Bains d Eau de Mer Bains Chaud 1835 (2)
Bains d Eau de Mer Bains Chaud 1835 (2)
Bains d Eau de Mer Bains Chaud 1835 (2)
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ET
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Salon de musiquepour les Dames | la.
mer et sur le Port. Terrasse à "balcon du premier cta<5e ,
Salon de Lecture j Restaurantet Glacier
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OBSERVATIONS
PRATIQUES
PAR ROUXEL,
MÉDECIN DE L'HOPITAL CIVIL ET MILITAIRE DE BOULOGNE,
INSPECTEUR DES KAINS DE MER,
MEMBRE DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVANTES.
^/-gco-nae ecuàoit.
.
*'—^A PARIS,
CHEZ J.-B. BAILLIERE, LIBRAIRE,
RUE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECINE, N° 13.
I85S.
DES BAINS EN GÉNÉRAL,
ET DE LA 2e ÉDITION
DE L'AUTEUR.
.....
Corruptus jiidex.
Maie verùm examinât bmnis
.
Satyra II, lib. 2.
ET
CHAPITRE PREMIER.
baigner dans les étangs et les rivières pendant les ehaleurs de l'été ;
mais il blâme l'usage qu'avaient les Germains de plonger leurs
enfans nouveau-nés, au milieu de l'hiver, dans les fleuves glacés,
en supposant mal à propos que cela éprouverait leur vigueur, et
les accoutumerait, dès les premiers jours de leur existeace, au
froid rigoureux du climat qu'ils devaient constamment habiter.
( Galenus, de tuenda sanitate, lib. 1, t. 1, e'dit. Sasili, 1549. )
Dès les tems qu'on appelle héroïques, et peut-être dès l'origine
du monde, cette pratique a été celle de tous les peuples agrestes
qui, éloignés des douceuts d'une vie tranquille, livrés aux durs
exercices de la chasse et de la guerre, n'estimaient que la force
du corps et la vigueur du tempérament. {Note du traducteur.)
26
k'automïie est la saison de l'année que l'ori
choisit généralement, en Angleterre, comme la
plus convenable pour prendre des bains de
mer *. Il est connu que la terre peut recevoir un
plus grand degré de chaleur et la conserver plus
long-items que l'eau ; et la terre, pendant un
long espace de tems après le solstice, continue
de céder aux eaux de l'Océan contiguës aux ri-
vages , une portion de la chaleur qui s'y est ac-
cumulée sous, l'influence du soleil d'été; C'est par
cette raison que l'on trouve la mer plus chaude
quelques semaines après le milieu de l'été, qu'on
ne la trouve à une égalé distance de tems avant
cette: période de l'année. La chaleur de l'atmos-
phère est en même tems diminuée par les vents
d'ouest qui régnent généralement, et qui sont
refroidis en traversant une grande étendue de
l'Océan. On trouvera rarement, pendant le mois
d'août, la température de la mer au dessous de
6o° du thermomètre de Fahreinheit ( iA de Réau-
mur); tandis que M. Eirwan a reconnu que celle
de l'atmosphère s'élèvera, terme moyen, un peu
au dessus de 65° de F. (i5 R.). La chaleur du
* On peut commencer à prendre les bains de mer, lorsqu'on en
fait usage pour combattre certaines maladies ou pour fortifier sa
santé, dès le 20 juin, et les continuer jusqu'à la fin de septembre
et même jusqu'à la mi-octobre, lorsque la saison est favorable.
(Note du traducteur.)
fluide dans lequel? nous nous baignons n'étant!
que de peu de degrés inférieure à celle du- milieu
dans lequel nous sommes accoutumés à vivre,
la mer, à cette époque de l'année, peut être
plutôt considérée comme un bain tempéré, que
comme un bain froid.
Quoique l'homme, et en général les premières
classes des êtres animés, aient la faculté de
maintenir en eux un degré de chaleur supérieur
à celui du milieu dans lequel ils; existent, ife
sont cependant susceptibles d'être affectés par fe
températurede l'air ambiant, et par les différent:
tes substances avec lesquelles ils sont occasion
neilement en contact. Les effets dé ces: impres-
sions externes constituent les sensations du froide
et du chaud, que l'on conçoit bien en général,
quoiqu'on ne puisse pas aisément les défruir^
Si nous prenons la chaleur du corps humain à
g8:° F. (3i R.), terme auquel on la porte, et que
nous supposions le milieu qui l'entoure à la-
même température qu'il se trouvé lui-même ,1e-
contact de toute substance dont la température;
est au dessus de g8° F. (3i R.) produira une
sensation de chaleur, tandis que tout ce qui est
d'une température inférieure Oeeasionerà la sen-
sation du froid. Nos sensations présentes sont
presque à chaque instant influencées par les hn-
28
pressions précédentes. Par exemple, après avoir
tenu pendant quelque tems Une main dans l'eau
froide, si les deux mains sont plongées dans ce
fluide, à sa température ordinaire, l'eau paraî-
tra plus froide à la main qui a été préalablement
échauffée qu'à l'autre. On est en général très-
sensible au froid dans la soirée d'une journée
très-chaude, quoique l'air, dans le fait, conti-
nue d'être plus chaud qu'il ne l'est habituelle-
ment. Sous le climat de la Grande-Rretagne ,
nos corps sont continuellement entourés d'une
atmosphère dont la température est bien infé-
rieure à la leur , qui soutire continuellement
une partie de la chaleur fournie par le principe
vital. C'est cette soustraction de chaleur que
nous cherchons à diminuer par l'usage des vête-
mens, qui consistent en général en des tissus
poreux qui, en empêchant l'accès de portions
nouvelles d'un air plus froid, nous tiennent
constamment entourés d'une atmosphère d'une
température presque égale à celle de notre pro-
pre corps.
Les diverses substances nous font éprouver
des sensations bien différentes selon la facilité
,
avec laquelle elles transmettent ou conduisent
la chaleur ; ce que l'on a trouvé être générale-
ment proportionné à leurs densités respectives. A
29
température égale, une pièce dé métal est plus
froide au toucher qu'une pièce de bois : l'eau et
l'air nous feront éprouver les mêmes différences.
L'espèce de révolution qu'on éprouve lors-
qu'on se plonge dans la mer, ne doit pas être
entièrement attribuée à un changement de tem-
pérature d'environ 3o° de F. (i4 R-), qui est la
différence moyenne entre la chaleur du corps et
celle de la mer ; mais l'on doit encore l'attribuer
à la rapidité avec laquelle la chaleur est soutirée
du corps lorsqu'on se plonge dans un milieu
aussi dense que l'eau : soustraction qui se fait
avec une bien plus grande vitesse que si l'on
exposait simplement le corps à l'air commun.
Ainsi, en me conformant à l'expression la plus
généralement reçue, je continuerai de regarder
,
les bains d'eau de mer comme des bains froids.
L'immersion dans l'eau de mer détermine di-
verses impressions qui sont plutôt pénibles qu'a-
gréables et dont l'ensemble est ordinairement
,
désigné sous le nom de choc.
Lorsque cette secousse violente est assez affai-
blie pour qu'on puisse analyser ces sensations,
on observe, outre un sentiment général de froid,
un certain degré de pesanteur et de resserrement
de la poitrine, accompagné de soupirs, d'une
respiration convulsive et de palpitations consi-
30
dérables du coeur» Après être resté quelque tems
plongé dans l'eau jusqu'au cou, ces phénomènes
diminuent progressivement ; mais si la partie du
corps, jusqu'à la région épigastrique, est hors
4e feau, la respiration convulsive dure plus
iong-tems. La durée de ces symptômes dépend,
m général, beaucoup de la susceptibilité indi-
viduelle et de l'habitude qu'on a d'user des bains
froids.-Chez les personnes d'une constitution dé-
licate et irritable, ces impressions désagréables
icontinuent bien plus lông-tems que chez celles
d'une constitution forte et robuste. Dans tous les
«cas, ces sensations sont graduellement dimi-
.auées par l'habitude, jusqu'à ce qu'à la fin,
comme on l'observe chez les guides, dans les
endroits où l'on prend les bains, l'immersion
dans l'eau, en y restant même plusieurs heures
de suite, cesse de produire aucun changement
dans les fonctions vitales *.
Lorsque la personne qui se baigne reste dans
un état de repos, la température delà mer étant
de 58 à 6o° de F. (12 à i3 de R.), la sensation
du froid diminue par degrés, et le corps semble1
CHAPITRE II.
CHAPITRE III.
DE LA MANIERE DE SE BAIGNER.
CHAPITRE IV.
v
ordinaires ; jl ΣS pend seulement plus gênantes
» et plus fatigantes, et conduit souvent à V-kjf-r
)>
poçondriacisme.
» Les personnes qui sont dans cet état sont
» sensiblement soulagées par l'usage des bains
» froids, et elles les supportent ordinairement
» bien. Il faudra, si on le peut, seconder leur
» effet en les éloignant de leurs affaires et de leurs
» méditations ordinaires ; ce qu'on obtiendra jsn
» les envoyant dans les endroits où l'on prend
))
les bains. »
Quoiqu'il soit imprudent d'employer les bains
froids dans les paralysies récentes, cependant,
quand les affections de cette espèce ont duré
quelque tems, quand toute affection partielle dé
la tête a cessé, et que la maladie est dégénérée
en une faiblesse chronique des parties affectées,
les malades paraissent toujours soulagés par l'u-
sage des bains de mer, qui semblent au moins
donner une vigueur momentanée à leurs mem-
bres débiles. Un praticien intelligent, qui habite
les côtes, m'a assuré qu'il avait vu des affections
paralytiques reparaître après l'usage des bains de
mer, et même des hémiplégies se changer en pa-
ralysies. C'est pourquoi les personnes qui ont eu
des attaques de paralysie ne doivent user de ce
remède qu'avec les plus grandes précautions ; je
140
crois cependant devoir ajouter que je n'ai jamais
été témoin d'aucun accident de cette nature.
Une transpiration trop abondante, accompa-
gnée d'un relâchement de la peau, se guérit
généralement par l'usage des bains de mer. Ce
relâchement de la surface cutanée est générale-
ment suivi d'un état de mollesse de la chevelure,
dans laquelle j'ai observé une grande altération
pendant l'usage des bains de mer. Les cheveux
des marins, qui se trouvent souvent mouillés
d'eau de mer, sont généralement durs et disposés
à friser. Cet effet dépend peut-être du même
principe que nous avons déjà indiqué, comme
produisant la contraction de la fibre animale
simple des êtres animés que l'on plonge subite-
ment dans l'eau froide.
On observe, en général, qu'un flux immodéré
des menstrues, et d'autres semblables écoule-
mens, sont maintenus dans leurs justes bornes
par l'usage des bains de mer. En fortifiant le sys-
tème en général, ils tendent à prévenir le dan-
ger de l'avortement chez les personnes qui, par
la délicatesse de leur constitution, y seraient ex-
posées. Quoique j'aie connu des dames qui al-
laient prendre les bains de mer dans tous les
tems de la grossesse, et que je n'aie jamais en-
tendu dire qu'il en soit résulté aucun accident,
141
il ne serait cependant pas prudent qu'une femme,
dans cette situation, commençât l'usage des bains
froids, auxquels elle n'aurait pas été accoutumée
auparavant *.
Il n'y a peut-être pas d'état du système où l'on
emploie les bains de mer comme remède, dans
lequel ils fassent plus de bien ou de mal que pen-
dant ce tems critique de la vie où la constitution
de la femme entre dans sa maturité. Le bonheur
et la santé du reste de la vie ne sont souvent que
trop influencés par une conduite inconsidérée à
cet important période de l'âge des femmes **.
Les jeunes personnes auxquelles l'usage du
bain de mer fait du bien, qui éprouvent un sen-
timent de chaleur et une augmentation de force
en sortant de l'eau, acquièrent ordinairement,
par son usage, une force et une vigueur de tem-
pérament telles, qu'il ne se dérange plus aisé-
ment après.
* L'impressionabilité des organes est tellement modifiée par l'ha-
bitude que les baigneuses enceintes, nourrices, ou ayant leurs
,
règles, peuvent impunément continuer leur service, rester cinq,
six, même huit heures chaque jour dans la mer, sans qu'elles en
éprouvent aucunes suites fâcheuses et que leur santé en soit nul-
lement dérangée. ( Note du traducteur. )
** Les bains de mer sont nuisibles dans les hémoragies actives,
mais lorsqu'elles sont devenues chroniques, qu'elles proviennent
d'une habitude organique morbide, leur usage, en fortifiant tout
le système, en répartissant plus également les forces vitales, fait
cesser fréquemment ces sortes de pertes. {Note du traducteur. )
142
Mais, pour les femmes d'ùn'é constitution plus
languissante et plus flegmatique, qui ont le pouls
faible, lé teint pâle, quelquefois un léger gonfle-
ment oedémateux des j ambes, le bain de mer leur
fait Souvent beaucoup de mal et augmenté leurs
^dispositions. Ce Sera sans douté une consolation
pour ces pèrsotines de savoir que ces indisposi-
tions Sont presque toujours gtiéries par l'ùsâgé
des bains d'éau de mer chauds ; et qu'apTès ceux-
ci les bains d'eaù de mer froids, employés d'a-
,
près dé bbiis avis suivis d'exercices, et aidés
, ,
s'il est nécessaire, de quelque remède convena-
ble', peuvent être employés avec beaucoup d'a-
vantagé pour fortifier leur tempérament *.
Lès fièvres intermittentes, après avoir duré
tres-ïoiig-teÈtis et résisté' à' tous les remèdes ordi-
naires ont été presque immédiatement arrêtées
,
par l'immersion dans le bain froid. Avant d'a-
voir recours à ce remède, il faut, autant que
possible, s'assurer qu'il n'y a point d'engorge-
10
146
•»
de son âge, en baignant sa tête dans l'eau froide,
v qu'à l'âge
de soixante-dix ans, auquel il est
)}
maintenant parvenu, il n'en a éprouvé aucun
» ressentiment, et jouit d'une meilleure santé
)> que
jamais. Pour prévenir les rechutes, il se
» plonge chaque jour la tête dans l'eau froide,
w
même dans le coeur de l'hiver ; et il dit qu'il
)) reçut ce
conseil salutaire d'un seigneur anglais
» qui, ayant été lui-même tourmenté pendant
» long-tems de la même maladie, s'était guéri
}> par ce moyen, avait guéri plusieurs person-
)> nés et
rétabli entièrement leur santé, au grand
» étonnement de tout le monde *. »
Personne ne penserait à envoyer un homme
atteint de la phtisie pulmonaire prendre les bains
de mer. Cependant, si l'on fait attention qu'il
existe entre une espèce dephthisie pulmonaire et
l'état scrofuleux une connexion très-intime, et
.qu'en outre la délicatesse et la pâleur luisante de
la peau, qui sont les indices particuliers de la
disposition à la phthisie, peuvent être changées
par l'usage des bains d'eau salée continués pen-
dant quelque tems , on conviendra que cette
pratique, dirigée par un médecin prudent, peut
» été guéries
de la même manière en employant
» le même moyen, et en ayant fait moi-même
»
l'expérience je crois qu'il est de mon devoir de
,
» le
rendre public, bien convaincu qu'il ne peut
» produire aucun mauvais effet. Je me crois aussi
»
obligé d'ajouter qu'on ne doit pas se découra-
» ger par la longueur du tems qu'il peut être
)>
nécessaire d'en continuer l'application ; car
P
chez quelques malades on a été obligé de répé-
ISO
» WILLIAMS CHISHOLME. »
CHAPITRE V.
SUR QUELQUES MAUVAIS EFFETS DES BAINS DE MER.
»
162
CHAPITRE VI.
DE L'EAU DE MER FRISE INTÉRIEUREMENT.
267,25
168
Et l'eau puisée à 65 brasses , à cinq lieues du
rivage de Margatte, contenait la même propor-
tion de matières salines, et à peine y trouvait-on
une quantité appréciable de matières végétales
et animales en état de putréfaction.
Le goût amer de l'eau de mer est principale-
ment dû au muriate de magnésie, et c'est à ce
sel qu'on doit attribuer son action comme pur-
gatif actif.
La soif intense qu'on éprouve après avoir bu
de l'eau de mer, dépend de la même cause; car
le pur muriate de soude cristallisé, ou le sel ma-
rin dissous dans une égale quantité d'eau, n'est
point aussi désagréable, et n'excite pas une soif
aussi intense. La connaissance de ce fait explique
la raison de cette soif continuelle dont quelques
personnes ont à souffrir pendant tout le tems de
leur résidence sur les côtes, soifqu'elles n'éprou-
vent pas ailleurs, et qu'on attribue quelquefois à
la respiration de l'air de la mer, mais que je crois
produite par l'emploi que font, de l'eau de mer,
quelques boulangers qui, ignorant ses divers ef-
fets, s'en servent par économie pour faire le
pain, au lieu d'eau douce dans laquelle on fait
dissoudre le sel commun cristallisé.
Le sel marin est une matière agréable au goût
de l'homme, aussi bien qu'à celui des animaux ;
166
peut-être même est-il nécessaire à la conserva-
tion de leur existence : la grande quantité de
cette substance trouvée dans un état fossile dans
différentes parties du monde, aussi bien que
l'immense quantité qu'en contient l'Océan, est
une grande preuve de son utilité. On sait que
l'usage du sel guérit la clavelée des moutons ; et
tout le monde doit avoir remarqué l'air d'em-
bonpoint et de santé des bestiaux du voisinage
de la mer, qui nécessairement prennent plus de
sel avec leurs fourrages qu'en tout autre lieu.
Les animaux qui se nourrissent de fourrages et
de grains aiment le sel, et son usage paraît être
utile à leur santé. Dans les parties intérieures de
l'Amérique, les animaux sauvages viennent en
grand nombre aux endroits où ils peuvent lécher
le sel, ou boire l'eau de mer. On se sert souvent
de sel, comme d'un appât, pour prendre les
derniers ; et si l'on offre du sel à un cheval sau-
vage, dans les forêts de l'Amérique, il approche
plutôt que si on lui offrait du grain. On dit que
le sel est un poison pour les animaux purement
carnivores ; mais comme l'homme, par sa struc-
ture générale et par ses habitudes, approche
plus de la classe des animaux granivores que
des carnivores, le sel peut non-seulement être
considéré comme un assaisonnement agréable,
16*
mais aussi comme un assaisonnement qui lui est
utile.
Le sel pris avec modération, comme partie du
régime, excite une action régulière et salutaire
des intestins, agit comme un léger stimulus sur
les vaisseaux absorbans, et tend à produire une
transpiration facile. Les personnes qui, par ca-
price ou pour faire des expériences, s'abstien-
nent totalement de l'usage du sel, ont générale-
ment la peau collante; leur transpiration a une
odeur acide ou fétide. J'ai souvent guéri des
inappétences, des indigestions et d'autres légers
désordres de l'estomac et du canal intestinal, en
conseillant d'augmenter un peu la quantité de
sel dont on faisait usage dans les alimens.
Lorsque l'on prend Teau de mer comme ca-
thartique actif, l'usage général est d'en boire, en
deux fois, environ une pinte le matin avant dé-
jeuner, en mettant une demi-heure ou une
heure d'intervalle entre chaque prise. Quand,
cependant, cette quantité ne passe pas promp-
tement, elle échauffe, dérange et irrite le sys-
tème pour tout le jour. Il serait préférable d'en
boire en se couchant une demi-pinte, et le len-
demain matin une autre demi-pinte, dans cha-
cune desquelles on aurait mis une quantité suffi-
sante d'eau bouillante pour la rendre tiède. L'eaù
168
de mer prise de cette manière, ainsi que j'en ai
fait l'expérience, n'apportera aucun dérange-
ment pendant la nuit, et produira toujours l'effet
qu'on en attend, sans occasioner l'altération qui
en résulterait si on prenait toute la dose à la
fois.
Une dose d'eau de mer prise comme purgatif
par des personnes en bonne santé, de la manière
que nous venons de l'indiquer, est très-utile
avant l'usage des bains, puisqu'en opérant comme
les autres purgatifs salins, elle rafraîchit le corps
et lui donne de l'activité. Mais comme l'effet d'un
purgatif diminue toujours la vigueur générale
du système, ce serait mal à propos qu'on se bai-
gnerait le même jour qu'on en a fait usage à
l'intérieur. Cette précaution est cependant trop
souvent négligée.
L'eau de mer est un purgatif qui n'est pas
convenable à tous les tempéramens. Quand les
intestins sont chargés de matières muqueuses,
elle est très-utile, et son usage rend souvent la
santé et l'appétit ; mais chez les personnes d'une
constitution irritable, étique et bilieuse, elle
échauffe le corps, et donne quelquefois lieu à des
maladies sérieuses et de longue durée des organes
de la digestion. Quand on sait d'avance que les
purgatifs ne conviennent point au tempérament,
169
on ne doit pas s'exposer à faire usage de l'eau dé
mer à l'intérieur.
Quand l'eau ne passe pas aisément, on peut
en aider l'effet en y ajoutant un ou deux gros de
magnésie blanche, ou quelques tasses d'infusion
de séné. Ceux qui craignent qu'elle ne reste dans
les intestins peuvent prévenir cet inconvénient
en prenant une cuillerée d'huile de castor ou de
teinture de rhubarbe, avant de se coucher et
avant de faire usage de l'eau de mer.
La soif qu'occasione l'eau de mer fait désirer
l'instant de prendre le thé; il vaudrait cepen-
dant mieux différer jusqu'à ce que l'eau de mer
eût fait son effet, et obvier à l'altération par
quelque boisson mucilagineuse, telle que l'eau
d'orge, l'eau de riz, etc., ou, ce qui vaudrait
encore mieux, une légère infusion de tamarins.
L'eau de mer, ainsi que tous les autres purga-
tifs dérange momentanément les organes de la
,
digestion. Si l'on prend trop tôt le déjeuner habi-
tuel composé de thé, de pain et de beurre, la
,
digestion ne se fait point, et les différens ingré-
diens qui le composent se séparent ; la partie hui-
leuse nageant à l'orifice de l'estomac, irrite l'o-
rifice cardiaque, et cause cette espèce de sensa-
tion désagréable qu'on nomme aigreur. On peut
éviter cette sensation en faisant dissoudre dans la
170
bouche un peu de gomme arabique, qui, pen-
dant qu'elle se répand graduellement dans l'es-
tomac , réunit les parties aqueuses et oléagineu-
ses des alimens.
Les personnes qui ne sont point atteintes d'une
maladie qui requiert l'usage intérieur de l'eau
de mer, ne doivent l'employer, comme purga-
tif, que tous les huit ou dix jours. On doit en-
core observer que l'usage de l'eau de mer n'est
jamais suivi de constipation, mais qu'il produit
au contraire une augmentation d'activité dans le
canal intestinal, qui continue pendant plusieurs
jours.
L'eau de mer prise en petite quantité produit
fréquemment, comme altérant, des effets salu-
taires. Un verre pris chaque soir avant de se
coucher, agit rarement comme purgatif, et
n'occasione point d'altération ; mais en tenant le
corps libre, il augmente l'appétit, facilite les
digestions, et améliore généralement la santé,
particulièrement celle de ceux qui sont d'un tem-
pérament flegmatique.
L'eau de mer, prise de cette manière pendant
un certain tems, sera toujours, ainsi que je l'ai
expérimenté, un remède spécifique pour ceux
qui sont atteints de vers ascarides.
Le fucus palmatus, nommé dulse dans le
Nord, est un remède très-efficace contre les vers,"'
surtout chez les enfans. Cette plante a de petites
feuilles tendres, à bords irréguliers, d'une cou-
leur brune ; elle croît sur les rochers qui se dé-
couvrent à basse mer : séchée et réduite en pou-
dre, on en peut donner une cuillerée dans du
miel ou dans une gelée, une ou deux fois par
jour. Ce remède peut être administré avec bien
de l'avantage, et sans exposer les malades aux
dangers des remèdes secrets qu'on publie jour-
nellement pour l'expulsion des vers ; quelques
personnes mangent de ce fucus avec du pain et
du beurre pour exciter l'appétit. Une décoction
de cette plante purge sans produire de coliques.
En Chine, le peuple mange comme alimens plu-
sieurs espèces de fucus et d'algues; on les met
tremper dans de l'eau fraîche, où ils se ramollis-
sent et se gonflent, puis on les fait bouillir jus-
qu'à ce qu'ils deviennent tendres, afin d'en faire
des soupes. Nos côtes produisent une variété
prodigieuse de ces plantes ; on ne fait usage que
du laver. Les préjugés, ou peut-être le défaut
d'habitude, comme l'observe M. Barrow, nous
empêchent d'user de ces végétaux nourrissans,
ainsi que le font les Chinois.
Dans un cas de fistule à l'anus que j'ai eu oc-
casion d'observer, cette maladie fut très-amého-
172
rée par l'administration d'un petit verre d'eau de
mer matin et soir pendant quelques semaines ; et
il est à présumer qu'une guérison complète au-
rait pu s'ensuivre, si la situation du malade lui
eût permis de continuer l'usage de ce remède
concurremment avec les bains pendant un plus
long espace de tems.
Cette manière d'employer l'eau de mer comme
altérant, est préférable à de forts purgatifs don-
nés de tems en tems, lorsqu'il s'agit de combat-
tre des affections scrofuleuses dans lesquelles l'u-
sage interne de l'eau de mer a été trouvé très-
utile, par le léger degré d'excitement qu'elle
imprime aux vaisseaux absorbans et à leurs
glandes. Cette méthode a, en outre, l'avantage
de ne point interrompre l'usage des bains.
Si l'on peut engager les enfans à prendre l'eau
de mer à l'intérieur ce à quoi l'on réussit quel-
,
quefois en la mêlant avec du lait, on parvient à
leur faire rendre des vers s'ils en ont, et à éloi-
gner la disposition particulière des intestins à
sécréter cette matière glaireuse dans laquelle ces
animaux prennent naissance. Il y a une espèce
de coraline très-commune sur les côtes de la
Méditerranée, dont les pores sont remplis de
matières salines cristallisées que l'on regarde
comme un très-bon vermifuge sur une grande
175
partie du continent. Sa vertu médicinale dépend
probablement du sel, quoiqu'il n'y ait aucun
doute qu'on ne doive attribuer quelque effica-
cité à l'action mécanique des parties dures du
corail. Le docteur Russel, dans son JEconomia
naturoe, recommande une médecine composée
de ce qu'il appelle pierre-ponce, triturée avec
du sel marin, qui agit probablement comme
purgatif, et qui est très-utile dans le cas où les
intestins sont embarrassés par des matières pi-
tuiteuses.
On peut continuer pendant long-tems l'usage
intérieur de l'eau de mer, prise chaque jour en
petite quantité, sans débiliter le corps ou sans
nuire en aucune manière au tempérament. J'ai,
au contraire, vu plusieurs personnes qui, en en
faisant usage, ont acquis de l'embonpoint et de
la vigueur.
Les différentes affections cutanées que le bain
de mer irrite, sont guéries par l'usage intérieur
de l'eau de mer.
Le docteur Russel rapporte l'observation
d'une jaunisse tenace, guérie par l'usage interne
de l'eau de mer combinée avec le savon.
On a remarqué que l'eau de mer est un excel-
lent purgatif dans les affections paralytiques.
Le docteur Speed, dans l'ouvrage dont nous
174
avons déjà parlé, rapporte l'observation d'un
vieillard qui, après avoir été tourmenté pendant
quarante années de douleurs néphrétiques, fut
rendu à la santé en buvant de l'eau salée, qui lui
fit rendre une quantité considérable de graviers
et de particules sablonneuses qui venaient des
reins.
Dans l'atrophie des enfans, que l'on a décrite
comme provenant de l'obstruction scrofuleuse
des glandes mésentériques, l'usage de l'eau de
mer prise comme altérant a souvent produit les
meilleurs effets, en faisant évacuer le flegme
visqueux qui enduit les intestins, et en excitant
l'action des vaisseaux absorbans. Mais si la ma-
ladie a atteint cette période où elle est accompa-
gnée de la fièvre hectique , il ne convient plus
de faire usage de l'eau de mer à l'intérieur.
L'eau de mer prise à une grande distance de
la terre, et à quelques pieds au dessous de sa
surface, quoique très-salée, n'a point ce goût
nauséabond qu'elle a lorsqu'on la prend près du
rivage. Ce goût désagréable de l'eau de mer dé-
pend, en grande partie, de la présence de dif-
férentes matières animales et végétales putres-
cibles contenues dans l'Océan, qui se gonflent
lorsqu'elles commencent à entrer en putréfac-
tion', et s'élèvent à sa surface. Il est important
/
173
que les personnes qui prennent l'eau de mer à
l'intérieur, comme médicament, la fassent pui-
ser aussi loin que possible du rivage, et à une
grande profondeur. L'eau de mer, mise dans
des vaisseaux clos devient en peu de tems très-
,
putride et le gaz qui s'en sépare est extrême-
,
ment fétide ; il peut même devenir délétère si
l'on en reçoit tout à coup une grande quantité
dans la bouche et les narines.
On ne retire pas les effets salutaires qu'on pour-
rait attendre de l'usage intérieur de l'eau de
mer, si l'on n'a point l'attention de suivre le
mode convenable pour les obtenir. Etant à Wor-
ting, je pris un jour la quantité d'eau que je
savais, par expérience, convenir à mon tempé-
rament, sans qu'elle produisît d'autre effet que
de m'occasioner de la soif et un sentiment de
pesanteur dans l'estomac. Je fus bientôt en état
d'expliquer cette circonstance, en observant que
l'eau de mer qu'on m'avait apportée pour boire
avait été puisée sur le bord de la mer à l'instant
de la pleine mer. Le terrain élevé des environs
de Worting est formé d'une couche considérable
de pierres calcaires, sur un fond de glaise bleue
qu'on aperçoit aux limites de la haute mer, où
finissent les masses de pierres calcaires. A quel-
que distance dans les terres, où le pays est plus
176
élevé, les puits sont proportionnémènt plus pro-
fonds ; la pluie et la rosée filtrent à travers les
pores et interstices de la craie, et ne sont arrê-
tées que lorsqu'elles arrivent à la couche de
glaise bleue, à la surface de laquelle les puits doi-
vent nécessairement s'asseoir. Mais l'eau douce,
qui filtre continuellement et en grande quantité
entre les parties crayeuses et les bleues, qui
finissent près les bords de la mer, étant plus lé-
gère que l'eau salée, nage à la surface de la mer,
et diminue considérablement la quantité de ma-
tières salines qu'elle contient, ainsi que je m'en
suis assuré en faisant évaporer une certaine
quantité d'eau de mer prise sur les bords de
l'Océan. Je fais cette observation parce que
,
d'autres mélanges d'eau douce peuvent avoir
heu, sans qu'on s'en aperçoive, dans d'autres
endroits, et empêcher les bons effets de l'usage
interne de l'eau de mer. Après des pluies lon-
gues et abondantes, la gravité spécifique de l'eau
de mer est moindre, et la proportion des sels
contenus en une égale quantité d'eau se trouve
diminuée.
En laissant reposer l'eau de mer pendant
douze heures, avant d'en faire usage, elle s'é-
pure d'elle-même; les saletés les plus légères
s'élèvent à la surface, et le sable, qui s'y trouve
177
souvent mêlé en quantité considérable, se pré-
cipite. Si alors on la tire par une ouverture pra-
tiquée près la partie inférieure du vaisseau qui
la contient, son goût désagréable sera beaucoup
moins sensible.
12
178
CHAPITRE VII.
DE L'AIR SE LA MER.
CHAPITRE VIII.
)>
J'ai constamment remarqué que je dînais
» avec plus d'appétit le jour où je prenais un
200
>»
bain, que les autres jours; que ma digestion
)>se faisait mieux, que j'avais plus d'activité
» dans l'esprit, et que j'étais plus en état de
» supporter la fatigue, et moins sensible au
» froid après le dîner et le soir.
» Comme ces résultats favorables me parurent
)»
être réguliers et constans, je me déterminai à
» procéder à des expériences plus décisives. Je
» commençai à me baigner tous les deux jours,
» et trouvant que j'éprouvais les mêmes effets
» avantageux qu'auparavant, je persistai dans
)) cette
nouvelle méthode, et je fus encouragé à
)>
la porter plus loin, et à me baigner tous les
« jours.
Plusieurs personnes même le médecin
<c
,
» d'Harrowgate, regardèrent ces expériences
» comme dangereuses , et ne les approuvèrent
» nullement ; mais comme il ne me parut en
)>
résulter aucun inconvénient, et que je trou-
)>
vais que mes forces allaient toujours crois-
» sant, que ma santé s'améliorait, que j'avais
» plus d'activité et de gaîté, je continuai cette
» méthode, et me mis tous les jours à deux
3>
heures après midi, pendant une demi-heure,
» dans un bain chaud à g6 ou g7° F. (3i R. );
» ce que je continuai pendant trente-cinq jours.
» Les effets salutaires qui suivirent cette ma-
SOI
211
» système ;
d'où il s'ensuit que ces fibres cessant
»
d'agir s'épaississent, deviennent coriaces et
,
» s'ossifient. Le bain chaud est particulièrement
» nécessaire pour prévenir ces effets, en aug—
» mentant l'irritabilité, humectant et adoucis-
» sant la peau et les extrémités des plus petits
» vaisseaux qui s'y terminent. Ceux chez qui
» l'âgé de la force est passé, qui ont la peau sè-
» ehe et presque flétrie, éprouveraient un très-
»
bon effet d'un bain chaud d'une demi-heure,
» pris deux fois par semaine ; cette habitude
)>
retarderait, je crois, les progrès de la vieil-
» lesse. »
216
D'après ce principe, le docteur nous dit *,
« lorsque le philosophe américain, le docteur
» Franklin, était en Angleterre, il y a quelques
» années , je lui recommandai l'usage du bain
w
chaud deux fois la semaine, pour prévenir les
w
effets trop prompts de la vieillesse, dont il
» croyait alors sentir les approches ; j'ai appris
)>
qu'il en avait continué l'usage presque jusqu'à
« sa mort, qui n'est arrivée qu'à un âge très-
)>
avancé. »
Dans toutes les maladies où il y a augmenta-
tion dans la vitesse du pouls et en même tems
,
diminution de forces, état du système qu'on
nomme ordinairement étique, soit que ces
symptômes proviennent d'un état maladif de
tout le système ou d'une irritation locale, on
trouvera que le bain chaud est un remède utile.
Dans cette espèce d'atrophie, qu'on recon-
naît à la vitesse du pouls, à l'insomnie, à l'ap-
parence sale et ridée de la peau, collection de
symptômes qui a été appelée par quelques au-
teurs fièvre nerveuse, et par d'autres, faiblesse
chronique, quoique rien n'annonce une mala-
die particulière, et que ces symptômes résistent
fréquemment à l'application des moyens les plus
»'
bain chaud partiel des jambes et des cuisses
» est le meilleur remède contre les convulsions
» qUi précèdent quelquefois l'éruption de la pe-
» tite vérole, et contre le tremblement général
219
)>'
de tout le corps, qu'on éprouvé souvent vers
)>
la fin de cette maladie, quand les pustules
» sont de mauvaise nature. »
Je ne connais aucune espèce d'affection cu-
tanée qui ne reçoive du soulagement des bains
chauds d'eau de mer, quoique plusieurs mala-
dies de la peau soient susceptibles d'être guéries
par un bain tiède d'eau douce, oU simple, où
imprégnée de médicamens appropriés. Comme
il est maintenant prouvé qu'il n'y à point d'ab-
sorption cutanée pendant que les pores restent
fermés, l'effet des substances qu'on peut mêler
avec l'eau du bain doit être déterminé d'après
leur action immédiate sur la surface de la peau.
Le docteur Russel, dans son OEconomia na-
turoe, rapporte trois cas de lèpres suppurantes et
invétérées qui, toutes, après avoir été aggravées
par les bains de mer, furent guéries parles bainS
chauds d'eau douce dans laquelle on avait fait
infuser du son et des feuilles de mauve. Les ma-
lades faisaient en même tems usage d'eau de mer
prise intérieurement, et lavaient fréquemment
leurs éruptions avec une lotion composée dé
deux livres d'eau de mer, dans laquelle on avait
fait infuser huit livres de goudron pendant vingt-
quatre heures, et qu'on passait ensuite à l'éta-
mine.
220
Il y a mie espèce particulière de démangeai-
son de la peau, qui est fatigante, et qui est d'a-
bord produite par des espèces de petites pustules
aqueuses qui forment de petites écailles rouges
lorsqu'on les irrite. Cette maladie est très-difficile
à guérir ; mais on obtient beaucoup de soulage-
ment par l'usage du bain tiède. On prend sou-
vent cette maladie pour la gale, dont elle se dis-
tingue cependant en ce qu'elle n'est pas conta-
gieuse. On peut guérir la gale ordinaire en se
mettant quelquefois dans un bain chaud, dans
lequel on aura dissous une demi-once de foie de
soufre.
L'utilité du bain chaud dans différentes modi-
fications de la goutte, du rhumatisme et de la
paralysie, est suffisamment prouvée par les nom-
breux exemples qu'en donne annuellement le
soulagement qu'éprouvent les malades qui ont
recours aux eaux thermales de Bath. Il n'y a pas
de doute que des bains d'eau salée ou d'eau
douce, chauffés jusqu'à un degré de température
égal à celui de ces eaux, produiraient de sem-
blables effets.
La fièvre hectique, qui accompagne la phthi-
sie pulmonaire, reçoit un soulagement momen-
tané de l'immersion dans le bain chaud. Quoique
je sois porté à croire que, si jamais la médecine
221
parvient à maîtriser cette terrible maladie, ce ne
sera qu'en produisant quelque changement sur
la surface extérieure de la peau, avec laquelle
les organes de la respiration paraissent si inti-
mement liés , les effets palliatifs du bain chaud
ne doiArent pas cependant nous engager à retar-
der trop long-tems l'administration de remèdes
plus efficaces. On peut quelquefois prévenir cette
cruelle maladie par un régime suivi, et particu-
lièrement en prenant régulièrement de l'exercice
au grand air ; mais il est à craindre qu'on ne
cherche long-tems et inutilement un remède
spécifique contre les tubercules des poumons.
Le docteur Marcard lui-même, qui a tant vanté
les bains chauds, ne les considère que comme un
remède éventuel pour la guérison de la vraie
consomption pulmonaire ; et il paraît parler
d'après l'expérience : « Ce serait folie de baigner
» un phthisique, malgré, comme jel'ai éprouvé,
« que le bain ralentisse la
fièvre pour quelques
» heures; ce qu'on y gagnerait serait fort insi-
» gnifiant, et l'on risquerait d'augmenter la
»
grande disposition à l'enflure et aux sueurs *. »
L'usage du bain chaud est depuis long-tems
en vogue parmi les Français qui habitent les îles
* H. M. Marcard, de la Nature et de l'Usage des bains, trad,
par M. Parant. In-8°, Paris, 1801.
222
des Indes occidentales; et la cause qui les exempte
de quelques-unes des maladies les plus funestes
de ces climats, lesquelles comparativement,
,
exercent de plus grands ravages parmi les An-
glais doit probablement être attribuée au fré-
,
quent usage qu'ils font des bains chauds, cm
commence dans nos îles à suivre la même mé-
thode et on en retire les mêmes avantages. Nous
,
avons précédemment expliqué le mode par le-
quel le bain chaud tend à empêcher les effets
débilitans d'une chaleur intense et d'une abon-
dante transpiration.
TABLE
DES MATIÈRES.
CHAPITRE II.
DE L'HEURE A LAQUELLE ON DOIT PRENDRE LES BAINS
DE MER. . 76
CHAPITRE III.
DE LA MANIÈRE DE SE BAIGNER DANS LA MER. 84
.
CHAPITRE IV.
MALADIES DANS LESQUELLES LES BAINS D'EAU DE MER
SONT UTILES 11 g
CHAPITRE V.
SUR QUELQUES MAUVAIS EFFETS DES BAINS D'EAU DE
MER l52
.
CHAPITRE VI.
DE'L'EAU DE MER PRISE INTÉRIEUREMENT. 162
. . .
CHAPITRE VIL
DE L'AIR DE LA MER. .'. 178
CHAPITRE VIII.
OBSERVATIONS SUR L'USAGE DES BAINS CHAUDS. 192