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CoursDe Teledetection-Support Etudiants

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Base fondamentale de la télédétection

Institut de Géographie
Tropicale

D. SYLLA, Ph.D.
Janvier 2024
Introduction

1. Le rayonnement électromagnétique, un support de


l’information
2. Les interactions du rayonnement électromagnétique avec la
matière
3. Le spectre électromagnétique
4. Les images de Télédétection
Introduction
 Qu’est ce que la Télédétection ?

Processus d’acquisition d’information à propos d’un objet, d’une surface, d’un phénomène
sans contact avec eux »

Contrairement au thermomètre qui a besoin d’être en contact avec l’objet pour en mesurer
la température, la télédétection collecte l’information à distance

Plus spécifiquement, le terme de télédétection réfère à l’estimation des interactions entre


les matériaux de la surface terrestre et l’énergie électromagnétique

 La Télédétection est une technique qui, par l’acquisition d’images, permet d’obtenir de
l’information sur la surface de la terre sans contact direct avec celle-ci
 Principe de base de la télédétection
Globalement, un système de télédétection est formé de cinq (05) éléments essentiels:

a- Source d’énergie ou d’illumination


b. La cible
c. Le capteur
d. Le récepteur
e. Station de traitement de données
1. Le rayonnement électromagnétique, un support de l’information
• Le REM correspond à l'ensemble des radiations émises par une source qui peut être soit le
soleil, soit la surface terrestre ou océanique ou l'atmosphère, ou bien encore le capteur
satellitaire lui-même, sous forme d’ondes électromagnétiques ou de particules

• Selon la théorie ondulatoire, le rayonnement électromagnétique est composé de


deux vecteurs champ électrique et magnétique perpendiculaires et se déplaçant à la
vitesse de la lumière C= 3.108 m.s-1
• Deux propriétés principales caractérisent une onde électromagnétique : sa
longueur et sa fréquence

• La longueur d’onde (λ) exprime le caractère oscillatoire périodique


de l’onde dans l’espace. C’est la distance séparant deux crêtes
successives d’une onde
• Elle est mesurée en mètre ou en l'un de ses sous-multiples (le
nanometre)
1 (nanomètre) nm = 10-9 mètre
1 (micromètre) μm = 10-6 mètre
1 (centimètre) cm = 10-2 mètre

 La période (T) : elle représente le temps nécessaire pour que l’onde effectue un cycle. L’unité
est la seconde.

• La fréquence (𝝂) : (Inverse de la période) traduit le nombre de cycles (oscillations) par unité
de temps
• Elle s’exprime en Hertz (Hz) - un Hz équivaut à une oscillation par seconde
 Plus la longueur d'onde d'une onde électromagnétique est petite, plus l'énergie
qu'elle transporte est grande

Zettahertz 1021 hertz Exahertz 1018 hertz Térahertz 1012 hertz


Pétahertz 1015 hertz Gigahertz 109 hertz Mégahertz 106 hertz

10−15 Picomètre 10−12 m


Femtomètre
 Composantes essentielles : l’Energie

 la lumière est un REM perceptible à l’œil humain !

 La lumière est une onde électromagnétique dont la couleur dépend de la longueur


d'onde

 Le REM peut aussi se manifester sous forme de chaleur


 Lorsqu’un objet reçoit de la chaleur, c’est-à-dire, lorsqu’il est exposé à une
température, il émet des IR
 Cela signifie que tout objet que l’on peut voir émet de la lumière, mais avec des
longueurs d’onde que l’homme ne peut déceler
2. Interactions du rayonnement électromagnétique avec la matière
Lorsqu’un rayonnement incident entre en contact avec la matière, trois phénomènes peuvent avoir lieu:
 l’absorption
 la réflexion
 la transmission

A/ l’absorption, modifie l’énergie interne de l’objet et produit


de la chaleur qui sera réémise sous forme d’un rayonnement à une
plus grande longueur d’onde

 L’absorptance  est définie comme le rapport entre l’énergie


absorbée et l’énergie reçue

B/ la réflexion se produit lorsque la cible redirige l'énergie du


rayonnement
 La mesure qui en découle: la réflectance  (Rhô) est le rapport
entre l’énergie réfléchie et l’énergie reçue
C/ la transmission
 La transmittance  est le rapport entre l’énergie transmise aux surfaces sous-jacentes et l’énergie
reçue

L’absorptance, la réflectance et la transmittance ont des valeurs comprises entre 0 et 1.


 Principe de conservation de l’énergie (loi de Kirchhoff):  +  +  = 1
Rho ()

, ,  changent avec la nature de l’objet.


Objet parfaitement transparent : = 0 ;  = 0 ;  = 1
Objet opaque  =0 ;  +  =1 ;

Pour un objet donné, , ,  changent avec la longueur d’onde.


Ex : la réflectance de la feuille d’un arbre est plus élevée dans la bande de longueur d’onde « vert »
que dans le « rouge ».
3. Le Spectre électromagnétique
Le spectre électromagnétique est l’ensemble de tous les types de rayonnements électromagnétiques

 Résultat de la décomposition du rayonnement électromagnétique en ses fréquences constituantes


ou longueurs d’onde

Il s'étend des courtes longueurs d'onde (dont font partie les rayons gamma et les rayons X) aux
grandes longueurs d'onde (micro-ondes et ondes radio).

La nature de la lumière dépend de sa longueur d’onde

En partant des ondes les plus énergétiques,


on distingue successivement:

1. Les rayons gamma (γ)


2. Les rayons X
3. Les ultraviolets
4. Le domaine visible
5. L’infrarouge
6. Les ondes radar ou hyperfréquences
7. Les ondes radio
A. Le domaine du visible

S'étend entre 0,4μm et 0,7μm et est la seule fenêtre du spectre électromagnétique perceptible par l'œil
humain
 Seule portion du spectre permettant de visualiser les couleurs

 lorsque la lumière blanche émise par le soleil passe à


travers un prisme, elle se décompose en plusieurs couleurs
constituantes qui vont du violet au rouge en passant par le
bleu, le vert, le jaune et le orange (principe de l'arc-en-ciel)
Les capteurs utilisés en télédétection peuvent capter l'énergie provenant de différentes fenêtres
spectrales à l'intérieur même du visible
 le satellite SPOT est sensible au rouge et au vert,
 le satellite américain IKONOS dispose de trois bandes spectrales dans le visible, sensibles au
rouge, au vert et au bleu

 Couleurs du spectre
Bien qu'il soit continu et qu'il n’y ait pas de frontière claire entre une couleur et la suivante, la table
suivante donne les limites approchées des couleurs du spectre

 Violet 380–450 nm
 Bleu 450–495 nm
 Vert 495–570 nm
 Jaune 570–590 nm
 Orange 590–620 nm
 Rouge 620–750 nm
B. L'infrarouge

L'infrarouge est relativement étendu puisqu'il couvre les longueurs d'onde de 0,7 μm à 100 μm
(Infrarouge proche Infrarouges moyen et le thermique et Infrarouge lointain)

C. Les hyperfréquences

 Domaine spectral (1cm à 1m)


 Les longueurs d'onde centimétriques conférant aux hyperfréquences des propriétés
particulières et notamment la possibilité d'observer la surface de la Terre par tous les temps,
de jour comme de nuit
 Capteurs radars et des radiomètres à micro-ondes passives, utilisés notamment en
océanographie pour l'étude des glaces de mer et la détection des nappes d'hydrocarbures
 La Réflectance
C’est le rapport entre l'énergie réfléchie par une surface et l'énergie incidente reçue par cette
même surface pour une longueur d'onde donnée

 C'est une grandeur sans unité comprise entre 0 et 1 ou souvent exprimée en pourcentage

En télédétection optique, on utilise la réflectance  pour des gammes distinctes de longueur


d’onde, ce qui permet de distinguer des objets différents

 Signature spectrale

Figure: Réflectance des surfaces terrestres dans le visible


 Signature spectrale
 Lorsque le soleil éclaire la surface terrestre, des interactions se produisent entre
le rayonnement et la cible illuminée

 En fonction des propriétés et des caractéristiques de la cible, une partie du


rayonnement est réfléchie vers le capteur satellitaire

Chaque objet ou chaque surface possède ainsi une réponse spectrale bien précise
à une longueur d'onde donnée

 La variation de la réflectance en fonction de la longueur d’onde est appelée


signature spectrale.

NB: Chaque type de surface peut ainsi être caractérisé et identifié sur une image
En fonction de la nature et des caractéristiques intrinsèques des objets et des surfaces, le rayonnement
incident interagira avec la cible selon l'une ou l'autre des propriétés (absorption, réflexion, transmission),
ou de manière générale selon une combinaison de ces propriétés

Chaque surface possède ainsi une signature spectrale


qui lui est propre et qui permettra son identification
sur les images satellitaires

 La figure ci-contre présente la signature spectrale


des principales surfaces naturelles

 Les trois courbes (Végétation verte, Sol et Eau)


sont relativement proches dans le spectre visible,
ce qui veut dire que les réflectances de l'eau, du
sol nu et de la végétation y sont assez similaires

 Si nous voulons distinguer ces trois types de


couvertures du sol, il faut alors regarder dans des
longueurs d'ondes plus grandes, dans la portion
infrarouge du spectre
 Comportement spectral

 La réflectance de la végétation n'est pas


constante

Elle varie en fonction:

Des types de végétaux (les résineux par


exemple, ont une réflectance moins
importante que les feuillus dans le
proche infrarouge)

Selon l'état de santé d'une plante

 On parle de comportement spectral


plutôt que de signature spectrale
 Comportement spectral

 Réflectance de l'eau de mer en fonction


de sa teneur en chlorophylle (en mg.m-3)
4. Images de Télédétection
 Une image numérique est un fichier comportant plusieurs bandes spectrales
 Le nombre de bandes est fonction de la résolution spectrale du satellite

Pour exemple, une image Landsat 7 est formée de 9 bandes spectrales :


 3 bandes dans le domaine visible,
 1 bande dans le proche infrarouge « NIR »,
 2 bandes dans le SWIR,
 2 bandes dans le TIR et
 1 bande panchromatique c’est-à-dire couvrant le domaine du visible

Fig. Notion de l’image numérique Landsat.


4. Images de Télédétection
L’émission de radiation (émise ou réfléchie) à partir de la superficie terrestre est un
phénomène continu en 4 dimensions (Espace, Temps, Longueur d’onde et Intensité)

On définie :
• la Résolution Spatiale : taille du pixel
• la Résolution Radiométrique : nombre d’intervalles des intensités qui peuvent être
capturées
• la Résolution Spectrale : nombre et largeur des régions du spectre capturées
• la Résolution Temporelle : intervalle de temps entre deux captures d’une même
région
4.1. Résolution spatiale
La RS est la distance la plus petite permettant de discriminer deux objets voisins
 La résolution spatiale est fonction de la dimension du plus petit élément qu'il est possible de
détecter
 Elle mesure le côté d'un pixel
4.1. Résolution spatiale
4.2. Résolution radiométrique

La RR d'un système décrit sa capacité de reconnaître de petites différences dans l’intensité de


l'énergie reçue

 Plus la RR du capteur est fine, plus le capteur est sensible à de petites différences dans l'intensité
de l'énergie reçue

 1 Bit: Binary digit (« chiffre binaire »)

 Dans la théorie de l'information, un bit est la quantité minimale d'information transmise par un
message, et constitue à ce titre l'unité de mesure de base de l'information en informatique

 Ainsi, le nombre de niveaux de gris qu’on peut avoir dans un système est défini par 𝟐𝒏, avec n = nombre de
bits
 Dans 1 Système a 1 bit les objets auront deux niveaux: 0 (noir) et 1 (blanc)
 Dans 1 Système en 2 bits les objets auront 4 niveaux qu’on appelle niveaux de gris

 Si 8 bits sont utilisés, 28 soit 256 valeurs numériques allant de 0 à 255 sont disponibles
 Si 4 bits sont utilisés, 24 soit 16 valeurs numériques allant de 0 à 15 sont disponibles
4.2. Résolution radiométrique
 Les images de bonne résolution radiométrique correspondent à des images stockées avec un système en
nombres de bits important
 Plus le nombre de bits est important plus on aura plusieurs niveaux de gris, donc la perception devient
meilleure
4.3. Résolution spectrale
La résolution spectrale décrit la capacité du système à utiliser de petites fenêtres de longueurs
d'onde
 Plus la résolution spectrale est fine, plus le spectre obtenu sera détaillé

 La répartition des bandes dans le spectre est très importante, un satellite qui possède 100 bandes
réparties dans le domaine visible uniquement n’est pas considéré comme un satellite de bonne
résolution spectrale
4.4. Résolution temporelle
La RT est conditionnée par l’orbite du satellite et par l’objectif de sa mission
 C’est le temps que fait un satellite (généralement en unité de jour) pour qu’il repasse sur la même
région (on parle aussi de la répétitivité)
 Plus ce temps est court plus la résolution temporelle est bonne. Les satellites à bonne résolution
temporelle sont les plus utilisés pour le suivi et l’analyse des catastrophes naturelles telles que les
inondations

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