Sujet Economie M E
Sujet Economie M E
Sujet Economie M E
Préparé par :
OUVRAGES GENERAUX
2. PLANIOL et RIPERT, Traité pratique de droit civil, LGDJ, t 10, 2e éd. 1956 par Jean
HAMEL ;
5. WEIL (Alex) et TERRE (François), Droit civil, les personnes, la famille, les incapacités,
Dalloz, 5e éd. 1994 ;
6. MALAURIE (Philippe) et AYNES (Laurent), Droit civil, les personnes, les incapacités,
éd. Cujas, 2e éd. 1992 ;
Codes :
Code civil
Code pénal
Codes fondamentaux de la république, éd. PUL 2008
Code général des impôts 2008
Objectifs :
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PLAN DU COURS
INTRODUCTION
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A: Les magistrats
1- Les magistrats de siège
2- Les magistrats du parquet
B : Les greffiers
Paragraphe 2 : Les auxiliaires de justice
A : Les avocats
B : Les huissiers de justice
C : Les notaires
SECTION 2 : LA REPRESSION
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Paragraphe 1 : Les actes d’état civil exceptionnellement constitués
A- Les actes reconstitués
B- Les actes rectifiés
C- Les actes supplétifs
Paragraphe 2 : La validité des actes d’état civil
A- La force probante
B- La publicité des actes d’état civil
SECTION 1 : LE NOM
Paragraphe 1 : L’attribution du nom
Paragraphe 2 : Les caractères et les accessoires du nom
A- Les accessoires du nom
B- Les caractères du nom
Paragraphe 3 : La procédure de changement de nom
SECTION 2 : LE DOMICILE
Paragraphe 1 : L’importance du domicile
Paragraphe 2 : Les caractères du domicile
Paragraphe 3 : La détermination du domicile
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Contrat instantané et contrat successif
Contrat individuel et contrat collectif
Contrat d’adhésion et contrat de gré a gré
A- Le consentement
B- L’objet du contrat
C- La cause du contrat
D- La capacité de contracter
Paragraphe 2 : La sanction de l’inobservation des conditions de formation du
contrat : la nullité
A- Définition
B- Les effets de la nullité
1-Le principe de la rétroactivité
2-Les exceptions au principe
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Paragraphe 2 : Le payement de l’indu
A- Les conditions du paiement de l’indu
B- Les effets du paiement de l’indu
Paragraphe 3 : L’enrichissement sans cause
A- Les conditions de l’enrichissement sans cause
B- Les effets de l’enrichissement sans cause
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INTRODUCTION
Le droit est à la base de toute vie en société. Il constitue un phénomène social et normatif. En
effet, il n’y a pas de droit sans société et pas de société sans droit, c’est le sens de la maxime latine «
ubi societas ibis jus ». L’essence des règles de droit est d’organiser la vie en société. Le mot droit a
une double signification selon qu’il est employé au singulier ou au pluriel :
Au singulier, il est d’abord l’ensemble des règles de conduite qui régissent les rapports entre les
individus dans une société donnée. C’est ce que l’on appelle le droit objectif. Exemple : la majorité
électorale est fixée à 20 ans.
Au pluriel, il est une prérogative particulière dont une personne déterminée peut se prévaloir ou une
faculté qui lui est reconnue d’accomplir ou non certains actes, c’est le sens des droits subjectifs.
Exemple : un acte juridique. Le droit objectif détermine les droits subjectifs, aussi pour résumer ces
deux aspects du droit, le Doyen CARBONNIER disait « si le droit nous permet de faire quelque
chose (droit objectif), alors nous avons le droit de le faire (droit subjectif) ».
En somme, le mot « droit » signifie l’ensemble des règles régissant les rapports entre les individus
dans une société et dont l’inobservation entraîne une sanction ou comme l’ensemble des prérogatives
qu’un individu peut faire valoir de par la loi à l’égard des autres personnes.
Dans ce vaste ensemble, le droit civil quant lui fixe les règles de droit commun applicables aux
rapports des particuliers entre eux dans divers domaines.
Il découle de sa signification que le droit est composé du droit objectif et des droits subjectifs
Le droit objectif
La règle de droit a des caractères généraux (abstraite c’est -à –dire impersonnelle parce qu’elle
assure l’égalité juridique ; générale car elle s’applique dans tout le territoire ; permanente par ce
que durable et constante dans le temps d’où sa prévisibilité ; obligatoire car assortie de sanctions.
Mais, il faut noter ici qu’il y a des règles obligatoires dépourvues de sanctions. Ce caractère coercitif
est renforcé par l’adage nul n’est censé ignorer la loi) et des caractères distinctifs (par sa forme
contraignante, la règle de droit se distingue des règles sociales (bienséance, courtoisie et honneur) ;
des règles morales (charité) ; des règles religieuses (il faut relever ici que certaines de ces règles
sont conformes aux règles de droit, par exemple tu ne tueras point, tu ne voleras point…)
En clair, la sanction apparaît comme le point de divergence entre la règle de droit et les autres règles
en vigueur dans la société.
Comme finalité, la règle de droit assure la justice ou l’équité. Elle a aussi pour fonction d’imposer
un ordre public, un ensemble de règles considérées comme essentielles à l’organisation politique,
économique et sociale voulue par le législateur ou par le peuple.
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Comme divisions du droit, on note le droit national qui s’oppose au droit international ; le droit privé
au droit public ….et le droit privé a pour subdivisions le droit civil, le droit commercial ou des
affaires, le droit du travail, le droit pénal …
Ils s’exercent sous la protection de l’Etat et sont multiples et variés : droits des biens, droit de la
famille … leur source est constituée des actes et des faits juridiques.
Ces droits sont classés en droits patrimoniaux (le patrimoine désigne l’ensemble des biens et des
obligations d’une personne envisagés comme universalité de droit. Ce sont les droits réels
(Exemple : le droit de propriété) et des droits personnels (Exemple : le droit de créance) et en droits
extrapatrimoniaux dont les principaux caractères sont : incessibilité, intransmissibilité,
insaisissabilité et imprescriptibilité (Exemple : droits de la famille, droits politiques, droits civiques
…)
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Ière PARTIE : GENERALITES SUR LE DROIT
On entend par « source » du droit, les différentes manières dont ces règles juridiques sont établies,
bref, le terme « source du droit » désigne tout ce qui contribue, ou a contribué, à créer l'ensemble
des règles juridiques applicables dans un État à un moment donné. il s’agit des « forces créatrices de
droit ». Ou bien elles émanent d’autorités qui ont le pouvoir de les créer et d’en imposer
l’observation (lois écrites) ou bien des règles de droit résultant de pratiques habituelles et répétées
qui sont devenues obligatoires (coutume).
Parmi les sources de droit diverses et nombreuses, on distingue : les sources créatrices de droit
(section 1) des sources interprétatives (section 2).
La loi est la source principale du droit positif dans notre système juridique. Le terme loi est
ambivalent :
Au sens strict, elle désigne spécifiquement le texte adopté par le pouvoir législatif ; c’est l’acte du
parlement (loi ordinaire).
Au sens large, c’est l’ensemble des règles établies par l’autorité publique compétente (règlements
administratifs y compris).
A- La loi ordinaire
Son domaine est prévu par l’article 26 de la constitution révisée du 18 janvier 1996.
1-L’élaboration de la loi
L’initiative des lois appartient au pouvoir exécutif incarné par le chef de l’Etat, le premier ministre,
les membres du gouvernement et assimilés sous forme de projet de loi et au pouvoir législatif détenu
par les représentants du peuple - les députés- sous forme de proposition de loi.
2-L’entrée en vigueur
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La publication a pour objet de faire connaître le texte de loi au public afin que nul n’en ignore. Elle
se fait par l’insertion au journal officiel. La loi entre en vigueur après 2 minuits consécutifs (un jour
franc).
3- L’abrogation de la loi
C’est l’annulation pour l’avenir du caractère obligatoire d’un texte législatif. L’abrogation peut être
expresse quand la nouvelle loi la prévoit ou tacite lorsque les dispositions nouvelles sont
incompatibles aux anciennes.
Toutefois, l’abrogation se distingue de la désuétude qui, elle, renvoie tout simplement à
l’inapplication d’un texte existant.
La loi connaît son application aussi bien dans le temps que dans l’espace.
La loi est l’expression des besoins du groupe social et ce groupe étant en profonde mutation, la loi
est appelée à être dynamique. Or la succession des lois dans le temps pose des problèmes délicats
pour savoir quelle est la loi applicable à une situation juridique. En la matière, il existe un principe et
une exception.
i. Le principe
L’hypothèse est celle où la loi ancienne est remplacée par une loi nouvelle qui est différente. Pour
cela l’article 2 du code civil dispose que « la loi ne dispose que pour l’avenir, elle n’a point d’effet
rétroactif ». Le principe ici est celui de la non rétroactivité de la loi. La loi nouvelle ne régira que les
situations futures.
Les exceptions dont il s’agit touchent essentiellement les lois expressément rétroactives :
Les lois pénales plus douces : celles-ci s’appliquent aux affaires non définitivement jugées
Les lois de procédure et de compétence qui sont d’application immédiate.
Les lois expressément rétroactives
Toutefois, ces exceptions ne concernent pas les situations contractuelles. En l’espèce, c’est la même
loi qui s’applique c’est-à-dire celle qui était en vigueur au moment de la formation du contrat.
Le principe est que la loi camerounaise s’applique sur tout le territoire camerounais et seulement sur
celui-ci. Mais cette loi peut se trouver en conflit avec une loi étrangère, lorsque la situation juridique
concerne un élément d’extranéité. (Explication personnelle : un contrat conclu au Cameroun entre un
gabonais et un tchadien et portant sur un téléviseur de fabrication nigériane. A priori dans cette
situation, 4 lois pourraient légitimement prétendre s’appliquer. Mais il faut choisir une seule.
Le problème est de savoir qu’elle est la loi applicable (nationale ou étrangère). Les solutions
suivantes sont proposées :
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Le statut personnel : (état civil, capacité, mariage, filiation…) est en principe régi par le
droit national de l’intéressé où qu’il se trouve.
Le statut réel (les règles relatives aux biens) il est en principe soumis à la loi du lieu de
situation du bien.
Les actes juridiques et spécialement les contrats obéissent en principe à la loi du lieu de
leur formation indifféremment de la nationalité des parties.
Il s’agit des textes émanant du pouvoir exécutif. On distingue dans cette catégorie, les ordonnances
du PR pour les matières réservées à la loi, les décrets, les arrêtés.
Une hiérarchie est établie entre les différents textes étatiques. En principe, un texte de la catégorie
inférieure ne peut déroger aux textes de la catégorie supérieure auxquels il est subordonné : par
ordre, on a : la constitution, les traités ou accords ratifiés, les lois au sens strict, les ordonnances, les
règlements, les décrets et les arrêtés (ministériels, préfectoraux, municipaux).
C’est une règle de droit qui se forme par la pratique, la répétition de certains actes. En d’autres
termes, c’est un usage ayant acquis un caractère juridique obligatoire. Les règles coutumières ont
une double origine : populaire lorsqu’elles résultent d’une pratique constante de la masse des
individus ; savante lorsqu’elles sont formulées sous forme d’adages par une doctrine ou une
jurisprudence anciennes. Exemple : « Donner et retenir ne vaut », la lex mercatoria etc.
A- Composition
B- La place de la coutume
Nous vivons dans un système juridique de droit écrit dans lequel la source primordiale est la loi,
texte écrit. Mais à défaut des réglementations légales, la coutume peut jouer des rôles suivants :
- Elle comble les lacunes de la loi ; la coutume est dite praeter legem
- La loi elle-même renvoie à la coutume ; exemple « nul ne peut se prévaloir de sa propre
turpitude ». La coutume est dite secundum legem.
- La coutume peut aller à l’encontre de la loi. C’est la coutume contra legem et dans ce cas, la
coutume doit être écartée au profit de la loi.
- La loi est une règle imposée par le pouvoir politique alors que la coutume tire sa force du
consentement populaire. Sa formation est nécessairement lente et non délibérée ;
- La loi est écrite contrairement à la coutume qui ne l’est pas ;
- La loi lie le juge dans tous les actes contrairement à la coutume.
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Elles sont au nombre de deux :
Paragraphe 1 : La jurisprudence
C’est la solution suggérée par une suite de décisions suffisamment concordantes rendues par les
tribunaux sur une question de droit. Pour certains juristes, la jurisprudence n’est pas considérée
comme une source du droit, seul le pouvoir législatif en est compétent (article 5 du code civil), pour
d’autres, la jurisprudence est une source du droit. L’article 4 du code civil impose aux juges sous
peine de déni de justice de statuer en cas de silence ou d’obscurité de la loi ; les juges ont donc le
pouvoir de créer la loi ou de l’interpréter. Elle interprète les lois obscures ou qui se contredisent et
comble ses lacunes.
Paragraphe 2 : La doctrine
C’est l’ensemble des opinions émises par les juristes (enseignants, avocats, magistrats…) dans leurs
ouvrages, leurs articles, leurs commentaires de textes législatifs ou des décisions des cours et
tribunaux.
Le rôle de la doctrine est double : rôle d’information, rôle d’orientation.
- Le rôle d’information par l’exposé et l’analyse des textes et l’examen systématique de la
jurisprudence.
- Le rôle d’orientation par le biais des critiques et suggestions à propos du droit en vigueur, de
ses lacunes, de ses imperfections et de son inadaptation au temps.
Toutefois, il n’en demeure pas moins que les opinions de la doctrine ne s’imposent pas aux juges ni
encore moins au législateur.
Les règlements des procès qui opposent les particuliers supposent une organisation des tribunaux
appelée organisation judiciaire. L’institution judiciaire est chargée d’assurer la réalisation de la
justice. Quelques principes fondamentaux permettent de mieux comprendre l’organisation judiciaire
et le fonctionnement de nos juridictions : le principe de l’égalité, le principe de neutralité du juge, le
principe du double degré de juridiction, le principe de la gratuité de la justice (mais cela n’exclut pas
les frais de timbres, d’expertise ou encore d’avocat), le principe de l’autorité de la chose jugée (c’est-
à-dire que la même affaire entre les mêmes parties ne peut être jugée une nouvelle fois lorsqu’une
décision définitive a été rendue).
Le pouvoir judiciaire permet à l’Etat d’assurer l’application du droit. Il crée et organise les
juridictions. Parmi de nombreuses et diverses juridictions, on distingue : les juridictions
traditionnelles et les juridictions de droit moderne ou écrit.
Elles sont régies par le décret n° 69/DF/ 544 du 19 Décembre 1969 modifié en 1971 et appliquent la
coutume. Mais leur compétence est conditionnée par l’acceptation des parties en conflit (c’est-à-dire
que les parties en conflit ont le libre choix de soumettre ou non leur problème au niveau de cette
juridiction). En cas de refus de l’une des parties, il y a, à sa demande déclinatoire de compétence in
limine litis. Elles sont de deux types : le TPD et le tribunal coutumier.
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A : Le Tribunal de Premier Degré (TPD)
Le TPD est compétent pour connaître des litiges relatifs à l’état des personnes, l’état civil, au
mariage, au divorce, à la filiation, aux successions et droits réels immobiliers ; il peut connaître des
litiges relevant de la compétence du Tribunal Coutumier dans les parties de leur ressort qui en serait
dépourvues.
Le tribunal coutumier est compétent pour des litiges d’ordre patrimonial, c’est-à-dire des demandes
en recouvrement des créances civiles et commerciales, des demandes en réparation des dommages
matériels, corporels, et des litiges relatifs aux contrats.
Paragraphe 2 : Les juridictions de droit moderne ou écrit
On distingue deux types de juridictions : les juridictions de droit commun et les juridictions
d’exception.
Instituées par la loi n° 2006/015 du 29 décembre 2006 portant organisation judiciaire, elles sont
compétentes pour connaître toute sorte de litige, sauf lorsqu’un texte spécial exclut explicitement
cette compétence.
On note les juridictions de premier ressort ou du 1er degré et du 2nd degré
Ce sont les juridictions du droit commun qui examinent les litiges soumis aux juges pour la 1 ère fois.
Elles sont de deux ordres :
Il existe par arrondissement et est compétent en matière civile, commerciale et sociale lorsque le
montant n’excède pas 10 millions, pour les infractions telles que les délits et contraventions, et aussi
en matière de référé et d’ordonnance sur requête pour les recouvrements des créances à l’exemple de
l’injonction de payer ; il est aussi compétent pour le contentieux de l’exécution de ses décisions et
d’autres titres exécutoires et des demandes d’exequatur.
Il est crée dans les chefs lieux de départements et peut par décret du Président de la République être
étendu à plusieurs départements. En matière civile, commerciale et sociale, le TGI est compétent
pour les litiges, demande de paiement des sommes d’argent et demande de recouvrement par
procédure simplifiée et voies d’exécution dont le montant excède 10 millions ; des actions relatives à
l’état des personnes, à l’état civil, au mariage, au divorce, à la filiation, à l’adoption et aux
successions. En matière pénale, pour les crimes et les délits connexes et des demandes de mise en
liberté (habeas corpus). Selon la jurisprudence, le TGI est compétent pour trancher les litiges dont le
montant est indéterminé en vertu de la règle « Qui peut le plus, peut le moins ».
Elles sont constituées par les Cours d’appel existant dans chaque chef lieu de région. La Cour
d’appel est compétente pour statuer sur les appels à l’encontre des décisions rendues par les
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juridictions du 1er degré, ce processus est appelé principe du double degré de juridiction. Elle est
également compétente pour connaître du contentieux de l’exécution de ses décisions ; de tout autre
cas prévu par la loi.
3- La cour Suprême
Elle a son siège à Yaoundé et est chargée de connaître en cassation et en dernier ressort les arrêts
qui émanent des cours d’appel. Elle n’est pas en principe un 3 ème degré de juridiction, mais depuis la
loi de 2009, lorsqu’elle casse et annule un arrêt de la Cour d’appel, elle évoque et statue. Et de ce
point de vue, elle tend à être considérée comme un 3èmedégré de juridiction.
Les juridictions d’exception sont celles dont la compétence d’attribution est déterminée par un texte
particulier. Au Cameroun, elles sont toutes des juridictions répressives. Il s’agit de :
C’est une juridiction répressive qui siégeait uniquement à Yaoundé, mais l’augmentation des
infractions relevant de sa compétence a suscité la création d’autres juridictions de même type à
Douala, Bafoussam, Edéa… Il est compétent pour connaître les infractions purement militaires
prévues par le Code de justice militaire. En outre, les infractions à la législation sur les armes de
guerre et de défense, le vol avec le port d’arme à feu, relèvent désormais de sa compétence.
Son siège est à Yaoundé et le ressort s’étend sur tout le territoire national, elle est compétente pour
connaître les crimes et les délits contre la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat et des infractions
connexes.
Elle est compétente pour connaître les actes de haute trahison commis par le Président de la
république, les complots contre la sûreté de l’Etat tels que définis par le Code Pénal commis par le
premier ministre, les ministres, les secrétaires d’Etat
et leurs complices
C’est le dernier né de l’organisation judiciaire au Cameroun. Créé pour lutter contre la grande
corruption au Cameroun, il est compétent pour connaître, lorsque le préjudice est d'un montant
minimum de 50.000.000 F CFA, des infractions de détournements de deniers publics et des
infractions connexes prévues par le Code Pénal et les Conventions Internationales ratifiées par le
Cameroun.
Le personnel judiciaire est composé du personnel judiciaire proprement dit et des auxiliaires de
justice.
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Paragraphe1 : Le personnel judiciaire proprement dit
A: Les magistrats
Encore appelés magistrats assis, ce sont les magistrats qui rendent la justice. Ils sont indépendants et
sont constitués des présidents des tribunaux, des juges, des présidents de la cour d’appel et des
conseillers.
On les appelle encore le ministère public ou magistrat debout. Leur rôle est de requérir l’application
de la loi. Ce sont les représentants de la société et sont constitués des procureurs de la république,
des procureurs généraux et leurs substituts. Dans la justice militaire, on les appelle les commissaires
du gouvernement.
B : Les greffiers
Ils jouent un rôle semblable à ceux des secrétaires. Ils assistent les juges dans leurs tâches et
délivrent les copies de jugements, des expéditions, reçoivent les sommes consignées et tiennent des
registres d’audience, du RCCM (chambre commerciale). Désormais, en matière pénale, leur tâche
est confinée à la lecture et au classement des dossiers à l’audience pénale.
A : Les avocats
Ils sont les représentants de leurs clients devant les tribunaux où ils défendent leurs intérêts
moyennant honoraires. Ils procèdent par des conclusions dans leurs études ou cabinet et sont inscrits
au Barreau.
Ils ont plusieurs missions notamment la signification des actes de procédures, ils assurent l’exécution
des décisions de justice et procède à certains constats.
C : Les notaires
Ils rendent essentiellement certains actes authentiques (testaments, actes divers) par leur signature.
Ils sont compétents en matière de vente d’immeubles. Les actes établis sont appelés des actes
notariés. Ils interviennent dans l’élaboration de certains actes juridiques.
Le droit pénal est l’ensemble des règles de droit ayant pour but la sanction des infractions.
L’infraction quant à elle est une action ou une omission définie par la loi pénale et punie de certaines
peines fixées par celle-ci (emprisonnement, amende, déchéance, fermeture de l’établissement,
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confiscation.). On distingue 3 types d’infractions selon le nombre d’années d’emprisonnement
encouru par le délinquant :
- les contraventions (10j maximum)
- les délits (entre 10 j et 10 ans)
- les crimes (peine de mort ou emprisonnement supérieur à 10 ans).
Nous étudierons dans le cadre de ce cours quelques infractions contre les biens des particuliers.
Le vol peut être définie comme la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui. Il ne peut avoir vol
lorsque le propriétaire d’un objet le remet volontairement à un individu. Le vol suppose le
déplacement d’une chose appartenant à autrui contre son gré. Le vol consiste à se mettre en
possession d’un objet avec l’intention de devenir propriétaire. Cependant, toute chose ne peut faire
l’objet d’un vol, seules les choses mobilières sont concernées. Mais, il n’y a pas de vol dans le fait de
s’emparer des choses qui n’ont jamais eu de propriétaire ou que le propriétaire s’en est
volontairement débarrassé.
Le vol est une infraction intentionnelle c'est-à-dire que l’intention coupable doit exister au moment
de l’appropriation du bien volé.
Le code pénal en son art 319 prévoit un vol spécial contre celui qui s’approprie une chose perdue ou
encore à celui qui s’approprie indûment une énergie provenant d’une force motrice quelconque.
Il consiste dans le fait pour le délinquant de détourner, détruire ou dissiper un bien dont la
possession précaire lui a été remise en vertu d’un contrat (louage, de dépôt, de travail) à charge de le
rendre, de le représenter ou d’en faire un usage déterminé. Il faut dont au préalable un contrat entre
le délinquant et la victime. La remise de la chose ici est volontaire et le délinquant doit agir avec
l’intention de porter atteinte à la fortune d’autrui.
C’est une forme de criminalité beaucoup plus astucieuse et faisant appel aux facultés inventives du
délinquant. Celui-ci détermine fallacieusement la victime soit par des manœuvres soit en affirmant
ou en dissimulant un fait afin de l’amener à lui remettre un bien. Les actes malhonnêtes visés par le
code pénal peuvent être :
- L’usage d’un faux nom
- L’usage d’une fausse qualité : il consiste principalement à se prétendre être membre d’une
profession par exemple.
- Présentation des faux documents. Le délinquant doit agir avec l’intention de porter atteinte à
la fortune d’autrui.
SECTION 2 : LA REPRESSION
La répression de ces infractions est la même. En effet, la loi punit l’auteur, le coauteur ou le
complice d’un emprisonnement de 5 à 10 ans et d’une amende de 100 000 à 1000 000 (art 318 al 1
CP).
La loi (art 321) punit l’abus de confiance et l’escroquerie aggravés si elles sont commises par un
avocat, un notaire, un agent d’exécution, un employé au préjudice de son employeur ou inversement.
Dans ce cas, les peines ci-dessus énumérées sont doublées.
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De même à l’article 322 prévu pour les filouteries, le législateur punit d’un emprisonnement de 5
jours à 6 mois et une amende de 5000 à 25000, celui qui étant dans l’impossibilité de payer se fait
servir des boissons ou aliments qu’il a consommés sur place, qui occupe une chambre dans un hôtel ;
ou prend en location une voiture de place ; et enfin celui qui retient sans droit la chose d’autrui.
Toutefois il convient de mentionner que la loi (art 323) a prévu au profit de certaines personnes des
immunités qui permettent de ne pas sanctionner une catégorie de personne. Ainsi les art 318,319 et
322 ne sont pas applicable conjoints, entre ascendants et descendant légitimes ou adoptifs.
Le droit des personnes est une composante du droit civil qui traite de l’état et de la capacité des
personnes dans leurs rapports de famille, des obligations qui peuvent naître de leur rapport et de
leurs biens. Les personnes sont les sujets et les seuls sujets de droit. Il existe deux catégories
différentes à savoir des personnes physiques et les personnes morales. Mais nous insisterons
uniquement sur les personnes physiques.
C’est l’aptitude à être sujet actif de droit c’est-à-dire doté de droit et assujetti aux obligations.
Deux principes permettent de déterminer les personnes physiques à savoir tout être humain à la
personnalité sans exception et seuls les êtres ont la personnalité, car seul sujet de droit.
C’est l’évènement par lequel une personne vient au monde ; elle doit être constatée par un acte de
l’état civil qui est l’acte de naissance. La naissance est la condition d’existence de la personne
physique. Mais elle n’est pas suffisante, encore faut-il que l’enfant soit né vivant et viable. La
viabilité suppose une maturation et une conformation qui relève des données biologiques et
médicales, ce qui exclut le mort né. Par exception un enfant conçu peut acquérir des droits dès le
moment de sa conception à condition qu’il naisse vivant et viable.
La mort est l’arrêt complet et irréversible des fonctions vitales. Sa preuve relève de la médecine. La
déclaration de décès se fait dans les délais de 30 jrs qui suivent le décès devant l’officier d’état civil
du lieu du décès. La mort éteint les droits et dettes viagers, notamment les droits de la personnalité.
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publics), les autres dans ses rapports avec d’autres particuliers (droits privés décomposés en droit du
patrimoine c’est- à- dire les droits qui ont un caractère économique et en droits dit de famille ou
droits de la personnalité ou encore droits extrapatrimoniaux).
Cette protection qui découle du principe de l’inviolabilité du corps humain est dirigée contre la
personne elle-même (interdiction du suicide, de l’euthanasie) et surtout contre les atteintes provenant
des autres personnes (coups et blessures, homicides, meurtres, assassinats etc.).
Il s’agit de la liberté de mouvement qui consiste d’aller où l’on veut. Seul l’Etat à travers un juge
peut priver un individu de sa liberté par le moyen de la garde à vue, la détention et
l’emprisonnement.
Paragraphe 1 : L’absence
C’est une situation d’un individu qui n’est présent ni à son domicile, ni à sa résidence dont on est
sans nouvelle et ne sait pas si elle est vivante ou déjà morte. L’absence résulte d’une déclaration
judiciaire découlant de la procédure suivante :
A- La présomption d’absence
Celle-ci peut durer 4 ans à compter des dernières nouvelles ou 10 ans lorsque le présumé avait laissé
un fondé de pouvoir. La loi met sur pied les moyens pour sauvegarder le patrimoine de l’absent qui
peut réapparaître. Ceux-ci sont :
- La désignation d’un notaire pour représenter l’absent dans les inventaires ;
- Le ministère public est chargé de veiller aux intérêts du non présent ;
- Le juge peut ordonner la scellée des portes, des immeubles ou la mise sous séquestre des
biens ;
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- La femme peut recevoir du juge la qualité de chef de famille.
B- La déclaration d’absence
Elle intervient à la demande des personnes intéressées (héritier, conjoint…) auprès du TGI à la fin
des délais susdits.
Sur le plan patrimonial, et en vertu du jugement de déclaration d’absence, les héritiers peuvent
obtenir l’envoi en possession provisoire des biens de l’absent, c’est-à-dire que le juge va leur
attribuer l’administration provisoire des biens. Il peut néanmoins nommé un administrateur
provisoire. Ces envoyés en possession provisoire doivent faire l’inventaire des biens et ils sont tenus
de restituer 1/5 des fruits issus de ces biens reçus si l’absent réapparaît avant 15 ans et 1/10 si c’est
après 15 ans. Cet envoi confère uniquement un droit d’administration et de jouissance. Si l’absent
était marié sous le régime de la communauté, son conjoint peut soit opter pour la dissolution de la
communauté soit pour sa continuation.
Il intervient 30 ans après l’envoi en possession provisoire ou 100 ans depuis la naissance de l’absent.
Il a pour effet de permettre à ceux qui ont la possession provisoire de :
- conserver les fruits sans avoir à les restituer en cas de retour de l’absent ;
- d’aliéner ou vendre librement les biens qu’ils ont reçu en possession provisoire.
S’agissant du mariage de l’absent il n’est pas dissout et son conjoint ne peut pas en principe
contracter un nouveau mariage.
Paragraphe 2 : La disparition
C’est l’état d’un individu qui a cessé de paraître à la suite d’un évènement qui était de nature à
mettre sa vie en péril (accident, guerre, naufrage, bombardement, séisme…). La probabilité de la
mort est forte dans cette circonstance et la procédure consécutive à la disparition vise à déclarer le
décès devant le TGI. La succession est ouverte dès le jugement de déclaration de décès. Si par la
suite, le constat est fait que la personne n’est pas morte, elle pourra demander et obtenir l’annulation
de l’acte de décès. Si le conjoint avait contracté un autre mariage, il sera nul et la vie conjugale
reprendra son cours, sur le plan patrimonial, le disparu récupérera ses biens dans l’état où il les
trouvera ainsi que les prix de ce qui aurait été aliéné (vendu).
L’identification d’une personne est un élément de son état civil c’est-à-dire de la place qu’elle
occupe pendant sa vie dans la société et dans la famille auxquelles elle appartient. L’état civil traduit
ses qualités personnelles, celles qui ne changent pas selon les lieux où elles se trouvent : la
nationalité (c’est le lien juridique et politique qui rattache un individu à un Etat souverain), la
filiation (c’est le lien qui unit un individu à une famille naturelle, légitime ou adoptive), le mariage et
le sexe (c’est la conformation particulière qui distingue l’homme de la femme en leur assignant un
rôle déterminé dans la reproduction). La différence de sexe est l’une des conditions de la célébration
du mariage. Mais de plus en plus, ces principes naturels sont entrain d’être transgressés et érigés en
loi sous d’autres cieux par le mécanisme du transsexualisme, d’homosexualité, de lesbianisme ou de
l’accouchement pour autrui, tous réprimés et interdits dans notre pays.
En effet, l’état civil traduit la situation familiale de l’individu en fonction de sa filiation et de son
mariage. Il dépend de tous les évènements qui créent ou modifient cette situation familiale :
naissance, mariage, décès. C’est donc une institution dont le but est d’enregistrer les actes et faits
juridiques qui constituent ou modifient l’état des personnes. L’état civil est constaté sur les registres
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officiels tenus par les mairies. Il s’agit donc des écrits à caractère authentique qui constate les
principaux faits ou actes juridiques relatifs à l’état d’une personne et qui sont le mode essentiel de
preuve de ces faits.
Cet enregistrement donne lieu à la délivrance des actes d’état civil constitués normalement ou
exceptionnellement selon une organisation précise d’état civil.
Toute naissance doit être déclarée dans un délai de 30 jours par le responsable de l’établissement
hospitalier ou l’infirmier accoucheur. Dans le cas contraire, les parents de l’enfant disposent d’un
délai supplémentaire de 60 jours pour faire la déclaration auprès de l’officier d’état civil du lieu de
naissance. (art 31 nouveau de la loi N° 2011/011 du 6 mai 2011).Passé ce délai, c’est sur réquisition
du ministère public saisi dans les 6 mois de la naissance ( art 32) et si ce délai n’est toujours pas
respecté, la déclaration ne peut être enregistrée que par un jugement au tribunal compétent ( TPD ou
TGI).
Devoir : Quelles sont les mentions qui doivent figurer sur cet acte d’état civil ?
Le mariage est une célébration officielle et solennelle après l’accomplissement des mesures de
publicité appelée publication des bans (un mois au moins avant la célébration). Le mariage donne
lieu à l’établissement d’un acte qui n’est valable que s’il est célébré devant l’officier d’état civil qui
constate la volonté des époux. L’acte de mariage doit contenir des éléments d’identification des
époux, les indications du régime matrimonial (communautaire ou séparatiste), ou la forme du
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mariage (polygamie ou monogamie), les signatures des époux ainsi que les témoins et les ascendants
dont le consentement est nécessaire, le nom du centre d’état civil.
NB : Pour ce qui est du consentement, l’article 66 de l’ordonnance prévoit qu’après les formalités
de publicité, l’OEC peut célébrer le mariage de deux personnes dont l’une, en péril imminent de
mort, ne peut plus exprimer personnellement son consentement, ni se présenter devant lui, ce
consentement pouvant être donné par son père, sa mère, son frère, sa sœur, son tuteur légal ou le
responsable coutumier. Pour sa part, l’article 67 du même texte prévoit que le Président de la
République peut, pour des motifs graves autoriser le mariage de deux personnes dont l’une est
décédée après accomplissement des mesures de publicité. L’époux décédé est représenté par l’une
des personnes susmentionnées.
Devoir : Quelles sont les mentions qui doivent figurer sur cet acte d’état civil ?
Le décès d’un être humain doit être déclaré par toute personne qui en a connaissance dans un délai
de 90 jours en présence de deux témoins à la mairie du lieu du décès. Un certificat de décès, établi
par un médecin est nécessaire pour obtenir l’acte de décès.
Devoir : Quelles sont les mentions qui doivent figurer sur cet acte d’état civil ?
Ils sont établis en remplacement des autres actes qui, par suite des évènements tels que l’incendie,
l’inondation, les catastrophes de tout genre ont été perdues ou détruites. Dans ce cas, il faudra saisir
le TPD ou le TGI pour solliciter un jugement aux fins de reconstitution d’un acte d’état civil.
La rectification est la modification d’un acte d’état civil par addition, retranchement ou changement
des mentions. Elle est possible à certaines conditions de fond et de forme.
Comme condition de fond, il faut l’existence d’une erreur et qu’elle ne soit pas un mécanisme de
changement de nom.
Comme condition de forme, lorsque l’erreur est évidente et constatée avant la délivrance de l’acte,
l’OEC peut spontanément rectifier mais si elle est constatée après la délivrance, elle ne peut se faire
que par jugement du tribunal.
Il s’agit des jugements rendus par les tribunaux compétents qui servent de preuve dans les cas où
l’acte d’état civil n’a pas été établi dans les délais légaux.
A- La force probante
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Les actes d’état civil sont des documents intangibles et définitifs. En tant qu’officier public, l’OEC
établit des actes authentiques qui font preuve jusqu’à inscription de faux. Leur validité se rattache
aux copies et aux extraits.
Tout acte d’état civil nécessite une publicité car les tiers ont intérêt à connaître l’état des personnes
afin de saisir les autorités compétentes en cas de contestation et éventuellement afin de connaître son
entourage pour sa propre sécurité
En plus de la nationalité, du sexe, de la filiation et de l’état civil, les personnes sont individualisées
par un nom et un domicile.
SECTION 1 : LE NOM
Le nom de la famille qui est l’élément essentiel du nom s’acquiert par filiation (enfant), par mariage
(conjoint) et par décision de l’autorité administrative ou judiciaire (enfant trouvé ou en cas de
changement de nom).
Ainsi, l’enfant portera soit le nom de ses parents s’il est légitime ; soit celui des parents qui l’a
reconnu s’il est naturel ; soit de l’adoptant en cas d’adoption plénière car il perd tous les liens avec
sa famille d’origine et en cas d’adoption simple, on ajoute juste le nom de l’adoptant au nom de
l’enfant ; soit enfin de celui qui l’a trouvé ou de l’officier d’état civil s’il est un enfant trouvé.
Pour le cas de la femme marié, elle porte le nom de son mari tout en conservant le sien et cette
mention doit être présente sur ses pièces officielles. En cas de rupture du mariage, elle reprend
l’usage de son nom de jeune fille sauf autorisation expresse de son ex époux de continuer d’utiliser
son nom.
Il s’agit :
- Des prénoms qui permettent de distinguer les individus portant le même nom de famille ;
- Des pseudonymes qui sont le nom que se donne une personne et sous lequel elle exerce une activité
littéraire, artistique ou scientifique. Exemple : Mongo Beti, Mitoumba etc.
- Des surnoms qui sont une désignation par autrui (public, ami, famille…) et qui est en relation avec
un trait caractéristique de la personne ou de sa vie.
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B- Les caractères du nom
On distingue :
L’immutabilité, le nom est dit immuable parce que l’individu est obligé de le porter et ne peut le
changer que dans les cas prévus par la loi.
L’incessibilité, le nom est incessible c’est- à dire pas susceptible d’appropriation parce qu’il est hors
du commerce. Toutefois cette exception ne s’applique pas au nom commercial qui peut être vendu
avec le fonds de commerce.
L’insaisissabilité signifie que le nom ne peut être saisi par un créancier en garantie de sa dette ou en
vue d’un paiement.
L’imprescriptibilité, ceci signifie que l’usage prolongé ou le non usage n’entraîne pas acquisition ou
perte de celui-ci.
NB : Le nom et ses accessoires sont protégés contre l’usage abusif qui peut en être fait par une
personne notamment à des fins commerciales.
Le changement de nom ne se fait pas par simple caprice ou fantaisie mais uniquement dans le cas où
l’individu a un intérêt légitime (cas de l’enfant adopté) ou lorsque ce nom est ridicule ou
déshonorant ou enfin dans le cas où il veut reprendre le nom d’un illustre membre de sa famille.
Prévue par l’article 18 et suivant de la loi n° 69/LF/3 du 14 juin 1969 portant réglementation des
noms, prénoms et pseudonyme, la procédure de changement de nom débute par une requête adressée
au ministre de la justice par lettre recommandée et qui s’achève par un décret du premier ministre et
nom du PR depuis le décret n° 91/282 du 14 juin 1991.
Sont soumis à cette même procédure :
SECTION 2 : LE DOMICILE
Parce qu’il est le siège légal de la personne, le lieu auquel la loi la rattache qu’elle y soit présente ou
absente, le domicile est défini comme le lieu de son principal établissement. C’est donc le lieu où il
habite et exerce son activité. A ce titre, il est un instrument de police car il sert à la localiser et à
l’appréhender en cas de besoin.
Le domicile se distingue de la résidence (lieu où la personne vit de façon normale soit parce qu’elle
y a des intérêts soit parce qu’elle y a sa demeure effective) et de l’habitation (séjour très bref et
occasionnel dans un lieu). En effet, alors que le domicile est une notion essentiellement juridique et
même fictive, la résidence et l’habitation sont des notions plus concrètes et rendent compte de la
réalité, car elles correspondent à l’endroit où une personne se trouve effectivement pendant un
certain temps.
Il joue un rôle important dans l’exercice des droits tant publics que privés.
En droit public, le domicile est un élément d’identification du citoyen lorsque l’Etat veut le
contraindre à exécuter ses obligations fiscales, politiques, sociales, militaires etc.
En droit privé, le domicile est le lieu d’exercice des droits (mariage, adoption, succession, etc.) ;
c’est aussi le lieu de la détermination de la compétence territoriale des juridictions et de la
signification des actes de procédure et des actes juridiques.
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Le domicile est une nécessité de police et une commodité pour les particuliers dans la mesure où il
permet la stabilité et la sécurité des relations juridiques. Tout individu a nécessairement et
obligatoirement un domicile.
Le domicile est unique parce que cette unicité facilite sa localisation et donc, il ne peut exister
simultanément deux ou plusieurs domiciles. Cependant, la jurisprudence admet les domiciles
spéciaux.
Il s’agit du domicile professionnel, du domicile décentralisé (jurisprudence des gares principales qui
autorise d’assigner une entreprise devant tout tribunal dans le ressort duquel l’entreprise a un agent
pour le représenter en justice) et du domicile élu (en cas d’exécution d’un acte, tribunal d’une ville,
cabinet d’un avocat).
Le domicile est fixe, ce qui signifie qu’il demeure immuable malgré les absences et les
déplacements.
Le domicile est inviolable parce qu’il ne peut faire l’objet d’aucune visite provenant d’une personne
extérieure sans l’autorisation du concerné ou de l’Etat. Toute transgression est punie par la loi
pénale.
Le domicile se trouve au lieu où la personne a décidé de fixer son principal établissement c’est -à-
dire son centre d’affaires, d’activités ou d’intérêts. Pour cela, l’individu doit avoir l’intention d’y
rester. Son changement est libre à condition de protéger les tiers contre les éventuelles insolvabilités,
par exemple le déménagement à la cloche des bois.
Le législateur dans certains cas fixe le domicile de certaines personnes où elles sont censées avoir
leur principal établissement. C’est le cas de la femme mariée (domicile de son mari), du mineur non
émancipé (domicile de ses parents ou tuteur) et de l’interdit (domicile de son tuteur ou de son lieu de
détention).
Le terme capacité a un double sens comme son terme antithétique incapacité, tantôt on désigne par là
l’aptitude ou l’inaptitude à acquérir et à posséder les droits et à être le titulaire (capacité ou
incapacité de jouissance) tantôt on vise l’aptitude ou l’inaptitude à exercer des droits dont une
personne est titulaire (capacité ou incapacité d’exercice).
En effet, les incapacités de jouissance sont rares de nos jours depuis la disparition de l’esclavage et
de certaines formes de négation de l’être humain contrairement aux incapacités d’exercice qui sont
très nombreuses.
Le droit de l’incapacité protège aussi bien le patrimoine que la personne de l’incapable qu’il soit
mineur ou majeur. Les incapacités peuvent être générales (relatives à tous les actes de la vie civile,
voir incapacité d’exercice) ou spéciales (seules certains actes sont interdits, voir incapacité de
jouissance) ; elles peuvent aussi être d’ordre public (protection de la société contre l’incapable) ou
de protection (protection de l’incapable contre lui-même).
Il faut distinguer le mineur du majeur incapable.
Le mineur est l’individu de l’un et de l’autre sexe qui n’a pas encore l’âge de 21 ans accomplis.
Cette situation entraîne deux conséquences : il doit être sous une autorité chargée de l’élever et de
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l’éduquer et quant à l’exercice de ses droits patrimoniaux, il est incapable. Cette incapacité générale
qui frappe le mineur dépourvu de discernement, donc non émancipé ne s’applique pas aux mineurs
émancipés.
Comme étendue, l’incapacité du mineur ne s’applique pas aux actes conservatoires, aux actes de la
vie courante, aux actes d’administration n’entraînant aucune suite préjudiciable pour lui, aux actes
relatifs à l’exercice d’une profession à l’instar de la conclusion d’un contrat de travail à partir de 14
ans, au droit de disposer par testament à partir de 16 ans.
Comme responsabilité, la loi met à la charge du mineur l’obligation de réparer tout préjudice qu’il
causerait à autrui à partir du moment où la faute lui est imputable ou par suite de négligence ou
d’imprudence. De même est pénalement responsable, le mineur de 14 ans.
Il existe deux régimes de protection.
A : La représentation
Parce que le mineur est inexpérimenté, la loi lui impose un représentant qui agira en ses lieu et place
assurant ainsi sa présence dans le commerce juridique. Aussi, deux mécanismes ont été conçus :
l’administration légale et la tutelle.
1- L’administration légale
Contrairement à la tutelle qui concerne la personne et les biens du mineur, l’administration légale ne
concerne que les biens de l’enfant ; sa personne étant sous le contrôle de la puissance paternelle. Elle
n’est possible que si l’enfant appartient à une famille légitime ou adoptive et si ses parents sont
vivants. Ainsi l’administrateur légal, qui est généralement le père sera chargé de le représenter dans
tous les actes de la vie civile.
2- La tutelle
C’est une institution qui remédie à l’incapacité du mineur lorsque ce dernier se trouve dans une
situation délicate. Elle s’applique à titre principal aux enfants naturels. Mais elle peut aussi
s’appliquer aux enfants légitimes :
- en cas de dissolution du mariage par la mort de l’un des époux ;
- en cas de déchéance des père et mère de la puissance paternelle en raison de leur incapacité
ou de leur absence ;
- par décision du juge suite à un divorce ou à la séparation de corps.
La tutelle s’exerce à travers plusieurs organes à savoir le juge des tutelles (surveillance générale de
la tutelle et de son fonctionnement), le tuteur (organe central), le subrogé tuteur (surveillant de la
gestion du tuteur et à représenter le mineur lorsque ses intérêts sont en opposition avec ceux du
tuteur) et le conseil de famille.
Le tuteur doit administrer les biens en bon père de famille sous peine de dommages intérêts en cas de
mauvaise gestion. Il accomplit seul tous les actes sauf les actes de disposition qui sont soumis à
l’autorisation du conseil de famille ou du juge. Il lui est interdit de faire des donations au nom du
mineur, d’acheter l’un de ses biens, de procéder par cautionnement et d’exercer une profession
commerciale pour le compte de ce dernier.
La tutelle prend fin par l’émancipation du mineur, sa majorité ou son décès.
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B : L’émancipation
L’émancipation est l'acte par lequel le mineur est affranchi de l'autorité parentale, et devient
juridiquement capable, comme un majeur, pour tous les actes de la vie civile requérant la majorité
légale. Elle peut être soit légale soit volontaire.
1- L’émancipation légale
La loi prévoit que le mineur est émancipé de plein droit par le mariage, qui est le symbole d’un
minimum d’indépendance à l’égard des parents. Néanmoins, il est soumis à leur autorisation.
L'émancipation est définitive et survit à la dissolution du mariage lorsque celle-ci se produit avant
que l'époux ait atteint l'âge de la majorité.
2- L’émancipation volontaire
Elle résulte de l’initiative des détenteurs de la puissance paternelle confortée par une décision de
justice. Ainsi le mineur même non marié pourra être émancipé par son père ou à défaut par sa mère
lorsqu’il aura atteint l’âge de 15 ans révolus, cette déclaration se fera devant le président du TGI
assisté de son greffier (art 447 CC). De même le mineur sans père ni mère pourra aussi mais
seulement à l’âge de 18 ans si le conseil de famille l’en juge capable (art 448 CC).
Mais il faut relever que l’émancipation accordée aux mineurs a une capacité limitée dans la mesure
où leurs actes sont toujours sous contrôle et peuvent nécessiter soit une autorisation soit l’assistance
notamment les actes de disposition.
Deux sanctions sont destinées à protéger le mineur en cas de violation des règles d’incapacité.
A : La nullité relative
Cette nullité concerne les actes de disposition accomplis par le mineur lui-même ou par les organes
susdits en violation de certaines formalités imposées par la loi. On dit d’elle qu’elle est relative
puisqu’elle ne peut être uniquement invoquée que par le représentant légal du mineur pendant la
minorité ou par le mineur quand il sera majeur.
L’annulation consiste en la disparition rétroactive de l’acte irrégulier et tout se passe comme l’acte
n’avait jamais existé.
Les actes rescindables pour cause de lésion sont ceux qui rentrent dans les pouvoirs d’administration
du représentant légal mais qui sont accomplis par le mineur sans être assister ou représenter. Par
exemple achat d’une voiture, dans ce cas, il n’y a pas nullité mais rescision pour lésion.
La lésion est le préjudice résultant du contrat au moment où celui-ci a été passé. Il faut donc prouver
que le co-contractant a profité de l’inexpérience du mineur pour lui imposer des conditions
onéreuses. Il sera remboursé non à cause de sa minorité mais parce qu’il a été lésé.
Le majeur est une personne qui a atteint l’âge de 21 ans accomplis d’où la reconnaissance de sa
maturité. Seulement, certaines altérations de facultés mentales peuvent intervenir ramenant ce
majeur à un degré de discernement qui se trouve en dessous de la moyenne. Dans cette hypothèse, il
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doit être déclaré inapte à faire valoir ses propres droits. Aussi sa protection varie en fonction du
degré d’altération.
Paragraphe 1 : L’interdiction judiciaire
La loi prévoit que l’interdit (majeur incapable) est assimilé au mineur pour sa personne et pour ses
biens, c’est pourquoi ce régime de protection se rapproche de la tutelle.
Elle s’ouvre lorsque le majeur est dans un état d’imbécillité (personne dépourvue d’intelligence ou
d’intelligence faible), de démence (troubles mentaux ou folie) ou de fureur (état d’un être violent et
dangereux), même lorsque cet état présente des intervalles lucides.
Ce régime a les mêmes organes que la tutelle et il est prononcé par voie judiciaire à la demande du
parent, du conjoint ou du Procureur de la république près du TGI. Après son prononcé, le majeur est
représenté de manière continue dans les actes de la vie civile. On dit qu’il est en tutelle.
Proche de l’assistance, il s’applique aux majeurs qui n’ont pas perdu leurs facultés mentales mais qui
ont des comportements préjudiciables pour leur patrimoine. Il s’agit des faibles d’esprit et des
majeurs prodigues c’est-à-dire ceux qui font des dépenses excessives et courent le risque de dilapider
tout leur patrimoine en un laps de temps (art 513 CC). Ce conseil encore appelé curatelle est un
organe de conseil ou de contrôle de leurs actes.
Les sanctions qui s’appliquent à la violation des règles d’incapacité du mineur sont également
applicables aux majeurs incapables ou interdits.
Une obligation est un rapport de droit liant deux ou plusieurs personnes en vertu duquel l’une
d’elles, le créancier a le droit de demander à l’autre, le débiteur, une certaine prestation.
La loi établit une distinction entre d’une part les obligations de donner (argent, objet), de faire
(travail) et de ne pas faire (obligation de non concurrence) et d’autre part les obligations de résultat
et les obligations de moyens.
Une obligation est de résultat lorsque le débiteur s’engage à atteindre un résultat précis (livraison
d’une chose). Une obligation est de moyen lorsque le débiteur n’est pas tenu d’un résultat précis
(avocat, médecin).
Plusieurs sources donnent naissance à des obligations. Seul l’acte juridique et les faits juridiques
feront l’objet de notre étude.
Un acte juridique est une manifestation de volonté destinée à créer les effets de droit. Il peut être
collectif (vote d’une loi) ou conventionnel (contrat). Le contrat est donc défini comme une
convention faisant naître des obligations ou bien créant ou transférant un droit réel. L’art. 1101 du
Code Civil le définit comme une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’engagent
envers une ou plusieurs autres à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose. Il existe plusieurs
types de contrat :
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Contrat a titre onéreux et contrat a titre gratuit
Le contrat est onéreux lorsque l’avantage reçu par une partie trouve une contrepartie dans une
obligation à sa charge (vente). Il est à titre gratuit par contre lorsqu’une partie ne retire aucun
avantage de la prestation qu’elle fournie (donation).
Le contrat pour produire les effets de droit doit respecter certaines conditions dont l’inobservation
entraîne des sanctions.
L’art. 1108 du CC pose 4 conditions essentielles pour la validité d’un contrat. Il s’agit de :
A- Le consentement
C’est l’élément essentiel du contrat. Il désigne la manifestation et l’accord de volonté des parties. Il
est régi par le principe de l’autonomie de la volonté qui postule que seule la volonté librement
exprimée a le pouvoir de créer les obligations. Le rôle de la volonté dans la formation du contrat
conduit à protéger le consentement contre les vices que sont :
- L’erreur : c’est une appréciation inexacte portant sur l’existence ou les qualités d’un fait ou
d’une personne qui dénature le consentement.
- Le dol qui est une manœuvre frauduleuse ayant pour objet de tromper l’une des parties afin
d’obtenir son consentement (production de faux document, maquillage d’un vieil avion, etc.)
- La violence qui est une contrainte physique ou morale inspirant la crainte telle que la victime
donne son consentement à un acte auquel elle n’aurait pas consenti s’il n’y avait pas
contrainte.
B- L’objet du contrat
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C’est la prestation ou la chose que chacune des parties s’est engagée à fournir (prix pour l’acheteur,
chose pour le vendeur). L’objet doit être certain, possible, et moral. (Art. 6 CC : on ne peut déroger
par des conventions particulières aux lois qui intéressent l’ordre public et les bonnes mœurs).
C- La cause du contrat
C’est la raison qui conduit le débiteur à s’engager et le décide à contracter. Elle doit être licite.
D- La capacité de contracter
Conformément à l’art 1123 CC toute personne peut contracter si elle n’est pas déclarée incapable
par la loi. C’est dire que les parties doivent juridiquement être capables de contracter. Le CC dispose
que pour conclure librement leur contrat, les parties doivent être âgées de 21 ans révolus ou être
mineur émancipé.
La nullité est la sanction de l’inobservation des conditions de formation du contrat. Elle peut être
relative ou absolue.
Elle est relative lorsqu’elle sanctionne une règle destinée à protéger une partie et se prescrit par 10
ans (prescription décennale) (incapacité). Elle est absolue lorsque les conditions imposées par la loi
sont essentielles et tendent à protéger l’intérêt général, l’ordre public ou les bonnes mœurs. Elle se
prescrit par 30 ans (prescription de droit commun).
Le principe en matière de nullité est qu’elle efface pour l’avenir et rétroactivement tous les effets que
le contrat a produits. Mais ce principe comporte quelques exceptions.
En principe le contrat ne produit d’effets qu’entre les parties contractantes : C’est le principe de
l’effet relatif du contrat qui comporte quelques exceptions.
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Ce principe signifie que seules les parties soient liées par leur accord. En vertu de l’art. 1134 CC, «
Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites ». C’est la force
obligatoire du contrat qui a plusieurs conséquences :
- Le contrat est la loi des parties, il s’impose à ceux qui l’ont conclu ;
- Le contrat s’exécute de bonne foi ; le contrat doit être exécuté en se conformant aux termes de
l’accord ;
- Le juge ne peut modifier le contrat, c’est dire qu’en cas de litige, le juge doit se prononcer
selon les termes du contrat et ne peut l’interpréter librement suivant son sens de l’équité que
si ce contrat comporte des termes flous sujet à interprétation.
En outre, il faut assimiler aux parties au contrat les personnes qui prennent leur suite en cas de
décès : les ayants cause (personne qui tient son droit d’un autre appelée auteur).
C’est un contrat par lequel une personne appelée stipulant obtient d’une autre, le promettant qu’elle
exécute une prestation au profit d’une troisième appelée bénéficiaire. Exemple : assurance décès. Le
stipulant (l’assuré) demande au promettant (l’assureur) de verser une somme d’argent à une personne
nommément désignée (le bénéficiaire) au cas où il viendrait à décéder.
Se porter fort pour autrui c’est s’engager personnellement à ce qu’un tiers effectue une prestation.
Le « porte fort » s’engage à faire tout son possible pour qu’un tiers donne son consentement.
La sanction découle des rapports entre le débiteur et le créancier qui doivent exécuter la prestation
promise. La responsabilité contractuelle est la résultante d’une faute qui peut être la mauvaise
exécution, l’inexécution partielle ou totale ou le retard dans l’exécution. La loi met sur pied un
certain nombre de mesures protégeant le créancier.
En principe toute obligation est susceptible d’exécution forcée si le débiteur ne s’acquitte pas
volontairement.
Pour les obligations de donner, le créancier peut faire saisir les biens du débiteur pour les faire
vendre et se payer sur le prix de la vente.
Pour les obligations de faire ou de ne pas faire, le débiteur peut être condamné à verser des
dommages et intérêts au créancier. Il peut aussi être condamné à l’exécution forcée sous astreinte
(condamnation à une somme d’argent à raison de tant par jour de retard), ou même expulsé du lieu
qu’il occupe (locataire).
31
-Le lien de causalité entre la faute et le dommage (relation de cause à effet).
Toutefois, le débiteur peut s’exonérer de sa responsabilité en prouvant que cette inexécution
est la conséquence d’une force majeure (événement imprévisible, irrésistible et insurmontable
empêchant le débiteur de s’exécuter), d’une faute du créancier ou du fait d’un tiers.
Le contrat synallagmatique est une convention dans laquelle chaque partie est à la fois créancière et
débitrice de l’autre. Il peut arriver que l’une des parties refuse d’exécuter son obligation ou que
l’exécution soit devenue impossible à la suite d’un événement. La sanction peut être l’exception
d’inexécution ou la résolution.
A- L’exception d’inexécution
Elle permet à l’une des parties de refuser d’exécuter son obligation au cas ou l’autre partie
n’accomplit pas la sienne, mais sans rompre le lien contractuel.
Exemple : Le menuisier ne livre pas les chaises et le propriétaire ne paie pas le prix.
B- La résolution
C’est la sanction consistant dans l’effacement rétroactif des obligations nées d’un contrat
synallagmatique lorsque l’une des parties n’exécute pas ses obligations. Le créancier qui demande la
résolution choisit de mettre fin au contrat et s’il a subi un préjudice, il est en droit de demander des
dommages et intérêts. La résolution oblige les parties à se restituer les prestations réciproques si
l’exécution avait été amorcée.
Le problème est de savoir sur qui pèsent les risques en cas d’événement imprévisible mettant en péril
l’exécution du contrat.
En principe, les risques pèsent sur le débiteur « res périt débitori » lorsqu’un cas de force majeure
rend impossible l’exécution des obligations. Par exemple le teinturier ou le menuisier dont
l’établissement brûle ne peut demander le prix des travaux qu’il avait effectués sur les objets
détruits.
Mais exceptionnellement dans les contrats translatifs de propriété, la solution est différente :
- Si c’est un corps certain, le contrat se forme dès l’échange de consentement même si la chose
n’est pas livrée. Si elle vient à périr par cas fortuit ou de force majeure après la formation du
contrat, le risque est alors supporté par l’acheteur devenu propriétaire du bien individualisé.
- S’il s’agit d’une chose de genre ou fongible, les risques sont supportés par le vendeur jusqu’à
la livraison de la chose qui correspond à son individualisation.
Les faits juridiques sont des situations dénuées d’accord de volonté qui produisent les effets de droit.
Ils peuvent être des délits (fait de l’homme résultant d’une faute intentionnelle et engageant sa
responsabilité), ou des quasi-délits (fait de l’homme commis sans intention de nuire qui cause un
dommage à autrui et oblige son auteur à le réparer). Etre responsable c’est répondre de ses actes. Le
CC pose trois conditions cumulatives pour la mise en œuvre de la responsabilité civile.
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SECTION 1 : LES CONDITIONS DE LA RESPONSABILITE CIVILE DELICTUELLE
La responsabilité civile est toujours la résultante d’une faute, fait générateur de responsabilité. Ce
fait générateur doit produire un dommage et il faudrait qu’il y ait une relation de cause à effet entre
la faute et le dommage.
L’art 1384 du CC dispose en effet que « on est responsable non seulement du dommage que l’on
cause par son propre fait, mais encore de celui causé par le fait des personnes dont on doit
répondre, ou des choses que l’on a sous sa garde ». Ce texte nous permet de distinguer trois régimes
de responsabilité :
Chaque personne est responsable des fautes qu’elle commet personnellement. Le CC le résume en
ces termes en son art. 1382 : « tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage,
oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer ». Du fait personnel, il peut s’agir d’un acte
positif, d’une abstention, d’un acte intentionnel ou d’une négligence.
Il s’agit des choses animées et inanimées échappant quelque fois au contrôle de l’homme. Dès lors
qu’une chose, qu’il s’agisse d’un animal ou d’un objet, cause un préjudice à autrui, c’est la
responsabilité de son gardien qui est engagée. C’est le cas par exemple lorsque votre chien mord un
passant, ou encore que votre bâtiment en ruine cause un dommage à autrui.
Lorsque le dommage est causé par une personne qui est sous la surveillance d’une autre, c’est cette
dernière qui engage sa responsabilité. C’est le cas lorsqu’un enfant mineur qui engage la
responsabilité de ses parents ou tuteur, ou encore celui d’un domestique ou préposé dans l’exercice
de son travail qui engage son maître ou son commettant ou enfin des élèves qui engagent la
responsabilité de leurs instituteurs.
Paragraphe 2 : Le préjudice
C’est le dommage matériel (perte d’un bien, d’une situation professionnelle) ou moral (souffrance,
atteinte à la considération au respect de sa vie privée) subi par une personne. Tous les dommages ne
donnent pas lieu à réparation. Pour être réparable, le dommage doit être :
- Certain et non éventuel c'est-à-dire que le dommage dont la réparation est poursuivie doit
exister ;
- Direct c'est-à-dire qu’il doit découler de l’accident.
Il doit exister une relation de cause à effet entre le fait générateur de responsabilité et le préjudice
subi. Il revient à la victime du dommage d’établir la relation directe entre le préjudice subi et le fait
qui lui a donné naissance.
Paragraphe 4 : La réparation du préjudice
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Après avoir constaté que toutes les conditions de la responsabilité civile sont remplies, le tribunal
peut se prononcer sur le principe de la responsabilité civile et ordonner la réparation du dommage
causé.
Ce sont des faits volontaires de l’homme dont il résulte un engagement quelconque envers un tiers et
quelque fois un engagement des deux parties. (Art. 1371 CC) On en distingue généralement 3 :
- La gestion d’affaires
- Le payement de l’indu
- L’enrichissement sans cause
Aux termes de l’art. 1372 du CC, il y’a gestion d’affaires lorsqu’une personne accomplit un acte ou
une série d’actes dans l’intérêt d’une autre personne sans en être chargée. La première personne est
le gérant et la seconde le maître ou le géré.
La gestion d’affaires n’est reconnue qu’en présence d’un acte de gestion à caractère utile c'est-à-dire
opportun, pour autrui sans opposition légitime de sa part. Ainsi :
- Seule la volonté du gérant est essentielle et non celle du maître ;
- Le gérant d’affaire doit avoir l’intention d’agir pour le compte d’autrui. Il n’y a pas de gestion
d’affaires lorsqu’une personne croît agir pour elle-même et sans le vouloir rend service à un
tiers. Toutefois, il y’a gestion d’affaires lorsqu’une personne agit pour elle-même et pour
autrui. Ainsi en est il de l’indivisaire qui accomplit sans l’accord des autres un acte utile à la
gestion.
- L’utilité : Elle est le fondement et la limite de l’obligation imposée au maître, qui exclut des
immixtions intempestives dans les affaires d’autrui.
- L’ignorance ou le silence du maître : La gestion d’affaires ne se conçoit que si le maître ne
manifeste pas sa volonté au moment de l’acte de gestion. S’il s’oppose à l’acte, le gérant doit
s’abstenir.
Quasi contrat synallagmatique assimilé au mandat, la gestion d’affaires fait naître des obligations à
la charge de chacune des parties.
Obligations du gérant
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En tant que mandataire, il doit apporter à la gestion d’affaires tous les soins d’un bon père de famille
c'est-à-dire d’un homme prudent et qui engage sa responsabilité pour les fautes de gestion. Mais
contrairement au mandataire, il a l’obligation de persévérance, c’est à dire qu’il doit continuer la
gestion jusqu’à son terme.
Obligations du maître
Le maître doit rembourser au gérant toutes les dépenses qu’il a exposées dans son intérêt avec les
intérêts légaux et doit l’indemniser s’il a subi un dommage.
Si le gérant a conclu des contrats avec les tiers pour exécuter sa mission sans toutefois les informer
qu’il agissait pour le compte d’autrui, il reste personnellement tenu mais le maître doit l’indemniser
se ses engagements personnels.
Si par contre, il a agi ouvertement au nom du maître, il y’a représentation parfaite et seul le maître
est tenu.
Aux termes de l’art. 1235 du CC, « tout payement suppose une dette, ce qui a été payé sans être dû
est sujet à répétition ». C’est un quasi prêt dans lequel l’accipiens (celui qui a reçu le paiement
indu) est tenu de rembourser au solvens (celui qui a payé l’indu) la somme versée.
L’action va être exercée contre celui qui a reçu le paiement ou celui pour le compte duquel il a été
reçu. La répétition a pour conséquence d’obliger l’accipiens à restituer l’indu, son obligation est
plus ou moins étendue selon qu’il est de bonne ou de mauvaise foi. Le solvens rentrera dans ses
droits par le biais de l’action en répétition.
La vie sociale est dominée par un précepte selon lequel « nul ne doit s’enrichir au dépend
d’autrui ». Ceci traduit l’idée de rendre à chacun ce qui lui revient.
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Exemple : Le propriétaire d’un bien profite des travaux qu’un occupant sans titre a fait faire par un
entrepreneur sans le payer.
Le propriétaire sera condamné à payer lesdits travaux. Cette action en paiement est appelée action
DE IN REM VERSO.
Pour que l’action DE IN REM VERSO soit intentée, il faut un déplacement de valeur d’un
patrimoine à un autre sans fondement juridique ; C'est-à-dire qu’il faut qu’un patrimoine s’enrichisse
au détriment d’un autre qui s’appauvrisse et qu’il y ait un lien de causalité entre cet enrichissement et
cet appauvrissement.
Lorsque les conditions sont remplies, l’action DE IN REM VERSO oblige l’enrichi à restituer ce
qu’il a reçu injustement afin de rétablir l’équilibre initialement rompu entre son patrimoine et celui
de l’appauvri.
L’administration est constituée par l’ensemble des organes de l’Etat et les collectivités publiques.
Elle désigne une certaine activité en fonction des finalités qui sont : le maintien de l’ordre public et
la satisfaction des besoins d’intérêt général. L’administration est soumise au droit, normes externes
constituées par la constitution, les traités internationaux, la loi et les principes généraux de droit
(élaboré par le juge administratif) et à l’autorité de chose jugée.
En outre, l’administration doit aussi se soumettre aux normes qui sont constituées par les contrats,
les ordonnances, les règlement, etc….
Cependant, il faut relever que l’Etat bénéficie des immunités d’exécution et certains de ses agents du
privilège de juridiction.
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L’administration agit par les moyens de l’action administrative (actes et contrats administratifs) et
procède par des formes précises (police administrative et service public).
Ils sont accomplis par les agents de l’administration. Ces actes peuvent être matériels (construction
d’un pont) ou juridiques (nomination ou révocation d’un fonctionnaire). Il s’agit des décisions
administratives.
Elles créent des droits et des obligations au profit et à la charge des citoyens auxquels elles
s’appliquent. La décision administrative est réglementaire lorsqu’elle concerne un nombre de
personnes. Elle est individuelle lorsqu’elle s’adresse à des citoyens déterminés. Elle est susceptible
de recours, en cas de contestation devant la chambre administrative de la Cour Suprême.
Le contrat administratif est un contrat passé par une personne publique ou pour son compte et
soumis au droit administratif, soit par disposition expresse de la loi, soit en raison de la présence des
clauses exorbitantes de droit commun dans ses stipulations, soit par ce qu’il confère à son titulaire
une participation directe à l’exécution d’une activité de service public.
Exemple : La concession des travaux publics par laquelle un entrepreneur s’engage à effectuer un
travail public en contrepartie de l’autorisation d’exploiter cet ouvrage à l’issue des travaux.
La concession de service public est un contrat par lequel l’administration confie à un particulier la
gestion d’un service public sous son contrôle. Exemple : CAMRAIL, AES SONEL etc.
Le contrat d’occupation du domaine public ; dans ce cas de figure, un particulier est autorisé à
occuper une parcelle du domaine public moyennant versement périodique d’un certain montant.
Le contrat administratif ainsi défini obéit quant à sa formation à des modalités particulières.
1-La procédure
Le contrat est généralement écrit et signé des deux parties. Il se réfère à des clauses contenues dans
le cahier des clauses administratives générales applicables dans tous les contrats passés par un
ministère et aux cahiers de charge spéciales établis pour chaque contrat.
Le régime d’exécution du contrat administratif laisse entrevoir d’une part des pouvoirs exorbitants
de l’administration et d’autre part les droits reconnus au cocontractant.
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1- Les pouvoirs de l’administration
Il a droit à :
- l’exécution de bonne foi des stipulations contractuelles par l’administration
- à une indemnité dite de révision lorsqu’un événement soudain et irrésistible vient à modifier
l’équilibre financier du contrat.
Tout Etat libéral pour accomplir ses missions utilise deux procédés :
- la police administrative pour maintenir un minimum de paix et d’ordre social au travers la
notion d’ordre public.
- Les services publics pour assurer la satisfaction des besoins d’intérêt général que les
personnes privées mues par le besoin de profit ne peuvent assumer.
La police administrative peut être définie comme l’ensemble de la réglementation qui vise le respect
de l’ordre public. Cette notion d’ordre public dans son aspect de police générale intègre la sécurité,
la tranquillité et la salubrité publiques tandis que dans la police spéciale, elle renvoie à certains
aspects spécifiques. Par exemple : la police des débits de boisson, une police de la prostitution, des
stupéfiants, etc. Mais, il faut noter que cette police doit s’effectuer dans le respect des droits du
citoyen et les moyens utilisés doivent être proportionnels au but poursuivi par la mesure.
Le service public obéit à certains principes à savoir le principe de continuité, le principe de la
neutralité, le principe de l’égalité et le principe de la gratuité. On distingue les services publics non
personnalisés (la régie) des services publics personnalisés.
Dans le premier cas, l’administration assure elle-même directement les différentes tâches du service
concerné. Exemple : la défense, les relations extérieures etc.
Par contre dans le 2nd cas, l’Etat octroie la personnalité juridique à certaines entités pour garantir leur
autonomie. Ils se subdivisent en deux catégories :
Les services publics administratifs (SPA) qui fonctionnent comme les administrations ordinaires et
les services public à caractère industriel et commercial (SPIC) qui fonctionnent comme des
entreprises privées.
La responsabilité de l’administration peut être engagée du fait de ses agents et pour faute de service.
Dans le premier cas, l’administration répond des faits fautifs imputables à un agent public
physiquement identifié, mais elle peut en toute légitimité se retourner vers l’agent fautif par une
action dite récursoire pour exiger le remboursement de ce qu’elle a payé.
Dans le second cas, la responsabilité de l’administration est retenue lorsqu’un de ses services a mal
fonctionné. C’est l’exemple du défaut d’entretien d’un ouvrage public ou du mauvais
fonctionnement des services des postes et télécommunications.
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Toutefois, dans un cas comme dans l’autre, le juge administratif exige un lien de causalité entre la
faute et le préjudice.
Il existe deux moyens de financement dans l’Etat : les emprunts extérieurs et les impôts.
Le droit fiscal est l’ensemble des règles juridiques portant sur la définition de l’impôt, sa
classification et son calcul.
L’impôt est une prestation pécuniaire requise des particuliers à titre obligatoire et définitif.
A côté du droit fiscal qui a ses caractères notamment l’autonomie et l’égalité qui se traduit par la
participation du citoyen proportionnellement à sa fortune et à ses revenus ; l’impôt a plusieurs
caractères :
Il est obligatoire, le contribuable est contraint de le payer.
Il est définitif, car il n’est pas remboursable au contribuable.
Il est dynamique c’est- à- dire que son assiette peut évoluer avec le temps.
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Il est flexible c’est – à -dire que son montant peut différencier en fonction de la situation des
contribuables.
C’est un impôt direct et progressif prélevé sur le revenu annuel des personnes physiques. Il
s’applique aux salariés, aux petites activités commerciales, les revenus en nature (retraites).
Les exonérations s’appliquent aux allocations familiales, pensions alimentaires des orphelins,
pension des anciens combattants, etc. son taux est de 15%.
C’est un impôt prélevé sur le bénéfice du chiffre d’affaires des sociétés commerciales industrielles,
les prestataires de services. Il est imposé sur l’activité commerciale, les gains et produits accessoires
(immeubles, dons et legs). Son taux est de 38.5% soit 35% + 10% de 35% pour les centimes
additionnels). Les acomptes sont payés aux dates suivantes : avant les 31 octobre (1 er acompte), 31
janvier (2eme) et 30 mars (3eme).
C’est un impôt qui consiste à pénaliser les richesses accumulées portant sur les biens meubles ou
immeubles des personnes physiques ou morales. Il est admis même si le bien a changé de
propriétaire : transmission à titre gratuit ou onéreux, vente ou échange.
C’est un impôt qui indirect prélevé sur la vente ou la fourniture d’un service. Le principe est que,
c’est le consommateur final qui la supporte. Les biens imposables : différents achats et les
prestations de services (poissons, viande, gaz domestique, eau, riz, sucre, soins médicaux,
électricité…). Elle se présente sous plusieurs formes : la TVA déductible et la TVA due. Son taux est
de 19. 25%. La différence se fait au niveau de la nature des transactions :
TVA collectée sur les ventes : c’est la perception directe sur le produit vendu au client. La valeur
ajoutée (sur le produit vendu après) est taxée par l’Etat par unité valeur. Le calcul s’effectue le même
mois.
TVA déductible sur les achats : c’est celle payée en amont sur les achats chez le fournisseur et
déduite de celle perçue en aval sur les ventes. La déduction se fait avec un décalage d’un mois c’est-
à-dire la TVA payée le mois précédant est déductible le mois suivant.
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TVA due : c’est la différence entre la taxe collectée et la taxe déductible. C’est la valeur nominale
qui est réellement versée.
Le contribuable qui ne paye pas ses impôts peut subir les sanctions suivantes :
Les majorations, c’est un ajout des sommes supplémentaires au taux initial.
La préemption
La taxation d’office pour ceux qui ne déclarent pas leurs impôts ou qui produisent des faux
documents
Le privilège du trésor
L’exécution d’office.
En cas de contentieux fiscal, la procédure exige de saisir d’abord au contribuable de payer10 % des
sommes non contestées avant de saisir le chef du centre provincial des impôts qui a compétence pour
tout dégrèvement dont le montant est limité à 100 000 Fcfa, ensuite le directeur des impôts pour tout
dégrèvement en cas de somme supérieure à 100 000 et après paiement de 10% des sommes
contestées dues. En cas d’échec, un recours gracieux est adressé au ministre des finances et sert de
biais à la saisine du juge administratif qui statue sur le litige après paiement de 80% des sommes
restantes qui est une sorte de caution bancaire.
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