Ceramique

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Support de cours LST GCM 2021

Chapitre I

INTRODUCTION – GENERALITE

RAPPEL SUR LA LIAISON CHIMIQUE

Dans l’univers tous les corps tendent à acquérir un état de stabilité maximale. Les atomes
n’en font pas exception : ils acquièrent cette stabilité par formation de liaisons chimiques
avec d’autres atomes.
Les atomes appartenant à n’importe quel autre élément ne se trouvent jamais à l’état
monoatomique, mais sont associés par des liaisons chimiques. Tous les atomes tentent
d’avoir un octet électronique sur leur couche de valence.

Règle de l’octet
Un atome va réagir (gagner ou perdre des électrons) de façon à avoir comme structure
électronique externe celle des gaz rare le plus proche de Configuration ns2 np6.

L’assemblage de deux ou plusieurs atomes est appelé molécule :

A + B ----->A─B
La liaison entre A et B ne pourra se former que si l’énergie du système A – B est plus faible
que l’énergie des deux atomes séparés.

Représentons la même chose mais avec le modèle de Lewis :

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──→

atome d'hydrogène

Les deux électrons sont mis en communs et perdent leur appartenance à l'un ou à l'autre
atome. Ils sont mis en communauté. Ces deux électrons forment une paire électronique. Dès
lors, chaque atome de H est entouré de deux électrons et a atteint la configuration plus stable
de L'Hélium. Cette mise en commun est appelée liaison covalente.

Suivant la nature des atomes associés, on distingue différents types de liaisons.

Liaisons chimiques :
 liaison covalente (deux non-métaux) lorsque la différence d'électronégativité est nulle ou
très faible
 liaison ionique (un métal et un non métal) lorsque la différence d'électronégativité
est suffisante ;
 liaison métallique (deux métaux) Il s'agit d'une liaison forte non directionnelle.

Liaisons physiques :
 liaison hydrogène
 liaison de Van der Waals
Quelques propriétés régies par les liaisons :
 mécaniques (rigidité, déformabilité...)
 thermiques (T° fusion, dilatation thermique...)
 propriétés de transport (charges, matière, chaleur).

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Liaison covalente

Mise en commun d’un ou de plusieurs électrons pour remplir la couche externe éléments
d’électronégativités similaires

Géométrie liée à celle des orbitales

Liaison dirigée → faible compacité anisotropie

Liaison forte → matériaux durs, rigides

Liaison ionique

Transfert d’un électron de valence et attraction électrostatique entre les ions éléments
d’électronégativités très différentes.

Exemples : halogène + alcalin : NaCl, LiF, certains oxydes : Al2O3, MgO

Liaison forte → matériaux durs, rigides


Liaison non dirigée → compacité maximale compatible avec rayons ioniques respectifs, et
neutralité électrique locale

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Liaison métallique

Atomes facilement ionisables : électrons de valence faiblement liés au noyau

mise en commun collective d’électron(s) de valence


« mer » d’ions positifs + nuage d’électrons délocalisés

Liaison entre deux éléments métalliques

Métaux normaux (Al, alcalins...) : liaison assez faible

Métaux de transition : composante covalente (effet des sous-couches incomplètes)


→ liaison plus forte : atomes plus proches, densité ↑

Liaison non dirigée compacité maximale

Autres liaisons

Liaison hydrogène
oscillations d’un proton entre deux anions très électronégatifs
liaison faible
exemples : eau, polymères organiques, ciments

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Liaison de Van der Waals


attraction électrostatique entre doublets électrons-noyau
pas de recouvrement des nuages électroniques
liaison faible, non dirigée
exemples : polymères, argiles, feuillets de graphite

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Les liaisons dans les matériaux

Conclusion

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RAPPEL SUR LA CRISTALLOGRAPHIE

La matière solide, en particulier le solide cristallin, tire sa cohésion et ses propriétés de


l'agencement, plus ou moins ordonné, plus ou moins rigide, que les atomes ou les motifs
atomiques établissent entre eux en relation avec leurs propriétés électrostatiques.

Le cas des gaz

Dans le cas des gaz, les particules constitutives (atomes ou molécules) sont en mouvement
permanent en raison de l'agitation thermique. Cet ensemble de particules est compressible et leur
densité volumique est fonction de la température et de la pression. L'environnement d'une particule
donnée est arbitraire et en perpétuel changement.

Le cas des solides cristallins

Dans un solide cristallin, chaque particule occupe une position parfaitement définie de l'espace.
Cette position est définie par rapport aux premiers voisins mais également par rapport à l'ensemble
des particules du système. On parle d'ordre à longue distance.

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Le cas des solides amorphe

Ce sont des solides (la plupart des polymères et les verres par exemple) qui ont une structure
similaire à celle des liquides. Dans ce cas, seul un ordre à courte distance existe.

Les réseaux cristallins

Un cristal géométriquement parfait est un ensemble d'ions régulièrement répartis dans


l'espace.

Généralement, cet arrangement (ou structure) est décrit par :

 un réseau cristallin défini par un ensemble de nœuds,

 unmotif élémentaire (généralement dans les métaux ou les gaz inertes, le motif
élémentaire contient un seul atome, mais il existe des structures pour lesquelles
le motif contient plus de 1000 atomes).

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La maille élémentaire est le parallélépipède défini par les trois vecteurs


primitifs, et appelés également paramètres du réseau. Notons que les angles entre les
vecteurs, et peuvent être quelconques. La position d'un nœud quelconque du réseau est
donnée par le vecteur (avec, et nombres entiers) qui représente également une
translation du réseau.

Certaines opérations de symétrie laissent la structure cristalline invariante. Ces opérations


comprennent les translations du réseau décrites ci-dessus mais également des rotations et des
symétries appelées transformations ponctuelles.
Les rotations sont d'ordre 1, 2, 3, 4 ou 6 selon qu'elles correspondent à des angles de rotation
de 2∏/1, 2∏/2, 2∏/3, 2∏/4 ou 2∏/ 6 radians.

Les réseaux de bravais

Selon les relations qui s'établissent entre a, b, et c et α, β, et γ , (les angles entre a, b, et c ),


tous les réseaux cristallins peuvent être décrits à partir de 7 mailles élémentaires qui
définissent 7 systèmes cristallins.
Selon que la maille élémentaire est simple ou multiple (on parle de multiplicité de la maille),
et à partir de ces 7 systèmes cristallins, on définit les 14 réseaux de Bravais.

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Système cubique

Exemple (CC ; 0,68) : Li, Na, K, Nb, Mo, Ta.

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Exemple (CFC ; 0,74) : Al, Ni, Cu, Au, Ag, Pt, Pb...

Système hexagonale

Exemple (HC; 0.74): Mg, Zn...

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Système orthorhombique

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Système rhomboédrique

INTRODUCTION AUX DIFFERENTES CLASSES DES MATERIAUX

On appelle matériau toute matière entrant dans la fabrication d’objets techniques (vélo,
trottinette,…) ou dans la construction d’ouvrage (pont, bâtiment, …). Attention ne pas
confondre avec matériel : perceuse, thermoformeuse…

Un matériau est une substance, une matière généralement destinée à être mise
en forme grâce à des matériels.

Origine des matériaux

On peut classer les matériaux à partir de leur origine, en trois familles :


 Les matériaux d’origine végétale : la sève de l’hévéa donne le caoutchouc,
 Les matériaux d’origine animale : la corne de l’éléphant donne l’ivoire,
 Les matériaux d’origine minérale : le minerai de fer.
Par contre les composites et les alliages sont des associations de ces trois familles.

Famille des matériaux

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De façon courante, on classe les matériaux par famille, une famille de matériaux étant un
ensemble de matériaux dont les propriétés sont semblables.

Organique:
 d’origine végétale : qui proviennent essentiellement des plantes : bois, écorce, laine,
fibre ; Ce sont des matériaux naturels très utilisés et biodégradables.
 d’origine animale : corne, cuir,…

Métalliques:
Les métaux sont des éléments naturels. On les trouvent à partir des minéraux, parfois à partir
de métal (pépites d’or). Ce sont de très bons conducteurs du courant électrique et de chaleur.
Ils s’oxydent, une fois triés, ils peuvent être facilement recyclés.
Ex : Acier, fonte, cuivre, aluminium, or, argent, plomb, zinc,

Une roue dentée en acier, des boutons en aluminium, des raccords de plomberie en cuivre

Les alliages de métaux :


En incorporant à un métal un ou plusieurs autres métaux, ou des éléments non métalliques,
on forme des alliages. Les métaux les plus courants permettent de distinguer 2 familles :
Les alliages ferreux (la fonte) et les alliages non ferreux (le zamac, le laiton, le bronze,...).

Acier (fer + carbone), Bronze (cuivre + étain), Zamac (zinc + aluminuim + magnésium).

Les Céramiques et les Verres: Ce sont les matériaux les plus anciennement utilisés par
l'homme.

Les céramiques : sont très dures, très rigides, résistent à la chaleur, à l'usure et à la
corrosion, mais elles sont très fragiles. Ex : terre cuite, porcelaine, plâtre, verre, ciment ...

Le verre : est un mélange de sable, de soude et de calcaire. Ce mélange est broyé et chauffé
à 1500°C. Le verre sert à fabriquer des bocaux, des bouteilles et autres récipients.

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Le verre est collecté car il peut être réemployé ou recyclé. (Son recyclage est cependant très
polluant, comme sa fabrication).

Les Polymères et Composites :


Les plastiques : Les objets relevant du thème des transports comportent souvent certains
éléments fabriqués à partir de matières plastiques ; Ce sont des matériaux synthétiques : Ils
n'existent pas dans la nature. Ils sont créés à partir de matières dérivées du pétrole.
Ce sont de mauvais conducteurs de chaleur et d'électricité ; nommés : Isolants

Les plastiques se classent en deux grandes catégories :


 les thermoplastiques
 les thermodurcissables

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Chapitre II

STRUCTURE DES MATERIAUX :


POLYMERES

NOTION SUR LA CRISTALLOGRAPHIE DES POLYMERES

Les différents états

Lorsque la température est élevée, les systèmes macromoléculaires sont à l’état liquide, les
mobilités locales et globales des chaînes sont grandes. Au cours du refroidissement, il existe
une température où la mobilité globale devient extrêmement lente, il s’agit de la température
de transition vitreuse Tg. En dessous de cette température, le matériau se comporte comme
un solide, en gardant un désordre, à courte portée, caractéristique des liquides.

Structure lamellaire d’un polymère

L’existence d’une phase amorphe vitreuse est liée à la fois à la configuration des chaînes et à
leurs enchevêtrements à l’état fondu qui empêchent l’apparition d’une phase cristalline
stable comme pour les métaux. Mais lorsque les chaînes sont suffisamment flexibles et avec
une configuration régulière, une phase cristalline peut se former. Dans ce cas, le matériau est
dit semi-cristallin car il est constitué de parties organisées (phase cristalline) et de parties
désorganisées (phase amorphe). La proportion de la phase cristalline est quantifiée par le
taux de cristallinité massique Xm où volumique Xv.

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Le taux de cristallinité de quelques polymères

Polymères cristallins

Les polymères peuvent présenter une structure cristalline (triclinique, monoclinique,


rhomboédrique, quadratique, orthorhombique). Dans le cas où :

 la symétrie des chaînes macromoléculaires par rapport à leur axe est importante,

 la structure des chaînes est régulière,

 il y a absence de réticulation ou de ramification importante,

 il y a une présence importante de liaisons secondaires entre les chaînes.

En général, un polymère n'est jamais totalement cristallin et présente un degré de


polymérisation d'au plus 80 ou 90%. On parle de polymères semi-cristallins (cas du PE ou
du PP).

a) b)

a) Schéma cristal de (polyéthylène), b) cristallites d’un polyéther-éther-cétone

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Polymères amorphes

Il n'existe pas d'ordre à longue distance dans l'architecture globale du polymère. Ils
peuvent être représentés schématiquement par une structure de pelote statistique. Comme
dans le cas des verres, on peut définir pour les polymères amorphes une température de
transition vitreuse correspondant au changement d'état entre un matériau dit
caoutchoutique (mou et visqueux à haute température car le glissement les unes par
rapport aux autres des chaînes macromoléculaires liées par des liaisons faibles est facile)
et un matériau dit vitreux (dur et cassant à basse température)

Structure amorphe en réseau ou réticulée (pelote statistique)

QUELQUES POLYMERES USUELLES


Un polymère est une macromolécule formée de l’enchaînement covalent d’un très grand
nombre d’unités de répétition qui dérivent d’un ou de plusieurs monomères (qui sont
également appelés motifs) et préparée à partir de molécules appelées monomère.
Exemple :

─CH2-CH2─ est l’unité du polymère.


Tout monomère comporte au minimum deux sites réactifs. La polymérisation sur la double
liaison du monomère correspond à l’ouverture de la double liaison.

Il n’y a pas que des doubles liaisons qui forment des polymères.

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PE : Le polymère le plus utilisé est le polyéthylène

C’est le matériau d’emballage par excellence.

PP : Le deuxième polymère fort utilisé est le polypropylène

C’est un plastique dur. On le retrouve dans tous les matériaux de plomberie.

PVC : Le polychlorure de vinyle

On l’utilise pour la fabrication des chaussures synthétiques et des disques.

PTFE : Le Polytétrafluoroéthylène

Ce polymère est plus connu sous le nom de Téflon® (antiadhésif).

PS : Le polystyrène

On s’en sert pour les emballages.

POE : Le polyoxyde d’éthylène

PMMA : Le Polyméthacrylate de méthyle

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On l’utilise pour la fabrication de Plexiglas®

PA : Les polyamides avec l’exemple du nylon.

On s’en sert pour la fabrication de fibres synthétiques.


Abréviation des principaux polymères

Abréviation Nom du polymère Catégorie


Éthylène-acétate de vinyle Thermoplaste/ caoutchouc
EVA (copolymère) très spécial
Mélamine formaldéhyde thermodurcissable
MF (aminoplaste)
MP Mélamine phénol thermodurcissable
NR Caoutchouc naturel Caoutchouc naturel
(polyisoprène)
SAN Styrène /Acrylonitrile Thermoplastique
(copolymère)
PVC Polychlorure de vinyle Thermoplaste
Acrylonitrile butadiène Thermoplaste
ABS styrène
PMMA Polyméthacrylate de Thermoplastique
méthyle
CA Acétate de cellulose Thermoplastique
PAN Polyacrylonitrile Thermoplastique
PET Polyéthylène téréphtalate Thermoplastique
PA Polyamide (nylon) Thermoplastique
PS Polystyrène Thermoplastique
PC Polycarbonate Thermoplastique
PP Polypropylène Thermoplastique
SI Silicone Thermodurcissable
SBR Copolymère styrène Caoutchouc à usage général
butadiène
UF Urée formol Thermodurcissable
UP Polyester insaturé Thermodurcissable
PUR Polyuréthane réticulé Thermodurcissable
PI Polyimide Thermodurcissable

NOTION DE MACROMOLECULE
Les macromolécules sont des entités chimiques constituées par un très grand nombre
d'atomes assemblés entre eux par des liaisons covalentes. Alors que les molécules simples
sont formées de quelques dizaines d'atomes au maximum, les macromolécules se
caractérisent par des grandeurs tridimensionnelles et par des masses molaires qui sont,
beaucoup, supérieures à celles des molécules de la chimie (c'est-à-dire, pratiquement, de la

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chimie minérale).
Le terme « macromolécule » est général et se rapporte, en principe, à tout système défini
comme ci-dessus, qu'il soit organique, inorganique, naturel, artificiel ou synthétique ;
cependant, il est préférentiellement employé pour décrire des systèmes organiques et même,
dans cette catégorie, plutôt ceux d'origine naturelle.
Les macromolécules artificielles, qui résultent de la modification chimique de
macromolécules naturelles, ainsi que les macromolécules synthétiques, crées de toutes
pièces à partir de molécules simples, sont le plus souvent appelées polymères.
Macromolécule est cependant un terme bien adapté à la très grande variété des assemblages
moléculaires qui, à présent, peuvent être obtenus, et c'est donc sous cet intitulé que seront
développés les aspects physico-chimiques et chimiques de ces composés, les aspects
physiques étant développés dans l'article polymères.
La science macromoléculaire est relativement récente, puisque c'est seulement dans les
années 1920 que Herman Staudinger (qui a reçu le prix Nobel de chimie en 1953) a proposé
la notion de macromolécule, qui s'opposait alors à la théorie micellaire (théorie selon
laquelle les grosses molécules étaient interprétées comme une agrégation de petites
molécules reliées entre elles par des liaisons non covalentes). La théorie macromoléculaire a
triomphé et l'importance économique des matériaux polymères a suscité, à partir de la fin
des années 1930, une explosion des recherches dans ce domaine, aussi bien théoriques
qu'industrielles. En effet, les composés macromoléculaires sont présents dans tous les
secteurs de l'activité économique, essentiellement sous forme de matériaux de structure,
mais aussi dans les domaines du génie biomédical, de l'optoélectronique, du traitement des
eaux résiduaires...
La plupart des propriétés particulières des composés macromoléculaires sont le reflet de la
multiplicité des interactions moléculaires qui se développent soit à l'intérieur d'une même
chaîne, soit entre les différentes chaînes constitutives d'un système donné. Il en résulte que
ces propriétés sont fortement dépendantes de la nature des groupements moléculaires qui
constituent une chaîne macromoléculaire. Toute fois chaque macromolécule se distingue par
trois caractéristiques moléculaires individuelles, qu´on peut désigner comme :
 Sa composition élémentaire,
 Sa longueur (masse moléculaire),
 Sa structure physique (configuration et architecture).

COMPOSITION ELEMENTAIRE
Le caoutchouc naturel et le polyéthylène sont constitués des mêmes atomes (Cet H), et
par conséquent ils ont la même composition en éléments chimiques. Cependant la
structure moléculaire et les propriétés physiques de ces deux polymères sont entièrement
différentes. Il en découle un des principes fondamentaux de la chimie macromoléculaire,
à savoir que la configuration, c´est à dire la manière dont les atomes sont arrangés le
long de la chaine, a une influence considérable sur le comportement du polymère. Ceci
explique pourquoi la nature parvient à réaliser une si grande variété de matériaux

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organiques à partir d´un nombre restreint d´éléments chimiques. Uniquement à partir de


9 éléments, parmi d´une centaine d´éléments atomiques à disposition, le chimiste a pu
créer des milliers de types différents de matières plastiques. La possibilité pour certains
de ces éléments d´engendrer des liaisons multiples augmente encore la complexité des
polymères.
Eléments constituants des polymères synthétiques

Elément No atomique Symbole Nombre de liaison


Hydrogène 1 -H 1
Carbone 12 -C- 4
Azote 14 -N- 3
Oxygène 16 -O- 2
Fluore 19 -F 1
Silicium 28 -Si- 4
Phosphore 31 -P- 5
Soufre 32 -S- 2
Chlore 35 -Cl 1

Polymérisations

Deux mécanismes entièrement différents sont utilisés pour la synthèse de polymères lors de
la polymérisation :

 La polycondensation (polymérisation par étape)


 La polymérisation en chaîne.

Le premier type de réaction est appelé polymérisation par étape (polycondensation) où la


croissance des macromolécules est le résultat de réactions chimiques classiques entre les
groupements fonctionnels réactifs des monomères. Une réaction de polycondensation avec
libération d’un sous-produit de la réaction, (souvent de l’eau…) est une réaction de
polymérisation par étape.

Acide téréphtalique (2.f) éthylène glycol (2.f)

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Le deuxième type de réaction est appelé polymérisation en chaîne et résulte de la formation


d’un centre actif A* qui fixe de façon successive de nombreuses molécules de monomère :

A* + M à AM* puis AM* + nM à AM*n+1

Le polymère obtenu présente un degré de polymérisation n+1.

Une réaction de polyaddition sans libération de sous-produit est une réaction de


polymérisation en chaîne. Dans ce cas, le mécanisme implique généralement l’ouverture
d’une double liaison (C=C, par exemple) ou l’ouverture d’un cycle.

Monomère + Monomère → Dimère  M + M → M─M

Dimère + Monomère → trimère  M─M + M → M─M─M

Dimère + Dimère → tétramère  M─M →M─M─M─M

MASSE MOLECULAIRE

Les substances macromoléculaires présentent, à de rares exceptions près, une


hétérogénéité considérable de taille et de masse. On n’est plus en présence d’espèces
moléculaires bien définies comme en chimie classique, mais de macromolécules qui se
distinguent par leur degré de polymérisation, nombre de motifs élémentaires enchaînés
entre eux. L’échantillon de polymère est polymoléculaire, dans le cas le plus simple d’un
homopolymère synthétique linéaire ou ramifié, la diversité de taille des macromolécules
s’explique par le comportement cinétique de la réaction de polymérisation et en
particulier, par l’importance des réactions de transfert de chaîne, de terminaison, de
greffage, et éventuellement de dégradation. Si la ramification conduit à un réseau
tridimensionnel (réticulation), le concept de degré de polymérisation et de masse molaire
devient indéfini.
Cette polymolécularité intervient en partie dans les différences de propriétés physiques et
mécaniques observables sur des échantillons de la même substance macromoléculaire,

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mais préparés différemment. La caractérisation d’un échantillon polymère nécessite


donc, outre la connaissance des valeurs moyennes du degré de polymérisation et de la
masse molaire, l’évaluation de l’homogénéité de la substance considérée, c’est-à-dire la
détermination de la courbe de distribution des masses molaires des différentes
macromolécules constitutives. L’obtention de cette courbe nécessite :

 la séparation de l’échantillon en fractions successives de masses molaires voisines


(fractionnement) ;
 la détermination de la masse molaire de chaque fraction.

La courbe typique de distribution des masses molaires moyennes d'un échantillon de polymère

Avec : Mn la masse molaire moyennes en nombre,


Mw la masse molaire moyenne en masse
Mv la masses molaires viscosimétrique

Les principales méthodes de mesure des masses molaires des polymères n’ont pas
fondamentalement changé durant les deux dernières décennies. D’autre part, aucune
notion nouvelle n’est apparue dans le domaine de la caractérisation des polymères pour
définir d’autres manières de visualiser la distribution des masses. C’est seulement, les
progrès de la technologie qui, à titres divers, ont affecté plus ou moins les méthodes de
caractérisation existantes et les ont rendues plus ou moins efficaces et populaires.
Toutes les propriétés des systèmes macromoléculaires sont influencées par les
dimensions moléculaires.
Hormis les enzymes et une famille de polymères récemment synthétisés par ingénierie
génétique, tous les composés macromoléculaires sont polymoléculaire, c'est-à-dire
constitués d'entités de dimensions moléculaires différentes. Cette polymolécularité
implique l'utilisation de valeurs moyennes pour la description dimensionnelle de ces
systèmes.

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Les différentes masses molaires moyennes

La synthèse des polymères aboutit le plus souvent à une distribution de chaînes de


longueurs différentes, on ne peut parler de masse molaire mais bien de masses
molaires moyennes. Elles s'expriment en g·mol-1.
Soit :
: Le degré de polymérisation ; Mi = i M0
𝓜i: La masse molaire des chaînes de degré de polymérisation ;
𝓦i: La masse de chaînes de degré de polymérisation ;
𝓝i: Le nombre de chaînes de masse molaire ;

 La fraction molaire (ou en nombre) de ces chaînes sera : ∑

 et la fraction massique de ces chaînes : ∑ ∑

On peut alors calculer la masse molaire moyenne en pondérant à l’aide de i ou de 𝓦i

Masse molaire moyenne en nombre Mn

La masse molaire moyenne en nombre, Mn, est définie sur la base du nombre Ni des
chaines de masse Mi présente dans le mélange :


∑ ∑

Σ est le nombre moyen de motifs par chaîne, c’est le degré de polymérisation moyen en
nombre DPn noté également X n

∑ ∑ ∑
∑ ∑ ∑

∑ ∑

et

C’est le rapport du nombre total de motifs monomères présents dans le système au nombre
total de macromolécules.
Le calcul de la masse molaire moyenne en nombre donne autant d’importance à une courte
chaîne (faible masse) qu’à une longue chaîne.
Quand il s’agit de comportement ou propriétés mettant en jeu la quantité de matière (masse),
ce calcul s’avère inadéquat. Une pondération par la fraction massique wi donne alors une
autre moyenne Mw >Mn.

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On l'obtient généralement par osmométrie, cryoscopie ou ébulliométrie.

Masse molaire moyenne en masse Mw


La masse moyenne en poids Mw est calculée à partir des fractions en poids, wi,
des chaines. Avec wi = Ni*Mi


Le degré de polymérisation moyen en poids DPw noté également Xw

∑ ∑ ∑
∑ ∑ ∑

Il est souvent utile de savoir retrouver les deux relations Mn = f (wi) et Mw = f (xi).
Relation entre la fraction massique et la fraction en nombre (ou molaire)
Rappelons d'abord que Σ Ni= N = cte et Σ Wi = W = cte
Par définition, on a

∑ ∑
en multipliant en haut et en bas du rapport par la constante Σ Ni :

On peut alors trouver directement la relation entre masse molaire moyenne en poids et fraction
en nombre:
∑ ∑ ∑

Et la relation Mn = f (wi) peut être trouvée en considérant l'inverse de la masse molaire

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moyenne en nombre Mn :

Comme W est une constante:

La masse molaire moyenne en masse est le plus souvent obtenue par diffusion
dynamique de la lumière (DLS) mais on peut également la mesurer
par ultracentrifugation ou par spectroscopie de masse de type MALDI-TOF ou
par diffusion des neutrons aux petits angles (en français, DNPA).
et peuvent également être déterminées par chromatographie d'exclusion
stérique (SEC) aussi appelée chromatographie sur gel perméable (GPC).

Masse molaire moyenne viscosimétrique Mv


On notera cependant que n'est pas une valeur absolue car sa mesure dépend
du solvant utilisé. Tout comme , cette grandeur n'est pas largement utilisée. Son
usage peut cependant s'avérer pratique à titre de comparaisons entre plusieurs
échantillons (dans le même solvant).
Considérant les définitions précédentes, il est évident que, pour la même distribution de
macromolécules, la relation est toujours vérifiée.

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Indice de polymolécularité
Cet indice permet d’évaluer le degré d’homogénéité ou d’hétérogénéité d’un échantillon, du
point de vue longueur des chaînes.

Pour un échantillon monodispersé ou uniforme I = 1. En pratique, I est toujours supérieur à


1. Cet indice égal à 2 pour des polymères classiques (polymérisations cationique et
radicalaire, polycondensation) et jusqu'à 30 ou 50 pour des polymères dont la
polymérisation a lieu avec beaucoup de réactions de transfert.

STRUCTURES ET CONFIGURATION
Le terme « structure » recouvre ici différents niveaux, qu'il est important d'expliciter. La
dimensionnalité d'une macromolécule est une propriété structurale qui influence fortement
ses propriétés physiques. Les macromolécules monodimensionnelles, les plus simples,
présentent une architecture vermiculaire dont les anneaux successifs correspondent aux
motifs constitutifs (ou unités monomères). C'est la répétition de ces motifs qui engendre la
macromolécule. La famille des macromolécules monodimensionnelles inclut toutes celles
dont les dimensions moléculaires sont finies (masses molaires de quelques milliers à
quelques millions de g.mol-1), qu'elles soient linéaires ou ramifiées.

La liaison covalente

La liaison covalente est à la base de la notion de polymère :


C’est une liaison forte, avec une énergie de liaison de 100 à 450 kJ/mol (348 kJ/mol pour
C─C). Une conséquence importante est qu'un polymère possède intrinsèquement un
module d'élasticité élevé dans la direction de la chaîne macromoléculaire.
C’est une liaison dirigée. Outre une distance de liaison (distance entre atomes liés), il existe
un angle de liaison. Par exemple, pour une chaîne carbonée :

C C 0,154 nm

C C C
109°28´

L'angle de liaison est fixé, mais il existe des possibilités de rotations autour des segments
de liaison. Ces rotations sont à la base de la notion de conformation.

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Dimensionnalité

Selon que les enchaînements covalents se développent dans une, deux ou trois directions
de l’espace, on distingue la macromolécule mono-, bi- et tridimensionnelle.
La dimensionnalité d'une macromolécule est directement liée à la fonctionnalité des
unités consécutives, c'est-à-dire au nombre de liaisons établies avec leurs voisines. Les
macromolécules monodimensionnelles comportent d’abord les macromolécules linéaires
décrites par la formule (-A-)n .
Le trajet de la chaîne dans l'espace est une courbe (voir fig. a). A cette catégorie
appartiennent les grands polymères industriels : polymères polyvinyliques (PE, PP,
PVC, PS), polyamides (PA6, 6-6, 11, 12), PET, PC, etc. Une macromolécule linéaire
peut présenter des accidents de structure sous la forme de chaînes latérales ou
ramifications, de faible longueur par rapport à celle de la chaîne principale ou squelette
(voir fig. b). On parle alors de polymère ramifié (exemple : le polyéthylène basse densité
ou PEBD).
Polymères linéaires et polymères ramifiés sont des thermoplastiques. Le graphite est un
exemple de macromolécule bidimensionnelle ou lamellaire (voir fig. c). Il est formé de
plans d'atomes de carbone liés par des liaisons covalentes. Sa structure en feuillets lui
confère d'excellentes propriétés lubrifiantes. Les macromolécules tridimensionnelles ont
une structure en réseau (voir fig. d). La formation du réseau ou réticulation peut se faire
pendant la synthèse des macromolécules ou à partir de chaînes linéaires déjà
polymérisées (exemple : vulcanisation du caoutchouc). Deux grandes classes de
polymères sont associées à une structure en réseau : les élastomères (réseau lâche) et les
thermodurcissables (réseau dense).

a) b)

c) d)
Différents types de macromolécules : a) linéaire (PE) ;b) ramifiée (PE) ; c) graphite ; d) réseau.

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Enchainement des unités consécutives

Cas des homopolymères

Les homopolymères sont des polymères qui ne possèdent qu’une seule unité. Parmi les
homopolymères, on peut citer le polyéthylène (PE).
Dans un homopolymère comme le polypropylène PP (─CH2 -CHCH3─)n,
l'enchaînement des unités consécutives peut se faire, localement, de différentes façons
(voir fig.) : les enchaînements tête à queue assurent la régularité de la chaîne. A l'opposé,
les séquences tête à tête ou queue à queue qui sont des défauts dans la chaîne (polymères
irréguliers).

Cl

Cl Cl Cl

a) TQ c) QQ
Cl

Cl

b) TT

Isomérie dans le polychlorure de vinyle PVC homopolymère : a) tête à queue ; b) tête à tête ; c)
queue à queue.

Il existe, au sein des homopolymères, différentes familles. Pour la suite du paragraphe, A


sera l’unité de l’homopolymère. Parmi les différents types d’homopolymères, nous
trouvons :
Les homopolymères linéaires.

Les homopolymères branchés.

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Les homopolymères étoilés.

Cas des copolymères

Les copolymères sont des polymères qui possèdent plusieurs unités. Comme pour les
homopolymères, les copolymères peuvent se classer dans différentes familles. On parle
alors de modes de copolymères. Parmi les différents modes de copolymères AB, nous
trouvons les différentes classifications d’enchaînement de ces unités constitutives.

Le mode statique : Dans les copolymères statistiques, la distribution des unités


consécutives obéit à une loi statistique connue. Un copolymère aléatoire est un cas
particulier dans lequel la probabilité de trouver une unité consécutive donnée en un point
de la chaîne est indépendante de la nature des unités voisines.

Le mode alterné : Un copolymère alterné comporte deux unités constitutives distribuées


de façon alternée le long de la chaîne.

Le mode séquencé : Les copolymères à blocs sont constitués d'une alternance de suites
plus ou moins longues, ou blocs, de chaque unité constitutive.

Le mode greffé : Dans les copolymères greffés, des blocs de structure moléculaire
donnée (greffons) sont fixés latéralement sur une chaîne principale de structure
moléculaire différente (tronc).

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Notion de tacticité

Les configurations sont les différents arrangements spatiaux des atomes ou des
substituants.
On distingue ainsi trois structures pour les macromolécules à température ambiante. Les
structures : isotactique, syndiotactique et atactique. Lorsque la structure est atactique (faible
rigidité moléculaire) les groupements sont distribués aléatoirement de chaque côté de la
molécule. Compte tenu des interactions établies entre groupements à l’intérieur de la
macromolécule, la structure isotactique peut alors prendre une forme hélicoïdale dans
l’espace afin de minimiser les énergies d’interaction. Enfin, lorsque la structure est
syndiotactique, les groupements alternent de part et d’autre de la chaîne, la molécule peut
présenter une forme de zigzag dans un plan. La figure suivante illustre le cas du
polypropylène (R = CH3) et montre que :

 dans un polymère isotactique, tous les substituants R se placent d'un même côté
du plan formé par les carbones caténaires ;
 dans un polymère syndiotactique, les groupes R sont situés alternativement de
part et d'autre du zigzag ;
 dans un polymère atactique, R est réparti aléatoirement.

isotactique

syndiotactique

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atactique

Configurations du polypropylène PP

Un autre type d'isomérie configurationnelles doit être considéré pour les homopolymères
présentant des doubles liaisons dans la chaîne. Ainsi, le caoutchouc naturel est l'isomère
cis polyisoprène. Isoprène : 2-méthyle-1,3-butadiène

1 2 3 4
H2C = C CH = CH2
CH3

Au cours d'une polymérisation, il peut y avoir (suivant le type de mécanisme), soit


ouverture d'une seule double liaison (addition en 1,2), soit réaction de tout le système
conjugué (addition en 1,4).

Addition 1,2 Addition 1,4

Comme toutes les molécules, les macromolécules ont tendance à adopter une
géométrie correspondant à l'état énergétique le plus stable ; en particulier, si leur
environnement le permet, elles vont adopter, par rotation autour des liaisons simples
du squelette de la chaîne, des conformations qui favorisent au maximum les
interactions et minimisent les répulsions.
Lorsque les irrégularités des enchaînements ou des configurations empêchent le
développement régulier des interactions ou bien lorsque celles-ci sont rompues sous
l'effet d'un solvant ou de la température, les liens intra- ou intermoléculaires
s'établissent de façon désordonnée. Il en résulte la formation de pelotes statistiques
(de structure vermiculaire).

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Schéma d'une macromolécule ramifiée et d'une macromolécule réticulé ou en réseau .

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Chapitre II

STRUCTURE DES MATERIAUX :


METAUX

INTRODUCTION
Un métal : c’est un élément qui possède :
 un éclat particulier (« l’éclat métallique ») → structure électronique
 une bonne conductibilité thermique et électrique
 de bonnes propriétés mécaniques :
 dureté
 ténacité (résistance au déchirement)
 malléabilité
 ductilité (étirable)
 éléments électropositifs, formant avec l’oxygène un ou plusieurs oxydes basiques
(difficulté d’obtenir des métaux purs à l’état naturel)

Les différentes classes de métaux

Les métaux sont des matériaux présentant à la fois une bonne résistance mécanique et une
facilité de mise en forme. Ils sont de fait très utilisés industriellement. Ils ont fait irruption
dans les ménages avec l'électroménager, mais les tôles minces des appareils sont de plus en
plus remplacées par des matières plastiques. Ils restent indispensables en tant que
conducteurs d'électricité ou de chaleur (radiateurs, échangeurs).
Les métaux « nobles » (Au, Ag, Pt) :
 peu réactifs (non-oxydables)
 se rencontrent à l’état « natif » (pur) dans la nature.
Les métaux alcalins (Na, K,…) et alcalino-terreux (Mg, Ca..)
 très réactifs (en particulier avec les gaz halogènes)
 remplissage des niveaux s

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Les métaux de transitions (Ti, Fe, Ni…)


 remplissage des bandes d et chevauchement avec sp.
Terres rares (lanthanides) (La, Ce…) et actinides (Th, U, Pu,…)
 remplissages des couches f

NOTION DES ALLIAGES

Alliage, produit métallique obtenu par incorporation d'un ou plusieurs éléments à un métal.
Les alliages à deux composants sont dits binaires, ceux qui contiennent trois composants
sont appelés alliages ternaires.
Comme les métaux purs, les alliages ont un éclat métallique et sont des conducteurs de
chaleur et d'électricité. Des composés qui contiennent un métal et des produits non
métalliques, comme par exemple le carbone, sont également appelés alliages.
Le plus important de ceux-ci est l'acier. Les aciers simples à base de carbone contiennent
environ 0,5% de manganèse et jusqu'à 0,8% de carbone, le reste étant constitué de fer.

Préparation des alliages

On peut préparer les alliages par fusion. Lors de la fabrication de l'acier, on effectue une
trempe de l'acier (refroidissement rapide) dans un domaine précis de température, suivi d'un
réchauffement. Cela permet de stabiliser la structure de l'alliage et de réguler sa dureté La
métallurgie des poudres permet de préparer des alliages aux propriétés spécifiques.
Dans le frittage, les alliages sont préparés par mélange des poudres sèches des matériaux,
comprimés sous haute pression et chauffés jusqu'à des températures supérieures à leurs
points de fusion. On obtient un alliage solide et homogène. Cette technique permet une
production à grande échelle avec d'importantes économies de coût.
Les cermets, peuvent être fabriqués en utilisant la métallurgie des poudres. L'implantation
ionique est une autre technique de préparation d'alliages. C'est une technique adaptée des
procédés utilisés pour fabriquer des circuits intégrés des faisceaux d'ions : de carbone, d'azote
et d'autres éléments sont projetés sur des métaux dans une chambre à vide, pour obtenir une
fine couche résistante d'alliage à la surface du métal. Par exemple, en bombardant du titane
avec de l'azote, on peut obtenir des alliages de qualité supérieure pour des implants
prothétiques.

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Propriétés des alliages

En général, les propriétés des alliages sont très différentes de celles de leurs éléments
constitutifs. Par exemple, la résistance mécanique et la résistance à la corrosion d'un alliage
peuvent être considérablement supérieures à celles de ses constituants pris séparément. C'est
pourquoi on utilise plus fréquemment les métaux alliés que les métaux purs. Cependant,
les propriétés d'un alliage n'évoluent pas de façon linéaire avec celles des constituants qui
le composent. Il est donc difficile de prévoir les caractéristiques d'un alliage à partir des
propriétés de ses composants. Ainsi, on détermine expérimentalement les propriétés d'un
alliage donné. En général, les alliages ont une température de fusion inférieure à celle de
leurs constituants.

Variétés d'alliages

ALLIAGES METALLIQUES INDUSTRIELS

Ce sont principalement les aciers, métaux ductiles. L'acier le plus simple est un alliage de
fer et de carbone contenant 2% en poids de carbone. Dans cet alliage, les atomes de
carbone se placent dans les interstices du réseau cristallin du fer : les aciers sont des alliages
interstitiels. Plus les propriétés demandées à l'alliage sont importantes et particulières, plus sa
formule est complexe. Dans l'acier simple, le fer et le carbone peuvent être alliés à d'autres
métaux, dont la nature dépend des propriétés souhaitées. Ces métaux sont le chrome, le
manganèse, le molybdène, le nickel, le tungstène et le vanadium. Ces alliages à base d'acier
ont une résistance mécanique et une dureté supérieures à celles de l'acier pur. Les aciers sont
des matériaux de construction, ils servent également à fabriquer de nombreux outils.

Les fontes sont des alliages de fer et de carbone, avec un pourcentage pondéral de carbone
compris entre 2% et 5%. Elles contiennent également du silicium (jusqu'à 4%) et du
manganèse, ainsi que des impuretés. Certaines fontes sont utilisées dans la production de
l'acier, d'autres dans l'industrie du bâtiment. Les fontes dites grises sont utilisées dans la
fabrication de pièces automobiles.

Les laitons sont principalement constitués de cuivre (majoritaire) et de zinc (minoritaire).


On les utilise dans les pièces d'horlogerie et dans la robinetterie.

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Les bronzes, alliages à base de cuivre et contenant essentiellement de l'étain, sont utilisés
dans la fabrication des cloches et des engrenages.

Dans l'industrie aérospatiale, on utilise de nombreux alliages légers aux propriétés


spécifiques, dans la conception des fusées par exemple. La légèreté d'un alliage est en
général apportée par l'aluminium ou le béryllium. La pénétration des véhicules spatiaux dans
l'atmosphère terrestre s'accompagne d'une élévation considérable de la température. Pour
résister à ces différences importantes de température et à ces températures extrêmes, on a
conçu des alliages très résistants à la chaleur. Ces alliages contiennent des métaux tels que le
tantale, le niobium, le tungstène, le cobalt ou le nickel.

Une grande variété d'alliages spécifiques contenant des métaux, tels que le béryllium, le bore,
le hafnium et le zirconium, ont des caractéristiques d'absorption nucléaire particulières : on
les utilise dans les centrales nucléaires. Les alliages de niobium-étain sont employés comme
supraconducteurs à des températures extrêmement basses (Supraconductivité). Des alliages
spéciaux de cuivre, de nickel et de titane, mis au point pour résister aux effets corrosifs de
l'eau salée, sont utilisés dans les usines de dessalement. L'industrie aéronautique emploie
l'alliage à base de titane contenant 6% d'aluminium en poids et 4% de vanadium en poids.
C'est en effet un alliage très léger et de bonne résistance mécanique. L'argent monétaire, l'or
de 14 carats et le platine-iridium sont des alliages précieux. Les amalgames, alliages du
mercure avec un autre métal, sont utilisés en soins dentaires.

SUPERALLIAGES

Ce sont des alliages qui ont une très bonne résistance à la corrosion lorsqu'ils sont soumis à
des contraintes mécaniques intenses à température et à pression élevées. Il existe trois
familles de superalliages :
 Les superalliages à base de fer, qui contiennent de 15 à 20% de chrome ;
 Les superalliages à base de nickel-chrome et les alliages à base de cobalt.
 Les superalliages sont entre autres utilisés dans les réacteurs chimiques et
pétrochimiques et dans les raffineries de pétrole.

ALLIAGES NON METALLIQUES

On peut obtenir des alliages de céramiques et de métaux les cermets. Ils combinent les
avantages des céramiques:

 la tenue aux températures élevées, la stabilité, la résistance à l'oxydation aux


propriétés des métaux
 ductilité et résistance aux chocs.

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DIAGRAMME DE PHASE

Introduction et définition

Un diagramme de phases permet de prédire, pour un mélange donné, la constitution des


phases en présence, en équilibre les unes avec les autres. Deux facteurs physiques ont une
influence sur la nature et la composition des phases présentes :

 la température qui joue un rôle particulièrement important lors de la coulée et dans


les modifications des propriétés mécaniques des alliages dentaires,
 la pression qui est habituellement négligée car elle n’a d’influence qu’à des niveaux
extrêmement élevés.

Deux types de transformations peuvent être retrouvées dans les diagrammes de phases.
L’étude des transformations liquide-solide donne les diagrammes de solidification. L’étude
des transformations solide-solide permet de prédire les propriétés d’un alliage après
traitement thermique.
 Une phase est un domaine du matériau dont les propriétés physiques et chimiques sont
uniformes. Cette région ou cet ensemble de régions sont caractérisés par une structure et par
un arrangement atomique identique.

 Un composant est un corps pur. Il peut être simple (exemples : Ti, Ag, Cu…) ou être un
composé chimique (H2O, Al2O3, SiO2…).

Un composant peut être présent dans différentes phases, par exemple un glaçon dans de l’eau
liquide. Deux composants mélangés peuvent ne former qu’une seule phase, comme l’eau est
l’alcool. S’ils peuvent se mélanger quel que soit le dosage, on dit qu’ils sont totalement
miscibles. S’ils ne peuvent se mélanger, comme l’eau et l’huile, ils forment alors deux
phases, distinctes et sont dits non miscibles. Certains métaux ne sont pas miscibles, comme
le germanium et l’aluminium, pour lesquels, dès le stade de la fusion, les deux phases se
retrouvent totalement séparées.

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Diagramme de phase typique pour un seul composant

Diagramme d’équilibre - sert à représenter les domaines de stabilité des phases en fonction
de plusieurs variables :

 la composition
 la température
 la pression

La variance d’un système est le nombre de facteurs que l'on peut faire varier
indépendamment les uns des autres sans provoquer la rupture de l'équilibre.
v=c+n–φ loi de Gibbs

C : est le nombre de constituant indépendant.


n : est le nombre de variable intensive température et pression (n=2)
φ: représente le nombre de phases en présence

Donc v=c+2–φ

Construction d’un diagramme de phase

Les diagrammes de phases binaires sont les diagrammes les plus simples à établir.
Les courbes du diagramme de phases déterminent :
 les limites de domaines dans lesquels peuvent exister des phases,
 la composition,
 les proportions de ces différentes phases.

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Généralement dans un diagramme solide-liquide les diagrammes de composition sont décrits


en termes:

De fraction molaire

De fraction massique

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Diagramme avec miscibilité total à l’état solide

Miscibilité = formation d’un mélange parfaitement homogène.


Une miscibilité totale à l’état solide signifie que, lorsque le système est solidifié, il ne reste
qu’une seule phase en présence.

Miscibilité totale Non Miscibilité

La solidification des alliages dépend en général de la température. Entre le liquidus et le


solidus, l’alliage est dans un état biphasé (liquide + solide). Il y a une solution solide unique
lorsque les éléments d’alliage A et B sont miscibles en toutes proportions à l’état solide, donc
les deux métaux forment une seule phase sur toute l’étendue du diagramme. On parle alors
de miscibilité totale à l’état solide. La figure suivante représente le diagramme d’équilibre
de deux composants A et B qui sont miscible en toute proportion à l’état solide.

Illustration schématique d’un diagramme d’équilibre à miscibilité totale.

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Exemple : diagramme de phase cuivre-nickel avec pourcentage massique du nickel dans le


cuivre.

Ce type de diagramme est appelé diagramme à un fuseau. On obtient un diagramme a un


fuseau avec d’autres alliages binaires a miscibilité totale a l’état solide : Cu-Pd, Ag-Au, Ir-
Pt, Ag-Pd…
Dans le domaine biphasé, (fig.), l’alliage contient deux phases liquide et solide de
composition CL et CS dont les proportions respectivement fS et fL sont déterminées par la
règle des bras de leviers. En effet, la conservation de la masse permet d’écrire les deux
relations suivantes :
fS + fL = 1
fS CS + fL CL = C0

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Exemple de calcul

Considérons l’alliage à 60% de cuivre et 40% de Nickel. A la température de 1250°C,


l’alliage est dans le domaine biphasé. La composition de la phase liquide est de 67% de
cuivre, celle de la phase solide est de 48% de cuivre.

La proportion solide fS est alors :

La proportion fL du liquide se déduit alors :

Règles de miscibilité à l’état solide

Pour que deux solide A et B soient totalement miscibles à l’état solide ils doivent avoir une
analogie suffisante :

 Même structure cristalline


 Des rayons atomiques voisins
 Des valences égales
 Electronégativités semblables

Si l’une des règles énoncées n’est pas respectée, on parle de miscibilité partielle à l’état
solide entre A et B. En effet, l’addition d’atomes de B dans des atomes de A, ou
réciproquement, entraine une distorsion du réseau des atomes A et une augmentation de
l’énergie interne du système. Les lois de la thermodynamique conduisent alors le mélange à
se séparer en deux phases l’une riche en A, l’autre riche en B ou à former des composés
intermédiaires définis AxBy

Diagramme à miscibilité partiel à l’état solide

Dans la majorité des alliages binaires, il n’existe pas de miscibilité des constituants en toutes
proportions à l’état solide. Le cas le plus fréquent, ils existent deux solutions solides :

- α : Solution solide primaire de B dans A (riche en A)

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- β : Solution solide primaire de A dans B (riche en B).

Les deux fuseaux de solidifications se raccordent dans la région centrale du diagramme en


faisant apparaître un point d’équilibre invariant entre une phase liquide commune et deux
phases appartenant respectivement aux deux solutions solides. Suivant la position de la
température caractéristique du point triple remarquable, par rapport aux températures de
fusion des constituants purs, on distingue deux types de diagrammes :

 diagrammes avec point eutectique


 diagrammes avec point péritectique.

Diagramme avec point eutectique

Au niveau du point E ou point eutectique, l’équilibre s’établit entre trois phases : une phase
liquide d’une part, et deux phases solides d’autre part. A ce point, un liquide se transforme
simultanément en deux phases solides :

LE ⇔ α + s

Construction d’un diagramme de phases avec point eutectique

L’exemple présenté ici est l’alliage binaire argent-cuivre. Les températures de fusion de
l’argent et du cuivre purs sont respectivement de 962°C et de 1083°C. A 779°C, la solubilité
du cuivre dans l’argent est de 8,8% massique et la solubilité de l’argent dans le cuivre est de
8% massique.
La solubilité du cuivre dans l’argent, maximale à 779°C, diminue rapidement avec la baisse
de la température. Cette transformation a l’état solide d’une phase a en deux phases α +
eutectique se forme par précipitation d’une deuxième phase β avec la baisse de la
température. Pour les alliages compris entre ces deux intervalles, l’ensemble des courbes de
refroidissement présente un palier isotherme dont la longueur maximale se situe au point

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eutectique (point E situé à 779°C avec 60,1% d’argent et 39,9% de cuivre). La ligne séparant
ces deux zones du diagramme s’appelle le solvus.

Conclusion

Les diagrammes d’équilibre binaires restent relativement simples à interpréter.


Ils peuvent parfois combiner de nombreuses transformations à l’état liquide comme à l’état
solide.
Il convient de dissocier ces différentes transformations pour comprendre l’évolution des
phases présentes.
Les diagrammes de phase ternaires n’ont pas été présentés ici. Ils permettent d’analyser le
comportement au cours de la solidification ou de la fusion d’alliages ternaires. L’analyse de
ces diagrammes tridimensionnels est évidemment beaucoup plus complexe.

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Chapitre II

STRUCTURE DES MATERIAUX :


CERAMIQUES

INTRODUCTION

QU'EST-CE QUE LA CERAMIQUE ?

Mot d'origine grecque : keramos signifie « argile ».


Le terme générique de céramique désigne l’ensemble des objets fabriqués en terre qui ont
subi une transformation physico-chimique irréversible au cours d’une cuisson à température
plus ou moins élevée.
La céramique est le premier « art du feu » à apparaître, avant le travail du verre et du métal,
à la fin de la préhistoire, au Néolithique.
La céramique est non seulement un marqueur culturel dans la plupart des sociétés mais aussi
le matériau le plus abondant que l’Homme ait créé.

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La céramique possède des caractéristiques très différentes selon la nature de ses composants
et la température de cuisson. On distingue plusieurs catégories de céramiques : des
poteries, des terres vernissées, des poteries siliceuses, des grès, des faïences, des
porcelaines tendres ou dures...

Certaines sont qualifiées de pâtes artificielles, lorsqu'elles contiennent peu ou pas d'argile.
Elles ont souvent été fabriquées en remplacement de matériaux plus rares ou plus coûteux et
dans des régions de terrains d’argiles maigre.

Pour s'y retrouver, il est possible de les classer en deux grandes familles en fonction de la
porosité ou de l'imperméabilité de leur pâte. Cette approche technique permet de mieux
comprendre un matériau qui est le résultat d’expérimentation souvent très complexe

CLASSIFICATION DES CERAMIQUES

Les pates poreuses

Poterie
Objet en terre cuite fabriqué à partir d'une argile commune, de couleur variable allant du gris
au rouge en fonction de sa composition. Les terres rouges sont ferrugineuses, les blanches
peuvent contenir du calcaire, de la silice, du kaolin en proportions variables. La fabrication
se fait par modelage, montage au colombin (long boudin de terre enroulé sur lui-même),
tournage, moulage. La cuisson se situe entre 800 et 900° C.

Poterie plombifère, dite « poterie vernissée »


Il s'agit d'objets fabriqués en argile commune. La pâte étant poreuse, ils sont
imperméabilisés au moyen d'une « glaçure » (ou « émail ») composée de matériaux vitreux
(silice) avec adjonction d'un fondant dont le plus traditionnel, dans les pays occidentaux, est
l'oxyde de plomb.

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Cet enduit vitreux est naturellement incolore. On peut cependant colorer cette glaçure.
Toutes sortes de décors sont permises, par enlèvement de terre, ajourage, gravure, engobe
(fine couche de terre), ajout d'éléments modelés à la main ou moulée puis collés à la
barbotine (la terre de façonnage est délayée dans de l'eau).

Faïence stannifère
Technique connue des Arabes dès le XIe siècle : l'argile est commune, la pâte poreuse est
recouverte d'une glaçure (comme dans le cas de la poterie plombifère) à laquelle on ajoute
de l'oxyde d'étain. Cet oxyde a la propriété de rendre la glaçure blanche et opaque. La
couleur de la pâte étant dissimulée, les faïences présentent un fond blanc idéal pour recevoir
des décors peints, soit au « grand feu », soit au « petit feu ».

Faïence fine (pâte artificielle)


Elle ne se définit pas par sa composition chimique, mais par son apparence : il s’agit d’une
céramique qui cuit blanc, à l’imitation de la porcelaine mais d’une fabrication moins
onéreuse car cette pâte est opaque : sa fabrication est par essence industrielle (elle est
apparue en France dans les années 1740). On peut l’obtenir en utilisant une terre calcaire
(dite terre de pipe dans l’Est de la France), mais les Anglais ont eu l’idée d’y ajouter du silex
broyé et calciné pour rendre la pâte plus solide. On peut aussi remplacer la terre calcaire par
du kaolin qui est par définition une terre blanche ; si on lui adjoint du silex calciné et broyé,
on a une céramique très résistante, qui se moule et porte aisément des décors imprimés.

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Céramique siliceuse (pâte artificielle qui contient peu d'argile)


Dans les pays désertiques, on a réalisé des céramiques dont la pâte contient 80 % de silice
(sable) pour seulement 20 % d'argile. Ce mélange a permis aux potiers de limiter l’emploi de
l’argile blanche dans des régions désertiques, où celle-ci est un matériau rare et onéreux.
Pour la glaçure, composée de silice pour l'essentiel, on utilise les fondants alcalins que sont
la soude et la potasse. (dans les fondants alcalins, l'oxyde de cuivre prend une teinte
turquoise, dans l'oxyde de plomb, il donne du vert). Les pâtes siliceuses cuisant
naturellement blanc, ne visent pas à la translucidité de la porcelaine, mais elles sont proches
de la vitrification.

Les pates imperméables

Grès
Il s'agit d'une céramique à pâte imperméable car vitrifiée dans la masse en raison de la
présence, dans la pâte, de silice, d'argile et de diverses impuretés, qui subit une cuisson à
température élevée (vers 1 150° C). L'enduit imperméable n'est donc pas nécessaire, même
s'il est fréquent. Il prend le nom de « couverte » et non plus « glaçure », lorsqu'il est cuit en
même temps que la pâte, donc à haute température.

Porcelaine
La porcelaine se caractérise par la blancheur de sa pâte et souvent par l'emploi d'une
couverte transparente. On reconnaît une porcelaine à sa translucidité. Il existe divers
procédés de fabrication pour obtenir une céramique à la fois blanche et translucide dont les
principaux donnent la porcelaine tendre et la porcelaine dure.
La porcelaine dure est composée de matières minérales naturelles que sont le kaolin, le
quartz et le feldspath ; elle est translucide et vitrifiée dans la masse. Le kaolin, qui est une
argile primaire très réfractaire de couleur blanche, a son point de fusion à 1 800° C, grâce à
un fondant (calcaire, feldspath ou phosphate de chaux), ce point de fusion est abaissé et la
porcelaine est vitrifiée entre 1 300° et 1 450° C.

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Lorsqu'elle est revêtue d'une couverte, dans un but décoratif, la nature chimique de la
couverte est semblable à celle de la pâte, elle est simplement plus riche en fondant, pour une
affinité parfaite.

La porcelaine tendre - ou porcelaine sans kaolin - fut la première céramique utilisée à la


Manufacture de Vincennes-Sèvres. Celle-ci est faite d'un mélange très complexe composé de
marnes calcaires blanches, de sable et de fondant auquel s'ajoute une « fritte », faite de silice
et de fondant. L'ensemble cuit vers 1 200° C, la pâte ainsi vitrifiée est translucide et blanche.
Elle est dite « tendre » car elle se raye à l'acier.

Classification traditionnelle

Les céramiques sont classées en fonction de la température de frittage (encore


improprement appelée température de “fusion” ou de “cuisson”)
 Haute fusion : 1289 à 1390°C (dents artificielles des prothèses amovibles)
 Moyenne fusion : 1090 à 1260°C (Jackets cuites sur platine)
 Basse fusion : 870 à 1065°C (émaillage couronnes céramo-métalliques)
 Très basse fusion : 660 à 780°C (depuis 1992) émaillage du titane, émaillage
d’alliage à haute teneur en or, réalisation d’éléments
entièrement en céramique et de joints céramique-dent.

Classification actuelle

Les propriétés finales des prothèses en céramique, résistance mécanique, microstructure,


précision d’adaptation et propriétés optiques, résultent de la nature chimique du matériau
et du procédé de mise en forme.
Un même matériau peut être mis en forme de façons différentes, modifiant ainsi ces
propriétés.
Un même procédé de mise en forme peut être utilisé pour différents matériaux. Il est donc

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indispensable d’établir une classification basée sur : (1) la composition chimique, (2) la
microstructure et (3) les procédés de mise en forme.

Classification selon la composition chimique

Présentation générale des 5 types de matériaux


1- céramiques feldspathiques : ce sont les céramiques traditionnelles destinées à l’émaillage
des coiffes céramo-métalliques. De nouvelles céramiques feldspathiques à haute teneur en
cristaux de leucite, ont une résistance mécanique améliorée et un coefficient de dilatation
thermique augmenté. Elles peuvent être, dans certaines situations cliniques, utilisées sans
armature.
2- vitrocéramiques : Ce sont des matériaux mis en forme à l’état de verre puis traité
thermiquement pour obtenir une cristallisation contrôlée et partielle.
3- Céramiques ou plutôt verres hydrothermaux Ce sont des matériaux monophasés, (sans
phase cristalline), dans la structure desquels, des ions OH ont été incorporés. Ils
possèderaient un comportement de surface (dureté) plus proche de celui de l’émail des
dents naturelles.
4- Céramiques alumineuses : leur constituant principal est l’alumine (Al2O3).
5- Céramiques à base d'oxyde de zirconium (zircone) Apparus plus récemment ces
matériaux possèdent des propriétés mécaniques très élevées.
Classification selon le procédé de mise en forme

 avec armature métallique


 sans armature métallique
Le rôle de ce support métallique est de renforcer mécaniquement la prothèse et de servir de
support de cuisson sur lequel va s’annuler la rétraction de frittage grâce à la plasticité à
haute température de la phase vitreuse.
C’est la technique la plus utilisée avec les céramiques feldspathiques conventionnelles.
Dans ces deux techniques, la consolidation de la céramique est obtenue par un frittage en
phase liquide.

Classification selon la microstructure

Matrice vitreuse avec charge dispersées (figures a et b) ou matrice hautement voire


totalement cristalline avec (figure c) ou sans phase vitreuse infiltrée (figure d)

Figure a: microphotographie en microscopie électronique à balayage d’un échantillon de céramique


feldspathique à haute teneur en leucite (Optec hsp)

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Figure b: microphotographie en microscopie électronique à balayage d’un échantillon de vitrocéramique


Empress

Figure c: microphotographie en microscopie électronique à balayage d’un échantillon de céramique


alumineuse à haute teneur en particules cristallines et verre infiltré

Figure d: microphotographie en MEB d’un échantillon de céramique cristalline à base de zircone partiellement
stabilisée (PZS)

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PROPRIETÉS DES CERAMIQUES

Les objets en céramique sont habituellement assez peu denses, très durs et dotés d'une bonne
résistance mécanique, même à des températures très élevées. D'une manière générale, leur
résistance à la compression est bien supérieure à leur résistance à la traction, ce qui est une
des caractéristiques des matériaux fragiles. En fait, c'est la présence de petites imperfections
ou d'impuretés qui leur confèrent ce comportement ; les céramiques très pures peuvent
souvent supporter des chocs mécaniques relativement violents.
Les céramiques sont des matériaux qui ont généralement les propriétés suivantes :
 Mauvais conducteurs de chaleur (faible coefficient de dilatation thermique);
 Mauvais conducteurs d’électricité ;
 Température de fusion élevée ;
 Rigidité élevée ;
 Faible résistance en tension (matériau fragile) ;
 Très résistant à la corrosion.

LA MATIÉRE PREMIÉRE
L'industrie céramique emploie des matières extrêmement variées pour s'adapter à la diversité
de sa gamme de produits. Elle utilise à la fois des matières naturelles et des matières
synthétiques, nombre d'entre elles étant fabriquées en Europe mais certaines étant importées.
Les besoins ne sont pas les mêmes d'un secteur à un autre et ces matières premières sont
recensées de façon détaillée dans les chapitres relatifs aux différents secteurs.
Les formules (ou pâtes) des céramiques à base d'argile peuvent être constituées d'une seule
argile ou de plusieurs, mélangées avec des modificateurs minéraux, dits « non plastiques »,
tels que la poudre de quartz et le feldspath. Les minéraux argileux ordinaires (dits « argiles
plastiques ») sont des silicates d'aluminium hydratés qui proviennent de l'érosion des roches,
et la plupart des trames minérales argileuses s'articulent autour de deux unités structurelles.
La première est la « plaquette de silice » formée de tétraèdres constitués d'un Si 4+ entouré de
quatre ions d’oxygène. La seconde unité structurelle est la « plaquette d'hydroxyde
d'aluminium ou de gibbsite » constituée d'octaèdres dans lesquels un ion Al3+ est entouré de
six groupes hydroxyles. Ces plaquettes octaédriques se condensent avec les plaquettes de
silice pour former ces minéraux argileux. Il existe plusieurs espèces minérales portant le nom
de minéraux argileux, les plus importantes étant la « kaolinite », Al2O3 · 2SiO2 · 2H2O, la «
montmorillonite », Al2O3 · 4SiO2 · H2O et l'« halloysite », Al2O3 · 2SiO2 · 3H2O, [ Les
produits céramiques avancés, qui ne comportent qu'une faible quantité d'argile, voire pas du
tout, reposent sur les matières suivantes : oxydes, carbures, nitrures et borures de Al, Mg,
Mn, Ni, Si, Ti, W, Zr et autres ions métalliques. Comme exemples types, on peut citer Al 2O3
(l'alumine), MgO (la périclase ou magnésie calcinée), SiC (le carbure de silicium), TiN (le
nitrure de titane) et WB2 (le borure de tungstène).
Les argiles ou matières argilifères (argiles sédimentaires, argile schisteuse, argile limoneuse,
marne) servent principalement à la fabrication des briques, des tuiles et des tuyaux en grès.

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On peut leur ajouter des additifs organiques (sciure de bois, substances à base de liant-papier,
polystyrène formé) ou des agents auxiliaires inorganiques tels que le kieselguhr ou la perlite,
pour obtenir un volume poreux plus important. Dans l'industrie de la brique de parement ou
de la tuile, on peut ajouter des oxydes métalliques tels que MnO2, TiO2, Fe2O3, des chromites
et des minéraux tels que CaCO3, CaMgCO3 pour obtenir la couleur souhaitée et/ou pour
améliorer la porosité du produit fini. L'ajout de BaCO3 permet de réduire les efflorescences.
Ces additifs peuvent être ajoutés soit juste avant le façonnage, soit lors de la préparation des
matières premières, sous forme solide ou liquide. Les produits réfractaires sont constitués
d'argile, de chamotte (argile plastique brute calcinée et broyée) et de certaines roches
naturelles telles que la quartzite, la dolomite, la bauxite et la magnésite, mais également des
matières synthétiques susmentionnées, par exemple le corindon fritté, le carbure de silicium
ou les spinelles. Afin de produire des masses compressibles, on ajoute des liants et des
granulats aux matières premières broyées.
Le quartz, le feldspath, la craie dans certains cas, la dolomite, la wollastonite et la stéatite
sont employés comme charges et comme agents fondants. Divers produits céramiques sont
émaillés ou engobés sur la partie visible ou sur la totalité de leur surface, avec un émail fritté
ou un engobe. Outre les matières premières et agents auxiliaires susmentionnés, il faut

également d'autres agents auxiliaires, auxiliaires de cuisson, combustibles et agents de


sorption pour fabriquer des céramiques. Des additifs et des liants à base de barbotine
organique sont employés comme agents auxiliaires lors du façonnage. Les auxiliaires de
cuisson sont des capsules, des plaques et supports réutilisables et ignifugés. Des agents de
sorption tels que le carbonate de calcium, l'hydroxyde de calcium et la craie fine sont
employés lors du traitement des effluents gazeux.
Outre les matières premières et agents auxiliaires susmentionnés, il faut également d'autres
agents auxiliaires, auxiliaires de cuisson, combustibles et agents de sorption pour fabriquer
des céramiques. Des additifs et des liants à base de barbotine organique sont employés
comme agents auxiliaires lors du façonnage. Les auxiliaires de cuisson sont des capsules, des
plaques et supports réutilisables et ignifugés. Des agents de sorption tels que le carbonate de
calcium, l'hydroxyde de calcium et la craie fine sont employés lors du traitement des
effluents gazeux.

PROCÉDÉS DE FABRICATION DES CERAMIQUES

La fabrication des céramiques fait appel à différents types de fours et à toute une gamme de
matières premières pour donner des produits pouvant revêtir diverses formes, tailles et
couleurs. Le procédé général de fabrication des céramiques, quant à lui, est plutôt uniforme,
en dehors du fait qu'une cuisson en plusieurs étapes est souvent requise pour la fabrication de
carrelage mural ou de sol, d'articles domestiques, de sanitaires et de céramiques techniques.
En général, les matières premières sont mélangées puis mises en forme par coulage, pressage
ou extrusion. Un apport régulier d'eau facilite le mélange et la mise en forme. Cette eau
s'évapore dans les séchoirs et les produits sont ensuite enfournés manuellement – en
particulier dans le cas des fours à sole mobile qui sont exploités de façon périodique – ou

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placés dans des chariots qui progressent jusque dans le four dans le cas des fours tunnels ou
des fours à rouleaux, qui fonctionnent en continu. Pour la fabrication des granulats d'argile
expansée, on utilise des fours rotatifs. Durant la cuisson, un gradient de température très
précis est nécessaire pour que les produits fassent l'objet du traitement adéquat. Il faut ensuite
un refroidissement contrôlé pour que les produits libèrent leur chaleur progressivement en
préservant leur structure céramique. En dernier lieu, les produits sont emballés et entreposés
en vue de la livraison.

Schéma de principe

procédé de fabrication des céramiques

En raison de leurs propriétés (température de fusion élevée, dureté élevée, absence de


ductilité aux basses températures, fragilité, faible ténacité), les objets céramiques sont
généralement obtenus par consolidation à haute température (frittage) d’une structure
granulaire (pièce crue ou pièce verte) élaborée en mettant en œuvre un procédé de mise en
forme.
Les procédés de mise en forme les plus utilisés sont le coulage, le pressage, l’injection,
l’extrusion. Il convient d’y ajouter les méthodes de dépôts (phase vapeur, projection
plasma…). Les liquides et auxiliaires organiques mis en œuvre lors de ces étapes sont
éliminés (séchage, déliantage) avant le frittage.

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Les verres

Depuis sa création le verre a servi dans le bâtiment, pour faire des fenêtres bien sûr mais
aussi comme matériau même de construction. On l'a utilisé pour son esthétisme au début
du siècle pour faire des halls de gare ou en 1988 dans la construction de la Pyramide du
Louvre ou encore à l'extérieur de la plupart des nouvelles tours de bureaux. On l'utilise
aussi pour ses autres caractéristiques phoniques ou thermiques pour la fabrication de serre
par exemple, les verres représentent jusqu'à 80% de la surface d'un immeuble.
Le verre est un matériau recyclable et qui a un faible impact sur l'environnement. Les
matières premières entrant dans sa composition sont disponibles en abondance. Ce
matériau est en outre facilement recyclable. Les principales matières premières entrant
dans la fabrication du verre sont le sable (apportant de la silice Si02), le carbonate de
soude et le calcaire, qui constituent généralement plus de 85 % du mélange. Entrent
également dans la composition des additifs pour dégazer le verre (comme par exemple le
sulfate de soude) ou accélérer la température de fusion. D'autres additifs peuvent aussi
apporter une propriété particulière comme la couleur qui est donnée par les oxydes
métalliques présents comme impuretés dans les matières premières ou apportées
intentionnellement. Les oxydes de fer et de chrome apportent une couleur verte, ceux de
nickel : grise, ceux de manganèse : violette, ceux de cobalt : bleue, ceux de cuivre : rouge
ou verte… La couleur ambre, qui protège des rayonnements UV, est donnée par des
sulfures de fer (III), en milieu réducteur.

Il existe deux grandes familles de verre :

Deux principaux types de verres, formulation et applications

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Composition (en % en masse) de quelques verres industriels

La matière première :
La silice 71%, la soude 14%, la chaux 11 %, divers 0.4%.

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Chapitre III

RELATION STRUCTURE PROPRIETES

INTRODUCTION
La science des matériaux est l’étude des relations qui existent entre leur structure et leurs
propriétés générales La structure d’un matériau correspond à la façon dont s’agencent ses
éléments constitutifs plusieurs échelles
 Échelle subatomique : noyau et électrons
 Échelle atomique : disposition des atomes ou molécules les uns par rapport aux autres
 Échelle microscopique : groupes d’atomes
 Échelle macroscopique : éléments de structure visibles à l’œil nu.
Chaque matériau possède des propriétés mécaniques, physiques et chimiques qui lui sont
propres. Les principales propriétés sont la résistance à la rupture, l’élasticité, la masse
volumique, La dureté, l’oxydabilité et la conductibilité.
Une autre propriété est la capacité d’un matériau à subir des déformations pour être façonné
(aptitude au façonnage).
 Masse volumique: La masse d’un certain volume de matériau.
 Résistance à la rupture: capacité à bien supporter les forces extérieures.
 Dureté: Capacité d’un matériau à résister à la pression
 Elasticité: Capacité d’un matériau à reprendre sa forme après avoir être déformé.
 Oxydabilité: Capacité d’un matériau à se transformer au contact de l’oxygène
 Conductibilité: Capacité d’un matériau à transmettre la chaleur ou l’électricité

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Les trois familles de matériaux ne permettent pas de fabriquer des pièces de la même
manière, leurs aptitudes au façonnage sont différentes:
 Les matériaux métalliques son généralement utilisés pour des pièces planes ou
allongées. Ils permettent quelquefois de créer des pièces complexes lorsqu’ils peuvent
être fondus.
 Les matériaux organiques permettent d’obtenir des formes très complexes.
 Les matériaux céramiques ne permettent de fabriquer que des pièces de formes très
simples.

PROPRIÉTÉS ET STRUCTURE DE METAUX ET ALLIAGE


Définir... La liaison métallique

Les métaux sont les éléments chimiques qui possèdent un ensemble de propriétés
spécifiques : une bonne conductivité thermique, bonne conductivité électrique, de l'élasticité,
un certain éclat "métallique", ... De plus leurs oxydes sont basiques et leur conductivité

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électrique diminue avec la température. Parmi les métaux les plus utilisés on peut citer : fer,
aluminium, zinc, cuivre, magnésium, nickel, chrome, titane, ...
Cependant il faut noter que les métaux sont assez rarement utilisés à l'état pur, mais surtout
sous forme d'alliages.
Un alliage est un mélange de plusieurs métaux, ou d'un métal avec certains éléments non
métalliques.
Exemples : acier au carbone (Fe + C), ferro-silicium (Fe + Si), aciers inoxydables (Fe + Ni +
Cr), laiton (Cu + Zn).
Les alliages sont préférés aux métaux purs, car ils permettent d'améliorer une ou
plusieurs caractéristiques souhaitées (dureté, résistance à la corrosion, perméabilité
magnétique, ...), ou une meilleure combinaison de propriétés.
A l'état solide, les métaux sont formés de cristaux dont la cohésion est assurée par une liaison
d'un type particulier, la liaison métallique. Dans un tel cristal, les électrons de valence
sont délocalisés dans l'ensemble de la structure. Le réseau cristallin peut être considéré
comme un réseau d'atomes positifs baignés dans un nuage d'électrons, l'ensemble étant bien
entendu neutre.

Structure plane idéalisée d'un réseau métallique

Ce type de liaison permet d'interpréter un certain nombre de propriétés caractéristiques des


métaux et des alliages : propriétés mécaniques, conductivité électrique, conductivité
thermique ...

PROPRIÉTÉS ET STRUCTURE DES CÉRAMIQUES

Définir... La structure et la composition des céramiques techniques

Les céramiques traditionnelles, destinées aux créations artisanales ou artistiques, sont


connues depuis l'Antiquité. Ce n'est que plus récemment que l'industrie s'est intéressée aux
céramiques pour créer des matériaux aux propriétés physiques spécifiques :
mécaniques, électriques, magnétiques, optiques, piézoélectriques, ferroélectriques,
supraconductrices ...
Ces céramiques, dites techniques, peuvent être classées en trois catégories en fonction de leur
composition :

 les oxydes métalliques : Al2O3, BeO, Fe3O4, SiO2, ZrO2 ...

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 les non-oxydes : carbures (SiC, W2C, TaC ...), borures (CaB6, HfB2, TiB2 ...),
nitrures (AlN, BN, TaN...), siliciures (MoSi2, TiSi2, WSi2) ...
 composites d'oxydes et non-oxydes.

Si de nombreuses céramiques sont composées uniquement de deux éléments, d'autres


comprennent trois ou quatre éléments voire plus : carbure de tungstène-cobalt (WC-Co),
cuprite de lanthane-strontium (LaSrCuO) ...

Dans les céramiques, les liaisons sont de type ionocovalente.


Dans une liaison ionique, les électrons restent attachés à un atome, celui de l'ion négatif.
Dans une liaison covalente les électrons sont partagés entre les deux atomes.
Pour une liaison ionocovalente, les électrons sont partagés dans les liaisons mais la
probabilité de les rencontrer préférentiellement près de l'un des atomes est plus élevée. La
proportion de liaisons ioniques et de liaisons covalentes dépend de la différence
d'électronégativité entre les éléments constitutifs.
Plus cette différence est grande, plus le caractère ionique est important. Par exemple la
fluorite, CaF2, est ionique à 89% (électronégativités : Ca = 1; F = 3,98; Δ = 2,98), alors que
le carbure de silicium, SiC, n'est ionique qu'à 12% (électronégativités : Si = 1,9; C = 2,55;
Δ = 0,65). Le caractère ionocovalent des liaisons conduit à des structures cristallines de
géométrie compacte et étendue.

Les trois types de liaison

PROPRIÉTÉS MÉCANIQUES ET PHYSIQUES DES MATÉRIAUX

La densité

La densité est le rapport qui existe entre la masse d'un certain volume d'un corps et celle du
même volume d'eau. Elle est donc sans unité.

La masse volumique est, elle, le rapport entre la masse d'un solide et son volume. Elle
s'exprime en Kg/m3. La masse volumique de l’aluminium est d’environ 2,7 kg par litre. Cela
veut dire que pour un volume de 1 litre d’aluminium sa masse est de 2,7 kg.
La masse volumique est différente selon le matériau. Plus la masse volumique est importante

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plus le matériau est lourd.

La densité des matériaux solides est fonction de la masse atomique des atomes qui les
constituent, mais aussi de la compacité de leur empilement dans le volume.

 Les polymères ont une faible densité, car d'une part ils sont constitués
majoritairement d'atomes légers (carbone, hydrogène, oxygène, azote, ...) et d'autre
part les macromolécules ou chaînes moléculaires sont relativement éloignées les unes
des autres. Leur densité est proche de 1.
 Les céramiques ont en général une densité entre 2 et 4. Le diamant a une densité de
3,5.
 Les métaux au contraire sont constitués d'atomes lourds et cristallisent dans des
empilements relativement compacts (CFC, HC ou CC). Leur densité est donc élevée
et varie de 2,5 à plus de 20. La majorité d'entre eux se situe entre 7 et 10 ; notons
cependant les densités de l'aluminium et du titane sont respectivement de 2,7 et de
4,5.

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La rigidité

La raideur d'une pièce dépend d'une part de sa géométrie, typiquement de sa section, et


d'autre part du module d'élasticité longitudinal ou module de Young (E) du matériau qui
caractérise la rigidité de celui-ci.
Le module E, une relation peut s'écrire entre la contrainte en traction ou en compression et la
déformation du matériau dans son domaine d'élasticité. E s'exprime en MPa (ou N/mm²):
C'est la loi de Hooke.

Le module de Young est fonction de l'intensité des liaisons chimiques du matériau.


Une contrainte est le rapport de la force appliquée, sur la section de l'objet sur laquelle elle
est appliquée.

ζ = F/S Elle se mesure en Pascal (Pa).

La déformation : pour une traction simple, est le rapport de l’allongement à la longueur


initiale.
ε = (L-Lo)/Lo L’allongement est sans unité

Elle indique dans quelles proportions les liaisons inter atomiques (à l’échelle microscopique)
et la structure elle-même (l’objet, à l’échelle macroscopique) ont été déformées.
Les deux essais ci-contre sont réalisés avec deux éprouvettes de géométrie identique ; la
charge qui leur est imposée est également identique. A la suite de ces essais on constate que
le module de Young du matériau "rouge" est supérieur à celui du matériau "bleu".

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Rigidité comparée de différents matériaux


Comparaison du module de Young des principales familles de matériaux :
 Le diamant est un des matériaux les plus rigides grâce à ses liaisons covalentes :
E = 1000 GPa (1 GPa = 1000 MPa).
 Les métaux, les céramiques et les verres ont une rigidité assez élevée ; la valeur de
leur module peut varier de 50 à 400 GPa.
 Les polymères, à cause de leurs liaisons faibles, ont une rigidité peu élevée. Le
polyéthylène (HD) a un module de Young de 1000 MPa. Le caoutchouc naturel a lui
un module de quelques MPa.
La valeur du module E varie avec la température ; si T augmente, le module E diminue. Cette
diminution est particulièrement importante pour les polymères thermoplastiques.

La limite d'élasticité est la contrainte maximale pouvant agir sur une pièce sans entraîner de
variation permanente de sa forme et de ses dimensions.

La valeur de la limite d'élasticité longitudinale est mesurée à la suite d'un essai de traction
uniaxial.
Lorsque l'on reste dans la partie linéaire de la courbe, le comportement du matériau est
parfaitement élastique. Si on relâche la contrainte, l'éprouvette revient à sa taille initiale.
Par contre, si la limite d'élasticité Re est dépassée, on constate que la longueur de
l'échantillon a augmenté de façon permanente, même après relâchement de la contrainte
imposée. On est en présence d'une déformation irréversible ou encore d'une déformation
plastique.

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Déformation a la rupture et contrainte maximale

La déformation à la rupture (epsilon R εR) est le niveau de déformation atteint au moment de


la rupture d'un solide.
La contrainte maximale (Sigma M ζM) est le niveau de contrainte maximum que peut
subir un matériau sans être endommagé, c'est-à-dire avant le début de la striction.

Lorsque la charge est très importante il y a rupture, car la contrainte maximale a été dépassée
et la déformation à la rupture atteinte.

Mesure de la déformation à la rupture (Epsilon εR) et la contrainte maximale


(Sigma ζM).
Dans le cas d'un matériau ductile, lorsque la charge dépasse sa limite d'élasticité il passe dans
le domaine de plasticité, puis il atteint sa contrainte maximale Sigma M ou RM. Ensuite, la
section de l'éprouvette diminue localement : on parle de striction. Enfin, on aboutit à la
rupture de l'éprouvette.
La déformation à la rupture (Epsilon R) du matériau est mesurée en soustrayant à la
déformation atteinte au moment de la rupture, la pente du domaine d'élasticité (E).
Dans le cas d'un matériau fragile, la rupture a lieu dès que le matériau a dépassé sa limite
d'élasticité ; la contrainte maximale (Sigma M ou RM) et la limite d'élasticité (Sigma y ou
Re) sont alors confondues.

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Valeurs comparées de εR (Epsilon R) et de ζM (Sigma M)


Les matériaux fragiles comme les céramiques ont une déformation à la rupture faible.
Par contre, les métaux peuvent atteindre quelques %, voire plusieurs dizaines de % de
déformation.
Les polymères atteignent couramment plusieurs centaines de % (si T>Tg*).
La contrainte maximale que peuvent supporter les polymères est faible (quelques dizaines de
MPa). Celle des métaux, comme des céramiques**, peut atteindre plusieurs dizaines, voire
plusieurs centaines de MPa.

* Tg : température de transition vitreuse. En dessous de cette température les liaisons faibles


sont pleinement actives et rendent le matériau plus rigide et plus résistant.
** Les céramiques résistent beaucoup mieux en compression qu'en traction.

La dureté

La dureté caractérise la résistance qu'offre un matériau à la pénétration d'un corps.


Plus un matériau est dur et plus l'empreinte laissée par ce corps est petite.
Pour certains matériaux comme les aciers au carbone, il est possible de corréler leur dureté et
leur limite d'élasticité Re.

Mesure de la dureté

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Lors de la pénétration de l'indenteur, le matériau est déformé plastiquement.


La dureté dépend à la fois de la valeur de Re et de sa capacité d'écrouissage.

Il existe différents types d'essais de dureté, différents indenteurs et également différentes


échelles de dureté.
Les plus connues sont la dureté Vickers où l'indenteur est de forme pyramidale (Cf.
animation) et la dureté Brinell où l'indenteur est une bille en acier très dur.

Les différentes échelles de dureté ont leur unité propre : Vickers, Brinnel, Rockwell, ...
Toutefois, la dureté correspond à une pression maximale. Elle peut donc aussi s'exprimer en
MPa. Par exemple, 1 Vickers équivaut à environ 10 MPa.

Dureté comparée de différents matériaux

 Le diamant est le matériau le plus dur. Il sert lui-même pour mesurer la dureté des
autres matériaux par indentation (dureté Vickers).
 Les céramiques ont une dureté élevée.
 Les métaux peuvent être mous comme le plomb, relativement durs comme un acier
de base ou très durs s'il s'agit d'aciers alliés.
 Les polymères sont mous.

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La ténacité

La ténacité caractérise la résistance à la propagation d'un défaut "macroscopique" (fissure,


porosité, etc.) présent dans un matériau.
Cette propriété est bien sûr en lien avec la nature fragile ou au contraire ductile du matériau.
Cependant, elle est dépendante de la présence ou non d'un défaut et aussi de sa taille.

Mesure de la ténacité

La valeur de la ténacité est liée à la présence de défauts dans un matériau et est fonction de
l'énergie nécessaire pour entraîner leur propagation rapide et donc une rupture non contrôlée.
Lorsque le matériau est soumis à une valeur critique de contrainte pour une longueur de
fissure donnée, ou lorsque cette longueur atteint une valeur critique pour une contrainte
donnée, la fissure se propage rapidement dans la pièce.
Le facteur d'intensité de contrainte K atteint alors la valeur Kc ; on l'appelle le
facteur critique d'intensité de contrainte ; plus couramment on parle de ténacité.

K s'exprime en MPa.m1/2. Elle peut aussi se mesurer par le paramètre Gc (énergie).

Attention, cette caractéristique est mesurée pour un cas de charge où la contrainte (ou
l'effort) est imposée. Lorsqu'on impose une déformation (ou un déplacement), les matériaux
souples (E faible) auront un avantage par rapport aux matériaux rigides (E élevé).

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Ténacité comparée de différents matériaux

Deux matériaux peuvent avoir des valeurs de rigidité et de limite d'élasticité très proches, et
avoir cependant des valeurs de ténacité très différentes (ex. l'aluminium et le verre).

A température ambiante :

 Le diamant et les céramiques ont une faible ténacité de 0,2 à 4 MPa.m1/2.


 Les polymères ont une ténacité relativement faible de 0,5 à 4 MPa.m1/2, qui est en lien
avec leur comportement mécanique générale, mais aussi avec leur température de
transition vitreuse (Tg).
 Les métaux ont une ténacité élevée de 50 à 300 MPa.m1/2.

La résilience

La résilience est un essai, qui en mesurant la résistance au choc d'une éprouvette normalisée,
permet de quantifier la fragilité d'un matériau. Cet essai est simple, rapide, peu coûteux et est
surtout employé comme moyen de contrôle et pour classer les matériaux les uns par rapport
aux autres. La résilience est fonction de l'énergie développée pour arriver à briser le
matériau.
La résilience n'est pas le seul essai permettant de mesurer la fragilité. L'allongement à rupture
est un indicateur de fragilité pour des essais de traction à vitesse relativement lente.
De même, l'énergie absorbée pour rompre une éprouvette en traction peut être un indicateur.
La ténacité Kc est une propriété pertinente en présence de défauts telle qu'une fissure. Des
calculs de résistance à la progression brutale de fissures sont effectués dans le cadre de
la théorie de la Mécanique de la Rupture.

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Le second matériau est plus ductile que le premier : Kc2 > Kc1.

PROPRIÉTÉS THERMIQUES DES MATÉRIAUX

La dilatation des solides

Origine du phénomène de dilatation.

Tous les solides s'expansent sous l'effet d'une élévation de la température. Ce phénomène
physique général ne souffre que quelques très rares exceptions. Cet effet de l'échauffement
provient de l'augmentation de la distance moyenne interatomique due à l'agitation
thermique.

On peut justifier ce fait en observant la

courbe montrant l'évolution de l'énergie potentielle d'une liaison, U, (potentiel de Lennard-


Jones) en fonction de la distance r qui sépare deux atomes impliqués dans une liaison.
Cette courbe est la résultante de deux effets :

 la répulsion qui s'exerce entre les orbitales externes qui sont au contact. Les forces
répulsives sont très intenses et de très courte portée. L'énergie potentielle de
répulsion varie en 1/r m, avec m variant de 6 à 11 suivant le type de liaison.

 l'attraction entre les charges différentes : nuages électroniques et noyaux. Ces


forces s'exercent à plus longue distance que les précédentes. L'énergie potentielle
d'attraction varie en -1/ r n, avec n variant de 1 à 6.

Au voisinage de zéro K, et quelle que soit la nature de la liaison, ces courbes ont toujours
la même allure et la résultante montre un minimum d'énergie potentielle, négative, lorsque
les deux atomes se trouvent séparés par la distance d'équilibre de la liaison, r0.

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De plus, la courbe résultante est asymétrique par rapport à la distance d'équilibre.

Si la température augmente, les atomes sont soumis à l'agitation thermique et vibrent


autour de leur position moyenne. Si ΔE représente l'énergie cinétique des atomes (l'énergie
thermique), les points b et c de la courbe sont les positions extrêmes d'un atome en
vibration. L'asymétrie de la courbe fait que la position moyenne, a, se déplace vers la
droite si la température et l'énergie cinétique augmentent : c'est à dire que la distance
moyenne entre les deux atomes augmente et que le matériau se dilate.

Expérimentalement, ce fait est bien confirmé, par exemple par la mesure des paramètres de
maille des systèmes cristallins en fonction de la température.

Grandeurs physiques exprimant la dilatation.

Idéalement, c'est la variation relative de volume qui caractérise l'expansion thermique


d'un solide. Dans la pratique, c'est la mesure de la dilatation linéaire qui est la plus facile à
réaliser et donc la donnée la plus fréquente dans la littérature technique.
Pour un échantillon de longueur initiale L0, on mesure l'allongement ΔL observé pour une
variation de température ΔT. On calcule alors le coefficient de dilatation linéaire a :

en Kelvins-1
La valeur de a diffère suivant la classe à laquelle appartient un matériau, c'est à dire la
nature de la liaison qui en assure la cohésion.
Les courbes de Lennard-Jones des liaisons faibles, iono-covalentes et métalliques
permettent de prédire que les céramiques sont les matériaux qui se dilatent le moins, les

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métaux moyennement et les polymères beaucoup (voir tableau suivant).

Coefficient de dilatation moyenne la valeur la plus la valeur la plus


en K-1 faible élevé
Céramiques 5 10-6 Silice = 0.54 10-6 Verres = 12 10-6
Métaux 20 10-6 Tungstène = 4.5 10-6 Alcalins = 80 10-6
Polymères 80 10-6 PMMA (plex) = 5 10 -6 PE (polyétyl) = 5 10-6

Dans la pratique, la connaissance de a est importante pour :

 choisir des matériaux résistant aux chocs thermiques.

 associer entre elles des pièces de nature différente et prévoir les déformations.

 calculer des jeux fonctionnels, dans un moteur par exemple.

Si le matériau est macroscopiquement monocristallin et non cubique, on observe des


coefficients a différents suivant les directions cristallographiques principales.

On connaît même quelques solides qui présentent des dilatations négatives suivant une
direction (graphite, plutonium), tout en montrant au total une expansion volumique
positive quand T augmente.

La conductibilité thermique

Il s'agit ici de l'un des trois modes de transmission de la chaleur, le plus important dans les
solides : la conduction (les autres sont la convection et le rayonnement).

La perception sensitive de cette propriété peut se faire en touchant à température ambiante


un morceau de cuivre puis une pièce de bois. Le premier procure une impression de froid
car la très grande conductibilité thermique du cuivre abaisse la température de la peau.
Quant au bois, beaucoup plus « isolant », sa température superficielle s'adapte très vite à
celle de la peau et l'échange de chaleur se fait à travers un gradient thermique notable.

Les applications de cette propriété sont industriellement très importantes. Elles permettent
de définir, par exemple, des matériaux isolants pour réaliser des bâtiments dont les pertes
d'énergie sont minimales ou bien encore ceux qui serviront à construire des échangeurs de
chaleur efficaces.

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Aspects macroscopiques de la conduction thermique.


S'il existe une différence de température aux extrémités d'un conducteur, il s'établit un flux
de chaleur Q, analogue à un courant électrique sous l'effet d'une différence de potentiel.
La première loi de Fourier décrit ce phénomène (elle ne s'applique qu'aux matériaux
isotropes).
Elle permet de définir K, le coefficient de conductibilité thermique du matériau, qui relie
le flux de chaleur Q, en W/m2, au gradient de température :

Le coefficient K est exprimé en W/(m K)-1.

On voit ci-dessus comment varie la conductibilité thermique à température ambiante, selon


les trois classes de matériaux.

On peut observer de grandes analogies entre la conduction thermique et électrique : la


plupart des métaux qui sont de très bons conducteurs électriques sont simultanément

d'excellents conducteurs thermiques. Mais il existe quelques belles exceptions. Ainsi,


l'isolant électrique idéal qu'est le diamant est meilleur conducteur thermique que l'argent !

PROPRIÉTÉS ÉLECTRIQUES DES MATÉRIAUX


La conductivité électrique traduit l'aptitude d'un matériau à plus ou moins conduire un

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courant électrique. Elle est due à la possibilité pour les électrons des atomes de circuler
librement dans le matériau.
La propriété de conduction de l'électricité, ou son contraire, est essentielle pour de très
nombreuses réalisations industrielles. Les applications sont bien connues : transport de
l'énergie électrique, chauffage, mais aussi phénomènes variés dans les circuits «
électroniques ».
Nous allons passer en revue les grandeurs physiques qui décrivent ces comportements.

La conductibilité électrique

Un conducteur électrique est un matériau qui possède des électrons mobiles, susceptibles
d'entretenir un courant électrique dans la masse du matériau.
Sous l'effet d'une différence de potentiel V(en volts), un conducteur de résistance R(en ohms)
est traversé par le courant I (en ampères) selon la loi d'Ohm :
Si la section du conducteur est S et sa longueur L, on peut calculer la résistance spécifique ρ,
ou résistivité du matériau constituant le conducteur :
La résistivité ρ s'exprime en Ω.m.

L'inverse de la résistivité, δ, est la conductivité électrique (parfois nommée aussi


conductibilité électrique, à comparer avec le K de la conduction thermique).
La conductivité électrique des matériaux varie considérablement selon la nature des
liaisons, la composition et la température.
A température ambiante, elle varie de 108 Ω.m pour un conducteur comme le cuivre à

10-16 Ω.m pour un isolant comme le PTFE (Téflon).

Les métaux sont tous conducteurs du fait de leurs électrons libres très mobiles. Leur
résistivité augmente avec la température du fait de l'augmentation de l'agitation thermique
et du nombre de collisions croissant entre les électrons.
Les matériaux comme les polymères, les céramiques ou les verres sont isolants, car les
électrons de valence sont "captés" dans les liaisons covalentes ou ioniques et ne sont donc
pas libres de se déplacer.

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