Transmission C.O 1er chapitre GIRT2

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 8

Cours de Communication Optique

Chapitre I : Structure de la Fibre optique et mécanisme de


guidage de la lumière
Introduction
Nos sociétés modernes ont de plus en plus besoin de systèmes de télécommunication à
grands débits afin de pouvoir transmettre non seulement la voix humaine mais aussi
les images et son utilisation dans la médecine. Les communications par satellite nous
ont déjà habituées à la transmission à travers toute notre planète. Cependant, les coûts
énormes de mise en orbite et d’entretien des satellites limitent cette technologie aux
services publics. Depuis l’invention des lasers à semi- conducteurs, des recherches ont
permis de réaliser des fibres optiques capables de transmettre un faisceau de lumière
de ces lasers sur de très grandes distances. Cette technologie de communication par
fibres optiques est maintenant utilisée par les compagnies de téléphone pour relier non
seulement les villes mais aussi les continents, en médecine dans les interventions
chirurgicales.
Nous sommes aujourd’hui dans une période ou le développement des réseaux Internet
est en pleine croissance et le moyen le plus rapide pour transmettre une information est
bien sûr la lumière. La transmission sans perturbation d’une information d’un point A
à un point B s’effectue à l’aide d’un guide de lumière (fibre optique).

L’objectif de ce cours (communication optique) est de montrer à l’étudiant(e) l’utilité


de la fibre optique dans l’ère moderne comme support de transmission. L’étape
suivante sera la généralité sur les télécommunications optiques.

I. Généralité sur la télécommunication optique

I.1. Structure de la F.O


La partie optique de la fibre est constituée d’un cœur, d’indice de réfraction nc(r),
centré sur l’axe de la fibre et entourée d’une gaine annulaire, d’indice de réfraction
ng(r) inférieur à nc(r).
Schématiquement, en partant de l’extérieur on rencontre successivement (figure 1) :

• Une couche de protection mécanique en matière plastique. En effet, la fibre de


silice est protégée par un revêtement de quelques dizaines de micromètres, qui
l’isole des agents corrosifs du milieu extérieur et lui confère sa très grande
flexibilité. Les matériaux le plus souvent utilisés pour ce revêtement protecteur
sont des polymères.
• Une gaine optique, zone où ng(r)reste constant. Construit avec les mêmes
matériaux que le cœur, Elle permet de rediriger l'information dans le cœur qui
va permettre une meilleure transmission de celle-ci. Néanmoins, le matériau
utilisé pour cette gaine est de moins bonne qualité que celui du cœur car son
rôle est juste d’appliquer le principe de réfraction pour recentrer l’information
dans la fibre
• Un cœur au voisinage de l’axe où nc(r) présente un maximum (le signal
lumineux est propagé dans et à proximité du cœur).

Enseignant : Gaëtan MOUANDZA Ingénieur en Electronique et Télécommunications Page 1


Cours de Communication Optique

Figure 1 : Structure d’une fibre optique

Le diamètre externe d’une fibre de silice peut varier entre quelques dizaines et
plusieurs centaines de micromètres (typiquement de 125µm). Le diamètre du cœur,
constant sur la longueur de la fibre varie de quelques micromètres pour les fibres uni-
modales jusqu’à plusieurs centaines de micromètres pour les fibres multimodales.

I.1.1. Technologie
Il existe deux grandes technologies de fibres optiques:
• La fibre de verre
• La fibre plastique

La fibre plastique a un usage limité (éclairage et liaison très courte distance). Pour des
transmissions haut-débit utilisées dans les télécommunications, seule la fibre de silice
apporte des performances intéressantes.
C’est pourquoi, dans la suite de cette formation, seule la fibre de verre sera étudiée.

I.2. Limitation et Critère de performance

Les télécommunications modernes font largement appel aux fibres optiques car celles-
ci présentent de très grands avantages par rapport aux câbles en cuivre.
• Faible atténuation
• Légèreté
• Grande bande passante
• Sécurité
• Guide insensible aux rayonnements

Les inconvénients résident surtout dans le domaine de la fragilité et du coût.


Plusieurs paramètres sont à considérer lors de l’évaluation des performances des fibres
optiques, cela se traduit souvent en longueur de câble plus ou moins importante en
fonction des débits. Les deux paramètres les plus importants pour définir les propriétés
de transmission des fibres optiques sont :
• L’atténuation
• La bande passante

Enseignant : Gaëtan MOUANDZA Ingénieur en Electronique et Télécommunications Page 2


Cours de Communication Optique

II. Mécanisme de guidage de la F.O

II.1. Description de l’onde : La théorie ondulatoire


La théorie ondulatoire conçoit la lumière comme une onde électromagnétique, donc
formée d’un champ électrique 𝐸⃗ et d’un champ magnétique 𝐵,⃗⃗⃗ ayant (pour une lumière
monochromatique) les caractéristiques suivantes :
- Fréquence f [Hz], et cette fréquence reste inchangée quelque soit le milieu de
propagation ;
- Célérité (vitesse de propagation) c [m/s]
- Longueur d’onde 𝜆 [m]
- Intensité [W/m2]
Notons que la longueur d’onde est la distance parcourue en une période :
𝐶
𝜆 = 𝐶𝑇 =
𝑓

II.1.1. Spectre électromagnétique


La lumière visible n’est qu’une petite partie de ce qu’on appelle le spectre
électromagnétique. On classifie les ondes en fonction de leur longueur ou de leur
fréquence
Dans le domaine des radiations visibles, le spectre s’étend du violet au rouge (ce qui
correspond dans l’air ou dans le vide aux longueurs d’onde comprise entre 400nm et
700nm).

La communication par fibre optique utilise les longueurs d’onde comprise entre
800nm et 1600nm, dans le domaine de l’infrarouge.

II.2. Mode de propagation


Lorsqu'un faisceau lumineux heurte obliquement la surface qui sépare deux milieux
plus ou moins transparents, il se divise en deux : une partie est réfléchie tandis que
l'autre est réfractée, c'est à dire transmise dans le second milieu en changeant de
direction C'est ce principe qui est utilisé pour guider la lumière dans la fibre. La fibre
optique comprend ainsi deux milieux : le cœur, dans lequel l'énergie lumineuse se

Enseignant : Gaëtan MOUANDZA Ingénieur en Electronique et Télécommunications Page 3


Cours de Communication Optique

trouve confinée, grâce à un second milieu, la gaine, dont l'indice de réfraction est plus
faible.

Figure 3 : réflexion et réfraction d’un faisceau sur un dioptre

Afin de bien comprendre son principe, redéfinissons d’abord deux autres notions
simples qui régissent des lois de Snell-Descartes.

II.3. Lois de Snell-Descartes


Que se passe-t-il quand un rayon arrive à la surface séparant deux milieux d’indices
différents (cette surface est appelée dioptre) ? A l’interface de deux milieux d’indices
optiques différents, un rayon lumineux donne généralement naissance à un rayon
réfléchi et à un rayon réfracté, ou transmis.

Figure 4 : illustration des lois de Descartes. Ici 𝑛1 > 𝑛2

II.3.1. Lois de la réflexion


Lorsqu’un rayon lumineux (figure 4), appelé rayon incident, « tombe » sur une surface
réfléchissante (exemple : un miroir) il subit une déviation dans le même plan suivant
un angle de réflexion « r » qui est de même valeur que l’angle d’incidence « i » par
rapport à un axe appelé axe d’incidence, perpendiculaire à la surface de séparation.

𝑟 = 𝑖1
II.3.2. Lois de la réfraction
Elle agit lors du passage d’un rayon lumineux incident d’un milieu 1, par exemple de
l’air, vers un milieu 2 différent, par exemple de l’eau. Ce rayon incident va subir une
déviation lors de la traversée dans le second milieu. L’angle de réfraction « r » du
rayon réfracté sera différent de l’angle d’incidence « i » par rapport à l’axe d’incidence
déjà défini ci-dessus.

Enseignant : Gaëtan MOUANDZA Ingénieur en Electronique et Télécommunications Page 4


Cours de Communication Optique

Le milieu 2 est plus réfringent que le milieu 1, Son indice de réfraction n2 est plus
grand que l’indice de réfraction du milieu 1 n1.

𝒏𝟏 𝒔𝒊𝒏 𝒊𝟏 = 𝒏𝟐 𝒔𝒊𝒏 𝒊𝟐

Ainsi si 𝑛2 > 𝑛1 , on aura 𝑖2 < 𝑖1 . Autrement dit, si le premier milieu est moins
réfringent que le second (𝑛1 < 𝑛2 ) le rayon se rapproche de la normale (𝑖2 < 𝑖1 ).

II.3.2.1. Qu’est-ce que l‘indice de réfraction ?


L’indice de réfraction est le rapport entre la vitesse de propagation d’un signal
lumineux dans le vide et la vitesse de propagation du signal lumineux dans le milieu
considéré.

𝑪𝒐
𝒏𝒎𝒊𝒍𝒊𝒆𝒖 =
𝑪𝒎𝒊𝒍𝒊𝒆𝒖

Cet indice varie donc en fonction des milieux traversés et aussi en fonction de la
longueur d’onde du signal lumineux.
Quelques valeurs d’indice de réfraction courantes :
• pour le vide n=1
• pour l’air n=1, 00029
• pour l’eau n=1, 33
• pour le verre en silice usuel n=1, 5

II.1.3. Réflexion totale


Les deux phénomènes de réflexion et de réfraction se produisent en général
simultanément. Nous voyons à la fois notre reflet sur la vitrine d’un magasin et ce
qu’il y a à l’intérieur. Les lois de Descartes ne précisent pas la quantité de lumière
transmise et la quantité de lumière réfléchie. Il existe cependant un cas particulier où
toute la lumière est réfléchie : c’est la réflexion totale.

Nous pouvons définir ce phénomène comme suit : Il y a réflexion totale lorsque


l’angle d’un rayon lumineux incident, évoluant d’un milieu plus réfringent (+ dense)
vers un milieu moins réfringent (- dense), est supérieur à la valeur de l’angle limite
du milieu où se propage le rayon incident.

Enseignant : Gaëtan MOUANDZA Ingénieur en Electronique et Télécommunications Page 5


Cours de Communication Optique

Figure 5 : illustration de la réflexion totale

II.3.3.1. Angle de réflexion totale


Supposons que 𝑛1 > 𝑛2 , on a alors 𝑖 < 𝑟 quelque soit la valeur de 𝑖. Lorsqu’on fait
𝜋 𝜋
croître 𝑖 de 0 à , 𝑟 va atteindre l’angle pour un certain angle défini tel que :
2 2

𝜋
𝑛1 sin 𝑖 = 𝑛2 sin 𝑟 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑟 =
2
𝜋 𝑛2
𝐴𝑁: 𝑛1 sin 𝑖 = 𝑛2 sin ⇒ sin 𝑖 =
2 𝑛1
Alors 𝑖 = 𝑖𝑙𝑖𝑚𝑖𝑡𝑒 = 𝑖𝑙𝑖𝑚

N.B : Pour avoir la réflexion totale il faut que :


• 𝑛1 > 𝑛2 on passe d’un milieu plus dense à un milieu moins dense
• 𝑖 > 𝑖𝑙𝑖𝑚 où 𝑖𝑙𝑖𝑚 est l’angle d’incidence pour lequel l’angle du rayon réfracté vaut
90°.
𝒏
• Dans ce cas 𝐬𝐢𝐧 𝒊𝒍𝒊𝒎 = 𝟐
𝒏𝟏

II.3.4. Loi de Kepler:


Lorsque i et r sont petits, la loi de Descartes prend la forme:
𝑛1 𝑖1 = 𝑛2 𝑖2
On montre que l'indice d'un milieu est égal à: 𝑛 = 𝐶⁄𝑉 où v est la vitesse de la lumière
dans le milieu considéré et c celle dans le vide.

Application 1
On considère deux milieux d’indice de réfraction respectif 𝑛1 = 1,33 𝑒𝑡 𝑛2 = 1,00.
1) a. Identifier l’indice du milieu le plus dense et celui du milieu le moins dense.
b. Que représente 𝑛1 et 𝑛2 ?
2) Calculer l’angle limite pour qu’il ait réflexion totale lorsque le rayon lumineux
est dans le milieu le plus dense.

Enseignant : Gaëtan MOUANDZA Ingénieur en Electronique et Télécommunications Page 6


Cours de Communication Optique

II.4. Principe de Fermat


La loi de la réfraction est reliée au principe de Fermat « la lumière choisit toujours,
pour aller d’un point à un autre, le chemin ayant le temps de parcours minimal ». La
Figure 6 illustre ce principe par une analogie.
En d’autres termes, le principe de Fermat stipule : "parmi les chemins possibles, la
lumière choisit celui qui lui prend le moins de temps".

Figure 6 : Principe de Fermat

La lumière comme le sauveteur choisira le trajet le plus court : le trajet en ligne droite
(1) est plus long que le trajet (2) car on se déplace moins vite dans l’eau que sur le
sable… Ce raisonnement s’applique à la lumière si on remplace le sable par l’air
(indice ~1). On montre que ce principe permet d’établir la loi de la réfraction de
Descartes et ainsi que la formule reliant l’indice n d’un milieu aux vitesses de la
lumière dans ce milieu et dans le vide (i.e. n=c/v).

NB : Chercher la trajectoire qui minimise le temps de parcours revient à chercher la


valeur de 𝑥 (la distance [HC] avec H la perpendiculaire du point A sur le dioptre) qui
minimise la fonction f définie par 𝑓(𝑥) = 𝑡1 + 𝑡2 où :
𝑡𝑖 est la durée du trajet dans le milieu 𝑖 ;

Application 2
Par application du principe de Fermat, la lumière emprunte toujours le chemin
correspondant au temps de parcours le plus petit et par conséquent se propage toujours
en ligne droite. Donnez ci-dessous des démonstrations de l’équivalence entre la loi de
Descartes-Snell et le principe de Fermat dans le cas de la réfraction, puis plus
rapidement le cas de la réflexion.

II.5. Principe de retour inverse


Les lois de Descartes ne font pas intervenir le sens de propagation de la lumière. Un
rayon lumineux se propageant dans un milieu d’indice 𝑛2 avec un angle d’incidence
𝑖2 sera transmis dans le milieu d’indice 𝑛1 avec un angle de réfraction 𝑖1 tel que
𝑛1 𝑠𝑖𝑛𝑖1 = 𝑛2 𝑠𝑖𝑛𝑖2 .
Tout trajet suivi par la lumière dans un sens peut l’être dans le sens opposé ;
c’est le principe de retour inverse de la lumière.

Enseignant : Gaëtan MOUANDZA Ingénieur en Electronique et Télécommunications Page 7


Cours de Communication Optique

Figure 7 : Principe de retour inverse

II.6. Ouverture Numérique


L'ouverture numérique (O.N.) est un paramètre important d'un système optique.
Elle caractérise l’angle maximum 𝜃0 appelé cône d'acceptance de la fibre que peut faire
le faisceau pour assurer sa propagation dans la fibre optique.
Si un rayon lumineux tente de pénétrer la fibre en provenant de ce cône, il sera guidé
par réflexion totale interne ; sinon, le rayon ne le sera pas.

En posant 𝑛𝑜 , 𝑛𝑐 , 𝑛𝑔 𝑒𝑡 𝜃 respectivement les indices de réfraction dans le milieu


d'observation, du cœur, de la gaine et l'angle d'incidence, alors l'ouverture numérique
de la fibre s'exprime par la formule suivante:
𝒏𝟏 𝟐 −𝒏𝟐 𝟐
𝑶𝑵 = 𝐬𝐢𝐧(𝜽𝟎 ) = √ avec 𝒏𝟎 = 𝟏
𝒏𝟎

𝒂𝒍𝒐𝒓𝒔 𝑶𝑵 = 𝐬𝐢𝐧(𝜽𝟎 ) = √𝒏𝟏 𝟐 − 𝒏𝟐 𝟐

• Une grande O.N permet d’injecter une grande quantité de lumière issue d’une
source assez divergente (diode DEL).
• Une petite O.N n’autorise que l’injection d’un faisceau lumineux issue d’une
source très directive (LASER).

Enseignant : Gaëtan MOUANDZA Ingénieur en Electronique et Télécommunications Page 8

Vous aimerez peut-être aussi