7SE06TE0724_Synthese
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SYNTHÈSE
Changement de lieu
Comparaison du lieu de résidence de résidence
Mobilité géographique
des individus
Au cours de sa carrière
Mobilité professionnelle
professionnelle
(intragénérationnelle)
Changement de
Mobilité sociale
catégorie sociale
Mobilité sociale
Comparaison du statut social des Entre 2 générations intergénérationnelle
individus ou groupes d’individus
La mobilité sociale désigne (au sens large) les changements de statut social d’un individu au cours de sa vie
ou par comparaison avec le statut social de ses parents. En effet, la société est découpée en catégories hiérar-
chisées (ex : classes sociales, Professions et Catégories Socioprofessionnelles), certaines étant considérées
comme supérieures aux autres.
Ainsi, la mobilité intragénérationnelle (appelée mobilité professionnelle par l’INSEE) désigne le changement
de catégorie sociale (et/ou de profession) d’un individu au cours de sa vie.
Ex : un cadre qui quitte son emploi pour fonder sa propre entreprise, une employée en institut de beauté qui
trouve un emploi de vendeuse et conseillère chez Sephora.
La mobilité intergénérationnelle (appelée mobilité sociale par l’INSEE) désigne quant à elle le changement de
catégorie sociale d’un individu d’une génération à l’autre (Ex : une fille d’agriculteur qui devient cadre).
Remarque : Le fait d’appartenir au même groupe social que ses parents indique une immobilité sociale ou
reproduction sociale.
—Mobilité géographique
Changement de lieu de résidence d’un individu.
—Mobilité intergénérationnelle
Mobilité entre générations, changement de position sociale des individus par rapport aux générations
antérieures (père/mère, grand-père/grand-mère).
—Mobilité intragénérationnelle
Changement de position sociale des individus au cours de leur vie active.
—Mobilité professionnelle
Changement de profession d’un individu.
—Mobilité sociale
Changement de position sociale d’un individu ou groupe d’individus.
—Reproduction sociale
Fait d’appartenir au même groupe social que ses parents.
—Statut social
Position qu’occupe une personne dans la société, le prestige dont elle jouit en son sein. Selon les cas,
le statut social peut être caractérisé par différents critères : profession, propriété foncière, revenus,
pouvoir, appartenance ethnique, etc.
Séance 2 – M
esurer la mobilité sociale : Principes de construction,
intérêts et limites des tables de mobilité sociale.
Les tables de destinée et de recrutement permettent de répondre à des questions différentes. Elles n’ont
pas le même ensemble de référence : Il faut y prendre garde pour éviter les erreurs d’interprétation des
données.
Les tables de mobilité présentent donc de nombreux intérêts : quantifier la mobilité sociale
intergénérationnelle, déterminer si la société devient plus mobile ou pas, mesurer l’impact des politiques
mises en œuvre en matière de lutte contre les inégalités et les discriminations. L’objectif des sociétés
démocratiques étant que l’origine sociale n’influence pas la destinée sociale.
Les tables de mobilité se heurtent cependant à des limites liées à l’emploi de la nomenclature des PCS,
aux évolutions (générations après générations) du prestige social accordé à certaines professions, à la
place réservée aux femmes dans ces tables et à l’existence d’une mobilité subjective non mesurée par les
tables.
GLOSSAIRE
—Autorecrutement
Dans la table de recrutement, personnes qui occupent la même position sociale que celle de leur
parent.
—Mobilité objective
Mobilité observée dans les tables de mobilité sociale au travers des flux de PCS à PCS entre parents
et enfants.
—Mobilité subjective
Ressenti qui ne peut être observé qu’à travers des entretiens menés par les sociologues auprès de
personnes ayant vécu une mobilité (ascension ou déclassement).
—Hérédité sociale
Dans la table de destinée, personnes qui occupent la même position sociale que celle de leur parent.
—Tables de mobilité
Tableaux statistiques à double entrée qui croisent la position sociale des individus le plus souvent
âgés de 30 (voire 40) à 59 ans à celle qu’occupe ou occupait leur parent au même âge. Ce sont des
outils statistiques qui servent à mesurer et analyser la mobilité sociale.
Séance 1 – L
a mobilité observée, entre mobilité structurelle et fluidité
sociale
On parle de mobilité observée pour exprimer le pourcentage de personnes qui occupent une position
sociale différente de celle de leur parent. Elle se calcule à partir des tables de mobilité et se décompose
traditionnellement en mobilité structurelle et mobilité nette.
Une part de la mobilité observée trouve son origine dans les transformations de l’économie : recul
de l’agriculture, déclin de l’industrie, montée de la société des services (tertiairisation), … Ces
transformations structurelles indépendantes de la volonté des actifs présents sur le marché du travail,
conduisent à la destruction d’emplois dans certains secteurs d’activité et à la création d’emplois dans
d’autres secteurs, et se traduisent par une mobilité structurelle. Les enfants des catégories qui perdent
des emplois vont dans les catégories qui gagnent des emplois.
Attention ! Cette mobilité structurelle n’est pas le signe que la société est socialement plus « fluide ».
Elle ne traduit pas un relâchement des liens entre origine et destinée sociale des individus mais des
déplacements contraints par l’évolution des emplois disponibles sur le territoire.
La mobilité nette désigne, quant à elle, la mobilité observée qui ne dépend pas de l’évolution de la
structure socioprofessionnelle, les changements qui se produisent en plus des mouvements contraints
par la mobilité structurelle. Ainsi, on peut écrire l’égalité suivante :
Mobilité nette = Mobilité observée – Mobilité structurelle
La fluidité sociale est une mobilité relative. Elle augmente si l’égalité des chances d’accéder à une
position sociale particulière entre fils de deux catégories sociales différentes augmente au cours du
temps. Elle permet l’étude du lien entre origine et position sociales, indépendamment de l’état de la
distribution des statuts socioprofessionnels des pères et des fils.
Quand la fluidité sociale augmente, cela signifie qu’on progresse du point de vue de l’idéal méritocratique
de l’égalité des chances.
Il faut distinguer :
— La mobilité sociale observée qui désigne la proportion d’individus qui occupent une position sociale
différente de celle de leur parent référent. Cette dernière est influencée par les évolutions de la struc-
ture socioprofessionnelle entre les générations, appelée mobilité structurelle.
— La fluidité sociale qui mesure une mobilité relative. Elle donne une idée des chances relatives
d’accéder à une certaine position sociale en fonction de son origine sociale.
Aujourd’hui, les sociologues s’intéressent beaucoup à la notion de fluidité sociale, car elle permet
de mesurer la force du lien entre origine et position sociales, c’est-à-dire de mesurer les chances
respectives d’atteindre telle ou telle position sociale selon son origine sociale, indépendamment des
évolutions de la structure sociale.
GLOSSAIRE
—Mobilité observée (brute ou totale ou absolue)
Ensemble des individus connaissant un changement de position sociale par rapport à leurs parents
(mobilité intergénérationnelle) ou au cours de leur parcours d’actif (mobilité professionnelle).
—Mobilité structurelle
Partie de la mobilité observée expliquée par l’évolution de la structure des emplois entre la génération
des parents et celle de leurs enfants.
—Reproduction sociale
Tendance du système à reproduire, d’une génération à l’autre, les hiérarchies sociales et les inégalités
qui en découlent, les enfants occupant des positions sociales similaires à celles de leurs parents.
Séance 2 – L
es caractéristiques de la mobilité sociale en France
aujourd’hui
Promotion sociale
Mobilité verticale
ascendante
Changement de statut social
Mobilité verticale
Mobilité verticale
descendante
Déclassement
Mobilité sociale
Mobilité horizontale
intergénérationnelle
Même
statut social
(salarié ↔ indépendant)
Mobilité de statut
Changement de statut juridique
La mobilité masculine
L’analyse des tables de mobilité masculine permet de poser les constats suivants :
— L
es hommes sont davantage mobiles socialement (65 %) qu’immobiles (35 %) par rapport à leurs
parents : en 2015, les 2/3 des fils n’ont pas la même position sociale que leur père.
— L
a reproduction sociale concerne en priorité les cadres et les employés/ouvriers qualifiés. Les
cadres ont une très forte hérédité sociale (un fils de cadres sur deux devient cadre), tout comme les
ouvriers (presque 60 % des fils d’ouvriers le deviennent à leur tour).
Remarque : Les agriculteurs ne sont concernés que par l’autorecrutement (en 2015, plus de 80 %
des agriculteurs sont fils d’agriculteurs mais seulement 26,7 % des fils d’agriculteurs sont devenus
agriculteurs).
— L
a mobilité sociale masculine est plutôt ascendante et de proximité. Ceci vient corroborer l’affirma-
tion présentée en introduction selon laquelle en moyenne, en France, il faut 6 générations (soit 180
ans) aux descendants d’un enfant de famille modeste pour atteindre la classe moyenne.
Ceux qui connaissent une mobilité ascendante longue existent mais sont minoritaires. Ainsi, seuls
8,3 % des fils d’employés ou ouvriers non qualifiés sont devenus cadres.
— O
n observe également de la mobilité horizontale et de la mobilité descendante : une part signifi-
cative des fils de cadres sont frappés par le déclassement. Par exemple, 25,4 % des fils de cadres
deviennent professions intermédiaires.
La mobilité féminine
Longtemps laissée de côté par les sociologues notamment du fait d’un taux d’activité trop faible des
femmes, la mobilité féminine fait aujourd’hui l’objet d’études. On compare la position sociale des filles
avec leur père mais aussi avec leur mère afin de connaître leurs trajectoires sociales.
GLOSSAIRE
—Mobilité ascendante
Fait d’occuper une position sociale plus élevée que ses parents.
—Mobilité descendante
Fait d’occuper une position sociale inférieure à celle de ses parents.
—Mobilité structurelle
Partie de la mobilité observée expliquée par l’évolution de la structure des emplois entre la
génération des parents et celle de leurs enfants.
—Reproduction sociale
Tendance du système à reproduire, d’une génération à l’autre, les hiérarchies sociales et les inégalités
qui en découlent, les enfants occupant des positions sociales similaires à celles de leurs parents.
Séance 2 – L
e rôle de la formation et des ressources et configurations
familiales dans la mobilité sociale
On observe que pour accéder aux positions sociales les plus valorisées, mieux vaut être diplômé du
supérieur long puisque plus un jeune actif est diplômé, plus il a de chances d’atteindre une catégorie
socioprofessionnelle moyenne ou supérieure (cadres ou professions intermédiaires).
L’École et la formation jouent donc un rôle essentiel sur la mobilité sociale des individus.
Il semble aussi que ce soient les personnes issues de milieux modestes qui, une fois bien formées
et diplômées, connaissent une forte probabilité d’ascension sociale. Nous voyons d’ailleurs dans la
séquence consacrée à l’École que celle-ci doit rendre possible la mobilité ascendante des enfants issus
de milieu défavorisé en favorisant l’égalité des chances.
L’École et les diplômes qu’elle délivre permettent d’effacer en partie le poids de l’origine sociale sur les
trajectoires de mobilité individuelle.
Suivre une bonne formation et obtenir un bon niveau de diplôme (équivalent, voire supérieur, à celui
de ses parents) ne garantissent pas l’ascension sociale et ne protègent pas de façon certaine contre le
déclassement scolaire et/ou social. Le paradoxe d’Anderson s’explique par l’inflation des diplômes mais il
est souvent renforcé par les ressources et configurations familiales.
GLOSSAIRE
—Paradoxe d’Anderson
Avec des diplômes plus élevés que leurs parents, les enfants n’accèdent pas forcément à une position
sociale plus favorable. De même, avoir un niveau d’études moindre que ses parents ne conduit pas
nécessairement à une position sociale inférieure.
—Massification
Élargissement de l’accès à l’éducation et à l’enseignement supérieur sans disparition des inégalités
de réussite scolaire.
—Ressources familiales
Différents types de capitaux (économique, social et culturel) que les individus peuvent mobiliser au
sein de leur famille. Ces ressources familiales sont inégalement réparties entre les familles et vont
donc contribuer à expliquer les trajectoires de mobilité des individus.
—Configurations familiales
Caractéristiques de la famille dans laquelle grandissent les jeunes (rôle et place du ou des parents, des
éventuels frères et sœurs, …). On distingue différents types de structures familiales selon le milieu social,
la taille de la fratrie, la situation conjugale ou l’origine migratoire des parents, le niveau de revenu, …