Fiche 5 Analyse Sémantique

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L’analyse Sémantique

L’essentiel
➢ Sémantique lexicale : décrire le sens des unités lexicales
➢ Analyser le sens en langue d’un mot et son sens en discours avec analyse du contexte
➢ Pour un terme polysémique : il faut proposer plusieurs acceptions et les classer de la plus
courante à la plus spécifique, il faut préciser le type d’emploi (vieilli, littéraire, familier,…)
et il faut indiquer les procédés à l’origine du changement de sens (Ex : le passage d’un sens
propre à un sens figuré par métaphore ou métonymie,…)
➢ Donner un exemple pour chaque acception proposée.
➢ Être capable d’expliquer brièvement le sens ou les principaux sens d’un terme avec quelques
exemples d’emploi.

Le sens en langue

• Pour définir un mot, la définition la plus répandue est une définition logique ou par
inclusion : le mot est défini au moyen d’un terme générique : hyperonyme qui l’englobe et
désigne sa catégorie générale auquel il appartient.
• Il est ensuite défini par des traits différenciateurs : les sèmes + spécifique permettant de
distinguer les autres membres de la même catégorie :
• Ex : Compassion : sentiment (hyperonyme)qui porte à plaindre et partager les maux
d’autrui
Déambuler : marcher (hyperonyme) sans but précis.
• Ce type de définition convient pour les noms et les verbes mais pas pour les autres
catégories

La définition morphosémantique

• Réservée aux mots construits, consiste à définir l’affixe mais pas la base
• Elle renvoie à une autre définition
• Fait appel aux morphèmes constitutifs du mots pour définir le dérivé
• Ex : Inaccessible : qui n’est pas inaccessible
Reboucher : boucher à nouveau
Beauté : qualité de ce qui est beau
• Définition fréquente dans les dictionnaires et convient pour les mots formés par dérivation
affixale.

La définition par équivalence ou opposition

• Elle renvoie à un autre mot dont la définition est supposée connue et se fait par un
synonyme (fréquent pour les mots familier/populaire)
• Ou par le biais d’une relation antonymique : Ex : godasse (pop) = chaussure/ cru = qui n’est
pas cuit
• Pour toutes définitions choisies, il est important de respecter la catégorie grammaticale du
mot qu’on défini : on défini un verbe par un verbe, un nom par un nom,…
• En revanche : pour l’adjectif : on le défini par une proposition relative / pour un adverbe par
un syntagme prépositionnel
• Ex : Sautiller : se déplacer par de petits bonds / Joie : émotion vive, agréable
Imperceptiblement : d’une manière imperceptible / faible : manque de force
Les mots polysémiques et changements de sens

1. Les mots polysémiques

• Les mots polysémiques ont pour caractéristique de présenter plusieurs acceptions


• Ils s’opposent aux mots monosémiques (un seul sens) ; Ex : canard = 5 acceptions :
« animal, sucre trempé, fausse note, fausse nouvelle, journal » // décélérer : 1 seule
acception : « réduire la vitesse »
• Les acceptions d’un mot polysémique entretiennent des liens entre elles (parfois difficile à
percevoir)

Mots homonymes et mots polysémiques

• On parle d’homonymie et non de polysémie quand on ne peut expliquer le rapport de sens


qui unit 2 mots de même forme. La différence apparaît dans les étymologies : homnymes
résultent de l’évolution phonétique d’étymons différents
• Ex : le mot louer siginifie « faire l’éloge de quelqu’un » soit « donner ou prendre qqch en
location => pas de rapports entre les deux car origines différentes (1 : laudare « proner,
vanter/ 2 : locare « placer, disposer)
• Un mot polysémique provient d’une étymologie unique avec plusieurs sens
• Ex : Perle = « petite boule de nacre, personne remarquable, erreur ridicule (dans un txt) =>
acceptions unies par un lien métaphorique.
• La polysémie se manifeste dans un passage du sens propre (sens premier) au sens figuré
(ou sens dérivé) Ex : ailes, au sens propre désigne les membres qui permettent à l’oiseau
de voler, sens figuré, il renvoie à chaque partie latérale d’un avion, par analogie de forme.
• Le passage du sens propre au sens figuré s’obtient par plusieurs mécanismes qui reposent
sur trois tropes essentiels : la métaphore, la métonymie, la synecdoque.

La métaphore

• Trope fondé sur la ressemblance ( ou analogie), consiste à donner à un mot un autre sens en
fonction d’une comparaison implicite.
• Ex : relation métaphorique unit l’acception « perle » au sens de « petite bille de nacre » à
l’acception dérivée « personne remarquable », en vertu d’une ressemblance : « rareté/
excellence »
• La relation métaphorique s’opère de 2 manières : Passage du concret au concret/ su concret
à l’abstrait
• Ex : Banane => « fruit oblong » lié à plusieurs acceptions métaphoriques : « sac-
saccoche, coiffure masculine, sourire,... » par analogie de forme. Concret au concret
• Ex : fourmi => « petit insecte vivant en société » désigne au sens figuré : personne
laborieuse, dans un « travail de fourmi ». Concret à l’abstrait.

La métonymie

• Procédé où un terme est substitué à un autre avec lequel il entretient une relation de
contiguïté.
• Il y a glissement de la référence concrète d’un objet à un autre => processus qui s’explique
par une ellipse. Ex : j’ai bu un verre pour le contenu du verre
• 2 manières : le plus souvent : - relation d’une réf concrète à une autre réf concrète
• Contenant pour contenu (boire un verre, pour son contenu) ; instrument pour
l’utilisateur (un tambour, pour celui qui bat le tambour) ; matière pour objet (les cuivres
pour les instruments en cuivre)
• - De l’abstrait au concret ( ou de l’action pour le résultat de l’action)
• Ex : addition au sens d’action d’ajouter », par métonymie signifie « note représentant le
total des dépenses effectuées au café ou restaurant ; pêche au sens d’action de pêcher » par
métonymie signifie « poissons pêchés ».

La synecdoque

• Trope par connexion fondée sur une relation d’inclusion entre référents
• Consiste à employer la partie pour le tout = le plus répandu
• Ex : le mot « toit » au sens de « partie supérieure d’un édifice » => peut signifier
« maison » par synecdoque « être sans toit »
• On distingue aussi la synecdoque de l’espère pour le genre Ex : « gagner son pain >
gagner de la nourriture ».

2. Les changements de sens :

• Le changement de sens des unités lexicales peut aussi s’effectuer par d’autres mécanismes
• Le mot peut alors se restreindre, s’étendre ou se déplacer, se renforcer ou bien s’affaiblir.
• La restriction du sens : succès => signifiait « issue » ou résultat (favorable ou
défavorable), son sens restreint : tournure favorable
• L’extension de sens : le verbe « arriver » voulait dire « atteindre le rivage », son sens s’est
élargi pour signifier « atteindre un lieu quelconque ».
• Le renforcement du sens : le nom « génie » indiquait la nature (bonne ou mauvaise) d’une
personne, sens + fort à présent : qualités exceptionnelles.
• L’euphémisme a un effet conséquent sur l’évolution du sens de certains mots : corpulence
désignait la forme du corps sans l’idée de grosseur excessive.
• L’affaiblissement du sens : tendance à l’exagération et à l’utilisation hyperbolique de
certains mots => provocation d’un affaiblissement de sens : ex = verbe « meurtrir » signifiait
« tuer », comme le montre les mots « meurtrier ; meurtre », il s’est donc affaiblit et signifie
« blesser quelqu’un »

Le sens en discours

• Un mot employé dans un contexte particulier tire son sens des différents éléments du
contexte.
• Pour les comprendre, il faut identifier le sens en micro-contexte et le sens en macro-contexte

Sens en micro et macro contexte

• Le micro-contexte concerne l’environnement étroit du mot, interactions syntaxiques les


plus proches, phrase dans laquelle s’inscrit le mot
• La détermination du nom est importante pour le sens du syntagme nominal : Ex =
l’emploi d’un déterminant défini « l’enfant » n’a pas le même sens l’emploi du déterminant
indéfini « un enfant » => l’actualisation du nom lui permet de fonctionner en discours,
donc il faut analyser l’ensemble du syntagme et les expansions du nom.
• La construction du verbe influe sur son sens : Ex = verbe jouer d’(un instrument) n’a pas
le même sens que jouer avec quelqu’un.
• La place de l’adjectif par rapport au nom peut faire varier son sens : un pauvre homme
(misérable, pitoyable) et un homme pauvre (sans argent)
• La place de l’adverbe dans la phrase peut être déterminante dans l’interprétation : il
travaille sérieusement (de façon sérieuse) et sérieusement il travaille (je confirme qu’il
travaille)
• Le sens se dégage via les indices donnés par le contexte, l’environnement lexical est aussi à
prendre en compte

• Le sens en macro-contexte concerne un environnement plus large :


• Commenter la présence d’autres occurrences du même mot dans le texte sous différentes
actualisations (polyptote) ou de même famille (dérivation)
• Commenter l’insertion d’un mot dans le champ-lexical/ construction d’une isotopie
• Évoquer les faits de synonymie, hyperonymie, antonymie
• Évoquer les faits de dénotation et de connotation
• Analyser les types de référence
• Commenter les figures de style dans lesquelles le terme apparaît
• Commenter le rôle que joue le mot dans les reprises anaphoriques permettant d’assurer la
cohérence textuelle
• S’appuyer sur nos connaissances textuelles (auteurs, résumé, …) pour être le plus clair sur le
contexte.

La dénotation et la connotation

• Le sens d’un mot comporte un noyau stable : dénotation (sens dénotatif), commun à tous,
correspond à la définition du dictionnaire.
• Peut s’ajouter une partie variable, subjective : connotation (sens connotatif) => association
d’idées, du vécu, affectivité,…
• L’emploi d’un mot peut avoir une connotation savante, soutenue, littéraire, … peut
également être ressenti comme péjoratif ou mélioratif
• Les infos que fournit le sens connotatif portent sur autre chose que le référent du discours et
renseignent le locuteur, situation de communication, le genre de discours,… Ex : « rouge »
dénote la couleur mais connote la colère, la passion, l’interdiction,…

Les réseaux lexicaux

• Le terme étudié dans son contexte, on recherche l’environnement lexical d’autres termes
qui ont des similitudes
• 2 manières : le champ lexical et l’isotopie
• La construction d’un champ lexical : repérage de l’ensemble des termes appartenant au
même champ notionnel, avec un sème commun, s’organisent autour d’un mot-clé.
• Ex : champ lexical de nature : branche, feuille,arbre, nid, clairière,…
• Il est structuré par des relations (oppositions, hiérarchie, …)
• La construction d’une isotopie (sémantique) : récurrences de certains mots assurant la
cohérence d’un énoncé.
• Ex : phrase d’Eluard : L’aube allume la source = cohérence assurée par l’isotopie du
commencement présente dans les trois mots.
• Notion + ample et + souple que le C lexical car recouvre toute forme de récurrence, dans la
dénotation comme la connotation, dans la syntaxe comme dans les effets sonores du lexique.
L’hyperonymie

• Désigne la relation hiérarchique qui unit un mot générique, l’hyperonyme à un ou plusieurs


mots spécifiques
• Hyponyme lié à l’hyperonyme par une relation d’implication
• Ex : oiseau = hyperonyme de mouette, corbeau => hyponymes
• Il désigne l’hyponyme dans un texte donc peut être un procédé de reprise fréquent, peut
servir d’anaphorique pour un hyponyme

La synonymie et l’antonymie

• La synonymie : relation d’équivalence sémantique entre deux ou plusieurs unités


lexicales
• Doit être envisagé dans des rapports avec la polysémie, lorsque les synonymes concernent
les unités polysémique, elle ne porte que sur une acception (synonymie partielle)
• Ex : le mot sommet commute avec cime dans le sommet d’un arbre/la cime d’un arbre mais
non dans il est au sommet de sa gloire
• Les différences pragmatiques renvoient à différents aspects de variation lexicale :
Différentes types de variation : - variation diachronique : bru/belle-fille
- variation diatopique (géographique) : wassingue/
serpillère
- variation liée au registre de langue : pied (courant) ;
panard/ripaton (populaire et argotique),…
- variation liée à l’opposition de langue de spécialité
et langue courante : céphalée/migraine, rhinite/rhume

• Les antonymes sont des mots qui s’opposent par leur sens
• Pour qu’ils entretiennent une relation => faut être relié par un sème (unité minimal de sens)
• Ex : père et mère peuvent s’opposer car ils ont en commun les traits : êtres humains, parents
et s’opposent sur les traits : sexe masculin vs féminin
• Différents types d’oppositions : - antonymes contradictoires ou complémentaires :
relation d’exclusion, la négation d’un des mots entraîne
l’assertion de l’autre (mort/vivant)
- antonymes contraires ou gradables : définissent les
extrêmes des échelles d’une gradation implicite + autorisent les l’existence de degré intermédiaire
(grand/petit/moyen ; large/étroit ; riche/pauvre)
- antonymes réciproques : relation d’opposition entre
certains couples de mot, entretiennent une relation de réciprocité (mari/femme ;
posséder/appartenir,…) Ils se rencontrent dans le domaine des relations de parenté et d’échanges
sociaux (pères/fils ; patient/médecin) + dans le domaine temporel et spatial (avant/après ; devant/
derrière)

• L’opposition de sens peut se faire de 2 manières : à l’aide de mots différents (antonymes


lexicaux), soit à l’aide de mots de même radical mais d’affixe différent (antonymes
morphologiques)
• Les antonymes lexicaux : des noms (jour/nuit) ; adjectifs (grand/petit, chaud/froid) ; verbes
(grossir/maigrir, monter/descendre) ; adverbes (facilement/difficilement)
• Antonyme morphologique : peuvent être constitués de préfixes de sens opposés
(philanthrope/ misanthrope ; polysémique/monosémique ; euphonie/ cacophonie,…) , ou de
suffixes opposés (xénophile/xénophobe) ou adjonction d’un préfixe indiquant la négation
(content/mécontent ; capable/ incapable ; réel/ irréel ; adresse/ maladresse,…)

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