Aboutite-Sami

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‫وزارة اﻟﺘﻌﻠﯿﻢ اﻟﻌﺎﻟﻲ واﻟﺒﺤﺚ اﻟﻌﻠﻤﻲ‬

BADJI MOKHTAR-ANNABA UNIVERSITY


‫ﺟﺎﻣﻌﺔ ﺑﺎﺟﻲ ﻣﺧﺗﺎر – ﻋﻧﺎﺑﺔ‬
UNIVERSITE BADJI MOKHTAR-ANNABA

Faculté des Sciences de l’Ingéniorat Année 2018


Département de Génie des Procédés

MEMOIRE

Présenté en vue de l’obtention du diplôme deMASTER

Etude de la dissolution de l’oxyde de plomb et de zinc par l’acide


citrique

Option:

Génie des procédés de l’Environnement

Par
ABOUTITE Sami

DIRECTEUR DE MEMOIRE :DjeradSouad pr

DEVANT LE JURY

PRESIDENT : Samar Med El Hadi Pr

EXAMINATEURS : Guilane Sara MBA


Remerciements
Remerciements
Ce travail a été réalisé au sein du laboratoire de génie de l'environnement sous la
direction du Pr Djerad Souad.

Au terme de ce modeste projet de fin d'étude, je tiens à exprimer mes vifs


remerciements :

A Dieu le tout puissant pour m’avoir donné la force et la patience pour mener à terme ce
projet,

A ma directrice de projet PrDjeradSouad pour sa confiance et ses conseils qu'elle m'a


prodigués tout au long du travail.

A tous les enseignants du département de génie des procédés qui ont assuré notre
formation durant tout le cycle.

Aux membres du jury, pour avoir accepté de juger mon projet de fin d'étude.

Enfin, je tiens à exprimer mes remerciements aux personnes qui ont contribué de près ou
de loin àl’aboutissement de ce travail.
Sommaire
Sommaire
Introduction générale 1
Chapitre I : Etude bibliographique 4
I. Introduction 4
II. Déchets 4
II.1. Définitions 4
II.2. Origine et nature des déchets 5
II.2.1. Les déchets par origine 5
II.2.1.1.Les déchets municipaux 5
II.2.1.2.Les déchets agricoles 5
II.2.1.3.Les déchets industriels 5
II.2.1.4.Les déchets spécifiques 6
III. Décharges 6
III.1. Définition 6
III.2. Type de décharge 6
IV .Dégradation des déchets organiques 8
IV.1. L’acidogénèse 9
V. Lixiviation 9
V.1. Définition du lixiviat 10
V.2. Techniques de lixiviation 10
V.2.1. Lixiviationpar percolation 10
a. Lixiviation in situ 10
a. 1. Lixiviation en tas 11
a. 2. Lixiviation en bac (cuve) 12
V.2.2. Lixiviation par agitation 12
V.2.3. Lixiviation sous pression 12
V.3. Types de lixiviation 13
V.3.1. Lixiviation acide oxydante 13
V.3.2. Lixiviation acide réductrice 13
V.4. Lixiviation bactériennes 13
V.6. Mécanisme de la lixiviation 14
V.7. Facteurs influençant la cinétique de lixiviation 14
VI. L’acide citrique 15
VI.1. Domaine d’utilisation de l’acide citrique 16
VII. L’oxyde de plomb 17
VII.1. Utilisation de l’oxyde de plomb 17
VIII. L’oxyde de zinc 18
VIII.1. Utilisation de l’oxyde de zinc 18
VIII.2. Effet de l’oxyde de zinc sur l’environnement et la santé 19
Conclusion 20
Références bibliographiques 22
Chapitre II : Etude de la dissolution du PbO et du ZnO par l’acide citrique 25
I. Introduction 25
II. Matériels et produits chimiques utilisés 26
III. Mode opératoire 26
IV. Résultats et discussion 27
IV.1 Effet de la concentration de l’acide citrique 27
IV.2 Effet de l’agitation 29
IV.3 Effet du volume de la solution 30
a- En présence d’agitation 30
b- En l’absence d’agitation 31
IV.4 Effet de la température 32
IV.5 Suivi du pH 34
IV.6 Etude cinétique 36
Conclusion 39
Références bibliographiques 41
Conclusion générale 43
Liste des figures
Liste des figures
Fig.I.1. Schéma récapitulatif de la méthanisation 8
Fig.I.2. Complexation d’un ion métallique par l’acide citrique 16
Fig.II.1. Dispositif expérimental utilisé pour la dissolution du zinc 26
Fig. II.2. Image MEB des deux oxydes métalliques à gauche le ZnO et à 27
droite le PbO
Fig.II.3 : Effet de la concentration de l’acide citrique sur la dissolution de 28
PbO (a) et ZnO (b)
Fig.II.4 : Effet de l’agitation sur la dissolution de PbO (a) et ZnO (b) 29
Fig.II.5 : Effet du volume d’eau sur la dissolution de PbO (a) et ZnO (b) en 30
présence d’agitation (ncitrique/nPbO=1)
Fig.II.6 : Effet du volume d’eau sur la dissolution de PbO (a) et ZnO (b) en 31
présence d’agitation (ncitrique/nPbO=3)
Fig.II.7 : Effet du volume d’eau sur la dissolution de PbO (a) et ZnO (b) en 32
absence d’agitation ncitrique/noxyde = 1 et 3
Fig.II.8 : Effet de la température sur la dissolution de PbO (a) et ZnO (b) 33
par l’acide citrique à la concentration de 0,003M
Fig.II.9 : Effet de la température sur la dissolution de PbO et ZnO par 34
l’acide citrique à la concentration de 0,015M
Fig.II.10 : Variation du pH au cours de la dissolution de PbO et ZnO par 34
l’acide citrique
Fig.II.11 : Distribution des espèces en fonction de la concentration et du 35
pH
Fig.II.12 : Application du modèle de Levenspiel pour la détermination du 37
régime contrôlant la dissolution de l’oxyde de zinc
Fig.II.13 : Détermination de l’énergie d’activation de la réaction de 37
dissolution de l’oxyde de zinc par l’acide citrique
Fig.II.14 : Application du modèle de Levenspiel pour la détermination du 38
régime contrôlant la dissolution de l’oxyde de plomb
Fig.II.15 : Détermination de l’énergie d’activation de la réaction de 38
dissolution de l’oxyde de plomb par l’acide citrique
Introduction générale
Introduction générale

Introduction générale

Au cours du dernier siècle la quantité des déchets produite dans les villes a été
multipliée par 10, passant de 300 000 à 3 millions de tonnes quotidiennement.

D'ici 2025, les chercheurs prévoient une multiplication de la quantité par deux, à
mesure que l'urbanisation et la consommation mondiale augmentent. Dans 10 ans,
l'humanité produira assez de déchets chaque jour pour remplir une file de camions à
ordures s'étirant sur 5000 km.

De nos jours l’utilisation intensive et abusive des ressources et le rejet des déchets
dans l’environnement contribuent à détériorer le milieu naturel. Ce changement a un
impact sur la société, la santé humaine, l’économie, les espèces vivantes, la production
alimentaire, le tourisme et l’écologie.

Chaque jour la pollution de l’environnement augmente, la santé humaine est de plus en


plus mise en danger mais comme l’on ne voit pas directement les conséquences de nos
actes, on s’en préoccupe peu.

Les déchets sont la première cause de la pollution des eaux et des sols causant la mort
de millions de personnes surtout dans les pays pauvres. Cette mortalité accrue provient
de la proximité des décharges et des villes. En effet, dans les décharges tous les
produits entrent en contact donnant lieu à une infinité de réactions chimiques
produisant des lixiviats de décharges très pollués pouvant migrer dans les sous sols et
les nappes phréatiques.

Les métaux et oxydes métalliques font patries des déchets retrouvés dans ces
décharges. Ils peuvent entrer en contact avec des acides organiques provenant de la
décomposition des déchets organiques et provoquant leur dissolution.

Ce qui nous conduit à poser la question dans ce projet de fin d'études de la manière
suivante: Comment réagissent les minéraux en présence de l’acide citrique produit par
la fermentation des déchets organiques ? Pour avoir la réponse on a choisi de travailler
avec l’oxyde de plomb (PbO) et l’oxyde de zinc (ZnO). On a varié les paramètres

1
Introduction générale

opératoires et calculé la vitesse de sa dissolution afin de déduire l’impact de cet acide


organique sur ces deux minéraux. Ainsi, ce manuscrit sera divisé en deux chapitres :

Dans le premier chapitre on présentera une étude bibliographique en relation avec la


problématique des décharges et de la lixiviation.

Dans le deuxième chapitre on présentera les résultats de l’influence des paramètres


opératoires sur la dissolution de l’oxyde de plomb (PbO) et l’oxyde de zinc (ZnO) par
l’acide citrique et on terminera par une conclusion générale qui résumera les différents
résultats obtenus.

2
Chapitre I
Etude
bibliographique
Chapitre I : Etude bibliographique

Chapitre I

Etude bibliographique

I. Introduction

Le problème de la pollution des sols représente l’un des aspects les plus inquiétants de
la dégradation du milieu naturel par la civilisation contemporaine, la contamination
des sols est un problème actuel. Elle affecte aussi bien les pays industrialisés que les
pays en voie de développement.

Malgré les nombreuses mesures de prévention et de traitement prises pour la contrôler,


elle a atteint des dimensions catastrophiques de nos jours dans tous les paysnotamment
chez ceux où la gestion des déchets n’est pas bien organisée. Il en résulte un effet
direct sur la qualité de l’environnement et la santé des populations.
II. Déchets

II.1. Définitions

Le mot déchet vient de « échoir », c’est-à-dire ce qui choit (tombe) lorsque l’on
coupe une pièce de tissu ou un morceau de bois. En allemand et en néerlandais, on
parle de ‘Abfall’ et de ‘afval’ [1].
Le dictionnaire Français « Le petit Robert » définit les déchets comme étant : « Ce qui
tombe d’une matière qu’on travaille(chute, copeau, débris, épluchure, résidu, rognure,
scorie) ».
Selon le Code de l’Environnement, un déchet est « tout résidu d'un processusde
production, de transformation ou d'utilisation, toute substance, matériau, produit ou
plus généralement tout bien, meuble abandonné ou que son détenteur destine à
l'abandon » . Autrement dit, tout élément qui est abandonné est un déchet. Ce n'est pas
pour autant que cet élément est inutilisable, en l'état ou après modification. Seuls les

4
Chapitre I : Etude bibliographique

déchets qualifiés d'ultimes sont réellement inutilisables et doivent être stockés pour
éviter des pollutions de l'environnement.

II.2. Origine et nature des déchets


Les déchets sont classés selon leur nature et leur origine ou selon leur caractère plus ou
moins toxique.

II.2.1. Les déchets par origine


II.2.1.1.Les déchets municipaux
Il s'agit des déchets dont l'élimination doit légalement être assurée par les communes.
Ils sont composés [2]:

• des déchets ménagers issus de l'activité des ménages :


- ordures ménagères.
- encombrants des ménages.
- déchets dangereux ménagers.
• des déchets de la collectivité :
- déchets du nettoiement.
- déchets des espaces verts des collectivités territoriales.
- déchets de l'assainissement collectif (boues de stations d'épuration).
• des déchets banals des artisans :
- commerçants et administrations collectés par les services des ordures
ménagères.

II.2.1.2. Les déchets agricoles

Ces déchets proviennent des exploitations agricoles, de l'exploitation forestière et de la


pêche.
II.2.1.3. Les déchets industriels
Ce sont les déchets issus des activités industrielles, commerciales et artisanales dont
l'élimination incombe légalement aux entreprises. Ils comprennent des matériaux de
natures divers (déchets de fabrication, emballages vides...).

5
Chapitre I : Etude bibliographique

II.2.1.4. Les déchets spécifiques


Ces déchets n'appartiennent à aucune catégorie décrite précédemment. Ce sont par
exemple : les déchets d'activités de soins, les déchets radioactifs...

III. Décharges

III.1. Définition

Terminologie européenne qui définit une installation de stockage de déchets soumise à


autorisation. Diverses modalités réglementaires d'exploitation visent à maîtriser les
impacts de ce procédé de traitement des déchets sur l'homme et sur l'environnement
(eau, air, sols, bruit...). Les aménagements techniques sont fonction de la nature des
déchets traités (OM, DIB, déchets dangereux, déchets inertes, ...) [3].

III.2. Type de décharge

Les décharges sont classifiées en deux catégories :

• Décharge contrôlée :

Une décharge contrôlée est une définition du dictionnaire environnement et


développement durable qui différent d’un pays à un autre qui dit qu’en :
France : désigne le lieu de stockage permanent des déchets, appelé également Centre
de Stockage de Déchets Ultimes (CSDU), ou anciennement Centre d'Enfouissement
Technique (CET). On distingue la classe I recevant des déchets industriels dangereux,
ultimes et stabilisés, appelé maintenant centre de stockage de déchets spéciaux ultimes
et stabilisés, la classe II recevant les déchets ménagers et assimilés et la classe III
recevant les gravats et déblais inertes.
• Décharge sauvage :

Dépôt clandestin de déchets réalisé par des particuliers ou des entreprises, sans
autorisation communale, et sans autorisation préfectorale au titre de la législation sur
les installations classées. Les déchets sont de toutes natures (banals, dangereux,
toxiques) et sont déposés dans des conditions qui ne respectent pas les règles des

6
Chapitre I : Etude bibliographique

décharges contrôlées. Les impacts sur l'environnement, non gérés, sont nombreux et
peuvent concerner la pollution des sols, la pollution des eaux, etc [4].
La mauvaise gestion des déchets solides est l'une des causes principales de pollution
dans de nombreuses villes, particulièrement dans les pays en voie de développement.
Plusieurs de ces villes manquent de réglementation et d'installations appropriées, y
compris pour les déchets dangereux qu'ils soient infectieux, toxiques ou radioactifs.
Des sites municipaux sont tout simplement désignés pour stocker ces déchets et
deviennent de véritables décharges à ciel ouvert à proximité des villes voire au cœur
même des centres urbains. Ces dépotoirs constituent souvent une source de revenus
pour les populations les plus pauvres vivants à proximité qui viennent chercher ce qui
peut être réutilisé ou revendu.
Selon l'organisation mondiale de la santé (OMS) environ un quart des maladies
affectant l`humanité sont attribuables à l'exposition prolongée à la pollution
environnementale avec en première ligne les enfants, plus vulnérables que des adultes.
Parmi les enfants âgés moins de cinq ans, les maladies liées aux facteurs
environnementaux sont responsables de plus de 4,7 millions de décès annuellement.
Dans les pays en voie de développement, 25% des décès sont liés aux facteurs
environnementaux comparés à 17% des décès dans le monde développé.
Les termes centre de stockage des déchets (CSD), centre d'enfouissement technique
(CET) ou décharge contrôlée sont des terminologies de la réglementation française.
Les critères d’acceptation en décharge varient en fonction des pays :
- Suisse :depuis 1996, les déchets recyclables sont interdits ; depuis 2000, les
déchets incinérables sont interdits ;
- Pays-Bas : depuis 1996, les déchets incinérables ainsi que 32 produits
(batteries, véhicules, ...) sont interdits ;
- Danemark : depuis 1996, les déchets incinérables sont interdits ;
- Allemagne :depuis 1999, le prétraitement est obligatoire ; en 2005, seuls les
déchets contenant un maximum de 5 % en carbone organique seront autorisés ;
- Norvège : depuis 1999, les déchets organiques sont interdits ;
- France : depuis 2002, seuls les déchets ultimes sont autorisés ;
- Autriche : en 2005, seuls les déchets incinérés ou prétraités seront autorisés ;

7
Chapitre I : Etude bibliographique

- Suède : en 2005, les déchets organiques seront interdits.

IV .Dégradation des déchets organiques


Les déchets de matière organique proviennent en grande partie des industries
agroalimentaires (abattoir, unités de conserverie…) et des rejets des eaux résiduaires
urbaines. Ces déchets constituent une nuisance environnementale qui devrait être prise
pour la sauvegarde durable de notre environnement [5].
La méthanisation (digestion anaérobie) est un processus biologique naturel qui permet
de convertir la matièreorganique (glucides, lipides, protéines) en éléments simples
(CH 4 , CO 2 , NH 3 et H 2 S) grâce àl’action de bactéries anaérobies. Cette digestion
anaérobie, processus biologique complexe, peut être décrite en quatre phases de
dégradation : l’hydrolyse, l’acidogénèse, l’acétogénèse et la méthanogénèse. Chaque
phase fait intervenir un groupe de bactéries particulières (figure I.1). Toutes les
molécules qui ne seront pas dégradées par cette voie pour produire du biogaz (lignine
par exemple) et les déchets de ces réactions anaérobies composeront le digestat [6].

Fig.I.1. Schéma récapitulatif de la méthanisation.

8
Chapitre I : Etude bibliographique

Chaque groupe de bactéries possède des caractéristiques spécifiques (pH, température,


sensibilité (des composés particuliers…). Nous allons présenter rapidement les
propriétés des populations bactériennes de chacune des phases de la méthanisation.
On se focalisera dans notre recherche à la phase d’acidogènése.
IV.1. L’acidogénèse
Les bactéries acidogènes dégradent les molécules simples de matière organique
(monomères) en acides et en alcools. Les acides synthétisés sont des Acides Gras
Volatils (AGV). Ces AGV sont des acides avec une chaine carbonée plus ou moins
longue (de 2 à 10 atomes de carbone en général) [6].

Tab.I.1. Caractéristiques des bactéries acidogènes.


Bactéries acidogènes
Caractéristiques bactéries sensibles à O 2 , participent en général
également à l’hydrolyse
gamme de pH optimal [4,5 – 6,3]
temps de division quelques heures (reproduction rapide)
Sensibilité H 2 S, NH 3 , sels, antibiotiques

V. Lixiviation
Provenant du latin lixivium (lessive), la lixiviation désigne une technique de lessivage
de produits solides par un solvant approprié, de façon à en extraire les parties solubles
[7].
Le dictionnaire de l’environnement définit la lixiviation comme étant unepercolation
lente de l'eau à travers le sol permettant la dissolution des matières solides qui y sont
contenues. Le liquide résultant est appelé lixiviat. Par exemple, l'eau peut ainsi se
charger en substances toxiques lors de la traversée des sols ayant servi de décharges,
ou des sols contenant des nitrates en quantité.
La lixiviation consiste à mettre en solution, sous forme ionique, le ou les métaux
recherchés. Le but est de déterminer le type de lixiviat optimal en termes de
consommation et de coût de réactif, de solubilisation minimale d’impuretés et
d’entretien du matériel.

9
Chapitre I : Etude bibliographique

C'est une technique utilisée pour décontaminer des terres ou des déchets pollués par
des éléments organiques ou minéraux.
V.1. Définition du lixiviat
Les lixiviats sont des effluents toxiques issus des centres de stockage des déchets appelés “jus de
décharges” résultent de la percolation, au travers du massif de déchets, de l’eau
contenue dans les déchets et de celle apportée par les précipitations. Ils sont composés de
multiples éléments organiques et minéraux.
Lors de leur stockage et sous l’action conjuguée de l’eau de pluie et de la fermentation
naturelle, les déchets produisent une fraction liquide appelée « lixiviats ». Riches en
matière organique et en éléments traces, ces lixiviats ne peuvent être rejetés
directement dans le milieu naturel et doivent être soigneusement collectés et traités.
V.2. Techniques de lixiviation
Selon la nature, le conditionnement et la teneur en éléments utiles du minerai ou du
concentré à traiter, on distingue plusieurs techniques de lixiviation, basées
essentiellement sur le mode de mise en solution du métal qui nécessite la réalisation du
contact entre le composé contenant le métal et le solvant idéalement choisi. Ainsi, il
existe deux méthodes de lixiviation appliquées en métallurgie extractive à savoir : La
lixiviation par percolation et lixiviation par agitation.

V.2.1.Lixiviation par percolation


Ce procédé est appliqué quand le minerai constitue un ensemble suffisamment et
uniformément poreux pour pouvoir être traversé, d’une manière permanente, par la
solution. La percolation est pratiquement le mode de lixiviation le plus économique.
Elle consiste à faire passer la solution d’attaque à travers la masse métallifère qui reste
statique. Le minerai est soit en place (in situ), disposé en tas ou encore broyé et
disposé dans des tanks.

a. Lixiviation in situ

Cette méthode consistant en la lixiviation directe du minerai en place est utilisée


lorsque les teneurs en éléments valorisables sont tellement faibles qu’elles n’assurent
pas la rentabilité des opérations de minage et de transport vers la surface.

10
Chapitre I : Etude bibliographique

Cette méthode d’exploitation consiste à traiter des dépôts minéralisés conservés dans
leurs sites géologiques ayant ou non subi une fragmentation. Sa pratique requiert
certaines conditions dont la plus importante est que le gisement soit limité par des
couches imperméables empêchant la perte des solutions riches, mais qu’il soit
perméable à la solution de lixiviation elle-même.
Généralement, on l’utilise pour extraire les sels solubles directement des gisements
souterrains ; qui peut se faire par irrigation ou par injection de la solution selon que le
gisement est exposé ou enterré.
Il existe deux méthodes de lixiviation in situ. La premiere est la lixiviation par
irrigation (spraying), qui est appliquée lorsque le gisement est exposé et la solution de
lixiviation est arrosée sur le dessus du gisement et la seconde, est la lixiviation par
injection, qui est appliquée lorsque le gisement est enterré et la solution de lixiviation
est injectée dans le gisement à travers un système de tuyaux verticaux perforés.

a. 1. Lixiviation en tas

Par cette lixiviation, on traite le minerai en le disposant sous forme de tas sur des
surfaces de drainage imperméables, en pente. La solution de lixiviation est arrosée sur
le dessus du tas et percole ensuite à travers ce dernier, tout en solubilisant le métal de
valeur. Cette technique s’applique également aux minerais très pauvres.
La lixiviation en tas exige une bonne fragmentation naturelle ou artificielle du
minerai jusqu’à une granulométrie variant entre ‘6,35 mm et 19,05 mm’,
dépendant du minerai lui-même, afin d’éviter la migration verticale provoquée
souvent par la présence des particules ultrafines et de permettre un contact efficace
entre les réactifs et les minéraux, et une bonne isolation naturelle ou artificielle vis-
à-vis des réseaux hydrologiques souterrains pour éviter la pollution.[8]
Deux cas sont retenus pour ce type de lixiviation. Le dump leaching où les minerais
sont placés en tas sur une surface naturellement imperméable. La solution lixiviante
est aspergée au-dessus du tas et on récupère la solution enrichie en bas et le
heapleaching dont le principe est le même que pour le Dump leaching, sauf que dans
ce cas, le tas de minerais est placé sur une surface rendue artificiellement
imperméable.

11
Chapitre I : Etude bibliographique

a. 2. Lixiviation en bac (cuve)


Cette technique consiste à mettre dans une cuve des minerais broyés d’environ 10 mm
de diamètre et y verser la solution d’acide. Elle est basée sur le principe de cafetière.
Ceci nous permet de récupérer toute la solution chargée des éléments utiles en dessous
de la cuve. Elle s’applique à des minerais dont la teneur est suffisante tout en évitant
les matières argileuses.
V.2.2. Lixiviation par agitation
Cette lixiviation est destinée aux produits plus riches, suffisamment broyés et en
quantité moindre comportant une grande proportion de particules fines qui rendraient
la percolation difficile à réaliser. L’agitation permet principalement d’éviter la
sédimentation des particules tout en favorisant également la cinétique de lixiviation et
la dispersion des bulles de gaz, si des produits gazeux sont utilisés. Les produits à
lixivier sont mis en pulpe avant d’être acheminés dans les réacteurs de lixiviation.
La lixiviation par agitation est pratiquée sur les minerais présentant certaines
spécificités, entre autres ayant une moyenne à forte teneur, nécessitant un broyage
poussé lorsque la libération du minéral s’effectue à des mailles assez fines pour
permettre l’accès des réactifs à la surface du minérale ou dans le cas d’une faible
cinétique de dissolution. Une forte agitation est alors nécessaire afin d’augmenter le
transfert de matière.
L’agitation peut être réalisée de trois manières [9] :
V.2.3. Lixiviation sous pression
Quelques fois, il est nécessaire de travailler sous pression pour accélérer la mise en
solution des éléments valorisables lorsque celle-ci s’avère lente à pression
atmosphérique et avoir un meilleur rendement. Elle est effectuée en autoclave sous
haute pression et à haute température. Les réactifs utilisés sont hautement volatils tels
que le 𝑁𝑁𝐻𝐻 3 , 𝑂𝑂 2 , 𝐻𝐻 2 .
Par le fait de la haute pression, l’oxygène dissous permet la lixiviation de certains
sulfures insolubles dans des conditions de lixiviation ordinaires.
C’est le procédé de lixiviation le plus coûteux du point de vue coût d’investissement et
coût opératoire.

12
Chapitre I : Etude bibliographique

V.3. Types de lixiviation


Il existe plusieurs types de lixiviation, qui dépendent essentiellement de l’agent
lixiviant et de la nature des solides à dissoudre. On distingue la :
- Lixiviation neutre ;
- Lixiviation acide ;
- Lixiviation alcaline ;
- Lixiviation complexante ;
- Lixiviation chlorurante ;
- Lixiviation bactérienne.
V.3.1. Lixiviation acide oxydante
C’est une lixiviation dont l’agent lixiviant est un acide, se déroulant en présence d’un
agent oxydant (l’oxygène ou ion ferrique généralement). Elle est utilisée certains
minerais oxydés, et surtout les minerais sulfurés ou mixtes.
Lorsqu’on utilise un réacteur à l’air libre, l’oxygène dissous participe à la réaction et
l’on obtient une lixiviation lente comparable à la lixiviation sous pression d’oxygène.
Plusieurs agents lixiviants contenant des chlorures, des nitrates, des amines et des
sulfates peuvent être utilisés.
La lixiviation oxydante est menée à des températures et pressions faibles lorsqu’on
utilise l’ion Fe3+ comme oxydant et à des températures et pressions élevées dans le cas
de l’𝑂𝑂 2 .
V.3.2. Lixiviation acide réductrice
Elle est utilisée pour les oxydes supérieurs (𝑀𝑀𝑛𝑛𝑂𝑂 2 ,…) en présence d’un agent
réducteur, cuivre métallique, ...).
V.4. Lixiviation bactériennes
La biolixiviation ou la lixiviation biologique ou encore lixiviation bactérienne est un
procédé qui fait appel à des microorganismes pour séparer les métaux utiles du
minerai.
Ce procédé est particulièrement efficace pour récupérer les métaux présentant une
valeur commerciale à partir des minerais pauvres. Les microorganismes qui font
office d’agents lixiviants jouent le rôle des catalyseurs.

13
Chapitre I : Etude bibliographique

Durant ce processus, les micro-organismes utilisent les minéraux comme source


d’énergie en captant des électrons pour leur développement. L’action lixiviante
découle de l’attaque bactérienne par ces derniers présents dans le sol, l’air et l’eau sur
les sulfures notamment la transformation du fer de la pyrite en fer ferrique et c’est cet
ion qui oxyde les sulfures et le transforment en sulfates.
Les espèces bactériennes les plus actives pour cette lixiviation sont classées en trois
catégories selon qu’elles agissent à température faible, modérée ou extrême et sont
:[10]
- Les bactéries mésophiles : Les plus connus pour leur activité métabolique à
température faible et modérée (30°C à 35°C) sont
Acidithiobacillus ferrooxidans, Acidithiobacillus thiooxidans,
Leptospirillum ferrooxydans et Thiobacillus caldus;
- Les bactéries themrophiles modérés (biolixiviation de 50°C à
55°C):Thiobacillus caldus, Sulfobacillus (tolérant jusqu’à 63°C),
Sulfobacillus thermosulfidooxydans, Sulfobacillusacidophilus et
Acidimicrobium ;
- Les bactéries thermophiles extrêmes (60°C à 85°C) :Sulfolobus
(sulfolobusmetallicus, sulfolobusacidocaldarius), Acidianusbrierleyi.

Les bactéries doivent être accoutumées aux conditions de travail par une adaptabilité
contrôlée et sont complémentaires entres-elles.
V.6. Mécanisme de la lixiviation
Le processus de lixiviation s’opère en plusieurs étapes :
- Le transport des réactifs du liquide vers l’interface par convention et diffusion.
- La réaction chimique de lixiviation à la surface.
- Le transport des produits de l’interface vers le sein du liquide par diffusion et
convection.
V.7. Facteurs influençant la cinétique de lixiviation
La lixiviation met en contact deux phases différentes qui sont : la phase solide formée
du minéral et la phase liquide constituée de réactif. La réaction de lixiviation s’effectue

14
Chapitre I : Etude bibliographique

à l’interface réactionnelle de deux phases et il y a transfert de matière de la phase


solide vers la phase liquide.
Les facteurs sont :
- La concentration des réactifs.
- La température et la pression.
- La taille des particules.
- L’agitation.
- Le pH.
VI. L’acide citrique
La découverte de l’acide citrique est attribuée à l’alchimiste persan Jabir Ibn Hayyan
(VIIIe siècle). La nature acide du jus de citron est mentionnée au XIIIe siècle dans
l’encyclopédie Speculum Maius établie par Vincent de Beauvais. L’acide citrique fut
isolé en 1784 par le chimiste suédois Carl Wilhelm Scheele qui le cristallisa du jus de
citron. La production industrielle d’acide citrique par extraction du fruit débuta en
Italie en 1890.
C’est en 1893 que l’allemand Carl Wehmer découvrit qu’une souche de Penicillium
(cf. Pénicilline) produisait de l’acide citrique à partir du saccharose, mais ce n’est
qu’en 1916 qu’Alphonse Cappuyns, étudiant à Louvain, et 1917 que James Currie, aux
Etats-Unis, commencèrent à étudier la production d’acide citrique par voie biologique
en employant la moisissure Aspergillus Niger. La production industrielle débuta en
1927 chez Pfizer (producteur de la pénicilline).
L’acide citrique est un triacide hydroxylé de formule développée
(HOOCCH 2 ) 2 C(OH)COOH, il est naturellement présent dans le citron en grande
quantité : il intervient pour plus de 95 % dans l’acidité de ce fruit (environ 47 g/L dans
le jus ou encore 8% du poids sec).
C’est un solide blanc qui peut éventuellement cristalliser avec une molécule d’eau.
L’acide citrique est un peu plus fort que la plupart des acides carboxyliques (première
acidité : pKa = 3,09).[11]Cet acide organique peut être utilisé dans le domaine
alimentaire et celui de la médecine.

15
Chapitre I : Etude bibliographique

VI.1. Domaine d’utilisation de l’acide citrique


La production mondiale est de l’ordre de 1,8 Mt, dont la moitié originaire de Chine.
Une telle production s’explique par l’exploitation des propriétés acides et
complexantes de ce triacide hydroxylé [12]:

- C’est un additif alimentaire (numéro E330) utilisé dans l’industrie alimentaire


comme acidifiant (boissons gazeuses), correcteur d’acidité, agent de
conservation, agent de gonflement, composant d’arômes (numéro
FEMA/GRAS 2306). Plus de 50 % de l’acide citrique produit est employé
comme acidifiant pour boissons et 20 % pour les autres utilisations
alimentaires,
- c’est un détartrant et un complexant de métaux dans les eaux dures, employé
dans la formulation de produits ménagers de nettoyage, de la cafetière à la
baignoire, ce qui représente 20 % de la consommation mondiale,
- c’est un agent de passivation des aciers inoxydables d’utilisation plus facile que
l’acide nitrique et aussi un agent d’élimination de la rouille,
- c’est un agent de lavage entrant dans la formulation des shampoings,
notamment pour éliminer graisses et teintures.

- Dans le secteur médical, l’acide citrique sert à fabriquer des produits


pharmaceutiques ou cosmétiques. Associé au calcium, il est utilisé pour
conserver les produits sanguins.

Fig.I.2.Complexation d’un ion métallique par l’acide citrique

16
Chapitre I : Etude bibliographique

VII. L’oxyde de plomb


Le plomb géochimique (« naturel ») est présent sous diverses formes dans tous les
compartiments environnementaux (hydrosphère, stratosphère, biosphère, atmosphère,
mais surtout dans la croute terrestre et le sol). Il est présent sous beaucoup de formes
inorganiques notamment dans la croûte terrestre et les minerais.
Le plomb est un élément métallique de symbole Pb et de numéro atomique 82. De
masse atomique 207, c’est un métal des plus dense : ρ = 11,3 gr/cm3. C’est un métal
gris qui, fraichement coupé, apparait brillant, mais il se couvre rapidement d’une
couche d’oxyde gris-blanc. C’est un élément toxique par ses sels et composés, les
maladies et symptômes qu’il provoque par accumulation dans l’organisme chez
l’homme ou l’animal sont connus sous le nom de saturnisme[13].
VII.1. Utilisation de l’oxyde de plomb
Ce produit est utilisé dans plusieurs applications et dans différents secteurs d'activités,
en voici quelques exemples :
- Ciments et flux en céramique
- Poteries et vernis
- Verre
- Pigments au chrome
- Raffinage du pétrole
- Vernis
- Peintures
- Émaux
- Dosage de minerais dans les métaux précieux
- Fabrication de plomb rouge
- Ciment (avec glycérol)
- Compositions résistantes aux acides
- Autres composés de plomb
- Accélérateur de caoutchouc
VII.2. Toxicité de l'oxyde de plomb
L'oxyde de plomb peut être fatal lorsqu'il est avalé ou inspiré. Il peut causer de
l'irritation en général. Il est une neurotoxine, alors il affecte le centre nerveux du corps

17
Chapitre I : Etude bibliographique

humain. L'oxyde de plomb peut aussi affecter les reins, le sang et le système
reproducteur. Lorsque l'oxyde de plomb est ingéré il peut causer la nausée, des maux
abdominaux, des maux de tête, des vomissements, des faiblesses, une discoloration des
gencives, un gout métallique dans la bouche, une perte d'appétit, l'insomnie, un coma,
ou même la mort dans certains cas. L'exposition chronique de l'oxyde de plomb peut
causer un empoisonnement sûr mais lent. L'exposition chronique entraîne à
l'irritabilité, des troubles de vision, l'hypertension, une couleur grisâtre de la peau, en
plus des symptômes de l'ingestion. Lorsque l'oxyde de plomb se décompose, il relâche
des fumés toxiques. Il n'est pas encore certain si l'oxyde de plomb est une substance
cancérigène [14].
VIII. L’oxyde de zinc
Troisième métal de transition le plus élaboré par l’homme après le fer et le cuivre,
mais aussi le deuxième le plus utilisé par les organismes vivants, toujours après le fer,
mais avant le cuivre, il est relativement abondant dans la croûte terrestre, les réserves
mondiales étant estimées à 250 Mt. Avec une demande actuelle de l’ordre de 13 Mt/an,
le zinc risque de devenir un métal rare (et cher) d’ici 20 à 30 ans. Son minerai
principal est la sphalérite, riche en sulfure de zinc ZnS (la blende) qui contient aussi du
plomb. Les principaux producteurs sont la Chine, le Pérou et l’Australie [15].
Bien qu’ancienne en Inde et en Chine, la métallurgie du zinc ne commence en Europe
qu’à la fin du 18èmesiècle à partir d’un autre minerai, la calamine formée
principalement de carbonate ZnCO 3 et d’oxyde ZnO.Le zinc est un métal de poids
atomique 65,4 et de masse volumique 7,1g/cm3, il fond à 419,3° C et son point
d’ébullition est assez bas : 907° C.
VIII.1. Utilisation de l’oxyde de zinc
Utilisé tout d’abord comme pigment, il trouve petit à petit d’autres applications. Il est
largement employé aujourd’hui en pharmacie et en cosmétique ou ses propriétés anti-
inflammatoires, assainissantes et cicatrisantes sont reconnues. On le trouve également
dans de nombreux soins pour les bébés pour ses propriétés apaisantes. Il est présent à
l’état naturel dans les noix, les noisettes ou les fruits de mer.
Antiseptique et purifiant, l’oxyde de zinc s’incorpore dans les crèmes et laits pour le
corps pour traiter les problèmes de peau et plus particulièrement d’acné ou d’eczéma.

18
Chapitre I : Etude bibliographique

On l'utilise aussi beaucoup dans les crèmes solaires protectrices BIO comme filtre
protecteur anti-UV parce qu'il a la capacité de les absorber.
Ingrédient autorisé pendant la grossesse et pour le soin des bébés, il est très utilisé pour
soigner l’érythème fessier du nourrisson. Il va absorber l’humidité de la couche et
former sur la peau une couche protectrice qui la rend moins sensible aux irritations.
Ces propriétés peuvent être utilisées dans d’autres circonstances, notamment aux
endroits ou la peau est exposée aux frottements et à l’humidité chez les personnes
souffrant d’un surpoids important.
L’oxyde de zinc est enfin un pigment mat très blanc, ce qui en fait un ingrédient de
base du maquillage comme colorant blanc. Il se mélange facilement avec les autres
pigments tels que les micas ou les ocres.
Il intervient, notamment, dans la fabrication du verre ou de la céramique.
L'oxyde de zinc est principalement utilisé dans la fabrication de plastique, de latex et
de caoutchouc. Il aide les composés à devenir plus résistants, en jouant notamment un
rôle protecteur anti rayons UV dans les plastiques et caoutchoucs. La présence d'oxyde
de zinc dans ces produits leur permet aussi de résister contre les hausses de
température.
Grâce à sa propriété d'excellent brillanteur, l'oxyde de zinc est également utilisé dans
la formulation de peintures. Sa faculté d'absorption d'UV est bénéfique pour la
longévité des résultats de coloration. De nombreux produits pharmaceutiques
contiennent également de l'oxyde de zinc : crèmes, lotions, suppléments nutritifs, etc.
L'oxyde de zinc a également un intérêt pratique dans le domaine agricole. On
l'incorpore notamment dans le régime alimentaire des animaux afin de stimuler leur
croissance. C'est aussi un ingrédient de fabrication d'engrais efficace pour stimuler la
croissance des plantes.
VIII.2. Effet de l’oxyde de zinc sur l’environnement et la santé
L'oxyde de zinc est un corps toxique bien connu. Ses vapeurs sont très dangereuses.
Les traces d'oxyde de zinc, dégagé lors de la soudure des métaux, provoquent la fièvre
des métaux.
L’oxyde de zinc est utilisé depuis l’antiquité pour ses propriétés cicatrisantes. De nos
jours, l’industrie pharmaceutique et cosmétique emploie l’oxyde de zinc pour ses

19
Chapitre I : Etude bibliographique

propriétés anti-inflammatoires, antiseptique et cicatrisantes sur les lésions cutanées.


On le trouve notamment dans des crèmes solaires, des produits pour le visage et pour
le soin des nourrissons. C’est par ailleurs l’un des rares actifs dermatologiques
autorisés chez la femme enceinte ou allaitante [16].
De plus, l’oxyde de zinc est un écran solaire naturel qui protège contre toute la gamme
des rayons UVA et UVB et ne se dégrade pas au soleil. C’est le seul filtre solaire à
exercer une protection à aussi large spectre. Il forme une barrière protectrice contre les
rayons nocifs du soleil et il protège votre peau dès l’application.
Sous forme de poudres fines, l’oxyde de zinc est bon pour la santé et ne représente
aucun danger pour l’environnement. Toutefois, les conséquences de l’utilisation de
nanoparticules d’oxyde de zinc restent à évaluer.
Conclusion
Ce dernier siècle a été particulièrement destructeur pour les sols a cause des diverses
activités humaines. Les déchets rejetés partout dans le monde entier ne sont pas tous
assimilés par la nature. Exemple les métaux qui une fois utilisés se trouvent dans des
décharges soumis aux conditions météorologiques et mélangés avec d’autres déchets
comme les matières organiques qui sont fermentescibles. Le résultat est une
destruction lente des sols par infiltration des métaux solubilisés qui vont polluer les
nappes phréatiques et détruire la faune et la flore du milieu. Sur le long terme c’est la
santé humaine qui sera touchée car les villes sont construites partout même sur des sols
contaminés.
L’étude du comportement des métaux en présence de matières organiques est
nécessaire afin de prédire les risques et déterminer l’étendue de la pollution. C’est en
partie le but du travail réalisé dans le second chapitre.

20
Références
bibliographiques
Chapitre I : Etude bibliographique

Références bibliographiques

[1] Les cahiers du développement durable. Disponible sur : http://les.cahiers-


developpement-durable.be/vivre/09-dechets-definitions/.
[2] Wari, S, A, 2012. Problématique de la gestion des déchets ménagers urbains de la
ville de N’djamena : Cas du 8émeArondissement. Mémoire.Environnement urbain.
Paris : Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement.
[3] Dictionnaire de l’environnement. Disponible sur : https://www.actu-
environnement.com/ae/dictionnaire_environnement/definition/decharge.php4.
[4] Dictionnaire de l’environnement et du développement durable. Disponible
sur : https://www.dictionnaire-environnement.com/decharge_sauvage_ID1086.html.
[5] Lallali, A; Mura, G; Onnis, N, 2001. The Effects of Certain Antibiotics on Biogas
Production in the Anaerobic Digestion of Pig Waste Slurry. BioresourceTechnology.
[6] Delfosse, P, 2010. Microbiologie de la digestion anaerobie. Compte rendu.
Chercheur au laboratoire de l’environnement et d’agroalimentaire. Luxembourg :
Centre de recherche public Gabriel Lippmann.
[7] Universalis. Disponible sur :https://www.universalis.fr/encyclopedie/lixiviation/.
[8] Katshil, P, M, 2017. Etude de la lixiviation en tas du minerai cupro-cobaltifère
dans les mines de la Province du Katanga en République Démocratique du Congo.
International Journal of Innovation and Applied Studies. ISSN 2028-9324 Vol. 20, pp.
575-588.
[9] Wendling, P & D, Couillard, 1994. Étude de la lixiviation des résidusd'incinération
de déchetsmunicipaux, buts ettraités, soumis à I'action des pluiesacides. Dans
:Programmetechnigue de l'Association Québécoise des techniques de
l'Eau (AQTE), Assisesannuelles. Québec : Centre des congrés.
[10] Tincelin, C, 1993. Etude de l'enlèvement des métauxlourdscontenusdans les
cendresvolantesd'incinérateursd'orduresménagères, Ms.c., INRS-EAU,
Sainte-Foy, Québec, I 1O p.
[11] Benyahia, Z, 1992. Amélioration du Rendement de Production de l'Acide Citrique
par Aspergillus niger. Mémoire Ingénieur. Alger : Université Science Technologie
Houari Boumediéne.

22
Chapitre I : Etude bibliographique

[12] Agrovin, 2012. Acide citrique Acidifiant et antioxydant de moûts et de vins. Rev.
AGROVIN 10, 1.
[13] Société chimique de France [en ligne]. Disponible sur :
http://www.societechimiquedefrance.fr/plomb.html.
[14] Derafa, I, 2014. Etude comparative des propriétés électriques dePbO 2 préparé par
voie chimique et électrochimique. Magister. Génie électrochimique. Sétif : Université
Ferhat Abbas.
[15] Pecqueur, L, 2005. Etude du rôle du zinc et des cystéines dans la dimérisation de
la protéine FUR (FerricUptakeRegulator) d’E.coli : une approche structurale par
RMN. Thèse. Biologie structural et fonctionnelle. Grenoble : Université Joseph-
Fourier.
[16] Marotel. P, 2006. Spectroscopie optique de l’oxyde de zinc. Thèse. Physique des
matériaux. Grenoble : université de Gronoble.

23
Chapitre II
Etude de la
dissolution du PbO et
du ZnO par l’acide
citrique
Chapitre II: Etude de la dissolution de PbO et ZnO par l’acide citrique

Chapitre II

Étude de la dissolutionde PbO et ZnO par l’acide citrique

I. Introduction

En Algérie comme dans beaucoup de pays en voie de développement, des déchets


ménagers et industriels sont jetés dans les décharges sauvages donnant lieu à des
réactions chimiques qui peuvent contaminer les sols et les nappes phréatiques. Parmi
ces réactions on trouve celles de la fermentation des déchets organiques qui forment
différents acides organiques à faible poids moléculaire tels que l’acide formique,
acétique, citrique et oxalique[1-5]. Ces derniers sont susceptibles de dissoudre les
matières minérales avec lesquelles ils entrent en contact. Ces matières minérales sont
souvent des métaux ou des oxydes métalliques jetés dans les décharges à cause du
manque de moyens de recyclage de ceux-ci. Ils vont alors subir une lixiviation par ces
acides organiques et se transformer en ions solubles contaminant l’environnement [6-
10]. Les données sur les vitesses de dissolution manquent dans la littérature, surtout
lorsque différents éléments minéraux sont soumis aux mêmes conditions. Il y’aura
toujours un métal ou un oxyde métallique qui va se dissoudre plus vite que l’autre à
cause de ses caractéristiques chimiques et des conditions qui peuvent être favorables à
sa dissolution. Au laboratoire, on s’est intéressé à reproduire la réaction de dissolution
de l’oxyde de plomb (PbO) et l’oxyde de zinc (ZnO) par l’acide citrique dans les
mêmes conditions. Cette réaction peut avoir lieu dans les décharges sauvages où des
quantités gigantesques de déchets organiques sont jetées quotidiennement. L’acide
citrique est l’un des acides formés par leur fermentation. Le but étant de savoir lequel
des deux oxydes métalliques est susceptible de se dissoudre dans des conditions
modérées. La conséquence de ces interactions peut être une dégradation du métal qui
en se transformant sous forme ionique va polluer le sol et les nappes phréatiques.

25
Chapitre II: Etude de la dissolution de PbO et ZnO par l’acide citrique

II. Matériels et produits chimiques utilisés


Le dispositif expérimental utilisé pour la réalisation de cette étude au niveau du
laboratoire est représenté sur la figure II.1. Ce dispositif est composé de :
Thermoplongeur modèle « TECTRON BIO », agitateur magnétique modèle
« JANKE&KUNKEL », ballon 200mL, réfrigérant à boule.
L’oxyde de zinc a été préparé au laboratoire en calcinant une quantité de nitrate de
zinc à 500°C pendant 2h. L’oxyde de plomb (99% Fluka) sous forme de poudre a été
utilisé directement sans prétraitement. L’acide citrique (99%, Fluka) a été utilisé pour
les tests de dissolution des deux oxydes métalliques. L’eau distillée a été utilisée pour
préparer toutes les solutions aqueuses.

III. Mode opératoire

0,137g de PbO et 0,05g de ZnO correspondant au même nombre de mole ont été mis
en contact avec 200mL d’une solution d’acide citrique agitée à 350tr/min. Le Zn2+ issu
de la dissolution a été analysé par méthode volumétrique utilisant un titrage directe par
le triplexe III en présence du NET (Noir Eriochrome T).

La dissolution du métal a été conduite en faisant varier la concentration de l'acide


citrique, le volume de la solution en présence et en l’absence d’agitation, la
température, et la vitesse d’agitation. Le dispositif expérimental utilisé pour réaliser ce
travail est montré sur la figure II.1.

1
5

Fig.II.1. Dispositif expérimental utilisé pour la dissolution du zinc. 1-Thermoplongeur,


2-Agitateur magnétique, 3-Réfrigérant, 4-Réacteur en verre, 5- Bain marie.

26
Chapitre II: Etude de la dissolution de PbO et ZnO par l’acide citrique

IV. Résultats et discussion

Les deux oxydes métalliques sont sous forme de poudre. Ci-dessous les images MEB
montrant la forme et la taille des particules. Ainsi, les particules de ZnOsont de forme
coniques à facettes triangulaires bien définit de taille allant de 20 à 100µm. Les
particules d’oxyde de plomb n’ont pas de forme bien régulière et leur taille varie de 10
à 30µm.

Fig. II.2. Image MEB des deux oxydes métalliques à gauche le ZnO et à droite le PbO

IV.1 Effet de la concentration de l’acide citrique

L’effet de la concentration de l’acide citrique a été étudié en testant plusieurs valeurs :


0,003-0,006-0,009, 0,015 et 0,02M soit un rapport molaire entre l’acide citrique et le
PbO et ZnO égal à 1-2-3-5 et 6,66. Les résultats montrent que la dissolution des deux
oxydes augmente avec l’augmentation de la concentration de l’acide citrique. La
dissolution de l’oxyde de plomb est plus rapide que celle de l’oxyde de zinc. En effet,
à la concentration de 0,003M il a été enregistré 54,55% de PbO dissout après 60min
contre 22,76% pour le ZnOaprès le même temps de réaction. A la concentration de
0,02M elle a atteint 100% avec PbO contre 33% pour ZnO après 60min de réaction.

27
Chapitre II: Etude de la dissolution de PbO et ZnO par l’acide citrique

Les courbes de la dissolution de l’oxyde de plomb enregistrent plusieurs paliersalors


qu’avec l’oxyde de zinc, une augmentation continue des valeurs est enregistrée.

100 PbO 97,1


90
80
70
PbO dissout (%)

60
54,37
50
40 0,020M
30 0,015M
0,009M
20
0,006M
10 0,003M
0
0 10 20 30 40 50 60
(a) t (min)

35
ZnO 33,07
30

25
ZnO dissout (%)

22,76
20

15 0,020M
0,015M
10
0,009M
5 0,006M
0,003M
0
0 10 20 30 40 50 60
(b) t (min)

Fig.II.3 : Effet de la concentration de l’acide citrique sur la dissolution de PbO (a) et


ZnO (b)

Cette différence dans les formes des courbes peut indiquer des mécanismes différents
de réaction. En effet, les courbes en continue obtenues avec ZnO peut indiquer un seul
mécanisme qui se produit tout le long de l’intervalle de réaction alors que les droites
de différentes pentes obtenues avec l’oxyde de plomb, indiquent la présence d’au
moins deux mécanismes.

28
Chapitre II: Etude de la dissolution de PbO et ZnO par l’acide citrique

IV.2 Effet de l’agitation

L’effet de l’agitation a été étudié en testant quatre valeurs qui sont 100-350-500 et
600tr/min à 30°C avec un volume de la solution égal à 200mL et en utilisant l’acide
citrique à 0,015M. Les résultats sont montrés sur la figure II.4.

100 97,1
90
80
70
PbO dissout (%)

60
50
45,13
40 600rpm
30 500rpm
20 350rpm
10 100rpm
0
0 10 20 30 40 50 60
(a) t (min)

50
45 46,49
600rpm
40
500rpm
35
ZnO dissout (%)

350rpm
30 29,14
100rpm
25
20
15
10
5
0
0 10 20 30 40 50 60
(b) t (min) ,,

Fig.II.4 : Effet de l’agitation sur la dissolution de PbO (a) et ZnO (b)

Dans le cas de l’oxyde de plomb, une augmentation du pourcentage de dissolution a


été observée lorsque la vitesse est passée de 100tr/min à 350tr/min. Au-delà, son effet
est plus faible. La dissolution a en effet atteint 45,13% avec 100tr/min après 60min de
réaction est a augmenté jusqu’à 97,1% avec 350tr/min après le même temps de
réaction. La vitesse d’agitation possède un effet plus important sur la dissolution de

29
Chapitre II: Etude de la dissolution de PbO et ZnO par l’acide citrique

l’oxyde de zinc même si les valeurs enregistrées restent plus faibles que celles
obtenues avec l’oxyde de plomb. En effet, on a enregistré 29,14% avec 100tr/min et
46,49% avec 600tr/min.

IV.3 Effet du volume de la solution

Les paramètres hydrodynamiques peuvent s’avérer important lors de la dissolution


d’un matériau en milieu aqueux. Ainsi, il est possible que la dissolution s’accélère ou
ralentit à cause de la présence d’une grande ou faible quantité d’eau. On a testé ce
paramètre en présence et en l’absence d’agitation avec un rapport molaire
n citrique /n oxyde =1 et 3.

a- En présence d’agitation

100 350tr/min, n/n=1 50 350tr/min, n/n=1


90 50mL 45 50mL 43,37
80 100mL 100mL
76,61 40
200mL 200mL
70 35
PbO dissout (%)

300mL
ZnO dissout (%)

60 300mL
30
50 25
40 20 20,76
33,21
30 15
20 10
10 5
0 0
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 60
(a) t (min) (b) t (min)

Fig.II.5 : Effet du volume d’eau sur la dissolution de PbO (a) et ZnO (b) en présence
d’agitation (n citrique /n PbO =1)

Les résultats montrent que l’augmentation du volume d’eau augmente la vitesse de


dissolution de l’oxyde de plomb et diminue celle de l’oxyde de zinc. En effet, avec
l’oxyde de plomb, le pourcentage de dissolution a atteint 33,21% avec 50mL et a
augmenté jusqu’à 76,61% avec 300mL. Au contraire avec l’oxyde de zinc, il a atteint
43,37% avec 50mL et a diminué jusqu’à 20,76% avec 300mL après 60min de réaction.

Les mêmes expériences ont été refaites avec les deux oxydes mais en augmentant le
rapport molaires entre le lixiviant et les oxydes jusqu’à 3 afin de s’assurer des
résultats. Le même comportement a été observé avec juste une augmentation dans les

30
Chapitre II: Etude de la dissolution de PbO et ZnO par l’acide citrique

pourcentages enregistrés à cause de l’augmentation du nombre de mole de lixiviant.


On a ainsi atteint 52,17% avec 50mL et 83,85% avec 300mL avec l’oxyde de plomb
contre 49,47% avec 50mL et 27,56% avec 300mL pour l’oxyde de zinc après 60min
de réaction.

100 350tr/min, n/n=3 60 350tr/min, n/n=3


90
83,85 50 49,47
80
70 40

ZnO dissout (%)


PbO dissout (%)

60
50 52,17 30
27,56
40
50mL 20 50mL
30
100mL 100mL
20 10 200mL
200mL
10 300mL 300mL
0 0
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 60
t (min) t (min)

Fig.II.6 : Effet du volume d’eau sur la dissolution de PbO (a) et ZnO (b) en présence
d’agitation (n citrique /n PbO =3)

b- En l’absence d’agitation

De la même manière, on a refait les mêmes expériences avec les deux rapports
molaires en l’absence d’agitation. La même tendance est enregistrée soit une
augmentation de la dissolution avec l’augmentation du volume de la solution dans le
cas de l’oxyde de plomb et sa diminution avec l’oxyde de zinc. En effet, avec le
rapport 1, l’oxyde de plomb a enregistré 22,95% de dissolution avec 50mL et 38,25%
avec 300mL, alors que l’oxyde de zinc a été dissout à raison de 13,08% avec 50mL et
6,69% avec 300mL après 60min de réaction.

Avec le rapport n citrique /n oxyde =3, la tendance est la même avec une augmentation dans
les pourcentages atteints.

31
Chapitre II: Etude de la dissolution de PbO et ZnO par l’acide citrique

50
14
0tr/min, n/n=1 0 tr/min, n/n=1
45 13,08
12
40
38,25
35 10
PbO dissout (%)

ZnO dissout (%)


30
8
25
22,95 6,69
20 6
300mL
15
200mL 4 50mL
10 100mL
100mL
5 2 200mL
50mL
300mL
0 0
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 60
t (min) t (min)

80 0tr/min, n/n=3 30 0 tr/min, n/n=3

70
25
60
20 50mL
ZnO dissout (%)
PbO dissout (%)

50
100mL
40 15 300mL
200mL
30 10
300mL
20 200mL
5
10 100mL
50mL 0
0
0 10 20 30 40 50 60
0 10 20 30 40 50 60
t (min) t (min)

Fig.II.7 : Effet du volume d’eau sur la dissolution de PbO (a) et ZnO (b) en absence
d’agitation n citrique /n oxyde = 1 et 3.

IV.4 Effet de la température

L’effet de la température a été étudié en testant quatre valeurs : 30°C-40°C-50°C et


60°C en utilisant une concentration en acide égale à 0,003M (rapport molaire=1) et
une agitation de 350tr/min. Les résultats montrent que la température a un faible
impact sur la dissolution de l’oxyde de plomb puisque les courbes enregistrées sont
très proches. Au contraire, son effet est plus notable sur la dissolution de l’oxyde de
zinc étant donné que le pourcentage de dissolution est passé de 22,76% à 30°C à
49,45% 70°C après 60min de réaction.

32
Chapitre II: Etude de la dissolution de PbO et ZnO par l’acide citrique

100
90
80
70

PbO dissout (%)


60
50 60°C
40 50°C
30 40°C
20 30°C
10
0
0 10 20 30 40 50 60
(a) t (min)

60

50 49,45
70°C
60°C
40
ZnO dissout (%)

50°C
40°C
30
30°C
22,76
20

10

0
0 10 20 30 40 50 60
(b) t (min)

Fig.II.8 : Effet de la température sur la dissolution de PbO(a) et ZnO(b) par l’acide


citrique à la concentration de 0,003M

Etant donné que la dissolution du zinc est affectée par la température et la


concentration de l’acide citrique, on a augmenté la concentration de ce dernier jusqu’à
0,015M et on a refait les mêmes expériences dans les mêmes conditions opératoires.

Les résultats montrent une nette amélioration dans les pourcentages de dissolution
atteignant 31,65% à 30°C et 97,47% à 70°C après 60min de réaction. Ceci peut
indiquer un mécanisme contrôlé par la réaction chimique.

33
Chapitre II: Etude de la dissolution de PbO et ZnO par l’acide citrique

100 97,47
90
80 30°C
40°C
70
50°C
ZnO dissout (%) 60
60°C
50 70°C
40
30 31,65
20
10
0
0 10 20 30 40 50 60
t (min)

Fig.II.9 : Effet de la température sur la dissolution de PbO et ZnO par l’acide citrique à
la concentration de 0,015M

IV.5 Suivi du pH

Le suivi du pH a été réalisé dans les conditions suivantes : 30°C, 350tr/min et une
concentration initiale de l’acide citrique égale à 0,003M. Le même nombre de mole de
PbO et ZnO ont été ainsi utilisé soit 6.10-4moles.

Les résultats montrent une diminution de la valeur du pH au cours de la dissolution de


l’oxyde de plomb indiquant qu’il y’a émission de protons et au contraire une
augmentation des valeurs de pH avec l’oxyde de zinc indiquant une consommation des
protons.

2,5 4,95
PbO ZnO
4,9
2 bizarre
4,85
1,5 4,8
pH

pH

1 4,75
4,7
0,5
4,65
0 4,6
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 60
t (min) t (min)

Fig.II.10 : Variation du pH au cours de la dissolution de PbO et ZnO par l’acide citrique

34
Chapitre II: Etude de la dissolution de PbO et ZnO par l’acide citrique

Les diagrammes ci-dessous ont été tracés avec le logiciel Hydra Medusa qui donne la
distribution des espèces ioniques dans une solution aqueuse en fonction de leurs
concentrations et compositions.

Fig.II.11 : Distribution des espèces en fonction de la concentration et du pH

35
Chapitre II: Etude de la dissolution de PbO et ZnO par l’acide citrique

Au cours de la dissolution de PbO par l’acide citrique, le pH était de 2,33 après 1min à
1,27 après 60min. Selon le diagramme de distribution des espèces, il existe plusieurs
complexes formés entre l’ion citrate et l’ion Pb2+ dans cet intervalle de pH telles que :
H+, Pb2+, H 3 (Cit), H 2 (Cit)-, Pb(HCit), Pb(H 2 Cit)+, Pb(Cit)-, etc…de même pour le zinc
dont le pH varie entre 4,7 et 4,9. Dans cet intervalle de pH les espèces existantes sont
multiples comme Zn(Cit)-, Zn(HCit), Zn2+, H2(Cit)-, H(Cit)2-, ZnOH+etc... Dans les
deux cas les espèces formées sont solubles et complexes.

IV.6 Etude cinétique

D’après la littérature la vitesse d’une réaction entre un solide et un liquide peut être
décrite par un modèle hétérogène [11]. Ce modèle hétérogène stipule que la vitesse
d’une réaction peut être contrôlée soit par la diffusion à travers le film liquide, soit par
la diffusion à travers une couche de produits ou par la réaction chimique. Octave
Levenspiel a donné les équations pour chaque cas cité ci-dessus. Ainsi pour une
particule sphérique, non poreuse, la fraction x du solide dissout en fonction du temps t
est donnée comme suit :

k.t = x pour le contrôle par la diffusion à travers le film liquide (1)


2/3
k.t = 1-3(1-x) +2(1-x) pour le contrôle par diffusion à travers la couche de produits (2)
k.t = 1-(1-x) 1/3 pour le contrôle par la réaction chimique (3)
où k est la constante de vitesse (min-1). La vitesse du procédé sera contrôlée par le
processus le plus lent.
Le modèle de Levenspiel a été appliqué pour la dissolution de l’oxyde de zinc en
fonction de la température afin de déterminer le processus qui contrôle la réaction de
dissolution ainsi que le calcul de l’énergie d’activation.

L’application du modèle révèle que l’équation (3) a donné des droites avec des
coefficients de régression linéaires proches de 1 indiquant que la dissolution de
l’oxyde de zinc par l’acide citrique est contrôlée par la réaction chimique.

36
Chapitre II: Etude de la dissolution de PbO et ZnO par l’acide citrique

0,8 y = 0,011x - 0,021 30°C


R² = 0,983 40°C
0,7 50°C
y = 0,007x - 0,003
R² = 0,997 60°C
0,6
70°C
0,5 y = 0,004x + 0,008
R² = 0,997
1-(1-x)1/3

0,4
y = 0,003x + 0,012
0,3 R² = 0,997

0,2 y = 0,001x + 0,020


R² = 0,987
0,1

0
0 10 20 30 40 50 60
t (min)

Fig.II.12 : Application du modèle de Levenspiel pour la détermination du régime


contrôlant la dissolution de l’oxyde de zinc

Les valeurs des constantes de vitesse ont été utilisées pour calculer l’énergie
d’activation en utilisant l’équation d’Arrhenius (K=A.e-Ea/RT).

Ainsi, en traçant la droite LnK en fonction de 1/T la pente Ea/R donnera la valeur de
l’énergie d’activation de la réaction de dissolution de l’oxyde de zinc par l’acide
citrique qui a été trouvée égale à Ea=39,33kJ/mole.

1/T (K-1)
0
0,0028 0,0029 0,003 0,0031 0,0032 0,0033 0,0034
-1

-2

-3
y = -4730,x + 9,287
LnK

R² = 0,998
-4

-5

-6

-7

Fig.II.13 : Détermination de l’énergie d’activation de la réaction de dissolution de


l’oxyde de zinc par l’acide citrique

37
Chapitre II: Etude de la dissolution de PbO et ZnO par l’acide citrique

Le même modèle a été appliqué aux résultats de la dissolution de PbO. C’est


l’équation (1) qui a donné les coefficients de régression les plus élevés. C’est donc la
diffusion à travers le film liquide qui controle la dissolution. L’application de
l’équation d’Arrhénius donne une valeur de l’énergie d’activation E a égale à
2,66kJ/mol.

1 y = 0,011x + 0,669
0,9 R² = 0,989
0,8
y = 0,010x + 0,630
0,7 R² = 0,987
0,6
0,5
X

0,4 y = 0,010x + 0,586


30°C R² = 0,995
0,3
40°C
0,2 y = 0,010x + 0,573
50°C
R² = 0,988
0,1 60°C
0
0 10 20 30 40
t (min)

Fig.II.14 : Application du modèle de Levenspiel pour la détermination du régime


contrôlant la dissolution de l’oxyde deplomb

1/T (K-1)
-4,48
0,0029 0,003 0,0031 0,0032 0,0033 0,0034
-4,5

-4,52
LnK

-4,54

-4,56

-4,58 y = -320,7x - 3,528


R² = 0,996
-4,6

Fig.II.15 : Détermination de l’énergie d’activation de la réaction de dissolution de


l’oxyde de plomb par l’acide citrique

38
Chapitre II: Etude de la dissolution de PbO et ZnO par l’acide citrique

Conclusion

Les deux oxydes métalliques PbO et ZnO ont été soumis aux mêmes conditions
opératoires afin de vérifier lequel est susceptible de se dissoudre facilement sous des
conditions modérées. Il a été trouvé que l’oxyde de plomb est très facile à dissoudre
étant donné que son exposition à une très faible concentration d’acide citrique est
suffisante pour le transformer sous forme ionique. On a aussi observé que la
dissolution de l’oxyde de plomb est favorisée par l’augmentation du volume de la
solution contrairement à l’oxyde de zinc et que la température avait un effet plus
important sur la dissolution de l’oxyde de zinc alors que son effet est presque absent
avec l’oxyde de plomb.

Les deux oxydes métalliques ont été soumis à un acide organique non dangereux et pourtant
ils ont été dissous assez facilement avec des vitesses différentes dépendant de la nature
chimique de chaque oxyde. Ainsi, leur rejet dans la nature peut s’avérer fatale(surtout
pour l’oxyde de plomb) car ils sont facilement lixiviables et donc ils vont causer
facilement une pollution importante de l’environnement.

39
Références
bibliographiques
Chapitre II: Etude de la dissolution de PbO et ZnO par l’acide citrique

Références Bibliographiques

[1] L. Denaix, R.M. Semlali, F. Douay, Dissolved and colloidal transport deposition,
Environmental pollution 113 (2001) 29-38.
[2] L. Citeau, I. Lamy, F. Van Oort, F. Elsass, Colloidal facilitated transfer of metals
in soils under different land use, Colloids and Surfaces A 217 (2003) 11-19.
[3] A.P. Schwab, D.S. Zhu, M.K. Banks, Influence of organic acids on the transport of
heavy metals in soil, Chemosphere 72 (2008) 986-994.
[4] C.M. Caitlin, I.V. Yevdokimov, T.H. Delica, In situ extraction of rhizosphere
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[5] P.A.W. Van Hees, D.L. Jones, D.L. Godbold, Biodegradation of low molecular
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Biochemistry 34 (2002) 1261-1272.
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characterization, and theoretical and experimental investigations of zinc (II)-amino
acid complexes as eco-friendly plant growth promoters and highly bioavailable source
of zinc, J. Plant Growth Regulation 32 (2013) 315-323.
[7] M.R. Broadly, P.J. White, J.P. Hammond, I. Zelko, A. Lux, Zinc in plants, New
Phytol 173 (2007) 677-702.
[8] Y. Tapia, E. Eymar, A. Garate, A. Masaguer, Effect of citric acid on metals
mobility in pruning wastes and biosolids compost and metals uptake in
Atriplexhalimus and Rosmarinusofficinalis, Environ. Monit. Assess. 185 (2013) 4221-
4229.
[9] P. Aravind, M.N.V. Prasad, Cadmium-induced toxicity reversal by zinc in
ceratophyllumdemersum L. (a free floating aquatic macrophyte) together with
exogenous supplements of amino-and organic acids, Chemosphere 61 (2005) 1720-
1733.
[10] I. Boukerche, Etude de la dissolution de l’aluminium et du zinc dans différents
milieux minéraux et organiques. Thèse de doctorat, Université de Annaba, 2014.

41
Chapitre II: Etude de la dissolution de PbO et ZnO par l’acide citrique

[11] O. Levenspiel, Chemical Reaction Engineering, 3rded., John Wiley & Sons, New
York1999.

42
Conclusion générale
Conclusion Générale

Conclusion Générale

Ce travail entre dans le cadre de l’étude des effets des mélanges hétérogènes solides-
liquides se produisant dans les décharges. En effet, dans les décharges sauvages
s’accumulent les déchets organiques, métalliques et des effluents industriels liquides
donnant lieu à une multitude de réactions chimiques pouvant polluer de manière
irréversible les sols et les nappes phréatiques environnantes.L’une des réactions
responsables de la pollution de l’environnement est la réaction de lixiviation des
minéraux entrant en contact avec des acides organiques produits par la fermentation
anaérobie des déchets organiques. Le résultat est une solubilisation des minéraux qui
vont facilement migrer et causer l’étalement de la pollution sur de grandes surfaces.
Cette pollution par les ions métalliques dépend cependant de la nature chimiquedu
solide et du lixiviant. En effet, il existe certains minéraux qui sont difficilement
lixiviables (solubilisés) et qui donc ne présente pas de risque de pollution lorsqu’ils
sont jetés dans l’environnement alors que d’autres le sont.

Dans ce travail, on s’est intéressé au comportement de deux minéraux sous forme


oxyde ; le PbO et le ZnO soumis aux mêmes conditions opératoires de lixiviation par
un acide organique qui est l’acide citrique produit par la fermentation des déchets
organiques. Le but étant de savoir lequel des deux oxydes est susceptible de se
dissoudre le plus rapidement et être considéré comme potentiellement dangereux pour
l’environnement.

Pour cela différentes conditions opératoires ont été testées telles que, l’effet de la
concentration, la vitesse d’agitation, et la température.

Les résultats ont montré que c’est l’oxyde de plomb qui est le plus facilement
lixiviable quelque soit les conditions opératoires utilisées comparé à l’oxyde de zinc.
En effet, 97,1% de PbO ont été dissout par l’acide citrique à 0,02M après 60min de
contact contre 33,07% de ZnO dans les mêmes conditions. A une concentration plus
faible d’acide citrique correspondant à un mélange équimolaire entre les oxydes
métalliques et l’acidesoit 0,003M il y’a eu une dissolution de 54,37% de PbO contre
22,76% de ZnO après 60min de réaction.

43
Conclusion Générale

Le volume du milieu et l’existence ou pas d’un mouvement du fluide influent aussi sur
la progression de la dissolution. En effet, pour un nombre de mole constant des deux
réactifs, il a été observé que l’augmentation du volume d’eau augmente la dissolution
de PbO et diminue celle de ZnO et ceci en présence et l’absence d’agitation. On n’a
pas encore trouvé d’explication pour ce phénomène.

L’augmentation de la température a accéléré la dissolution de l’oxyde de zinc mais n’a


pas eu d’effet notable sur la dissolution de l’oxyde de plomb.

Ainsi, il peut être conclut que le rejet dans la nature des deux oxydes métalliques aura
un effet néfaste sur l’environnement à cause de la facilité avec laquelle ils peuvent se
dissoudre dans des conditions ambiantes mais que c’est l’oxyde de plomb qui est le
plus dangereux car il présente des vitesses de dissolution assez élevées comparées à
celles de l’oxyde de zinc ajouté au fait que le plomb ionique présente une toxicité très
élevée pour les organismes vivants.

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