28- Spondyloarthrites.pptx
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Dr Heddi
Maitre assistante
Service de Rhumatologie
Centre Hospitalier Universitaire d’Oran
Faculté de Médecine, Université d’Oran 1
Année universitaire 2023/2024
Objectifs pédagogiques
- Connaitre le concept de spondyloarthrite et les formes
cliniques.
- Connaitre les manifestations cliniques axiales, articulaires
périphériques, enthésitiques et extra-rhumatologiques.
- Connaitre les signes radiographiques caractéristiques.
- Savoir appliquer les critères de classification des
spondyloarthrites.
- Connaitre les modalités thérapeutiques et les éléments de
suivi.
Plan
I- Concept de spondyloarthrite
II- Epidémiologie
III- Physiopathologie
IV- Manifestations cliniques communes
V- Examens complémentaires
VI- Critères de classification
VII- Différents phénotypes de spondyloarthrites
VIII- Evaluation et suivi
IX- Prise en charge
X- Pronostic
XI- Conclusion
Concept de spondyloarthrite
• Le concept de spondyloarthrite
(SpA), anciennement appelée
spondylarthropathie) regroupe
des rhumatismes inflammatoires
chroniques qui partagent
certaines de leurs manifestations
cliniques ainsi qu'un terrain
génétique commun.
Concept de spondyloarthrite
• D’un point de vue clinico-radiologique, ces affections associent
toutes, bien qu’à des degrés divers, un syndrome axial,
rachidien et sacro-iliaque, un syndrome périphérique articulaire
et/ou enthésitique, et un syndrome extra rhumatologique.
• Le terrain génétique commun est quant à lui attesté tout d’abord
par la forte association, bien qu’à des degrés divers là encore
selon les formes, au gène HLA B27, mais aussi par l’agrégation
familiale de ces maladies et enfin par certaines formes de
passage entre ces maladies chez un même individu.
Une nouvelle terminologie issue des critères de classification ASAS 2009 a
été introduite pour mieux décrire le phénotype clinico-radiographique des
patients souffrant de spondyloarthrite
Epidémiologie
• Prévalence globale de l’ensemble des SpA est de 0.35 %.
• Sexe ratio H/F = 1.5.
• Débute souvent chez l’adulte jeune < 35 ans.
• Rare après 45 ans.
Physiopathologie
• ROLE DU TERRAIN GENETIQUE : LE GENE HLA B27 :
o HLA-B27 est un allèle normal du complexe majeur
d’histocomptabilité (CMH).
o Prévalence dans la population générale = 6-8 %.
o Prévalence > 90% dans spondylarthrite ankylosante.
63 à 75 % parmi les malades souffrant d'arthrite
réactionnelle,
50 à 70 % pour le rhumatisme psoriasique et les
rhumatismes associés aux entérocolopathies inflammatoires.
o Physiopathologie inconnue :
• HLA B27 porterait des motifs analogues à certains déterminants
antigéniques bactériens (mimétisme moléculaire).
• Ceci faciliterait à l’occasion d’une infection bactérienne une
rupture de tolérance vis-à-vis du HLA B27
• Les microorganismes
Le rôle des micro organismes a été souligné dans la
physiopathogénie des spondyloarthrites.
Ainsi, les arthrites réactionnelles sont déclenchées par une
infection bactérienne muqueuse, essentiellement uro-génitale ou
digestive.
Or, un certain nombre de ces arthrites réactionnelles évoluent
vers une spondylarthrite ankylosante vraie ou vers une autre
forme chronique de spondyloarthrite
• Le rôle de l'intestin
Plusieurs équipes ont mis en évidence une inflammation de la
muqueuse intestinale de patients atteints de spondyloarthrite et
ce en dehors de tout symptôme digestif.
Au total
Il est donc probable que les SpA soient liées à une réponse
immunitaire anormale, d’origine génétique, à des micro organismes
en contact avec les muqueuses.
Mécanisme lésionnel
• La cible anatomique principale du processus inflammatoire des SpA
est constituée par l’enthèse.
L’enthèse constitue la jonction entre d’une part les ligaments, les
tendons, les capsules, et d’autre part l’os.
Enthèse et enthésopathie inflammatoire
2. HLA-B27
Dans une spondyloarthrite certaine, la recherche du HLAB27 est inutile.
• absent, il ne permet pas d'écarter le diagnostic (10 % d'authentiques SpA
sont HLAB27négatives) ;
• positif, il peut conforter un cas clinique douteux mais en aucun cas il ne
signe la maladie (97 % des sujets HLAB27 positifs n'auront jamais de SpA)
Liquide synovial:
• Liquide inflammatoire:
jaune citrin, riche en cellules >2000elements/mm³ (PN++)
Stérile
Absence de microcristaux
Imagerie
• Radiographies standards:
Incidences à demander:
- Cliché dorso-lombo-pelvi-femoral postéro-anterieur de face (de
De Sèze)
- Rachis cervical, thoracique et lombaire de face et de profil,
- Bassin de face ou incidence des sacro-iliaques
- Thorax face et profil
- Les 2 calcanéums de profil
- Clichés comparatifs des articulations atteintes
1- Sacroiliite
Elle peut être uni ou bilatérale d’emblée
2- Rachis
L'atteinte rachidienne peut se traduire par un certain nombre de
lésions structurales, conséquences tardives de l'inflammation
• Une spondylite de Romanus : il
s'agit d'une résorption osseuse,
voire d'une érosion du rebord
antérieur et antérolatéral des
corps vertébraux responsable,
sur le cliché de profil, d'une perte
de leur concavité antérieure
physiologique, ce qui leur confère
un aspect de « mise au carré ».
Elle peut être associée, par la
suite, à une ostéocondensation
trabéculaire réactionnelle du
rebord vertébral
• Des syndesmophytes:
Ossification d'une enthèse
vertébrale, spécifique d'une SpA.
Il se différencie d'un ostéophyte
par son aspect fin et non grossier,
et par sa direction verticale. Sa
formation est lente et peut aboutir
à la fusion entre deux vertèbres.
Ils s'étendent, avec le temps, à
l'ensemble du rachis
thoracolombaire en réalisant, de
face, la « colonne bambou ».
• des ossifications ligamentaires
postérieures
dans les formes déjà assez
évoluées (ligaments supra et
interépineux donnant l'image de rail
central de face)
une atteinte discovertébrale
érosive, également appelée
spondylodiscite d'Andersson
• des calcifications ou
ossifications des disques
lorsque le segment rachidien
correspondant est ankylosé
• une atteinte des articulations
zygapophysaires,
costovertébrales et
costotransversaires se traduisant
par des remaniements érosifs ou
ankylosants
3- Enthésite
Il faudra rechercher sur la radiographie
conventionnelle
• Erosion avec ébauche d'apposition
périostée
• Enthésophyte
4- Articulations périphériques
Coxofémorale
Son atteinte représente
un élément important du
pronostic fonctionnel
L'atteinte des autres
articulations est
dominée par le
pincement articulaire et
les érosions marginales
Imagerie
• Autres techniques d'imagerie
L’IRM du rachis thoracique et lombaire et l'IRM des sacroiliaques
apportent des arguments utiles pour le diagnostic précoce des SpA,
mettant en évidence des remaniements inflammatoires précédant les
modifications radiologiques
A. Séquence T1. Hyposignal sur les deux berges de l'articulation sacro-iliaque, en particulier gauche. B.
Séquenceen équivalent de T2 (inversion-récupération). Hypersignal sur les berges de la sacro-iliaque gauche
• Echographie doppler des enthésopathies périphériques :
Critères de classification
Différents phénotypes de spondyloarthrites
Spondyloarthrite ankylosante
(=spondyloarthrite axiale radiographique)
Forme la plus typique et la plus sévère.
o Atteinte du squelette axial conduisant à l’ankylose.
o Clinique : Sd pelvirachidien prédominant.
o Evolution chronique avec poussées et périodes de rémissions
o Diagnostic : critères de New York modifiés +++.
Rhumatisme psoriasique
• Le pic de survenue se situe entre 30 et 50 ans, avec une prévalence
similaire dans les deux sexes
• L'atteinte est plus souvent périphérique qu'axiale, il s’agit souvent
d’une polyarthrite asymétrique.
• Atteinte privilégiée d'une ou de plusieurs articulations IPD.
Rhumatisme des entérocolopathies
• Dans 10 à 20 % des maladies de Crohn et des rectocolites
hémorragiques, surviennent des arthrites périphériques ou une
sacroiliite radiologique le plus souvent asymptomatique.
• Classiquement, l'atteinte périphérique évolue parallèlement à
l'atteinte digestive, contrairement à l'atteinte axiale qui évolue
pour son propre compte.
Arthrites réactionnelles
• Les arthrites réactionnelles sont des arthrites aseptiques parfois associées à
une conjonctivite, une urétrite chez l'homme, une cervicite chez la femme, et
survenant quelques semaines après une infection génitale ou digestive.
• Le syndrome de Fiessinger Leroy Reiter est la forme la plus complète
d'arthrite réactionnelle et est défini par la triade: urétrite, conjonctivite et
arthrite.
• Les germes en cause dans l'urétrite ou la diarrhée sont le plus fréquemment :
Chlamydia trachomatis, Shigella flexneri, Yersinia enterocolitica et Yersinia
pseudotuberculosis, Salmonella enteritidis et Salmonella typhimurium,
Campylobacter jejuni.
• L'évolution de l'atteinte articulaire se fait sur un mode chronique dans 10 à
20% des cas, pouvant évoluer vers une spondylarthrite ankylosante.
Spondyloarthrites indifférenciées
o Ce sont des SpA correspondant aux critères de l’ESSG, ou d’Amor ou
de l’ASAS.
o Enthésite périphérique est l’atteinte clinique la plus fréquente (92%).
o Formes plus bénignes mais pouvant évoluer vers des formes
différenciées
Evaluation et suivi des patients
1- Suivi clinique (tous les 3 à 6 mois)
❑ L'atteinte axiale est évaluée par l'échelle visuelle analogique (EVA)
rachidienne, le nombre de réveils nocturnes mais également la
mesure régulière, par exemple de façon annuelle, de la taille, des
courbures physiologiques (indice de Schöber, mesure de la lordose
lombaire, de la cyphose cervicale ou de la cyphose dorsale) et de
l'ampliation thoracique
❑ L'atteinte articulaire périphérique impose l'examen clinique
systématique de l'ensemble des articulations (nombre d'articulations
douloureuses, nombre d'articulations gonflées), en particulier des
coxofémorales pour ne pas méconnaître une coxopathie évolutive.
❑ L'enthésopathie justifie la palpation des différentes enthèses : on
relève le nombre d'enthèses douloureuses
2- Suivi biologique
VS/CRP
3-Suivi radiologique
La réalisation régulière (tous les 2 ou 3 ans) de radiographies du
rachis cervical de profil, du rachis lombaire de face et de profil et
du bassin
• Scores radiograpiques
Score mSASSS (modified Stoke Ankylosing Spondylitis Scoring
System), qui évalue de la même façon avec la même cotation sur le
cliché de profil l’angle vertébral mais uniquement antérieur du
rachis cervical et lombaire.
4- Scores d'activité
❑ Le score BASDAI (Bath Ankylosing Spondylitis Disease Activity Index, de zéro
à dix), qui est un autoquestionnaire composé de six questions portant sur la
douleur, la fatigue et le dérouillage matinal ressentis par le patient au cours
de la semaine précédant l'évaluation ; le seuil de 4 est classiquement utilisé
pour parler de maladie active ou inactive
6- Indices articulaires
BASMI(Bath ankylosing spondylitis metrology index) reprend les
éléments de mobilité axiale et corrélés aux signes radiologiques.
Prise en charge
objectifs
2- Les antalgiques
Les antalgiques peuvent être utilisés en complément des AINS, surtout en cas de manifestations
rachidiennes ; de plus, ils permettent de faciliter la rééducation.
3- Traitements locaux
Un geste local peut être réalisé en cas
• d'arthrite (infiltration de corticoïdes, synoviorthèse isotopique)
• d'enthésopathie (infiltration cortisonique) rebelle au traitement
général.
4- Traitements dits « de fond » (DMARD, Disease-Modifying
AntiRheumatic Drugs)
dr.heddi@gmail.com