2nde Chap 7 Cours Poly Complete 1

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Seconde Thème : Constitution de la matière Cours

Chapitre 7 : La stabilité des éléments chimiques

I Le cortège électronique de l’atome

1) Les couches et les sous-couches électroniques


Les électrons sont en mouvement autour du noyau. Ils n’ont pas de trajectoire particulière, mais ils ne peuvent
pas pour autant occuper l’espace n’importe comment.
3s 3p
• Les électrons d’un atome se répartissent dans des couches
électroniques, repérées par un numéro noté n (n = 1, 2, 3, …).
1s
La couche électronique n°1 est la plus proche du noyau.
noyau
• Chaque couche se découpe en sous-couches contenant un nombre 2s
limité d’électrons. Elles sont repérées par une lettre : « s » ou « p ». 2p

Ces couches et sous-couches correspondent à différents niveaux dont l’énergie


augmente en s’éloignant du centre de l’atome.

2) La configuration électronique d’un atome


La configuration électronique d’un atome indique la répartition des électrons de l’atome dans les différentes
couches et sous-couches.

Règles de remplissage des différentes sous-couches électroniques


• Les sous-couches 1s, 2s et 3s peuvent contenir deux électrons au maximum.
Les sous-couches 2p et 3p peuvent contenir six électrons au maximum.
• Jusqu’à 18 électrons, les sous-couches se remplissent dans l’ordre suivant :
1s 2s 2p 3s 3p
Quand une sous-couche est pleine (ou saturée), on remplit la sous-couche suivante.

Pour ne pas confondre le nombre d’électrons avec le numéro de la couche, on écrit le nombre d’électrons dans
une sous-couche en haut à droite de la sous-couche, comme une puissance.
Exemple : La sous-couche 3p5 contient 5 électrons.

Configuration électronique du phosphore (Z = 15). Il possède donc 15 électrons à placer.


nombre d’électrons dans chaque sous-couche

15 électrons : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p3


couche n°1 couche n°2 couche n°3 : dernière couche occupée

Jusqu’à 18 électrons, la couche externe (ou couche de valence) est la dernière couche de la configuration
électronique qui contient des électrons.
Les électrons contenus dans cette couche externe sont les électrons de valence.
Ce sont les électrons de valence d’un élément qui définissent sa réactivité chimique.

Exemple : Pour le phosphore, la dernière couche contenant des électrons est la couche n°3 : « 3s2 3p3 ». Cette
couche contient 2 + 3 = 5 électrons de valence.

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Exercice : Compléter le tableau suivant :
Atome Numéro atomique Z Configuration électronique Nombre d’électrons de valence
2 2 3
Azote Z=7 1s 2s 2p 5
Hélium Z=2 1s2 2
Chlore Z = 17 1s2 2s2 2p6 3s2 3p5 7
Sodium Z = 11 1s2 2s2 2p6 3s1 1

II Le tableau périodique des éléments

Le tableau périodique s’est construit par tâtonnement au XIXème siècle jusqu’à la version
actuelle, dont la base est posée par Dmitri Mendeleïev en 1869.

1) Structure du tableau périodique


Dmitri Mendeleïev
Le tableau périodique actuel comporte 118 éléments chimiques, dont 94 sont naturels.
Elle est constituée de 18 colonnes et de 7 lignes, appelées également périodes (d’où le nom de « tableau
périodique »).

Dans le tableau périodique, les éléments sont rangés par numéro atomique Z croissant.
Les éléments d’une même colonne ont des propriétés chimiques similaires. Ils constituent une famille
chimique.

ALCALINS GAZ NOBLES

n° de colonne Famille HALOGENES


1ère colonne Alcalins
(sauf l’hydrogène)

17ème colonne Halogènes


18ème colonne Gaz nobles
(dernière colonne)

Le tableau suivant est le tableau périodique simplifié. Il rassemble les 18 premiers éléments, présents dans les
3 premières lignes.
Colonne

1 2 3 4 5 6 7 8
Période
Ligne

H (Z = 1)
Bloc s Bloc s He (Z = 2)
1 Hydrogène Hélium
1s1 Bloc p 1s2
Li (Z = 3) Be (Z = 4) B (Z = 5) C (Z = 6) N (Z = 7) O (Z = 8) F (Z = 9) Ne (Z = 10)
Lithium Béryllium Bore Carbone Azote Oxygène Fluor Néon
2
1s2 1s2 1s2 1s2 1s2 1s2 1s2 1s2
2s1 2s2 2s2 2p1 2s2 2p2 2s2 2p3 2s2 2p4 2s2 2p5 2s2 2p6
Na (Z = 11) Mg (Z = 12) Aℓ (Z = 13) Si (Z = 14) P (Z = 15) S (Z = 16) Cℓ (Z = 17) Ar (Z = 18)
Sodium Magnésium Aluminium Silicium Phosphore Soufre Chlore Argon
3 1s2 1s2 1s2 1s2 1s2 1s2 1s2 1s2
2s2 2p6 2s2 2p6 2s2 2p6 2s2 2p6 2s2 2p6 2s2 2p6 2s2 2p6 2s2 2p6
3s1 3s2 3s2 3p1 3s2 3p2 3s2 3p3 3s2 3p4 3s2 3p5 3s2 3p6
Nombre
d’électrons 1 2 3 4 5 6 7 8
de valence (sauf l’hélium)

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Quand on change de ligne, on commence le remplissage d’une nouvelle couche électronique.

Les éléments appartenant à une même ligne ont le même nombre de couches électroniques occupées.
Les éléments appartenant à une même colonne ont le même nombre d’électrons de valence.

Les électrons de valence donnent aux éléments leurs propriétés chimiques, c’est la raison pour laquelle les
éléments d’une même colonne (avec le même nombre d’électrons de valence) possèdent des propriétés chimiques
similaires.

Dans le tableau simplifié, deux blocs se distinguent :

Le bloc s correspond aux éléments dont la dernière sous-couche occupée est une sous-couche s.
Le bloc p correspond aux éléments dont la dernière sous-couche occupée est une sous-couche p.

L’hélium fait bien partie du bloc s car sa dernière (et seule) sous-couche occupée est la sous-couche 1s. Il doit
cependant être placé dans la dernière colonne car c’est un gaz noble, inerte chimiquement.
L’hélium est ainsi une exception dans le tableau périodique car il est « séparé » des autres éléments du bloc s.

2) Position d’un élément dans le tableau périodique


Il est possible de déterminer la position d’un élément dans le tableau simplifié à partir de sa configuration
électronique, et inversement.
En effet, dans la configuration électronique d’un élément :
• le nombre de couches électroniques occupées correspond au numéro de la ligne à laquelle appartient
l’élément.
• le nombre d’électrons de valence renseigne sur le numéro de la colonne à laquelle appartient
l’élément, dans le tableau simplifié.

Exemple : L’atome d’azote a pour configuration électronique : 1s2 2s2 2p3.


✓ Il possède 2 couches électroniques occupées, il appartient donc à la 2 ème ligne du tableau périodique.
✓ Il possède 5 électrons de valence, il appartient donc à la 5ème colonne du tableau simplifié.

Remarque : La 3ème colonne du tableau simplifié est celle portant le n°13 dans le tableau périodique complet. La
4ème colonne correspond à la colonne n°14 et ainsi de suite.
En effet les éléments présents dans les colonnes 3 à 12 n’apparaissent qu’à partir de la quatrième ligne du tableau.

Exercices :
a) Un atome a pour configuration électronique 1s2 2s2 2p6 3s1. A quelle ligne et à quelle colonne du tableau
appartient-il ?
Il possède 3 couches électroniques occupées, il appartient donc à la 3ème ligne du tableau périodique.
Sa couche externe est : 3s1. Il possède donc 1 électron de valence, il appartient donc à la 1ème colonne du
tableau périodique.
b) Un atome appartient à la 2ème ligne et à la 7ème colonne du tableau simplifié. Donner sa configuration
électronique.
Il appartient à la 2ème ligne du tableau périodique, il possède donc 2 couches électroniques occupées.
Il appartient à la 7ème colonne du tableau simplifié, il possède donc 7 électrons de valence.
Sa configuration électronique est donc : 1s2 2s2 2p5.

III La stabilité chimique des gaz nobles

Les gaz nobles, autrefois appelés « gaz rares », constituent la famille d’éléments chimiques située dans la
dernière colonne du tableau périodique. Il existe à l’état naturel six gaz nobles : l’hélium, le néon, l’argon, le
krypton, le xénon et le radon.

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Dans la nature, les atomes ont tendance à s’associer pour former des molécules ou à
former des ions. Les gaz nobles ont, quant à eux, une grande inertie chimique : ils ne
forment pas d’ions et ne participent que très rarement à des réactions chimiques.

Quelle est la particularité de leur configuration électronique ?

Gaz noble Hélium Néon Argon Krypton Xénon Radon


Couche externe 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s2 4p6 5s2 5p6 6s2 6p6
Nombre d’électrons
2 8 8 8 8 8
de valence

La grande stabilité chimique des atomes de gaz nobles est due à leur couche externe qui est saturée (elle ne
peut pas recevoir d’autres électrons). Cette couche externe contient :
• 2 électrons pour l’hélium ;
• 8 électrons pour les autres gaz nobles.

Contrairement aux gaz nobles, les autres éléments n’existent pas naturellement sous forme d’atomes isolés, car
sous cette forme, ils ne sont pas stables.

Pour devenir stable, les autres atomes cherchent à adopter la configuration électronique du gaz noble le
plus proche, avec 2 ou 8 électrons de valence.

Le seul moyen d’y parvenir consiste à former de nouvelles entités : des ions ou des molécules.

Remarque : Un groupe de deux électrons est parfois appelé un duet d’électrons. Un groupe de 8 électrons est
appelé un octet d’électrons. On parle de la règle du duet ou de la règle de l’octet.

IV Formation des ions monoatomiques

Pour se stabiliser, les atomes peuvent perdre ou gagner un ou plusieurs électrons.


Ils forment ainsi des ions monoatomiques stables, avec une couche externe saturée.

Rappel : Si un atome gagne un ou plusieurs électrons, il devient un ion négatif, appelé anion. S’il perd un ou
plusieurs électrons, il devient un ion positif, appelé cation.

Exemples :
• Atome de chlore (Z = 17) : Configuration électronique : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p5. Il possède 7 électrons de
valence sur sa couche externe. Il va gagner 1 électron pour obtenir la configuration électronique du gaz
noble le plus proche. Il va former l’ion chlorure de formule Cℓ–.

• Atome de magnésium (Z = 12) : Configuration électronique : 1s2 2s2 2p6 3s2. L’atome de magnésium va
perdre 2 électrons pour obtenir la configuration électronique du gaz noble le plus proche. Il va former
l’ion magnésium de formule Mg2+.

Atome de chlore gagne un Ion chlorure Atome de magnésium perd deux Ion magnésium
Cℓ électron Cℓ – Mg électrons Mg2+
1
H+ 2 13 15 16 17 18
Les atomes des éléments d’une même colonne du tableau
périodique forment des ions monoatomiques de même charge. Li+ Be2+ B3+ N3– O2– F–
Na+ Mg2+ Aℓ3+ P3– S2– Cℓ–

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Formules d’ions à connaitre par cœur :
Cation Anion
Nom Formule Nom Formule
Ion hydrogène H +
Ion fluorure F–
Ion sodium Na+ Ion chlorure Cℓ–
Ion potassium K+ Ion bromure Br–
Ion magnésium Mg2+ Ion iodure I–
Ion calcium Ca2+

V Formation des molécules

1) Liaison covalente et doublet non liant


Pour se stabiliser, les atomes peuvent chercher à mettre en commun des
électrons et ainsi établir des liaisons avec d’autres atomes. Ils forment alors
des molécules.

Chaque atome met en commun avec un autre atome un électron de sa couche de


valence. Les deux atomes sont donc « obligés » de rester proches l’un de l’autre et se
retrouve liés. Les deux électrons mis en commun entre les deux atomes forment une
liaison appelée « liaison covalente » ou « doublet liant ».

• Une liaison covalente simple (ou doublet liant) est la mise en commun de deux électrons de valence
entre deux atomes, chaque atome fournissant un électron.
Elle se schématise par un trait ENTRE les deux atomes.
• Les électrons de valence d’un atome qui ne participent pas aux liaisons covalentes sont réparties en
doublet d’électrons appelés doublets non liants.
Chaque doublet non liant est représenté par un Liaison covalente ou doublet liant
trait placé SUR l’atome.
A − Bǀ Doublet non liant

Chaque liaison covalente formée apporte un électron supplémentaire à l’atome.


L’atome forme donc autant de liaisons covalentes qu’il lui manque d’électrons pour obtenir la configuration
électronique du gaz noble le plus proche.

Exemples :
• Atome d’azote (Z = 7) : Configuration électronique : 1s2 2s2 2p3. Il possède 5 électrons de valence sur sa
couche externe. Il va gagner 3 électrons pour obtenir la configuration électronique du gaz noble le plus
proche. Il va former 3 liaisons covalentes.
• Atome d’hydrogène (Z = 1) : Configuration électronique : 1s1. Il possède 1 électron de valence sur sa
couche externe. Il va gagner 1 électron pour obtenir la configuration électronique du gaz noble le plus
proche. Il va former 1 liaison covalente.

La valence d’un atome est le nombre de liaisons covalentes qu’il peut former avec d’autres atomes.

Valence d’atomes courants à connaître :


Atome monovalent Atome divalent Atome trivalent Atome tétravalent
valence = 1 valence = 2 valence = 3 valence = 4
• Hydrogène H
• Les halogènes : Fluor F, Oxygène O Azote N Carbone C
Chlore Cℓ, Brome Br, Iode I

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• Une liaison covalente double est la mise en commun de 4 électrons de valence entre deux atomes, chaque
atome fournissant 2 électrons. Elle est représentée par 2 traits (X=X).
• Une liaison covalente triple est la mise en commun de 6 électrons de valence entre deux atomes, chaque
atome fournissant 3 électrons. Elle est représentée par 3 traits (X ≡X).

2) Schéma de Lewis d’une molécule


Le schéma de Lewis d’une molécule indique l’organisation des électrons de valence de chaque atome en
représentant par des traits les doublets liants entre atomes et les doublets non liants sur les atomes.
Il permet de justifier la stabilité des atomes dans la molécule.

On peut rapidement vérifier que chaque atome possède la configuration électronique du gaz noble le plus proche,
avec 2 ou 8 électrons de valence. Les électrons des doublets liants appartiennent aux deux atomes liés par la
liaison. Les électrons des doublets non liants appartiennent uniquement à l’atome sur lequel ils sont situés.

Exemples :
• Schéma de Lewis de la molécule d’eau, de formule H 2O :

H O H L’atome O est entouré de 8 électrons, avec :


• 2 liaisons covalentes, soit 4 électrons
L’atome H possède une liaison covalente • 2 doublets non liants, soit 4 électrons
soit 2 électrons. La molécule est stable.

• Schéma de Lewis de la molécule de chlorure d’hydrogène de formule HCℓ :

H Cℓ L’atome Cℓ est entouré de 8 électrons, avec :


L’atome H possède une liaison covalente • 1 liaison covalente, soit 2 électrons
soit 2 électrons. • 3 doublets non liants, soit 6 électrons
La molécule est stable.

• Schéma de Lewis de la molécule d’acide méthanoïque de formule CO2H2 :

L’atome O est entouré de 8 électrons, avec :


O C O H L’atome C est entouré de 8
• 2 liaisons covalentes, soit 4 électrons électrons, avec 4 liaisons
covalentes.
(ou une liaison covalente double) H
• 2 doublets non liants, soit 4 électrons La molécule est stable.

3) Solidité d’une liaison covalente


En se liant par liaison covalente, deux atomes gagnent en stabilité. Il faudra fournir de l’énergie pour casser la
liaison. Par exemple, la molécule de dioxygène O2 est plus stable que deux atomes isolés O.

L’énergie de liaison d’une liaison covalente A–B représente l’énergie qu’il faut fournir pour rompre la
liaison et former les atomes isolés A et B. Elle se mesure en Joule (symbole : J).

Plus l’énergie de liaison est grande, plus la liaison est stable. Il faudra
Liaison C–C C=C C≡C
en effet apporter davantage d’énergie pour la rompre. Energie
6,0 10 14
(×10–19 J)

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