URENI ont un appétit faible et/ou des complications
médicales, comme la diarrhée, déshydratation, septicémie, pneumonie, anémie sévère, etc.
C’est pourquoi les patients sont souvent traités à la fois pour leur complication et leur
malnutrition.

La PEC des formes sévères de complications est prioritaire sur la prise en charge du
traitement de routine et peut impliquer des changements dans la façon dont le traitement
systématique est appliqué.

6.1. Traitement nutritionnel (F75)

Le traitement nutritionnel de la Phase Aiguë (Phase 1) repose sur le F75.

Le F75 est différent du F100-dilué ; sa composition en nutriments est totalement différente et


il a été conçu pour les patients souffrant de malnutrition aigüe sévère compliquée, ayant

141
souvent des infections et des fonctions hépatique et rénale endommagées. Ils ne doivent pas
prendre de poids avec le F75.

Ce produit permet aux fonctions biochimiques, physiologiques et immunologiques de


commencer à se rétablir avant d’être exposées au stress additionnel de la reconstruction des
nouveaux tissus.

6.1.1. Activités

 Demander à la mère, une demi-heure ou plus avant le repas, de mettre son enfant au sein,
si celui-ci est allaité ;
 calculer la quantité totale de F75 à préparer selon le nombre de patients, leur poids et le
nombre de repas par jour (voir tableau 11) ;
 mesurer la quantité d’eau (70° C) préalablement bouillie et de F75 nécessaire pour le
repas (voir paragraphe ci-dessous) ;
 demander à la mère et au patient de se laver les mains au savon ;
 donner 6 (ou 5) repas par jour pour la plupart des patients et afficher un tableau d’horaire
des repas sur le mur ;
Note : l’expérience montre que les enfants tolèrent 5 repas par jour. Si des diarrhées de
renutrition sont peu fréquentes, on peut continuer à donner 5 repas par jour ; mais si cela pose
un problème, l’URENI doit repasser à 6 repas par jour.

 donner 8 repas sur 24h (de nuit comme de jour) en Phase Aiguë (Phase 1) pour les
patients qui ont du mal à tolérer des volumes trop importants et ;
o les patients sévèrement malades ;

o les patients développant une diarrhée de renutrition à 5 ou 6 repas par jour ;

o les patients ayant pris très peu de lait dans la journée (comme par ex. les nouveaux
arrivants) ;
o les patients ayant vomis un ou plusieurs repas durant la journée ;

o les patients ayant eu une épisode d’hypoglycémie ;

o les patients ayant eu une hypothermie ;

o et lorsque le personnel soignant de nuit est en nombre suffisant pour préparer les
repas de nuit (ce qui n’est pas courant).

142
6.1.2. Préparation des laits thérapeutiques fournis en boîte

La cuillère doseuse présente dans la boîte de lait thérapeutique est la seule cuillère qui doit
être utilisée pour la préparation des laits. Elle ne doit être utilisée qu’à cet effet.
Indépendamment du producteur et indépendamment du fait qu’il s’agisse de F75 ou de
F100, les volumes d'eau requis par cuillère pour la reconstitution sont les mêmes.

Attention toutefois : les tailles des cuillères diffèrent entre F75 et F100 en raison des
différences de densité spécifique de chaque formulation.

De l’eau à 70 degrés Celsius doit être utilisée pour préparer les laits thérapeutiques et un
thermomètre doit également être utilisé au moment de la préparation afin d'atténuer le risque
de contamination - comme l'indique la norme de l'OMS 2007. Si un thermomètre n'est pas
disponible, il faut compter de 3 à 5 minutes, soit le temps moyen pour l'eau bouillante de
descendre à 70 degrés

Photos 1 : boites de lait F75 et F100

143
Tableau 11 : Préparation de F75 et de F100 en boites.

F75 F 100
Dosage pour les enfants de plus de 6 mois

Nombre de Estimation de Nombre de


Estimation de la
cuillerée Eau(ml la quantité de cuillerée
Eau(ml) quantité de lait
arasée de ) lait F75 arasée de
F100 reconstitué
F75 reconstitué F100
1 25 27,5 1 25 28,5
2 50 55 2 50 57
4 100 111 4 100 114
6 150 166 6 150 171
8 200 222 8 200 228
10 250 277 10 250 285
20 500 554 20 500 570
88=(1bte) 2200 2438 74=(1bte) 1850 2109
1 cuillerée de lait=4,6 g 1 cuillerée de lait=5.4 g

Pour les enfants de moins de 6 mois, il faut utiliser les


recommandations de l'OMS

144
6.1.3. Volumes à donner

Donner le volume adéquat au patient selon le tableau ci-dessous.

Tableau 26 : Volume de lait F75 par classe de poids durant la Phase Aiguë (Phase I)

Classe de Poids 8 repas par jour 6 repas par jour 5 repas par jour
(KG) (ml par repas) (ml par repas) (ml par repas)
2,0 à 2,1 KG 40 ml par repas 50 ml par repas 65 ml par repas

2,2 – 2,4 45 60 70
2,5 – 2,7 50 65 75
2,8 – 2,9 55 70 80
3,0 – 3,4 60 75 85
3,5 – 3,9 65 80 95
4,0 – 4,4 70 85 110
4,5 – 4,9 80 95 120
5,0 – 5,4 90 110 130
5,5 – 5,9 100 120 150
6 – 6,9 110 140 175
7 – 7,9 125 160 200
8 – 8,9 140 180 225
9 – 9,9 155 190 250
10 – 10,9 170 200 275
11 – 11,9 190 230 275
12 – 12,9 205 250 300
13 – 13,9 230 275 350
14 – 14,9 250 290 375
15 – 19,9 260 300 400
20 – 24,9 290 320 450
25 – 29,9 300 350 450
30 – 39,9 320 370 500
40 – 60 350 400 500

Remarque : Les patients sous F75 ne doivent pas prendre de poids.

145
6.1.4. Sonde Naso-Gastrique44 (SNG)

La SNG est utilisée lorsque le patient prend moins de 75 % du régime prescrit de F75 (pour
les enfants, par exemple, cela équivaut à environ 75 Kcal/kg/jour).

Les indications de la pose d’une SNG sont les suivantes :

 prise alimentaire de moins de 75% du volume prescrit par 24h en Phase Aiguë (Phase 1) ;
 pneumonie avec augmentation de la fréquence respiratoire ;
 lésions douloureuses au niveau de la bouche ;
 bec de lièvre ou autre malformation de la bouche ;
 perturbation de la conscience.
A chaque repas, essayer de donner patiemment le F75 par la bouche avant d’utiliser la SNG.
Son utilisation ne doit pas dépasser plus de 3 jours et uniquement en Phase Aiguë (Phase 1).

Les cas de malformation de la bouche (bec de lièvre) en Transition : commencer à alimenter


l’enfant à la cuillère

6.1.5. Technique de renutrition

La faiblesse musculaire et le ralentissement du réflexe de déglutition chez ces enfants


provoque facilement des pneumonies par aspiration (fausses routes).

 Dire à l’accompagnante de mettre l’enfant sur ses genoux et contre son thorax. Le bras de
l’enfant doit être coincé derrière le dos de sa mère. Le bras de la mère encercle l’autre
bras de l’enfant et sa main tient la soucoupe sous le menton de l’enfant. L’enfant doit être
assis, le dos droit ;
 donner le F75 à la tasse (ou bol), et tout surplus
de F75 rejeté hors de la bouche de l’enfant est recueilli
dans la soucoupe et reversé dans la tasse (ou bol) ;
 dire à la mère de ne pas forcer l’enfant à prendre
son F75 comme par exemple, lui boucher les narines ou
lui donner du F75 par la bouche, l’enfant étant couché ;
 si l’enfant recrache son lait ou tousse durant le
repas, dire à la mère que cela est probablement dû à une
technique de renutrition inadéquate ;

44
Voir annexe 13 : comment poser Une Sonde Naso-Gastrique (SNG)

146
 ré-informer et conseiller la mère à nouveau. Il est préférable que l’enfant ne finisse pas
son repas et de poser une SNG plutôt que de provoquer une pneumonie par aspiration ;
 mettre les mères et les enfants dans un endroit réservé aux repas des enfants où mères et
enfants sont réunis ensemble. Les enfants peuvent ainsi se stimuler mutuellement.
Remarque : Veuillez à ce que la prise du lait soit supervisée afin d’éviter que le reste du lait
F75 soit caché sous le lit quand l’enfant n’en veut plus. Ceci risque de contaminer le F75 et
de sous-estimer le volume pris par l’enfant.

 Faire asseoir les mères en rond ou en demi-cercle autour d’un assistant qui les encourage,
leur parle, corrige les mauvaises techniques de renutrition et observe comment l’enfant
prend son F75. Le temps imparti aux repas doit être un temps de socialisation.
Le repas des accompagnants/mères NE doit JAMAIS être pris à côté du patient, car il est
très difficile, sinon impossible de demander aux mères/accompagnantes de ne pas partager
leur repas avec leur enfant. Or cela peut être dangereux pour celui-ci. En effet, l’adjonction
de sels ou de condiments peut être suffisante pour provoquer une défaillance cardiaque chez
un patient malnutri.

D’autre part, les repas des mères/accompagnantes ne sont pas équilibrés en nutriments pour
traiter une malnutrition métabolique et ceci peut être fait au détriment de l’appétit de l’enfant
et de sa prise du F75. La seule nourriture que l’enfant peut prendre en plus du F75 est le lait
maternel.

6.2. Médicaments de routine

6.2.1. Antibiothérapie systématique

Les antibiotiques doivent être donnés aux patients souffrant de MAS systématiquement,
même si le patient ne présente pas de signes cliniques d’infections généralisées. Ceci n’est
pas un traitement prophylactique.

En fait, même si les signes cliniques d’infection sont absents, elles doivent toujours être
traitées à l’aveugle45.

Le traitement de première intention selon l’état clinique de l’enfant consiste en :


Amoxicilline orale46 (si l’amoxicilline n’est pas disponible, utiliser l’ampicilline orale)

45
Voir Note de bas de page sur les antibiotiques et la prolifération bactérienne de l’intestin grêle chez les
patients traités en URENAS (page 97).
46
L’amoxicilline est active contre la prolifération bactérienne de l’intestin grêle chez la plupart des patients.
C’est pourquoi, son utilisation en tant qu’antibiotique de première intention permet de ne pas utiliser le

147
ou

Ceftriaxone47 en une injection journalière Intra – veineuse ou Musculaire pendant 5-7 jours
(50 mg/kg) 48.
Le traitement de seconde intention49 pour tout signe apparent d’infection systémique :
Ajouter la gentamicine (sans arrêter l’amoxicilline ou Ceftriaxone) pendant 3 jours en IM

ou

Changer pour la Ciprofloxacine (perfusion ou orale (20 mg/kg/ jour en deux prises par jour)
associé au Métronidazole (perfusion ou orale à raison de 10mg/kg/jour) – cette option n’est
recommandée qu’en cas de septicémie ou de choc septique.

Si l’on suspecte une infection à staphylocoques, ajouter la Cloxacilline 50 (100 – 200


mg/kg/jour, 3 fois par jour Pendant 5- 7jours) ;

Le traitement de troisième intention : selon la décision médicale ; très souvent un traitement


antifongique est prescrit :
Nystatine : 100,000 UI par voie orale 4 fois par jour pendant 21 jours dans les cas de
candidoses orales et de façon routinière dans les endroits à forte prévalence de candidoses (>
20 %) ou VIH.
Fluconazole : 3 mg / kg / 1 fois par jour pendant 21 jours ; tout enfant avec des signes de
septicémies sévères ou de candidoses systémiques doit être traité avec du fluconazole selon
les doses indiquées, bien qu’il y ait des risques hépatiques légers.
REMARQUE : Le Co-trimoxazole est inactif sur la prolifération bactérienne de l’intestin
grêle : il est inadéquat pour les patients souffrant de MAS. S’il est donné aux patients
porteurs du VIH/SIDA comme traitement prophylactique de la pneumonie à pneumocystis,

métronidazole – si toutefois le métronidazole est utilisé, il est important de donner des doses à raison de
10mg/kg/jour et non la dose normale donnée aux enfants normalement nourris (qui est 3 fois la dose).
47
Le diluant utilisé pour la céftriaxone en injection IM contient de la lidocaïne. Une fois reconstituée, la solution
ne peut s’utiliser qu’en IM, mais jamais par voie veineuse (IV) par risque de réaction à la lidocaïne. Si l’eau pour
injection est utilisée comme diluant, la Ceftriaxone peut être injectée soit par injection IM, soit IV lente.
Cependant, sans lidocaïne, l’injection IM est extrêmement douloureuse.
48
La Ceftriaxone longue durée par injection IM est une alternative acceptable
49
La résistance à l’amoxicilline augmente chez les patients souffrant de septicémie à gram négatif, ce qui fait
que pour les enfants avec une septicémie sévère, la céfotaxime et/ou la ciprofloxacine devrait être plus
efficaces (par exemple : la sensibilité de l’amoxicilline est de 28 %, de la céfotaxime de 95 % et de la
ciprofloxacine de 99 %). Cependant, ces derniers médicaments sont évidemment beaucoup plus chers et
devraient être réservés aux patients souffrant de septicémies sévères.
50
La Cloxacilline peut être substituée à un autre antibiotique anti-staphylococcique comme l’Oxacilline,
Flucloxacilline ou dicloxacilline

148
les autres antibiotiques doivent être donnés en addition aux doses de Co-trimoxazole,
considéré comme un traitement prophylactique (et non curatif).

149
Tableau 27 : Doses de l’Amoxicilline et de la Gentamicine par classe de poids

AMOXICILLINE GENTAMICINE
ADMINISTRER 2 FOIS 25 À 50 MG PAR KG PAR JOUR 3 À 5 MG PAR KG 1 FOIS
PENDANT 7 JOURS
PAR JOUR PENDANT

3JOURS
POIDS FLACON 80 mg
SIROP 125 SIROP 250 AJOUTER 6 ml D’EAU AU
COMPRIMÉ COMPRIMÉ
mg / c.m (5 mg / c.m (5 FLACON CONTENANT 80 mg =
250 mg 500 mg
ml) ml) 8 ml
(1 ml = 10 mg)

< 6 kg 1/2 cp 1/4 cp 1 c.m. 1/2 c.m 1,5 à 2 ml

6 – 10 kg 1 cp 1/2 cp 2 c.m. 1 c.m 3 à 4 ml

10- 20 kg 2 cp 1 cp 4 c.m. 2 c.m 6 à 8 ml

20 – 35 kg 3 cp 1 cp1/2 6 c.m. 3 c.m 10 à 12 ml

> 35 kg 4 cp 2 cp 8 c.m. 4 c.m. 11 à 16 ml

Tableau 28 : Posologie du Métronidazole et de la Ciprofloxacine par classe de poids

METRONIDAZOLE CIPROFLOXACINE

Administrer 10 MG/KG/J en 1 prise 10MG/KG 2 fois par jour


POIDS
Perfusion Perfusion
(KG) Suspension Comprime Comprime
500 mg /100ml 200 mg /100ml
200 mg /5 ml / c.m. 250 mg 250 mg
1 ml = 5 MG 1 ml = 2 mg

<6 ¼ c.m. ¼ cp 10 ml 1/4 cp 25ml

6 – 10 1/3 c.m. 1/3 cp 16 ml 1/2cp 50 ml

10 – 20 ½ c.m. ½ cp 30 ml 1cp 100 ml

20 – 35 1 c.m. 1 cp 60 ml 1+½ cp 175 ml

> 35 2 c.m. 2 cp 100 ml 2 cp 180 ml

150
Si le métronidazole est utilisé pour la suppression de la prolifération bactérienne de l’intestin
grêle chez les patients souffrant de MAS avec complications ou chez les enfants kwashiorkor,
la dose ne doit pas dépasser 10 mg / kg / j ; pendant 5 à 7 jours

Durée de l’antibiothérapie

Donner soit de façon continue du début du traitement (Phase Aiguë/Phase1) jusqu’au


transfert du patient vers l’URENAS, soit chaque jour durant la phase aiguë + 4 jours.

Administration des antibiotiques

En cas de complications dues à des infections graves comme le choc septique, les
antibiotiques par voie parentérale doivent être utilisés.

Les perfusions contenant des antibiotiques doivent être utilisées avec plus de précautions
pour éviter une défaillance cardiaque. Les cathéters doivent être rarement utilisés – et
uniquement chez des patients très malades et non de façon régulière. Il est impératif de garder
le cathéter stérile.

6.2.2. Traitement antipaludéen

Pour tout patient à l’admission le TDR ou la GE doit être systématique, si résultat positif
traiter le patient ;

 Paludisme simple donner l’artéméther-luméfantrine (ALu) 20/12051 (Cf tableau 17).


 En cas de Paludisme grave, donner :
o l’Artésunate 60mg injectable en IM ou IV en première intention ou Artemether
injectable en IM si Artésunate 60mg non disponible.
o Prendre le relais avec l’ALu 20/120, dès que le patient est capable d’avaler ;

Remarque : Les combinaisons contenant de l’amodiaquine sont supposées toxiques pour le


patient souffrant de la MAS et doivent être évitées.
 Ne jamais donner de QUININE par voie orale ou en perfusion à un patient souffrant de
MAS dans les 2 premières semaines de traitement : la quinine induit souvent des
hypotensions prolongées et dangereuses, des hypoglycémies, arythmies et arrêts
cardiaques. Il y a peu de différence entre la dose thérapeutique et toxique.
Les MILD doivent toujours être utilisées systématiquement pendant toute la durée du séjour.

Tableau 12 a : Posologie de l’Artésunate 60mg injectable dans le cas de paludisme grave


51
Si le coartem n’est pas disponible donner de l’artésunate + amodiaquine

151
SOLUTION DE 10 mg / ml en IV SOLUTION DE 20 mg / ml en IM
Poids du patient (KG) Dose (ml) Poids du patient (KG) Dose (ml)
1,5 - 1,9 0,4 1,5 - 1,9 0,2
2 - 2,9 0,6 2 - 2,9 0,3
3 - 3,9 0,8 3 - 3,9 0,4
4 - 4,9 1 4 - 4,9 0,5
5 - 5,9 1,4 5 - 5,9 0,6
6 - 6,9 1,6 6 - 6,9 0,8
7 - 7,9 1,8 7 - 7,9 0,9
8 - 8,9 2 8 - 8,9 1
9 - 10,9 2,5 9 - 10,9 1,2
11 - 12,9 3 11 - 12,9 1,4
13 - 14,9 3,5 13 - 14,9 1,6
15 - 16,9 4 15 - 17,9 2
17 - 18,9 4,5 18 - 21,9 2,5
19 - 21,9 5 22 - 25,9 3
22 - 25,9 6 26 - 29,9 3,5
26 - 29,9 7 30 - 33,9 4
30 - 33,9 8 34 - 37,9 4,5
34 - 37,9 9 38 - 41,9 5
38 - 42,9 10 42 - 45,9 5,5
43 - 46,9 11 46 - 50,9 6
47 - 50,9 12 51 - 54,9 6,5
51 - 54,9 13 55 - 58,9 7
55 - 58,9 14 59 - 62,9 7,5
59 - 62,9 15 63 - 66,9 8
63 - 66,9 16 67 - 71,9 8,5
67 - 70,9 17 72 - 75,9 9
71 - 74,9 18 76 - 79,9 9,5
75 - 79,9 19 80 - 84,9 10
80 - 84,9 20

152
Tableau 13 b : Protocole d’administration de l’Artésunate 60mg injectable dans le cas de paludisme
grave

Produit Rythme
Artésunate 60mg 1ère dose à Heure #0#
2ème dose à 12 heures
3ème dose à 24 heures et par la suite une fois par jour jusqu’à ce que
la voie orale soit possible

Tableau 30 : Posologie de l’Artemether dans le cas de paludisme grave

1ER JOUR DU 2ÉME AU 5ÉME JOUR

POIDS 3,2 MG/KG 1,6 MG/KG


(KG) AMPOULE DE AMPOULE DE AMPOULE DE AMPOULE DE

20 mg / ml 40 mg / ml 20 mg / ml 40 mg / ml

<6 0,8 ml 0,4 ml 0,4 ml 0,2 ml

6 - 10 1, 2 ml 0,6 ml 0,6 ml 0,3 ml

10 - 20 2,5 ml 1, 2 ml 1,3 ml 0,6 ml

20 - 35 4,5 ml 2,2 ml 2,3 ml 1,1 ml

> 35 8 ml 4 ml 4 ml 2 ml

6.2.3. Vaccination Rougeole

En cas d’épidémie, vacciner tous les enfants à partir de 9 mois contre la rougeole à
l’admission à l’URENI. Une seconde dose de vaccin doit être faite à la 4 ème visite en
URENAS.

Médicaments donnés uniquement selon des circonstances spécifiques

o Vitamine A
Il y a suffisamment de vitamine A dans le F75, F100 et ATPE pour corriger les carences
légères en vitamine A ; des doses élevées de vitamine A ne doivent pas être données chez les
enfants ne présentant pas de signes de déficiences et peuvent être dangereuses.
Donner une dose de vitamine A uniquement selon les circonstances suivantes :

153
 lorsque l’enfant souffre de n’importe quel signe de carences en vitamine A : ceci inclut
toute infection oculaire, comme par exemple, les conjonctivites ;
 les enfants de plus de 9 mois, dans les cas d’EPIDEMIE de ROUGEOLE si l’enfant n’a
pas été vacciné contre la rougeole.
o Acide Folique

 Il y a suffisamment d’acide folique dans le F75, F100 et l’ATPE pour le traitement de


carences légères en acide folique ;
 s’il y a une anémie clinique, donner une dose unique d’acide folique (5mg) le jour de
l’admission.
o Anti-helminthes

Donner le traitement déparasitant à la phase 2 ou à l’URENAS.

o Autres nutriments

Le F75, le F100, le F100 dilué, et les ATPE contiennent déjà tous les nutriments nécessaires
pour traiter les patients souffrant de MAS.

154
Tableau 31 : Résumé du traitement systématique à donner aux patients souffrant de MAS

Traitement Admission direct URENI (phase aiguë)


systématique

Antibiotiques Chaque jour durant la Phase Aiguë + 4 jours en Phase de Transition ou


jusqu’au transfert en URENAS (pas moins de 7 jours)

6.3. Surveillance à noter sur la fiche de suivi URENI

 Prendre le poids52 chaque jour et tracer la courbe sur la fiche de suivi ;


 évaluer le degré d’œdèmes (0, +, ++, +++) cliniquement chaque jour selon le tableau de
l’annexe 3 (technique de mesures anthropométriques) ;
 prendre la température deux fois par jour ;
 évaluer les signes cliniques standards (selles, vomissements, déshydratation, toux,
respiration, fréquence cardiaque et taille du foie) ;
 mesurer le PB chaque semaine ;
 noter toute information concernant les absences, vomissements ou refus de prendre les
repas, la mise en place de SNG, de perfusion IV ou transfusion, les examens de
laboratoire s’il y en a et leurs résultats. La fiche de suivi doit rassembler toutes ces
informations sur une base quotidienne aux emplacements réservés à cet effet.

6.4. Critères de passage de la Phase Aiguë à la Phase de


Transition

Remarque : Il n’y a pas de durée limite pour la Phase Aiguë, chaque patient diffère. En
général, les plus affectés restent plus longtemps que la moyenne et les moins atteints
répondent plus rapidement au traitement.

Les critères de passage des patients de la Phase Aiguë à la Phase de Transition sont :

 le retour de l’appétit ET ;
 le début de la fonte des œdèmes (évaluer en général selon une perte de poids
proportionnelle à la perte des œdèmes) ET ;
 le patient a récupéré cliniquement.

52
Voir annexe 3 : les Mesures

155
Les patients avec œdèmes bilatéraux généralisés (+++) doivent rester en phase aiguë jusqu’à
la réduction de leurs œdèmes à 2 degrés (++). Ces patients sont particulièrement vulnérables.

7. TRAITEMENT DES COMPLICATIONS

Un patient admis dans un programme nutritionnel qui développe une complication doit
toujours être référé en Phase Aiguë à l’URENI si les conditions de transport le permettent et
si l’URENI n’est pas trop loin de l’URENAS. Sinon, il faudrait essayer de commencer le
traitement de la phase aiguë et traiter les complications en prenant contact (téléphone, RAC,
etc.) avec l’URENI pour conseils.

Les principales complications sont les suivantes :

- déshydratation ;
- choc septique ;
- dilatation gastrique ;
- défaillance cardiaque ;
- hypothermie ;
- anémie sévère ;
- hypoglycémie ;
- syndrome de renutrition ;
- fièvre.

7.1. Déshydratation chez le marasmique

Le traitement ou un faux diagnostic de la déshydratation sont la cause de décès la plus


fréquente du traitement des MAS.

Pour cette raison, les solutions de réhydratation ne doivent jamais être administrées
systématiquement aux patients souffrant de MAS. La fenêtre thérapeutique chez ces patients
est très étroite, et de ce fait ils peuvent passer rapidement d’une déshydratation à une
hyperhydratation avec surcharge liquidienne et défaillance cardiaque. Les perfusions IV
doivent être rarement utilisées. Chez les marasmiques mais surtout chez les kwashiorkors,
l’appareil rénal défectueux les rend particulièrement sensibles à toute surcharge de sel
(sodium).

• Ne pas utiliser le protocole standard du traitement de la déshydratation des enfants


bien nourris et déshydratés (PCIME) pour les patients souffrant de MAS ;

156
• ne pas laisser à la disposition des patients la Solution de Réhydratation.

• Ne pas traiter la diarrhée avec des solutions de réhydratation s’il n’y a pas de
déshydratation, dans le but de « prévenir » un début d’une déshydratation : ceci
conduit aussi à une surcharge et une défaillance cardiaque.

Une fois l’excès de sodium administré, il est très difficile de l’éliminer de l’organisme du
patient.

7.1.1. Diagnostic de déshydratation

Le diagnostic de déshydratation chez le marasme n’est pas facile ; même pour des pédiatres
très expérimentés, les erreurs sont fréquentes. C’est pour cette raison que l’on doit toujours
être prêt à réviser son diagnostic.

• Ne PAS utiliser les signes classiques de déshydratation, ils ne sont pas valables.
En effet, la peau chez le marasme a perdu son élasticité et forme des plis, ce qui fait que le pli
cutané persiste quel que soit l’état d’hydratation et le test du pli cutané est en général positif
sans qu’il n’y ait de déshydratation.

C’est pourquoi, il NE FAUT PAS :

• utiliser la persistance du pli cutané pour diagnostiquer une déshydratation chez le


MAS. Les yeux d’un marasme sont normalement enfoncés, sans qu’il soit pour autant
déshydraté.

• diagnostiquer un marasme ayant les yeux enfoncés pour un patient déshydraté. Des
diagnostics incorrects ou des déshydratations sur-diagnostiquées sont très fréquents
et le traitement donné est ainsi inapproprié. Les conséquences d’une
hyperhydratation sont beaucoup plus sérieuses que celles d’une déshydratation
légère. Mais d’autre part, un enfant vraiment déshydraté a besoin d’être réhydraté
pour survivre.

• faire de diagnostic définitif de déshydratation ;

• Faire un diagnostic provisoire, même si vous pensez qu’il s’agit d’une déshydratation
avant de confirmer le diagnostic.

Le principal diagnostic repose sur les antécédents du patient plutôt que sur son examen
clinique.

Les signes ci-dessous doivent être présents :

157
 des antécédents de pertes liquidiennes récentes, vomissements ou en général des selles
diarrhéiques liquides comme de l’eau (et non molles ou muqueuses) et fréquentes
avec changement récent dans les dernières heures ou jours ;
 des antécédents de changements récents d’apparence physique du regard ;
 si les yeux sont enfoncés, il faut que la mère confirme que les yeux ont changé depuis
que la diarrhée a débuté ;
 absence de veines superficielles visibles et gonflées (les examiner au niveau de la tête,
du cou et membres) ;
 l’enfant ne doit pas avoir d’œdèmes.

7.1.2. Diagnostic de choc avec déshydratation

 déshydratation confirmée par les antécédents et l’examen clinique ;


 pouls radial ou fémoral absent ou faible ;
 extrémités des membres froides ou fraîches (en touchant du dos de la main pendant 5
secondes) ;
 temps de recoloration cutanée ralenti (de plus de 3 secondes) au niveau de l’ongle ;
Si à ce tableau clinique, s’ajoute :

 une diminution du niveau de conscience, même après stimulation, on parle à ce


moment-là de choc sévère.
Remarque : Il y a plusieurs causes de choc chez le malnutri aigu sévère :

1) le choc toxique,

2) le choc septique,

3) la défaillance hépatique et

4) le choc cardiogénique.

Traiter un choc cardiogénique ou une défaillance hépatique comme un choc dû à la


déshydratation est très dangereux et le traitement en lui-même peut conduire à la mort.

7.1.3. Traitement de la déshydratation

Le poids doit être pris avec une balance pèse-bébé (d’une précision à 10 – 20 grammes), et
pour les enfants plus âgés (plus de 8 kg) avec une balance mère-enfant. Les patients doivent
être pesés déshabillés.

158
Chaque fois que cela est possible, un patient déshydraté avec MAS doit être réhydraté par
voie orale. Tout traitement intraveineux est particulièrement dangereux et n’est
recommandé uniquement qu’en cas de :

 Choc sévère avec :


o perte de la conscience et ;
o confirmation de la déshydratation.
Le traitement est basé sur la mesure précise du poids : ceci est la meilleure mesure de
l’équilibre liquidien.

AVANT de commencer le traitement de la déshydratation, il faut :

• peser l’enfant ;

• marquer les rebords du foie et les rebords costaux sur la peau avec un stylo
indélébile ;

• prendre et noter la fréquence respiratoire.


En addition à ceci, si le personnel est suffisamment formé, il faut :

• prendre et noter les caractéristiques des bruits cardiaques (présence ou absence de


bruits du galop) ;

• prendre et noter le pouls ;

• vérifier le temps de recoloration cutanée (ongle) en seconde.


Le traitement est réajusté entièrement en fonction :

• des changements de poids ;

• de l’amélioration des signes cliniques et

• de l’apparition des signes de surcharge.


L’équilibre hydrique est mesuré par la pesée régulière de l’enfant :

• administrer un liquide de réhydratation « RéSoMal » jusqu’à ce que le déficit


pondéral soit corrigé (mesuré ou estimé) ;

• arrêter dès que le patient est « réhydraté » c’est-à-dire dès qu’il a atteint son « poids
de réhydratation cible » ;

• tout liquide additionnel ne doit pas être donné chez un patient souffrant de MAS qui a
un volume circulatoire normal, pour « prévenir » une déshydratation récurrente.

159
Normalement, il faut beaucoup moins de RéSoMal pour réhydrater de façon adéquate un
malnutri par rapport à un patient dont l’état nutritionnel est satisfaisant (50 ml/kg de poids
corporel représentent 5 % de son poids corporel).

• Commencer à donner 10 ml/kg/heure les 2 premières heures par voie orale ou par
SNG (soit 2 % du poids corporel) et ensuite ajuster selon les changements de poids
observés. Peser l’enfant chaque heure et évaluer la taille de son foie, son rythme
respiratoire et son pouls et le temps de recoloration capillaire au niveau du lit de
l’ongle (extrémité de l’ongle).

• Après l’avoir réhydraté, il n’a plus besoin de traitement ultérieur ; cependant, pour
les enfants malnutris de 6 à 24 mois, 30 ml de RéSoMal peuvent être donnés après
chaque selle liquide. L’instruction standard qui prescrit 50-100ml après chaque selle
ne doit pas être utilisée, cela est dangereux. L’objectif est de ne remplacer que ce qui
est perdu et non de changer l’équilibre liquidien du patient.
Sous aucun prétexte, il ne faut donner plus de solutions de réhydratation avec pour seul
but de « prévenir » la déshydratation ou « être sûr » que le patient ait reçu assez de
solution de réhydratation.

Le poids cible (PC) de réhydratation se calcule de la façon suivante :


 Si poids antérieur non connu
PC = 5% du poids mesuré à l’admission (PM) + Poids mesuré
Exemple 1: pour un enfant reçu à l’admission dans un contexte de déshydratation sévère,
avec un poids de 7,5 kg, le poids cible est : (7,5 kg x 5% )+7,5 kg = (7,5x5/100)+7,5kg=
7,875 kg.
Le poids cible de cet enfant est donc de 7,875 kg soit 7,9 kg.

160
 Si poids antérieur connu
La déperdition liquidienne (DL) se calcule comme suit :
DL = PA (poids antérieur) – PM (poids mesuré) /PA x 100.

PC= (DL x PM) + PM

Exemple 2 : Un enfant hospitalisé pour MAS avec complication le 08/10/2017 avec un poids
de 9.1 kg, fait de la diarrhée avec des selles liquides. Le lendemain, il a pesé 8.3kg. Le
médecin pendant son examen a posé le diagnostic de déshydrations sévère et a recommandé
sa réhydratation avec du resomal. Calculer sa déperdition liquidienne et son poids cible de
réhydratation.
DL = [(PA-PM) /PA] x 100 = [(9,1 kg -8,3kg) /9,1 kg] x 100= 0,8/9,1 x100= 8,79%
Poids cible de réhydratation est égal :
PC= (DL x PM) + PM = (8,79% x 8,3 kg) +8,3 kg= 9kg

Prise de décision suivant l’évolution du traitement après deux heures :

• réévaluer l’état du patient.


S’il y a toujours perte de poids :

• augmenter le RéSoMal à raison de 10ml/kg/heure ;

• réajuster la conduite à tenir une heure après.


Si le poids est stable :

• augmenter le RéSoMal à raison de 5ml/kg/heure ;

• réajuster la conduite à tenir chaque heure.


S’il y a augmentation de poids et :

1- Son état se DÉTÉRIORE sous traitement de réhydratation :

• alors le diagnostic de déshydratation n’est pas correct ;

• stoppez tout apport de RéSoMal et donnez-lui du F75.


2-S’il n’y a PAS d’AMÉLIORATION de son état (comportement et apparence) ou de
changement des signes cliniques :

• alors le diagnostic de la déshydratation est probablement incorrect ;

• donner soit du F75, soit du F75 et RéSoMal alternativement.

161
3- S’il y a une AMÉLIORATION de l’état clinique mais toujours présence de signes de
déshydratation :

• continuer le traitement jusqu’à ce que le poids cible soit atteint avec du RéSoMal
uniquement ou du F75 et RéSoMal en alternance.
4- S’il y a DISPARITION des signes de déshydratation :

• arrêter le traitement de réhydratation et commencer avec du F75.


Poids Cible de la réhydratation avec selles aqueuses :

Si le patient est déjà sous traitement MAS, qu’il a été pesé avant le début de la diarrhée et qu’il
n’a pas perdu de poids avec la diarrhée :

• ne donner aucun traitement de réhydratation.


S’il a perdu du poids du fait de la diarrhée, la perte de poids équivaut aux selles
diarrhéiques et le poids de réhydratation cible équivaut au poids du patient avant le début de
la diarrhée.

• Remplacer uniquement le poids perdu durant la diarrhée.


Note : Souvent un patient admis est sujet à des diarrhées de « renutrition53 ».

Si le patient est nouvellement admis, il est extrêmement difficile de juger du volume hydrique
perdu chez le marasme. Du fait de cette fenêtre thérapeutique étroite et du danger de passer
facilement de la déshydratation à l’hyperhydratation, le déficit pondéral estimé doit avoir une
approche très conservatrice. Il est préférable et moins dangereux de sous-estimer
légèrement le déficit pondéral que de le surestimer.

En pratique, le poids perdu est généralement évalué de 1 à 3 % de poids corporel et pour


quelques-uns à 5%.

• Ne tenter pas d’augmenter le poids corporel de plus de 5 % chez les patients


conscients.
S’il y a un gain de poids de plus de 5 % de poids corporel avec réhydratation, le patient
vraiment déshydraté montrera des signes cliniques d’amélioration de façon spectaculaire et
sera hors de danger de mort immédiat causé par la déshydratation ; le traitement peut être
continué avec du F75.

Durant la réhydratation,
53
Voir Paragraphe 7.4.2 : Syndrome de renutrition

162
• l’allaitement ne doit pas être interrompu ;

• commencer avec le F75 dès que possible, oralement ou par SNG ;

• le RéSoMal et le F75 peuvent être donné de façon alternative chaque heure s’il y a
encore des signes de déshydratation et une diarrhée qui continue ;

• l’introduction du F75 se fait en général 2 à 3 heures après le début de la


réhydratation.

7.2. Traitement du choc hypovolémique après déshydratation chez le marasmique

S’il y a confirmation de la déshydratation (présence d’un antécédent de perte liquidienne,


changement récent du regard) et si le patient présente tous les signes cliniques suivants :

o à demi-conscient ou inconscient et ;
o pouls au niveau de la carotide filant ;
o extrémités froides des membres et ;
o ralentissement de la recoloration capillaire de l’ongle ;

 mettre le patient sous perfusion intraveineuse. Les volumes à administrer


doivent être diminués d’au moins de moitié par rapport à ceux utilisés chez un
patient dont l’état nutritionnel est normal ;

 utiliser une des solutions suivantes :


o Ringer-Lactate avec 5 % de glucose (moitié ringer lactate + moitié glucosée) ou
o solution demi-salée avec 5 % de glucose (moitié salée + moitié glucosée) ;
o dans le cas où il est difficile de reconstituer sur place le mélange, il est préférable
d’utiliser le ringer-lactacte seul ;

• donner 15 ml/kg en IV durant la première heure et réévaluer l’état de l’enfant.


S’il y a perte continue de poids ou si le poids reste stable,

• continuer à raison de 15 ml/kg en IV la prochaine heure, jusqu’à ce qu’il y ait gain


de poids avec perfusion (15 mg/kg représentant 1,5 % du poids corporel, donc le
gain de poids attendu après 2 heures est de 3 % du poids corporel).

exemple : pour un enfant de 10kg la quantité à perfuser à la prochaine heure =


quantité à administrer pendant 2heures : 15X10 =150ml.

• Si perfuseur ordinaire : 1ml= 20 gouttes

163
 nombre de gouttes totales : 150 X 20 = 3000 gouttes ;

 nombre de minutes =1heure X 60 = 60mn ;

 débit= Nombre de goutte/minute= 3000 gouttes/60=50gouttes/mn.

• Si perfuseur pédiatrique (burette) : 1ml = 60 gouttes

 nombre de gouttes totales : 150 X 60=9000 gouttes ;

 nombre de minutes =1 heure X 60=60mn ;

 débit= Nombre de goutte/minute= 9000 gouttes/60 = 150 gouttes/mn.

S’il n’y a pas d’amélioration et que le patient gagne du poids, il faut alors assumer qu’il est
en état de choc toxique, septique ou cardiogénique, ou en défaillance hépatique :

• arrêter le traitement de réhydratation et chercher d’autres causes de pertes de


conscience.

Dès que le patient reprend conscience ou que les pulsations cardiaques ralentissent pour
redevenir normales,

• arrêter la perfusion et traiter le patient par voie orale ou par SNG à raison de
10ml/kg/heure de RéSoMal ;

• continuer avec le protocole (voir Figure 4) afin de le réhydrater oralement en


utilisant les changements de poids comme indicateurs majeurs de progrès.

REMARQUE : Il ne doit jamais y avoir de perfusions posées sur un patient malnutri capable
de boire ou d’absorber des produits liquides par SNG.

7.2.1. Surveillance de la réhydratation

Stopper tout traitement de réhydratation (oral ou intraveineux) immédiatement, si un des


signes suivants est observé :

o le poids cible de réhydratation est atteint (donner du F75) ;


o les veines visibles sont turgescentes ;
o les œdèmes se développent (signes de surhydratation, donner du F75) ;
o les veines superficielles au niveau du cou se dilatent (donner du F75)* ;
o la taille du foie augmente de plus d’un centimètre* ;
o le foie est sensible à la palpation* ;

164
o le rythme respiratoire augmente de 5 respirations ou plus par minute* ;
o un geignement expiratoire est audible (ce bruit n’est que sur l’expiration et non
sur l’inspiration)* ;
o présence de râles crépitants* à l’auscultation des poumons ;
o présence d’un bruit du galop à l’auscultation cardiaque*.

* Si ces signes apparaissent, le patient risque de faire une surcharge liquidienne, son volume circulatoire est
augmenté et il risque de faire une défaillance cardiaque.

Figure 1 : Traitement de la déshydratation

165
Figure 2 : Conduite à tenir pendant la réhydratation

Poids

Augmente Stable Diminue

Amélioration de Non amélioration


l’état clinique de l’état clinique

- STOPPER TOUTE • Augmenter • Augmenter


Continuer ReSoMal
réhydratation ReSoMal
5ml/kg/hre 10ml/kg/hre
Poids - Donner du F75 • Ré-évaluer
• Ré-évaluer
cible - Re-diagnostiquer chaque hre chaque hre
& évaluer
F75 39

7.3. Déshydratation chez le kwashiorkor

Tous les patients présentant une malnutrition œdémateuse ont une augmentation de leur
volume total hydrique et de sodium : ils sont hyper hydratés. Ils ne peuvent pas être
déshydratés ; mais ils sont souvent hypovolémiques avec une mauvaise répartition des
volumes liquidiens. L’hypovolémie (volume sanguin circulant bas) est due à la dilatation des
vaisseaux sanguins avec un débit cardiaque peu élevé.

Si un kwashiorkor a une diarrhée aqueuse importante et que son état général se détériore
cliniquement,

• remplacer la perte liquidienne sur la base de 30 ml de RéSoMal par selle aqueuse.


Ceci n’est pas obligatoire et l’état clinique du patient après prise de RéSoMal doit
être à nouveau réévalué avec prudence.
Le traitement de l’hypovolémie chez le Kwashiorkor est le même que le traitement pour le
choc septique (voir paragraphe 7.5. Choc septique page 171).

7.4. Déshydratation Hypernatrémique

La déshydratation hypernatrémique est fréquente dans les zones de faible humidité relative
(atmosphère sèche) et particulièrement si elle s’accompagne d’une température élevée.

Cette forme de déshydratation risque de se produire chez les enfants qui se rendent en
URENAS/URENI : portés sur le dos, après une longue marche sous le soleil, la mère oublie

166
de s’arrêter pour donner quelque chose à boire à l’enfant. Il est important de donner à boire
de l’eau sucrée aux patients dès leur arrivée à l’URENAS et de les faire attendre à l’abri du
soleil.
Cette forme de déshydratation peut aussi arriver lorsque les repas sont trop concentrés.
L’hypernatrémie est difficile à traiter mais facile à prévenir. Les enfants malnutris,
particulièrement ceux qui sont dans des environnements secs et chauds, devraient toujours
pouvoir accéder à une quantité d’eau de boisson suffisante.
REMARQUE :
Dans les zones désertiques où l'humidité est très faible et où la température pendant la
journée est très élevée, TOUS les enfants doivent avoir de l'eau à boire fréquemment. Un
point d’eau de boisson sera disponible à l’URENI.
Si le F100 est utilisé en phase de transition et de réhabilitation (Phase 2), il doit être
SURDILUE et le tableau sur les quantités de F100 par repas doit être ajusté pour le volume
d’eau supplémentaire ajouté à chaque repas.

7.4.1. Diagnostic

Le premier signe caractéristique est le changement de la texture de la peau.

o La peau à la texture de pâte à pain (pâte à pain à base de farine et eau) ;


o les yeux peuvent être un peu enfoncés ;
o l’abdomen se creuse souvent et se ride (il est appelé “abdomen scaphoïde ou
“prune belly”) ;
o apparition de fièvre;
o apparition progressive de somnolence puis perte de connaissance (inconscience) ;
o l’apparition de convulsions, si le traitement de l’hypernatrémie n'est pas institué,
peut conduire à la mort. Les convulsions ne sont pas sensibles aux anticonvulsifs
habituels (phénobarbital, diazépam, etc.). L'incapacité à contrôler les convulsions
par des anticonvulsifs peut être la première indication du diagnostic.
Le diagnostic peut être confirmé par la recherche d'une natrémie élevée. Normalement
l’hypernatrémie est diagnostiquée lorsque le sodium sérique est de plus de 150 mmol/l.

7.4.2. Traitement

Pour la déshydratation hypernatrémique insidieuse (c'est-à-dire : patient conscient et


alerte, changement uniquement de la texture de la peau au toucher).

167
• Allaiter l’enfant ou lui donner du lait maternel. Ceci peut être complété avec de l'eau
sucrée à 10% par petites gorgées jusqu'à ce que sa soif soit apaisée. À ce stade, le
traitement est relativement efficace ;

• donner de l’eau par petites quantités, il faut prendre plusieurs heures pour corriger
cette déshydratation hypernatrémique légère ;

• ne pas donner à boire de grandes quantités d'eau rapidement.


Pour une déshydratation hypernatrémique avérée, le traitement doit être lent.

Dans le cas où il est impossible de mesurer la concentration sérique de sodium, l’objectif est
de corriger la déshydratation hypernatrémique sur un minimum de 48 heures.

• Commencer le traitement lentement, et lorsque l’on approche les concentrations


sériques normales de natrémie, le rythme de réplétion peut être augmenté.
Dans le cas où il est possible de mesurer la concentration de sodium sérique,

• réduire la concentration de sodium sérique d'environ 12 mmol/24 h afin de corriger


l’hypernatrémie plus rapidement pour éviter la mort par œdème cérébral.
Le traitement de l'hypernatrémie tel qu’il est décrit dans la littérature médicale, consiste à
donner une solution saline normale, lentement, soit oralement, soit par voie intraveineuse.

Chez le malnutri aigu sévère, il convient de réduire au maximum l’apport de sodium afin
d’éviter d’être obligé de faire un tel traitement.

La bonne évolution clinique du patient est évaluée par la prise répétée du poids de l'enfant.

• Mettre, tout d’abord, le patient dans un environnement relativement humide (soit en


aspergeant de l’eau ou de la vapeur d’eau si l’on se trouve en zones désertiques),
thermo-neutre (28˚ à 32˚C). C’est l’étape la plus importante qui ne doit en aucun
cas être omise,

• peser le patient sur une balance précise et noter le poids sur la fiche URENI.
L'objectif du traitement est d’atteindre un bilan hydrique positif d'environ 60 ml/kg/j au cours
du traitement (évaluer par le gain de poids), ce qui équivaut à 2,5 ml d'eau plate par
kg/heure. Cette quantité ne doit pas être dépassée jusqu'à ce que le patient soit éveillé et
alerte.

Si le patient est conscient ou semi-conscient et n'a pas de diarrhée,

168
• poser une SNG et commencer avec 2,5 ml/kg/heure d'eau sucrée à 10% ou
l’allaitement maternel. Ne pas donner de F75 à ce stade, jamais de F100 ou de lait
premier âge. L’expression de lait maternel est la meilleure solution de réhydratation
accessible qui existe ;

• repeser l'enfant toutes les 2 heures.


Si le poids est statique ou diminue :

• vérifiez l'environnement immédiat pour essayer d'empêcher les pertes d'eau en


cours. Ensuite, augmenter l’apport en eau sucrée pour compenser la perte de poids
en cours (calculée en g/h et augmenter l'apport de la même quantité que la perte de
poids).
Si le poids augmente, poursuivre le traitement jusqu'à ce que le patient soit éveillé et alerte.

S’il est conscient ou semi-conscient et s’accompagne d’une diarrhée,

• donner 1/5 de solution saline normale dans 5% de glucose, oralement ou par SNG.

S’il est inconscient,

• administrer les mêmes volumes de liquide (glucose à 5% s'il n'y a pas la diarrhée et
une solution saline normale dans du glucose à 5% en cas de diarrhée) par perfusion
IV à l’aide d’une pompe péristaltique ou burette pédiatrique précise, afin de s'assurer
du respect du rythme d'administration du liquide.
S’il s’éveille et est alerte, que sa peau reprend un aspect normal (ou que le sérum sérique
redevient normal, si la structure permet ce contrôle),

Commencer l'alimentation avec F75.

7.5. Diarrhée

7.5.1. Diarrhée Persistante ou Chronique

Les patients avec une diarrhée persistante ou chronique (sans perte liquidienne acqueuse
aiguë) n’ont pas besoin d’être réhydratés. Ils se sont habitués depuis des semaines à leur état
altéré d’hydratation et ne doivent pas être réhydratés pendant des heures ou des jours.

169
Le traitement approprié d’une diarrhée persistante est nutritionnel 54, il est le plus souvent dû à
une carence en nutriments et sera résolu avec l’administration de F75 et la suppression de la
prolifération bactérienne de l’intestin grêle.

7.5.2. Diarrhée de Renutrition après admission

L'intestin du patient malnutri est atrophié et sa capacité d'absorber de grandes quantités de


glucides est limitée ; à cette atrophie intestinale peut s’associer une atrophie du pancréas, ce
qui compromet la digestion des glucides, lipides et protéines.

Lorsque le patient commence son traitement sous F75, il y a souvent une augmentation du
nombre de selles généralement molles. Il n’y a normalement aucune perte de poids : le patient
n’est, par conséquent, pas déshydraté et le traitement nutritionnel doit continuer.

• NE PAS donner de RéSoMal pour une simple “diarrhée de renutrition” sans perte de
poids.
En général, cette diarrhée peut être ignorée, car l’amoxicilline supprime la prolifération
bactérienne au niveau de l’intestin grêle et le F75 restaure le tissu intestinal endommagé ;
après quelques jours, cette légère diarrhée osmotique disparait.

La diarrhée de rénutrition est plus fréquente chez les patients souffrant de malnutrition
œdémateuse. Il existe des recettes (inappropriées) de F75 contenant seulement du lait écrémé,
huile, Complément de Minéraux et de Vitamines (CMV) et du sucre.
Le volume de sucre élevé rend ces recettes hyperosmolaires et l’excès de sucre peut
créer une diarrhée osmotique, que le personnel soignant traite avec du RéSoMal, alors
qu’il faudrait la traiter en changeant le régime alimentaire.
Le F75 commercialisé contient de la malto-dextrine à la place du sucre, ce qui diminue
considérablement le risque d’une diarrhée osmotique.
Si le F75 est reconstitué (préparé selon des recettes) dans la structure de soins (URENI),

• utiliser des recettes à base de farine (en particulier la farine de riz), et si possible,
ajouter des graines de farines germées qui agissent comme une amylase, réducteur de
viscosité.

Si cela ne suffit pas ou s’il y a perte de poids,

• diviser le régime alimentaire en de nombreux repas et petites quantités, afin de ne


pas surcharger les capacités limitées de digestion et d’absorption.
54
Vérifier si les selles sont muco-sanguinolentes, s’il s’agit d’une dysenterie amibienne ou shigellose.

170
Pour quelques patients, cela sera insuffisant, l’intestin ou le pancréas étant suffisamment
endommagé pour que de petits volumes de F75 provoquent une diarrhée osmotique initiale. Il
faut à ce moment-là :

• ajouter des enzymes pancréatiques directement aux repas juste avant de le donner.
On peut les trouver dans le commerce. Elles sont utilisées pour le traitement de la
mucoviscidose ;

• changer de régime alimentaire en remplaçant dans le F75, le lait non fermenté par
du lait fermenté ou à base de yaourt.

7.6. Choc Septique (ou Toxique)

Le choc septique présente des signes de réelle déshydratation ainsi que des signes de choc
cardiogénique et souvent de défaillance hépatique ; le diagnostic différentiel est souvent très
difficile.

Les patients qui ont l’air « très malades », peuvent avoir un choc septique, cardiogénique, une
défaillance hépatique, une intoxication médicamenteuse à l’aspirine, ou due à la médecine
traditionnelle, au paludisme, à une infection virale aiguë ou autres. Tout patient « très
malade » ne doit pas être diagnostiqué automatiquement comme ayant un choc
septique ; il faut essayer de chercher la vraie cause de cet état clinique.

Les patients avec un choc septique sont très malades : si celui-ci se développe après
admission, il s’agit en général d’un choc cardiogénique ou d’une réaction adverse au
traitement donné.

7.6.1. Réévaluer la situation

Si le patient développe un tel état clinique après son admission,

• réviser le traitement pour déterminer la cause de cette détérioration clinique ;

• revoir toutes les solutions données contenant du sodium, et particulièrement tout


traitement donné en urgence lors de l’admission ; si le volume de sodium donné est
important, traiter pour choc cardiogénique/défaillance cardiaque55 ;

55
Dans certaines zones, l’eau contient des concentrations importantes de sodium. S’assurer que le patient ne
prenne pas la nourriture de la mère.

171
• examiner les changements de poids journaliers qui peuvent être en faveur d’un choc
cardiogénique ; NE PAS diagnostiquer un choc septique chez un patient très
malade ayant pris du poids dans les dernières 24 heures ;

• arrêter tout médicament ne figurant pas dans le protocole de prise en charge de la


malnutrition ;

• revérifier les doses de médicaments données et que celles-ci aient été bien ajustées
pour les patients malnutris.

7.6.2. Diagnostic

Pour faire le diagnostic de choc septique avéré, il faut que les signes de choc hypovolémique
soient présents :

o un pouls filant ;
o les extrémités froides ;
o un ralentissement de la recoloration capillaire au niveau de l’ongle (de plus de 3
secondes) ;
o des troubles de la conscience ;
o une absence de signes de défaillance cardiaque.

172
7.6.3. Traitement

Tout patient ayant un choc septique doit immédiatement :

• recevoir une antibiothérapie à large spectre


Ceftriaxone : IV/IM lente 1 fois par jour (100 mg/kg/jour), pendant 7 jours ET

Gentamicine : 5 mg/kg/jour, 1 injection IM ou IV par jour (durant la phase aigüe) pendant 3 à


5 jours ET

Métronidazole : 10 mg/kg/jour par voie orale ou par perfusion pendant 5 - 7 jours ;


OU

Ciprofloxacine : 10 mg/kg X 2 par jour en perfusion ou orale, pendant 5 - 7 jours ET

Métronidazole : 10 mg/kg/jour par voie orale ou par perfusion, pendant 5 - 7 jours.

S’il y a des lésions cutanées ouvertes ou des signes subjectifs d’abcès pulmonaire,

• ajouter de la cloxacilline IV pour enfants : 100-200 mg /kg/jour en 3 injections


chaque 8 heures, pendant 5 - 7 jours.
S’il n’y a pas d’amélioration dans les 24 heures,

• ajouter de la ciprofloxacine par voie orale à raison de 15-30mg/kg/jour en 2 doses ;

• ajouter aussi du fluconazole par voie orale à raison de 3mg/kg/jour 1 fois par jour,
pendant 21 jours.
Dans les endroits à forte prévalence VIH, où les candidoses orales sont fréquentes ou la
prévalence de candidose dépasse les 20%, ajouter le fluconazole dès le début du traitement.

• Garder au chaud pour prévenir et traiter l’hypothermie ;

• donner de l’eau sucrée par voie orale ou SNG, dès que votre diagnostic est fait (pour
prévenir l’hypoglycémie) ;

• autant que possible, ne bouger pas le patient (ne pas le laver, éviter l’excès
d’examens cliniques, toutes investigations dans d’autres départements, etc.) ;

• ne jamais transporter le malade non stabilisé vers d’autres structures ; le stress du


transport peut conduire à une rapide détérioration et à son décès.

173
Pour le Choc Septique Insidieux, donner le régime standard basé sur le F75 par SNG, si des
résidus gastriques sont aspirés par la SNG, commencer avec la moitié de la quantité recommandée de
F75 jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de résidus gastriques aspirés.

Pour le Choc Septique avéré, si le patient est inconscient du fait de l’insuffisance d’irrigation
cérébrale,

• faire une perfusion lente d’une des solutions ci-dessous (mais ne pas donner si vous
soupçonnez un choc cardiogénique) :
Cullot globulaire : 5 ml/kg pendant au moins 3 heures, ne rien donner par voie orale durant la
transfusion de sang, ou

Sang total à raison de : 10 ml/kg pendant au moins 3 heures, ne rien donner par voie orale
durant la transfusion de sang, ou

Solution de ringer-lactate avec 5 % glucose ou solution de sérum physiologique dilué de


moitié (0,45 %) avec 5 % glucose, à raison de 10 ml/kg/heure pendant 2 heures (Attention !
A ne pas donner s’il y a possibilité de choc cardiogénique).

• Surveiller toutes les 10 minutes les signes de détérioration, plus spécialement de


surcharge et de défaillance cardiaque ;

• augmentation du rythme respiratoire ;

• apparition d’un geignement expiratoire ;

• augmentation de la taille du foie ;

• turgescences des veines jugulaires.


Dès que l’état du patient s’améliore (pouls radial bien perçu, retour de l’état de
conscience), stopper tout apport IV et continuer avec un régime à base de F75 par SNG.

7.7. Absence de bruits intestinaux, dilatation gastrique et « splash » (gargouillement)


avec distension abdominale.

Cette complication est la formation d’un iléus fonctionnel avec prolifération bactérienne dans
l’intestin grêle, comme cela se produit lors d’une occlusion intestinale. L’estomac ne se vide
pas de ses résidus gastriques et il y a absence de mouvements péristaltiques au niveau de la
lumière intestinale. Ils ont une septicémie à gram négatif et sont en choc septique. Rien ne
sera absorbé tant que l’estomac ne se sera pas vidé.

Le pronostic est réservé et il faut prévenir les parents de la gravité de l’état.

174
Les mesures suivantes doivent être prises :

• donner un antibiotique IV comme dans le cas d’un choc septique (voir paragraphe
7.6) ;

• arrêter tout médicament qui peut être toxique ;

• faire une injection de sulfate de magnésium (2 ml d’une solution à 50 %) et répéter la


dose 2 fois par jour jusqu’à ce que le transit se rétablisse (émission de selles et
diminution des résidus gastriques) ;

• placer une SNG, aspirer les résidus gastriques puis irriguer l’estomac avec 50 ml de
solution isotonique (5% de glucose ou 10% d’eau sucrée - cette solution n’a pas
besoin d’être stérile). Aspirer doucement toute la solution à nouveau. Répéter cette
opération jusqu’à ce que le liquide aspiré soit claire ;

• mettre ensuite 5 ml/kg de solution sucrée (10 % de sucre) dans l’estomac et la laisser
pendant une heure. Puis ré-aspirer et mesurer le liquide retiré. Si le volume est
inférieur à celui introduit, cela signifie qu’il y a bonne absorption digestive,
réinjecter le liquide retiré de préférence et compléter avec une solution d’eau sucrée
à 10% (5 ml /kg)56 ;

• donner de la nystatine en suspension ou du fluconazole par SNG, afin d’éliminer les


candidoses au niveau de l’œsophage et de l’estomac ;

• garder le patient au chaud.


Si le patient est inconscient, semi-conscients ou/et délirant,

• donner du glucose en IV (voir Hypoglycémie) ;

• ne pas poser de perfusion à ce stade, mais surveiller le patient très prudemment


durant les 6 prochaines heures, sans donner d’autre traitement.
Surveiller constamment pour voir si l’état clinique du patient s’améliore :

1) par un changement de la fonction intestinale, une diminution de la distension abdominale,


un retour visible du péristaltisme à travers l’abdomen, le retour des bruits intestinaux, une
diminution du volume d’aspiration gastrique ;

2) par l’amélioration de l’état général du patient.


56
Malgré que le suc gastrique aspiré puisse entrainer une alcalose et un déséquilibre électrolytique. Cependant
si l’on remarque tout saignement (résidu en grain de café), ne pas aspirer.

175
S’il y a amélioration de la fonction intestinale,

• commencer par donner de petites quantités de F75 par SNG (la moitié des quantités
indiquées dans le tableau 11 : Quantités de F75 en Phase Aiguë). Aspirer les résidus
gastriques avant chaque injection de F75 ;

• si le volume résiduel est important, diminuer le volume de F75 ;

• si le volume résiduel est peu important, augmenter progressivement les quantités.


S’il n’y avait pas d’amélioration après 6 heures :

• envisager de poser une perfusion IV ;

• il est important que la solution contienne des quantités adéquates de potassium :


ajouter du chlorure de Potassium (20 mmol/l) à toute solution ne contenant pas de
potassium. Si vous n’en avez pas, utiliser une solution de sérum physiologique avec
5% de glucose, ou du Ringer-lactate avec 5% de glucose, ou une solution de sérum
physiologique réduit de moitié (solution 0,45%) à 5% glucose. Le débit de la
perfusion doit être très LENT ; le volume liquidien ne doit pas dépasser 2 à 4
ml/kg/h (utiliser une burette pédiatrique ou une pompe péristaltique) ;

• administrer les antibiotiques IV de première et seconde intention.


Lorsque le volume d’aspiration du suc gastrique diminue de moitié (ceci signifie qu’il est à
nouveau absorbé par l’estomac), mettre le traitement IV en discontinue et passer ensuite le
plus rapidement possible par voie orale uniquement.

7.8. Défaillance cardiaque

7.8.1. Signes et symptômes

Toute défaillance cardiaque doit être diagnostiquée devant les signes et symptômes suivants :

o toute détérioration physique avec gain de poids (ceci est la façon la plus facile de faire le
diagnostic et ne demande pas d’équipement particulier ou de compétence clinique) ;
o toute augmentation du rythme respiratoire avec gain de poids
> 50/min pour un enfant de 5 à 11 mois ;

> 40/min pour un enfant de 1 à 5 ans ;

Une augmentation de la fréquence respiratoire de plus de 5 respirations/minute (ceci


est particulièrement fréquent durant le traitement de réhydratation) ;

176
o toute augmentation du volume du foie (c’est la raison pour laquelle on marque les rebords
du foie avant toute réhydratation) ;
o toute augmentation de la sensibilité du foie ;
o geignement expiratoire (signe de raideur des poumons) ;
o râles crépitants ou bronchiques;
o turgescences des veines superficielles et du cou lors de la pression sur l’abdomen (foie) :
reflux hépato-jugulaire ;
o cardiomégalie (ceci est très difficile à évaluer en pratique) ;
o bruits du galop à l’auscultation du cœur ;
o diminution de la concentration de l’Hémoglobine (Hb) (ceci demande un examen de
laboratoire), sa diminution est généralement un signe de surcharge liquidienne et non de
diminution de globules rouges.
Au dernier stade, il y a :

o soit une détresse respiratoire notoire progressant vers une tachycardie, les
extrémités froides, œdèmes et cyanose ;
o soit un décès soudain et inattendu. Il s’agit d’un choc cardiaque et il arrive chez
les MAS après que le traitement ait commencé.
La cause est un apport excessif de sodium soit au niveau du régime nutritionnel, soit à partir
de solutions de réhydratation ou de médicaments ; même si l’apport en sodium est restreint,
des défaillances cardiaques peuvent être provoquées suite à un apport de sodium résiduel
dans le régime alimentaire, soit par le sodium extrait de la cellule vers l’espace extra-
cellulaire peu après le début du traitement. L’excès de sodium donné en salle d’urgence ou
durant le traitement initial de réhydratation à l’admission peut entrainer une défaillance
cardiaque plusieurs jours après, lorsque ce sodium est mobilisé dans l’espace vasculaire.

Il y a gain de poids. En effet, la défaillance cardiaque se produit en général après avoir


commencé le traitement de renutrition (et elle est souvent due au traitement) ; en général, les
poids précédents sont notés avant que la défaillance cardiaque ne survienne.

7.8.2. Diagnostic différentiel

Défaillance cardiaque et pneumonie sont cliniquement très similaires et très difficiles à


différencier.

177
• S’il y a une augmentation du rythme respiratoire avec gain de poids, alors la
défaillance cardiaque doit être le premier diagnostic évoqué.

• S’il y a augmentation du rythme respiratoire avec une perte de poids, alors il faut
plutôt diagnostiquer une pneumonie.

• S’il n’y a pas de changement de poids (équilibre hydrique), alors le diagnostic


différentiel doit être fait en utilisant les autres signes de défaillance cardiaque.

Les patients avec présence d’œdèmes bilatéraux peuvent faire une défaillance cardiaque sans
gain de poids, du fait de l’augmentation du volume sanguin circulant causée par la
mobilisation de fonte des œdèmes dans l’espace vasculaire.

7.8.3. Traitement

Le sodium est extrait des cellules vers la circulation chez le Kwashiorkor (fonte des œdèmes)
et le marasme, le volume plasmatique augmente et il y a par conséquent une chute du taux
d’Hémoglobine. Cette anémie par DILUTION se produit chez presque tout patient en phase
de guérison. La diminution du taux d’Hémoglobine comme signe de l’augmentation du
volume circulatoire est aussi un signe de surcharge avec défaillance cardiaque. Ces patients
ne doivent jamais être transfusés.

La défaillance cardiaque n’est pas causée par l’anémie : ceci est le signe d’une augmentation
du volume sanguin, cause de la défaillance cardiaque proprement dite ; c’est une erreur de
diagnostic très fréquente. Ces patients en détresse respiratoire et anémiés ne doivent pas être
transfusés.

178
Figure 3 : Conduite à tenir devant une détresse respiratoire.

Détresse respiratoire
Prendre le poids journalier

Si le poids augmente Si le poids diminue


Si le poids reste stable

Surcharge Pneumonie
liquidienne - Risque Aspiration
de défaillance
cardiaque
47

Lorsqu’une défaillance cardiaque est diagnostiquée,

• arrêter tout apport liquidien ou solide (oral ou IV). Aucun apport solide ou liquide ne
doit être donné jusqu’à ce que tout risque de défaillance cardiaque soit éloigné ou ait
disparu (même s’il faut attendre entre 24 et 48 heures). De petites quantités d’eau
sucrée peuvent être données oralement si l’on suspecte une hypoglycémie ;

• donner du furosémide (0,5 - 1mg/kg). On ne doit pas compter sur le traitement


diurétique seul pour traiter la défaillance cardiaque.
En option : La digoxine peut être donnée en dose unique et peu élevée (5 µg/kg est une dose
moins élevée que la dose normale de digoxine). Dans ce cas-là, NE PAS donner de dose de
charge. Utiliser la préparation pédiatrique, ne pas utiliser de petites quantités à partir des
préparations pour adulte.

7.9. Hypothermie

Les patients souffrant de MAS sont très sensibles à l’hypothermie (température rectale <
35,5oC ou température axillaire < 35oC).

7.9.1. Prévention

• Assurer une température ambiante entre 28° et 32° C dans la pièce, notamment la
nuit ;

• garder les fenêtres et les portes fermées la nuit ;

179
• surveiller la température ambiante à l’aide d’un thermomètre enregistrant la
température maximum et minimum au mur ;

• utiliser des lits d’adultes pour que les enfants dorment près de leur mère. Il faut
évidemment avoir des couvertures en stock.

7.9.2. Traitement

• réchauffer l’enfant en utilisant la technique du « kangourou » pour les enfants qui


ont un accompagnant. L’enfant est mis sur le thorax de la mère peau à peau et
enveloppé dans les habits de la mère ;

• lui mettre un bonnet de laine ;

• donner à boire des boissons chaudes à la mère (de l’eau chaude, du thé ou autre
boisson chaude) ;

• surveiller la température corporelle durant le réchauffement toutes les 30 minutes ;

• traiter l’hypoglycémie et donner des antibiotiques de première ou deuxième intention.

7.10. Fièvre

Les enfants souffrant de MAS ne répondent pas aux antipyrétiques. De ce fait, les
accompagnants et le personnel hospitalier donnent souvent des antipyrétiques de façon
inappropriée, ce qui conduit souvent à une intoxication. Les antipyrétiques sont beaucoup
plus toxiques chez l’enfant malnutri que chez un enfant normal.

NE PAS donner d’aspirine ou de paracétamol chez les patients souffrant de MAS à


l’URENI.

Pour une fièvre modérée, jusqu’à 38,5°C température rectale ou 38,0°C de température
axillaire :

• ne pas traiter;

• continuer le traitement systématique ;

• découvrir l’enfant (enlever les couvertures, le bonnet et la plupart des habits) et le


garder dans un endroit bien ventilé ;

• donner à boire ;

• vérifier s’il n’a pas de paludisme et rechercher toute forme d’infection.

180
Pour une fièvre de plus de 39°C température rectale ou 38,5°C température axillaire,
lorsque le patient risque de développer une hyperthermie,

• mettre un tissu mouillé/humide sur le crâne de l’enfant, le réhumidifier dès qu’il est
sec ;

• surveiller la diminution de la température corporelle toutes les 30 minutes ;

• donner abondamment à boire,

Si la température ne diminue pas, faire un enveloppement humide/mouillé qui couvre


tout le corps de l’enfant.
Si la température descend sous 38°C température rectale ou 37,5°C température
axillaire, arrêter tout enveloppement humide : on risque d’induire une hypothermie en
voulant descendre la température corporelle trop basse.

• Vérifier également s’il n’y a pas de paludisme et rechercher toute forme d’infection

7.11. Anémie sévère

7.11.1. Diagnostic

Mesurer l’Hémoglobine (Hb) à l’admission chez tout patient qui présente une anémie
clinique57.

7.11.2. Traitement

Si l'Hb est ≥ 4 g/100 ml ou l'hématocrite (Hte) ≥ 12 % OU si le patient a commencé le


traitement (F75) depuis plus de 48 heures (de préférence 24 heures) et moins de 14 jours,

ne donner AUCUN traitement, sauf une dose unique d’acide folique à l’admission.
Si Hb < 4 g/100 ml ou Hte < 12 % dans les premières 24 heures après l’admission, le patient
souffre d’une anémie très sévère et il doit être traité.

• Donner 10 ml/kg de sang total ou 5ml/kg de culot globulaire en 3 heures ;

• Exemple : calculer la quantité de sang total (iso groupe, iso rhésus) à transfuser sur
3 heures de temps chez un enfant de 7,5 kg

• 1ml de sang= 15 gouttes

57
L’Hb ne doit pas être mesurée dans la plupart des circonstances afin d’éviter que des personnes peu
expérimentées ne voient une Hb trop basse et transfuse le patient durant la période de déséquilibre
électrolytique (J2 à J14).

181
• Quantité totale de sang à transfuser : poids de l’enfant en kgX10 = 7,5X10 = 75 ml

• Temps de transfusion en mn = 3X60 = 180 mn

• Nombre de goutte de sang à transfuser =15X75=1125 gouttes

• Debit de transfusion= nombre de gouttes de sang à transfuser divisé par temps de


transfusion = 1125 gouttes/180mn = 6,25 gouttes /mn soit 6 gouttes /mn.

Arrêter toute alimentation pendant la transfusion de sang et 3 heures après la transfusion


(soit 6 h).

NE PAS transfuser un enfant qui débute le traitement avec F75 entre J2 et


J14.

NE PAS donner de fer en Phase Aiguë.


Si la pratique est courante dans les structures (unité de néonatalogie), il est préférable de faire
une exsanguino-transfusion chez des enfants sévèrement malnutris ayant une anémie sévère.

Si une transfusion est nécessaire durant la période comprise entre le J2 et J14 après le
début du traitement diététique, ou s’il y a défaillance cardiaque avec une anémie très sévère,
faire une exsanguino-transfusion.
Si l’expertise n’existe pas, transférer le patient dans un centre où l’expertise technique est
suffisante pour faire une exsanguino-transfusion (unité néonatale).
S’il y a défaillance cardiaque due à une anémie sévère, le débit cardiaque est élevé avec un
pouls bien frappé et des battements du cœur audibles, des extrémités chaudes.
Une anémie ou une diminution de l’Hb et une détresse respiratoire sont des signes de
surcharge liquidienne et d’augmentation du volume plasmatique. L'insuffisance cardiaque
n'est pas due à l'anémie, mais l'anémie apparente est plutôt due à l’hémodilution,
conséquence de la surcharge liquidienne :

• NE PAS faire de transfusion de sang total ou de culot globulaire directement à ces


patients58.

58
Certains protocoles conseillent de transfuser les patients souffrant de MAS avec une Hb de plus de 4, s’il y a
détresse respiratoire. Or souvent la détresse respiratoire est confondue avec une défaillance cardiaque. Par
conséquent, ce conseil ne devrait pas être suivi.

182
Figure 4 : Conduite à tenir devant une anémie

7.12. Hypoglycémie

7.12.1. Prévention de l’hypoglycémie

Les patients souffrant de MAS peuvent développer une hypoglycémie mais ceci n’est pas
fréquent.

• Donner de l’eau sucrée à tout enfant qui a voyagé sur de longues distances, dès son
arrivée au centre. En général, on ignore l’heure du dernier repas de l’enfant, tous
les nouveaux arrivants doivent recevoir de l’eau sucrée (10 %) de façon systématique
lorsqu’ils attendent leur tour pour être pesés, mesurés et examinés.

• Donner plus de sucre aux enfants souffrant d’hypothermie ou en choc septique, qu’ils
aient ou non une hypoglycémie.
Les enfants qui développent une hypoglycémie sont ceux qui n’ont pas mangé depuis au
moins 12 heures (des glucides lents notamment). Tout enfant qui ne prend pas ses repas
pendant la journée doit avoir au moins un repas la nuit. Un enfant qui a pris tous ses repas

183
pendant la journée ne développe pas d’hypoglycémie la nuit et n’a pas besoin d’être réveillé
la nuit pour prendre un repas : il n’est pas à risque d’hypoglycémie.

7.12.2. Diagnostic

Il y a souvent aucun signe d’hypoglycémie. La plupart des patients souffrant de MAS


hypoglycémiques ne transpirent pas, ont la « chair de poule » ou palissent. Ils deviennent
moins réceptifs, peu à peu sombrent dans le coma et souvent sont hypothermiques.

Un des signes d’hyperactivité du système nerveux sympathique, qui débute avec


l’hypoglycémie confirmée et qui est présent chez le patient souffrant de MAS est la
rétraction de la paupière supérieure.
Si un enfant dort les yeux ouverts, il faut le réveiller et lui donner de l’eau sucrée ou du
F75 ; les mères et le personnel médical doivent connaitre ce signe et le rechercher chez les
enfants notamment la nuit.

7.12.3. Traitement

• Chez les patients conscients et capables de boire, donner environ 50 ml d’eau sucrée
à 10 % (≈5 à 10 ml/kg) ou du F75 par voie orale. En fait la quantité totale de sucre
ou de F75 n’est pas toxique pour ce cas ;

• chez les patients obnubilés (perte progressive de conscience), donner 50 ml d’eau


sucrée à 10 % par SNG ;

• chez les patients inconscients ou semi-conscients, donner de l’eau sucrée par SNG et
du glucose en une seule injection IV (≈ 5 ml/kg de solution à 10 %. Les solutions plus
concentrées causent des thromboses et ne doivent pas être utilisées) ;

• donner l’antibiothérapie de seconde intention.


La réponse au traitement est rapide et décisive. Si un patient léthargique et inconscient ne
répond pas rapidement à ce traitement il faut revoir votre diagnostic et traitement (paludisme
cérébral, méningite, hypoxie, hypernatrémie, etc.)

7.13. Autres complications

Le traitement des autres pathologies associées que l’on rencontre souvent chez l’enfant
malnutri, est résumé dans le tableau ci-dessous.

184
Tableau 32 : Conduite à tenir en cas d’autres pathologies associées

LESIONS Lésions sèches : Pommade oxyde de zinc (2 applications par jour).


CUTANEES
Lésions humides : Désinfection à la Cétrimide à 2% ou la
DU chlorhexidine à 6% uniquement pour les petites lésions. Rinçage
KWASHIORKOR puis badigeonnage au violet de gentiane dilué. Exposer les lésions
à l’air.

Lésions infectées : Rinçage avec de l’eau stérile. Appliquer la


pommade de sulfadiazine argentique en couche de 2 à 3 mm, 2 fois
par jour. Ne pas hésiter à rajouter de l’Oxacilline 250mg (par voie
générale).

GALE Utiliser la pommade Perméthrine

• Si surinfection, traiter les lésions cutanées au violet de gentiane,


et antibiothérapie.

TEIGNE et Utiliser le nitrate de Miconazole en pommade à 2%


candidoses cutanées

CONJONCTIVITE • Lavage des yeux et des mains au savon

• Appliquer la pommade ophtalmique à la tétracycline à 1% à


raison de 2 applications par jour pendant 7 jours.

• Attention à la xérophtalmie en cas d’opacité cornéenne ; si


apparition de trachome, utiliser l’Azithromycine à raison de 20
mg/kg en dose unique.

7.14. Autres conditions

Les patients peuvent d’abord présenter une MAS, malgré d’autres maladies sous-jacentes.
Dès le début, il convient de les traiter tout d’abord selon le protocole MAS en vigueur.

Ceux qui ne répondent pas à ce traitement, nécessitent des investigations complémentaires


afin de trouver des causes sous-jacentes (voir Echec de réponse au traitement et Paragraphe
investigation sur les causes d’échec au traitement et MAS et VIH/SIDA/tuberculose).

185
7.15. Médicaments

Il faut être très prudent lors de la prescription de médicaments pour les patients souffrant de
MAS. La plupart des doses de médicaments recommandées pour un enfant normal sont soit
toxiques, soit inefficaces chez ces patients MAS.

Les médicaments qui affectent le système nerveux central (tels que les antiémétiques), le foie,
le pancréas, le rein, la fonction cardiaque ou intestinale et ceux qui provoquent une anorexie
ne devraient pas être utilisés ou uniquement dans des circonstances très spécifiques.

IL est conseillé de:

• commencer le traitement de la MAS au plus une semaine pour les maladies qui ne
sont pas rapidement létales (par ex : le VIH SIDA, jusqu’à ce que le traitement
nutritionnel rétablisse le métabolisme du patient), avant que les doses standards ne
soient administrées ;

• éviter de donner beaucoup de médicaments, jusqu’à ce qu’on soit sûr de leur


innocuité pour le traitement de la MAS, et leur dosage doit être ajusté pour les états
de malnutrition aiguë. Des médicaments tels que le paracétamol sont inefficaces pour
la plupart des patients souffrant de MAS et peuvent causer de sérieux dommages
hépatiques ;

• donner des doses de médicaments réduites si ceux-ci n’ont pas été testés chez les
patients souffrant de MAS ;

• donner des doses normales aux patients en Phase de Réhabilitation ou en URENAS


ou qui ont des degrés moindres de malnutrition.

7.16. Syndrome de renutrition

Ce “syndrome de renutrition” fait référence aux patients MAS (ou qui ont jeuné 59) qui
développent rapidement, après avoir pris une grosse quantité de nourriture, les signes
cliniques suivants : extrême faiblesse, “apathie”, léthargie, délire, symptôme neurologique,
acidose, nécrose musculaire, défaillance hépatique et pancréatique, défaillance cardiaque
conduisant au décès imprévu et foudroyant.

59
Ce syndrome peut aussi arriver chez les patients obèses que l’on met à jeun durant leur traitement ; leur
réalimentation soudaine peut provoquer un syndrome de renutrition ; ils ne sont pas amaigris mais comme les
patients malnutris, ont adapté leur organisme à peu d’apport de nourriture.

186
Ce syndrome est dû à la consommation rapide de nutriments essentiels lors d’un régime
alimentaire déséquilibré.

Il y a en général une diminution importante du phosphore, potassium et magnésium


plasmatique.

Les autres problèmes qui peuvent survenir durant la période de renutrition sont les œdèmes
de renutrition et une diarrhée de renutrition (Voir Paragraphe 7.5.2).

7.16.1. Prévention

Il est important, lors du début du traitement, de ne pas passer brusquement à des volumes trop
élevés de nourriture.

A l’admission, les patients ne doivent jamais être forcés à manger sauf, évidemment, les
apports prescrits dans le protocole. Il faut être vigilant et ne pas sur-nourrir ces patients avec
une SNG. C’est pour prévenir ce syndrome que la Phase de Transition a été instaurée.

Certains protocoles URENAS administrent des quantités importantes d’ATPE à l’admission.


Si la mère essaye de forcer son enfant à les prendre, on peut voir apparaître ce syndrome.

7.16.2. Traitement

Pour les patients en Phase de Réhabilitation ou URENAS,

• retourner le patient en Phase Aiguë.


Pour les patients en Phase Aiguë,

• réduire le régime alimentaire de 50 % des apports prescrits et augmenter


graduellement jusqu’à ce que les symptômes disparaissent peu à peu ;

8. MALNUTRITION AIGUE SEVERE ET VIH/SIDA, TUBERCULOSE

8.1. Dépistage du VIH

Si un service de Conseils et dépistage existe et, de plus, un programme de prophylaxie et


traitement des infections opportunistes, il doit être proposé à tous les patients souffrant de
malnutrition aiguë et à leurs accompagnants.

Si un service de prise en charge VIH est disponible, il doit toujours y avoir un service de
conseil et dépistage associé avec le programme PCIMA.

187
Il est nécessaire que l’accompagnant soit consentant et capable de prendre en charge le
traitement à domicile.

Si les parents de l’enfant sont atteints du VIH/SIDA, une aide supplémentaire capable et
consentante est nécessaire, car les parents souffrent d’une maladie chronique.
Durant cette longue maladie, la mère peut être souvent incapable de s’occuper de son enfant
et l’URENAS est souvent une option difficilement réalisable.
Si la grand-mère s’occupe de tous ses petits enfants sans aide extérieure, il est possible que
celle-ci ne puisse pas apporter une attention particulière à cet enfant souffrant de MAS. Dans
certains cas aussi, le chef de famille est l’ainé des frères et sœurs de la famille.
Le support et la mobilisation de la communauté, de même que les ONG locales, peuvent
être une aide inestimable dans ces circonstances. Beaucoup de ces enfants doivent être
initialement hospitalisés, d’autres ont besoin de faire partie d’un programme spécifique ou
d’une structure telle que l’URENAS.
Orphelinat : le personnel de l’orphelinat doit être formé à donner les soins de base aux
patients souffrant de MAS ; il peut fonctionner comme une URENAS.
Les enfants doivent être dépistés en particulier pour la TB et la MAS au moment du
dépistage VIH, les coinfections étant particulièrement fréquentes. TB, VIH et MAS sont des
maladies liées entre elles et peuvent souvent apparaitre chez les mêmes patients.

Dans les endroits où la prévalence du VIH est élevée, les patients peuvent être enrôlés dans
les deux programmes. Il peut arriver que l’équipe de nutrition ou le personnel d’un autre
programme ne soit pas au courant des interactions entre médicaments chez le patient
souffrant de MAS. Pour ce qui concerne les médicaments ARV, des alternatives pour le
traitement antipaludéen et antituberculeux sont nécessaires.

8.2. Traitement

Les centres de soins et traitement pour le VIH doivent pouvoir assurer la prise en charge des
patients souffrant de la malnutrition aiguë et de TB, en traitement ambulatoire selon ce
protocole.

Si le traitement antituberculeux ou ARV débute chez un patient souffrant de la malnutrition


aiguë des effets secondaires très sévères dus aux médicaments peuvent se développer. De tels
effets peuvent être létaux ou à l’origine d’abandons. Tous les ARV ont des effets secondaires
importants : leur toxicité et pharmacocinétique n’ont pas été évaluées de façon adéquate chez
ces patients.

188
La plupart des enfants VIH répondent au traitement de la malnutrition aiguë aussi bien que
les enfants sans VIH. Cependant ceux qui ont un taux très bas de CD4 ont une mortalité plus
élevée et ceux qui ont un taux de CD4 raisonnablement élevé semblent avoir le même risque
de mortalité qu’un enfant non infecté.
Le traitement de la malnutrition aiguë est le même pour les patients VIH positif ou
négatif dans les URENAM, URENAS/URENI.

• Commencer par le traitement de la malnutrition aiguë, au minimum sur 2 semaines,


avant l’introduction des ARV afin de diminuer les effets secondaires des ARV, durant
la phase de réhabilitation ; en cas d’absence de réponse au traitement, débuter le
traitement ARV après deux semaines de traitement de MAS avec du F75 ;

• donner du Co-trimoxazole en prophylaxie contre la pneumonie à pneumocystose pour


les patients VIH en plus de l’antibiothérapie systématique pour la MAS ;

• éviter l’Amphotéricine B chez les patients souffrant de MAS et VIH.


Une fois que le patient souffrant de MAS est traité de façon satisfaisante et qu’il a reçu des
doses suffisantes de nutriments essentiels qui lui permettent de résister aux effets toxiques
des médicaments VIH et TB, Commencer le traitement VIH et suivre les protocoles
nationaux.

Pour les Patients avec MAS et TB :

• NE PAS les transférer immédiatement dans un centre antituberculeux, si le personnel


de ce centre a peu d’expérience ou n’est pas formé au traitement de la MAS ; ce
traitement doit être prioritaire sur le traitement antituberculeux.

Ce dernier peut être retardé de deux semaines au profit du traitement de la MAS, sauf
pour le cas de la TB miliaire, la méningite tuberculeuse et le Mal de Pott.
Eviter l’Artemether- Luméfantrine et la Rifampicine pour les patients MAS et sous ARV.

9. ECHEC AU TRAITEMENT (URENI)

9.1. Diagnostic

En général les patients ayant des critères d’échec au traitement doivent avoir un examen
clinique et de laboratoire approfondi. Le temps et les ressources en personnel qualifié doivent
être utilisés à bon escient pour les formations, supervisions, diagnostics et traitements des
patients ne répondant pas au traitement standard.

189
L’absence ou l’échec au traitement standard est un diagnostic en soit.
Pour l’URENAS, les raisons principales sont en général sociales et psychologiques. Ces
raisons peuvent être les mêmes pour les patients de l’URENI mais de façon moins courante.

Tableau 33 : Critères « d’Echec de Réponse au Traitement » pour les patients à l’URENI

Critères d’Echec de Réponse au traitement Temps écoulé après admission

Absence d’amélioration ou de retour de l’appétit Jour 4

Absence totale de l’amorce de la fonte des œdèmes Jour 4

Œdèmes encore présents Jour 10

Ne remplit pas les critères de transfert à l’URENAS (ou


Jour 10
Phase de Réhabilitation/Phase 2 à l’URENI)

Détérioration clinique APRES admission À tout moment

Remarque : Ne pas compter le jour de l’admission pour la durée de séjour.

190
9.2. Investigation sur les Causes d’Echec de Réponses au Traitement (URENI)

CAUSES LIEES A LA STRUCTURE :

 mauvaise application du protocole ;


 environnement non propice aux patients souffrant de MAS ;
 personnel trop strict et intimidant ;
 personnel mal formé, rotation excessive ou chef du personnel médical non formé au
traitement ;
 personnel insuffisant (notamment la nuit) ;
 traitement des patients dans un lieu ouvert, au milieu des autres patients ;
 fiche de suivi incomplète et mal remplie ou utilisation du dossier traditionnel du
patient ;
 balance imprécise et non fiable ou pesées irrégulières et non reportées sur le
graphique ;
 F75 non préparé, mal préparé ou donné de façon incorrecte ;
 insuffisance de suivi ;
 Insuffisance de motivation du personnel ;
CAUSES LIEES AU PATIENT :

 une complication médicale (voir section 7 : Complications) ;


 toxicité des médicaments (voir paragraphe 7.14. Médicaments) ;
 volume de nourriture prise insuffisant (critères pour poser une SNG) ;
 nourriture consommée par les frères et sœurs ou accompagnant ;
 partage de la nourriture avec l’accompagnant ;
 malabsorption ;
 traumatisme psychologique ;
 rumination (et autres types de traumatisme psychosocial sévère) ;
 infection d’origine virale, bactérienne résistante aux antibiotiques utilisés, candidoses,
diarrhée, dysenterie, pneumonie, TB, infections urinaires, otite, paludisme, VIH/SIDA,
schistosomiase, leishmaniose, hépatite/cirrhose ;
 autres maladies sous-jacentes importantes : anomalies congénitales (par ex : le
syndrome de Down ou trisomie 21), atteintes neurologiques (par ex : hémiplégie),

191
maladies métaboliques congénitales.

Lorsque l’état clinique du patient se détériore après avoir progressé de façon satisfaisante
initialement, ceci est dû en général à :

 un déséquilibre électrolytique dû en particulier au passage du sodium du système


intracellulaire vers le système extracellulaire entrainant une expansion du liquide
circulant et par conséquent provoquant une surcharge ou un syndrome de renutrition ;
 le dosage ou l’utilisation inappropriée de médicaments chez le malnutri ;
 l’inhalation de produits thérapeutiques ;
 une infection aiguë contractée d’un autre patient dans le centre (c’est ce que l’on appelle
les infections « nosocomiales ») ou après la visite d’un parent ou d’un membre de la
famille ;
 la réactivation du système immunitaire et inflammatoire, lors de la phase de
réhabilitation ;
 L’absence /insuffisance des micronutriments de type II dans le régime diététique peut
constituer un facteur limitant pour la croissance. Ceci est peu fréquent avec les produits
thérapeutiques modernes (F75, F100 et ATPE), mais cela peut arriver avec des produits
fabriqués localement ou avec l’introduction « d’autres produits thérapeutiques », ou
lorsque l’accompagnant partage son repas avec le patient (voir paragraphe 7.5.2.
Syndrome de Renutrition).

9.3. Conduites à tenir/Traitement

 Noter sur la fiche de suivi le diagnostic et référer le patient à un médecin expérimenté ;


 Évaluer l’état du patient en analysant les antécédents cliniques et en faisant un examen
approfondi du patient ;
 Prendre sa température, son pouls, sa fréquence respiratoire avec précision.
Si besoin,

 Faire un examen d’urine pour rechercher du pus, un prélèvement sanguin avec culture,
une analyse de crachats et un prélèvement au niveau de la trachée pour rechercher la TB,
un examen de la rétine pour rechercher de tâches tuberculeuses dans la semi-obscurité ;
 Faire une radio du thorax ;

192
 Faire un examen de selles pour rechercher du sang, du giardia (trophozoïtes ou kystes) ;
culture de selles pour rechercher des bactéries pathogènes. Test VIH, tests hépatiques et
goutte épaisse pour le paludisme ;
 Faire une ponction lombaire pour examen et culture du liquide cérébro-spinal ;
 Demander aux parents si des médicaments traditionnels et d’autres traitements ont été
utilisés à l’URENI et demander à les voir ;
 Revoir systématiquement la liste des causes d’échec au traitement (voir : encadré ci-
dessus).
Si la résolution de la cause n’a pas d’effets immédiats, demander une évaluation externe par
un médecin expérimenté dans le traitement de la MAS.

 Revoir la supervision du personnel avec une formation pratique si nécessaire ;


 Calibrer les balances et toises ;
 Référer les patients souffrant de maladies chroniques (maladies cardiaques congénitales,
hydrocéphalie, hémiplégie, dysplasie broncho-pulmonaire, insuffisance rénale chronique,
etc.) au service spécialisé de la pédiatrie.

10. PHASE DE TRANSITION

Cette phase prépare le patient à la Phase de Réhabilitation/Phase 2 à l’URENI ou à son


transfert en ambulatoire vers l’URENAS. Occasionnellement, la Phase de Réhabilitation peut
se faire en centre hospitalier (URENI), si les conditions de prise en charge en ambulatoire ne
sont pas réunies. S’il y a absence d’URENAS à proximité du domicile du patient, celui-ci
décide de rester à l’URENI (voir section : Prise en charge des moins de 6 mois ou de moins
de 3 kg avec accompagnante, etc.)

La Phase de Transition dure de 1 à 5 jours, mais elle peut être plus longue, en particulier
lorsqu’une autre pathologie est associée telle que la TB ou le VIH/SIDA ; une phase de
transition prolongée est un critère d’échec au traitement.

10.1. Traitement nutritionnel

La seule différence avec la Phase Aiguë est le changement de régime diététique : on passe de
l’utilisation du F75 à l’ATPE ou au F100, si l’ATPE n’est pas accepté par le patient continuer
à le proposer.

193
Il est préférable d’utiliser l’ATPE durant la Phase de Transition. Les patients très malades
qui vont continuer le traitement en ambulatoire doivent s’habituer à l’ATPE avant de rentrer à
leur domicile :

 donner le volume total d’ATPE pour la journée selon le tableau 15 ;


 conseiller à la mère d’allaiter son enfant 30 minutes avant de lui donner l’ATPE ;
 dire à la mère de se laver les mains au savon avant de donner le sachet d’ATPE ;
 dire à la mère de donner à boire à l’enfant à volonté ;
 conseiller à la mère de conserver le sachet dans une boîte (à l’abri des insectes et des
rongeurs) lorsque l’enfant a fini son repas ;
 Il est important que le personnel soignant évalue régulièrement et conseille la mère sur la
quantité d’ATPE à donner à l’enfant ;
 Il est utile d’avoir des horaires de repas réguliers pour les patients où les
mères/accompagnants se réunissent pour les repas.

Pour les patients ne prenant pas suffisamment d’ATPE (poids stationnaire) :

 donner du F100 pendant quelques jours et ensuite réintroduire l’ATPE ou


 repasser le patient en Phase Aiguë pour un jour en lui donnant du F75 ;
 ne pas donner d’autres aliments durant cette période ;
 ne pas laisser la mère/accompagnant prendre son repas au même endroit et au même
moment que le patient ;
 surveiller la mère/accompagnant et les autres enfants, pour qu’ils ne mangent pas l’ATPE
du patient ;
 assurer la disponibilité d’eau potable à volonté dans le service et au niveau du patient. La
mère/accompagnant doit lui offrir de l’eau à volonté au moment ou après la prise
d’ATPE ;
 retranscrire sur la fiche de suivi URENI le volume donné et consommé.
Un des avantages de l’ATPE est la possibilité de le donner la nuit sans surveillance, d’où la
possibilité de diminuer le personnel de nuit.
Certains patients refusent totalement l’ATPE au début. Si ceci est le cas, donner du F100
pendant un ou deux jours et ensuite réintroduire l’ATPE. D’autres patients préfèrent l’ATPE.
Il est important de donner le produit que le patient préfère, les deux produits étant équivalents
sur le plan nutritionnel.

194
Si l’ATPE n’est pas disponible, ou si les patients ne prennent pas l’ATPE (jeunes enfants et
environ 10 % des enfants plus âgés préfèrent souvent un produit thérapeutique liquide),

 utiliser le F100 (130 ml = 130 Kcal) ;


Lorsque le F100 est utilisé, le nombre, les horaires et le volume des repas restent le même en
Phase de Transition que le F75 en Phase Aiguë ;

 demander à la mère d’allaiter son enfant, 30 minutes avant le repas ;


le F75 et F100 sont dans les boites de 400g avec des dosettes. On faut diluer avec 2200 ml
d’eau bouillie à 75°c une boite de F75 et 1850 ml d’eau bouillie-tiédie pour le F100. Une
dosette fait 25 ml (voir tableau 25),
 donner 6 ou 5 repas par jour ;
 noter sur la fiche de suivi URENI le volume donné et pris.
Même si le patient reste à l’URENI durant la Phase de Réhabilitation, l’ATPE peut être
donné en Phase de Transition et en Phase de Réhabilitation ; ceci soulage le personnel qui
prépare les repas plusieurs fois par jour.

Attention :
Le F100 doit toujours être préparé et distribué à l’URENI par un personnel formé à son
utilisation.
Il ne doit pas être gardé sous sa forme liquide à température ambiante pour plus de 2 heures
avant sa consommation.
Et ne doit jamais être donné à la maison.
Les volumes d’ATPE à donner sur une période de 24 heures en Phase de Transition par
classe de poids sont indiqués dans le tableau 15.

Tableau34 : ATPE par classe de poids et par jour en Phase de Transition

Pate Pate Barres Total


Classe de Poids (kg)
Grammes Sachets Barres Kcal
3 – 3,4 90 1,00 1,5 500
3,5 – 3,9 100 1,00 1,5 550
4 – 4,9 110 1,25 2,0 600
5 – 5,9 130 1,50 2,5 700
6 – 6,9 150 1,75 3,0 800
7 – 7,9 180 2,00 3,5 1000

195
8 – 8,9 200 2,00 3,5 1100
9 – 9,9 220 2,50 4,0 1200
10 – 11,9 250 3,00 4,5 1350
12 – 14,9 300 3,50 6,0 1600
15 – 24,9 370 4,00 7,0 2000
25 – 39 450 5,00 8,0 2500
40 – 60 500 6,00 10,0 2700
REMARQUE : Si le F100 et l’ATPE sont donnés, ils peuvent être substitués l’un à l’autre
sur la base de 100 ml de F100 = 20 g d’ATPE60.

Tableau 14 : F100 par classe de poids et par repas pour 6 – 5 repas par jour en Phase de Transition

Classe de Poids (KG) 6 repas par jour 5 repas par jour


Moins de 3,0 NE PAS DONNER DE F10061
3,0 – 3,4 75 ml par repas 85 ml par repas
3,5 – 3,9 80 95
4,0 – 4,4 85 110
4,5 – 4,9 95 120
5,0 – 5,4 110 130
5,5 – 5,9 120 150
6 – 6,9 140 175
7 – 7,9 160 200
8 – 8,9 180 225
9 – 9,9 190 250
10 – 10,9 200 275
11 – 11,9 230 275
12 – 12,9 250 300
13 – 13,9 275 350
14 – 14,9 290 375
15 – 19,9 300 400
20 – 24,9 320 450
25 – 29,9 350 450
30 – 39,9 370 500
60
Si les tableaux doivent être construits, utiliser les valeurs suivantes : 100 ml de F100 = 18,5g d’ATPE et 10 g
d’ATPE = 54 ml de F100, arrondis à ~5 ou 10 ml.
61
Ajouter de l’eau selon le volume d’eau prescrit ; le terme « dilué » est réservé au F100 auquel on a ajouté 1/3
d’eau en plus de la quantité normale (135 ml pour 100 kcal) : on qualifie ce lait de « F100-dilué ».

196
40 – 60 400 500

Les tables donnent le volume de F100 à offrir par repas aux patients en Phase de Transition
qui ne prennent pas d’ATPE. Ils prennent normalement leurs 6 repas par jour durant la
journée et aucun repas la nuit.

10.2. Traitement médical systématique

Les antibiotiques de routine doivent être pris sur une durée de 4 jours en Phase de Transition
en plus de la Phase Aiguë, et pour les patients transférés vers l’URENAS jusqu’à leur jour
de transfert.
Les patients qui sont transférés en URENAS après avoir été suivi en URENI n’ont pas besoin
de recevoir à nouveau une antibiothérapie systématique.

10.3. Surveillance

La même surveillance de la Phase Aiguë est maintenue en Phase de Transition.

10.4. Critères de retour de la Phase de Transition à la Phase Aiguë

Il faut retourner le patient en Phase Aiguë s’il présente :

 une augmentation rapide du volume du foie et de sa sensibilité ;


 l’apparition de signes de surcharge (augmentation de la fréquence respiratoire) ;
 un gain de poids de plus de 10g/kg/jour (soit un excès de rétention liquidienne) ;
 l’apparition d’une distension abdominale (ceci indique un péristaltisme anormal, une
prolifération bactérienne de l’intestin grêle, et peut être un excès d’apport en glucides
lents) ;
 l’apparition d’une diarrhée de renutrition avec perte de poids (NB : On peut avoir des
selles liquides sans perte de poids – voir Paragraphe 7.5.2 : diarrhée de renutrition) ;
 l’apparition d’une complication nécessitant une perfusion IV (paludisme, déshydratation,
etc.) ;
 une détérioration de l’état du patient (voir Paragraphe 7.2. Traitement du choc
hypovolémique après déshydratation chez le marasmique) ;
 une augmentation des œdèmes (évaluer s’il y a eu une consommation imprévue de
sodium, particulièrement s’il y a eu partage avec les repas de la mère /accompagnante ou
les médicaments – si une source externe de sodium est trouvée, il faut l’éliminer le plus

197
rapidement possible et les patients ayant un bon appétit doivent rester en Phase de
Transition).
 si le patient sans œdèmes en développe soudainement (investiguer toutes sources
possibles d’apport de sodium).
Si le patient présente une augmentation du nombre de selles lorsqu’il change de régime
alimentaire, ceci doit être ignoré s’il ne perd pas de poids. Plusieurs selles liquides sans
pertes de poids ne sont pas un critère de passage de la Phase de Transition à la Phase
Aiguë.

10.5. Critères de transfert de la Phase de Transition à l’URENAS

Le critère principal pour passer de la Phase de Transition (URENI) à la Phase de


Réhabilitation en ambulatoire (URENAS) est :

 un bon appétit (soit une consommation d’au moins 90 % d’ATPE) ;


 pour les patients avec présence d’œdèmes (kwashiorkor), une fonte totale des œdèmes à
une croix ;
 absence de complications.
Les autres conditions sont les suivantes :

 un accompagnant capable de s’occuper du patient à domicile et qui est d’accord pour le


traitement à l’URENAS ;
 des quantités d’ATPE suffisantes ;
 une URENAS à proximité du domicile du patient.
Un patient transféré d’un mode de traitement à un autre est toujours dans le programme
PCIMA pour cet épisode de MAS ; ce n’est pas une sortie de l’URENI, mais un transfert d’un
mode de traitement du programme vers un autre mode de traitement de ce même programme
néanmoins l’URENI va compter ce transfert comme un patient « traité avec succès ».

11. PHASE DE REHABILITATION (PHASE 2) A L’URENI

Bien qu’il soit fortement recommandé que la phase de réhabilitation nutritionnelle se fasse en
ambulatoire au niveau d’une URENAS, ce n’est pas toujours possible de le faire.

Si l’accompagnant n’est pas capable d’assurer le suivi de l’enfant à domicile, si


l’environnement familial n’est pas propice à ce genre de prise en charge, qu’aucun autre
membre de la famille ne souhaite prendre soin de l’enfant, un enfant abandonné non pris en

198
charge par un orphelinat, pas de service d’URENAS opérationnel ou une rupture de stock
d’ATPE alors ce patient va devoir rester à l’URENI jusqu’à guérison complète.
Traitement nutritionnel (F100 ou ATPE)
Les enfants allaités doivent toujours recevoir le lait maternel avant le F100 ou l’ATPE et ce
à la demande.

Pendant la phase de réhabilitation nutritionnelle (phase 2), les patients peuvent recevoir un
apport illimité de F100 ou ATPE (sans toutefois dépasser plus de 200 kcal/kg/j).
À l’URENI, le lait F100 ou l’ATPE peuvent être utilisés durant cette phase ; ils sont
nutritionnellement équivalents (à l’exception du fer qui n’est pas dans le F100 contrairement
à l’ATPE) et l’un peut être remplacé par l’autre.

F100 (100ml = 100kcal) : il est donné en cinq à six repas par jour. Une bouillie peut être
donnée aux patients qui ont plus de 24 mois (environ 8 kg) ; ce n’est pas nécessaire ni
souhaitable de donner de la bouillie mais beaucoup d’enfants réclament la nourriture qu’ils
connaissent et donc une bouillie peut être donnée comme un repas à part entière et utilisée
comme incitation pour consommer les aliments thérapeutiques. Il est préférable de la donner
lors du dernier repas de la journée pour être sûr que la quantité de lait F100 ait été
administrée durant la journée, ce qui permet à l’enfant de digérer sa bouillie durant la nuit.
Les ATPE peuvent être utilisés à l’URENI. Les avantages de leur utilisation sont :
l’allègement de la charge de travail et de la supervision par le personnel soignant, aucune
préparation n’est nécessaire. Ces aliments peuvent être consommés toute la journée et la mère
peut nourrir son enfant elle-même durant la nuit ; de plus, il n’est pas nécessaire de donner un
supplément de fer à l’enfant.

Certains enfants préfèrent le F100 et d’autres les ATPE. Cependant consommer le même
aliment pendant plusieurs semaines peut être monotone et beaucoup de patients plus âgés
apprécient un changement d’alimentation. On peut très bien donner du F100 pendant la
journée lorsqu’il y a suffisamment de personnel et donner des ATPE le soir et durant la nuit.

La quantité d’aliments thérapeutiques à donner est illustrée dans le tableau suivant :

199
Tableau 36 : Quantité de F100 ou d’ATPE à offrir à chaque repas pour 5 à 6 repas par jour ou
quantité d’ATPE à donner sur la journée entière pour la phase de réhabilitation nutritionnelle.
Si les patients finissent la quantité donnée, une ration supplémentaire doit être donnée .

6 repas/ jour 5 repas/jour Jour entier


Classe de poids F100 RUTF F100 RUTF RUTF
KG ml/repas g/repas ml/repas g/repas g/jour

Le lait F100 non dilué et les ATPE ne sont pas donnés aux enfants de
Moins de 3
moins de 3KG: utilisez le F100 dilué

3,0 - 3,4 110 20 130 25 120

3,5 - 3,9 125 20 150 25 130

4,0 - 4,9 135 25 160 30 150

5,0 - 5,9 160 30 190 35 175

6,0 - 6,9 180 35 215 40 200

7,0 - 7,9 200 35 240 45 220

8,0 - 8,9 215 40 260 45 235

9,0 - 9,9 225 40 270 50 250

10,0 – 11,9 230 45 280 50 260

12,0 – 14,9 260 50 310 60 290

15,0 – 19,9 300 55 360 65 330

20,0 - 24,9 370 65 440 80 400

25,0 – 29,9 420 75 500 90 450

30,0 - 39,9 450 80 540 100 500

40 - 60 530 100 640 120 600

200

Un sachet d’ATPE contient 92 g et apporte 500 kcal (un gramme = 5,4kcal)
Quand l’ATPE est donné, une quantité suffisante d’eau doit être offerte pendant et après
chaque repas afin de satisfaire la demande du patient. Les ATPE pouvant être conservés sans
problème, la quantité nécessaire pendant 24 h peut être distribuée en une seule fois. Mais
l’aide-soignant doit régulièrement vérifier la quantité consommée, évaluer l’appétit de
l’enfant et s’assurer que l’accompagnant ne consomme pas les produits thérapeutiques.

Note :
1- Un supplément de fer doit être ajouté au lait F100 en phase de réhabilitation.
2- Ajouter un comprimé de sulfate de fer écrasé (200 mg) pour 2 à 2,4 litres de F100.
3- Pour des volumes plus petits :
a) 1000 à 1200ml de F100, diluer un comprimé de sulfate de fer (200 mg) dans
4 ml d’eau et ajouter 2 ml de cette solution dans le F100 et
b) 500 à 600 ml de F100, ajouter 1ml de cette solution dans le lait.
4- Comme alternative, s’il y a peu d’enfants, du fer sous forme de sirop peut être donné.
Les ATPE contiennent déjà la quantité nécessaire de fer.

Surveillance en phase de réhabilitation Fréquence


Poids et œdèmes 3 fois par semaine

Température corporelle mesurée Tous les matins

Les signes cliniques standards (selle, vomissement, etc.) Tous les jours

PB est mesuré Toutes les semaines

La consommation des aliments


Appétit évaluée à partir de la quantité consommée thérapeutiques est notée sur la
fiche de suivi

Les autres traitements de routine sont les mêmes que ceux donnés aux patients des
URENAS : 1) déparasitage, 2) vaccination contre la rougeole avant d’être déchargé.

Les critères pour repasser de la phase de réhabilitation à la phase aiguë (phase 1) de l’URENI
sont les mêmes que ceux mentionnés pour les patients pris en charge à l’URENAS.

Les critères de décharge sont les mêmes que ceux des patients pris en charge à l’URENAS.

201
12. PROCEDURES DE DECHARGE

 Enregistrer la décharge du patient dans le registre de l’URENI suivant les dénominations


suivantes : « traité avec succès », ou « décédé », ou « abandon » ou « référé médical » ;
 Compléter la fiche de suivi URENI, remplir la fiche de transfert avec le Numéro-MAS en
notant toutes les informations sur le traitement ;
 Informer l’URENAS du retour du patient à son domicile ;
 Donner à la mère/accompagnante une copie de la fiche de transfert, le nom, l’adresse de
l’URENAS, le jour de la consultation et la quantité d’ATPE jusqu’au prochain rendez-
vous à l’URENAS et garder une copie à l’URENI ;
 Écrire sur la fiche de suivi le traitement donné et le poids du patient à l’entrée et à la
sortie.
 S’assurer que la mère/accompagnant a reçu durant son séjour à l’URENI, des
connaissances sur la stratégie PB mères, les pratiques familiales essentielles y compris
l’ANJE, la stimulation et l’éveil de l’enfant.
NB : la formation des accompagnants sur la stratégie PB mères doit être associée à la délivrance
d’une bande de Shakir dès le premier jour du traitement.

202
PRISE EN CHARGE DES NOURRISSONS DE MOINS DE 6
MOIS OU DE MOINS DE 3kg, AVEC ACCOMPAGNANTE 62
(URENI)

Les nourrissons malnutris sont trop faibles pour téter de manière efficace et stimuler une
production adéquate de lait maternel.
La mère quant à elle, pense souvent qu’elle n’a pas suffisamment de lait et doute de son
habilité à allaiter son enfant de façon adéquate. La faible production de lait maternel est due à
la stimulation insuffisante par un nourrisson affaibli.
Les tentatives répétées d’allaiter ces nourrissons de façon exclusive s’avèrent un échec : ils
continuent de perdre du poids et souvent la mère est persuadée que l’allaitement exclusif ne
marchera pas surtout si son enfant est malnutri.
D’une part, traiter ces nourrissons avec des régimes diététiques artificiels conduit au sevrage,
mais la mère voit les laits diététiques comme la seule alternative pour que son enfant
guérisse. D’autre part, sevrer ces nourrissons lorsqu’il y a présence de malnutrition aiguë
sévère augmente considérablement les risques de mortalité.
L’objectif du traitement de ces patients est d’arriver à ce que la mère reprenne l’allaitement
exclusif par la stimulation de l’allaitement maternel. Cependant il faut en même temps que
l’enfant soit supplémenté pour qu’il reprenne des forces afin de stimuler la production de lait
maternel et assurer une bonne croissance.
La production de lait maternel est stimulée par la Technique de Supplémentation par Succion
(TSS). Cette technique demande la mise au sein très fréquent de l’enfant. Elle demande du
temps et une certaine technicité et habilité, mais celle-ci est la seule technique possible et
efficace pour ces nourrissons.

1. STRUCTURE ET ORGANISATION

Ces nourrissons doivent toujours être traités à l’URENI et jamais à l’URENAS.

L’ATPE n’est pas recommandé et les repas à base de lait ne doivent pas être donnés en
traitement à domicile.

62
Voir annexe 14 : Nourrissons de moins de 6 mois sans accompagnante

203
Il faut un service ou programme spécifique qui assiste les mères ayant des difficultés pour
allaiter. Son but est de se focaliser sur tous les problèmes d’allaitement et pour les
nourrissons malnutris, de rétablir l’allaitement exclusif et redonner confiance aux mères dans
leur habilité à produire suffisamment de lait pour que leurs enfants grandissent bien.
 D’une part, la consultation externe pourrait conseiller et procurer un support pour toutes
les mères ayant des difficultés d’allaitement ;
 d’autre part, l’hospitalisation pourrait soutenir les mères dont les nourrissons ont une
croissance difficile avec des risques élevés de malnutrition.
Il serait préférable de les prendre en charge dans une section spécifique pour nourrissons de
moins de 6 mois un peu à l’écart des autres services pour garder une certaine intimité des
mères et protéger les enfants des infections.
Le personnel doit avoir une formation professionnelle sur l’aide et les conseils pratiques de
l’allaitement autant que sur les techniques de soins aux nouveau-nés et de malnutrition.

2. ACTIVITES ET MATERIELS NECESSAIRES

2.1. Activités

 Admettre le nourrisson : prendre ses mesures anthropométriques et l’examiner, évaluer


les critères d’admission, l’enregistrer dans le registre et sur la fiche de suivi URENI ;
 expliquer à la mère le but du traitement ;
 prendre en charge les nourrissons en utilisant la TSS ;
 préparer le lait F100-dilué (135 ml/100 kcal), former le personnel aux techniques, à la
surveillance et au suivi des nourrissons et de leur mère ;
 décharger le nourrisson et sa mère.

2.2. Matériels

 Registre, fiche de suivi URENI ;


 matériel pour la TSS : SNG Calibre n° 8, tasses, matériel nécessaire au nettoyage de la
SNG, verre gradué (ne pas utiliser les graduations d’un biberon) ;
 balance avec une précision de 10 g, toise ;
 affiches pour la promotion de l’allaitement maternel, pour décrire la technique, tableau
des volumes de lait maternel exprimé, F100-dilué et exceptionnellement le lait 1 er Age, à
donner par classe de poids, pour 8 repas par jour.

204
2.3. Intrants

 Régime diététique : Lait maternel exprimé si la mère a du lait, F100-Dilué ou lait


diététique 1er Age, repas pour la mère/accompagnante.

2.4. Traitement systématique :


 Médicaments nécessaires pour le traitement médical systématique, nourriture et
nutriments pour la mère/accompagnante,

3. ADMISSION

3.1. Mesures Anthropométriques et examen clinique

 Prendre le poids avec une balance de précision à 10 g près, l’âge, le sexe ;


 Prendre la taille couchée avec une toise de qualité ;
 Examiner le nourrisson au niveau clinique (présence ou non d’œdèmes bilatéraux,
infection, etc.) ;
 Examiner les seins de la mère ;
 Évaluer la tétée (positions, durée, fréquence, etc.).

3.2. Critères d’Admission

Tableau 37: Critères d’admission

AGE CRITERES D’ADMISSION

 Le nourrisson est trop faible pour téter de façon efficace (quel


que soit son P/T, Poids/Age (P/A) ou autre mesure
Nourrissons de moins anthropométrique)
de 6 mois allaités Ou ou
de moins de 3 kg  Le nourrisson ne prend pas de poids à domicile (après une série
allaités de prise de poids lors du suivi de la croissance, par ex.
changement d’indice P/A) ou
 P/T <-3 Z-score ou
 Présence d’œdèmes bilatéraux

Chacun de ces critères d’admission décrit l’échec de l’allaitement maternel qui ne permet pas
au nourrisson de prendre du poids et de se développer normalement.

205
De la naissance à 6 mois, l’indice P/A est la mesure la plus appropriée pour évaluer le statut
nutritionnel. A cet âge, ne pas prendre de poids peut être qualifié comme une malnutrition
aiguë.

Il existe cependant deux catégories de petits poids de naissance : les prématurés et les
hypotrophes (petits poids à la naissance sans retard gestationnel) qui sont exclusivement
allaités et gagnent du poids de façon satisfaisante ; ils se développent bien et n’ont nullement
besoin d’être admis. Le meilleur moyen pour distinguer cette catégorie de l’autre est le suivi
régulier de la prise de poids ; c’est toute la valeur des programmes de suivi de la croissance.

3.3. Enregistrement

 Enregistrer le nourrisson dans le registre mais aussi remplir la fiche de suivi URENI.
 Expliquer à la mère le but du traitement qui consiste au rétablissement de l’allaitement
exclusif.

4. PRISE EN CHARGE

4.1. Traitement nutritionnel

4.1.1. Préparation du lait pour la TSS

Le lait utilisé pour la TSS peut être soit le lait maternel exprimé soit F100-dilué soit du lait 1er
âge.
REMARQUE : Ne jamais donner de F100 entier (100 ml pour 100 kcal) pour les nourrissons
de moins de 3 kg. La charge ionique rénale est trop élevée pour cette catégorie d’enfant et
peut provoquer une déshydratation hypernatrémique.

4.1.2. Type de lait

Pour les nourrissons avec présence d’œdèmes bilatéraux,

 donner du F75 ;
Pour les nourrissons amaigris uniquement,

 donner du lait maternel exprimé ou F100-dilué ou lait 1erâge.


Si vous avez le choix, utiliser les laits pour prématurés.

REMARQUE : Le lait entier non modifié NE doit PAS être utilisé.

206
4.1.3. Préparation

Exprimer manuellement le lait maternel (enseigner la technique de l’expression manuelle de


lait)

Pour le F100-dilué,

o prendre 100 ml de F100 déjà reconstitué (selon les instructions sur la boite) et
ajouter 35 ml d’eau, vous aurez à ce moment-là 135 ml de F100-dilué pour 100
kcal. Jeter tout excès de lait non consommé.

Pour le lait 1er âge,

o diluer le lait selon les instructions qui se trouvent sur la boîte.

4.1.4. Quantité à administrer par la TSS

o Donner les quantités de lait-TSS à chaque repas selon le tableau 33 ;

o Ne pas augmenter les quantités données lorsque le nourrisson commence à


reprendre de la force, à téter plus efficacement et à gagner du poids ;
o Encourager la mère lorsque le nourrisson prend du poids ; lui dire que « son
enfant guérit grâce à son lait ».

Tableau 38 : Quantités de lait à donner par la Technique de Supplémentation par Succion (TSS) par
repas pour 8 repas par jour par classe de poids, pour nourrissons.

CLASSE DE ML PAR REPAS (POUR 8 REPAS /JOUR) Les nourrissons de moins de 6


mois avec œdèmes, doivent
POIDS (KG)
commencer avec du lait
Lait maternel exprimé, F100-dilué maternel exprimé ou F75 et
Lait infantile 1er Age non du F100-dilué. Lorsque les
œdèmes se résorbent et que le
≥ 1,2 25 ml par repas nourrisson tête de façon
1,3 – 1,5 30 efficace, continuer avec le lait
1,6 – 1,7 35 maternel exprimé ou passer au
1,8 – 2,1 40 F100-dilué ou au lait infantile
2,2 – 2,4 45 1er âge. Poursuivre le
2,5 – 2,7 50 traitement comme chez
2,8 – 2,9 55 l’enfant sans œdèmes.
3,0 – 3,4 60
3,5 – 3,9 65
4,0 – 4,4 70

207
 dire à la mère d’allaiter toutes les 3 heures pendant environ 20 minutes, et plus souvent si
le nourrisson pleure ou semble avoir encore faim ;
 peu de temps (30 à 60 minutes) après avoir allaité, remettre le nourrisson au sein et aider
la mère à lui donner F100-dilué/ le lait infantile 1er âge en utilisant la TSS ;
 noter sur la fiche de suivi TSS les informations.

4.1.5. Technique de Supplémentation par Succion (TSS)

4.1.6. Au début de la TSS

o Utiliser une SNG n°8 ;

o Mettre la quantité de lait pour la TSS dans une tasse/bol et la tenir ;

o Mettre le bout de la SNG coupé dans la tasse/bol ;

o Mettre l’autre extrémité de la SNG au niveau du mamelon ;

o Dire à la mère de donner le sein de façon à ce que le nourrisson le prenne bien.

Remarque : Au début, les mères trouvent souvent plus facile de fixer la SNG sur le sein avec
un sparadrap, avec l’habitude elles n’en auront plus besoin.

Lorsque le nourrisson tête avec la SNG dans sa bouche, le lait est aspiré de la tasse vers la
SNG et ensuite dans sa bouche. C’est le même principe que de prendre une boisson avec une
paille.

 Aider la mère au début en tenant la tasse/bol et la SNG en place ;


 encourager la mère en la mettant en confiance ;
 placer la tasse/bol au début à environ 5 à 10 cm en-dessous du mamelon pour que le lait-
TSS puisse être aspiré par le nourrisson sans trop d’effort ;
 ne jamais placer la tasse au-dessus du mamelon, sinon le lait-TSS peut aller dans la
bouche du nourrisson par le système des vases communicants avec des risques
importants d’inhalation ;
 dire à la mère de se relaxer. Des instructions excessives ou trop précises sur la position
correcte de la bouche du nourrisson et le mamelon de la mère risquent souvent d’inhiber
les mères et leur faire plus penser à la difficulté technique qu’elle ne l’est effectivement.
Il faut que la mère se sente en confiance pour que la technique marche de façon
satisfaisante.

208
Cela peut prendre un ou deux jours pour que le nourrisson prenne bien le bout de la SNG et
se fasse au goût du mélange des deux laits, mais il est important de persévérer.

4.1.7. Plus tard, lorsque le nourrisson reprend des forces

o Descendre la tasse/bol à environ 30 cm du mamelon ;

o lorsque les mères sont plus en confiance, leur demander si elles veulent faire la technique
toute seule. Elles peuvent la faire en tenant la sonde sur le sein d’une main et de l’autre la
tasse/bol et le nourrisson ;

o utiliser une autre mère qui a réussi à faire la technique toute seule avec succès, pour aider
les autres ;

o essayer de rassembler les mères qui font la TSS. Une fois que l’une d’entre elles l’utilise
avec succès, cela encourage les autres mères à faire la même chose et souvent elles
trouvent cela plus facile de copier la technique ;

o si le lait donné par TSS change soudainement, le nourrisson prend en général plusieurs
jours pour se réhabituer au nouveau goût. Il est donc préférable de continuer avec le
même régime alimentaire durant tout le traitement.

Cet enfant tête et en même temps reçoit du lait (135ml/100 kcal/kg/j) par la TSS. Monter ou
descendre la tasse/bol va déterminer la facilité avec laquelle le nourrisson reçoit le
supplément.

Pour les nourrissons très faibles, le niveau supérieur du lait dans la tasse/bol peut-être entre
5 et 10 cm sous le niveau du mamelon. S’il est au-dessus du mamelon, le lait va couler dans
la bouche du nourrisson et donc il peut y avoir danger d’aspiration ou de fausses routes.

209
4.1.8. Nettoyage de la SNG

Après le repas,

Nettoyer la SNG avec de l’eau propre en utilisant une seringue.


Ensuite tourner rapidement la SNG pour drainer l’eau à l’intérieur de la
SNG par la force centrifuge, et veiller à ce qu’il ne reste pas d’eau dans la
SNG. La SNG est conservée à l’abri de toute contamination.

4.1.9. Progrès et Suivi

Suivre les progrès du nourrisson en prenant le poids journalier avec une


balance graduée à 10 g ou 20 g ; retranscrire les informations sur la fiche
de suivi URENI ;

Si le nourrisson perd du poids pendant 3 jours successifs mais semble avoir


de l’appétit et finit tout le lait donné par la TSS : ajouter en ce moment-
là, 5ml en plus à chaque repas.
Le repas de lait donné par TSS permet de maintenir le poids du nourrisson.
Si ce lait- est pris et qu’il y a toujours perte de poids, soit les apports de
maintenance sont plus élevés que ceux calculés, soit il y a présence d’une
malabsorption importante.
Si le nourrisson augmente de poids régulièrement avec la même quantité de lait,

dire à la mère que la quantité de lait maternel augmente et que c ‘est grâce
à elle que son enfant grandit.
Si le nourrisson ne finit pas son lait- après quelques jours, mais continue à
prendre du poids,


dire à la mère que le lait maternel a augmenté et que le nourrisson a assez à
manger ;

réduire alors le volume de lait donné par TSS à chaque repas de la quantité non prise.
Lorsque le nourrisson prend 20 g par jour pendant 2 jours consécutifs
(quelque soit son poids) :

diminuer la quantité de lait à chaque repas de moitié par rapport aux


apports de maintenance.
Si le poids est maintenu à 10 g par jour, à partir de la moitié de lait,
(quelque soit son poids) :

210

arrêter complètement la TSS.

dire à la mère que c’est grâce à son lait maternel que l’enfant grossit;
Si le gain de poids N’est PAS maintenu, lorsque l’apport de maintenance
est diminué de moitié,

changer alors la quantité donnée et ré-augmenter à 75 % la quantité pendant 2
jours consécutifs et ensuite réduire à nouveau si le gain de poids est maintenu.
Si la mère désire rentrer à la maison, elle peut rentrer aussitôt que le
nourrisson prend le lait maternel et augmente de poids.
Si la mère n’exprime pas le désir de rentrer tout de suite, il faut alors la
garder au centre pendant 2 jours de plus, pour être sûr que le nourrisson
continue de bien prendre du poids uniquement avec le lait maternel.
Ensuite décharger le nourrisson, peu importe son P/A ou son P/T.

4.2. Traitement médical

Ces enfants doivent être vus par le personnel soignant tous les jours, du fait
de leur extrême vulnérabilité.
Mettre sous antibiotiques : Amoxicilline (à partir de 2 kg) : 50 mg/kg 2
fois par jour (100 mg/kg/jour) en IV pendant 5 a7 jours en association avec
la Gentamicine une fois par jour (3 mg/kg/j) pendant 3 jours en IM.
Remarque : Ne jamais utiliser de Chloramphénicol chez ces nourrissons

4.3. Surveillance

Surveiller le nourrisson et noter les informations suivantes sur la fiche de suivi URENI :

prendre le poids une fois par jour ;

prendre la température 2 fois par jour ;

évaluer les signes cliniques standards et noter les sur la fiche de suivi URENI
chaque jour :
o le rythme respiratoire ;

o le nombre de selles ;

o noter si le patient vomit, est absent, ou refuse un repas.

4.4. Soins aux mères

Si le but de cette technique consiste à augmenter l’allaitement maternel, la

211
santé de la mère et son statut nutritionnel sont importants pour la satiété du
nourrisson.

o vérifier le PB de la mère et la présence d’œdèmes bilatéraux ;


o lui expliquer le but du traitement et ce que l’on attend d’elle ;
o ne pas lui faire ressentir de culpabilité ou ne pas la blâmer pour avoir donné
d’autres aliments ;
o l’introduire auprès des autres mères et du personnel soignant afin qu’elle se sente
chez elle dans une atmosphère amicale et relaxante ;
o admettre qu’elle n’a pas assez de lait actuellement – mais la rassurer fortement sur
l’efficacité de la technique et qu’elle va avoir assez de lait pour guérir son enfant
avec son propre lait, et donc de redonner la santé à son enfant ;
o lui dire et l’encourager afin qu’elle boive au moins 3 litres d’eau par jour ;
o faire le nécessaire pour qu’elle prenne au moins 2500 kcal/jour de nourriture de
qualité, lui donner de la farine pour qu’elle puisse préparer une bouillie… ;
o donner des suppléments en micronutriments ;
o diminuer autant que possible la durée de séjour dans la structure.

1. DECHARGE

Décider de la décharge du nourrisson selon les critères de sortie et


compléter la fiche de suivi URENI, le carnet/carte de santé de l’enfant et le
registre.
Tableau 39 : Critères de décharge

Age Critères de décharge


Nourrissons de  Il gagne du poids en étant uniquement allaité après avoir utilisé la
moins de 6 TSS,
mois ou de  Il n’a pas de problème médical ;
moins de 3 kg  La mère a été supplémentée de façon adéquate avec des vitamines
étant allaité et des minéraux, ainsi elle a refait ses réserves en nutriments de
type 1.

Note: il n’y a pas de critères anthropométriques de décharge pour les


enfants allaités et qui gagnent du poids.

212
o Conseiller à la mère de se rendre régulièrement aux consultations, aux
séances de surveillance préventive des enfants et au programme de
Supplémentation Nutritionnelle pour recevoir des aliments de qualité
afin d’améliorer la quantité et la qualité de son lait maternel.

o Ils sont déchargés comme « traité avec succès » de l’URENI.

o s’assurer que la mère du nourrisson a reçu pendant son séjour à l’URENI, des
connaissances sur la stratégie PB mères, les pratiques familiales essentielles y
compris l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant (ANJE), la stimulation
et l’éveil du l’enfant.

213
Stratégie Eau, Hygiène et Assainissement (EHA) et nutrition

Les mauvaises conditions d’hygiènes et d’assainissement sont entre autres facteurs favorisant
la malnutrition. Dans les pays en voie de développement en général et au Mali en particulier,
50% des cas de sous-nutrition sont associés à des infections dues aux mauvaises conditions
d’accès à l’eau potable, d’hygiène et d’assainissement. Les taux d’accès à l’eau potable au
Mali sont de 66,8 % en milieu rural ; 81,1 % en milieu urbain et semi urbain et 70,9 % au
niveau national (DNH, 2021)
Toutefois, les insuffisances au niveau de la couverture en services essentiels de base d’eau et
assainissement combinées à des comportements et pratiques inappropriés en matière
d’hygiène, sont en grande partie à l’origine de l’incidence élevée des maladies diarrhéiques.

La malnutrition aigüe est responsable d'environ 45% de tous les décès d'enfants de moins de
cinq ans dans le monde entier. On estime que la plupart des cas de malnutrition sont associées
à la diarrhée ou à des infections répétées de nématodes intestinaux en raison de la
consommation de l'eau non potable ou insalubre, un assainissement inadéquat ou à des
conditions d’hygiènes insuffisantes (sources : Stratégie « WASH in Nut » Crise
Nutritionnelle et Alimentaire au Sahel, Groupe Régional WASH 2012).

La diarrhée est un facteur aggravant la malnutrition, car elle réduit la capacité d’absorption
des nutriments par altération de la paroi intestinale. Les patients qui souffrent de la
malnutrition ont un risque élevé de diarrhée. Cela créé un cercle vicieux nuisant à la
croissance, au développement psycho cognitive et moteur de l’enfant.

L’approvisionnement en eau potable, l’assainissement et l’amélioration des conditions


hygiènes notamment le lavage des mains à l’eau et au savon à tout moment et surtout pendant
les moments critiques (avant de préparer ; avant de manger ou de donner à manger ; aux
sortir des toilettes et après le lavage anal des enfants) peuvent contribuer à la lutte contre la
malnutrition aigüe et à l’amélioration de l’état de santé des patients.

L’attention doit être portée non seulement dans les structures de santé, mais aussi jusqu’au
domicile du couple « mère/gardienne d’enfant- enfant malnutri ».

Le Paquet Minimum Eau Hygiène Assainissement dans une UREN consiste à :

214
1. Rendre disponible de l’eau potable en quantité suffisante pour les activités de prise en
charge de la malnutrition aigüe ;
2. Rendre disponible des kits de lavage des mains (dispositif, savons, eau de javel….) ;
3. S’assurer que les bénéficiaires, accompagnants et prestataires se lavent les mains aux
moments clés (prise de lait, prise ATPE, ASPE, test Appétit, alimentation, après avoir
déféqué ou nettoyé l'enfant…) ;
4. S’assurer que les enfants malnutris et les accompagnants sont hospitalisés dans une unité
de prise en charge assainie.
I. Le Paquet Minimum Eau/Hygiène/Assainissement à mettre en place au niveau
de l’URENI/URENAS/URENAM :
 Eau :
Certaines caractéristiques physico-chimiques de l’eau doivent respecter les normes
suivantes :

Turbidité inférieure á 5 NTU (Nephelometric Turbidity Unit) idéal ; Chlore résiduel entre 0,2
- 0,5 mg/litre ; coliformes fécaux : 0.

Les quantités d’eau à prévoir dans les différentes unités :

 Patients suivis en ambulatoires (URENAM et URENAS) : 5 litres d’eau par


consultation ;
 Patients hospitalisés à l’URENI : 30 litres d’eau / patient / jour.

En situation normale, il faut un (1) point d’eau potable fonctionnel pour 40 utilisateurs.
En situation d’urgence, il faut 1 point d’eau potable pour 50 utilisateurs.

 Hygiène :

Pour respecter les mesures d’hygiènes dans les UREN, il faut prévoir:

o Du savon dans toutes les installations (latrines, aires de lavage…) à tout moment ;
o Un minimum deux (2) latrines (1 latrine pour 20 utilisateurs) séparées par sexe ;
o Au moins un (1) dispositif de lavage de main par bloc de latrine ;
o Au moins un (1) poster EHA par unité de prise en charge ;
o Au moins une (1) séance journalière de sensibilisation à l'hygiène pendant la durée de
prise en charge ;
o Au moins une (1) boite à images par unité de prise en charge ;

215
o Une communication sur le lavage des mains à l’eau et au savon, l’hygiène alimentaire et
corporelle…

 Assainissement :
o Rendre disponible au moins deux (2) latrines dont une (1) pour 20 utilisateurs (propres et
fonctionnelles, séparées par sexe) ;
o Mettre en place aux unités d’urgence, au moins une (1) latrine pour vingt-cinq (1/25)
utilisateurs ;
o Mettre en place au moins une (1) poubelle avec couvercle dans chaque unité et dans la
cour. Il s’agit des poubelles code couleur (noir, jaune et rouge) au niveau des URENI et
des poubelles ordinaires au niveau de l’URENAM, URENAS et dans la cour.
o Apprendre aux mères/gardiennes d’enfants et accompagnants, l’utilisation correcte et
l’entretien des latrines/toilettes ;
o Eviter de jeter les ordures dans les différentes unités et dans la cour ;
o Respecter le tri des déchets biomédicaux (les ordures ménagères dans la poubelle noire ;
les objets tranchants/piquants dans la poubelle jaune ; les objets souillés de sang et les
pièces d’organes dans la poubelle rouge).
Il faut renforcer la CCSC à l’endroit des utilisateurs, pour qu’aucun signe de défécation en
plein air libre ne soit observé ni à l’intérieur, ni à l’extérieur des unités de prise en charge
(aux alentours immédiats des toilettes/latrines, cour…),

II. Le Paquet Minimum Eau/Hygiène/Assainissement à mettre en place au niveau


du ménage de l’enfant malnutri et de la communauté/village

 Au niveau du ménage de L’Enfant malnutri :


o Assurer l'accès à l’eau potable de façon permanente ;
o Rendre disponible un kit (dispositif de lavage des mains, savons, eau de javel…)
o Prévoir trois (3) sachets de PUR (cf annexe 31) par famille/jour (si la turbidité est > 20
NTU pour 30 litres d'eau potable ;
o Laisser l’eau au repos en contact du PUR pendant 30 mn avant l’utilisation ;
o Donner trois (3) comprimes aquatabs dosé à 67mg par famille/jour (si la turbidité est <
20 NTU) pour 60 litres d'eau potable ;
o Donner (1) flacon d’eau de javel dosé à 12° CL ;
o Donner deux (2) morceaux de savon par semaine par personne ;

216
o En cas de non disponibilité du PUR d’autres procédés peuvent être recommandées
telle que la décantation, la filtration, l’ébullition, la javellisation…
o Réaliser au moins une (1) séance de sensibilisation sur l’EHA par famille par semaine.
Ces séances doivent être menées par les acteurs communautaires (ASC, Relais/ GSAN,
ATRS…) avec l’utilisation des cartes conseils.
 Au niveau de la communauté/Village :
o Mener deux (2) séances de sensibilisation par semaine sur l’EHA (porte à porte de
préférence ou en collective) ;
o Doter chaque relais communautaire en supports et matériels (boite à image, cartes-
conseils ; bande de Shakir enfants et adultes ; registres ; fiches …).
NB : Chaque relais communautaire doit avoir sous sa responsabilité 50 ménages.

 Prévention de la maladie
Certaines mesures d’hygiènes doivent être respectées au niveau des UREN et dans les
communautés/villages/ménages :

o le lavage des mains à l’eau et au savon,


o L’utilisation de gels hydro alcooliques,
o le port de masques si nécessaire,
o le respect de la distanciation d’au moins 1 mètre entre les individus
o la désinfection des locaux, des matériels, des toilettes/latrines...

217
STIMULATION PSYCHO-COGNITIVE

1. Définition de quelques concepts :


 La stimulation est l’action d’inciter, d’encourager, d’accroître l’activité ou les
performances d’une fonction organique.
 La stimulation psycho cognitive désigne la sollicitation méthodique des fonctions
cognitives, psychologiques et sociales. C’est le développement psycho moteur,
processus au cours duquel l’enfant reçoit des stimulations d’ordres sensoriel, affectif,
émotionnel et physique dont le but est de permettre l’éclosion et la maturation de ses
capacités physiques et motrices.
 La stimulation émotionnelle : interagir avec le patient /accompagnant en utilisant la
« sensibilité et la réceptivité »
 La Stimulation prénatale s’applique au fœtus dans le ventre de la mère pendant la
grossesse.
 La stimulation post-natale quant à elle, est adressée à tous les enfants âgés de 0 - 6
ans, ou aux enfants présentant une certaine problématique (difficultés de langage, de
motricité…) dans leur développement normal.

2. Importance de la stimulation :

La stimulation psycho cognitive est importante chez tous les enfants. Elle doit
commencer dès la naissance et particulièrement chez les enfants malnutris. Elle doit
aussi se faire à tous les niveaux à savoir les structures sanitaires et à domicile.

Lorsque l’enfant évolue vers la malnutrition aiguë, il réduit progressivement son activité.
Devenu sévèrement malnutri, il ne joue plus, ne pleure plus, ne sourit plus, ne se plaint
plus et ne réagit plus. Il s’affaiblit et devient léthargique en cas de malnutrition aiguë. Les
enfants malnutris ont des difficultés d’apprentissage. Ils sont parfois timides, facilement
contrariés, plus difficiles à nourrir et moins disposés à jouer et à communiquer.

La mère pense que son enfant n’a plus besoin d’attention du fait qu’il ne pleure pas quand il a
faim ou soif ou quand il est stressé.

Les agents de santé négligent souvent ces enfants dans les structures de prise en charge
(l’hôpital, CSRéf, CSCom, sites ASC, maternités rurales…) pour la même raison.

218
En général, les adultes répondent à la demande et/ou aux besoins des enfants mais s’ils ne
demandent rien, ils sont souvent ignorés. Dans le but d’une meilleure prise en charge, ces
enfants malnutris doivent être traités ensemble mais séparément des enfants présentant
d’autres affections.

Compte tenu de la détérioration de son état de santé, l’enfant ne joue pas, ne communique
pas, il n’a pas l’occasion d’apprendre. A la longue, cela peut retarder son développement
mental et physique.

La stimulation psycho-cognitive joue un rôle très capital dans la prise en charge de ces
enfants. Elle permet de réduire de façon significative les risques de séquelles mentales et
physiques. Cette stimulation doit débuter dès la phase de la réhabilitation et poursuivra
jusqu’à la sortie et à domicile.

Les acteurs communautaires (ASC, Relais, GSAN, ATRS, TPS, Maman YELEN et les
animateurs d’ONG…) doivent être impliqués dans la mise en œuvre des activités de la
stimulation psycho cognitive au niveau de leurs aires de santé/villages respectifs.

 La stimulation psycho cognitive doit être apprise aux mères/ou gardiennes d’enfants
pour que les séances puissent être régulièrement réalisées à domicile.
 La stimulation psycho cognitive est une partie intégrante du traitement ;
Dans les situations d’urgence ou d’évènements traumatisants (Conflits, guerres,
inondations, déplacements….) les enfants malnutris peuvent être témoins d’extrêmes
violences qui pourraient entraver ou retarder leur guérison rapide. La stimulation psycho-
cognitive demeure un moyen efficace pour aider ces enfants à récupérer rapidement.

3. Stimulation à l’URENI, l’URENAS et l’URENAM

a. Stimulation psycho-cognitive
On peut commencer la stimulation psycho-cognitive dès la phase aiguë (phase I) si
possible sinon attendre la phase II.
1. Elle doit permettre de :
 créer une atmosphère joyeuse et favorable à l’éveil psychologique. La mère
/gardienne d’enfant est le premier soignant de l’enfant et l’agent de santé est là pour
aider, assister et le conseiller à apporter les meilleurs soins possibles ;
 L’agent de santé doit être bien accueillant, compréhensif et disponible. Il ne doit pas
donner des ordres, ni crier, ni rabaisser ou se mettre en colère contre l’accompagnant.

219
 Les mères /gardiennes d’enfants doivent prendre dans les bras les enfants qui ne
sourient pas, ne communiquent pas ou ne chantent pas et les cajoler. Les enfants qui
ne créent pas de contact visuel ou qui ne cherchent pas à attirer l’attention ou qui ne
communiquent pas sont ceux qui en ont le plus besoin ;
 Les agents de santé doivent organiser des séances de stimulation psycho cognitive
pendant les jours de prise en charge. Au cours de ces séances, ils doivent apprendre
aux mères /gardiennes comment stimuler les enfants et à confectionner des jouets
adaptés avec des matériels locaux en fonction de l’âge de l’enfant. Cette stimulation
doit être poursuivie à domicile ;
 Lors des séances d’éducation, l’agent de santé doit apprendre aux mères l’importance
du jeu. Garder la mère avec l’enfant et l’encourager à nourrir, porter, réconforter et
jouer avec l’enfant autant que possible.
Les jouets doivent être disponibles sur le lit de l’enfant, dans la chambre, ainsi que dans
l’aire de jeu. Les jouets doivent être peu onéreux et sans danger (éviter les objets
tranchants, piquants et qui peuvent être facilement avalés), confectionnés à partir de
boîtes en carton, bouteilles en plastique, boîtes de conserves non tranchantes, vieux habits,
cubes en bois, calebasses avec des cauris et autres matériels similaires. Ils sont mieux que
les jouets achetés car les mères peuvent les fabriquer elles-mêmes et continuer à en faire
après que l’enfant soit sorti de l’URENI Les jouets doivent être adaptés à l’âge de l’enfant.

Des stimulations sensorielles variées seront associées au traitement. Elles passent


particulièrement par les informations visuelles, sensitives et auditives. La manipulation
d’objets de couleurs variées, aux textures variées, sonores ainsi que des massages sont
proposés. Durant ces exercices, l’enfant est stimulé affectivement. Il est encouragé à
communiquer, s’exprimer, parler, explorer l’espace autour de lui… Le prestataire maintient
un contact permanent avec l’enfant qu’il félicite, encourage, rassure et écoute.
Pour éviter la privation sensorielle :

 Il ne faut pas couvrir le visage de l’enfant. Il doit pouvoir voir et entendre ce qui se
passe autour de lui ;
 Il ne faut pas emmailloter, immobiliser ou attacher l’enfant. L’enfant malnutri a besoin
d’interagir avec les autres enfants durant sa réhabilitation ;
 après les premiers jours de traitement, lorsque les enfants commencent à se rétablir,
les mettre dans un espace de jeux/salle équipés de nattes pendant une ou deux heures
par jour avec les mères et un animateur. Il n’y a aucune évidence qu’en mettant

220
ensemble les enfants pour les séances de stimulation que cela pourrait augmenter les
infections nosocomiales. Faire en sorte que les mères racontent des histoires, chantent et
jouent avec leurs enfants ;
 Il faut apprendre la mère à fabriquer des jouets simples et insister sur l’importance de
sessions de jeux régulières à domicile.
Note : La majorité des infections nosocomiales vient du personnel soignant se déplaçant d’un
patient à un autre sans se laver les mains ou appliquer de gel, des accompagnants, de la
contamination des repas, du stockage des aliments avant qu’ils ne soient donnés à l’enfant et
d’un manque de structures appropriées pour se laver et aller aux toilettes. Mettre les enfants
ensemble pour jouer ne représente pas un danger additionnel plus important par contre c’est
souvent primordial pour leur guérison.

b. Stimulation physique

L’activité physique vise essentiellement à promouvoir le développement moteur et peut


aussi promouvoir la croissance durant la réhabilitation. Elle concerne les mouvements du
corps dans tous les sens y compris la vue, l’ouïe et le toucher. Cette stimulation pourrait être
faite de façon suivante :

 Pour des enfants plutôt immobiles, encourager la mère ou gardienne d’enfant à faire
des mouvements passifs avec les membres de l’enfant et à l’éclabousser légèrement
lors d’un bain chaud.
 Pour les enfants pouvant bouger, encourager la mère ou gardienne d’enfant à faire des
activités comme se rouler ou faire des culbutes sur un matelas, donner un coup de pied
dans un ballon ou le lancer, grimper les escaliers, monter et descendre d’un talus (pente
inclinée).
Une évaluation complète du stade psychomoteur de l’enfant doit être effectuée par un agent du
développement social et de l’économie solidaire accompagné par un agent de santé. La durée et
l’intensité des activités physiques doivent augmenter suivant l’amélioration de l’état de
l’enfant. Un membre de l’équipe soignante doit être désigné pour s’occuper de toutes ces
activités concernant les enfants malnutris.

c. Organisation des séances de stimulation physique :


Certaines conditions préalables doivent être respectées lors des séances de
stimulation physique :

 réaliser des séances individuelles, quotidiennes avec une durée de 30 à 45 minutes ;


221
 ne pas effectuer d’activités de stimulation physique dès les deux heures qui suivent le
repas ;
 ne pas forcer l'enfant à effectuer l'activité de stimulation physique, attendre le
moment propice ;
 utiliser des postures adaptées : réactions de redressement et d’équilibration,
antigravitaires et de maintien (par exemple sur tapis ou plan de travail, sur gros
ballon, sur ses genoux ou sur planche instable) ;
 réaliser des mouvements de fonction de locomotion (marche automatique, la
reptation, les retournements, la quadrupédie et la marche), de préhension des
membres supérieurs en permettant aux mouvements spontanés de devenir
intentionnels (coordination oculo-manuelle, adresse manuelle grâce à la préhension
d’objets de tailles et formes variées, en statique et dynamique).
« Le traitement est un échange perpétuel entre les actes du prestataire et les réponses de
l’enfant à ceux-ci ».

4. Stimulation psycho cognitive au niveau communautaire :


Dans le but d’améliorer l’état de santé des enfants malnutris suivis au niveau des UREN,
il est important que les acteurs communautaires (ASC, Relais, GSAN, ATRS, TPS,
Maman YELEN et les animateurs d’ONG…) soient impliqués dans la mise en œuvre des
activités de la stimulation psycho cognitive au niveau de leurs communautés respectives.

Pour que ces acteurs communautaires puissent bien mener les activités de stimulation
psycho cognitive, il faut :

 Renforcer les capacités sur les séances de stimulations psycho cognitive et la


fabrication des jouets à partir des matériels locaux ou recyclés ;
 Doter les acteurs en supports (registres, cartes conseils, fiches…) ;
 Responsabiliser les acteurs communautaires et obtenir leur engagement;
 Motiver les acteurs communautaires (AGR, maraichage…) ;
 Poursuivre les séances de stimulation de l’enfant au sein de la communauté ;
 Organiser des séances de stimulations psycho cognitive au moins une fois par mois
de façon intégrée au paquet des activités des acteurs communautaires.
 S’assurer de la poursuite de la stimulation psycho cognitive à domicile chez les
enfants suivis au niveau des UREN par les mères/gardiennes d’enfant.

222
5. Les jouets63

Les jouets doivent être faits et utilisés pour les enfants malnutris hospitalisés et ceux suivis
en ambulatoire (annexe jouets). Ces jouets doivent être adaptés à la réalité des régions, en
fonction de l’âge de l’enfant et le type de jeu. Ils doivent être confectionnés à partir des
matériels locaux moins couteux, recyclés, non nuisibles à la santé des enfants.

6. Quelques soins psychosociaux à prodiguer chez les mères /gardiennes d'enfants


malnutris dans les UREN :

Certaines mères/gardiennes d'enfants se trouvent dans un état de stress permanent durant le


séjour à l’URENI du fait de l’état de santé/nutritionnel de leurs enfants. Raison pour
laquelle elles doivent être assistées psychologiquement par le personnel soignant à travers :
 un bon accueil dès l'admission ;
 la fourniture des repas ;
 si possible prodiguer des soins médicaux gratuits et psychologique en cas de maladies
durant le séjour surtout les indigentes ;
 des séances de sensibilisations, d’informations/explications, d’éducations et de
communication en faveur de l’état nutritionnel de l’enfant, l'état d'évolution de la
maladie, le pronostic vital de l’enfant, l’hygiène individuelle, collective, alimentaire,
assainissement des locaux (l’URENI, la cour, les toilettes/latrines...)

63
Voir annexe 15 : les jouets

223
Annexes

224
ANNEXE 1 : FICHE DE DEPISTAGE
FICHE DE POINTAGE: Dépistage Malnutrition Aiguë par le PB et recherche des œdèmes
bilatéraux
REGION: District: Aire de santé:
Village/Quartier: Date: Fonction:
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45
46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60
61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75
76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90
91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105
Bande verte (PB 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 119 120
≥ 125 mm) 121 122 123 124 125 126 127 128 129 130 131 132 133 134 135
136 137 138 139 140 141 142 143 144 145 146 147 148 149 150
Enfants 151 152 153 154 155 156 157 158 159 160 161 162 163 164 165

6 - 11 166 167 168 169 170 171 172 173 174 175 176 177 178 179 180
181 182 183 184 185 186 187 188 189 190 191 192 193 194 195
mois 196 197 198 199 200 201 202 203 204 205 206 207 208 209 210
211 212 213 214 215 216 217 218 219 220 221 222 223 224 225
226 227 228 229 230 231 232 233 234 235 236 237 238 239 240
Bande jaune (PB 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
≥ 115 & < 125
16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
mm)

Bande rouge 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
(PB < 115 mm)
16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
Oedeme
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

SOUS
TOTAL
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45
Bande verte 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60
(PB ≥ 125 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75
76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90
mm) 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105
Enfants
106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 119 120
12 - 59 121 122 123 124 125 126 127 128 129 130 131 132 133 134 135

mois 136 137 138 139 140 141 142 143 144 145 146 147 148 149 150
Bande jaune (PB 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
≥ 115 & < 125
16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
mm)

Bande rouge 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
(PB < 115 mm)
16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
Oedeme
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
FE/FA PB < 230 mm 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45
SOUS
TOTAL
TOTAL

225
ANNEXE 2 : TABLE POIDS-POUR-TAILLE (OMS2006)

Pas de Malnutrition Aiguë Malnutrition Aiguë Modérée (entre Malnutrition Aiguë Sévère

Taille (supérieur à - 2 z-scores) - 2 et - 3 z-scores) (< - 3 z-scores)

(cm)
Median - 1 z-score ≥ - 1,5 z-score ≥ -2z-scores < - 2 z-scores ≥ - 3 z-scores Inférieur à - 3 z-scores

Poids – kg Poids– kg Poids – kg

45,0 2,4 2,2 2,1 2,0 1,9 1,9 1,8

45,5 2,5 2,3 2,2 2,1 2,0 1,9 1,8

46,0 2,6 2,4 2,3 2,2 2,1 2,0 1,9

46,5 2,7 2,5 2,4 2,3 2,2 2,1 2,0

47,0 2,8 2,5 2,4 2,3 2,2 2,1 2,0

47,5 2,9 2,6 2,5 2,4 2,3 2,2 2,1

48,0 2,9 2,7 2,6 2,5 2,4 2,3 2,2

48,5 3,0 2,8 2,7 2,6 2,5 2,3 2,2

49,0 3,1 2,9 2,7 2,6 2,5 2,4 2,3

49,5 3,2 3,0 2,8 2,7 2,6 2,5 2,4

50,0 3,3 3,0 2,9 2,8 2,7 2,6 2,5

50,5 3,4 3,1 3,0 2,9 2,8 2,7 2,6

51,0 3,5 3,2 3,1 3,0 2,9 2,7 2,6

51,5 3,6 3,3 3,2 3,1 3,0 2,8 2,7

52,0 3,8 3,5 3,3 3,2 3,1 2,9 2,8

52,5 3,9 3,6 3,4 3,3 3,2 3,0 2,9

53,0 4,0 3,7 3,5 3,4 3,3 3,1 3,0

53,5 4,1 3,8 3,6 3,5 3,4 3,2 3,1

54,0 4,3 3,9 3,8 3,6 3,5 3,3 3,2

54,5 4,4 4,0 3,9 3,7 3,6 3,4 3,3

55,0 4,5 4,2 4,0 3,8 3,7 3,6 3,5

55,5 4,7 4,3 4,1 4,0 3,9 3,7 3,6

56,0 4,8 4,4 4,3 4,1 4,0 3,8 3,7

56,5 5,0 4,6 4,4 4,2 4,1 3,9 3,8

57,0 5,1 4,7 4,5 4,3 4,2 4,0 3,9

57,5 5,3 4,9 4,7 4,5 4,4 4,1 4,0

58,0 5,4 5,0 4,8 4,6 4,5 4,3 4,2

58,5 5,6 5,1 4,9 4,7 4,6 4,4 4,3

59,0 5,7 5,3 5,0 4,8 4,7 4,5 4,4

59,5 5,9 5,4 5,2 5,0 4,9 4,6 4,5

60,0 6,0 5,5 5,3 5,1 5,0 4,7 4,6

60,5 6,1 5,6 5,4 5,2 5,1 4,8 4,7

61,0 6,3 5,8 5,5 5,3 5,2 4,9 4,8

61,5 6,4 5,9 5,7 5,4 5,3 5,0 4,9

62,0 6,5 6,0 5,8 5,6 5,5 5,1 5,0

62,5 6,7 6,1 5,9 5,7 5,6 5,2 5,1

226
Pas de Malnutrition Aiguë Malnutrition Aiguë Modérée (entre Malnutrition Aiguë Sévère

Taille (supérieur à - 2 z-scores) - 2 et - 3 z-scores) (< - 3 z-scores)

(cm)
Median - 1 z-score ≥ - 1,5 z-score ≥ -2z-scores < - 2 z-scores ≥ - 3 z-scores Inférieur à - 3 z-scores

Poids – kg Poids– kg Poids – kg

63,0 6,8 6,2 6,0 5,8 5,7 5,3 5,2

63,5 6,9 6,4 6,1 5,9 5,8 5,4 5,3

64,0 7,0 6,5 6,2 6,0 5,9 5,5 5,4

64,5 7,1 6,6 6,3 6,1 6,0 5,6 5,5

65,0 7,3 6,7 6,4 6,2 6,1 5,7 5,6

65,5 7,4 6,8 6,5 6,3 6,2 5,8 5,7

66,0 7,5 6,9 6,7 6,4 6,3 5,9 5,8

66,5 7,6 7,0 6,8 6,5 6,4 6,0 5,9

67,0 7,7 7,1 6,9 6,6 6,5 6,1 6,0

67,5 7,9 7,2 7,0 6,7 6,6 6,2 6,1

68,0 8,0 7,3 7,1 6,8 6,7 6,3 6,2

68,5 8,1 7,5 7,2 6,9 6,8 6,4 6,3

69,0 8,2 7,6 7,3 7,0 6,9 6,5 6,4

69,5 8,3 7,7 7,4 7,1 7,0 6,6 6,5

70,0 8,4 7,8 7,5 7,2 7,1 6,6 6,5

70,5 8,5 7,9 7,6 7,3 7,2 6,7 6,6

71,0 8,6 8,0 7,7 7,4 7,3 6,8 6,7

71,5 8,8 8,1 7,8 7,5 7,4 6,9 6,8

72,0 8,9 8,2 7,9 7,6 7,5 7,0 6,9

72,5 9,0 8,3 8,0 7,6 7,5 7,1 7,0

73,0 9,1 8,4 8,0 7,7 7,6 7,2 7,1

73,5 9,2 8,5 8,1 7,8 7,7 7,2 7,1

74,0 9,3 8,6 8,2 7,9 7,8 7,3 7,2

74,5 9,4 8,7 8,3 8,0 7,9 7,4 7,3

75,0 9,5 8,8 8,4 8,1 8,0 7,5 7,4

75,5 9,6 8,8 8,5 8,2 8,1 7,6 7,5

76,0 9,7 8,9 8,6 8,3 8,2 7,6 7,5

76,5 9,8 9,0 8,7 8,3 8,2 7,7 7,6

77,0 9,9 9,1 8,8 8,4 8,3 7,8 7,7

77,5 10,0 9,2 8,8 8,5 8,4 7,9 7,8

78,0 10,1 9,3 8,9 8,6 8,5 7,9 7,8

78,5 10,2 9,4 9,0 8,7 8,6 8,0 7,9

79,0 10,3 9,5 9,1 8,7 8,6 8,1 8,0

79,5 10,4 9,5 9,2 8,8 8,7 8,2 8,1

80,0 10,4 9,6 9,2 8,9 8,8 8,2 8,1

227
Malnutrition Aiguë
Pas de Malnutrition Aiguë Malnutrition Aiguë Modérée
Sévère
(supérieur à - 2 z-scores) (entre - 2 et - 3 z-scores)
Taille (< - 3 z-scores)
Median - 1 z-score ≥ - 1,5 z-score ≥ -2z-scores < - 2 z-scores ≥ - 3 z-scores Inférieur à - 3 z-scores
Poids – kg Poids - kg Poids - kg
80,5 10,5 9,7 9,3 9,0 8,9 8,3 8,2
81,0 10,6 9,8 9,4 9,1 9,0 8,4 8,3
81,5 10,7 9,9 9,5 9,1 9,0 8,5 8,4
82,0 10,8 10,0 9,6 9,2 9,1 8,5 8,4
82,5 10,9 10,1 9,7 9,3 9,2 8,6 8,5
83,0 11,0 10,2 9,8 9,4 9,3 8,7 8,6
83,5 11,2 10,3 9,9 9,5 9,4 8,8 8,7
84,0 11,3 10,4 10,0 9,6 9,5 8,9 8,8
84,5 11,4 10,5 10,1 9,7 9,6 9,0 8,9
85,0 11,5 10,6 10,2 9,8 9,7 9,1 9,0
85,5 11,6 10,7 10,3 9,9 9,8 9,2 9,1
86,0 11,7 10,8 10,4 10,0 9,9 9,3 9,2
86,5 11,9 11,0 10,5 10,1 10,0 9,4 9,3
87,0 12,0 11,1 10,8 10,2 10,1 9,5 9,4
87,5 12,3 11,3 10,9 10,5 10,4 9,7 9,6
88,0 12,4 11,5 11,0 10,6 10,5 9,8 9,7
88,5 12,5 11,6 11,1 10,7 10,6 9,9 9,8
89,0 12,6 11,7 11,2 10,8 10,7 10 9,9
89,5 12,8 11,8 11,3 10,9 10,8 10,1 10,0
90,0 12,9 11,9 11,5 11 10,9 10,2 10,1
90,5 13 12 11,6 11,1 11 10,3 10,2
91,0 13,1 12,1 11,7 11,2 11,1 10,4 10,3
91,5 13,2 12,2 11,8 11,3 11,2 10,5 10,4
92,0 13,4 12,3 11,9 11,4 11,3 10,6 10,5
92,5 13,5 12,4 12,0 11,5 11,4 10,7 10,6
93,0 13,6 12,6 12,1 11,6 11,5 10,8 10,7
93,5 13,7 12,7 12,2 11,7 11,6 10,9 10,8
94,0 13,8 12,8 12,3 11,8 11,7 11 10,9
94,5 13,9 12,9 12,4 11,9 11,8 11,1 11,0
95,0 14,1 13 12,5 12 11,9 11,1 11,0
95,5 14,2 13,1 12,6 12,1 12 11,2 11,1
96,0 14,3 13,2 12,7 12,2 12,1 11,3 11,2
96,5 14,4 13,3 12,8 12,3 12,2 11,4 11,3

228
Malnutrition Aiguë
Pas de Malnutrition Aiguë Malnutrition Aiguë Modérée
Sévère
(supérieur à - 2 z-scores) (entre - 2 et - 3 z-scores)
Taille (< - 3 z-scores)
Median - 1 z-score ≥ - 1,5 z-score ≥ -2z-scores < - 2 z-scores ≥ - 3 z-scores Inférieur à - 3 z-scores
Poids – kg Poids - kg Poids - kg
97,0 14,6 13,4 12,9 12,4 12,3 11,5 11,4
97,5 14,7 13,6 13,0 12,5 12,4 11,6 11,5
98,0 14,8 13,7 13,1 12,6 12,5 11,7 11,6
98,5 14,9 13,8 13,3 12,8 12,7 11,8 11,7
99,0 15,1 13,9 13,4 12,9 12,8 11,9 11,8
99,5 15,2 14 13,5 13 12,9 12 11,9
100,0 15,4 14,2 13,6 13,1 13 12,1 12,0
100,5 15,5 14,3 13,7 13,2 13,1 12,2 12,1
101,0 15,6 14,4 13,9 13,3 13,2 12,3 12,2
101,5 15,8 14,5 14,0 13,4 13,3 12,4 12,3
102,0 15,9 14,7 14,1 13,6 13,5 12,5 12,4
102,5 16,1 14,8 14,2 13,7 13,6 12,6 12,5
103,0 16,2 14,9 14,4 13,8 13,7 12,8 12,7
103,5 16,4 15,1 14,5 13,9 13,8 12,9 12,8
104,0 16,5 15,2 14,6 14 13,9 13 12,9
104,5 16,7 15,4 14,7 14,2 14,1 13,1 13,0
105,0 16,8 15,5 14,9 14,3 14,2 13,2 13,1
105,5 17 15,6 15,0 14,4 14,3 13,3 13,2
106,0 17,2 15,8 15,1 14,5 14,4 13,4 13,3
106,5 17,3 15,9 15,3 14,7 14,6 13,5 13,4
107,0 17,5 16,1 15,4 14,8 14,7 13,7 13,6
107,5 17,7 16,2 15,6 14,9 14,8 13,8 13,7
108,0 17,8 16,4 15,7 15,1 15 13,9 13,8
108,5 18 16,5 15,8 15,2 15,1 14 13,9
109,0 18,2 16,7 16,0 15,3 15,2 14,1 14,0
109,5 18,3 16,8 16,1 15,5 15,4 14,3 14,2
110,0 18,5 17 16,3 15,6 15,5 14,4 14,3
110,5 18,7 17,1 16,4 15,8 15,7 14,5 14,4
111,0 18,9 17,3 16,6 15,9 15,8 14,6 14,5
111,5 19,1 17,5 16,7 16 15,9 14,8 14,7
112,0 19,2 17,6 16,9 16,2 16,1 14,9 14,8
112,5 19,4 17,8 17,0 16,3 16,2 15 14,9
113,0 19,6 18 17,2 16,5 16,4 15,2 15,1
113,5 19,8 18,1 17,4 16,6 16,5 15,3 15,2

229
Malnutrition Aiguë
Pas de Malnutrition Aiguë Malnutrition Aiguë Modérée
Sévère
(supérieur à - 2 z-scores) (entre - 2 et - 3 z-scores)
Taille (< - 3 z-scores)
Median - 1 z-score ≥ - 1,5 z-score ≥ -2z-scores < - 2 z-scores ≥ - 3 z-scores Inférieur à - 3 z-scores
Poids – kg Poids - kg Poids - kg

114,0 20 18,3 17,5 16,8 16,7 15,4 15,3


114,5 20,2 18,5 17,7 16,9 16,8 15,6 15,5
115,0 20,4 18,6 17,8 17,1 17 15,7 15,6
115,5 20,6 18,8 18,0 17,2 17,1 15,8 15,7
116,0 20,8 19 18,2 17,4 17,3 16 15,9
116,5 21 19,2 18,3 17,5 17,4 16,1 16,0
117,0 21,2 19,3 18,5 17,7 17,6 16,2 16,1
117,5 21,4 19,5 18,7 17,9 17,8 16,4 16,3
118,0 21,6 19,7 18,8 18 17,9 16,5 16,4
118,5 21,8 19,9 19,0 18,2 18,1 16,7 16,6
119,0 22 20 19,1 18,3 18,2 16,8 16,7
119,5 22,2 20,2 19,3 18,5 18,4 16,9 16,8
120,0 22,4 20,4 19,5 18,6 18,5 17,1 17,0

230
ANNEXE 3 : TECHNIQUE DE MESURES ANTHROPOMETRIQUES
Vérifier la présence d’œdèmes bilatéraux
La présence d’œdèmes bilatéraux est le signe clinique du Kwashiorkor. Le Kwashiorkor est
toujours une forme de malnutrition sévère. Les enfants avec des œdèmes nutritionnels sont
directement identifiés comme étant malnutris aiguës sévères. Ces enfants sont à haut risque
de mortalité et doivent être rapidement traités dans un programme de prise en charge de la
malnutrition aiguë.
Les œdèmes sont évalués comme suit :

 On exerce une pression normale avec le pouce sur les deux pieds pendant au moins
trois secondes ;
 Si l’empreinte du pouce persiste sur les deux pieds, alors l’enfant présente des
œdèmes nutritionnels.
Seuls les enfants avec des œdèmes bilatéraux sont enregistrés comme ayant des œdèmes
nutritionnels64.

Vous devez tester avec la pression de votre doigt ! Il ne suffit pas uniquement de
regarder !

64
Il y a d’autres causes d’œdèmes bilatéraux (par exemple les syndromes néphrétiques) mais ils nécessitent
tous une admission dans une structure en interne

231
Sévérité des œdèmes Codification

Œdèmes Légers : des 2 pieds +

Œdèmes Modérés : des 2 pieds et la partie inférieure ++


des 2 jambes, ou les 2 mains et la partie inférieure
des 2 avant-bras.
Intermédiaire entre le degré d’œdèmes légers et
sévères
Œdèmes Sévères : généralisés soit incluant les 2 +++
pieds, jambes, mains, bras et le visage

232
Prendre le PB

Le PB est utilisé comme méthode alternative au poids-pour-taille pour mesurer la maigreur. Il


est utilisé en particulier chez les enfants de 6 à 59 mois. Cependant, son utilisation a été
étendue aux enfants de 5 ans et plus, les femmes enceintes, allaitantes ainsi que les autres
adultes.

 Demandez à la mère d’enlever les habits qui couvrent le bras gauche de l’enfant.
 Faites une marque à mi-distance entre l’épaule et le coude gauche (milieu du bras
gauche). Pour ce faire, prenez une ficelle (ou le PB lui-même), et placez une extrémité
de la ficelle sur le haut de (flèche 1) et l’autre extrémité sur le coude (flèche 2) en
faisant attention que la ficelle soit bien tendue. Pliez ensuite la ficelle en deux en
ramenant l’extrémité du coude vers celui de l’épaule pour obtenir le point à mi-
distance entre l’épaule et le coude.
 Une autre méthode peut être utilisée. Placez le 0 du PB (indiqué par les 2 flèches) sur
le haut de l’épaule (flèche 4) et amenez l’autre extrémité vers le coude (flèche 5).
Lisez le chiffre qui se trouve au niveau du coude au centimètre près.
 Divisez ce chiffre par deux pour avoir une estimation de la mi-distance entre l’épaule
et le coude. Faites une marque sur le bras avec un stylo au niveau de cette valeur
(flèche 6).
 Relâchez le bras de l’enfant et placez le PB autour du bras au niveau de la marque.
Assurez-vous que les chiffres soient à l’endroit. Assurez-vous que le PB touche bien
la peau (flèche 7).
 Vérifiez la tension exercée sur le PB. Assurez-vous que la tension exercée est
correcte, que le PB ne soit pas trop serré (bras compressé) ou trop lâche (le PB ne
touche pas la peau tout autour du bras) (flèches 7 et 8).
 Répétez chaque étape si nécessaire.
 Quand le PB est correctement placé et que la tension appliquée est bonne, lisez et
prononcez à haute voix la mesure au mm près (flèche 10).
 Enregistrez immédiatement la mesure.

233
234
Prendre le poids

Peser les enfants à l’aide d’une balance électronique avec une précision de 0,100 kg (type
UNISCALE).

 N’oubliez pas de réajuster la balance à 0 avant chaque pesée


 La mesure du poids se fait comme suit :
- L’utilisation d’une balance pèse-personne électronique à pile est rapide, facile,
précise ;
- L’enfant doit être déshabillé complètement ;

- L’utilisation de la balance se fait de deux (2) manières différentes:


→ les enfants âgés peuvent être pesés en montant sur la balance directement

→ les bébés et jeunes enfants seront pesés tenus dans les bras de leur mère ou d’un assistant

(double-pesée).

Pesée directement Double pésée

Comment peser

 Placer la balance sur une surface dure et plane


 Allumer la balance en poussant sur «ON», le bouton situé au niveau du compartiment à piles,
 La balance est équipée d’un détecteur de mouvement → poser le pied (sans chaussures) sur le
plateau pour que la balance s’allume ;

235
 Sur l’affichage apparaissent successivement « SECA », « 8.8.8.8.8 » et puis « 0.0 » → la
balance est prête,
 Placer l’enfant ENTIEREMENT NU au centre de la balance → il ne doit PAS BOUGER,
son regard doit être droit.
 Le mesureur lit à haute voix le poids de l’enfant → l’assistant le répète et l’inscrit sur le
support.
Technique de double pesée

 Allumer la balance et attendez jusqu’à ce que l’affichage indique « 0,0 »,


 La mère de l’enfant ou l’assistant se place sur la balance et reste IMMOBILE → le poids de
la personne apparaît sur l’affichage,
 Appuyer sur la touche «mère-enfant» → la balance se remet à zéro → l’affichage indique
« 0,0 »,
 L’enfant à peser est remis ENTIEREMENT NU à la personne sur la balance → il doit
rapidement être IMMOBILISE (3 secondes) → le poids de l’enfant s’affiche,
 Le mesureur lit à haute voix le poids de l’enfant → répété par l’assistant qui l’inscrit ensuite
sur le support.
Les consignes clés pour la pesée
 Toujours expliquer la procédure à la mère avant de prendre la mesure → Faire une
démonstration
 Le poids est mesuré en kilogramme au 100g près
 Toujours mesurer le poids avant la taille
 La balance doit être calibrée chaque fois à l’aide d’un poids étalon
 Commencer toujours par mesurer l’enfant le plus âgé ou le plus en confiance
 L’enfant doit toujours être pesé NU
 Retirer les bijoux si possible
 Si l’enfant bouge → REPRENDRE LA MESURE

236
Prendre la taille couchée et debout

Pour les enfants de moins de 87 cm,

 La toise est posée à plat sur le sol. On allonge l'enfant au milieu de la toise avec l'aide
de la mère, les pieds du côté du curseur.
 L'assistant tient la tête de l'enfant entre ses mains au niveau des oreilles et la maintient
bien en place contre la partie fixe de la toise, les cheveux de l’enfant doivent être
compressé. L'enfant regarde droit devant lui.
 Le mesureur place ses mains au-dessus des chevilles de l'enfant, allonge doucement
les jambes et place une main sur les cuisses de l’enfant pour l’empêcher de plier les
jambes.
 En maintenant bien les jambes, il pousse fermement le curseur à plat contre la plante
des pieds de l'enfant.
 Pour lire la mesure, le curseur doit être perpendiculaire à l’axe de la toise et vertical.
 Il effectue alors la lecture à 0.1cm près. Le reste des procédures d'enregistrement est
similaire à la mesure en position debout.

237
©WHO Growth standard training

Les plantes de
pieds de l’enfant
touchent ce côté

238
Pour les enfants de 87 cm ou plus :

 La toise est posée debout sur une surface plane et si possible contre un mur/une paroi ;
 Les chaussures de l'enfant sont enlevées ;
 L’enfant se tient debout, droit au milieu de la toise et touche le plan vertical de la
toise ;
 L’assistant maintient la tête, les épaules, les fesses, les genoux, les chevilles contre la
toise pendant que le mesureur positionne la tête et le curseur ;
 La taille est lue au 0,1 cm près.

La tête de
l’enfant
touche ce
côté du
curseur. Cet
enfant
mesure
94.2cm

239
240
Calculer le rapport poids/taille en utilisant la table OMS 2006

Comment utiliser la table poids/taille en z-score ?

Exemple 1 : un enfant mesurant 63 cm et pesant 6,8 kg

 Prendre la table, regarder la 1ère colonne et rechercher le chiffre 63cm (=taille)


 Prendre une règle ou une feuille et la placer sous le chiffre 63. Sur cette ligne,
rechercher le poids correspondant à l’enfant (dans ce cas 6,8).
 Remonter la colonne correspondante pour déterminer de quelle colonne il s’agit. Pour
cet exemple, cela correspond à la colonne POIDS MEDIAN.
Pour cet exemple, le poids de l’enfant est normal par rapport à sa taille. Il a donc un
poids approprié à sa taille.

Exemple 2 : un enfant mesurant 78 cm et pesant 8,3kg

Cet enfant se trouve entre la colonne -2 et -3 Z-score ou entre MAM et MAS. Il est trop
mince par rapport à sa taille ou moins de -2 et plus de -3 ; il est <-2 (moins) et >-3 (plus) : il
est MALNUTRI AIGUE MODERE mais PAS malnutri aiguë sévère.

NOTE : il peut arriver que le poids ou la taille ne soit pas un chiffre rond.

Exemple 3 : taille = 80,4cm et poids = 7,9kg. Ces deux chiffres ne sont pas dans la table et la
taille doit être arrondie au 0,5 cm le plus près (80,5).

Pour la taille :

Taille en cm

80,0
80,1 et 80,2 sont arrondis à 80,0
80,1

80,2

80,3

80,4 80,3 et 80,4 et 80,6 et 80,7

sont arrondis à 80,5 cm.


80,5

80,6

80,7

241
80,8
80,8 et 80,9 sont arrondis à 81,0 cm.
80,9

81,0

Pour le poids :

Le poids de 7,9kg se situe en dehors de la table (< -3 Z-score, écrivez que le Z-score de
l’enfant est < -3 Z-score. Cet enfant est MAS.

242
ANNEXE 4 : TABLE POIDS-POUR-TAILLE ADOLESCENTS

Malnutrition Aiguë Sévère


Pas de Malnutrition Aiguë Malnutrition Aiguë Modérée
(≥ à 80 %) (P/T 80 % et ≥ 70% )
(P/T< 70% )

PT=100% PT = 85 % PT = 80 % PT = 79,9 % P/T= à 70% P/T Inférieur 70 %


Taille
Poids – kg Poids – kg Poids – kg
Taille 100% 85%
80% 79,9% 70% 69,9%
(cm) Médian P.Cible

120,5 22,1 18,8 17,7 17,6 15,5 15,4

121 22,3 19 17,8 17,7 15,6 15,5

121,5 22,5 19,1 18 17,9 15,8 15,7

122 22,7 19,3 18,2 18,1 15,9 15,8

122,5 23 19,5 18,4 18,3 16,1 16

123 23,2 19,7 18,6 18,5 16,2 16,1

123,5 23,5 19,9 18,8 18,7 16,4 16,3

124 23,7 20,1 19 18,9 16,6 16,5

124,5 24 20,4 19,2 19,1 16,8 16,7

125 24,2 20,6 19,4 19,3 16,9 16,8

125,5 24,5 20,8 19,6 19,5 17,1 17

126 24,7 21 19,8 19,7 17,3 17,2

126,5 25 21,2 20 19,9 17,5 17,4

127 25,3 21,5 20,2 20,1 17,7 17,6

127,5 25,5 21,7 20,4 20,3 17,9 17,8

128 25,8 21,9 20,7 20,6 18,1 18

128,5 26,1 22,2 20,9 20,8 18,3 18,2

129 26,4 22,4 21,1 21 18,5 18,4

129,5 26,7 22,7 21,3 21,2 18,7 18,6

130 27 22,9 21,6 21,5 18,9 18,8

130,5 27,3 23,2 21,8 21,7 19,1 19

131 27,6 23,4 22,1 22 19,3 19,2

131,5 27,9 23,7 22,3 22,2 19,5 19,4

132 28,2 24 22,5 22,4 19,7 19,6

132,5 28,5 24,2 22,8 22,7 19,9 19,8

133 28,8 24,5 23 22,9 20,2 20,1

133,5 29,1 24,7 23,3 23,2 20,4 20,3

134 29,4 25 23,5 23,4 20,6 20,5

134,5 29,7 25,3 23,8 23,7 20,8 20,7

135 30,1 25,6 24,1 24 21,1 21

135,5 30,4 25,8 24,3 24,2 21,3 21,2

136 30,7 26,1 24,6 24,5 21,5 21,4

136,5 31 26,4 24,8 24,7 21,7 21,6

137 31,4 26,7 25,1 25 22 21,9

137,5 31,7 27 25,4 25,3 22,2 22,1

138 32,1 27,2 25,6 25,5 22,4 22,3

243
Malnutrition Aiguë Sévère
Pas de Malnutrition Aiguë Malnutrition Aiguë Modérée
(≥ à 80 %) (P/T 80 % et ≥ 70% )
(P/T< 70% )

PT=100% PT = 85 % PT = 80 % PT = 79,9 % P/T= à 70% P/T Inférieur 70 %


Taille
Poids – kg Poids – kg Poids – kg
Taille 100% 85%
80% 79,9% 70% 69,9%
138,5 32,4 27,5 25,9 25,8 22,7 22,6

139 32,7 27,8 26,2 26,1 22,9 22,8

139,5 33,1 28,1 26,4 26,3 23,1 23

140 33,4 28,4 26,7 26,6 23,4 23,3

140,5 33,7 28,7 27 26,9 23,6 23,5

141 34,1 29 27,3 27,2 23,9 23,8

141,5 34,4 29,2 27,5 27,4 24,1 24

142 34,8 29,5 27,8 27,7 24,3 24,2

142,5 35,1 29,8 28,1 28 24,6 24,5

143 35,4 30,1 28,3 28,2 24,8 24,7

143,5 35,8 30,4 28,6 28,5 25 24,9

144 36,1 30,7 28,9 28,8 25,3 25,2

144,5 36,5 31 29,2 29,1 25,5 25,4

145 36,8 31,3 29,4 29,3 25,8 25,7

145,5 37,1 31,6 29,7 29,6 26 25,9

146 37,5 31,9 30 29,9 26,2 26,1

146,5 37,8 32,2 30,3 30,2 26,5 26,4

147 38,2 32,4 30,5 30,4 26,7 26,6

147,5 38,5 32,7 30,8 30,7 27 26,9

148 38,9 33 31,1 31 27,2 27,1

148,5 39,2 33,3 31,4 31,3 27,4 27,3

149 39,5 33,6 31,6 31,5 27,7 27,6

149,5 39,9 33,9 31,9 31,8 27,9 27,8

150 40,3 34,2 32,2 32,1 28,2 28,1

150,5 40,6 34,5 32,5 32,4 28,4 28,3

151 41 34,8 32,8 32,7 28,7 28,6

151,5 41,3 35,1 33,1 33 28,9 28,8

152 41,7 35,4 33,4 33,3 29,2 29,1

152,5 42,1 35,8 33,7 33,6 29,4 29,3

153 42,4 36,1 34 33,9 29,7 29,6

153,5 42,8 36,4 34,3 34,2 30 29,9

154 43,2 36,7 34,6 34,5 30,2 30,1

154,5 43,6 37,1 34,9 34,8 30,5 30,4

155 44 37,4 35,2 35,1 30,8 30,7

155,5 44,2 37,6 35,4 35,3 30,9 30,8

156 44,6 37,9 35,7 35,6 31,2 31,1

156,5 45 38,2 36 35,9 31,5 31,4

157 45,4 38,6 36,3 36,2 31,8 31,7

157,5 45,8 38,9 36,7 36,6 32,1 32

158 46,2 39,3 37 36,9 32,4 32,3

244
Malnutrition Aiguë Sévère
Pas de Malnutrition Aiguë Malnutrition Aiguë Modérée
(≥ à 80 %) (P/T 80 % et ≥ 70% )
(P/T< 70% )

PT=100% PT = 85 % PT = 80 % PT = 79,9 % P/T= à 70% P/T Inférieur 70 %


Taille
Poids – kg Poids – kg Poids – kg
Taille 100% 85%
80% 79,9% 70% 69,9%
158,5 46,6 39,6 37,3 37,2 32,7 32,6

159 47,1 40 37,7 37,6 33 32,9


159,5 47,5 40,4 38 37,9 33,3 33,2

160 48 40,8 38,4 38,3 33,6 33,5

160,5 48,4 41,1 38,7 38,6 33,9 33,8

161 48,8 41,5 39,1 39 34,2 34,1

161,5 49,3 41,9 39,4 39,3 34,5 34,4

162 49,8 42,3 39,8 39,7 34,8 34,7

162,5 50,2 42,7 40,2 40,1 35,1 35

163 50,7 43,1 40,5 40,4 35,5 35,4

163,5 51,1 43,5 40,9 40,8 35,8 35,7

164 51,6 43,9 41,3 41,2 36,1 36

164,5 52,1 44,3 41,7 41,6 36,5 36,4

165 52,6 44,7 42,1 42 36,8 36,7

165,5 53,1 45,1 42,5 42,4 37,2 37,1

166 53,6 45,6 42,9 42,8 37,5 37,4

166,5 54,1 46 43,3 43,2 37,9 37,8

167 54,6 46,4 43,7 43,6 38,2 38,1

167,5 55,1 46,9 44,1 44 38,6 38,5

168 55,6 47,3 44,5 44,4 38,9 38,8

168,5 56,2 47,7 44,9 44,8 39,3 39,2

169 56,7 48,2 45,4 45,3 39,7 39,6

169,5 57,3 48,7 45,8 45,7 40,1 40

170 57,8 49,2 46,3 46,2 40,5 40,4

170,5 58,4 49,6 46,7 46,6 40,9 40,8

171 59 50,1 47,2 47,1 41,3 41,2

Cette table a été conçue en utilisant les normes NCHS, Les normes taille-pour-âge et poids-
pour-âge ont été amalgamées afin de déterminer la médiane du poids-pour-taille. Les sexes
ont été combinés lorsque les normes unisexes étaient à 1,5% du poids corporel des normes du
poids corporel pour les deux sexes.

245
ANNEXE 5 : TABLE IMC POUR ADULTES

IMC Taille IMC


Taille
(cm) 18.5 18 17.5 17 16.5 16 (cm) 18.5 18 17.5 17 16.5 16

Poids en Kg Poids en Kg

140 36.3 35.3 34.3 33.3 32.3 31.4 165 50.4 49.0 47.6 46.3 44.9 43.6

141 36.8 35.8 34.8 33.8 32.8 31.8 166 51.0 49.6 48.2 46.8 45.5 44.1

142 37.3 36.3 35.3 34.3 33.3 32.3 167 51.6 50.2 48.8 47.4 46.0 44.6

143 37.8 36.8 35.8 34.8 33.7 32.7 168 52.2 50.8 49.4 48.0 46.6 45.2

144 38.4 37.3 36.3 35.3 34.2 33.2 169 52.8 51.4 50.0 48.6 47.1 45.7

145 38.9 37.8 36.8 35.7 34.7 33.6 170 53.5 52.0 50.6 49.1 47.7 46.2

146 39.4 38.4 37.3 36.2 35.2 34.1 171 54.1 52.6 51.2 49.7 48.2 46.8

147 40.0 38.9 37.8 36.7 35.7 34.6 172 54.7 53.3 51.8 50.3 48.8 47.3

148 40.5 39.4 38.3 37.2 36.1 35.0 173 55.4 53.9 52.4 50.9 49.4 47.9

149 41.1 40.0 38.9 37.7 36.6 35.5 174 56.0 54.5 53.0 51.5 50.0 48.4

150 41.6 40.5 39.4 38.3 37.1 36.0 175 56.7 55.1 53.6 52.1 50.5 49.0

151 42.2 41.0 39.9 38.8 37.6 36.5 176 57.3 55.8 54.2 52.7 51.1 49.6

152 42.7 41.6 40.4 39.3 38.1 37.0 177 58.0 56.4 54.8 53.3 51.7 50.1

153 43.3 42.1 41.0 39.8 38.6 37.5 178 58.6 57.0 55.4 53.9 52.3 50.7

154 43.9 42.7 41.5 40.3 39.1 37.9 179 59.3 57.7 56.1 54.5 52.9 51.3

155 44.4 43.2 42.0 40.8 39.6 38.4 180 59.9 58.3 56.7 55.1 53.5 51.8

156 45.0 43.8 42.6 41.4 40.2 38.9 181 60.6 59.0 57.3 55.7 54.1 52.4

157 45.6 44.4 43.1 41.9 40.7 39.4 182 61.3 59.6 58.0 56.3 54.7 53.0

158 46.2 44.9 43.7 42.4 41.2 39.9 183 62.0 60.3 58.6 56.9 55.3 53.6

159 46.8 45.5 44.2 43.0 41.7 40.4 184 62.6 60.9 59.2 57.6 55.9 54.2

160 47.4 46.1 44.8 43.5 42.2 41.0 185 63.3 61.6 59.9 58.2 56.5 54.8

161 48.0 46.7 45.4 44.1 42.8 41.5 186 64.0 62.3 60.5 58.8 57.1 55.4

162 48.6 47.2 45.9 44.6 43.3 42.0 187 64.7 62.9 61.2 59.4 57.7 56.0

163 49.2 47.8 46.5 45.2 43.8 42.5 188 65.4 63.6 61.9 60.1 58.3 56.6

164 49.8 48.4 47.1 45.7 44.4 43.0 189 66.1 64.3 62.5 60.7 58.9 57.2

190 66.8 65.0 63.2 61.4 59.6 57.8

IMC INTERPRETATION
< 16.0 maigreur sévère
16.0 - 16.9 maigreur modérée
17.0 - 18.4 maigreur marginale
18.5 - 24.9 Normal
Source : WHO (1995) Physical status : the use and interpretation of anthropometry,

Report of a WHO expert committee, WHO

246
247
ANNEXE 6: QUANTITE MINIMUM D’ATPE A DONNER A
L’URENAS
ATPE Pâte – grammes par semaine ATPE sachets (92 g)
Quantité Quantité
Quantité Minimum Intermédiaire Quantité Minimum Intermédiaire
Semaine CRITIQUE
de Absolue (deux CRITIQUE Absolue (deux
avant Ration Ration
traitement (une semaine STANDARD avant (une semaine STANDARD
rupture rupture
de stock
semaine avant la semaine avant la
avant la rupture) de stock avant la rupture)
rupture) rupture)
Classe de 170
100 kcal/kg/j 135 kcal/kg/j 150 kcal/kg/j 100 kcal/kg/j 135 kcal/kg/j 150 kcal/kg/j 170 kcal/kg/j
kcal/kg/j
Poids (kg)

3,0 – 3,4 440 600 660 750 5 6 7 8

3,5 – 4,9 530 720 800 900 6 8 9 10

5,0 – 6,9 830 1100 1250 1400 9 12 13 15

7,0 – 9,9 1050 1430 1600 1800 12 15 17 20

NOTE: Ce tableau peut être utilisé lorsqu'il y a des quantités d'ATPE limitées dues à une
rupture d'approvisionnement (non prévue), ou si l'enfant a un appétit moyen au début du
traitement et que le personnel de l’URENAS ne veut pas encourager le partage au sein de la
famille dû à un large surplus avant que l'enfant ne retrouve un bon appétit. La quantité
donnée ne doit JAMAIS être inférieure à 135 kcal/kg/jour. Si la quantité est inférieure à 100
kcal/kg/jour, l'enfant va perdre du poids et son état va se détériorer.

NOTEZ le peu de différence entre la quantité critique et la quantité minimale à donner. C'est
ce "petit" extra qui va permettre à l'enfant de récupérer. C'est la raison pour laquelle le
partage familial peut conduire à des taux de guérison relativement faibles.

Il est donc important de bien expliquer à l'accompagnant et à la famille la nécessité de ne pas


partager les ATPE avec le reste de la famille.

248
ANNEXE 7 : PERTE DE POIDS 5% ET GAIN DE POIDS 5%

249
ANNEXE 8 : GAIN DE POIDS SUR 14 JOURS - URENAS

250
251
ANNEXE 9 : GAIN DE POIDS POUR ATTEINDRE LES CRITERES DE
DECHARGE – STRATEGIE AVANCEE

252
La table de poids des enfants < 4 kg peut être utilisée lorsqu'il est difficile de prendre la taille
avec précision (principalement chez les enfants de petite taille). Cette table ne doit être

253
utilisée que pour les enfants émaciés dont le rapport poids-pour-taille est visiblement <-3 Z-
score. La table pour les enfants plus gros peut être utilisée par les équipes mobiles quand
l'admission se fait sur PB uniquement et que la taille n'a pas été mesurée.

Ces tables ont été construites en utilisant les données Poids-pour-Taille des garçons de l'OMS
2006. Elles ont été construites pour montrer la prise de poids nécessaire pour un enfant, pour
passer d'un rapport poids-pour-taille de -3,5 Z à l'admission à un rapport de -1,5 Z à la sortie.

254
ANNEXE 10 : FICHE THERAPEUTIQUE DE SUIVI INDIVIDUEL A L’URENI

N° MAS :………………………… d’URENI :…………………………….. 24h/centre Date d’admission :…/…/……Heure :…………


jour/Pédiatrie
Feuille N° :…………………………………….. Nvelle admission Rechute, Réadm Abandon
Date de naissance :… /…./…..Age…… Sexe:
Nom des parents :…………………………… Réf/Transf URENAS/URENI, nom :……………..
…..Allaitement O/N, complément alimentaire :
Nom du Patient :……………………………… ……………………… Date de sortie:…/…/…..

Adresse :…………………Tél :……………… Problème Majeur:………………………………… Traité avec succès. Référence médical
Référence, Spontanée, communauté, CS/Hôp Raison ………………………………………………………
Décédé, cause……… Abandon, cause…
d’admission :…………………………… Nom
Réf/Transf URENAS/URENI, Nom :............

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
Date
Taille (cm)
ANTHROPOMETRIE

Poids (kg)

P/T (Z / %)

P.B. (mm)

Œdèmes (- à ++
+)

Poids Cible à
DU
DIAGRAM

atteindre
Poids cible
ME

à atteindre
………………Kg
255
…………kg
POIDS
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
Date
Phase1/transition

F75/ F100/F100D

Nb repas / jour

Nb de ml / repas

ATPE

Nb repas / jour

Nb sachet/jour
Test appétit :B/M/F

Heure

A = Absent
V = Vomit
TRAITEMENT DIETETIQUE

R = Refuse
NG = Sonde
IV = Perfusion

Quantité prise

100%

X X
X X
¾

256
X X
X
½

X
X
¼

257
Alerte/Léthargique
Nbre de selles
Nbre de Vomissement
Déshydraté (0 à III)
Toux (0 à III)

SURVEILLANCE
Choc sept. 0 à +++
Fréq. Respi./min
Pâleur Conj. 0 à +++
Temp. Matin
Temp. Soir
Hépatomégalie
Candidose/lés. cut.

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
Date
Antibiotique 1
TRAITEMENT SYSTEMATIQUE

Antibiotique 2

Traitement paludisme

Anti-fongique

258
Antibiotique 3

TRAITEMENT SPECIFIQUE
RéSoMal ml
Perf IV / Transf.
Sonde NG

Observations
METTRE A JOUR LE CALENDRIER DE VACCINATION

Carte Dates de vaccination

O□ N□ Naiss. 1 2 3 4

BCG + VPO 0
Penta 1 + VPOb 1 + PCV13
1+Rota1
Penta 2 + VPOb 2 + PCV13
2+Rota2
Penta 3 + VPOb3 + PCV13
3+Rota3+VPI 1
Vit A 1+
VAR1 + VAA+ MenA+ VPI2 259
VAR2
Vit A2+ ALben
SORTIE
Education donnée Nombre Signature

Causes de la malnutrition……………………………………

Diarrhée, IRA, fièvre…………………………………………

Maladies Sexuellement Transmissibles…………………….

Jeux et stimulations…………………………………………..

Nutrition des jeunes enfants…………………………………

Soins aux enfants……………………………………………

Hygiène……………………………………………………………………….

260
ANNEXE 11 REGISTRE URENI 1ÈRE PARTIE

ANNEXE 12 : REGISTRE URENI 2EME PARTIE

261
ANNEX
ES

ANNEXE 13 : COMMENT POSER UNE SONDE NASO GASTRIQUE

- Choisir la sonde appropriée (N° 6, 8 ou 10). Allonger l’enfant sur le dos, l’envelopper dans une
petite couverture pour limiter ses mouvements.

- Mesurer la longueur de la sonde à introduire : distance oreille – bout du nez, puis jusqu’à la
pointe du sternum (pour les nouveau-nés, prendre la mesure de l’arête du nez jusqu’à la pointe
du sternum). Tenir ou faire une marque à ce niveau pour savoir jusqu’où introduire la sonde.

- Lubrifier la sonde avec un gel lubrifiant type vaseline ou au moins de l’eau et l’insérer par le nez
en courbant légèrement le haut de la sonde pour longer la cloison nasale.

- Pencher la tête légèrement en arrière pour allonger le cou. Introduire la sonde doucement et
rapidement en poussant d’abord vers le haut (et pas seulement vers le bas) pour que la sonde se
courbe vers le bas au fond de la gorge. Ne pas forcer s’il y a une résistance (si la sonde ne peut
pas être passée par le nez, la faire passer par la bouche). Faites attention que la sonde ne passe
pas par la trachée. Si le patient tousse, se débat ou devient cyanosé, enlever immédiatement la
sonde et laisser le patient se reposer avant de faire un nouvel essai. Il est vital de Vérifier que la
sonde se trouve bien dans l’estomac avant de faire passer quoi que ce soit par la sonde. Ceci doit
être revérifié avant chaque repas au cas où la sonde ne serait plus dans l’estomac.

- Notez que les enfants malades, apathiques et ceux qui ont un état de conscience qui se dégrade
peuvent ne pas tousser si vous passez la sonde dans leurs poumons. La sonde mise en place sans
que le patient ne tousse ou ne se plaint ne vous assure pas à 100% de son bon emplacement.

- La meilleure façon de tester si la sonde est bien dans l’estomac est d’aspirer une partie du résidu
gastrique. Vérifier chez les enfants malnutris qu’il y ait cette odeur caractéristique du contenu
gastrique (« acide/aigre » ressemblant à l’odeur de vomit).

- Vérifier la position de la sonde en injectant 0,5 – 1 ml d’air dans le tube et en écoutant l’estomac
à l’aide d’un stéthoscope. Un « gargouillis » ou son de bulle doit être perçu quand l’air entre
dans l’estomac.

- Il est important de demander à une autre personne de Vérifier si la sonde est à la bonne place et
si vous n’êtes pas sûr de vous, pour éviter d’introduire du lait dans les poumons. Avant chaque
repas, aspirer la sonde pour Vérifier que le repas précédent n’est plus dans l’estomac ; ceci doit
être fait lentement et avec douceur chez les enfants malades, une succion trop forte pouvant
endommager l’intérieur de l’estomac. Il est important de ne pas causer de distension gastrique en
262
ANNEX
donnant un nouveau repas en plus du dernier repas non digéré . 65
ESdans la sonde
Le débit du lait
doit être lent.

- Attacher le réservoir (seringue de 10 à 20 ml sans le piston) et placer le à 15 – 20 cm au-dessus


de la tête du patient. Le repas doit toujours couler dans l’estomac par gravité et ne pas être
poussé par le piston de la seringue. Quand le volume total du repas a été donné, rincer la sonde
avec quelques ml d’eau et la boucher (ou la clamper). Coucher l’enfant sur le côté pour
minimiser toute régurgitation ou aspiration. Observer l’enfant après chaque repas pour les
vomissements, les régurgitations ou les distensions abdominales.

- Dans une URENI, la sonde doit être changée tous les 3 jours.

INCONVENIENTS DES CATHETERS

- Porte d’entrée directe des bactéries résistantes aux antibiotiques chez des patients
immunodéprimés ; les pansements et les cathéters sont rapidement souillés.

- Ils sont rapidement colonisés par des Candida : ils peuvent entraîner une septicémie fongique.

- Ils doivent régulièrement être rincés par des solutés ou anticoagulants afin de garder la veine
ouverte mais ces patients ont une fonction hépatique perturbée (avec une tendance au
saignement) et sont très sensibles à toute surcharge liquidienne.

- Ils nécessitent un personnel soignant qualifié pour les mettre en place, les changer d’endroits et
les maintenir.

- Leur administration par voie IV demande plus de temps, un personnel plus qualifié que par voie
orale.

- Leurs préparations IV sont plus chères que celles par voie orale et le cathéter à lui seul est cher.

- L’insertion d’un cathéter est douloureuse, stressante et il faut très souvent le réinsérer.

- Le cathéter diminue la mobilité des enfants et donc les handicape lorsqu’ils prennent leurs repas,
se lavent, jouent et sont traités.

- L’infiltration de liquide de perfusion dans les tissus cutanés peut causer une nécrose dermique et
d’autres complications.

65
Si le liquide gastrique est « acide », avec des particules alimentaires non digérées en suspension, le résidu gastrique doit
être complètement aspiré et le volume aspiré noté. Injecter 20 ml d’une solution sucrée isotonique dans la sonde et le
réaspirer immédiatement pour « irriguer » l’estomac. Il faut alors laisser l’estomac se reposer pendant 30 minutes avant de
réintroduire le repas suivant. Si après 3 heures ce second repas n’est pas passé à travers l’estomac, le volume des repas
devra être réduit et la fréquence des repas augmentée
263
ANNEX
ES

Exemple d’infiltration de liquide de perfusion entrainant une nécrose du cuir chevelu avec changement
plusieurs fois de l’emplacement du cathéter.

264
ANNEX
ES

ANNEXE 14 : NOURRISSONS DE MOINS DE 6 MOIS OU DE MOINS DE 3 KG


NON ALLAITES : PRISE EN CHARGE A L’URENI

CRITERES D’ADMISSION

Critères d’admission pour les nourrissons de moins de 6 mois ou de moins de 3 kg non allaités

AGE CRITERES D’ADMISSION

Nourrissons de moins de 6 mois P/T couché < -3Z-score


ou de moins de 3 kg n’ayant
ou
aucune chance d’être allaité
Présence d’œdèmes bilatéraux.

S’il n’y a aucune chance de pouvoir allaiter, les nourrissons sévèrement malnutris, de moins de 6 mois,
doivent être traités selon le protocole standard avec les modifications suivantes.

PHASE AIGUE (Phase 1)

Des nourrissons sévèrement émaciés de moins de 6 mois peuvent prendre du F100-dilué en Phase
Aiguë. Les nourrissons ayant des œdèmes et de moins de 6 mois doivent toujours recevoir du F75 en
Phase Aiguë.

Volume de F100-dilué ou de F75 à donner aux nourrissons non allaités en Phase 1

Classe de poids (kg) Quantité de F100 dilué par repas en Phase 1 (ml
par repas – 8 repas/jour)

≤ 1.5 30
1,6 – 1,8 35
1,9 – 2,1 40
2,2 – 2,4 45
2,5 – 2,7 50
2,8 – 2,9 55
3 – 3,4 60
3,5 – 3,9 65
4 – 4,4 70

265
ANNEX
Le nouvel emballage en boite présente l’avantage de préparer de petites ES ce qui
quantités est
particulièrement le cas dans les hôpitaux avec peu de cas admis (faible nombre d’admissions).

PHASE DE TRANSITION

Durant la Phase de Transition, seul le F100-dilué doit être utilisé. Le volume doit être augmenté de 10
ml. Ces petits nourrissons ne doivent pas recevoir de F100 non dilué.

PHASE DE REHABILITATION (Phase 2)

Pendant la Phase de Réhabilitation, le volume

F100-dilué est double par rapport à la Phase Aiguë.

Volume de F100 dilué à donner aux nourrissons non allaités en Phase de Réhabilitation

Classe de poids (kg) Quantité de F100 par repas en Phase 2


(ml/repas – 6 à 8 repas/jour)
≤ 1.5 60
1,6 – 1,8 70
1,9 – 2,1 80
2.2 – 2.4 90
2.5 – 2.7 100
2.8 – 2.9 110
3 – 3.4 120
3.5 – 3.9 130
4 – 4.4 140
CRITERES DE SORTIE

Critères de sortie pour les nourrissons non allaités en Phase Réhabilitation

AGE CRITERES DE SORTIE

Nourrissons de moins de 6 mois ou de moins Lorsqu’ils atteignent -1,5 Z-score de leur P/T
de 3 kg n’ayant aucune chance d’être allaité. couché, ils peuvent passer au lait infantile 1er âge.

Le suivi de ces enfants est très important et doit être organisé régulièrement par les agents de santé
communautaires et en poste de santé.

266
ANNEX
ANNEXE 15 : LES JOUETS ES

267
ANNEX
LES JOUETS LOCAUX ES

Clochettes Poisson Toupie

Voitures à partir de la récupération

268
ANNEX
ES

269
ANNEX
ES
ANNEXE 16 : REGISTRE URENAS

Admission dans la structure

Adresse & N° TYPE D'ADMISSION P/T


N° Enr Date N° MAS Prénom et nom
tél Mode Sex Age PB Poids Taille ou Œd.
d'Admission Réadmissio TN / F/M mois mm kg,g cm IM 0,+,++,+++
NC Rechute
n REF C
ANNEX
ES
Sortie Type de Sortie Seances
Date du
Œd. Poids stimulation Seances
Date Poids Taille P/T ou Non trans/reréfér Poids Observations
0,+,++, PB mm guéri décès abandon Minimum psychoco CCSC
jj/mm kg,g cm IMC +++ repondant Nut/Med Minimum
gnitive
Taille P/T
ANNEX
ES

ANNEXE 17 : REGITRE URENAM

Ration viste 1 visite 2 Visite 3 visite 4


Ration Ration Ration Ration
PB Poids PB Poids PB Poids PB Poids
Qtité Type Date Date Date Date
(mm) (kg.g) Qtité Type (mm) (kg.g) Qtité Type (mm) (kg.g) Qtité Type (mm) (kg.g) Qtité Type
Visite 5 Visite 6 Visite 7 Visite 8 ANNEX Sorties

ES
Ration Ration Ration Ration P/T Ration Type de sortie(guéri, abandon, Stimulation
PB Poids Taille PB Poids PB Poids PB Poids PB Poids Taille Poids psycho cognitive
Date Date Date Date Date ou déces, référence/non
(mm) (kg.g) (cm) Qtité Type (mm) (kg.g) Qtité Type (mm) (kg.g) Qtité Type (mm) (kg.g) Qtité Type (mm) (kg.g) (cm) cible Qtité Type
IMC répondant, suivi ex mas
ANNEX
ES
ANNEXE 18 : FICHE DE SUIVI URENAS

Fiche de Suivi URENAS

Nº MAS……………………………...…...……………..… Nº Enreg……... Date d'Admission......…........


…………

Nom URENAS ......………… Région…………………………. District.………................

Critère d'Admission PB …...…mm P/T……..........Z-score P/T……..........%


IMC……..........
Nom et prénom du patient….…………………… Allaité(e) Oui □
Non □

Prénom du père….…………………… Nom et Prénom de Carte de


Jumeaux Oui □
la mère …………………………. vaccination Oui □
Non □
Non □

Age (mois)………......... Sexe ....… Vaccination à jour


Oui □ Non □

Adresse……………..
……………………………………………………………

Rougeole
1………………..

Parents vivants Oui 2……


Téléphone #
□ Non □ ………….

Admission : Information

Avant le début du traitement (encercler la réponse)

Référé , Spontané, Dépistage actif

Durant le traitement

Transfert Oui □ Non □ Si Oui, de l'URENI ou de l'URENAS (encercler la réponse)

Nom de la structure……………………….............. Nº d'Enregistrement…………….….…….

274
ANNEX
………… ES
Date d'Admission PCIMA……………….…… Date deTransfert………….……………….

Interrogatoire et examen clinique Visite A Domicile (VAD)

Encercler la DATE RAISON CONCLUSI


réponse VAD (S) ON

Etat du Patient : …………………………………………………

Handicap : Oui □ Non □ Si Oui, …………………..

Respiration (à quatifier) : …………………………………….

Yeux : paleur Oui □ Non □

Reference Vers URENI / Transfert URENAS - URENAS durant le traitement

DATE RAISON(S) Nom du RESULTAT (RETOUR-


centre DATE/NON
RETOUR/DECES)

Observations

*Trois chiffres: premier chiffre le N° de la région, deuxième chiffre N° du district de la


région le troisième chiffre le N° du centre correspond au Num MAS

275
ANNEX
Admission : Taille Couchée/Debout..............cm Poids Cible.............kg
ES
Semaines Adm 2 3 4 5 6 7 8

Date (jj/mm)

Poids (kg,g)

PB (mm)
Test App.
(Bon/Moyen/Faibl
e)
Diarrhées (0 à Nb
jrs)
Vomit (0 à Nb jrs)

Fièvre (0 à nb jrs)

Toux (0 à nb jrs)

Dermatoses

Conj. Pâles (0 à
++)
Respirations /min

Temp. C˚
(Axi/Rect.)
Résultat Test
Palu (0/-/+)
ATPE (Nb sachets
donnés)

séances
d'éducation
nutritionnelles
reçues

Séances de
stimulation
psychocognitive

Médicaments de Routine

Médicaments Date (jj/mm) Dose Médicaments Date (jj/mm) Dose

Amoxicilline Anti-Helminthes

Anti-Palu. Vaccination Rougeole

Autres Autres
Traitement Spécifique

Date (jj/mm) Observations Traitement

Sortie : Date de Sortie ………/………./……..

Guéri □ Abandon □ cause..........................................……..

Décès □ cause...................................

276
ANNEX
ES

Fiche de Suivi URENAS ASC

Nº MAS……………………………...…...……………..… Nº Enreg……... Date d'Admission......…........


…………

Nom URENAS ......………… Région…………………………. District.………................ Site


ASC……………………….

Critère d'Admission PB …...…mm

Nom et prénom du patient….…………………… Allaité(e) Oui


□ Non □

Prénom du père….…………………… Nom et Prénom de la mère Carte de vaccination


…………………………. Oui □ Non □

Age (mois)………......... Sexe ....… Jumeaux Vaccination à jour Oui


Oui □ Non □ □ Non □

Adresse……………..
……………………………………………………………………..

............................................................ SI Non Référer à J28


pour vaccination

Parents vivants
Téléphone # Oui □ Non

Admission : Information

Avant le début du traitement (encercler la réponse)

Référé , Spontané , Dépistage actif

Transfert Oui □ Non □ Si Oui, de l'URENI ou de l'URENAS (encercler la réponse)

Nom de la structure……………………….............. Nº d'Enregistrement…………….….…….

277
ANNEX
………… ES
Date d'Admission PCIMA……………….…… Date deTransfert………….……………….

Interrogatoire et examen clinique Visite A Domicile (VAD)

Encercler la DAT RAISON( CONCLUSIO


réponse E S) N
VAD

Etat du Patient : …………………………………………………

Handicap : Oui □ Non □ Si Oui, …………………..

Respiration (à quatifier) : …………………………………….

Paume : paleur Oui □ Non □

Reference Vers URENI / Transfert URENAS - URENAS durant le traitement

DATE RAISON(S) Nom du RESULTAT (RETOUR-


centre DATE/NON
RETOUR/DECES)

observations

*Deux chiffres: premier chiffre le N° de la région, deuxième chiffre N° du district de la


région suivi de trois premières lettres du CSCOM suivi des trois premières lettres du site
de l'ASC suivi du Nème nouveau cas du site de l'ASC

Admission :PB ………………… / Sortie PB…………………………………

278
ANNEX
jour de
ES
Semaines 1 2 3 4 5 6 7 8
l'Admission

Date (jj/mm)

Poids (kg,g)

PB (mm)

Test App. (Bon/Moyen/Faible)

Diarrhées (0 à Nb jrs)

Vomit (0 à Nb jrs)

Fièvre (0 à nb jrs)

Toux (0 à nb jrs)

Respirations /min

Temp. C˚ (Axi/Rect.)

Résultat Test Palu (0 /-/ +)

ATPE (Nb sachets donnés)

séances d'éducation nutritionnelles reçues

Séances de stimulation psychocognitive

Médicaments de Routine

Dos Date
Médicaments Date (jj/mm) Médicaments Dose
e (jj/mm)

279
ANNEX
ES
Amoxicilline Deparasitant

CTA

Autres

Sortie : Date de Sortie


………/………./……..

Guéri □ Abandon □ cause..........................................……..

Reference Vers URENI □ cause..............................................................

ANNEXE 19 : FICHE DE REFERENCE /TRANSFERT

280
ANNEX
FICHE DE TRANSFERT/REFERENCE PCIMA ES
Numéro-MAS
Entourez la bonne réponse

URENAM - URENAS URENAS-URENI URENAM - URENI Site ASC vers CSCom Nom de la structure
Réference de : No d'Enreg

Transfert de : URENI - URENAS URENAS - URENAS URENAS - URENAM Cscom/Site ASC Nom de la structure N° d'Enreg
Appel téléphonique/RAC Fait O / N
Remplir les informations administratives
Nom des parents Date de Transfert

Nom du patient Sexe Age (mois)


Adresse ........................................................................................................................................................................................
Nom de l'accompagnant
............................................................

No Téléphone des parents

Temps & condition de


transport
Remplir les informations sur le suivi du patient avant le transfert ou la référence
P/T
Résultat du Test de
Date Poids Taille (Z-score),%, PB Oedèmes
l'Appétit
IMC
Admission au centre
Poids Minimum
Date de Transfert

Compléter les informations sur le traitement nutritionnel et médical déjà reçu

Phase Aiguë Transition Phase de Réhabilitation


F75
F100
F100 dilué
ATPE

Date de commencement

Médicaments Date
Amoxycilline
Traitement Alben/Mebendazole
systématique Vaccination rougeole
autre

autre

Autre traitement spécifique donné Date

Raison du Réference vers URENI


Echec au test de l'appétit O / N Complications O / N si Oui............ Oedèmes O / N Non-réponse au URENAS O / N
SPECIFIE:

Raison du transfert vers URENAS


Appétit bon O / N Pas de complications O / N Prêt pour la phase de réhabilitation O / N Retour vers URENAS O / N Autre ........................

Traitement spécifique donné ou remarques importantes

Résultat des tests de laboratoire

Nom et fonction du personnel en charge du patient Date et signature

Note: Un exemplaire doit être donné au patient, un autre envoyé au centre et un gardé par le centre

281
ANNEX
ES
ANNEX
ES
ANNEXE 20 : RAPPORT MENSUEL URENAM/URENAS
ANNEX
ES
ANNEXE 21 : RAPPORT MENSUEL DES INTRANTS URENAM/URENAS

284
ANNEX
ANNEXE 22, A : RAPPORT MENSUEL URENI ES

285
ANNEX
ANNEXE 22, B : RAPPORT MENSUEL DES INTRANTS URENI ES

RAPPORT MENSUEL SUR LA SITUATION DES INTRANTS

Stock
Date de Besoins
Intrants Unités Stock début du mois Stock reçu Stock utilisé perdu / Solde Observations
péremption mensuels
avarié
Plumpy nut sachets
Lait F75 sachets/Boites
Lait F100 sachets/Boites
Resomal sachets
Amoxycilline flac. flacon
Amoxycilline gel. plaqttes
Ceftriaxone flacon
Albendazole/Meb boites
Vit A 100.000 UI boites
Vit A 200.000 UI boites
Nystatine sirop boites
Nystatine comp. boites
Acide folique boites

Analyse

286
ANNEX
ES
ANNEXE 23 : SUPERVISION INTEGREE DES ACTIVITES DE NUTRITION
DISTRICT SANITAIRE

Approvisionnement des UREN 0 MAX: 30 points


12 Conditions du stock/pharmacie du DS adequates (taille de l'ampillage, rangement sur
étagère, etiquettage, utilisation de palettes, absence rongeurs, etc)
13 Fiches de stock (ATPE, medicaments traitement systematique pour la PEC de la MAS et
de Vit A de routine présentes et correctement remplies)
14 Quantite suffi sante d'ATPE, medicaments systematique et Vit A de routine en stock (1
mois et 2 semaines de stock tampon)
15 Compilation et analyse des donnees de consommation, etats de stock et commandes
des UREN a la fin de chaque mois par le district sanitaire
16 Systeme de distribution de la Vit A pour la routine et des intrants dans les UREN
fonctionnel, avec frequence des approvisionnements claire et definie
17 Absence de rupture de stock dans les UREN/CSCOM et au DS pour les intrants PCIMA et
Vit A de routine (1 semaine pour les MAS)
RAPPORTS
Rapports mensuels 0 MAX: 10 points
18 Rapports mensuels des activités nutrition (PCIMA, ANJE, Vit A) reçus des UREN/CSCOM
compilés de manière complète et fiable et envoyés a temps a la DRS (au plus tard le 10
du mois suivant)
19 Rapports de dépistage mensuels recus des UREN, compilés de manière complète et
fiable et envoyés à temps a la DRS (au plus tard le 10 du mois suivant)
COORDINATION
Coordination des activites PCIMA/ ANJE/ Vitamine A au sein du DS 0 MAX: 5 points
20 Organisation de reunions mensuelles avec les DTC et les partenaires appuyant la PCIMA
et les GSAN dans le DS (une reunion specifique n'est pas necessaire,les activites
peuvent se dicuster lors reunions mensuelles DS )

TOTAL MAXIMUM 100


TOTAL OBTENU 0
% 0,0

POINTS FORTS
1
2
3

287
ANNEX
POINTS A AMELIORER (1 = probleme present, 0 = pas de probleme) ES
1 Pas de point focal nutrition designe ou pas d'implication
2 Ureni/CsRef et/ou Urenas/CsCom non fonctionnels
3 Systeme de reference/transfert entre UREN non fonctionnel
4 Pas de transport disponible pour la supervision du PFN
5 Pas de materiel informatique pour la compilation des donnees par le PFN
6 Pas de supervisions independantes planifiees et realisees par le PFN
7 Pas de rapports de supervisions elabores par le PFN et disponibles
8 Stock du DS mal tenu (ruptures, absence de fiches stock et palettes, rongeurs, etc)
9 Systeme de distribution reguliere des intrants vers les UREN non fonctionnel
10 Rupture de stock dans les CsCom, CsRef et/ou au district sanitaire
11 Rapports mensuels non compiles et/ou non envoyés a temps
12 Reunions mensuelles avec les DTC non organisees
TOTAL 0

RECOMMANDATIONS
1
2
3
4
5

288
ANNEX
ES

ANNEXE 24 : SUPERVISION INTEGREE DES ACTIVITES DE NUTRITION


CSREF HOPITAL

FICHE DE SUPERVISION DES ACTIVITES NUTRITION - CSRef/Hopital

District sanitaire :
CSRef/Hopital :
SERVICE :
RND/Major de la pediatrie :
Agent de sante present lors de la visite :
Nom du superviseur :
Date de supervision :

Légende: M = médiocre (0 p), I = insuffisant (2p), B = bon (4p), E = excellent (5p)


ACTIVITES PCIMA M,I,B,E Commentaires
Materiels - Equipement - Outils 0 MAX: 45 points
1 Materiels anthropometriques présent et en bon état (Bande de SHAKIR, Balance Mère enfant, Toise)
2 Matériel examen médical present (stéthoscope, otoscope, abaisse langue, thermometre, etc)
3 Registres: PCIMA et accouchement, présents et correctement remplis
4 Fiches de : (suivi individuel et transfert) et les tables de référence (Zscore, préparation des lait et les
d'ATPE) disponibles et utilisées
5 Protocole présent et utilisé
6 Materiel de préparation et dilution de lait
7 Matériel d'education a la santé et nutrition, jouets et cartes conseil disponibles et utilisés a l'URENI et
a la maternite (pré natal et post natal)
8 Matériel de communication disponible et fonctionnel (tel portable, radio)
9 Moyen de transport disponible (moto, vehicule, etc)
Personnel 0 MAX: 15 points
10 Personnel présent en nombre suffisant pour mener l'activité PCIMA (minimum 5 : 1 medecin + 4
infirmiers) et ANJE + Micronutriments (minimum 2)
11 Personnel formé sur protocole revisé de la PCIMA (minimum 5) et l'ANJE + Micronutriments
(minimum 2 par CSREF) en nombre suffisant
12 Répartition correcte des tâches entre le personnel

289
ANNEX
Structure et organisation de l'espace 0 MAX: 30 points ES
13 Point d'eau potable disponible et fonctionnel
14 Latrines et douches par genre disponibles et fonctionnelles
15 Proprete adequate de la structure (nettoyage quotidien, point de lavage des mains, etc)
16 Système d'élimination des déchets présent et fonctionnel
17 Système d'évacuation des eaux usées présent et fonctionnel
18 Espaces suffisants : pour prise des mesures anthropometriques, enregistrement, test d'appetit, 1
salle de préparation de lait, 1 salle pour la consultation, 1 salle d'hospitalisation, 1 salle pour le
stock/pharmacie, 1 espace pour la cuisine des accompagnants, 1 hangar/espace pour la stimulation
des enfants
Depistage passif 0 MAX: 5 points
19 Dépistage passif realisé systématiquement au niveau de la consultation externe et des urgences
(verification dans le registre des consultations pour le dernier mois)
Accueil et flux des patients 0 MAX: 15 points
20 Triage des patients realisé (selon signes de danger)
21 Eau sucrée disponible et fournie aux patients
22 Flux des patients organisé et clair (de consultation externe a URENI, etc)
Admissions 0 MAX: 25 points
23 Mesures anthropometriques (PB, poids, taille) et température correctement prises, et oedèmes
correctement recherchés (vérification de quelques fiches de suivi des patients au hasard)
24 Calcul du P/T correctement realisé (vérification de quelques fiches de suivi des patients au hasard)
25 Critères d'admission connus, appliqués et notés sur la fiche (vérification de quelques fiches de suivi
despatients au hasard)
26 Fiches de suivi individuel correctement remplies avec toutes les données d'admission (verification
de quelques fiches de suivi des patients au hasard)
27 Explications correctes et suffisantes données à la mère lors de l'admission
Test d'appétit 0 MAX: 25 points
28 Lavage des mains au savon de l'enfant et accompagnant avant manipulation ATPE
29 Endroit approprié (calme, suffisamment d'espace, propre)
30 Explications à l'accompagnant correctes et suffisantes
31 Quantités correctes appliquées pour la réussite du test de l'appétit
32 Surveillance de la prise realisée et resultat noté sur la fiche
Prise en charge (phase aigue et de transition) 0 MAX: 55 points
33 Qualité de l'examen medical initial et de suivi (anamnèse, prise de signes vitaux tous les jours,
reconnaissance signes complications et action prise (vérification des quelques fiches de suivi des
patients au hasard)
34 Allaitement avant les repas
35 Lavage des mains au savon avant le repas
36 Préparation correcte du lait thérapeutique selon phase : F75, F100, F100 dilue (dosage, hygiene,etc)

NBdeENLEVER
37 Surveillance LES (quantité,
la prise des repas realisée INTRANTS position mèreMAM
et enfant,SUR LA noté
etc) et résultat GRILLE
sur DE SUPERVISION CSREF ET
la fiche
38 ProtocoleAJOUTER
nutritionnel selonLE F75
phase ET etF100
respecté noté sur la fiche (verification de quelques fiches de
suivi des patients au hasard)
39 Protocole médical systematique et specifique appliqué et noté sur la fiche : produit, dosage et durée
corrects (vérification de quelques fiches de suivi des patients au hasard)
40 Vaccination contre la rougeole à jour pour un enfant de 9 mois et plus
41 Critères de passage entre les phases connus et appliqués
42 Diagnostic des cas de non reponse au traitement realisé et action prise
43 Explications données à la mère sur statut nutritionnel et médical de son enfant et son evolution
Decharges 0 MAX: 10 points
44 Critères de decharge (transferts vers URENAS ou sorties) connus, appliqués et notés sur la fiche de
suivi et régistre
45 Procedures de sortie et suivi après guérison (URENAS) expliqué à la mère
Séance d'education et d'appui a l'eveil psychosocial 0 MAX: 10 points
46 Séances d'éducation a la santé et nutrition realisées
47 Séances d'éveil psychocial et jeux realisées
RAPPORTS
Rapports mensuels 0 MAX: 15 points
48 Rapports mensuels correctement remplis (complets et fiables) 290
49 Rapports mensuels envoyés à temps (au plus tard le 5 du mois suivant)
50 Copies des rapports mensuels classés au CSRef
STOCK/PHARMACIE
Stock/pharmacie 0 MAX: 20 points
51 Conditions du stock/pharmacie adéquates, propre et aérée (rangement sur étagère, étiquettage,
ANNEX
ACTIVITES ANJE ET MICRONUTRIMENTS ES
Activites promotion ANJE a la consultation externe 0 MAX: 10 points
Lors de toute CPN ou consultation curative d'un enfant de moins de 2 ans, l'agent de santé fait la
55
promotion et donne des conseils sur l'ANJE à l'accompagnant
Des séances de counselling sont realisées lors de la CPN pour toute femme enceinte en respectant
56
les 3 étapes de l’évaluation ANJE

Activites de deparasitage et de supplemntation en Fer acide folique à la maternite 0 MAX: 35 points

57 Déparasitage des femmes en post partum par le personnel de la maternité


Deparasitage à l'albendazole de la femme enceinte à partir du 2éme trimestre est realisé lors de la
58
CPN et noté dans le registre
59 Supplementation en Fer acide folique chez les femmes enceintes est relaisée lors de la CPN
Seances de counselling sont realisées par le personnel de la maternite pour toute femme venant
60
d'accoucher et respectent les 3 étapes de l’évaluation ANJE
61 Séances d'éducation à la sante et nutrition et sur l'ANJE sont realisées a la maternite
Promotion de la consommation des aliments riches en VitA, fer et l'utilisation de sel iodé lors des
62
CPN
A la sortie de la maternité, toute femme venant d'accoucher est referée à un GSAN de sa
63
communauté
TOTAL MAXIMUM 315
TOTAL OBTENU 0
% 0,0

POINTS FORTS
1
2
3
4
5

291
ANNEX
POINTS A AMELIORER (1 = probleme present, 0 = pas de probleme) ES
1 Espace insuffi sant ou mal organisé
2 Materiel anthropometrique absent, defectueux ou mal utilisé
3 Registres, fiches et supports absents ou non correctement remplis
4 Personnel insuffi sant, non formé ou non impliqué
5 Mauvaise distribution des taches
6 Accueil et flux des patients insuffi sant ou mal organisé
7 Depistage passisf systematique non ou partiellement realisé
8 Mesures anthropometriques non correctement prises et/ou calcul P/T incorrect
9 Criteres d'admission et transfert Urenas non connus ou mal appliqués
10 Test d'appetit non realisé ou pas selon les normes recommandées
11 Consultation medicale et detection complications non realisees/insuffi santes
12 Preparation du lait incorrecte ou non realisee selon les normes recommandees
13 Non respect des heures de repas et/ou surveillance insuffi sante ou non realisee
14 Traitement nutritionnel incorrect ou ne suivant pas les recommandations
15 Traitement medical systematique et/ou specifique incorrect
16 Criteres de passage entre les phases non connus et/ou non appliques
17 Explications insuffi santes données aux meres
18 Activites de promotion ANJE non realisees ou a ameliorer au CsRef/maternite
19 Activites de supplementation Vit A non realisees ou a ameliorer au CsRef/maternite
20 Activites de deparasitage de la femme enceinte non realisees ou a ameliorer dans la maternite
Activites de supplementation en Fer acide folique chez les femmes enceinte non relaisee et ou a
21 ameliorer lors de la CPN
22 Seances d'education et/ou de jeux/eveil non realisees ou insuffi santes
23 Stock mal tenu (ruptures, absence de fiches stock et palettes, rongeurs, etc)
24 Moyen de transport insuffi sant ou non organisé pour le transfert des patients
25 Rapports mensuels non remplis correctement et/ou non envoyés a temps
26 Infrastructures eau/assainissement et hygiene insuffi santes ou non fonctionnelles
0

RECOMMANDATIONS
1
2
3
4
5

292
ANNEX
ES

ANNEXE 25 SUPERVISION INTEGREE ACTIVITES DE NUTRITION CSCOM

FICHE DE SUPERVISION DES ACTIVITES NUTRITION - CSCom

District sanitaire:
CsCom:
DTC/Responsable Nutrition :
Agent de santé présent lors de la visite:
Nom du superviseur:
Date de supervision :

Légende: M = médiocre (0 p), I = insuffisant (2p), B = bon (4p), E = excellent (5p), Non supervise (NS)
ACTIVITES PCIMA M,I,B,E Commentaires
Outils - Materiels - Equipement 0 MAX: 40 points
1 Materiel anthropometrique present et en bon etat (Bande de SHAKIR, toise, balance mère
enfant, pèse bébé)
2Matériel examen médical present (stéthoscope., otoscope, abaisse langue, thermométre etc)
3 Registres: PCIMA; registre d'accouchement, registre SPE et registre de vaccination avec
integration Vit A, albendazole presents et correctement remplis
4 Fiches: de suivi individuel et de transfert PCIMA, de croissance, journalières de
vaccination avec Vit A et albendazole (fiche de croissance SPE) integrés, Cartes de
vaccination avec Vit A integrée disponibles et utilisées
5 Outils: protocole PCIMA; ANJE présents et utilisés, Directives nationales de
supplémentation en Vitamine A, support de collecte des données de contrôle de
l'iodation du sel dans les ménages et sur les marchés disponibles et utilisées
6 Materiel d'éducation à la sante et nutrition et cartes conseil disponibles et utilisés,
cahiers CCSC disponibles et renseignés
7 Matériel de communication disponible et fonctionnel (tel portable, Radio)
8 Moyen de transport disponible (moto, vehicule, etc)
Personnel
Personnel présent en nombre suffi sant pour mener les activités PCIMA (minimum : 3), 0 MAX: 15 points
9 ANJE et de supplementation en Vitamine A et Albendazole (SPE) de routine (minimum :
3)
10 Personnel formé sur protocole revisé de la PCIMA, sur l'ANJE et sur les directives
nationales de supplementation en Vit A en nombre suffi sant (minimum : 3)
11 Répartition correcte des tâches entre le personnel

293
ANNEX
Structure et organisation de l'espace 0 MAX: 25 points ES
12 Point d'eau potable disponible et fonctionnel
13 Latrines par genre disponibles et fonctionnelles
14 Proprete adequate de la structure (nettoyage quotidien, point de lavage des mains, etc)
15 Système d'élimination des déchets présent et fonctionnel
16 Espace suffi sant : pour prise des mesures anthropometriques et enregistrement, pour test
d'appetit, 1 salle pour la consultation, 1 salle pour le stock/pharmacie
Depistage passif 0 MAX: 5 points
17 Dépistage passif realisé systématiquement au CSCom (verification dans le registre des
consultations pour le dernier mois)
Accueil et flux des patients 0 MAX: 20 points
18 Accueil des patients organisé (espace d'attente couvert avec nattes ou bancs)
19 Triage des patients réalisé (selon signes de danger)
20 Eau sucrée disponible et fournie aux patients
21 Flux des patients entre les différentes salles organisé et clair
Admissions PCIMA 0 MAX: 30 points
22 Mesures anthropometriques (PB, poids, taille) et température correctement prises, et
oedèmes correctement evalués (verification de quelques fiches de suivi des patients au
hasard)
23 Calcul du P/T correctement réalisé (vérification de de quelques fiches de suivi des
patients au hasard)
24 Critères d'admission connus, appliqués et notés sur la fiche (verification de quelques
fiches de suivi des patients au hasard)
25 Fiches de suivi individuel correctement remplies avec toutes les données d'admission
(verification de quelques fiches de suivi des patients au hasard)
26 Régistre PCIMA correctement rempli et correcte affectation numeros MAS (vérification de
quelques fiches de suivi des patients au hasard)
27 Explications correctes et suffi santes données à la mère lors de l'admission
Test d'appétit 0 MAX: 25 points
28 Lavage des mains de l'enfant et accompagnant avant manipulation ATPE
29 Endroit approprié (calme, suffi samment d'espace, propre)
30 Explications à l'accompagnant correctes et suffi santes
31 Quantités correctes appliquées pour la réussite du test de l'appétit
32 Surveillance de la prise realisée et resultat noté sur la fiche

294
ANNEX
33 Qualité de l'examen médical : anamnèse, prise de signes vitaux, reconnaissance signes
complications (vérification de quelques fiches de suivi des patients au hasard)
ES
34 Détection prompte des complications et application correcte des critères de référence
vers URENI
35 Protocole médical systématique appliqué et noté sur la fiche : produit, dosage et durée
corrects, (verification de quelques fiches de suivi des patients au hasard)
36 Protocole nutritionnel (nb sachets ATPE) respecté et noté sur la fiche (vérification de
quelques fiches de suivi des patients au hasard)
37 Vaccination rougeole realisée pour un enfant de 9 mois et plus
38 Diagnostic des cas de non reponse au traitement realisé et action prise (VAD, etc)
39 Explications données à la mère sur statut nutritionnel et médical de son enfant
Decharge 0 MAX: 10 points
40 Critères de décharge connus, appliqués et notés sur la fiche de suivi et régistre
41 Procedures de sortie et suivi après guérison (URENAM) expliqués à la mère
ACTIVITES ANJE
Promotion ANJE 0 MAX: 15 points
42 Lors de toute CPN ou consultation curative d'un enfant de moins de 2 ans, l'agent de santé
doit faire la promotion et donner des conseils sur l'ANJE à l'accompagnant et référer
l'accompagnant/la mère vers un GSAN
43 Des séances de counselling sont réalisees pour toute femme enceinte lors de la CPN en
respectant les 3 étapes de l’évaluation ANJE
45 Des séances de démonstration nutritionnelle sont realisees en respectant les étapes de
démonstration nutritionnelle
ACTIVITES MICRONUTRITMENTS
Supplementation Vit A et deparasitage de routine, Fer acide folique en CPN et
0
contrôle iodation du sel MAX: 20 points
46 La supplementation en Vit A et déparasitage des enfants sont réalisés lors des
consultations curatives, de la vaccination et de la SPE
47 Déparasitage des femmes en postpartum immédiat (dans les 40 jours qui suivent
l'accouchement)
48 Déparasitage à l'albendazole à partir du deuxième trimestre et Supplementation en Fer
acide folique chez les femmes enceintes sont réalisés lors de la CPN,

49 Contrôle mensuel de l'iodation de sel dans les ménages et marchés réalisé régulièrement

295
ANNEX
Séances d'education 0 MAX: 5 points ES
50 Séances d'éducation à la santé et nutrition réalisées
Rapports
Rapports mensuels 0 MAX: 15 points
51 Rapports mensuels (RMA) PCIMA, vaccination, supplémentation en Vit A, en Fer-Acide
folique, Déparasitage correctement remplis (complets et fiables)
52
Rapports mensuels (RMA) PCIMA, de supplémentation en Vit A, déparistage, Fer acide
folique de routine, de vaccination, envoyés à temps (au plus tard le 5 du mois suivant)
53 Copies des rapports mensuels PCIMA, de supplementation en Vit A, Fer acide folique de
routine, de vaccination bien classés/archivés au CSCom
STOCK/PHARMACIE
Stock/pharmacie 0 MAX: 20 points
54 Conditions du stock/pharmacie adéquates, propre et aérée (rangement sur étagère,
étiquettage, utilisation de palettes, absence rongeurs, etc)
55 Fiches de stock des intrants PCIMA (ATPE, CSB+, Huile, ASPE et médicaments traitement
systématique), les intrants pour la routine (albendazole; Vit A, Fer Acide Folique) et les
Testeurs d'iode présentes et correctement remplies
56 Quantité suffi sante des intrants PCIMA (ATPE, CSB+, Huile, ASPE et médicaments
traitement systématique), les intrants pour la routine (albendazole; Vit A, Fer Acide
Folique) et les Testeurs d'iode en stock (1 mois de fonctionnement + 2 semaines de stock
tampon) et absence de rupture de stock
57 Inventaire physique realisé chaque mois
ACTIVITES COMMUNAUTAIRES
Activités communautaires 0 MAX: 35 points
58 % ASC, Relais communautaires et GSAN actifs (sur nbre total formé)
59 Connaissance et application des critères pour VAD (absence, abandon, etc)
60 VAD réalisées (% VAD realisées en fonction des indications des VAD pendant le dernier
mois) pour la PCIMA, ANJE et micronutriments par les relais communautaire/GSAN et
autres activités realisées par les GSAN
61 Dépistage actif realisé (% patients référés par ASC/relais/GSAN le dernier mois)
62 Réunions mensuelles organisées par DTC avec ASC, relais et GSAN pour les activités
PCIMA, ANJE et micronutriments; données mensuelles de dépistage collectées par DTC

296
ANNEX
63 Rapports mensuels dépistage correctement remplis et envoyés à temps (au plus tard le 5 ES
du mois suivant)
64 Rapports mensuels GSAN correctement remplis et envoyés à temps (avant le 5 du mois
suivant)

TOTAL MAXIMUM 315


TOTAL OBTENU 0
% 0,00
POINTS FORTS
1
2
3
4
5
POINTS A AMELIORER (1 = probleme present, 0 = pas de probleme)
1 Espace insuffisant ou mal organisé
2 Materiel anthropometrique absent, defectueux ou mal utilisé
3 Registres, fiches et supports absents ou non correctement remplis
4 Personnel insuffisant, non formé ou non impliqué
5 Mauvaise distribution des taches
6 Accueil et flux des patients insuffisant ou mal organisé
7 Depistage passisf systematique non ou partiellement realisé
8 Mesures anthropometriques non correctement prises et/ou calcul P/T incorrect
9 Criteres d'admission et decharge non connus ou mal appliqués
10 Test d'appetit non realisé ou pas selon les normes recommandées
11 Consultation medicale et detection complications non realisees ou insuffisantes
12 Traitement medical systematique incorrect

297
ANNEX
13 Traitement nutritionnel incorrect ES
14 Activites de promotion ANJE non realisees au CsCom ou a ameliorer
15 Activites de supplementation de vit A non realisees au CsCom ou a ameliorer
16 Activites de deparasitage de la femme enceinte non realisees ou a ameliorer dans la maternite
Activites de supplementation en Fer acide folique chez les femmes enceinte non relaisee
17 et ou a ameliorer lors de la CPN
18 Activités communautaires (dépistage actif, VAD) non ou insuffi samment realisées
19 Explications insuffi santes données aux meres
20 Stock mal tenu (ruptures, absence de fiches stock et palettes, rongeurs, etc)
21 Moyen de transport insuffi sant ou non organisé pour la reference des patients
22 Rapports mensuels non remplis correctement et/ou non envoyés a temps
23 Infrastructures eau/assainissement/hygiene insuffi santes ou non fonctionnelles
RECOMMANDATIONS
1
2
3
4
5

298
ANNEX
ES

ANNEXE 26 SUPERVISION INTEGREE DES ACTIVITES DE NUTRITION


ASC

FICHE DE SUPERVISION DES ACTIVITES NUTRITION - Site ASC

District sanitaire:
Aire de santé:
Site ASC:
Agent de Santé Communautaire :
Relais de santé et membres d'ASSACO présent lors de la visite:
Nomdu superviseur:
Date de supervision :

Légende: M =médiocre (0 p), I =insuffisant (2p), B =bon (4p), E =excellent (5p), Non supervise (NS)
ACTIVITES PCIMA M,I,B,E Commentaires
Outils - Materiels - Equipement 0 MAX: 40 points
1 Materiel anthropometrique present et en bon etat (Bande de SHAKIR, balance mère enfant), Boite à image, boite de
sécurité, poubelles, kits pour préparation de SRO, Kit pour hygiène et assainissement, mperméables et agrafeuses,
Armoire
2 Matériel examen médical present (Muniteur, thermométre, TDR Palu etc)
3 Registres: PCIMA URENAS
4 Fiches: de suivi individuel URENAS et URENAM et fiche de Réf/transfert PCIMA, de croissance, journalières de
vaccination avec Vit A et albendazole (fiche de croissance SPE) integrés, Cartes de vaccination avec Vit A integrée
disponibles et utilisées
5 Outils: protocole PCIMA; ANJ E présents et utilisés, Directives nationales de supplémentation en Vitamine A,
support de collecte des données de contrôle de l'iodation du sel dans les ménages et sur les marchés disponibles et
utilisées
6 Materiel d'éducation à la sante et nutrition et cartes conseil disponibles et utilisés, cahiers CCSC disponibles et
renseignés
7 Matériel de communication disponible et fonctionnel (tel portable)
8 Moyen de transport disponible (Velo,moto, etc)

299
ANNEX
Personnel 0 ES
MAX: 10 points
9 Personnel présent en nombre suffisant pour mener les activités PCIMA (minimum : 3: ASC +2 relais), ANJ E et de
supplementation en Vitamine A et Albendazole (SPE) de routine (minimum : ASC+2 relais)
10 Répartition correcte des tâches entre le personnel (Proposition: planning de suivi des activités des relais et des
GSAN disponible auprès de l'ASC)
Structure et organisation de l'espace 0 MAX: 25 points
11 Poste d'eau potable disponible et fonctionnel
12 Latrine par genre disponible et fonctionnelle
13 Proprete adequate de la structure (nettoyage quotidien, point de lavage des mains, etc)
14 Boite de sécurités et poubelles pour les des déchets présent et fonctionnel
15 Espace suffisant : salle pour la consultation +intrants+matériels, Hangar ou salle d'attente
Depistage passif 0 MAX: 5 points
16 Dépistage passif realisé systématiquement au site ASC (verification dans le registre des consultations pour le
derniers mois)
Accueil et flux des patients puis RECHERCHER LES SIGNES DE DANGER 0 MAX: 115 points
17 Accueil des patients organisé (espace d'attente couvert avec nattes ou bancs)
18 Triage des patients réalisé (selon les signes de danger): voir les fiches individuelles SEC utilisées
19 Eau sucrée disponible et fournie aux patients conformement au protocle
20 Nourrisson de la naissance à 2 mois
21 Amaigrissement visible et sévère chez l’enfant de 2 à 6 mois
22 L’enfant est-il incapable de boire ou de téter ?
23 L’enfant vomit tout ce qu’il consomme ?
24 L’enfant a-t-il convulsé ou convulse maintenant ?
25 L’enfant est inconscient ou ne répond pas aux stimuli externes
26 Œdèmes aux membres inférieurs
27 Pâleur palmaire sévère (Anémie)
28 Respiration difficile avec tirage sous costal ou sifflement
29 Saignement spontané
30 Urine peu abondante couleur coca cola
31 Incapable de s’assoir ou se tenir debout
32 Enfant devient plus malade malgré les soins à domicile

300
ANNEX
33 Toutes maladies qui durent 14 jours ou plus ES
34 Signes de déshydratation (yeux enfoncés, assoiffé, pli cutané s’efface lentement, enfant agité ou irritable)
35 Bande de Shakir rouge
36 Sang dans les selles
37 Selles trop liquides (comme de l’eau)
38 Dans la bande ROUGE avec échec du test d’appétit (négatif)
39 Enfant de 2mois à 6 mois qui ne grossit pas
Admissions PCIMA 0 MAX: 30 points
40 Mesures anthropometriques (PB, poids) et température correctement prises, et oedèmes correctement evalués
(verification de quelques fiches de suivi des patients au hasard)
41
Prise correcte du Poids correctement réalisé (vérification de de quelques fiches de suivi des patients au hasard)
42 Critères d'admission connus, appliqués et notés sur la fiche (verification de quelques fiches de suivi des patients au
hasard)
43
Fiches de suivi individuel (URENAS, URENAM et SEC correctement remplies avec toutes les données d'admission
(verification de quelques fiches de suivi des patients au hasard)
44 Régistre URENAS correctement rempli et correcte affectation numeros MAS (vérification de quelques fiches de suivi
des patients au hasard)
45 Explications correctes et suffisantes données à la mère lors de l'admission
Test d'appétit 0 MAX: 25 points
46 Lavage des mains de l'enfant et accompagnant avant manipulation ATPE
47 Endroit approprié (calme, suffisamment d'espace, propre)
48 Explications à l'accompagnant correctes et suffisantes
49 Quantités correctes appliquées pour la réussite du test de l'appétit
50 Surveillance de la prise realisée et resultat noté sur la fiche individuelle URENAS
Prise en charge 0 MAX: 60 points
51 Qualité de l'examen médical : Recherche de nouvelles plaintes, prise de la fréquence respiratoire et de la
températoire (vérification de quelques fiches de suivi URENAS des patients au hasard); évaluation des nouvelles
plaintes en utilisant une nouvelle fiche individuelle SEC et détection prompte des signes de danger (faire le lien entre
la nouvelle plainte et l'utilisation d'une nouvelle fiche individuelle SEC)

52 Application correcte des critères de référence vers le CSCom


53 Protocole médical systématique appliqué et noté sur la fiche : produit, dose et fréquence corrects, (verification de
quelques fiches de suivi des patients au hasard)
Protocole nutritionnel (nb sachets ATPE) respecté et noté sur la fiche (vérification de quelques fiches de suivi des
54
patients au hasard)
55 Diagnostic des cas de non reponse au traitement realise et action prise (VAD, etc)

301
ANNEX
56 Explications données à la mère sur statut nutritionnel et medical de son enfant ES
57 La prescription
58 La technique d'utilisation de paracheck est correcte
59 Respecte le protocole
60 Vaccination rougeole realisée pour un enfant de 9 mois et plus
61 Diagnostic des cas de non reponse au traitement realisé et action prise (VAD, etc)
62 Explications données à la mère sur statut nutritionnel et médical de son enfant
Decharge 0 MAX: 10 points
63 Critères de décharge connus, appliqués et notés sur la fiche de suivi et régistre
64 Procedures de sortie et suivi après guérison (URENAM) connues et appliquées
ACTIVITES ANJ E
Promotion ANJ E 0 MAX: 15 points
65 L'ASC fait la promotion et donne des conseils sur l'ANJ E à l'accompagnant et lui référe vers un GSAN lors de la
consultation curative d'un enfant de moins de 2 ans
66 Des séances de counselling sont réalisees pour toute femme enceinte lors de la consultation médicale et le suivi
pour paludisme simple en respectant les 3 étapes de l’évaluation ANJ E
67 Des séances de démonstration nutritionnelle sont realisees en respectant les étapes de démonstration nutritionnelle
Supplementation Vit A et deparasitage de routine, Fer acide folique en CPN et contrôle iodation du sel 0 MAX: 15 points
68 La supplementation en Vit A et déparasitage des enfants sont réalisés lors des consultations curatives, de la
vaccination et de la SPE
69 Supplémentation en VitA des femmes en postpartum immédiat (dans les 40 jours qui suivent l'accouchement)
70
Contrôle mensuel de l'iodation de sel dans les ménages et marchés réalisé régulièrement
Séances d'education 0 MAX: 5 points
71 Séances d'éducation à la santé et nutrition réalisées
Rapports mensuels 0 MAX: 15 points
72 Rapports mensuels (RMA) sont archivés
73 Rapports mensuels (RMA) sont correctement renseignés prenant en compte les données des activités des relais et
des GSAN
74 Copies des rapports RMA envoyées au CSCom et CSRéf
STOCK/PHARMACIE
Stock/pharmacie 0 MAX: 20 points
75 Conditions du stock/pharmacie adéquates, propre et aérée (rangement sur étagère, étiquettage, utilisation de
palettes, absence rongeurs, etc)
76 Fiches de stock des intrants PCIMA (ATPE, CSB+, Huile, ASPE et médicaments traitement systématique), les
intrants pour la routine (albendazole; Vit A, Fer Acide Folique) et les Testeurs d'iode présentes et correctement
remplies
77 Quantité suffisante des intrants PCIMA (ATPE, CSB+, Huile, ASPE et médicaments traitement systématique), les
intrants pour la routine (albendazole; Vit A, Fer Acide Folique) et les Testeurs d'iode en stock (1 mois de
fonctionnement +2 semaines de stock tampon) et absence de rupture de stock
78 Inventaire physique realisé chaque mois

302
ANNEX
ACTIVITES COMMUNAUTAIRES ES
Activités communautaires 0 MAX: 35 points
79 % Relais communautaires et GSAN actifs (sur nbre total formé)
80 Connaissance et application des critères pour VAD (absence, abandon, etc)
81 Nombre de VAD réalisées durant les trois derniers mois
82 Dépistage actif realisé (% patients référés par ASC/relais/GSAN le dernier mois)
83 Réunions mensuelles organisées par le comité de coordination SEC du site ASC
84 Rapports mensuels dépistage correctement remplis et envoyés à temps (au plus tard le 5 du mois suivant) et des
copies sont archivées
85 Rapports mensuels GSAN correctement remplis et envoyés à temps (avant le 5 du mois suivant)

TOTAL MAXIMUM 425


TOTAL OBTENU 0
% 0,00

POINTS FORTS
1
2
3
4
5
6
7
8

303
ANNEX
POINTS A AMELIORER (1 =probleme present, 0 = pas de probleme) ES
1 Espace insuffisant ou mal organisé
2 Materiel anthropometrique absent, defectueux ou mal utilisé
3 Registres, fiches et supports absents ou non correctement remplis
4 Personnel insuffisant, non formé ou non impliqué
5 Mauvaise distribution des taches
6 Accueil et flux des patients insuffisant ou mal organisé
7 Depistage passisf systematique non ou partiellement realisé
8 Mesures anthropometriques non correctement prises et/ou calcul P/T incorrect
9 Criteres d'admission et decharge non connus ou mal appliqués
10 Test d'appetit non realisé ou pas selon les normes recommandées
11 Consultation medicale et detection complications non realisees ou insuffisantes
12 Traitement medical systematique incorrect
13 Traitement nutritionnel incorrect
14 Activites de promotion ANJ E non realisees au CsCom ou a ameliorer
15 Activites de supplementation de vit A non realisees au CsCom ou a ameliorer
16 Activites de deparasitage de la femme enceinte non realisees ou a ameliorer dans la maternite
Activites de supplementation en Fer acide folique chez les femmes enceinte non relaisee et ou a ameliorer lors de la
17 CPON
18 Activités communautaires (dépistage actif, VAD) non ou insuffisamment realisées
19 Explications insuffisantes données aux meres
20 Stock mal tenu (ruptures, absence de fiches stock et palettes, rongeurs, etc)
21 Moyen de transport insuffisant ou non organisé pour la reference des patients
22 Rapports mensuels non remplis correctement et/ou non envoyés a temps
23 Infrastructures eau/assainissement/hygiene insuffisantes ou non fonctionnelles
RECOMMANDATIONS
1
2
3
4
5
Besoins en materiel anthropometrique
Balance electronique
MUAC
Besoins en rehabilitation/construction d'infrastructures eau/hygiene/assainissement
Point d'eau 0
Latrines 0
Fausse à cendre 0

304
ANNEX
ES
ANNEXE 27 SUPERVISION INTEGREE DES ACTIVITES DE NUTRITION
GSAN

FICHE DE SUPERVISION DES ACTIVITES GSAN

DRS:
District sanitaire:
Aire de sante (CSCOM):
Village:
Nom du membre GSAN :
Nom du superviseur:
Profil du superviseur: □ Developpement social □ Promotion de la femme □ DTC/ASACO □ Mairie □ Partenaire de proximite □ AUTRE _____________________________
Date de supervision :

Légende: M = médiocre (0 p), I = insuffisant (2p), B = bon (4p), E = excellent (5p)


FONCTIONNALITE DU GSAN M,I,B,E Commentaires
Fonctionnalité 0 MAX: 20 points
Les membres du GSAN formés en ANJE, dépistage de la malnutrition aigue et sur les
1 micronutriments (Vit A, Iode, Fer) et déparasitage sont en nombre suffisant et actifs
(minimum 4 membres par GSAN)
2 La composition des membres du GSAN est en adéquation avec la stratégie nationale
3 Le GSAN a integré les recommandations des supervisions formatives précédentes
Le GSAN a effectué les activités préventives (séance de sensibilisation et de
4
démonstration nutritionnelle, VAD…) avec la frequence minimale (minimale 1 séance
par mois) OUTILS MATERIEL ET EQUIPEMENT DU GSAN
Outils - Matériels - Équipement 0 MAX: 10 points
5 Le registre d'activités est à jour et renseigné correctement
Les supports et matériels pour les activités de nutrition (cartes conseils, matériel de
6 démonstration nutritionnelle, la fiche de recette, bande de Shakir, les coupons, les
fiches de pointage, testeur d"iode, sciseaux...) sont disponibles et utilisés
ACTIVITES DU GSAN

305
ANNEX
ACTIVITES DU GSAN
ES
Activités 0 MAX: 35 points
Pendant l'observation d’une communication interpersonnelle lors d'une rencontre
7 individuelle ou une VAD, le membre du GSAN a écouté, apporté le conseil approprié et
rempli le registre correctement
Pendant l'observation d’une séance de sensibilisation, le(s) facilitateur (s) a (ont)
8 respecté les étapes de la séance (1. Préparer le thème avant, 2. Accueillir les
participants, 3. Présenter le thème du jour, 4. Gérer le contenu, 5. Clôturer la séance)
Pendant l'observation d’une séance de sensibilisation, le(s) facilitateur (s) a (ont) fait
9 passer les messages clés du thème, posé des questions pour susciter la compréhension,
fait référence aux cartes conseil appropriées, et répondu aux questions clairement).
Pendant l'observation d’une séance de sensibilisation, le(s) facilitateur(s) a (ont)
identifié les engagements et les responsables pour le suivi et encouragé les participants
10
de partager ce qu’ils ont appris avec des femmes enceintes ou allaitantes ou un
homme/mari, avant la prochaine séance
Pendant l'observation d’une séance de sensibilisation, le(s) facilitateur(s) a (ont) rempli
11
le registre d'activités correctement
Pendant l'observation d’une séance de démonstration nutritionnelle, le(s)
12 facilitateur(s) a traité le contenu de manière adéquate en donnant les informations
correctes et la composition de la recette adéquate.
Le dépistage actif mensuel de la malnutrition aigue est realisé de manière régulière et
13
correcte par les membres du GSAN et les fiches de pointage sont remplies
TOTAL MAXIMUM 65
TOTAL OBTENU 0
% 0,0
POINTS FORTS
1
2
3
4
5
POINTS A AMELIORER (1 = probleme present, 0 = pas de probleme)
1 Le GSAN n'effectue pas les activités avec la fréquence minimale
2 Le registre n'est pas correctement rempli ou a jour
3 Les supports (cartes conseil, etc) ne sont pas en bon état
4 Le matériel pour les démonstrations nutritionnelles n'est pas suffi sant ou en bon état
5 Les VAD ne sont pas effectées ou documentées
6 Pendant la séance de sensibilisation, les étapes ne sont pas respectées
7 Pendant la séance de sensibilisation, les hommes n'ont pas participé
8 Apres la séance de sensiblisation, les engagements ne sont pas rappelés
9 Apres la séance de sensiblisation, la prochaine séance n'est pas indiquée
10 Le GSAN n'effectue pas le depistage de la malnutrition aigue
RECOMMANDATIONS
1
2
3
4
5

306
ANNEX
ES
ANNEXE 28 : EXEMPLE DE RECETTES POUR LE LAIT F75/F100 ET RESOMAL

Notez que toutes ces recettes aboutissent à des produits avec une osmolarité plus importante que celle des produits commercialisés et
sont plus à même de provoquer des diarrhées de rénutrition. Elles peuvent être utilisées lorsque les produits commerciaux ne sont pas
disponibles et que la structure possède une cuisine adéquate et du personnel formé pour préparer ces recettes – TOUS les ingrédients
doivent être présents.

*F75

Type de lait Lait Œufs Sucre Huile Farine de CMV** (dosette Eau (ml)
(g) (g) (g) (g) céréales (g)* rouge=6g)
Poudre de Lait Ecrémé 25 0 70 27 35 ½ Compléter jusqu’à 1000
Poudre de Lait Entier 35 0 70 20 35 ½ Compléter jusqu’à 1000
Lait de vache frais 280 0 65 20 35 ½ Compléter jusqu’à 1000
Lait de chèvre frais 280 0 65 20 40 ½ Compléter jusqu’à 1000
Lait de bufflonne frais 230 0 65 15 40 ½ Compléter jusqu’à 1000
Lait concentré non sucré 110 0 65 20 40 ½ Compléter jusqu’à 1000
Œufs entiers 0 80 70 20 40 ½ Compléter jusqu’à 1000
Jaunes d’œuf 0 50 70 15 40 ½ Compléter jusqu’à 1000

* Les céréales utilisées pour la farine doivent être grillées (“soufflées”) et les autres ingrédients doivent ensuite être ajoutés. Sinon,
une alternative peut être d’ajouter du riz “soufflé” ou de la farine grillée au mélange.
ANNEX
ES
** CMV = Mélange spécial de Minéraux et Vitamines adapté au traitement de la malnutrition aiguë sévère. Pour avoir une ½ dosette,
diluer une dosette de CMV dans 4 ml d’eau et ne prendre que 2 ml ensuite pour avoir une ½ dosette rouge.

* F100

Type de lait Lait (g) Œufs (g) Sucre (g) Huile (g) CMV**(dosette rouge=6g) Eau (ml)
Poudre de Lait Ecrémé 80 0 50 60 ½ Compléter jusqu’à 1000
Poudre de Lait Entier 110 0 50 30 ½ Compléter jusqu’à 1000
Lait de vache frais 900 0 50 25 ½ Compléter jusqu’à 1000
Lait de chèvre frais 900 0 50 30 ½ Compléter jusqu’à 1000
Lait de bufflonne frais 750 0 60 10 ½ Compléter jusqu’à 1000
Lait concentré non 350 0 50 30 ½ Compléter jusqu’à 1000
sucré
Œufs entiers 0 220 90 35 ½ Compléter jusqu’à 1000
Jaunes d’œuf 0 170 90 10 ½ Compléter jusqu’à 1000

* ReSoMal

Ingrédient Quantité
SRO – Standards OMS un sachet pour 1 litre
CMV** 1 dosette rouge (6g)
Sucrose (sucre) 50 g
Eau 2000 ml
ANNEX
ES
ANNEX
ES
ANNEXE 29 : SPECIFICATIONS DES ATPE

Aliment Thérapeutique Prêt à l’Emploi (ATPE)

Les patients sévèrement malnutris ont des besoins très spécifiques en terme de nutriments qui
sont différents de ceux des patients normaux. Les aliments thérapeutiques tels que le F75, F100
et les ATPE ont été conçus pour répondre à ces besoins. L’Aliment Thérapeutique Prêt à
l’Emploi (ATPE) est un composant essentiel des URENAS, permettant le traitement à domicile.
L’ATPE est un aliment complet pour les patients malnutris sévères. Il a la même composition en
termes de nutriments que le lait thérapeutique F100.

Il existe plusieurs types d’ATPE commercialisés : les pâtes à base de lipides et les barres.
Plusieurs pays produisent leur propre ATPE utilisant des recettes standards. Ces produits,
nutritionnellement équivalents au F100 ont les mêmes effets physiologiques que le F100 et les
ATPE commercialisés. Une différence importante entre le F100 et les ATPE est que les ATPE
contiennent du Fer (en quantité suffisante pour la réhabilitation des patients sévèrement
malnutris) alors que le F100 utilisé pendant la phase de réhabilitation doit être supplémenté en
fer.

ATPE – Pâte

L’ATPE-pâte est une pâte thérapeutique prête à l’emploi habituellement présentée sous forme de
sachets ou de pots. Il est composé de graisse végétale, beurre de cacahuète, lait en poudre
écrémé, lactosérum, dextrine maltose, sucre et un complexe de vitamines et minéraux.

Instructions d’utilisation : de l’eau potable doit être disponible lors de la consommation


d’aliment thérapeutique prêt à l’emploi. Le produit ne doit être donné qu’à des patients capables
d’exprimer la sensation de soif. Il est contre-indiqué pour les enfants présentant des allergies au
lait de vache, aux protéines ou aux arachides et ceux faisant le l’asthme ou présentant d’autres
allergies.

Recommandations d’utilisation : Pour la prise en charge de la malnutrition sévère dans un


centre de nutrition thérapeutique, il est recommandé de n’utiliser ce produit qu’en phase de
réhabilitation (ou phase 2). Pour la phase aiguë (ou phase 1), utiliser le lait thérapeutique F75.

310
ANNEX
ES
Stockage de l’ATPE : Certains ATPEs commercialisés (comme le Plumpy’nut ®) ont des durées
de conservation de 24 mois à partir de la date de fabrication. Les ATPE produits localement et
non emballés sous nitrogène dans un récipient fermé ont une durée de conservation de 3 à 6
mois. Les ATPE doivent être stockés dans un endroit frais et sec.

Tableau 1 Valeur Nutritionnelle Moyenne des ATPE (basé sur le plumpy’nut®)

Pour 100 g Par sachet de 96 g Pour 100 g Par sachet de 96 g

Energie 545 kcal 500 kcal Vitamine A 910 µg 840 µg

Protéine 13,6 g 12,5 g Vitamine D 16 µg 15 µg

Lipide 35,7 g 32,86 g Vitamine E 20 mg 18,4 mg

Calcium 300 mg 276 mg Vitamine C 53 mg 49 mg

Phosphore 300 mg 276 mg Vitamine B1 0,6 mg 0,55 mg

Potassium 1 111 mg 1 022 mg Vitamine B2 1,8 mg 1,66 mg

Magnesium 92 mg 84,6 mg Vitamine B6 0,6 mg 0,55 mg

Zinc 14 mg 12,9 mg Vitamine B12 1,8 µg 1,7 µg

Cuivre 1,8 mg 1,6 mg Vitamine K 21 µg 19,3 µg

Fer 11,5 mg 10,6 mg Biotine 65 µg 60 µg

Iode 100 µg 92 µg Acide folique 210 µg 193 µg

Selenium 30 µg 27,6 µg Acide pantothénique 3,1 mg 2,85 mg

Sodium < 290 mg < 267 mg Niacine 5,3 mg 4,88 mg

ATPE – barres (basé sur le BP100®)

Les ATPE-barres se présentent sous forme d’aliment compressé à utiliser en phase de


réhabilitation (ou phase 2) pour les enfants et adultes sévèrement malnutris. Les spécifications
nutritionnelles sont similaires à celles du lait thérapeutiques F100. Tout comme les ATPE-pâte,
les ATPE-barres contiennent du fer.

311
ANNEX
ES
A qui donner des ATPE-barres : les enfants âgés de plus de 12 mois, les adolescents et adultes
sévèrement malnutris et qui se trouvent en phase de réhabilitation du traitement. Les ATPE-
barres ne doivent jamais être donnés aux patients de moins de 6 mois.

Comment utiliser les ATPE-barres : ils peuvent être mangés directement du paquet, comme un
biscuit, avec une quantité suffisante d’eau potable (250 ml à 300 ml par barre), ou écrasés dans
de l’eau et mangés en bouillie. Pour les enfants de 12 à 24 mois, les barres peuvent être données
sous forme de bouillie.

Stockage des ATPE-barres : Le BP100® a une durée de conservation de 3 ans lorsqu’il n’est pas
ouvert. Une fois l’emballage en aluminium déchiré, le produit doit être utilisé dans les 1 a 2
semaines qui suivent, en fonction des conditions de stockage. La bouillie fabriquée avec le
BP100 et de l’eau doit être consommée dans les 3h qui suivent sa préparation.

Conditionnement : Le BP100 est compressé en tablette de 28,4g. Chaque paquet de BP100 (510
g net) contient 18 tablettes emballées en 9 barres dans du paper imperméable à la graisse (1 barre
= 2 tablettes = 300 Kcal).

Production locale d’ATPE

Les ingrédients minimum requis pour la production d’ATPE sont les suivants :

Quatre ingrédients basiques : sucre, lait en poudre séché, huile et un complément de vitamines et
minéraux.

En plus de ces quatre ingrédients, 25% du poids du produit provient de sources végétales telles
que les graines oléagineuses, les arachides ou de céréales telles que l’avoine à condition que la
densité nutritionnelle soit la même que celle du F100.

En plus d’une bonne qualité nutritionnelle (protéine, énergie et nutriments), les ATPE doivent
remplir les conditions suivantes :

 goût et texture adaptés aux jeunes enfants ;


 ne doit pas requérir une transformation additionnelle avant la consommation telle que la cuisson ;
 résistant aux contaminations microbiennes et durée de conservation suffisamment longue sans
avoir recours à un emballage sophistiqué ;
 les ingrédients ne sont pas chers et sont facilement disponibles dans les pays en développement.

312
ANNEX
ES
Récemment, l’OMS/UNICEF/PAM/SCN ont publiés un premier essai des spécificités des ATPE,
tel que mentionné ci-dessous :

Aliment thérapeutique prêt à l’emploi

Aliment prêt à être manger fortifié et riche en énergie, qui convient au traitement des enfants
malnutris sévères.

Cet aliment doit être mou ou facile à écraser, agréable au goût et facile à manger pour les jeunes
enfants sans nécessiter de préparation. Au moins la moitié des protéines contenues dans le
produit doit provenir des produits laiters.

Composition nutritionnelle:

Humidité 2.5% maximum

Energie 520-550 Kcal/100g

Protéines 10 à 12 % de l’énergie totale

Lipides 45 à 60 % de l’énergie totale

Sodium 290 mg/100g maximum

Potassium 1100 à 1400 mg/100g

Calcium 300 à 600 mg/100g

Phosphore (excluant les phytates) 300 à 600 mg/100g

Magnésium 80 à 140 mg/100g

Fer 10 à 14 mg/100g

Zinc 11 à 14 mg/100g

Cuivre 1,4 à 1,8 mg/100g

Sélénium 20 à 40 µg

Iode 70 à 140 µg/100g

313
ANNEX
Vitamine A 0,8 à 1,1 mg/100g
ES

Vitamine D 15 à 20 µg/100g

Vitamine E 20 mg/100g minimum

Vitamine K 15 à 30 µg/100g

Vitamine B1 0,5 mg/100g minimum

Vitamine B2 1,6 mg/100g minimum

Vitamine C 50 mg/100g minimum

Vitamine B6 0,6 mg/100g minimum

Vitamine B12 1,6 µg/100g minimum

Acide folique 200 µg/100g minimum

Niacine 5 mg/100g minimum

Acide pantothénique 3 mg/100g minimum

Biotine 60 µg/100g minimum

Acide gras n-6 3% à 10% de l’énergie totale

Acide gras n-3 0,3 à 2,5% de l’énergie totale

Note : le fer est ajouté aux ATPE contrairement au F100.

Sécurité : Les aliments ne doivent pas contenir de produits indésirables ; ils ne doivent contenir
aucune substance d’origine microbienne ou aucun poison ou substances nuisibles comme par
exemple des anti-nutriments, des métaux lourds ou des pesticides en quantité nocif pour la santé
des patients malnutris sévères.

Aflatoxine : 5 ppm maximum

Micro-organisme : 10000/g maximum

Test Coliforme : négatif dans 1g

314
ANNEX
Clostridium perfringens: négatif dans 1g
ES

Levure : maximum 10 dans 1g

Moisissures : maximum 50 dans 1g

Staphylococci pathogènes : négatif dans 1g

Salmonelle : négatif dans 125g

Listeria : négatif dans 25g

Le produit doit être conforme au Code International des Pratiques pour les Aliments pour les
Nourrissons et les Enfants du Codex Alimentarius Standard CAC/RCP 21-1979. Tous les
minéraux et vitamines ajoutés doivent être sur la Liste Consultative des Sels Minéraux et
Vitamines composée pour l’Utilisation d’Aliments pour les Nourrissons et Enfants du Codex
Alimentarius Standard CAC/GL 10-1979.

Les sels minéraux ajoutés doivent être solubles dans l’eau66 et facilement absorbés, ils ne
doivent pas formés de composés insolubles lorsqu’ils sont mélangés entre eux. Ce mélange de
minéraux doit avoir une base positive non métabolisable suffisante pour éliminer les risques
d’acidose ou d’alcalose métabolique.

Des informations complémentaires sur la production des ATPE sont disponibles à l’adresse
suivante :

http://www.who.int/child-adolescent-health/New_Publications/NUTRITION/CBSM/tbp_4.pdf

66
Beaucoup de fabricants utilisent des sels comme l’hydroxyde de magnésium, l’oxyde de zinc, le fumarate ferreux,
l’oxyde de cuivre, etc. Il est inadmissible d’utiliser ces sels qui sont peu chers et insipides mais non biodisponibles
pour les enfants malnourris. Tous les ATPE fabriqués avec ces sels de doivent pas être acceptés par l’acheteur car
ceux-ci sont non conformes aux spécifications génériques.

315
ANNEX
ES
ANNEXES 30 : COMPOSITION DU GSAN

Le GSAN est mis en place par la communauté. Il est constitué de personnes ressources issues de
la communauté et généralement de personnes membres des groupements féminins. Il est
important d’avoir une personne lettrée dans chaque groupe. La personne lettrée aura le rôle de
rapporteur ou chef du groupe.

1. Motivation des membres des GSAN


Les membres du GSAN seront motivés par les éléments suivants :
 l’apprentissage de bonnes pratiques à travers la formation ANJE,
 le suivi régulier des activités sur le terrain pour encourager les efforts et améliorer les
faiblesses des GSAN,
 la reconnaissance des GSAN comme une personnalité ou une célébrité (par exemple : les
GSAN peuvent s’asseoir sur le même podium que les officiels lors de certaines
cérémonies comme la célébration de la semaine mondiale de l’allaitement, lancement
officiel de la SIAN),
 la fourniture d’équipements (cartes conseil, sac, équipements pour démonstrations
nutritionnelles).
Le GSAN peut être constitué par les personnes suivantes :

 Au moins une mère expérimentée, maman leader, mère modèle (ayant pratiquée
l’allaitement maternel exclusif (AME) et l’alimentation de complément (AC) avec un
enfant bien nourri) ;
 Au moins une grand-mère ou femme âgée ;
 Au moins un homme ;
 Belles mères ;
 Tradi-praticiens de santé ;
 Accoucheuses Traditionnelles Recyclées (ATR) ;
 Pères ou hommes âgés ;
 Jeunes filles et jeunes ;

316
ANNEX
 Relais communautaires ;
ES
 Membres du Réseaux des Communicateurs Traditionnels (RECOTRADE) ;
 Mères éducatrices ;
 Membre du comité de l’Assainissement Total Piloté par la Communauté (ATPC) ;
 Agents de l’état civil dans les villages (chargés d’enregistrement des naissances) ;
 Chef de village ;
 Leaders religieux.

2. Sélection des membres des GSAN


Les membres choisis pour constituer le GSAN répondent aux critères de sélection suivants :

 Au moins une personne qui sait lire et écrire, qui pourra renseigner le registre et les
indicateurs de suivi ;
 Savoir parler en langue locale ;
 Etre issu du milieu (résident du quartier et appartenir au village/fraction) ;
 Etre choisi par la population ;
 Etre disponible et engagé ;
 Etre écouté et respecté par son entourage ;
 Avoir une expérience en mobilisation sociale (anciens relais, organisateurs, leaders
etc...) ;
 Avoir une interaction entre les différents membres et la communauté ;
 Ne pas cumuler les fonctions de plusieurs programmes de développement ;
 Etre volontaire et accepter le bénévolat ;
Etre crédible (honnête, respectueux, sociable, tolérant de l’association des femmes).

3. Liste d’intrants pour le GSAN


À la formation des membres, chaque GSAN sera doté des équipements suivants :

• Kit de communication (aussi appelé la boîte à images) : au moins un jeu de cartes


conseil ANJE par GSAN et la carte conseil sur « les soins pour le développement de
l’enfant.

• La fiche des recettes

317
ANNEX
• Bande de Shakir
ES

• Supports de collecte et de rapportage de données :


o Registre GSAN

o Supports pour le dépistage (coupons et fiches de pointage),

• Bic,

• Equipements (sac, équipements pour les démonstrations nutritionnelles):


o 1 Marmite avec couvercle 10 Kg

o 1 Marmite avec couvercle 5 Kg

o 1 Bassine en plastique avec couvercle grand format (100 L)

o 2 Sceaux avec couvercle en plastique (20 L)

o 2 Louches en fer (grand format)

o 2 Écumoires en fer (grand format)

o 24 Louches en plastique (petit format)

o 24 Assiettes en plastique (100 mL)

o 24 Bols en plastique (250 mL)

o 12 Bols en plastique (1 L)

o 2 Tasses inox avec couvercle (7 L)

o 2 Tasses inox avec couvercle (10 L)

o 24 Cuillères à soupe

o 24 Cuillères à café

o 1 Fourneau 10 Kg (Foyer amelioré)

o 1 Fourneau SeWa 5 Kg (Foyer amelioré)

o 2 Tamis

o 2 Spatules

o 2 Fouets

o 2 Couteaux

318
ANNEX
o 2 Carafes en plastique (1.5 L) ES
o 4 Nattes en plastique (5 places)

o Dispositif de lavage des mains ou Tippy - tap

4. Mise en place de GSAN

La mise en place des GSAN dans un DS doit etre proportionnelle à la taille de la population :

Un GSAN est composé de 4-12 membres, en considérant que chaque binôme couvre 30
ménages.

La mise en place des GSAN est réalisée à travers les étapes suivantes :

 un plaidoyer au niveau du District Sanitaire,


 un dialogue communautaire au niveau des Aires de santé, et
 la formation des membres des GSAN. :

5. Formation des membres du GSAN


La formation a une durée de 3 jours, sur l’ANJE basée sur l’approche 1000 jours et le dépistage
(Cfr Agenda dans manuel de formation). Les séances de formation comptent au maximum 30
participants. Au moins quatre membres de chaque GSAN, parmi lesquelles la personne lettrée,
sont formés. Généralement, la formation est réalisée au niveau de l’Aire de santé par deux (2)
personnes (parmi lesquels le DTC et, le responsable de la maternité et, avec l’appui du niveau
DS ou cercle (RND, Développement Social et Promotion de la Femme), si nécessaire.

NB : Dans les villages ne disposant pas de GSAN, le paquet d’activités doit être mené par les
relais/volontaires communautaires

319
ANNEX
ES

Annexe 31 : utilisation du produit PUR

320
ANNEX
ES
Annexe 32: PROTOCOLE SIMPLIFIE (PS)
1. Circonstances de mise en œuvre du PS
a. Zones où le traitement de la malnutrition aiguë modérée (MAM) n’existe pas ou est
interrompu pour manque d’intrants nutritionnels.
b. Zones où le traitement de la malnutrition aiguë modérée (MAM) et sévère (MAS)
n’existe pas ou est interrompu parce que les services de santé ne sont plus offerts en
raison de l’insécurité.
c. Zones d’accès difficile ou inaccessible.
2. Processus de mise en œuvre du PS
a. Consultation et sensibilisation de chaque région avec le soutien du Ministère de la Santé
et le cluster nutrition
b. La région/district qui choisit de mettre en œuvre le Protocole Simplifié expliquent en une
page comment elles répondent à un ou plusieurs critères de mise en œuvre du P S.
c. Le Ministère de la Santé et le cluster nutrition rencontrent la région pour un atelier afin de
définir :
1) les besoins en formation.
2) les besoins en intrants et leur entreposage.
3) ainsi que le plan de déploiement du P S.
d. Le Ministère de la Santé confirme le plan de déploiement du P S.
3. Traitement de la malnutrition aiguë utilisant le PS
a. Admission simplifiée:
 admission sur la base des mesures du périmètre brachial (<125mm) pour MAM,
 admissions sur la base des mesures du périmètre brachial (≤115mm) pour MAS,
b. Principales caractéristiques du P S:
 unique point de prise en charge pour tous les cas de malnutrition (les MAM et
MAS sont prises en charge sur le même site),
 produit unique (ATPE sachet de 92g),
 dosage simplifié de 2 sachets par jour pour les MAS et une Transition de 2
sachets ATPE: PB≥115 mm lors de deux mesures consécutives avant de passer à
1 sachet/jour
 dosage simplifié de 1par jour pour les MAM
 traitement possible en communauté (les ASC sont formés au PS pour prendre en
charge les cas non compliqués),

321
ANNEX

ES
les cas compliqués seront référés à l’URENI pour prise en charge comme cela est
fait dans le protocole national,
c. Détails du P S
 Organisation : Cf protocole national
 Traitement systématique : Cf protocole national
 Fréquence traitement, paramètre de suivi et visite de suivi : Cf protocole national
 Critères de référence : Cf protocole national
 Critères de sortie : Cf protocole national
 Suivi à domicile : Cf protocole national
 Recherches actives des cas au niveau communautaire : Cf protocole national
4. Gestion des intrants nutritionnel (ATPE) : Cf protocole national
5. Formation des staffs sur le protocole simplifié et déploiement à l’échelle du district
 Agents de santé des Cscom :
o Responsable de la formation : Responsable Nutrition du District (RND)
o Agents formés : DTC, chargé nutrition en tant qu’agent principal de la prise en charge des
enfants au niveau du CSCom et son suppléant qui sert comme aide au chargé nutrition et
assure la continuité du service en cas d’empêchement de ce dernier.
o Durée : 4 jours de théorie et pratiques en salle
o Matériel : bande de Shakir, registre URENAS, fiche individuelle URENAS, cahier de prise de
notes, stylo, modules
 Formation des ASC et les matrones pour la prise en charge au niveau des sites secondaires
o Responsable de la formation : RND pour la théorie et le chargé nutrition pour la pratique
o Agents formés : ASC et les matrones.
o Durée : 5 jours de théorie et deux mois pratiques au Cscom
o Matériel :bande de Shakir, registre URENAS, fiche individuelle URENAS, cahier de prise de
notes, stylo, modules
6. Monitoring et supervision des activités au niveau Cscom et ASC (voir protocole PCIMA)
7. Analyse de données et apprentissage adaptative

La revue mensuelle des données avant lors de la compilation et/ou la saisie sur DHIS 2 pourront service à discuter
les leçons apprises et les adaptations éventuelles à faire pour améliorer la prise en charge et la qualité de données de
suivi.

322
ANNEX
ES

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