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L’Elimination Ecologique des déchets spéciaux :

Une Avancée pour l’Environnement

I- Le Cadastre National des Déchets Spéciaux

Le choix de l’industrialisation comme modèle de développement économique et


social de l’Algérie durant les trois décennies précédentes n’a pas tenu compte
des impératifs de protection du citoyen et de son environnement.

Le gouvernement a donc décidé de définir et mettre en œuvre une stratégie


nationale de gestion intégrée des déchets spéciaux traduite (SNAGDES) par le
Plan National de Gestion des Déchets Spéciaux (PNAGDES). Le PNAGDES,
institué par la loi 01/19 du 12 décembre 2001, relative à la gestion, au contrôle
et à l’élimination des déchets, est élaboré pour une période de 10 ans par le
Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement.

Le Cadastre National des Déchets Spéciaux (CNDS), véritable outil de


connaissance et de suivi de l’évolution de la production des déchets spéciaux

Réalisé en 2002 en vue de l’élaboration du Plan National de Gestion des


Déchets Spéciaux (PNAGDES), le cadastre a couvert l’ensemble des wilayas du
pays.

Production de déchets industriels spéciaux : 325.100 t/a


Quantités de déchets industriels spéciaux en stock: 2.008.500 t

12 gros générateurs de déchets, sont concentrés dans les régions Centre, Est, et
Ouest. Les wilayas d’implantation sont : Alger, Bejaia, Skikda, Annaba,
Tlemcen et Oran. Ils produisent à eux seuls 87% de déchets au niveau national
soit 282 800 t/an et détiennent en stock 95 % des déchets soit environ 1.905.200
t

Répartition des gisements par région

La région Est et la plus grande productrice de déchets spéciaux avec 7 gros


générateurs

- Production de déchets : 145.000 t/an soit 45% du total national


- Stock de déchets : 1.100.800 t en stock soit 55% des déchets en stock au

niveau national.

Les wilayas de Annaba et de Skikda sont caractérisées par une forte proportion
de déchets générés et en stock (complexe mercuriel de Azzaba, les activités
pétrochimiques, le transport des hydrocarbures et ISPAT ANNABA)
La région Ouest vient en deuxième position

- Production de déchets : 98.550 t/an soit 30% du total des déchets générés
- Stock de déchets : 521.800 t en stock soit 26%.

C’est la zone industrielle d’Arzew qui est la plus grosse génératrice de déchets
avec 65.760 t/an uniquement pour la raffinerie d’Arzew, suivie d’Alzinc
Ghazaouet avec
18 500 t/an de déchets.

La région Centre

- Production de déchets : 77007 t/an représentant 24% du total national,


- Stock de déchets : 378.000 t/an soit 19% du total des déchets en stock au
niveau national.

La région centre se caractérise par une forte production de déchets de Plomb


(fabrication d’accumulateur et de Sloap (raffinerie)

Régions Sud-Est et Sud-Ouest

- Production de déchets : de 4.500 t/an représentant 1,4% du total national.


- Stock de déchets : 0,4%

Répartition des gisements par secteur d’activité

4 secteurs industriels génèrent à eux seuls 86% de la totalité des déchets


industriels spéciaux :

- Hydrocarbures (34%),
- Chimie, caoutchouc et plastic (23%),
- Sidérurgie et métallurgie (16%),
- mines (13%)
- Par contre le secteur des textiles (4%) ainsi que ceux du papier et
cellulose, du ciment et dérivés, de l’agroalimentaire et de la mécanique
produisent chacun d’eux des quantités de déchets spéciaux moins
importantes (2%), mais méritent cependant une attention particulière dans
le cadre des mesures de dépollution.

II- La Dangerosité des déchets spéciaux

Les Déchets spéciaux génèrent des risques pour l’environnement (air, sol,eau) et
la Santé de la population et des travailleurs

Les 3 Types de risques sont la Toxicité, l’Inflammabilité et la Contamination


des sols et des eaux
Le stockage des déchets non conforme aux normes environnementales
Génère une Carbonisation ininterrompue avec la libération de toxines
dangereuses

L’Impact Economique a été évalué à 60 Millions DUS/an ; soit 0,15% du PIB

III- La Réglementation

La réglementation en matière de gestion écologique et rationnelle des déchets


spéciaux fixe les modalités de la gestion écologiquement rationnelle des déchets
par, notamment :

• la prévention et la réduction de la production et de la nocivité des déchets


à la source ;
• l’organisation du tri, de la collecte, du transport et du traitement des
déchets ;
• la valorisation des déchets par leur réemploi, leur recyclage et toute autre
action visant à obtenir, à partir de ces déchets, des matériaux réutilisables
ou de l’énergie ;
• le traitement écologiquement rationnel des déchets ;
• l’information et la sensibilisation des citoyens sur les risques présentés
par les déchets et leur impact sur la santé et l’environnement, ainsi que
les mesures prises pour prévoir, réduire ou compenser ces risques.

3- 1 La nomenclature

La nomenclature des déchets est une classification systémique


des déchets selon 3 paramètres :

- attribution d’un numéro de code structuré,


- identification de la classe des déchets
- Indication de la dangerosité du déchet spécial dangereux

Cette nomenclature permet à la fois de doter les administrations, les entreprises


et les clients d’une terminologie commune de référence et de responsabiliser les
entreprises dans la dépollution.

3-2 La déclaration

La Déclaration des déchets spéciaux dangereux est un Instrument Obligatoire de


Gestion Ecologique.

Afin d’améliorer la gestion des déchets spéciaux dangereux et d’assurer une


traçabilité effective du produit chimique dans tout le cycle de vie de la matière,
les détenteurs et générateurs de déchets spéciaux dangereux doivent désormais
déclarer aux services de l’environnement leurs déchets selon une nomenclature
Elle impose une politique dans l’entreprise afin d’atténuer les risques et de
minimiser les déchets spéciaux dangereux

La déclaration est annuelle, elle doit être transmise à l’administration chargée de


l’environnement, dans un délai n’excédant pas trois (3) mois au delà de la
clôture de l’année considérée par la dite déclaration

3-3 L’Association de groupements Générateurs, Détenteurs des déchets


spéciaux

La Gestion collective des déchets spéciaux permet le regroupement des moyens,


l’harmonisation des filières de traitement et l’échange de savoir faire

L’Association de groupements Gestion collective des déchets spéciaux vise une


approche inter – sectorielle tout en mettant en place des indicateurs de suivi des
flux en fonction de la Dangerosité du déchet et en maîtrisant les coûts de
gestion (Collecte, Tri, Transport, Stockage valorisation et élimination)
3-4 Le Transport

Le mouvement des déchets spéciaux est réglementé en vue d’une traçabilité et


d’un contrôle

Après chaque mouvement, les camions sont décontaminés


En cas d’accident ou de déversement des déchets, le transporteur alerte les
services de police et prend les mesures d’urgence ; à savoir l’arrêt et la
récupération des déchets spéciaux et toutes matières contaminées

Iv- La planification

4-1 Le Plan National de Gestion Des Déchets Spéciaux

Le PNAGDES : outil de planification et d’aide à la décision

Institué par la loi relative à la gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets


n° 01.19 du 12 décembre 2001, il s’appuie principalement sur le cadastre
national des déchets spéciaux.

Le PNAGDES est un outil de Gestion, de planification et d’aide à la décision.


C’est un espace de concertation et de dialogue entre l’administration, les
générateurs de déchets, les prestataires de service et la société civile

Il permet de :

¾ Résorber les points chauds


¾ Déterminer les techniques d’élimination économiques et écologiques
¾ Promouvoir et professionnaliser les métiers du déchet
¾ Réhabiliter les sites contaminés

Enfin le PNAGDES doit permettre à l’administration fiscale d’établir l’assiette


des taxes écologiques ; en l’occurrence la taxe d’incitation au destockage des
déchets industriels spéciaux dangereux (10 500 DA/tonne), la taxe d’incitation
au destockage des déchets d’activités de soins (24 000 DA/tonne).

Un moratoire de deux ans est accordé aux détenteurs de déchets spéciaux


dangereux pour se conformer aux dispositions de la loi

4.2 Le plan de wilaya de gestion des déchets spéciaux

Le plan de gestion des déchets spéciaux de la wilaya ( PWAGDES) est la


traduction à un niveau régional intégré des principes et des priorités de la
politique de gestion et de l’élimination des déchets.

Le plan de wilaya à l’image du plan national de gestion des déchets spéciaux


permet de fixer les orientations et les conditions d’exercice des activités de
gestion des déchets avec toujours les mêmes principes, à savoir :

• La prévention et la réduction de la production et de la nocivité des déchets


à la source.

• L’organisation du tri, de la collecte, du transport et du traitement des


déchets.

• La valorisation des déchets par leur réemploi et par leur recyclage.

• Le traitement écologiquement rationnel des déchets.

Les objectifs, les actions et les moyens retenus feront l’objet d’un large échange
et d’une active participation de l’ensemble des acteurs locaux, afin d’apporter
des réponses concertées et efficaces

V L’incinération

L'incinération est un processus d'oxydation de la partie combustible du déchet


dans une unité adaptée aux caractéristiques variables des déchets. Ce processus
permet une forte réduction de volume des déchets à éliminer (déchets
concernés : hydrocarbures, huiles, peintures, déchets d’usinage…)

Les déchets issus de l’incinération (cendres, mâchefer) sont ensuite éliminés en


centre d’enfouissement technique.
Dans le but de renforcer les efforts de dépollution, de pouvoir incinérer de
façon opérationnelle certains types de déchets une expertise d’installations
d’incinération a été réalisée

VI- L’enfouissement technique

Les déchets ultimes

Les déchets spéciaux ultimes sont ceux qui ne sont plus susceptibles d’être
traités dans les conditions techniques et économiques du moment, notamment
par l’extraction de la part valorisable ou par réduction de leur caractère
dangereux et polluant.

Les déchets admis en CET sont des déchets essentiellement solides, minéraux
avec un potentiel polluant constitué de métaux lourds peu mobilisables. Ils sont
très peu réactifs, très peu évolutifs, et très peu solubles.

- 1 600 000 tonnes déchets stockés actuellement sur les sites de production
qu’il faudra admettre en CET,
- 3 000 000 t sur 30 ans.

VII- Le Programme 2006 d’élimination des déchets spéciaux

L’amiante

Pendant une trentaine d’années d’exploitation des 4 usines de production


d’amiante en Algérie (Meftah, Bordj Bou Arreridj, Zahana, et Gué de
Constantine), des fibres ou des résidus d’amiante se sont déposés sur les
équipements, la structure des bâtiments et sur les sols (intérieurs et extérieurs).

L’ensemble des prélèvements de poussières, y compris sur les murs d’enceinte


des unités, réalisés par le Bureau International VERITAS a montré une présence
significative de fibres d’amiante.

De 1982 à 1997, il a été recensé 123 maladies dues à l’amiante qui ont été
réparées au titre des maladies professionnelles par la CNAS, dont 10
mésothéliomes pleuraux (cancers de la plèvre).
Pour la période 1998 à 2001, la Caisse enregistre 44 maladies professionnelles
qui sont reconnues dues à l’amiante sur 67 déclarations de maladies
professionnelles au titre de l’exposition à l’amiante, parmi lesquelles il a été
relevé 6 cancers et 5 décès dus à l’amiante.
Le danger inhérent à cette substance cancérigène affecte 700 travailleurs qui
sont en contact avec ce matériau en milieu professionnel. Ces travailleurs sont
exposés au risque de développer l'asbestose.
La mesure de l’impact en terme d’émissions de fibres d’amiante en milieu
professionnel et dans l’environnement immédiat de quatres unités de production
réalisée par le bureau international VERITAS a montré des niveaux d’exposition
3
supérieurs à la valeur limite d’exposition fixée par la réglementation (0,1 f/cm ).

L’expertise recommande que soient dépollué l’ensemble des équipements et


bâtiments ainsi que les sols. Par ailleurs, pendant cette période de dépollution (2-3
ans), les unités doivent cesser toute activité.

Le mercure

Près de 1 000 000 de tonne de déchets mercuriels sont stockés au niveau de


l’unité.

Un audit environnemental du complexe mercuriel de Azzaba a été réalisé. Des


filières de traitement des déchets et de réhabilitation du site ont été identifiées.

Les boues de zinc

Un stock de plus de 450 000 tonnes de boues de lixiviation de zinc, provenant de


l'atelier de mise en solution des grillés, sont stockés d'une manière inappropriée
depuis 1974 sur une falaise qui surplombe le complexe d'électrolyse de zinc

Un audit environnemental et une étude de danger du complexe d’électrolyse de


zinc de Ghazaouet ont été réalisés

Un site de stockage des déchets a été retenu sur la base d’une étude

Les Polychloro Biphényles (PCB)

L’élimination des PCB constitue une composante spécifique du Plan national de


gestion des déchets spéciaux. L’utilisation, la fabrication, l’achat, l’importation,
la vente des produits à base de PCB est interdite en Algérie par le décret n°
87/182 d’ août 1987. Depuis l’interdiction en 1987 de l’utilisation, la
fabrication, l’achat, l’importation, la vente des produits à base de PCB en
Algérie, il s’est constitué un grand stock de déchets

Il a été évalué que l’exportation des stocks d’huiles et de déchets de PCB en vue
de leur destruction serait la solution la plus viable, radicale et plus rapide à
mettre en œuvre.

L’opération PCB 1 :

669 transformateurs ont été éliminés ; soit l’équivalent de 807 T,


300 T d’huiles PCB
446,145 T de Terres contaminées,
4 T de déchets souillés au PCB

L’opération PCB 2 :

500 transformateurs seront éliminés sur financement du budget de l’Etat

L’opération PCB 3 :

700 transformateurs seront éliminés. Le financement de cette opération se fera


par le FEDEP

Les pesticides périmés

Pour résoudre un passif environnemental lourd dû aux stocks de pesticides


périmés, l’inventaire existant a été actualisé puis une étude de faisabilité pour
l’élimination des pesticides s’en est suivie.

Un stock de 2.360 t de produits phytosanitaires périmés réparti sur 500 sites


dans 42 wilayas.

Sur 1.959 t, soit 83% des déchets recensés, 44% sont d’un âge supérieur ou égal
à 10 ans et 39% sont non déterminés par manque d’étiquetage.

Les Huiles usagées

Les industries génèrent 59.000t/an dont environ 75% sont remis à des
collecteurs informels

La consommation nationale d’huiles toutes catégories confondues est de 160


000 t/an. Cette quantité est considérée dans le PNAGDES comme déchets à
valoriser.

Les Déchets cyanurés

Les déchets cyanurés, issus essentiellement des activités industrielles utilisant


les sels de cyanures pour le traitement thermique des métaux, nécessitent une
gestion spécifique. 22 t/an sont générées 272 tonnes sont stockées au sein des
entreprises.

Les produits pharmaceutiques périmés

- Quantité Totale : 12 000 Tonnes


¾ Région Centre : 6 000 Tonnes
¾ Région Est et Ouest : 6 000 Tonnes
Ces produits, constituent une nuisance potentielle et permanente pour
l'environnement et la santé publique s’ils ne sont pas gérés de façon écologique.

Pendant de longues années, ces produits étaient incinérés dans la nature avec des
risques de contamination des ressources naturelles et de l’environnement par les
molécules actives ou dérivées et même par certains métaux lourds.

2 610, 5 Tonnes de PPP triés par catégorie en vue d’une incinération

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