Didactique
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Cours 1 : 13/09/24
Objectif : Comment s’est construit la discipline dans l’histoire, comment elle se compose. Quels ont
été les grands mouvements qui l’ont fait évolué
Trois grands chercheurs travaillent sur ces questions historiques : Roger Chartier (spécialiste
de l’histoire de la discipline, historien qui s’intéresse au domaine d’enseignement du français :
histoire de l’enseignement du français du XVIIe au XXe siècle ), puis deux didacticiennes qui
l’interrogent d’un point de vue historique, Marie France Bishop qui s’interesse au premier degré, et
Nathalie Denizot qui s’interesse plutôt au secondaire et au siècles classiques XVIIe- XIXe , ainsi
qu’aux corpus.
On peut parler d’un enseignement du français à partir du moment où il existe comme langue,
donc à partir de l’émancipation du latin, quelque part entre le 5e et 15e siècle. Après le Moyen-Age
donc, sur la période de la Renaissance, on commence à s’intéresser à cet objet, l’école parle de la
langue française à ce moment. A partir du 11e il y a des enseignements en français dans les écoles
d’apprentissage des métiers (maisons des artisans…) ou dans les « petites écoles » (écoles de
paroisses où on apprend à lire aux enfants). En revanche pas de français à l’université, tout se fait en
latin. Le début de cette histoire remonte donc à la renaissance : en 1539 l’Edit de Villiers Cauterets
de Francois 1er marque le premier document administratif en français, langue reconnue comme
nationale, et en 1549 la Defense et illustrations de la langue française de Du Bellay affirme la
dignité de la langue française par rapport au latin. Quelque chose se passe au niveau de la vie
sociale et artistique mais l’école est toujours en retard.
La mise en place des collège s’effectue au cours du Moyen-Age et se structure à la
Renaissance, l’enseignement se fait sur la base du latin et donc la langue française n’est pas
reconnue dans le cadre de l’enseignement alors qu’elle l’est socialement. Donc, se produit un effet
de retard pour le monde de l’école qui va être possible grâce à une forme de pression sociale.
Durant les siècles classique (XVIIe) on est dans la constitution de l’État avec Louis XIV,
dans la structuration d’une nation, le besoin de transmission d’informations par une langue unique
devient nécessaire (d’ailleurs cette période marque aussi la naissance de l’Académie française et des
dictionnaires de langue française). La langue française est reconnue internationalement comme une
langue de culture et de diplomatie, puis comme une langue prestigieuse grâce aux grands auteurs (cf
politique culturelle de Louis XIV pour faire briller le patrimoine culturel français). L’école vient
donc à la suite, cf 1634 fondation de l’Académie française.
Autre enjeu : les institutions prennent conscience de l’intérêt d’un peuple instruit, qu’ils vont
confier à l’Église. Aux XVII-XVIIIe : ouvertures dans les paroisses de « petites écoles » sous la
responsabilité de l’Église, on y apprend toujours à lire d’abord en latin même si on y parle en
français, mais ces petites écoles ont des limites : leur objectif est d’apprendre à lire, pas à former de
futures personnes cultivées. Les familles aisées n’y vont pas, elles ont un précepteur à la maison.
Dons, l’école est très hiérarchisée et non laïcisée dans le système français. Les collèges de jésuites
arrivent après et sont des institutions religieuses elles aussi, souvent dans les villes. A cette époque à
l’issue de l’Académie française le français rentre dans les collèges et les premiers manuels de
français arrivent à ce moment, des manuels où on enseigne des textes en langue française pour la
première fois. Mais cela ne signifie pas une coupe avec le latin, il y a encore beaucoup
d’enseignements avec et en latin.
Le XIXe siècle est central pour l’histoire de l’enseignement, il marque le passage d’une
organisation aristocratique religieuse qui ne concerne pas tout le monde à un système républicain.
C’est une grande période d’implantation et généralisation du système public en France. Dans la
deuxième partie du XIXe, on arrive dans la 3e République. Un double mouvement marque cette
période : d’abord l’émancipation du latin (1833 avec la loi Guizot tout le système scolaire est
construit en français au primaire, et en 1880 avec la loi Ferry pareil pour le secondaire, en 1903
seulement pour l’université). Puis, l’émancipation de l’Église avec prise en charge par l’État de
l’instruction du peuple qui s’inscrit dans ces loi Ferry avec gratuité et obligation de l’enseignement
au primaire. On a posé le socle de l’école mais seulement de l’école primaire. Les ruptures entre
primaire et secondaire datent de ce moment là, on s’occupe du primaire et on laisse le secondaire
dans une autre catégorie, qui n’est pas régit par les mêmes principes. Le secondaire est coupé du
primaire car considéré comme réservé à une élite, l’objectif est de transmettre culture savante a
quelques privilégiés. Le secondaire est conçu pour reposer sur les humanités en deux filière
littéraire ou scientifique. L’enseignement du français est structuré à partir de ce moment là, et
l’université est considérée comme un troisième îlot à part. La scolarité n’a donc jamais été conçue
comme une continuité, cela donne de nos jours des « accidents de parcours » (des moments où les
élèves perdent pieds).
1er degré : modèle pédagogique traditionnel qui couvre toute la période d’instauration de
l’école républicaine jusqu’en 1960, modèle qui existe toujours. Il est issu directement des pratiques
d’enseignement du latin, et se caractérise par des démarches et des objets. Les démarches sont les
façons dont on s’y prend pour enseigner. La démarche majeur est la démarche magistrale (Le maître
qui dispense le savoir) et transmissive (= on énonce les connaissances et considère qu’elles vont
être apprises de l’autre côté parce que transmises). S’effectue par l’intermédiaire de l’enseignant qui
a un outil essentiel : le manuel. Les modèles d’enseignement sont étapistes (= on franchi une étape
1 et ne passe pas à la suivante tant qu’on ne la pas franchie). Ex : l’apprentissage de la lecture
s’effectue de manière croissante, on apprend d’abord son alphabet, puis on passe aux syllabes, puis
des mots isolés, puis des phrases, et enfin des petits textes. Les élèves sont au contact de textes très
tardivement dans la scolarité. La langue française est ensuite présentée dans ses normes, et visée
dans un usage de respect des règles, on attend un usage d’une langue normée (à une période ou il
existe encore beaucoup de dialectes dans les régions, il y a une volonté d’unifier le pays par la
langue et assimiler par la langue) se manifeste par une correction constante de l’enseignant des
normes à l’oral et à l’écrit. Ce modèle d’enseignement s’effectue en trois phases :
* Phase 1 l’enseignant montre la règle, expose des notions.
* Phase 2 L’élève retient ce qu’on vient de lui exposer, mémorisation
* Phase 3 exercices répétitifs pour assimiler de la notion.
1.3.1 Du côté des objets
Ce que l’on enseigne c’est la langue française car on la considère comme le 1er outils de
pensée et de représentation du réel, lié à l’esprit de rationalité héritée des lumières qui permet d’être
rigoureux, d’être des animaux de raison… donc présentée comme un outils rationnel propre à
l’expression humaine, elle n’est pas abordée dans dimension émotionnelle, artistique, culturelle,
affective. Son enseignement et l’objectif central de la règle sont de maîtriser la langue surtout écrite,
on étudie donc la langue écrite. On considère dans le second degré que la perfection de la langue
sont les textes littéraires qui apparaissent dans le premier degré tardivement et comme des modèles
à étudier et recopier pour écrire le plus parfaitement possible .
1.4 Le secondaire
On s’adresse à une petite partie favorisée de la population et les plus cultivée, donc l’objectif
est de former une élite cultivée et intellectuelle. L’objet avec lequel on confronte cette élite est la
littérature, qui est un levier essentiel de la formation au secondaire, les prof au secondaire
s’appellent donc professeurs de lettres. On a les instituteurs qui enseignent le français, et puis
professeurs de lettres. Le français s’enseigne au même titre que les autres enseignements des
humanités (langue et culture antique). L’enseignement de la langue est donc calqué sur les pratiques
de l’enseignement du latin (c’est d’ailleurs pour cela qu’on fait encore aujourdh’ui repérer les
natures et fonctions dans les classes, car c’était nécessaire pour étudier le latin). Au cours du cursus
secondaire plus on évolue dans les classes plus on fait de la littérature. Plusieurs principes se
mettent en place : la composition française, l’analyse littéraire, dissertation. A quoi sert la littérature
dans le secondaire au XIX ? Cela donne un modèle pour écrire, mais devient aussi une occasion de
développer des connaissances sur les écrivains, des manuels d’histoire littéraire sont édités avec des
résumés et leçons sur la vie des écrivains/œuvres, et retracent les grands mouvements littéraires. La
littérature est aussi l’occasion d’une éducation patriotique, dans le but d’une glorification de la
nation. La littérature participe donc à un discours national sur les qualités de la France, voire sa
supériorité du fait de sa communauté linguistique, de son patrimoine littéraire et de ses grandes
œuvre cultes connues. C’est aussi l’occasion d’une édification morale, les grandes œuvres littéraires
nous disent comment bien nous comporter et être de parfaits citoyens de ce beau monde du
secondaire.
Extrait vidéo document 1 : Histoire des corpus dans la secondaire depuis la fin du XIXe siècle
(conférence de Nathalie Denizot disponible sur canal u)
Les années 60 constituent une période de rénovation de l’école, mais aussi une période de
crise. Fin des années 70, s’opère une période de remise en question de toutes les sphères de la
société, dont l’école. Elle est marquée d’abord par la rénovation des savoirs, qui commence par une
rénovation de la linguistique et de la littérature (disciplines scientifiques) très marqués par
l’influence du structuralisme. Aussi, les pratiques et corpus d’étude évoluent fortement (ex : on
intègre l’oral et plus seulement l’étude comme corpus, on intègre dans le texte le discours dans son
entier et l’interphrastique et non plus seulement la phrase). Les pratiques d’étude de la langue
changent aussi, on ne fait pas que classer mais on décrit, manipule, procède par substitution,
déplacement… Les corpus de pratique et objet nouveaux sont parfois intégrés de manière
maladroite : par ex dans les années 80 apparaît d’un coup l’analyse grammaticale en arbre. Ce qui
ne fonctionne pas car les professeurs ne sont pas formés, il y a un problème de transposition
didactique qui fait que l’adoption de ce corpus linguistique a peu été questionné sur la manière de
comment l’enseigner. Il y a de grandes évolutions coté littérature aussi initiées par les travaux en
narratologie et structuralisme : on va quitter l’intérêt des auteurs et œuvres pour se re-concentrer sur
les textes, on va les manipuler avec de nouveaux outils, notamment des schémas (narratifs,
actanciels, focalisation, point de vue), mais aussi l’émergence des ateliers d’écriture, médiathèque
… La communication comme discipline universitaire émerge, et donne lieu à des écoles de
communication, interroge les contenus de l’enseignement du français et amène à introduire des
notions de communication dans le programme de français.
Les démarches sont actives, parce qu’il y a confrontation avec le discours de l’autre. On
apprend, par la mise en situations de dialogue. Dans cette période est plutôt développée l’idée que
ce qu’on doit apprendre à l’école c’est le langage utile dans la vie sociale pour communiquer et
s’intégrer, on passe du cours magistral au cours dialogué à ce moment là. Autre nouveauté la notion
de projet pédagogique arrive, on intègre des projets pédagogiques dans l’enseignement. Le modèle
d’enseignement devient inductif, il propose d’abord d’observer et découvrir des cas concrets dans
laquelle la notion est représentée (ex : mise en place de correspondants auxquels ils adressent des
lettres puis travaillent dessus), puis la phase 2 conduit à une réflexion sur une règle comprise
d’emblée puisqu’on en comprend le fonctionnement par l’objet concret, et enfin avec la dernière
phase on en déduit la règle.
La didactique du français naît à cette période là, cette période de secousse fait réfléchir sur
l’épistémologie de la discipline, et fait émerger la discipline de recherche didactique du français.
Deux réactions : les militants qui sont contre cette tradition, et le scientifiques qui choisissent de
remettre en cause les pratiques en démontrant quelles ne conduisent pas à un apprentissage, et
démontrent de nouvelles pratiques plus adéquates. Dans ce mouvement de contestation de la
tradition émerge la volonté de remettre en question de manière scientifique certains objets des
disciplines de référence, et volonté de contester l’institution scolaire comme étant le seul organe
légitimant les objets qu’on doit enseigner. La rénovation se fait en même temps que se développe
des structures de formation et recherche (comme la MAFPEN, première structure de formation des
enseignants et structure de recherche qui amène à penser que pour former des enseignants du
secondaire il ne suffit pas qu’ils soient spécialistes de littérature et linguistiques, mais enseigner les
objets et méthodes avec lesquelles ils vont eux-même enseigner).
3.2 Le plan des objets : la littérature intégrée au sein d’une théorie du discours
Bilan :
- J’ai appris que les habitudes d’enseignement que nous seront amenés à expérimenter dépendent
d’une multitude d’héritages historiques qui se sont enchevêtrés les uns sur les autres, mais aussi des
IO.
- Pourquoi ne sommes nous pas parvenus après tout ce temps à résoudre cette rupture entre primaire
et secondaire et secondaire lycée ? Pourquoi l’étude de la langue (grammaire, orthographe,
syntaxe...) est essentiellement travaillée au collège et davantage abandonnée au lycée pour des
exercices plus littéraires ? Pourquoi ne pas faire un mélange plus homogène ?
- Pendant mon stage, je pourrais mieux cerner et observer la pertinence de certains exercices. Je
pourrais par exemple établir si oui ou non l’exercice de repérage des fonctions dans la phrase
(exercice issu du latin) est utiles à l’apprentissage des élève, s’il les aide réellement.
On utilise le terme de projet d’unification, dans un premier temps entre le 1er et 2nd degré,
tentative de lier là où l’histoire a instauré des ruptures. C’est aussi une unification de l’ensemble des
notions de ce que recouvre la discipline, c’est autre chose que les lettres, plus large, c’est tout ce qui
régit l’ensemble de l’étude des discours (orthographe, grammaire…) La littérature fait partie de la
discipline mais en devient une sous partie, occupe une place moins importante. Unification des
composantes du français qui entrent en relation les unes avec les autres (lecture, écriture, langue,
oral)… Mais ces domaines sont en tension les uns avec les autres, c’est un équilibre fragile =
Configuration disciplinaire (= construction qui dépend de pression, de volonté, d’éventuelles
injonctions externes qui évolue au cours du temps dans des équilibres fragiles).
Objectif : Situer la didactique du française dans un champs plus large des sciences de l’éducation et
dans le domaine de la didactique des discipline ; Distinguer les différents usages de la notion de
didactique du français et leurs articulations…
Les sciences de l’éducation sont un champs scientifique organisé depuis une cinquantaine
d’années, qui contribue à réfléchir sur une notion commune centrale : l’éducation et la formation
(depuis 7-8 ans). Elle cherche à interroger les connaissances véhiculées par ces deux domaines, les
pratiques et les politiques qui y sont liées. C’est un champs pluriel, et cela a pour intérêt qu’il
multiplie les regards sur un même objet, sur une même réalité on peut avoir un analyse qui vient de
differents profils (psychologue, didacticien de l’éducation …). Il y a donc un concept commun à
tous ces spécialistes, mais aussi des concepts spécifiques à chacune de ces disciplines. Quelle est la
spécificité de la didactique du français ?
Synthèse :
Points commun :
- Une didactique est toujours rattachée à une discipline
- Science : contenus enseignés, apprentissage des élèves, manière dont les contenus sont enseignés.
Cette science analyse les contenus et les méthodes/pratiques d’apprentissage et d’enseignement
- Liens avec les sciences de l’éducation : la psychologie du développement/cognitive ; les sciences
du langage ; pédagogie
- Triangle didactique : savoir, apprenant, formateur (présenté parfois comme médiateur)
- Croyance / savoir (document 3)
Chaque sphère a son domaine d’activité qui lui est propre, il ne faut pas les confondre, cependant on
utilise le terme commun de « didactique du français » pour toutes les désigner. Il faut garder en tête
les limites de chaque domaine, mais pour autant il faut favoriser le dialogue entre les domaines.
C’est une discipline qui émerge d’un mouvement de volonté de remettre en cause la tradition
de l’enseignement dans le secondaire, et qui devient discipline scientifique dans les années 70-80,
marquée aujourd’hui par deux caractéristiques :
- 1 elle est constituée de grandes orientations (didactique de la littérature, didactique de la langue,
certains plus proches du premier ou du second degré…)
- 2 depuis une dizaine d’année la didactique du français s’attaque à des études de grandes
dimensions internationales alors que dans les 30 premières années on était plutôt dans des études de
petite dimension. Ex : Recherche Goigoux, 2015, recherche sur « lire écrire au CP », travaille avec
+ de 2500 eleves, 130 classes et 70 chercheurs.
2.3 La didactique du français pour désigner l’ensemble des pratiques d’enseignement du français
C’est un ensemble inscrit dans une très longue histoire. On parle ici d’une discipline
scolaire, dont l’évolution est constante, qui témoigne d’une très grande variation selon les contextes.
- Une discipline scolaire contribue à former un individu/sujet, l’élève qui rentre dans l’école va être
transformé par l’action que va porter la discipline scolaire sur lui à travers le discours de
l’enseignant.
Le sujet élève est triple : il est d’une part la personne privée avec son histoire familiale et sociale
qu’il ne quitte pas à l’entrée de la classe. Il est aussi sujet scolaire, il arrive dans la classe avec une
vision et une expérience de ce qu’est l’école qui va influencer sa relation au travail. Il est enfin sujet
disciplinaire, il a son rapport propre à la discipline enseignée (ex la lecture, certains n’aiment pas
lire). Un sujet est a cerner dans cette triple dimension, la dimension disciplinaire joue dans la
construction de l’identité de l’élève enfant. Il faut prendre en compte les trois dimensions.
La discipline français se caractérise par de changements profonds liés aux différentes alternances
politiques notamment, mais aussi à des grandes orientations parfois issues de la recherche qui vont
reconfigurer cette discipline.
Ses travaux fondent la didactique des différentes disciplines mais aussi évoluent, ce concept
s’est enrichie et renouvelé de 1987 à aujourd’hui. Ce concept évolue avec deux auteurs : Develay et
Perrenoud (cf doc 3) qui travaillent pas sur didactique disciplinaire mais s’interrogent sur le lien
entre ce qui s’enseigne dans l’école et ce qui se pratique en société, ils observent eux-aussi des
points communs et différences (ex l’écriture d’une lettre est enseignée à l’école, dans la vie de tous
les jours on fait des courriers aussi). Ces deux auteurs mettent en place des « pratiques sociales de
référence » (= discours ou actions qui se réalisent dans la vie sociale) et essaient de conceptualiser
le lien entre ces pratiques et ce qui s’enseigne. Il parviennent à montrer que ce qui s’enseigne à
l’école (= les savoirs à enseigner) ne sont pas que des savoirs universitaires mais aussi des pratiques
sociales de référence qu’on va garder, ou non. Cf schéma document 3 produit par Develay en 1992,
de plus il distingue trois étages : les savoirs à enseigner (= ce qu’une institution retient comme
somme des choses qu’elle veut transmettre dans le cadre d’un enseignement), les savoirs enseignés
(ce qui s’enseigne réellement, la partie du programme enseignée), et les savoirs assimilés ou appris
(= ce qu’il reste dans le cerveau d’un élève dans sa construction personnelle après que
l’enseignement ait eu lieu).
Chevalard écrit cet article à la fin de sa carrière, donc son concept est déjà admis par tous les
didacticiens, il revient donc sur son parcours, il fait retour sur le processus et l’intérêt du concept
qu’il a produit 20 ans avant.
Beaucoup d’acteurs peuvent entre en jeu dans la constitution d’un savoir. Chevalard fait le
constat que la connaissance de l’université à un sens différent de la même connaissance enseignée à
l’école. La transposition didactique nous amène parfois à des choses étonnantes voire
problématiques. Chevalard rajoute des notion à son schéma de base, il parle de la multi-localisation.
Ce qui produit à la fin le savoir que l’école se prépare a enseigner, c’est une multi-localisation des
espaces institutionnels qui préparent le savoir. Il parle par exemple de la noosphère et toute la
sphère politique qui représentent de multiples acteurs.
« L’enseignement d’un savoir, en effet, est toujours la réalisation d’un projet social », par « projet
social » il entends les finalités que le politique donne à l’école pour former les citoyens du futur.
Elle se joue entre le savoir à enseigner et le professeur, les savoirs réellement enseignés par
le professeur. Selon les contexte les savoirs enseignés face au même savoir à enseigner seront
enseignés différemment. Cela représente toutes les transformations successives que réalisent les
enseignants à partir de ce qui leur est proposé comme programme. Elle est dite « interne » car elle
s’inscrit au sein de la relation du triangle pédagogique. Elle intègre aussi plusieurs facteurs comme
la personnalité de l’enseignant et la réalité des classes. Toutes les dimensions de la relation jouent,
l’acte d’enseignement est un acte d’une personne à une autre.
III/
3.1 Approche générale
Elizabeth Nonnon travaille beaucoup sur le concept de progression. Elle le définit comme
tel : Prise en compte concrète dans les situations de classe, d’une logique temporelle et
organisationnelle en lien avec les différentes influences et déterminations.
La progression obéit à des contraintes de la forme scolaire (= unité de base dans laquelle tous les
enseignants se conforment) qui dépassent la construction personnelle qu’aurait souhaité faire
l’enseignant dans l’idéal. La progression s’exerce aussi en relation avec les contraintes concrètes
d’exercice du métier et les ressources dont disposent les enseignants, la façon dont on enseigne ne
se limite pas à la façon dont on construit sa progression.
Les façons dont l’enseignant construit sa progression ont un lien direct avec la temporalité
des apprentissages.
Nonnon s’intéresse aux objets d’enseignement mais aussi à la façon dont on a présenté à
l’élève cet objet là, les pratiques associées qui permettent une progressivité qui permet elle-même
d’arriver à l’acquisition des acquis. Elle regarde aussi les procédures de l’enseignant du début de
l’apprentissage à l’autonomie de l’élève face à l’objet. Elle regarde aussi les supports et corpus
utilisés pour enseigner l’objet.
Bilan :
- Même lorsqu’on est un grand chercheur on ne cesse d’apprendre. Chevalard produit une idée
brillante avec la transposition didactique, mais se corrige 20 ans plus tard en ajoutant plusieurs
autres facteurs que les simples savoir de base, a enseigner, et enseigné.
- Si dans tout objet d’apprentissage il y a du nouveau et de l’ancien, on ne nous dit pas comment
doser le nouveau et l’ancien. Il faut trouver le juste milieu, mais le juste milieu ne dépend-il pas de
chaque élève ? Même les professeurs auront une manière de faire différente, un même professeur
peut d’ailleurs opérer différemment pour plusieurs classes. Il y a une remise en question constante
de l’enseignant.
20/09/24 Cours 2
Séance 1
(appuyé sur Schneuwly et Dolz) Définition : ce qui est crée à travers la conception et la mise
en œuvre de l’enseignant pour permettre à l’élève de rencontrer et d’étudier l’objet d’enseignement
ou une de ses dimensions/parties.
Terme large qui permet d’englober des situations diverses, toujours associées à des appuis qui vont
permettre de rendre cet objet plus présent (ex : support de cours comme diapo…)
Instaure des situations qui ne sont pas seulement à la main de l’enseignant, l’élève agit de
telle ou telle manière, tout n’est pas sous contrôle direct de l’enseignant (ex : prof demande d’aller
chercher une définition dans le dictionnaire, il confie à l’élève une partie du contact avec l’objet
d’enseignement). On parle donc de situation de dévolution, le prof lui dévolue une action de mise
en contact direct avec l’objet.
Se caractérise donc par la présence d’un ensemble d’éléments cohérents tous ensemble ce
qui va permettre de transformer le rapport qu’a l’élève à l’élément d’enseignement. Ces éléments
matériels, support de travail, consignes de travail, geste et langage de l’enseignant.
Il faut que le prof anticipe le vécu du sujet apprenant dans les différentes phases du dispositif
qu’il a construit → l’élève évolue entre le début et la fin du dispositif, évolue dans ses jugements,
dans sa réflexion sur l’objet puis à travers ses actions car va faire des choses qui vont lui permettre
de se familiariser avec certaines pratiques précises (utiliser l’équerre par exemple).
C’est par ce media du dispositif qu’est rendu possible le passage d’un objet d’enseignement
à un objet enseigné. Il est intéressant de comprendre ce qu’il se passe réellement dans les classes,
selon les objets enseignés. Si on se centre sur ce travail, on peut mieux cerner certains aspects de ce
dispositif qui sont particulièrement favorables aux apprentissages des élèves. Repérer ce qui
s’enseigne et comment ça s’enseigne revient à repérer des éléments qui peuvent aussi être utiles par
exemple en formation. Objectif double : mieux cerner ce qui fait l’efficacité de l’enseignement, puis
cerner ce qui est véritablement enseigné à travers le traitement d’une notion (on cherche plutôt à
déplier comment l’objet est déplié soit pour comparer la façon dont ces objets sont médiatisé par
l’enseignant aux élèves, puis vérifier qu’on ne perd rien de la notion tout en étant adapté à l’élève).
2/ Le concept d’activité
2.1 Définition
= Ce que l’enseignant a prévu que l’élève fasse dans le dispositif didactique. Ce que
l’enseignant projette comme action de l’élève lorsqu’il conçoit sont dispositif dans la classe. Pas
forcement adéquat avec ce que les différents élèves de la classe vont faire. On parle d’archiélève
pour distinguer l’élève réel de l’élève pensé par l’enseignant. Activité scolaire = unité centrale dans
l’apprentissage, unité de base du travail scolaire. Elle est la manière que choisit l’enseignant de faire
rencontrer l’objet, de faire travailler, manipuler, étudier. Elle prend en compte tout ce qui va être
mis en œuvre ensuite dans la réalisation de la tache.
2.2 Fonctions
3/ Le concept de tache
3.1 Définition
Une tâche est un réponse en terme d’action de l’élève à ce que lui propose l’enseignant en
terme d’activité
→ forme d’action en réponse à une activité, dirigée vers un but, ce sont les élèves qui la réalisent
individuellement ou en groupe. On parle de taches d’apprentissages, levier centraux d’apprentissage
car sont ce qui permet à l’objet enseigné de devenir appris, ce qui permet a l’élève de rencontrer
l’objet que l’enseignant lui montre.
3.2 Caractérisation
Différentes compositions que prend une tache scolaire (selon l’équipe de Schneuwly) :
Synthèse :
dispo dida => ce que l’enseignant met en œuvre pour enseigner
activité scolaire => ce que l’enseignant prevoit que l’eleve fasse au sein d’un dispositif
tache => unités d’action cocnrète qu’accomplit effectivement l’eleve dans l’activité.
TP article Sandrine Aeby
Quelles sont les idées importantes ?
Faire une trace écrite de ce qu’on retient de ces 3 notions.
Activités spécifiques (démarche fermée, but précis) /VS/ Activités complexes (explorations,
recherches, demarche ouverte)
→ Elle nous parle d’une recherche qu’elle est en train de conduire, « GRAFELIT » dirigée
par Schneuwly, elle essaie d’isoler les différents dispositifs et de les classer avec une valence
disciplinaires (dispositif de la lecture, de la production …) à l’intérieur des domaines il y a d’autres
types de dispositifs qui se ressemblent et qui ont un but commun. Crée une sorte de typologie de ce
qui s’enseigne en terme de texte littéraire dans un panel de classes.
Repérer des éléments qui sont connus et permettent d’articuler les concepts nouveaux
Objet enseigné n’est pas stable mais se transforme en fonction des contraintes de l’activité
Le synopsis ?
Niveaux hiérarchique ?
Activités scolaires = niveau 0 ou les élèves sont en contact avec l’objet de savoir
Point 2.4 quand on décompose l’objet on le découpe en situation d’enseignant, dispositif didactique
qui comportent des supports et des formes de travail.
Outils d’analyse qui compose une séance : synopsis = mise en temporalité de l’objet, dispo dida,
régulation/réaction à l’imprévu
Tableau : ils essaient de repérer la façon dont les enseignants passent de cet objet d’enseignement a
l’objet enseigné, ils font des grosses parties dans lesquelles rentrent des plus petites parties etc …
Cibler les dispositifs mis en œuvre, l’activité proposée aux élèves et les taches accomplies par les
élèves.
Dsipo Cours dialogué, part du ressenti/ rapport premier de l’élève a la lecture pour les amener là ou
elle veut avec des questions guidées
part de l’élève en tant que sujet lecteur.
activité = réponse aux questions a l’oral
tache = écrire a l’ardoise.
Écrire sur l’ardoise un ou deux mots la manière dont les élèves qualifient l’histoire
demander ce qui a surpris les élèves a première vue
demande de résumer l’histoire avec des questions guidées
Une consigne = une activité
le niveau de l’activité peut être aussi petit que cela, une activité peut être = a 1min
Bilan :
Prévoir au cour du stage de consacrer au moins une séance a essayer de repérer
dispositif/activité/taches
- La notion de dispositif didactique désigne une grande catégorie dans laquelle se trouve la
transposition didactique et toutes les notions relatives a la didactique du français. La notion
d’activité entre en jeu, elle désigne ce que l’enseignant a prévu que l’élève fasse dans le dispositif
didactique, et envisage donc un élève supposé (qu’on appelle archi élève) différent de l’élève réel.
L’activité se distingue de la tâche qui, elle, désigne la réponse en terme d’action que l’élève aura
face à l’activité. Elle permet à l’élève de rencontrer par lui même l’objet enseigné.
- J’ai eu du mal a saisir la notion de synopsis et de niveaux hiérarchique présentes dans les
différents documents du cours 4.
- Je pourrais consacrer une séance du stage a essayer d’observer le dispositif didactique mis en
place par le tuteur, en distinguant les activités et les taches.
Donc enjeu social et politique majeur autour de la lecture, donc devient une priorité ministérielle
depuis la fin du XXe, enseigner la lecture est considéré comme un facteur de cohésion et d’égalité
des chances.
Fonction de la lecture :
L’activité de lecture dépend du support et aussi du but donné à la lecture : différence entre
lire silencieusement ou à haute voix par exemple. Lecture à haute voix plus lente que silencieuse.
Lecture silencieuse = cognitive et émotionnelle, à haute voix = communication double (recevoir un
sens sur le support et en même temps restituer un sens face à un deuxième récepteur, celui qui nous
écoute.)
Les activités de lecture changent selon la modalité, souvent à l’école on ne pratique que la
lecture intégrale et linéaire. Souvent on est amenés à lire différemment, il faut enseigner aux élèves
des modalités de lecture adaptées à leur but.
Différentes modalités de lecture :
- lecture balayage, exploratoire
- lecture sélective, repérage
- lecture intégrale/linéaire.
Il y a des différences entre la lecture privée, chez soi et pour soi, liée à son goût personnel,
au support qu’on a choisi et pas de rythme imposé, et la lecture scolaire, avec des textes imposés,
dans contexte différents, avec des objectifs différents. Dans les pratiques de l’enseignant du français
il y a aussi une préoccupation à avoir pour les lectures personnelles de l’élève.
La lecture est au croisement d’actes de différents types. D’abord, la lecture est un acte
individuel, personnel, lié à un lecteur. Elle fait partie des activités qui contribuent à la construction
personelle de l’individu, mais aussi à sa motivation, son état psychique/ ses capacités cognitives, et
est également liée à des réalités psychologiques de l’individu qui contribuent de son acte de lecture.
Le prof doit envisager des démarches qui vont être attentives au fait que la lecture relève
d’un processus personnel de construction de l’individu.
Ensuite,la lecture est acte socioculturel, qui s’inscrit toujours dans un cadre plus large que la
dimension individuelle, car le livre est lui-même un objet culturel, économique et sociale, le reflet
d’une vision du monde, produit marchand, porteur d’une culture liée à un contexte historique,
géographique etc. Puis, l’auteur s’adresse toujours au lecteur qu’il projette, donc envisage une
forme de relation liée à son propre contexte historique et socioculturel, donc parfois fortes
disjonctions entre un texte au moment où il est émis par un auteur et le contexte de réception.
Enfin pôle du texte de de l’auteur. Il y a des spécificités à chaque œuvre mais qui s’inscrivent aussi
dans des formes communes (la notion de genre par exemple nous aide à les répertorier).
Compétence méta-cognitive (= capacité à avoir un recul sur son activité cognitive, voire réguler ses
activités pour quelle s’adapte à la difficulté du texte).
Compétences liées au texte et son univers :
- compétences liées au décodage du texte écrit
- compétences et connaissances sur langue, lexique…
- compétences sur système de l’écrit (structure en paragraphe, hiérarchisation de l’information…)
Domaine de l’expérience du lecteur (= comment le lecteur va synthétiser les éléments qui lui
viennent du texte avec ce qu’il sait déjà)
On ne sollicite pas les mêmes activités selon à quelle échelle on se trouve. On ne peut pas
rester à l’échelle de la phrase, d’autres compétences amènent à analyser le lien entre les phrases.
Activité d’élaboration par laquelle on va passer d’une échelle à une autre.
Il faut absolument prendre en compte ces échelles ( microprocessus, processus d’intégration,
marcoprocessus)
Quand on rentre dans la lecture, on rentre dans une prévisualisation de notre lecture. Puis, on
rentre dans une appréhension locale, avant d’entrer dans l’appréhension globale. A la fin de la
lecture, on a une vision d’ensemble évaluative de sa propre lecture (qu’est-ce qu’on doit relire…) et
réflexive. Cet ensemble d’étapes doit aussi être mobilisé quand on enseigne la lecture.
Les élèves rencontrent plus souvent des textes non littéraires que littéraire à l’école
élémentaire. Il faut donc changer le type de corpus et donc d’habitude de lecture en rentrant au
secondaire.
Cf dossier de documents cours 5 et 6 tableaux
L’enseignement dans le secondaire est traditionnellement plus orienté vers des corpus
littéraires. L’élève découvre un corpus et n’a pas conscience des écarts de corpus, il n’adapte donc
pas forcement les façons de lire qu’il connaît à des corpus différents, il a besoin d’un
accompagnement. Depuis les années 80 ont émergé d’autres textes à côté du corpus littéraire, de
différents ordres et pour lesquels on a demandé aux enseignants d’accompagner les élèves :
- textes médiatiques, presse, site internet
- textes fonctionnels d’usage de la vie sociale et quotidienne, affiche, courrier…
- image
- « mauvais genres », (roman policier, BD, = paralittérature)
- Littérature de jeunesse
Depuis les années 2000 → retour à un corpus plus littéraire mais le corpus scolaire reste ouvert aux
textes non littéraires.
Primo Levi : la lecture nous aide a faire rupture avec quelque chose d’insupportable et en même
temps nous aide à construire du sens par l’appréhension de motifs qui vont nous permettre de
symboliser des évènements y compris traumatiques de notre existence.
Bayard : Bibliothèque intérieure = ensemble des livres qui nous ont marqué, livre intérieur = façon
dont nous on projette le livre qui nous a façonné comme lecteur
Bayard souligne le fait qu’en réalité il n’y a pas ceux qui lisent et ceux qui ne lisent pas, les choses
ne sont pas aussi catégoriques, avertissement au non jugement des futurs enseignants, notre intérêt
pour les livres est d’ordre divers, on a pas besoin de tout lire pour être nourrit par la lecture.
Rôle de la littérature comme occasion de développement affectif et social, pour ces auteurs
l’identification au personnage est un processus central qui permet au lecteur d’éprouver des
sentiments et d’expérimenter des situations affectives qu’il est peut-être amené à vivre ou qu’il a
déjà vécu et qui vont le conforter à assumer ses sentiments parce qu’il n’est pas seul . Donc
développement de l’empathie vis à vis d’autrui. Effet de réassurance, sécurisant qui est le fait que
justement on sait qu’on n’est pas dans la fiction donc à la fois participation engagée et en même
temps prise de distance, jugement de l’évènement. Double posture qui participe du développement
affectif et social car éprouve des sentiments et capacités à réfléchir sur eux.
Bilan :
- L’apprentissage de la lecture a plusieurs enjeux importants comme l’insertion sociale et l’égalité
des chances. Il existe plusieurs méthodes de lecture selon le texte abordé, qu’il est nécéssaire
d’enseigner aux élèves. La lecture engage aussi l’affect de l’élève qui peut par exemple s’identifier
au personnage et ressentir des émotions. La lecture balayage, selective et intégrale sont autant
demodalités de lecture que nous pratiquons sans forcément mettre de mot dessus/ sans le savoir.
Dans le corpus scolaire, on n’étudie pas seulement des textes littéraires mais aussi toute une
paralittérature qui necessite un mode de lecture différent.
- J’ai eu du mal a comprendre la dimension de lecture comme acte socio culturel ? A quoi
correspondent les différentes phases de lecture ?
- Je pourrais faire une sorte de petit sondage ou questionnaire sur les habitudes de lecture des
élèves, pour établir une moyenne ou un constat.
26/09/2024
Enseigner la lecture des textes littéraires
Jauss conceptualise l’horizon d’attente, l’idée que le lecteur projette ce qui va se produire
dans la fiction, pour que la mécanique fonctionne il doit participer, s’investir dans la lecture avec ce
qui le définit. Contre l’idée que le livre est définitif pour tous, il se réactualise à chaque lecture
Iser, Théorie de l’effet esthétique => Veut saisir la nature de l’activité de l’acte de lecture,
veut le disséquer et cherche à décrire ce qu’il se passe dans la relation que le lecteur construit avec
le texte, se centre sur l’acte de lecture dans le cadre de la communication individuelle avec un
lecteur.
Le lecteur que présuppose l’auteur n’est pas le lecteur réel qui lui ajoute des éléments personnels en
situation de lecture, le lecteur est aussi auteur du texte.
Umberto eco, Lector in fabula s’intéresse au jeu que se livrent le lecteur et l’auteur dans
l’écriture de l’œuvre = il parle de coopération interprétative, pour lui un texte écrit par un auteur est
un texte parcellaire, constitué comme un tissu d’espace blanc, d’interstices à remplir. Le texte est
« un mécanisme paresseux ». Diversité des compétences que doit développer le lecteur pour
compléter ces blancs, parfois inadéquation entre les trous laissés par l’auteur et ce que peut remplir
le lecteur. Plus le lecteur est compétent plus il parvient à activer les différents interstices laissés par
l’auteur.
Michel Picard, Nodier, La Fée aux miettes, compare ce qui se joue dans la lecture à ce qui se
pratique dans le jeu de l’enfant. Élabore un modèle dans lequel il identifie que selon les moments le
lecteur ne joue pas le même rôle, le rôle qu’il joue en lecture est triple et change selon les conditions
de lecture, le texte lui même, et la volonté du lecteur. Il caractérise ces instances comme ayant des
« degrés d’activité et de conscience forts différents ». Présente trois instances lectrices :
- Le liseur (= instance du lecteur, être physique installé dans un lieu précis qui saisit des perceptions
avec ses sens/son corps et reste au contact du monde extérieur)
- Le lu (= instance de l’être qui au contraire s’abandonne aux émotions suscitées par la lecture, pris
totalement par la fiction)
- Le lectant (= fait entrer dans le jeu par plaisir la secondarité, le lecteur qui lit et active en lui cette
dimension = lecteur qui apprécie, réfléchit, est attentif dans le texte)
Gerard Langlade souligne que notre pratique traditionelle de l’enseignement de la lecture ne fait pas
d’équilibre entre l’attention qu’on peut porter au lecteur dans ses sensations, on a plutôt tendance à
nourrir les élèves de notions analytiques = former des lectants . Langlade réhabilite la place du
lecteur élève dans la classe, impossible que l’enseignant dise à l’élève ce qu’il faut tirer comme
signification d’un texte littéraire . Possibilité que soit laissée de la place a des « sujets lecteurs » =
élèves qui doivent être reconnus comme individuellement capables d’activer le sens du texte.
Il existe deux postures fondamentales : participation (réf au lu) et distanciation (réf au lectant)
2/ Opérations de lecture
TP Article Catherine Tauveron
lire et essayer de le représenter (les idées) sous forme de schéma
Problèmes de compréhension que rencontrent les élèves sont liés au fait que l’auteur et l’œuvre
mettent en place ces problèmes de compréhension, l’élève n’est pas incompétent mais le texte est
complexe. Saisir le sens = compréhension, saisir la signification = interprétation.
Il faut enseigner a comprendre et aussi enseigner a interpréter, nécessaire pour aborder un texte
littéraire.
2.1 La compréhension
Compréhension = aptitude à saisir ce que le texte dit au lecteur de manière explicite (= mot dans le
texte) ou implicite (=information a déduire du texte, mais pas donnée mot pour mot)
Pour bien comprendre, il faut arriver à se plonger dans l’histoire. Pour réaliser cette
opération de compréhension on a besoin de s’appuyer sur l’autre posture, la posture d’implication
qui consiste à se plonger dans l’histoire. Compréhension n’est pas l’interprétation. Selon Eric
Falardo entre compréhension et interprétation, il se passe des aller retour, quand je comprends bien
j’interprète bien, et quand j’interprète bien je continue à mieux comprendre. Les deux se nourrissent
l’un l’autre au cours de la lecture, pas d’abord l’un puis l’autre. Il y a toujours des flous, notamment
dans l’esprit des enseignant.
2.2 L’interprétation
Interprétation = activité du lecteur qui comble les blancs du texte lorsque ceux-ci présentent
plusieurs potentialités // Activité du lecteur quand il ne se restreint pas au sens anecdotique et
référentiel mais ressent la nécessité d’associer ce qu’il a compris à une ou plusieurs significations.
Pas plusieurs significations infinies, pourquoi interprétations acceptables et d’autres moins ? Car on
peut chercher dans le texte des indices qui permettent de la justifier. L’auteur dépose des indices, et
le lecteur doit les déceler, il ne peut pas partir n’importe où.
Interprétation se joue à différents moments de la lecture = avant (on prédit ce qu’on va y trouver),
pendant (à chaque moment ou il y a un blanc on lance plusieurs hypothèses). Après (dégager une
sorte de leçon de vie etc …)
2.3 L’appréciation
Appréciation = chaque fois que le lecteur évalue le texte qu’il est en train de lire (réaction
spontanée, ou jugement formulé). Réaction spontanées = jugement de goût
Typologie des valeurs/ critères du jugement :
- cognition (éloignement de la lisibilité)
- éthique (normes morales)
- référentiel (difficulté a s’identifier a l’univers)
- esthétique (choix lexical qui ne convient pas par ex …)
Travailler le texte comme un objet recelant des techniques qu’on essaye de mettre à jour
(ressources génériques, stylistique, linguistiques, narratologique…) Soit cette analyse nous aide à
comprendre, soit elle nous aide à interpréter, soit comprendre nos émotions. Pratique d’analyse en
soit n’est pas directement liée et donc indispensable à l’activité de lecture.
Bilan :
fait
Regarder le tableau de manière détaillée (vérifier qu’on comprend tous les items)
03/10/2024
Partir du sens global du texte, et éventuellement définir les termes qui bloquent la
compréhension, mais ne pas demander quels sont les termes difficiles. Rester sur les ressentis des
élèves dans un premier temps, sens plus global.
Problèmes d’interprétation, message brouillés par chronologie originale, point de vue trop
subjectif du narrateur … L’enseignant doit réfléchir déjà à ce qui va poser problème pour la
compréhension du texte pour proposer aux élèves des outils pour les aider.
Rôle de l’enseignant = amener les élèves à avoir le plaisir de lire mais aussi analyse
distanciée de ce qu’ils vont lire pour se créer une culture littéraire et trouver des réponses aux
différents objets d’étude.
Lecture indissociable de l’écriture, on peut passer par l’écriture pour entrer dans la lecture
(Tauveron)
Lecture = activité qui doit impliquer les élèves, on doit les amener à :
- décoder le texte (lexique, notions de langues, syntaxe, correspondance lettres/son, capacité de
jugement, sensibilité)
- analyse visuelle
- mise en lien
- interprétation (écrit ou oral)
Passer par l’écriture semble moment essentiel pour arriver à comprendre la lecture.
Écriture = un des moyens pour mieux appréhender la lecture et affiner la compréhension, cours
dialogué uniquement pas adapté à un cours centré sur lecture. Oral permet l’immédiateté, écrit
oblige à se poser et permet de confronter.
Certains élèves n’ont pas l’image mentale qui va avec la lecture, on peut alors passer par le dessin
pour permettre aux élèves de se créer des images mentales.
Lectures cursives : lectures demandées à l’élève, qu’il va lire en dehors du cadre scolaire.
L’enseignant demande des écrits à propos de ces lecture souvent dans un carnet de lecture/lecteur,
écriture qui sert à mettre en mots leurs ressentis, moins cadré.
Objectif = garder une trace mémorielle des lectures.
Lecture cursive, moyen de mêler lecture et écriture, restitutions passent souvent par
l’écriture. Par principe, lecture plaisir, mais quand même en lien avec l’objectif de l’entrée du
programme. Il peut y avoir des moments de lecture plaisir détaché des séquence en disant aux
élèves à la rentrée de présenter un livre qu’ils ont aimé, ou emmener les élèves au CDI chercher un
livre qui leur plaît. L’enseignant peut également faire une sélection d’ouvrages, dans restitution de
lecture cursive il y aura sûrement un question sur la justification de leur choix. Ensuite, soit mettre
ensemble les élèves qui ont lu la même œuvre pour qu’ils puissent échanger, ou faire des groupes
disparates pour donner envie aux élèves de lires d’autres livres.
Sinon, demander a tous les élèves de lire en même temps la même lecture cursive, permet de faire
un moment écho a la séquence et détour possible par la lecture cursive car tous sont censé l’avoir lu.
Possibilité de passer par le livre audio pour les élèves en difficultés. Possibilité de créer un parcours
de lecture pour les élèves en difficulté.
Contrôle de lecture avec questions très fermées va à l’encontre du plaisir de lecture et de
l’interprétation. Mais possibilité de faire une restitution de lecture à l’écrit avec question
d’interprétation ou d’imagination, stimule le jugement et la justification. Peut aussi être sujet de
réflexion, ex : entrée du programme critique de la société, poser une question en rapport en
demandant un exemple précis tiré de la lecture cursive.
Restitution de ce qui va être fait a la maison :
- parcours de lecture précis par étape (questions à la fin de certaines parties, relevé de citations,
rédaction d’imagination,)
- numérique (production d’affiche de pub pour leur livre, fiche accompagnée d’un chevalet qui va
leur permettre de justifier leur choix ; bande annonce « book trader ») => Veiller a la fracture
numérique, s’assurer de la possibilité de faire ces travaux à l’établissement.
- oral (speed booking, café littéraire, restitution en donnant des défis/questions à d’autres qui ont lu
le même livre, trivial poursuite en équipe)…
=> Toujours une production pour une lecture cursive (sinon risque que les élèves ne lisent pas)
Évaluation : quand travail fait a la maison, certains le font seuls et d’autres aidés (donc décalage
entre DM et DST), solution : coefficient moins conséquent pour DM.
Bilan :
- Au collège/lycée, il st nécessaire de travailler plusieurs axes de lecture : L’analyse littéraire, la
lecture de consigne, les lectures cursives, et la relecture des notes prises en cours. L’acte de lecture
est indissociable de l’acte d’écriture : il faut impérativement intégrer une activité d’écriture dans
une séance consacrée à la lecture.
- Comment choisir les lectures cursives à proposer aux élèves ? Selon quels critères (mis à part le
lien avec le programme) ? Y a-t-il une liste de lecture cursive a disposition des enseignants dans
laquelle ils peuvent piocher les œuvres qu’ils souhaitent ?
- Observer ou demander au tuteur la manière dont il propose les lectures cursives aux élèves, et quel
type de production il met en œuvre pour s’assurer qu’ils les lisent.
10/10/2024
Plan du cours :
1/ les différentes dimensions de l’écriture
2/ complexité de l’acte d’écriture
3/ L’écriture littéraire : principes didactiques
Désignation de l’écriture à travers sa polysémie : notre système d’écriture est une forme
mobilisant un code qui sert à transmettre du sens, sens qui renvoie au domaine de l’expérience, de
la pensée, ou du réel. Quand on désigne l’écriture ou son enseignement on désigne différentes
dimensions, par ex :
- le geste graphique (= trace que dépose un geste sur un support et la mise en page qu’il permet),
travaillé en MS GS et CP, mais la réflexion sur la mise en page se poursuit aussi dans cycles
supérieurs
- la maîtrise du code, combiner les lettres pour transcrire en lettre les sons correspondant aux mots.
Préoccupation du collège quand les élèves font des confusions de sonorités, quand plusieurs
graphies pour un son...
- maîtrise d’une communication qui passe par l’écrit, comment adapter par le code écrit un message
a transmettre a un destinataire donné, domaine lié a la communication ou pragmatique des textes (=
efficacité du discours). Maîtrise de cycle 3, apprendre qu’on n’écrit pas comme on parle…
- Écriture d’un texte littéraire, dimension esthétique rajoutée a l’efficacité du message. Enjeu =
permettre a l’élève de se rapprocher d’une posture d’auteur, prendre conscience que réflexion sur
l’écriture = réflexion sur comment écrire.
- Enseigner l’écrit comme un lieu d’expression et de réflexion, comme une façon de clarifier sa
pensée et son activité. On parle d’écrits réflexifs.
=> Réf a maîtrise de la langue, domaine littéraire, maîtrise transversales de l’écrit comme outils de
réflexion et auto évaluation.
Relation entre langue écrite et orale, code écrit et oral. Le système graphique est fondé sur la
non correspondance oral/écrit.
Autre écart : entre deux systèmes de communication : communication orale (déictiques,
adresse direct au destinataire, appui sur com non verbale) // communication écrite (scripteur doit se
représenter un destinataire modèle).
On associe souvent langue écrite/orale avec niveaux de langue, ce qui est une erreur, le
niveau de langue employée est dépendant de la situation d’énonciation et de communication, plus
que de la différence entre code écrit ou oral.
Oral différent d’Oralité ((peut se retrouver sur du discours écrit) = forme langagière qui
introduit de la proximité dans la parole)
Traditionnellement à l’école on fait plus de lecture que d’écriture, les activités d’écritures sont plus
complexes. On creuse les écarts de performance entre les deux rien que part la différence de temps
qu’on leur consacre.
Liens :
- on écrit toujours pour quelqu’un, pour être lu ou relu
- on écrit toujours à partir de lectures déjà lues
- on passe son temps à se relire quand on écrit pour repartir dans de l’écriture.
→ lien identifié comme étant un facteur d’apprentissage de l’écrit, on parle de l’écrit pour designer
lecture et écriture, chaque compétence travaillée facilite l’appréhension de l’autre.
En articulant les deux, on débouche sur un développement de connaissances et d’attention à la
langue.
La tradition de l’école veut qu’on apprenne à lire avant de commencer à écrire (jusqu’au
CM1 l’élève n’écrivait pas), souvent on lit un texte d’abord, puis écriture évaluative de fin de
séquence. Cette pratique étapiste est contre productive, en réalité il faut solliciter la lecture avant,
pendant et après l’activité d’écriture, et inversement. Circulation continue et a toutes les échelles de
la séance, les deux doivent se combiner.
→ Depuis les années 90 on essaye de décomposer ces compétences de l’écrit, plusieurs chercheurs
linguistes et psycho linguistiques, cognitivistes, didacticiens s’y intéressent.
Compétence scripturale (Dabène) = ensemble de choses qui comporte des savoirs, savoirs
faire, représentations qui jouent un rôle important dans cette compétence, qu’est ce que l’écrit et
comment mener l’écriture.
Les élèves d’un même niveau ont un rapport a l’écrit très différent les uns des autres. Ex :
élèves proliférants = qui écrivent beaucoup de pages sans se soucier de la norme orthographique ni
d’être compréhensibles. A l’inverse certains élèves butent rapidement car ils ont peur de la norme
orthographique, ils ne s’intéressent pas à ce qu’ils disent mais essaient de se débarrasser de
l’activité. La difficulté de l’enseignant est de permettre a tous de développer ses compétences
scripturales. Il doit d’abord prendre en compte le rapport à l’écrit existant des élèves, et doit faire en
sorte de le faire évoluer en présentant des situations qui mettent l’élève davantage en confiance pour
lui donner le sentiment de réussir a l’écrit et en faire évoluer sa représentation. Faire comprendre
aux élèves que l’écrit leur est utile et n’est pas quelque chose d’extérieur à leur identité.
Écrire = envisager différents niveaux de texte, penser l’unité texte structurée dans une unité
minimale qui est la phrase, qui s’inscrit elle même dans de l’interphrastique puis dans l’ensemble
d’un discours. Pareil dans la lecture.
2 compétences : cohésion (au niveau de la phrase), cohérence (texte qui dans sa structuration
de phrase en phrase, progresse sur plan sémantique et syntaxique).
Cohésion = construction logique et porteuse de sens a l’échelle de la phrase.
Cohérence = comment le texte est construit entre les phrases, comment elles s’enchaînent entre elles
(systèmes temporels par exemple). Se joue aussi sur progression de l’information dans le texte.
Grammaire de texte = ex connecteurs logiques etc
Dans le secondaire, souvent les écrits sont des écrits littéraires. Souvent ces genres littéraires
ont donné lieu a des rédactions types (carte de la fête des mères en forme de poème, raconter ses
vacances sous forme de récit… )
Écrits fonctionnels/sociaux, relèvent de l’activité d’une vie courante, centré sur les aspects
de communication ex : écrire une lettre
Écrits scolaires : ni littéraires ni fonctionnels ex : dissertation, commentaire littéraire… Sont
censés avoir des vertus, donc codifiés par l’école. Existe dans toutes les disciplines d’ailleurs.
Souvent dimension méta littéraire.
→ 3 étapes ne sont pas forcement successives, par ex la planification peut être modifiée à l’étape
d’après si une idée surgit, pareil au moment de la révision.
→ Mémoire à long terme du sujet scripteur, cherche dans sa mémoire, ses lectures, ses
connaissances… Ce qui va lui donner des schémas/pattern pour planifier etc
→ Tout s’inscrit dans un environnement, cette tache peut être sollicitée sur thème qui nous parle ou
non, être destinée a l’évaluation de l’enseignant ou a un proche, donner lieu a plus ou moins de
motivation.
→ Mise en texte et révision s’inscrit sur textes déjà écrits et corrigés, par ex certains élèves se
disent mauvais à l’écrit à cause de l’expérience qu’ils en ont eu (anciennes évaluations...)
Définition: production de la didactique, fait que l’on puisse se saisir des œuvres littéraire par
l’écriture (donc écrire littérairement = façon d’appréhender les œuvres littéraires), mais aussi fait
que scripteurs apprentis peuvent avoir des projets de développer des textes littéraires.
Être auteur, c’est se servir de ses lectures (Tauveron et Seve), envisager l’écriture comme la
production d’un texte issu de plusieurs textes. Écrire = faire l’expérience de l’intertextualité, il faut
donc proposer des sources aux élèves pour qu’ils écrivent. Donc inventer/concevoir = refabriquer a
partir de l’existant, pas inventer a partir de rien. On nourrit la conception des élèves a la fois sur le
plan lexical mais aussi sur celui de l’imagination, ils vont pouvoir choisir et transformer leurs
sources.
Pour développer les compétences d’écriture il faut le faire a partir d’exercices brefs.
Production longue permet d’entretenir des liens avec un univers fictionnel. Écrit long permet la
représentation de la complexité et dimensions engagée dans le schéma plus haut. Projet d’écriture
longue peut être une séquence d’apprentissage. Écriture longue développe une attention a certaines
choses : chapitrages, illustrations, organisation de la mise en pages…
11/10/2024
Le groupe d’Ecouen travaille dans les années 90 sur l’écriture poétique, et développent les
« chantier d’écriture » = développer un projet pédagogique dont le but est un travail d’écriture.
Le projet pédagogique a une finalité d’apprentissage a travers une activité. Pareil dans le chantier
d’écriture, optique de production d’un texte pertinent final, souvent visible par un public, mais
surtout élaboration de compétences et d’outils à utiliser dans d’autres contextes d’écriture.
Ce n’est pas un dispositif construit pour l’école comme l’est le projet pédagogique, c’est une
pratique sociale d’écriture qui vise à développer la production de texte et qui s’appuie lui aussi sur
le groupe/le collectif. Un atelier fait un tout, ce n’est pas un processus long comme le chantier
d’écriture. Il y a toujours un animateur de l’atelier.
Permet de développer de nouvelles pratiques d’écriture, et faire travailler dans les classes
des processus qui n’ont pas été activés jusqu’alors dans les activités traditionnelles. Le matériel
(ordi, écran, clavier) médiatise différemment le geste d’écriture, les élèves rapprochent leur support
a leur vie quotidienne donc il les effraie moins. On change le rapport à l’écriture en changeant
l’outil. Les potentialités du traitement de texte permettent d’éviter la phase de copie et recopie de
leur travail. La question du brouillon ne se pose plus sur ordinateur : rapport au brouillon change
aussi.
Les travaux des généticiens de l’écriture ont montré que les brouillons d’écrivains révèlent certains
processus :
- processus de manipulation du texte (= les écrivains travaillent leur texte en faisant des opérations
de permutation, suppression, ajouts (=processus de récurrence) beaucoup d’écrivains écrivent sur un
premier jet qui raconte un épisode, on ajoute un autre paragraphe au milieu du paragraphe ex :
méthode Paperolles (Proust)
=> Remarque que les processus textuels des écrivains ne sont jamais mobilisés en classe (car pas
pratiques).
→ Utiliser l’écran pour enseigner ces processus et permettre aux élèves d’enseigner ce type
d’activité
Groupe EVA (évaluation) et REV (révision) sont des projets de recherches commandés par le
ministère, qui travaillent sur les questions de l’écrit et de l’évaluation.
La plupart des correction réalisées dans les écrits d’élèves sont de type orthographiques et
syntaxiques, alors que les élèves rencontrent des problèmes d’autres ordres : écart entre ce que
corrige les enseignants et la réalité de production des élèves.
Pour développer des apprentissages les élèves doivent comprendre leurs erreurs et cerner le
mécanisme pour ne plus les commettre. C’est parce qu’on avance et comprend ses erreurs qu’on
peut entrer dans une nouvelle phase d’apprentissage.
EVA vise a faire apparaître d’abord les types d’erreur qu’on peut rencontrer dans les
productions des élèves, pour qu’elles soient mieux conscientisées par les enseignants afin qu’ils
puissent cibler ce sur quoi travailler avec les élèves pour les faire progresser. Il s’agissait donc
d’objectiver les évaluations des enseignants en présentant une typologie d’erreurs possibles qu’ils
puissent utiliser comme outils pour diagnostiquer le niveau de compétences atteint pour l’élève.
Ces outils permettent à l’élève d’avoir un retour objectif sur ses productions et de mieux progresser.
Qu’est ce qui fait que la réécriture est productive ? => La phase d’évaluation, centrale et a re
envisager dans le contexte de l’enseignement
La réécriture est un processus qui se construit de manière continue, et par des phénomènes de
tâtonnement qui jouent sur tous les aspects du texte.
Bilan :
- Lecture et écriture sont complémentaires, il faut toujours les travailler ensemble. Selon Hayes et
Flower il existe un processus d’écriture en trois étapes : la planification, la mise en texte et la
révision. L’écriture est un exercice complexe que les élèves sont amenés à perfectionner à l’aide
d’outils proposés par l’enseignant. Le « sujet scripteur » est un concept selon lequel l’élève s’inspire
de son vécu et de ses expériences pour nourrir ses écrits. La grille EVA permet l’évaluation des
élèves en fonction des compétences qu’ils sont censé avoir acquises à leur niveau.
- Pourquoi l’écrit est si peu abordé s’il est complémentaire à la lecture ?
- Observer les différentes activité d’écriture proposées.
17/10/2024
Majorité des élèves ont du mal a rentrer dans l’écriture, souvent ont les idées mais pas la bonne
manière de le dire. Difficulté = hiérarchiser les infos, qu’est ce qui est important …
* Écrivez la pensée qu’a le personnage principal après avoir retrouvé la vue. Vous rédigerez à la
première personne du singulier les ressentis du personnage à la manière de Didier Daeninckx.
→ En groupe, faire une fiche du personnage principal (principaux traits de caractère) => Objectif
cerner la personnalité du personnage afin d’avoir une cohérence avec son monologue intérieur.
→ Distribuer un exemple de monologue intérieur et en pointer les différentes caractéristiques
ensembles.
→ Distribuer une fiche de relecture / auto correction (les temps du récit, première personne, récit
cohérent, cohérence avec l’identité du personnage principal) qu’il pourront consulter tout u long de
leur rédaction.
→ Rédaction individuelle, relevée à la fin de l’heure
Cours Jojo
Il faut mettre en place des moments d’atelier d’écriture dans l’objectif d’avoir un acte d’écriture. Il
faut parfois amener les élèves à faire des travaux d’écriture sur la durée.
Ex : travailler par association d’idée et demander aux élèves de réutiliser les mots dans un fragment
construit. On peut faire ce travail sur le lieu, les personnages …
On peut ensuite prendre des fragments et demander d’écriture un texte plus long sur la nouvelle.
S’intéresser par plusieurs entrées au sujet
On peut aussi continuer des textes comme par exemple un incipit de roman.
On peut faire travailler les élèves sur des brouillons d’écrivain = montrer que le texte subit plusieurs
états avant d’aboutir au texte imprimé.
Demander aux élèves de faire des réflexions sur ces brouillons
puis demander aux élèves de travailler sur leurs propres brouillon pour ensuite aboutir au produit
fini. Ex : « texte fendu », texte a trou …
Écrire a plusieurs claviers.
Ex Framapad :
→ donnez des consignes qui soient assez claires, d’autres pour lesquelles ils auront besoin du
professeur
Bilan :
- L’accès au numérique peut être un outils intéressant pour travailler l’écriture collaborative entre
élèves à l’aide de pads par exemple. Il faut habituer les élèves à l’exercice du brouillon, les habituer
à annoter … Ce qui est difficile pour des élèves dont la majorité en ont une vision accessoire. Il est
nécessaire d’imposer des moments d’écriture sur court terme mais aussi sur le long terme.
- Comment enseigner les différentes méthodes d’écritures inhérentes aux différents types d’écriture
sollicités pendant un cours ?
- Essayer d’identifier la place accordée aux différents type d’écriture : quand est-ce que le
professeur demande de l’écriture individuelle, collaborative, s’il utilise le numérique ou non...
24/10/24
L’évaluation de l’écrit au cœur de la réflexion didactique (2)
DM : chaque question correspond à un ou deux cours. Mobiliser les concepts des cours pour
répondre aux questions et les appliquer en réponses.
Les cours à mobiliser sont seulement ceux de lecture et d’écriture
Comment l’enseignant peut éviter les difficultés des élèves dans la conception du sujet (en amont) ?
Qu’est ce qui pose problème aux élèves :
- La difficulté vient de l’élève
- La difficulté peut être suscitée ou renforcée du fait de la situation d’apprentissage que propose
l’enseignant.
- La difficulté peut venir de l’objet d’enseignement (langue et littérature française), ou du support
(texte)
Une proposition d’écriture s’appuie sur des connaissances culturelles et littéraires, liées
généralement a un texte ou un ensemble de textes qui vient d’être lu. Repose sur des éléments vus et
connus. Sauf que c’est implicite, les élèves ne font pas l’opération de récupération de leurs
connaissances. Les connaissances dont ils disposent ne sont pas pour eux explicitement utiles pour
l’activité qu’ils ont a réaliser : il faut rendre explicite l’enjeu et la représentation du texte à produire
pour l’élève. Deuxième chose qu’il doit avoir en tête : la bonne représentation du texte final, type
d’écrit, destinataire qui va lire le texte. => Il faut préfabriquer avec l’élève le texte qu’il va produire,
donc prendre un temps de dialogue oral, de fouille des cours précédents, de projection de façon à ce
que ses idées soient claires quand il commence à écrire.
Les consignes : ce qui s’ajoute au sujet et l’oriente. Éléments qui s’ajoutent à la proposition
d’écriture, vise à expliciter ce que nous attendons d’eux, mentionne souvent des points sur lesquels
ils doivent être vigilants. Grace aux consignes les élèves doivent cadrer la tache qu’ils ont a
accomplir. Elles peuvent être une aide pour les élèves en difficultés. Plus la consigne est complexe,
moins elle permet de les aider. Il ne faut pas complexifier la tâche par le choix de mots trop
compliqués, on veillera donc à expliciter les consignes avec les élèves. Pour être productive la
consigne doit être limitée, très claire, accessible pour tous les élèves, rattachable à des éléments de
savoirs, pour faciliter la tâche.
Les consignes peuvent être ou non associées a un barème, qui classifie les attendus. C’est un
élément qui objective la tâche à réaliser.
Les critères d’évaluation : éléments objectifs à partir desquels on va poser son évaluation, ils
sont parfois inclus dans la consigne. Parfois ils sont envisagés à part, il peut alors être utile
d’envisager des critères sous d’autre forme (outils, grilles) proposés aux élèves, qui leur permettent
de se donner une bonne représentation de l’écrit.
TP exemple sujet 6e :
« Écris l’histoire du petit chaperon rouge en changeant son caractère et en faisant intervenir un autre
personnage que le loup.
Utilise le passé simple et l’imparfait dans ton récit. »
→ Le mot « caractère » risque d’être compliqué à comprendre
→ « Écris l’histoire » trop vague on ne sait pas quel passage
→ Implicite : nécessite de connaître la notion de conte, comment on le construit, quelle place aux
éléments narratifs et aux dialogues ?
Sujet, consigne, barème et critères d’évaluation doivent être anticipés ensemble et directement en
lien avec ce qui a été travaillé dans la classe.
Évaluation : signifie qu’on va porter un jugement sur un résultat produit, qui doit reposer sur
des repères identifiables par tous. En écriture on évalue par rapport à des critères explicites que le
professeur sait repérer dans l’écrit mais que l’élève doit aussi être capable de reconnaître.
EVA → intègre l’évaluation comme processus d’apprentissage, erreur dans travail écriture envisagé
comme moteur d’apprentissage. Se fait d’abord au moment où les élèves se projettent dans l’écrit
ou au moment de leur premier jet par la constitution d’une fiche de critères produite par les élèves
eux-mêmes. On peut aussi l’établir à partir de productions lues, comme modèles pour revenir
ensuite sur son texte personnel.
Guide le premier jet ou la réécriture, accompagne l’ensemble du processus dès qu’il est utilisé.
Met a jour la complexité de la tache d’écriture
Les premiers jets sont des ressources fondamentales, qui manifestent des erreurs qui souvent
sont liées non pas à un mangue de connaissance mais à une connaissance/compétence mal
maîtrisée. Les élèves sont en cours d’appropriation d’une connaissance mais c’est encore instable,
ils ont parfois des procédures de réflexion erronées. Focaliser sur les erreurs c’est revenir sur la
procédure erronée ou la connaissance pas stabilisée. Il est important de prévoir des séances de
correction de l’écrit envisagées vraiment comme des temps d’apprentissage.
Quand on envisage l’écriture c’est souvent en fin de parcours après la lecture. En réalité si
on explore les relations entre texte lu et texte a produire les élèves auront une plus claire adéquation
entre leur représentation et ce qui est à produire. Donc judicieux de mobiliser plusieurs références,
s’appuyer sur différents textes supports comme étant des solutions pour écrire, des points d’appui
dans lesquels les élèves peuvent piocher pour écrire.
TP article Crinon/Marin
→ parmi les ressources pour écrire : les ressources présentes dans la mémoire à long terme
→ restitution de connaissance > transformation de connaissances
→ Liens que l’élève est capable de réaliser/ou que l’enseignant le conduit à réaliser, entre ce qu’il
connaît déjà ( le « déjà là ») : lectures déjà lues, connaissances, pratiques culturelles.
→ Absence de ces liens due à des erreurs de représentations de l’écriture.
→ La lecture donne lieu à plusieurs activités d’écriture comme la lecture évaluation par les pairs,
permet de réamorcer l’écriture, ou la lecture réservoir : on puise dans ses lectures et on en intègre
des éléments dans le projet d’écriture, puis on les transforme en fonction de sa personnalité propre
et du projet d’écriture (c’est à ce moment là que, selon lui, on devient auteur) Ce qui se joue entre
les deux étapes sont des intentions d’auteur. Ce qui différencie les bons scripteur des autres, c’est
qu’ils ont une intention/posture d’auteur, que les enseignants attendent mais qu’ils n’explicitent
jamais.
Il faut favoriser dans la classe les moments ou les élèves expliquent et justifient leurs choix
d’écriture pour favoriser la posture d’auteur. Il faut proposer aux élèves de s’appuyer sur des
lectures qui servent de réservoir et de leur demander pourquoi ils ont choisit ce qu’ils ont choisit.
S’appuyer sur la lecture a haute vois de son texte, pratiques d’écrivain cf le gueuloir de
Flaubert. Quand on lit a haute voix, on est plus sensible aux problèmes syntaxiques posés, on peut
rendre sensible les élèves en difficultés a des aspects de l’écriture qui serait passés inaperçus en
relecture silencieuse.
On corrige la syntaxe mais aussi on perçoit mieux l’adéquation ou l’inadéquation entre ce
qu’on voulait dire et ce qu’on dit finalement. Généralement la résolution trouvée peut être d’ordre
stylistique mais aussi de l’ordre de l’idée, la manière dont on a servit son idée par la forme va être
modifiée, l’adéquation entre le fond et la forme. L’intention d’auteur se construit à nouveau à ce
moment là.
Fonction de l’oral à l’école : agir sur les aspects sociaux, vecteur de la culture française (« mission
civilisatrice), « oraux de prestige » : préparer a la compétition sociale et scolaire
Bilan :
- La réécriture, bien que complexe, est fondamentale et nécessite de cibler un aspect précis pour
éviter de submerger les élèves. Le sujet, les consignes, et les critères d’évaluation doivent être clairs
et adaptés, afin d’encourager les élèves à s’appuyer sur leurs erreurs et progresser. La lecture de
textes supports enrichit leur écriture en leur permettant de développer une "posture d’auteur." Enfin,
la lecture à voix haute aide à identifier les ajustements nécessaires entre le fond et la forme.
- Comment adapter mes pratiques d’évaluation pour qu’elles soient perçues comme un processus
d’apprentissage et non comme une simple sanction ?
- Si je suis amenée à dispenser un cours, je pourrais le consacrer a la décomposition de la réécriture.
Par exemple, imaginer un exercice d’écriture, puis amener les élèves a faire une première réécriture
pour l’orthographe, une deuxième pour la syntaxe, une autre pour la trame narrative …