C1.polyarthrite Rhumatoide
C1.polyarthrite Rhumatoide
C1.polyarthrite Rhumatoide
Rhumatoïde
Définition
• Le rhumatisme inflammatoire le plus fréquent
• Prolifération pseudo-tumorale du tissu synovial (pannus
rhumatoïde)
• Maladie systémique (manifestations extra-articulaires)
• Maladie auto-immune (présence d’auto-anticorps
comme le facteur rhumatoïde et les anti-CCP)
• Se caractérise par une atteinte articulaire distale
bilatérale et symétrique, d’évolution chronique,
destructrice et déformante.
Notions préalables
• Anatomie de l’articulation
• Immunité
• Auto-immunité
• Biologie de l’inflammation
Anatomie de l’articulation
• Une articulation est formée de deux extrémités
osseuses (les épiphyses) attachées entre elles par un
manchon étanche : la capsule articulaire.
• La capsule articulaire peut s’épaissir et se renforcer par
endroits : ce sont les ligaments.
• Les épiphyses et la capsule délimitent un espace clos :
la cavité articulaire.
• Les surfaces internes de cette cavité sont :
– soit du cartilage, qui recouvre les os,
– soit la membrane synoviale, qui tapisse la capsule articulaire.
L’immunité
L’immunité a pour rôle de défendre l’organisme contre
l’invasion par des agents étrangers : les « antigènes ».
Plusieurs moyens de lutte existent :
– L’immunité cellulaire, qui met en jeu plusieurs espèces de globules
blancs (leucocytes) :
• Les lymphocytes « T », qui reconnaissent les organismes étrangers et initient
la réaction de défense. Ils ont une « mémoire » du « soi » et de « l’autre »,
• Les macrophages, qui capture l’antigène, le « prépare » et le présente aux
autres cellules immunitaires, pour améliorer sa destruction,
• Les polynucléaires neutrophiles, qui absorbent (« phagocytent ») l’antigène
et le digèrent grâce à des enzymes.
– L’immunité humorale, qui lutte contre les antigènes grâce à des
protéines sécrétées dans les liquides de l’organisme (plasma,
lymphe,…) par les lymphocytes « B » . Ces protéines sont des
immunoglobulines appelées « anticorps ».
Mécanismes physiopathologiques
PR = Maladie Polyfactorielle
Les mains:
La déviation cubitale des doigts
liée à arthrite des MCP.
s’installe peu à peu et aboutit à la déviation « en coup de
vent » des 4 derniers doigts vers le bord cubital
d’abord réductible intérêt d’un appareillage de repos
ultérieurement irréductible
Les Autres déformations des doigts:
déformation en boutonnière = la plus fréquente (36 à 60% des malades)- liée à arthrite de
l’IPP., surtout 4 et 5ème doigts.
• = flexion progressive de l’IPP. puis s’associe une hyper extension de l’IPD.
• réductible au début appareillage
• se fixe ensuite.
déformation en col de cygne = plus rare (14 à 30% des cas) plus grave fonctionnellement
• intéresse surtout le 2ème et 3ème doigt
• hyper extension de l’IPP.
• + flexion de l’IPD
• initialement réductible
• peut se fixer avec ankylose du doigt en hyper extension conséquences fonctionnelles
catastrophiques, car perte des possibilités de préhension appareillage précoce +
rééducation
déformation en maillet : rare (5%)
• flexion de l’IPD.
Atteinte du pouce : 59% des PR.
• Le pouce en Z, lié à arthrite MCP.
• Flexion de la MCP+ hyper extension de l’IP.
• Le pouce adductus lié à arthrite trapézo-métacarpienne est moins fréquente
• Luxation en adduction du premier métacarpien, avec fermeture de la première
commissure.
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Atteintes articulaires
Les poignets (90% des cas)
Atteinte radio cubitale inférieure
- aboutit à la luxation dorsale de la styloïde cubitale
dite « en touche de piano »,
- responsable d’une tuméfaction de la face dorsale du
poignet, qui va faciliter la rupture des tendons
extenseurs des doigts
Atteinte radio carpienne
- détermine une instabilité douloureuse du poignet
- peut aboutir à la luxation palmaire du carpe.
Atteintes articulaires
Pied et cheville
Atteinte avant-pied:
• Synovites métatarsophalangiennes→(sub)luxation
plantaire des métatarsiens → durillons
• Luxation 1ère phalanges vers le haut→orteils en
griffe→cors
• hallux valgus + quintus varus →Avant-pied
triangulaire
Atteinte médiopied, arrière pied et cheville:
• Arthrite tibio-tarsienne et sous- astragalienne (pied
plat valgus)
→ Conflit pieds-chaussures (+++)
Atteintes articulaires
Membre supérieur
Epaule : perte de mobilité
Coude: flexum, limitation pronosupination
Membre inférieur
Genou: hydarthrose, kyste poplité, flexum
Hanche: coxite rhumatoïde (tardive)
Rachis cervical
Luxation atlo-axoïdienne (diastasis)
Atteintes articulaires
Rachis cervical (25%)
surtout arthrite atloïdo-axoïdienne (C1-C2) peut entraîner
une luxation atloïdo-axoïdienne de C1 sur C2.
• Cliniquement : cervicalgies hautes, douleurs à la
mobilisation, limitation de la mobilité.
• Dg : Rx : face et surtout profil en position neutre puis en
flexion
• Scanner-IRM.
• Risque évolutif : compression médullaire pouvant entraîner
une tétraplégie ++
le rachis cervical moyen et inférieur peut aussi être
intéressé : Spondylodiscite inflammatoire, arthrite
articulaire postérieure, spondylolisthésis
Atteintes articulaires
Les manifestations tendineuses
Les ténosynovites sont pratiquement constantes à la phase d’état.
• Elles sont parfois inaugurales.
• ténosynovite des extenseurs des doigts
– tuméfaction indolore de la face dorsale du poignet, mobile avec les
tendons.
• ténosynovite du long extenseur du pouce
• ténosynovite du cubital postérieur
• ténosynovite des fléchisseurs des doigts
– peut entraîner un syndrome du canal carpien (compression du
nerf médian)
– peut entraîner une crépitation dans la région palmaire lors de
la flexion
– ténosynovite nodulaire doigt à ressaut
– ténosynovite exsudative tuméfaction gaine des fléchisseurs
• chevilles : ténosynovite des péroniers latéraux
• du jambier postérieur
Les ruptures tendineuses peuvent compliquer l’évolution des
ténosynovites surtout à la main 30
Atteintes extra-articulaires
Signes généraux (lors des poussées)
Nodules rhumatoïdes
Cardiaque: péricardite, valvulopathie
Pulmonaire: pleurésie, pneumopathie interstitielle,
nodules parenchymateux, DDB
Oculaire: syndrome sec (++), sclérite
Amylose rénale AA
Adénopathies, splénomégalie (+leucopénie et
ulcères MI= syndrome de Felty)
Vascularite (PR maligne): nodules, lésions
cutanées, mononévrites multiples, accidents
vasculaires 31
La polyarthrite rhumatoïde
Elle donne donc une tuméfaction et une destruction des
articulations.
Elle est un rhumatisme chronique qui évolue pendant
des années.
Elle touche les articulations périphériques,
préférentiellement les mains et les pieds, de façon
bilatérale et symétrique.
Elle provoque des douleurs et une raideur articulaire
d’horaire inflammatoire plus importantes en fin de nuit
et le matin au réveil.
Imagerie
Radiographies: mains et poignet, des pieds peuvent montrer
une hypertrophie des parties molles, une déminéralisation,
des érosions caractéristiques, géodes sous chondrale
pincement articulaire global ou subluxation.
Echographie osteoarticulaire
Radiologie de la polyarthrite rhumatoïde
Érosion de l’os proche
de la synoviale
rhumatoïde,
Érosion du cartilage,
qui se traduit par un
pincement de
l’interligne articulaire,
Épaississement des
parties molles.
Mains rhumatoïdes
Pieds rhumatoïdes
Coxites rhumatoïdes
Genoux rhumatoïdes
Echographie
Biologie
Syndrome inflammatoire: anémie inflammatoire,
thrombocytose, accélération VS ,CRP, EPS
Facteurs rhumatoïdes IgM (Latex ,Waaler-Rose):
80% des PR après 1 an (Se=70%, Sp=65%)
Anticorps antiprotéines citrullinées (Se=60 à 70%,
Sp=97 à 99%)
ACAN (non spécifiques, diagnostic # lupus)
Liquide articulaire inflammatoire (>2000 EN, stt
PNN)
HLA DR1 et surtout DR4= facteur pronostic
Diagnostic
Critères de L’ARA 1987
Critère Définition
1. Raideur matinale Raideur matinale articulaire et péri-articulaire durant au moins une heure avant l'amélioration maximale
2. Arthrite d'au moins trois groupes Gonflement des tissus mous ou épanchement (et non pas saillie osseuse isolée) d'au moins trois groupes articulaires,
articulaires constaté par un médecin. Les 14 groupes possibles sont à gauche ou à droite les interphalangiennes proximales (IPP),
les métacarpophalangiennes (MCP), les poignets, les coudes, les genoux, les chevilles et les métatarsophalangiennes
(MTP)
3. Arthrite des articulations des Gonflement d'au moins un groupe articulaire (voir définition 2) parmi lesquels les poignets, les MCP ou les IPP
mains
4. Arthrite symétrique Atteinte simultanée des même groupes articulaires (voire définition 2) des deux côtés du corps (atteinte bilatérale des IPP,
MCP ou MTP sans symétrie absolue)
5. Nodules rhumatoïdes Nodules sous-cutanés sur les proéminences osseuses, les surfaces d'extension ou dans les régions para-articulaires,
observés par un médecin
6. Facteurs rhumatoïdes sériques Mise en évidence d'une quantité anormale de facteurs rhumatoïdes sériques par une méthode dont les résultats sont
positifs dans moins de 5% des sujets témoins normaux
7. Modifications radiologiques Modifications typiques des PR sur les radiographies de face des mains et des poignets avec obligatoirement des
érosions ou une décalcification osseuse évidente, localisée, des articulations atteintes ou de façon plus nette dans les
régions adjacentes à ces articulations (des modification d'allure seulement arthrosique ne conviennent pas)
Les critères de classification ACR/EULAR de la PR 2010
Si score ≥ 6 = PR
La Lettre du Rhumatologue ACR 2009 - D’après EULAR/ACR Task force
Évaluation clinique de la polyarthrite
rhumatoïde
• DAS 28+++
• NAG
• NAD
• VS ou CRP
• EVA maladie
• DM et RN
• EVA douleur
• <2,6 / <3,2 / <5,1 / >5,1
Diagnostic différentiel
Phase de début
Les infections
Les arthropathies métaboliques
Les connectivites
Les spondyloarthrites
La pseudopolyarthrite rhizomélique
Arthrose
Behçet, ostéoarthropathie de Pierre-Marie,
Whipple, purpura rhumatoide, sarcoïdose,
rhumatisme post streptococcique, fibromyalgie…
Diagnostic différentiel
Phase d’état
Les arthropathies métaboliques (goutte, CCA)
Le rhumatisme de jaccoud (LES)
Les déformations de la main en rapport avec la
maladie de Parkinson (la main en « escaliers »)
Les spondyloarthrites avec atteintes périphériques
Evolution - pronostic
Cavité LT CP Ag
synoviale A
Réaction
immunitaire
Ac IL-1 Enzyme Complément
IL-6 TNFa
Dégradation articulaire et
tissulaire
Traitements de fond biologiques de la PR
TNFa
inactive
inactive
activée
Cellule
cellule
Immuno-
compétente
TNFa
inactive
inactive
Cellule
cellule
Immuno-
compétente
TNFa Étanercept =
récepteur soluble
inactive
inactive
Contre-indications
• Ac monoclonal humain
• Anti-récepteur de l’IL6
• Voie IV en milieu hospitalier tous les mois
• Association au MTX voir monothérapie
Tolérance IL6
• Risque infectieux
• Surveillance profil lipidique
• Surveillance bilan hépatique
• Neutrophiles+++ FNS
• Réactions à la perfusion
Rituximab (Mabthera)
2 cures en 15 jours
Présentation
Mesures socio-professionnelles:
100%
Aménagement poste de travail
Soutien psychologique
Information du malade