2016_1417G422_POINTE_CHAY
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et des collectivités
ANGOULINS-SUR-MER
Estimation du recul des
falaises de la Pointe du Chay
MAI 2016
Métadonnées
Titre ANGOULINS-SUR-MER – Estimation du recul des falaises de la Pointe du
Chay
Nature Rapport
Résumé Une étude des falaises littorales de la Pointe du Chay (17) a été réalisée
afin d'estimer le recul du trait de côte aux échéances 10 et 30 ans. Cette
connaissance, basée sur une expertise géotechnique et une analyse
diachronique du trait de côte, doit aider les acteurs locaux à positionner le
futur sentier du littoral bordant la presqu'île.
Mots clés Mots clés selon les thésaurus URBAMET et/ou ECOPLANETE
Droits
Ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans
autorisation expresse de : DDTM 17
Crédits photos – Illustrations :
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
Référence N° ISRN oui non
documentaire Cerema-DTerSO-16-135-FR
Rapport d'étude
libre (document téléchargeable librement)
contrôlé (celui qui en veut communication doit en faire la demande
et obtenir l'autorisation et les conditions d'usage auprès du
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confidentiel (document non diffusable)
Historique versions
Version (s) Date Commentaire
V.1 11/05/2016
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Envoi du rapport
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
Sommaire
INTRODUCTION ................................................................................................... 1
5 – CONCLUSION ................................................................................................ 15
5.1 – REMARQUES GÉNÉRALES ................................................................................ 15
5.2 – LIMITES DE LA MÉTHODOLOGIE ET DES RECULS ESTIMÉS .................................... 15
5.3 – PRÉCONISATIONS ............................................................................................ 16
ANNEXES ............................................................................................................. 18
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
Figure 1 : Situation géographique de la Pointe du Chay, sur la commune d'ANGOULINS
(source : IGN Géoportail)
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RAPPORT
Cette étude doit permettre de positionner le tracé de servitude de passage des piétons sur le
littoral (EL9), voire une modification de l'emprise sur les parcelles privées riveraines.
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Figure 2 : Orthophotographie (IGN BdTopo 2014) de la Pointe du Chay avec courbes topographiques
(équidistance = 1 m) et profil topographique O-SO / E-NE (altitudes en m NGF) illustrant la géomorphologie
générale du secteur d'étude (données topographiques issues du Levé LIDAR 2011)
Figure 3 : Visualisation 3D de la Pointe du Chay à partir des données LIDAR disponibles (2011)
(en rouge, les altitudes élevées, en bleu, les altitudes faibles)
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1 – OBJECTIF DE L’ÉTUDE
L’objectif fixé par la DDTM 17 au Cerema est de déterminer la sensibilité aux mouvement de
terrain (à l'érosion) et donc le recul des falaises de la pointe du Chay pour l’implantation de la
servitude de passage des piétons le long du littoral. Au regard de la définition de la servitude
longitudinale des piétons le long du littoral, la DDTM 17 a souhaité connaître le recul maximal
de la falaise pour un événement à court et à moyen terme (période de retour comprise entre
10 ans, seuil minimal au regard de l’incertitude géologique, et 30 ans).
Pour mener à bien cette étude, le Cerema a défini une approche spécifique, détaillée au
paragraphe 3.
Géographie/Géomorphologie/Topographie
Elle correspond à une presqu'île calcaire dont le point culminant atteint environ 12 m
(extrémité Ouest). Bordée à l'Ouest par l'Océan et à l'Est par des marais, la Pointe du Chay
s'étend sur environ 700 m du Nord au Sud et 400 d'Est en Ouest. Le linéaire total de littoral à
falaises rocheuses est d'environ 1 200 m.
En surface, le plateau calcaire est régulièrement incliné vers l'Est (Cf. figures 2 et 3).
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
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Il est utile de donner ici une description, même sommaire, des formations géologiques
sédimentaires rencontrées (Cf. figure 4). Il s'agit exclusivement de calcaires jurassiques
appartenant au Kimmeridgien inférieur (j7c et notamment la sous-zone des Achilles). Ces
formations appartiennent à l'extrémité occidentale de la vaste auréole sédimentaire nord-
aquitaine. A l'échelle du secteur d'étude, elle présente un léger pendage vers le Sud.
Au sein des formations calcaires de la Pointe du Chay (j7c), on retrouve (du plus ancien –
profond – au plus récent – superficiel) :
Cette stratigraphie, localement perturbée par des accidents géologiques (notamment des
failles), est à l'origine des comportements variés de la falaise littorale et des processus
d'érosion contrôlant son évolution.
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
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Les variations latérales de la nature des roches du secteur d'étude sont à considérer avec
attention car elles induisent des différences de comportement des falaises.
En effet, selon la nature et l'épaisseur des bancs calcaires, les processus d'érosion générant
un recul de la falaise ne sont pas les mêmes.
Les principaux phénomènes d'érosion classiques pouvant affecter des falaises calcaires sont
les suivants :
• chutes de pierres
• chutes de blocs (dièdres, écailles, colonne) ou de compartiment
• éboulement en masse.
Il est utile de rappeler que la détermination de l'origine et des causes du déclenchement des
mouvements de terrains affectant la Pointe du Chay n'est pas l'objet de la présente étude.
Hydrogéologie
L'eau (météorique) peut être un facteur déclenchant des mouvements de terrain. A ce titre,
elle est généralement considérée avec attention lors des études de stabilité. Néanmoins,
concernant la Pointe du Chay, ce facteur n'a pas été pris en compte car :
• la détermination des causes du recul des falaises n'a pas été étudiée précisément
• aucune information n'est disponible sur la présence éventuelle d'une nappe au sein des
calcaires de la Pointe du Chay
• la configuration géomorphologique de la Pointe du Chay ne favorise pas la constitution
d'une nappe pouvant générer des écoulements vers la paroi (plateau incliné vers l'est) ;
• aucune arrivée d'eau significative n'a été constatée sur la paroi rocheuse.
Etudes antérieures
La Pointe du Chay, de par ses affleurements riches et variés, constitue un site privilégié pour
les géologues en quête d’étude des formations calcaires de Charente-Maritime.
L’étude d’Olivier et al. (2008), recense l’ensemble des études géologiques menées sur la
Pointe du Chay depuis 1852 (d’Orbigny) et propose une synthèse géologique complète de la
presqu’île à travers huit sections lithostratigraphiques types (Cf. annexe 1).
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
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Au cours de ces quatre études, des taux de recul ont été estimés mais aucune analyse des
processus d’érosion et/ou d’altération (type et caractéristique des mouvements de terrain)
n’est proposée.
Les informations contenues dans les quatre études précédemment citées sont résumées
dans le tableau suivant et en annexe 8 :
Gabet e 50 cm/an
Observation de Masse (XVII siècle)
(1965) (pour les falaises de la région)
Hamada, Chaumillon et Digitalisation de traits de côte entre 1950 et Barbette : 11 cm/an (1977-2010)
Rataud 2010. Chay : 15 cm/an (1950-2010)
(2011) Réalisation d'un calcul tous les 15 m environ Belette : 34 cm/an (1950-2010)
Digitalisation de trait de côte sur photographies
aériennes cartes anciennes entre 1867 et
Charly Point
2010. Entre 4 à 17 cm/an
(2013)
Réalisation d'un calcul tous les
25 m environ
Digitalisation de traits de côte entre 1937 et
Indicateur national de
2010 (1/2500).
l'érosion côtière Inférieur à 50 cm/an
Réalisation d'un calcul tous les
(2015)
200 m
Ces taux moyens montrent une certaine hétérogénéité de l’érosion sur la pointe du Chay, la
partie sud étant plus active que les parties centrale et Nord.
Aucun phénomène de mouvement de terrain marquant n’est recensé dans la littérature. Les
résultats de l’étude bibliographique combinés à ceux de l’enquête réalisée auprès de la Mairie
d’ANGOULINS-SUR-MER semblent indiquer que les phénomènes d’érosion sont nombreux
et fréquents mais de relativement faible ampleur.
Ce constat ne semble néanmoins pas réellement compatible avec les observations faites sur
le terrain. En effet, les nombreux éboulis observés sur le platier rocheux en pied de falaise,
parfois volumineux et contenant des blocs localement plurimétriques, indiquent que des
chutes massives de matériau se produisent depuis la paroi calcaire.
Le plus volumineux d'entre eux est celui identifié sur le secteur 9 (Cf. § 3 Identification des
secteurs homogènes) et plus particulièrement entre les failles F1 et F2 (Cf. carte informative
en annexe 2). Cet événement conséquent (Cf. photographies en annexe 3 et fiche
géotechnique du secteur 9 en annexe 4) concerne un linéaire d’environ 70 m pour un volume
estimé à environ 3 000 m3. Plusieurs dizaines de blocs plurimétriques (jusqu’à 5 m de long)
enchevêtrés ou simplement basculés occupent le pied de falaise sur une hauteur d’environ 5
à 6 m (hauteur totale de la paroi : 9 m).
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
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Ce désordre semble résulter d’un événement unique généralisé (même état sur les 70 m du
linéaire) et récent (cicatrices propres et blocs effondrés non emportés par l’océan). Le recul
associé à cet événement significatif a été estimé à 5 m (longueur maximale des blocs
tabulaires éboulés).
Cet événement :
• illustre l’ampleur des phénomènes qui peuvent affecter les falaises de la Pointe du Chay et
• confirme que les chutes localisées de portion de paroi (écaille, dièdre, surplomb…) ne
sont pas les seuls phénomènes devant être considérés.
3 – MÉTHODOLOGIE UTILISÉE
Bien que la présente étude ne consiste pas en une réalisation de carte d'aléa "Recul du trait
de côte" à 100 ans, le Cerema s'est appuyé sur le guide méthodologique relatif au Plans de
Prévention des Risques Littoraux édité par le Ministère de l'Ecologie, du Développement
Durable et de la Mer en mai 2014 pour élaborer son approche méthodologique.
Grâce à ces deux informations, il sera possible de définir l'équivalent d'un aléa de référence
auquel est associé une zone dont la largeur prend en compte de manière cumulative le recul
moyen annuel (traduit pour une échéance donnée) et le Lmax.
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
Figure 5 : Identification des secteurs géotechniques homogènes (1 à 13)
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
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Lors de ce diagnostic géotechnique, une cartographie informative a été réalisée (Cf. annexe
2). Elle rassemble l’ensemble des éléments significatifs observés le long du linéaire de la
Pointe du Chay (depuis le pied de paroi), à savoir :
Cette carte réalisée au 1/2500 est présentée sur fond orthophotographique (IGN, 2014) et se
formalise par une table SIG dont les attributs ont été renseignés (nature des objets).
A ces données sont associées les observations faites lors de notre cheminement le long du
trait de côte et utiles au repérage : les blockhaus, les enrochements, la tranchée visible sur la
paroi de la falaise…
Au final, l’analyse bibliographique et les visites de terrain ont permis d’identifier treize
secteurs distincts (Cf. figure 5).
Pour chacun de ces secteurs (compris entre 30 et 300 m de longueur), une fiche synthétique
contenant une description de la paroi et une caractérisation des différents types d’instabilité
observés et potentiels, a été réalisée (Cf. annexe 3).
Vers une détermination du recul maximal ponctuel lié à un événement majeur Lmax
Une analyse correcte du recul du trait de côte à falaise ne peut se restreindre à une analyse
des évolutions sur le long terme (Cf. paragraphe 3.3). En effet, les variations saisonnières
ainsi que les évolutions ponctuelles doivent être estimées.
En parallèle de l'évolution à long terme, il a donc été décidé de définir, pour chaque secteur,
le recul susceptible d'être généré par un événement ponctuel majeur, appelé Lmax. Sa valeur
est théoriquement caractéristique :
Dans le cas de la Pointe du Chay, les très rares résurgences au sein de la falaise (observées
uniquement à la base des marnes du secteur 13) n'ont pas permis de mettre en évidence un
rôle majeur des circulations éventuelles d'eau dans le déclenchement des processus
d'érosion.
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
Figure 6 : Recul (Lmax) associé à chacun des treize secteurs
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
8
De la même manière, bien que son rôle soit probablement important, l'impact des vagues n'a
pas été étudié. Pour cela, il aurait fallu disposer de données historiques denses (concernant
les événements historiques d'éboulement), ce qui n'est pas le cas, et les corréler aux hauts
niveaux marins et/ou tempêtes enregistrés.
En conséquence, les Lmax ont été définis à partir des caractéristiques géologiques de la
paroi et de leur état de dégradation (altération, érosion).
Le tableau ci-dessous synthétise la réflexion menée pour attribuer à chacun des treize
secteurs, son recul Lmax.
L’estimation du taux de recul moyen est basée sur la comparaison des traits de côte de 1985
et de 2014. Ces traits de côte ont était digitalisés sur des photographies aériennes dans le
logiciel QGis 2.10.1 Pisa et comparés grâce l’outil MobiTc développé par le Cerema (plus
d'informations ici : http://wikhydro.developpement-durable.gouv.fr/index.php/MobiTC).
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
Figure 7 : Orthophotographies choisies pour réaliser l'analyse diachronique
(à gauche, image de 1985 et à droite, image de 2014)
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
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Méthodologie
Pour le trait de côte "ancien" 15 photographies anciennes ont été obtenues sur le site
geoportail (IGN) puis recalées et enfin analysées : 2003, 2000, 1998, 1997, 1996, 1995,
1991, 1989, 1985, 1973, 1970, 1969, 1969, 1950 et 1945.
• des résolutions très moyennes se traduisant par une qualité insuffisante pour assurer
une digitalisation efficace et sans incertitude majeure
• une quantité insuffisante de points de repère (bâti principalement) pour les recaler
(géoréférencer) de manière certaine.
Pour ces deux raisons, c'est l'orthophotographie de 1985 qui a été choisie pour la
digitalisation du trait de côte "ancien".
La méthode de digitalisation est basée sur la méthodologie nationale (Levé du trait de côte à
partir de photographies aériennes ortho-rectifiées – proposition de méthodologie nationale –
CETMEF Février 2013), utilisée dans le cadre de la réalisation de la cartographie de
l’indicateur national de l’érosion côtière (http://www.geolittoral.developpement-
durable.gouv.fr/indicateur-national-de-l-erosion-cotiere-r473.html).
Cette approche à été adaptée au site d'étude avec notamment une densification :
Pour comparer de manière pertinente deux traits de côte, l’indicateur relevé sur les
photographies doit être le même. Pour cela, une analyse des différents indicateurs potentiels
a été faite :
Au final, l’indicateur choisi est la limite de végétation. Cet indicateur a été retenu car il est
nettement visible et donc facilement digitalisable aussi bien sur l'orthophotographie de 2014
que sur celle de 1985.
Les cartes illustrées de photographies (Cf. annexe 5) montrent les différents aspects que
peut prendre cet indicateur sur le site.
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
Figure 8 : Positions des traits de côtes en 1985 et 2014 sur la Pointe de La Belette
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
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Mobitc est un logiciel développé par le Cerema Méditerranée sous Matlab. Il permet de
comparer plusieurs traits de côte pour calculer, entre autre, un taux d’évolution. Les
différentes étapes (Cf. annexe 6) peuvent être résumées ainsi :
→ Les résultats
La carte des taux moyens annuels (Cf. annexe 7) montre que, sur la pointe du Chay, les taux
d’érosion sont particulièrement hétérogènes. Nous pouvons retenir que :
Les taux moyens les plus importants concernent le sud de la zone d’étude (au Sud de la
Pointe du Chay sensu-stricto). Les différentes visites de terrain effectuées confirment que
cette partie de la presqu'île est très active (Cf. fiche géotechnique du secteur 13).
D'une manière générale, une analyse des taux moyens à l'échelle de la Pointe du Chay dans
sa globalité permet de distinguer deux grands ensembles :
Les valeurs obtenues vers la Pointe de la Belette sont particulièrement élevées. La figure 8
ci-contre illustre, par des extraits cartographiques, l'évolution de la position des traits de côte
entre 1985 et 2014 pour ce secteur particulièrement actif.
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
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Comparaison entre les taux moyens calculés et ceux disponibles dans la littérature
Les résultats obtenus ici sont du même ordre de grandeur que ceux présents dans la
littérature et estimés avec des methodologies sensiblement différentes (cf tableau ci-
dessous).
Une des informations essentielles à retenir de cette analyse géotechnique est le caractère
actif de la falaise, notamment mis en évidence par :
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
Figure 9 : Superposition des informations déduites de l'analyse diachronique (taux moyen annuel) et de l'analyse géotechnique (Lmax)
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
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Une comparaison des Lmax à l'échelle de la Pointe du Chay dans sa globalité permet de
distinguer 3 grands ensembles :
L’objectif de l’étude, in fine, étant de fournir des éléments permettant de positionner le futur
sentier littoral, le Cerema Sud-Ouest a cherché à obtenir les informations pouvant être
utilisées/combinées pour définir une solution à la fois raisonnable (pour ne pas empiéter
démesurément sur les parcelles) et sécuritaire (pour ne pas mettre en danger les
promeneurs).
A la lecture des valeurs des deux types d'information obtenue, il est possible de déterminer,
pour chaque secteur géotechnique homogène, le recul dimensionnant, c'est à dire celui
générant le plus grand recul (tableau ci-dessous) :
• dans certains secteurs de la partie nord de la pointe, les reculs instantanés maximaux sont
associés à l'effondrement du toit des « grottes » (profondes de 5 à 9 m) dont la période de
retour est relativement élevée et probablement supérieure à la période analysée
• à l'inverse, dans la partie sud, les reculs instantanés maximaux sont associés à des
effondrements en masse volumineux mais fréquents (annuels) qui sont donc inclus dans
le calcul du taux moyen.
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
Figure 10 : Schéma conceptuel illustrant les reculs estimés à la Pointe du Chay pour les échéances 10 et 30 ans
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
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Une fois ce choix acté (approche cumulative), deux scénarios distincts ont été élaborés
selon l'échéance visée (10 ans et 30 ans).
Ces deux scenarios sont illustrés par la figure 10 ci-contre qui propose une représentation
schématique conceptuelle des reculs projetés sur le secteur d'étude.
En appliquant ces formules, il est possible d'estimer, pour chaque secteur géotechnique
homogène, le recul à 10 et 30 ans (Cf. tableau ci-dessous et figure 11 ci-après). Pour réaliser
les calculs, une moyenne du taux annuel a été calculée pour chaque secteur (suivant son
linéaire, compris entre 30 et 270 m).
Par ailleurs, le secteur 13, bien que présentant une homogénéité géotechnique, a été divisé
en deux sous-secteurs (13a et 13b) afin de distinguer les parties Nord et Sud de ce secteur
qui présentent des taux moyens annuels sensiblement différents. Cette distinction permet
d'éviter un lissage de l'information et d'afficher ainsi des valeurs pertinentes et
représentatives.
Il est également rappelé ici que les formules proposées permettent d'estimer la position du
haut de falaise aux échéances 10 et 30 ans mais ne traduit pas celle du futur sentier littoral.
L'aménagement de ce dernier devra, a minima, tenir compte du recul total estimé mais
pourra également inclure une distance/marge supplémentaire dont la largeur dépendra des
motivations et/ou contraintes locales des aménageurs.
Tableau synthétisant la valeur des reculs totaux estimés à 10 et 30 ans pour chaque secteur
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique
Figure 11 : Cartographie illustrant les reculs totaux (en mètres) estimés à 10 ans (à gauche) et à 30 ans (à droite) pour chaque section géotechnique homogène
14
Affaire 14.17.G422
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5 – CONCLUSION
Il a par ailleurs été constaté, notamment lors des différentes visites de terrain, que les
volumes de matériau éboulés en pied de paroi :
• étaient, dans la plupart des cas, rapidement "déblayés" par l'action des vagues
(quelques jours à quelques semaines seulement). Seuls quelques éboulements de
masse ont été conservés plusieurs mois en raison de leur orientation privilégiée qui
semble moins les exposer.
• ne jouaient donc pas de rôle protecteur en constituant un rempart aux assauts de
l'océan.
L'évacuation rapide des éléments éboulés traduit donc une action importante des vagues et a
pour conséquence de ne pas impacter la fréquence des instabilités (en ne protégeant la paroi
que sur de courtes périodes).
Enfin, il est utile de préciser que la présence de blockaus en crête de falaise doit être
considérée avec attention car, bien qu'il soit difficile de prédire la date de leur chute
éventuelle et le recul que celle-ci pourrait engendrée, leur rôle peut être localement
significatif.
L'absence d'information sur leur fondation et/ou leur extension souterraine empêche toute
estimation précise du recul associé et de la fragilisation de la paroi occasionnée par leur
chute.
Comme chaque méthode, l'approche proposée ici présente des incertitudes, notamment sur
les valeurs des reculs instantanés estimés. Ces incertitudes, limitées néanmoins, sont liées :
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
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5.3 – PRÉCONISATIONS
• de faire un point d'étape avant les 10 ans de la première échéance pour évaluer le
comportement de la falaise au cours des premières années (recul constaté,
déclenchement d'événement majeur...)
• de profiter de la présente étude qui constitue un état des lieux relativement précis
pour mettre en place un dispositif (même simple) de suivi du recul, notamment
sur la partie Sud au niveau de laquelle l'érosion est la plus marquée et les enjeux les
plus importants.
Concernant le cas spécifique des blockaus, il est recommandé de reporter le recul estimé
dans la présente étude à partir de l'arrière des constructions et non à partir de la crête de
falaise. Cette précaution permettra de s'affranchir de la chute du blockaus dans l'échéance
visée et d'éviter un déplacement précoce du sentier.
Enfin, il est préconisé, en cas d'apport de matériau pour de la réalisation du futur sentier, de :
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
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Références bibliographiques
Les références ci-dessous (non exhaustives) sont celles utilisées et/ou en lien avec le secteur
d'étude :
GABET C. La pointe du Chay. In: Norois, n°47, Juillet-Septembre 1965. pp. 353-357. doi :
10.3406/noroi.1965.1532 http://www.persee.fr/doc/noroi_0029-182x_1965_num_47_1_1532
OLIVIER et al. 2008. Facies distribution an coral - microbialite reef development on a low -
energy carbonate rampe (Chay Peninsula) Kimmeridgian, Sedim. Géol. 205 : 14-33
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
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ANNEXE
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
ANNEXE 1
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
ANNEXE 2
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
ANNEXE 3
Photographies de l'éboulement en
masse du secteur 9
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
ANNEXE 4
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
Localisation du secteur 1 sur la Pointe du Chay Zoom sur le secteur 1
Secteur 1
Description générale :
Secteur 2
Description générale :
Secteur 3
Description générale :
Secteur 4
Description générale :
Secteur 5
Description générale :
Qq blocs éboulés
Calcaire massif récifal
(diamètre = 2m)
Prolongement vers
le large
Zone de variation
Recul maximal potentiel pour un théorique du niveau marin
Bancs calcaires déformés
événement unique (Lmax) sur le
secteur 5 :
Secteur 6
Description générale :
Sous-cavage
Débit en « boules » récifales plurimétriques
Bloc effonfré
Secteur 7
Description générale :
Secteur 8
Description générale :
Lacune récente de
dièdre (cassures fraiches) Secteur 8
Eboulement en masse
Sous-cavage irrégulier
Sous-cavage
Recul maximal potentiel pour un
événement unique (Lmax) sur le secteur 9 :
Secteur 10
Description générale :
Description générale :
Secteur 12
Description générale :
Secteur 13
Description générale :
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
Pointe du Chay
levé de l'indicateur "limite de la végétation"
Légende
TdC_2014_chay
orthophotographie IGN 2014
1:1 500
NORD
Pointe du Chay
levé de l'indicateur "limite de la végétation"
Légende
TdC_2014_chay
orthophotographie IGN 2014
1:1 500
NORD
ANNEXE 6
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
Falaises de la Pointe du Chay
Les étapes de Mobitc
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
Pointe du Chay
Carte des Taux annuels
entre 1985 et 2014
Légende
Taux d'érosion entre 1985 et 2014
50 à 70 cm/an
30 à 50 cm/an
20 à 30 cm/an
10 à 20 cm/an
0 à 10 cm/an
orthophotographie IGN 2014
1:2 000
NORD
Pointe du Chay
digitalisation des traits de côte
entre 1985 et 2014 NORD
Légende
TdC_2014_chay 0 25 50 m
TdC_1985_chay
Pointe du Chay
digitalisation des traits de côte
entre 1985 et 2014 NORD
Légende
TdC_2014_chay 0 25 50 m
TdC_1985_chay
Pointe du Chay
digitalisation des traits de côte
entre 1985 et 2014 NORD
Légende
TdC_2014_chay 0 25 50 m
TdC_1985_chay
Pointe du Chay
digitalisation des traits de côte
entre 1985 et 2014 NORD
Légende
TdC_2014_chay 0 25 50 m
TdC_1985_chay
Pointe du Chay
digitalisation des traits de côte
entre 1985 et 2014 NORD
Légende
TdC_2014_chay 0 25 50 m
TdC_1985_chay
Pointe du Chay
digitalisation des traits de côte
entre 1985 et 2014 NORD
Légende
TdC_2014_chay 0 25 50 m
TdC_1985_chay
ANNEXE 8
Estimation du recul des falaises de la Pointe du Chay – Calcul des taux et expertise géotechnique Affaire 14.17.G422
Extrait des résultats de l'étude de C. Point (2013)