Intro Au Droit UO 2006 - 2007
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UFR/SciencesJuridiquesetPolitiques
SOMMAIRE
INTRODUCTION
§.2
B)- Les catégories selon le critère du patrimoine
La typologie selon le critère de l'objet desdroits
A)- Droits réels, droits personnels et droits intellectuels
B)- Les droits de la personnalité et les droits de famille
C)- Les droits mobiliers et immobiliers
§.2
B)- Rapports entre pouvoir exécutif et pouvoir judiciaire
Lesprincipes del'organisation du servicepublicde la justice
A)-L'égalité devant la justice
B)- La gratuité de la justice
§.3- Lesprincipes du fonctionnement du servicepublicde la
justice
A)- Le principe de la collégialité des juridictions
B)-Le principe du double degré de juridiction
C)- Le principe de la séparation, en matière pénale, de
la poursuite, de l'instruction et du jugement Section II :
Lesinstituionsjudiciaires
§.1- Lesprincipes declassification et decompétencedes
juridictions.
A)- Les principes de classification
B)- Les principes de compétence
§.2- Lesjuridictions
A)- Les juridictions nationales
B) Les juridictions supranationales
CHAPITRE II: LE FONCTIONNEMENT DES JURIDICTIONS
Section I : Le procès civil
§.1- L'action en justice
A)- Les conditions de l'action en justice
B)- La classification des actions en justice
§.2- Le déroulement du procès civil
A)- L'instance
B)- Le jugement
C)- Les voies de recours
Section II : Lecorps judiciaire
§.1- Lesagents de justice
A)- Les magistrats de l'ordre judiciaire
B)- Les magistrats de l'ordre administratif
§.2
Lesauxiliaires de justice
A)- Les auxiliaires du juge
B)- Les auxiliaires du justiciable
INTRODUCTION
« Toute société a besoin pour fonctionner d'un certain ordre sans lequel,
elle verse dans l'anarchie ». Le droit est cet instrument qui sert à
organiser la société et à éviter que cette société plonge dans l'anarchie.
Phénomène social, le droit existe dans toutes les sociétés, même les
plus primitives, parce que le droit est consubstantiel à l'existence d'une
société.
C'est ce qui a fait dire au Pr GICQUEL: que " le droit évoque une
manière pour l'individu de se conduire en société et précisément la
recherche d'un compromis entre l'instinct de sociabilité qui le pousse à
vivre au milieu de ses semblables et le besoin concomitant de liberté qui
l'invite à s'émanciper d'eux » Il ressort de cette citation que le droit
recouvre deux ensembles différents qui diffèrent profondément, même
s'ils se situent en relation à savoir le droit, source d'organisation sociale
(droit objectif) et le droit ensemble de prérogatives reconnus aux
particulier par le droit objectif (droits subjectifs).
droit est appréhendé à travers son objet, on parle de droit objectif, droit
qui a pour but l'organisation de la vie en société. Quand on appréhende
le droit à travers ses sujets, on parle de droits subjectifs.
(Section III).
SECTION I. L'IDENTIFICATION DU DROIT OBJECTIF
Le droit n'est pas la seule règle d'organisation sociale. Bien que la plus
importante, la règle de droit n'intervient qu'à un moment de l'évolution de
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17
(§. 2).
personnes plus âgées), de savoir vivre (avoir les bonnes manières), etc.,
c'est-à-dire, un ensemble de comportements qui permettent aux
individus de se respecter dans la société. Elles sont liées au
comportement des hommes et à la pression du groupe.
Les règles de bienséance tout comme les règles de droit ont pour objet
d'organiser la vie en société. Mais contrairement aux règles de droit, leur
non-respect ne peut entraîner le recours à la contrainte étatique. Leur
violation est sanctionné par la réprobation, le remord car ce sont des
règles autonomes.
A travers cette définition, il apparaît que la règle de droit n'a pour objet la
perfection intérieure de l'homme mais la pacification des relations
sociales. Elle vise à mettre ces dernières à l'abri de la force et de la
violence. Une société dans laquelle il n'y a pas de droit verse dans
l'anarchie. Ne dit-on d'ailleurs pas que « la guerre c'est la fin du droit » !
Quand on dit que la règle de droit est coercitive on veut dire qu'elle est
obligatoire et s'impose à ses destinataires indépendamment de leur
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A l'opposé des autres règles de conduite sociale qui sont assorties d'une
sanction de nature psychologique, le manquement à la règle de droit
engendre une sanction objective, mettant en mouvement l'appareil de la
puissance publique (juge, gendarme, policier, huissier, etc.). La sanction
de la règle de droit a un caractère socialement organisé. Elle vise à
assurer le respect de la règle de droit. Elle se révèle ainsi un élément
pour l'efficacité de la règle droit, nullement une condition indispensable à
l'existence de la règle de droit. En effet, ce n'est pas la force qui fait le
droit, mais elle accompagne le droit et en assure, au besoin, la
protection.
- le Coran ;
- la Tradition ou Sunna ;
a.1)- Le Coran
Il constitue un ensemble indissociable de principes de foi et de règles de vie politico sociale. Louis
MASSIGNON disait que « le Coran constitue essentiellement le code révélé d'un Etat supranational ».
Le Coran est définitif et immuable parce que d'origine divine.
La sunna n'est pas une règle issue du coran, mais issue d'une pratique
observée par le prophète. Elle relate la manière d'être et de se comporter
du prophète qui doit servir de modèle aux croyants. Elle est constituée
par l'ensemble des HADITH (parole), c'est-à-dire des traditions relatives
aux actes et propos de Mahomet, rapportés par une chaîne
ininterrompue d'intermédiaires. Les hadiths sont classés en hadiths
authentiques, bons et faibles. Seuls les premiers peuvent servir à
l'élaboration des règles de droit.
b.1)- L'Idjma
L'idjma est un ensemble de constructions doctrinales sur lequel, il y a un
consensus entre les différents courants de pensée. Pour qu'une règle de
droit soit admise par l'Idjma, il faut qu'elle recueille l'assentiment des
spécialistes: les « Fuqqaha ». L'Idjma n'est donc pas une coutume car
elle ne repose pas sur l'assentiment du peuple. Il y a deux types d'Idjma :
b.2)- Lesqiyas.
Le qiyas est une interprétation par analogie des différents textes du
Coran et de la Sunna. C'est un raisonnement par analogie qui permet de
combiner révélation divine et raisonnement humain. Les qiyas, trouvent
leur légitimité dans le Coran et la Sunna. Exemple : l'interdiction de
prêter à intérêt du grain, on en a déduit, par analogie, l'interdiction de
prêter à intérêt des dattes, des raisins secs, de l'argent, etc.
Il ressort de tout cela, que le droit musulman n'est pas le fruit d'un
volonté humaine mais le produit d'une volonté divine révélée. Par
conséquent, il n'appartient pas à un homme de modifier ou de contredire
ces règles. Le fait que le droit musulman se soit figé, explique le
caractère archaïque de certaines de ses institutions, dont un certain
nombre sont tombées en désuétude. Mais ce droit est très original, ne
ressemble à aucun autre et se révèle, malgré son origine divine, un droit
souple et plein de ressources.
B)- Le droit Canonique
C'est le droit qui pendant longtemps a régi l'Eglise c'est-à-dire qu'il
existait avant la séparation entre Catholiques et protestants. Après ce
schisme, il ne va plus concerner que ceux des chrétiens qui
appartiennent à l'église catholique apostolique et romaine (Vatican). Droit
coutumier pendant longtemps, sa codification est récente puisque le
premier code date de 1917. Le Code actuellement en vigueur dans
l'Eglise latine est celui promulgué par le Pape Jean Paul II le 25 janvier
1983. Suite à la réforme de 1983, le Code de droit canonique comporte
présentement deux grands volets : le Codex Iuris Canonici (CIC) s'est
enrichi d'un autre code, destiné celui-là aux Églises orientales et appelé
le Codex Canonum Ecclesiarum Orientalium (CCEO), promulgué en
1990
Le droit canonique (parfois appelé droit canon) est l'ensemble des lois et
des règlements adoptés ou acceptés par les autorités catholiques pour le
gouvernement de l'Eglise et de ses fidèles. Il a ainsi une finalité
temporelle qui est le maintien de la cohérence de l'église et l'aide à
chaque fidèle pour le salut de son âme. Les règles du droit canon sont
des règles qui permettent de marcher dans la ligne de l'évangile. Quelles
sont ses sources ?
2°)- Lesrègleshumaines
Les règles d'origine humaines contiennent plusieurs catégories de règles
à savoir les lois universelles, les interprétations authentiques, les décrets
généraux et les lois particulières.
- Les décrets généraux sont des décrets qui ont pris pour une partie
de la communauté chrétienne. Ils peuvent avoir un champ
d'application qui dépasse le cadre d'un Etat.
- Les lois particulières sont des règles édictées par l'évêque dans
son ressort territorial qui est le diocèse.
Ce dont ici est question ici, ce sont les droits traditionnels ou originellement
africains.
C'est donc dire que les droits traditionnels africains ne sont pas
constitués de règles préétablies et uniformes ce qui ne conviendrait
pas à la logique plurale qui le domine. D'où leur caractère flexible. Sa
source principale est la coutume, qui se présente comme une
manière d'être, de parler, d'agir qui permet à chacun de contribuer au
mieux au maintien de l'équilibre du groupe.
En effet, la foi que l'esprit des ancêtres est incarné dans le droit est un
facteur précieux et puissant pour asseoir le caractère obligatoire de la
règle de droit. De même, toute violation du droit est en même temps une
violation de la religion. Ce faisant la sanction n'est pas seulement civile
ou pénale, elle a une dimension spirituelle par la tenue d'une cérémonie
expiatoire car la seule compensation ne suffit pas. Il faut procéder à des
rites purificatoires pour s'allier les ancêtres.
Il en est ainsi dans la mesure où c'est un droit qui privilégie le groupe par
rapport à l'individu situé
Positivisme Pluralisme
Le Droit Les droits
unique multiples
étatique collectifs ou individuels
somme de règles somme de solutions
abstraites concrètes
objectives subjectives
hiérarchisées égales
issues exclusivement de la loi issues aussi bien de la
coutume et l'acte
base de la déduction au départ de l'induction
Source : Jacques Vanderlinden « Les droits africains entre positivisme et
pluralisme (article paru dans Bulletin des séances de l'Académie royale
des sciences d'outre-mer, 46 (2000) 279-292)
Ainsi pour HEGEL, « l'Etat est le seul fondement du droit, car lui seul est
en mesure de conférer à une norme le caractère coercitif, c'est-à-dire le
caractère juridique ».
IHERING, lui, par du postulat que « le droit est inséparable de la force qui
l'impose ». Sans contrainte, la règle de droit est comme « un feu qui ne
brûle pas, un flambeau qui n'éclaire pas », « le droit est la politesse de la
force ». Les règles prétendument conçues pour le bien commun, servent
en définitive l'intérêt du plus fort, c'est-à-dire de l'Etat. Quant au plus faible,
il a la sagesse de se soumettre tant qu'il reste dans cette condition ; mais
devenu plus puissant, il engage le combat pour un droit nouveau qui sera
l'expression de sa propre force. Pour IHERING, « Le droit…n'est pas un
but en soi, il n'est que le moyen de réaliser un but qui est le maintien de la
société humaine. Si la société ne peut se maintenir dans l'équilibre actuel,
si le droit ne peut l'y aider, la force viendra remédier à la situation…Lorsque
la crise politique place la société devant cette alternative : le respect du
droit ou le maintien de l'existence, il n'y a pas à hésiter>. La force doit
sacrifier le droit et sauver l'existence ».
Les tenants de cette théorie partent du postulat que le droit repose sur
un idéal de justice et donc il existe un droit universel immuable. D'ailleurs
dans le projet de code civil de l'an VIII on retrouvait pareille conception à
l'article 1er du livre préliminaire : « Il existe un droit universel et immuable,
source de toutes les lois positives. Il n'est que la raison naturelle en tant
qu'elle gouverne les hommes ». Ce droit universel immuable a été
appelé le juste naturalisme qui signifie le droit naturel. Ce droit naturel
qui ne dépend pas de la volonté de l'homme est le fondement du droit
positif. On a un juste naturaliste inspiré de la religion et de laïcité.
- la loi naturelle (lex naturalis) qui peut être découverte par les seules
lumières de la raison qui est en tout homme ;
Ces règles immuables fondamentales ont pour but de protéger les droits
imprescriptibles de l'homme qui sont la liberté, la propriété, la sûreté et la
résistance à l'oppression. La notion d'Etat de droit dérive de l'idéologie
du droit naturel, de même que la notion de droits de l'homme. On peut
dire que ce début du 20e siècle a vu le développement de l'idéologie des
droits de l'homme, l'annonce de la constitution, le droit d'ingérence
humanitaire sont les éléments qui montrent que le juste naturalisme laïc
n'a pas totalement disparu. L'homme reste le point de départ et d'arrivée
de la vie.
C'est sur cette base que les auteurs affirment que la règle de droit doit
être appréhendé pour son utilité sociale. Il y a deux grandes tendances :
le positivisme sociologique ou objectivisme et l'approche marxiste.
La 1ère loi est celle du changement : comme le souligne Engels : " Pour la
dialectique, il y a rien de définit, d'absolu de sacré. " " Rien ne reste là où
il est, rien ne demeure ce qu'il est" la dialectique considère donc les
choses non comme en état d'immobilité ou d'immuabilité mais comme en
état de changements perpétuels, de développements incessants. A tout
moment quelque chose naît et se désagrège et disparaî t. Ce faisant
touche chose a un passé et aura un avenir, est non immuable et
n'échappe pas à la loi de la caducité : D'où l'idée de processus.
environnementales ;
Thèse affirmation
Antithèse négation
Synthèse négation de la négation
Ainsi
* le féodalisme est la négation de l'esclavagisme
* le capitalisme est la négation du féodalisme
* le socialisme est la négation capitalisme
.
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1ère définition « le droit est ce qui est juste ». Cette définition relève du
courant ius naturaliste. Elle fonde le droit sur les valeurs
La définition des Pr. AUBY ET RAU donne l'idée courante que l'on a du
droit à savoir que « le droit est l'ensemble des préceptes ou règles de
conduite à l'observation duquel, il est permis d'astreindre l'homme par
une coercition extérieure ou physique ».
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(B).
La loi ordinaire, selon son origine est l'aboutissement soit d'un projet de
loi, soit d'une proposition de loi. On parle de projet de loi quand l'initiative
b.2.a)- L'ordonnance
L'ordonnance est un acte de nature hybride. Acte hybride parce qu'il
émane du pouvoir exécutif, notamment du président du Faso, mais
intervient dans le domaine de la loi. L'article 99 de la Constitution du 11
juin 1991 la définit comme « un acte signé par le Président du Faso,
après délibération du conseil des ministres, dans les domaines réservés
à la loi et dans les cas prévus aux articles 103, 107 et 119 de la présente
constitution elle entre en vigueur dès sa publication ». D'un point de vue
constitutionnel, l'ordonnance apparaît comme un acte législatif des
circonstances exceptionnelles.
Dans les cas prévus aux articles 103 et 119 de la Constitution du 11 juin
1991, l'ordonnance se présente comme un outil de rationalisation en ce
qu'elle vise à accélérer la procédure législative soit spécifiquement en ce
qu concerne les lois de finance (article 103) soit de façon générale
(article 119).
b.2.b)- Le décret
Il s'agit d'un acte émanant du Président du Faso ou du Premier Ministre
soit ayant un caractère réglementaire parce qu'il formule des dispositions
générales, soit ayant un caractère individuel lorsqu'il ne vise qu'une
personne ou une catégorie de personnes nommément désignées
Constitution) ;
- le décret en conseil des ministres est signé par le Président du Faso
et le Premier ministre après avis du conseil des ministres et
contresigné par le ou les membres du gouvernement compétents
(article100 de la constitution).
- le décret autonome est celui qui est pris dans les matières relevant
du domaine réglementaire fixé à l'article 108 de la Constitution
- le décret d'application de la loi est celle qui a pour but de préciser les
conditions de mise en œ uvre de la loi.
b.2.c)- L'arrêté
L'arrêté peut être un acte de portée réglementaire ou individuelle. Ainsi,
l'octroi d'un permis de construire est un arrêté individuel. Les arrêtés
émanent de différentes autorités et sont hiérarchisés selon le rang de
l'autorité. Ainsi on a :
a)- Ladéfinition
Selon l'article 109 al.1er de la loi n° 033-2004/AN du 14 septembre 2004
portant Code du travail au Burkina Faso, « La convention collective du
travail est un accord relatif aux conditions de travail conclu entre, d'une
part, les représentants d'un ou de plusieurs syndicats ou groupements
professionnels de travailleurs, et d'autre part, une ou plusieurs
organisations syndicales d'employeurs ou tous autres groupements
d'employeurs ou un ou plusieurs employeurs pris individuellement » .
La convention collective doit être écrite sous peine de nullité (article 113 du
Code du travail).
b)- L'application
La convention collective est un acte de droit privé. Ce faisant, elle
s'applique aux groupements signataires, à leurs adhérents et aux
salariés des entreprises assujetties. Au-delà de ce caractère
consensualiste, elle peut acquérir un caractère normatif par sa
confirmation par un acte de droit public. Au Burkina Faso, l'extension de
la convention collective est opérée par arrêté du ministre du travail après
un avis motivé de la consultation commission consultative du travail
(Article 123 du Code du travail). C'est cet arrêté qui confère à cet acte un
caractère réglementaire. Mais la convention collective reste une
convention et à l'expiration du délai requis, elle ne peut plus produire
d'effet.
ces lois et règlements » Il s'agit d'une source mais pas une source
autonome.
1°)- La coutume
Historiquement, les règles coutumières sont apparues avant la loi écrite.
Dans l'Ancien droit, la coutume était la source essentielle du droit. Mais
avec la Révolution, il y eut un véritable culte de la loi et la coutume a
tendu à disparaître sous l'effet de la centralisation politique,
administrative et judiciaire. Aujourd'hui, la coutume a une importance
mineure en tant que source du droit à cause de la codification.. Elle
conserve, néanmoins une certaine importance dans le droit des affaires
et est capitale en droit du commerce international (lex mercatoria). Après
avoir précisé la notion de coutume (1I), nous étudierons les différents
types de coutume (2) avant d'aborder la question de sa fonction, c'est-
àdire ses relations avec la loi (3)
a.1)- Définition
La coutume est une règle de droit née d'un usage prolongé et peu à peu
considéré comme obligatoire. La coutume est donc un processus lent
d'élaboration du droit qui se caractérise souvent par on imprécision. Elle
est aujourd'hui en perte de vitesse eu égard de la codification et des
sources écrites. La coutume est d'après la définition la plus courante «
une pratique répétée pendant une certaine durée et tenue pour
obligatoire » c'est à dire revêtant le caractère contraignant propre à la
règle de droit. La coutume apparaît comme une pratique de la vie
juridique qui présente un caractère habituel et qui, de ce fait, tend à se
poser en règle de droit.
Certaines de ces coutumes savantes ont même été récupérées par la loi.
Il en est ainsi :
Exemples :
En matière de personne l'article 516 du Code des Personnes et de la
Famille dispose « Le tuteur représente le mineur dans tous les actes
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civils sauf les cas dans lesquels, la loi et les usages autorisent les
mineurs à agir eux-mêmes »
En matière foncière, les articles 645, 663, 671 et 674 du Code civil en
matière d'utilisation des eaux, des clôtures, les distances à observer pour
les plantations, renvoient aux usages locaux relatifs à la propriété
foncière. Ainsi en matière de plantation, « il convient de se référer aux
usages pour déterminer à quelle distance de la ligne séparatrice de deux
fonds peuvent être établies des plantations ».
On peut dire dans ces cas de figures que la coutume est obligatoire en
vertu de la loi, elle tire sa puissance du renvoi de la loi, de la prescription
énoncée par la loi car en la matière c'est par une délégation expresse du
législateur que la coutume acquiert son caractère obligatoire.
Exemples :
En matière civile
- l'enfant légitime porte le nom de son père ;
- la fraude corrompt tout ;
En matière commerciale
- la solidarité se présume entre codébiteurs contractuels.
loi.
En principe il n'y a pas en droit d'abrogation des lois par désuétude. Mais
la question a fait l'objet de controverse doctrinale et aujourd'hui on peut
affirmer qu'il y a quelques assouplissements.
En effet, une certaine branche de la doctrine fait une distinction selon qu'il
s'agit de loi impérative ou de loi supplétive. Face aux lois supplétives aussi
appelées lois impures, il est possible d'avoir des coutumes « contra legem
». Par contre face aux lois impératives, il est impossible qu'il puisse y avoir
des coutumes « contra legem ».
· ils ne sont pas créés de toutes pièces par le juge mais découverts
par celui-ci à partir de l'état du droit et de la société à un instan
donné : en effet, en droit français, les juges n'ont pas le pouvoir
de créer des normes (en vertu du principe dit « de la prohibition
des arrêts de règlement », inscrit à l'article 5 du Code civil) ; ils
n'on que le pouvoir de mettre en évidence et d'interpréter les
normes existantes ; le principe général du droit est dès lors sous-
jacen dans un état du droit existant, et il est simplement mis au
jour par le juge.
tt
t
public (b.1) ou en droit privé (b.2).
·
Le principe de la publicité des débats devant les juridictions de
l'ordre judiciaire ;
·
le principe de l'insaisissabilité des biens appartenant
aux personnes publiques
· le principe de loyauté ;
·
la subordination de toute modification des éléments essentiels du
contrat de travail à l'accord des parties ;
Selon une deuxième thèse, énoncée par le Pr. René CHAPUS, les
principes
r généraux du droit ont une valeur « infra-législative et
supradécrétale ». En effet, leur auteur, le juge, occupe un rang
supérieur au pouvoir exécutif - qu'il contrôle - et inférieur au pouvoir
législatif, dont les lois l'obligent.
A)- La jurisprudence
Le droit n'est pas seulement l'œ uvre du législateur mais aussi des juges. La
jurisprudence doit être bien comprise et précise.
texte écrit, figé. De plus, le contenu de la loi n'est pas toujours clair. Ce
faisant et dans le cas, le juge doit interpréter la loi. Cette question pose le
problème de l'aptitude de la jurisprudence à créer du droit
Le 1er argument s'appuie sur les dispositions de l'article 5 du code civil qui
interdit au juge de légiférer. Cette interdiction est désignée par la
prohibions des arrêts des règlements. L'article 5 affirme qu' « il est
interdit aux juges de se prononcer par voie de disposition générale et
réglementaire sur les causes qui leur sont soumises ». cela signifie
qu'une juridiction ne saurait se prononcer par une disposition générale et
règlementaire appelée à la lier elle-même, voire à en lier d'autres à
l'avenir. Le juge, même de cassation, ne peut créer des normes.
Le 2ème argument est tiré de ce qu'il est convenu d'appeler « les lois
d'imitation et de continuité » fondées sur la force morale qui s'attache à la
décision rendue par les juridictions de cassation. C'est cette autorité
morale qui conduit les juges du fond à se conformer aux arrêts de
principe rendus par les juridictions suprêmes.
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Elle joue donc un rôle indirect dans la création du droit. Sa fonction est
supplétive et non substitutive. Si le législateur intervient dans un
domaine, la jurisprudence perd son autorité. Le juge est donc législateur
supplétif
1- Il y a peu de décision qui sont rendues parce qu'il n'y a pas une
culture contentieuse.
B)- La doctrine
On appelle « Doctrine », l'ensemble des travaux écrits consacrés à
l'étude du droit, et leurs auteurs. C'est donc l'ensemble des opinions, des
savants et techniciens du droit dans les ouvrages et qui traitent d'une
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a)- Lesouvragesgénéraux
Ils sont consacrés, en un ou plusieurs volumes, à une branche du droit
(droit civil, droit commercial, droit pénal, etc.. a ce titre on peut citer : -
les répertoires qui sont un exposé thématique de la matière avec une
vision essentiellement pratique.
- les traités qui font le point sur la matière par un exposé dogmatique
et synthétique ;
- les manuels et précis qui sont construit sur la même base mais avec
davantage de soucis pédagogiques et un effort de simplification.
le juriste doit proposer des règles meilleures, plus adaptées aux besoins
sociaux et économiques. En ce sens, la doctrine participe à la création
de la règle de droit ou plus exactement à son perfectionnement. Le
juriste a pour mission d'aider à la création de la règle de droit, telle
qu'elle se rapproche le plus possible de l'idéal de justice.
Ainsi le législateur est souvent influencé par la doctrine car dans bien
des cas, les projets ou proposition de lois sont rédigés avec la
collaboration étroite de professeurs de droit et de praticiens. Les juges
aussi, se réfèrent aux travaux de la doctrine lorsqu'ils sont chargés
d'appliquer une règle de droit au contenu obscur. Ils tiennent également
compte des critiques adressées par la doctrine et convaincus, ils
modifient parfois leur jurisprudence. La doctrine concourt ainsi à la
formation ou au revirement de la jurisprudence. Elle participe ainsi à
l'élaboration du droit de façon médiate et secrète.
(2).
1°)- Lestraitéesinternationaux
Dans son article 2, al.1a, la Convention de Vienne sur le droit des traités
de 1969 définit ainsi le traité interétatique : « l'expression traité s'entend
d'un accord international conclu par écrit entre Etats et régi par le droit
international, qu'il soit consigné dans un document unique ou dans deux
ou plusieurs instruments connexes, et quelle que soit sa dénomination
particulière ».
Sur le plan de la forme, on notera tout d'abord que cette définition est
extrêmement prudente. Elle n'authentifie aucune appellation particulière :
elle laisse le nom de l'engagement conclu ente les parties contractantes
à leur entière discrétion. Dans la pratique d'ailleurs, la terminologie n'a
jamais cessé d'être floue : à la place du mot « traité », les Etats
emploient indifféremment ceux de « convention », « accords », « acte
final », « charte », etc.
Sur le plan du fond, l'essentiel est que ces engagements produisent des
effets de droit entre les parties contractantes quelle que soit leur
dénomination.
Concernant la structure des traités, elle est très variable et n'est en rien
imposée par le droit international. On rencontre cependant le plus
souvent :
1 les « clauses finales » sont les dispositions terminales qui ont trait à la
« vie » du traité : conditions d'entrée en vigueur, d'adhésion, de
modification, de terminaison, etc. (il est d'ailleurs à noter que ces
clauses sont applicables dès l'adoption du texte, ainsi que le
précise l'art. 24 § 4 de la Convention de Vienne).
Les traités font l'objet de classification sur la base d'un certain nombre de
critères. Beaucoup de classifications des traités sont possibles :
2°)- Lesactesunilatéraux
Ce sont le produit de la manifestation d'une seule volonté. Exemple : la
déclaration, la protestation, la reconnaissance d'Etat ou d'OIG, et les
résolutions des OIG. Ils peuvent être de fait d'Etats (a) ou d'organisations
internationales (b).
charte des Nations Unies. Cela peut se traduire par une mise en
garde, un embargo et même le recours à la force militaire (Guerre
de Corée, lors de l'invasion du Koweït par l'Irak).
- Dans le cadre des organisations supranationales d'intégration (UE,
UEMOA, CEMAC, OHADA) du fait des caractères de primauté,
d'effet direct et d'applicabilité immédiate reconnus au droit secrété
par ces organisations. Ces actes pris par ces organisations
s'imposent aux Etats (voir infra chapitre II).
Pendant longtemps ils ont été qualifiés de principe reconnu par les nations
civilisées. Parmi ces principes généraux du droit, on peut citer :
a)- Lesactesobligatoires
Ils sont divers et varient selon les organisations, CEDEAO (a.1), UEMOA
(a.2), OHADA (a.3).
* Au sein de la CEDEAO
Les actes dérivés typiques sont constitués par les avis des organes
constitutifs que sont la Cour de Justice, le Conseil Economique et Social et
le Parlement de la Communauté.
* Au sein de l'UEMOA
L'article 42 du traité prévoit deux types d'actes :
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- les avis qui peuvent être émis par le Conseil des Ministres, la
Commission, la Cour de Justice et le Comité Inter-Parlementaire ; -
les recommandations qui émanant du Conseil des Ministres ou de
la Commission.
* Au sein de l'OHADA
Il faut signaler les avis de la Cour Commune de Justice et d'Arbitrage
prévus à l'article 14 al.2 du traité.
Il n'y a pas d'actes d'effet direct dans la CEDEAO pour l'heure. Par contre
le règlement de l'UEMOA (article 43 al.1er) et les actes uniformes de
l'OHADA (article 10) sont d'effet direct.
Mais qu'en est-il des actes de droit dérivé qui ne sont pas soumis à la
ratification ni au principe de réciprocité ?
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Il en résulte que les actes de droit dérivé se situent bien au-dessus des lois
internes.
C)- La primauté de la loi sur le règlement
Les rapports entre la loi et le règlement sont à la
fois simples et complexes.
Synthèse
En récapitulant les diverses relations ou rapport dans la hiérarchie
verticale, la hiérarchie des textes s'établit decrescendo de la manière
suivante :on peut établir la classification suivante :
En premier lieu, un acte n'est valide que s'il a été adopté selon la
compétence de celui qui l'a pris.
Constitution.
Il interprète les dispositions de la constitution. Il contrôle la régularité, la
transparence et la sincérité du référendum, des élections présidentielles,
législatives et est juge du contentieux électoral. Il proclame les résultats
définitifs des élections présidentielles, législatives et locales ».
- peut être saisi des lois ordinaires et des traités soumis à la procédure
de ratification (article 155 al.1er de la Constitution du 11 juin 1991) ;
- le président du Faso ;
- le premier ministre ;
- le président de l'assemblée nationale ;
- un cinquième (1/5ème) des membres de l'assemblée nationale.
* La fonction contentieuse
Dans sa fonction contentieuse, la Cour est en charge du « contentieux de
la déclaration » et du contentieux de l'annulation.
* La fonction consultative
A titre accessoire, la Cour de Justice est compétente pour connaître,
dans le cadre du contentieux de pleine juridiction, des litiges relatifs
à la réparation des dommages causés par les organes de l'Union ou
par les agents de celle-ci dans l'exercice de leurs fonctions (article
15 du Protocole additionnel n°1), ceux opposant l'Union à ses
agents (article 16 du Protocole additionnel n°1) et les différends
entre Etats membres relatifs au Traité de l'Union (article 17 du
Protocole additionnel n°1).
· peut être saisie directement par l'une des parties à une instance devant
une juridiction nationale ou sur renvoi d'une juridiction nationale
statuant en cassation.
* La voie judiciaire
* La voie de l'arbitrage:
Le Traité OHADA fait de l'arbitrage l'instrument majeur du règlement des
différends contractuels. La CCJA ne tranche pas elle-même les différends.
Elle nomme ou confirme les arbitres, est informée du déroulement de
l'instance et examine les projets de sentences, mais ne peut proposer que
des modifications de pure forme.
(section II).
Mais il y a des règles de droit interne qui peuvent régir des relations
internationales privées entre particuliers : c'est le droit international privé
dont les règles émanent du législateur national.
B)- Le droit international
Le droit est dit international quand il a pour objet de régir les relations
internationales c'est-à-dire les rapports entre les sujets de droit
international à savoir les Etats et les organisations internationales.
1 par sa nature parce que contrairement au droit interne qui est fondé sur
la subordination, le droit international est un droit de coordination ;
En somme, le droit public est le droit qui fixe le statut des personnes
publiques, leur interne relation et les relations qu'elles entretiennent avec
les particuliers tandis que le droit le droit privé est le droit qui fixe le statut
des personnes privées physiques ou morales et régi les rapports entre
elles.
D'abord, l'expérience démontre qu'il n'est pas rare que l'activité de l'Etat ou
des collectivités publiques soit soumise à des règles de droit privé
Exemple : la gestion des biens du domaine privé de l'Etat comme les forêts
domaniales. Du fait de l'interventionnisme de l'Etat, l'on assiste, surtout
s'agissant des collectivités locales et les établissements publics à une
participation de ces dernières à des activités économiques de droit privé,
régies par des règles de droit privé. A l'inverse, certaines entreprises
privées sont chargées de missions de service public et le régime de leurs
intervention est à mi-chemin entre le droit public et le droit privé
Tous ces exemples montrent à quel point la distinction entre droit public
et droit privé est incertaine. Il y a seulement lieu d'accepter que la
législation est à la fois étatiste et individualiste et que droit public et droit
privé concourent à l'organisation harmonieuse de la vie en société.
Le droit privé est l'ensemble des règles qui gouvernent les rapports des
particuliers entre eux ou avec des collectivités privées telles que les
sociétés ou les associations. Les différentes subdivisions du droit privé
sont les suivantes :
1 Le droit pénal également appelé « droit criminel ». C'est l'un des plus
important droit mixte. Il s'agit d'un droit de répression qui a pour
principal objet de définir les comportements constitutifs
d'infractions et de fixer les sanctions applicables à leurs auteurs.
Le droit pénal se définit aujourd'hui comme « l'ensemble des
règles juridiques qui organisent la réaction de l'Etat vis-à-vis des
infractions et des délinquants ». Les infractions sont déterminées
en fonction de l'intérêt général et c'est la puissance publique qui a
la maîtrise de la sanction. Le caractère mixte du droit pénal vient
du fait qu'il vise à protéger les personnes et les biens contre les
infractions mais toute la procédure de répression en cas
d'infraction est entre les mains de la puissance publique ;
1 Le droit social recouvre deux branches distinctes du droit que sont le droit
du travail et le droit de la sécurité sociale :
1°)- La prescription
La règle de droit est avant tout un commandement, un ordre. Elle prescrit
un comportement à suivre sous peine de sanction. C'est ce
commandement qui traduit son caractère obligatoire. Le procédé de la
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2°)- la description
La description est la technique utilisée par le législateur pour exprimer la
signification qu'il entend donner aux faits et aux concepts.
Exemple fondé sur les faits : « Sont qualifiés crimes les infractions punies
de la peine de mort ou l'emprisonnement » ;
Exemple fondé sur les concepts : « le contrat de donation déguisé est celui
qui est fait sous l'apparence d'un contrat à titre onéreux »
(02) techniques
3°)- La présomption
Elle est une technique par laquelle le législateur tient pour existant une
situation probable. La présomption induit un fait incertain d'un fait certain.
Exemples :
4°)- La fiction
C'est un artifice de techniques juridiques consistant à supposer un fait ou
une situation différente de la réalité en vue de produire un effet de droit.
Le législateur propose de « faire comme si ». Il y a en l'espèce une
abstraction de la réalité. Exemples : la personne morale, l'Etat, la
continuation de la personne du défunt.
y compris les
dépenses de logement,
vêtements, santé,
entretien, etc.)
Confusion Trouble, erreur, Mode d'extinction
méprise d'une obligation
résultant de la réunion
en la même personne
des qualités de
créanciers et de
débiteurs C civ art.
1300
Fruit Produit du règne Revenus des biens (C
végétal qui vient après civ. Art. 582 et s)
la fleur ; plus
généralement,
produits de la terre
Occupation Activité, affaire Fait d'occuper un lieu
* Exemplesde polysémies internes
* Exemplesd'homonymies (homophones)
Etat : personne morale de droit état : situation de droit ou de fait
public territoriale et souveraine d'une personne ou d'une chose
Sceau : cachet qui authentifie Saut : le fait de sauter
un acte
2°)- Le stylejuridique
On entend par style juridique, les caractéristiques syntaxiques du droit
c'est-à-dire la manière d'écrire le droit. A ce niveau le style juridique est
caractérisé par 3 objectifs: la clarté, la précision, la simplicité.
la précision : le style juridique doit être précis ce qui veut dire qu'il doit
s'appuyer sur le droit positif et doit recourir aux concepts et catégories
juridiques avec la plus grande rigueur.
la simplicité : le droit est utile et doit être compris par le commun des
mortels. Le langage du juriste doit être sobre. Le temps du droit est
l'indicatif et notamment le présent et le futur.
§.2- La connaissance du droit
Elle passe par l'information des destinataires de la règle de droit.
Comment procède-t-on pour faire connaître le droit à ses destinataires ?
la réponse à cette interrogation conduit à s'intéresser à l'état réel de la
connaissance du droit (A) mais aussi d'examiner la question de la
présomption de connaissance du droit (B).
2°)- Le juge
Le principal interprète de la loi est le juge. Et cela en vertu de l'article 4
du Code civil. La portée de l'interprétation du juge est limitée.
L'interprétation s'imposera toutes les fois que le juge considérera que la loi
est ancienne ne correspond plus à la réalité sociale du moment.
A)- Lesméthodesd'interprétation
Pour remplir leur mission d'interprétation, quand celle-ci est nécessaire, la
jurisprudence et même la doctrine ont besoin d'une
méthode d'interprétation. Plusieurs méthodes s'offrent à
l'interprète qui se répartissent en méthode classique (1) et en méthodes
modernes (2).
2°)- Lesméthodesmodernes
Diverses méthodes sont proposées : méthode téléologique (a), méthode
historique (b), méthode de la libre recherche scientifique (c).
d'adopter cette solution ». Elle repose sur une similitude de raison d'être
entre la règle existante et la solution à introduire (ratio legis). De ce que
la loi a statué pour une situation, on déduit qu'elle est applicable aux
situations semblables. On recourt à un raisonnement déductif.
* Pas de privilège sans texte .Au sens large, le privilège est toute loi
particulière fondant une faveur, une grâce, une prérogative,
dérogatoires au droit commun. Au sens étroit, le privilège est une
garantie qui est attachée à une créance permettant au créancier qui en
est muni
* Le doute profite à l'accusé (in dubio pro reo). Ce qui signifie que
lorsqu'un texte pénal est ambigu ou obscur, le juge doit toujours retenir
le sens le plus favorable à l'accusé, c'est-à-dire se prononcer pour son
absolution plutôt que pour sa condamnation. Ce principe modifie la
charge de la preuve qui incombe au ministère public (procureur) sur la
base du fait que tout homme est présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait
été déclaré coupable.
Le principe de territorialité des lois vaut pour la loi pénale, les délits qui
sanctionnent la méconnaissance des règles du droit de la famille, les
biens immobiliers (loi du lieu de localisation du bien - lex rei sitae), la
responsabilité civile (loi du lieu de commission du dommage) et les
règles de formes relatives aux actes juridiques (exigence d'écrit,
obligation de publication).
Cette règle se justifie par le fait que l'état d'une personne est une qualité
qui ne saurait changer au gré des déplacements hors des frontières
nationales. Ce n'est pas parce qu'on a franchi la frontière qu'on n'est plus
marié même si les conditions du mariage sont différentes dans le pays où
séjourne.
La règle de la personnalité des lois vaut pour l'état des personnes c'est-à -
dire les règles ayant trait à :
(d)
a.1.a)- La promulgation
Elle se définit comme l'acte par lequel le chef de l'Etat atteste l'existence
de la loi et donne l'ordre aux autorités publiques d'observer et de faire
observer cette loi. C'est la constatation officielle et solennelle par le
Président du Faso, de l'achèvement et de la régularité de la procédure
législative. La promulgation se fait par décret présidentiel qui comporte 2
articles : la 1ere qui affirme la promulgation de la loi. Le 2e affirme que la
loi sera promulguée et adoptée partout où besoin sera.
C'est ainsi une exigence légale dans la mesure où l'article 1er du C.Civ
dispose: "les lois sont exutoires dans tout territoire en vertu de la
promulgation qui en est par le président du Faso.
Il en résulte que :
* Pour que la loi entre en vigueur, il faut :
- qu'elle ait été régulièrement votée ;
- qu'elle ait été régulièrement promulguée ;
- qu'elle ait été régulièrement publiée, c'est-à-dire insérée au journal
officiel
Si telles sont les règles fixées par l'ordonnance 75-23 du 6 mai 1975, il
n'en demeure pas moins que dans bon nombre de cas, l'entrée en
vigueur est retardée :
1 si les deux règles sont de rangs différents, la règle inférieure qui est
contraire à la règle supérieure est implicitement abrogée en
application du principe de la hiérarchie des normes.
La réponse à cette question est difficile car on peut faire valoir que la loi
n'a pas de prééminence sur la coutume, que celle-ci émane directement
de la volonté populaire ; mais ont peut aussi faire valoir les dangers de la
coutume, son incertitude et l'impossibilité qu'il en résulterait de faire, à
tout instant, le bilan des textes de droit positif. La doctrine propose de
donner une réponse différente selon que l'usage se heurte à une loi
impérative ou une loi simplement supplétive :
Le législateur peut donc modifier à tout moment les effets des situations
juridiques en cours. Il peut modifier les effets de la situation juridique du
père (plus de droits pour le père naturel par la loi du 8 janvier1993), de
l'épouse (égalité des droits par la loi du 30 décembre 1985), du
propriétaire (restriction des droits des propriétaires pour l'aliénation d'œ
uvre d'art), etc. Leur qualité résulte d'une situation juridique qui est née
dans le passé mais qui se prolonge dans l'avenir et dont le législateur
modifie les effets futurs. Ainsi, par exemple, le Code des Personnes et de
la Famille a voulu donner aux enfants (qu'ils soient légitimes ou naturels)
des droits égaux, notamment en matière successorale. Si cette loi n'a pas
remis en cause les successions déjà ouvertes (effet non rétroactif), elle
est immédiatement applicable aux successions ouvertes et non liquidées
ainsi qu'aux successions qui s'ouvriraient dans l'avenir. Il ne s'agit en
l'espèce d'un effet rétroactif, car comme le soulignait le Pr. PORTALIS, «
Détruire une institution qui existe, ce n'est certainement pas faire une loi
rétroactive, car, si cela était, il faudrait dire que les lois ne peuvent rien
changer. Le présent et l'avenir sont sous leur empire. Elles ne peuvent
certainement pas faire qu'une chose qui existe n'ait pas existé, mais elles
peuvent décider qu'elle n'existera plus ».
b.2)- Lesexceptions
Le principe de l'effet immédiat n'est applicable qu'en matière
extracontractuelle. Ce qui veut dire qu'en matière contractuelle, il est
écarté. En effet, pour des raisons de sécurité juridique on considère que
les effets d'un contrat son régis, en principe, par la loi en vigueur à
l'époque où il a été conclu. Cela veut dire que les contrats en cours
d'exécution au moment de la survenance d'une nouvelle loi continuent à
être régis par la loi qui était en vigueur au moment de leur conclusion.
L'autonomie de la volonté de parties prévaut sur la volonté du législateur.
Mais cette règle connaît une exception. Il s'agit des lois d'ordre public qui
visent à uniformiser toutes les situations juridiques.
resteront valables ;
- Effet futur
*situation juridique non contractuelle dite objective ou légale : la
loi nouvelle s'applique (effet immédiat)
Exemple : deux personnes sont d'accord : l'une pour vendre, l'autre pour
acheter ; la rencontre de leurs deux volontés donnent naissance à un
contrat (acte juridique) dont il résulte les effets de droit suivants :
Dès lors que l'on définit ainsi l'acte juridique, celui-ci englobe toute
expression de la volonté destinée à avoir des effets de droit quelle que
soit la nature de la situation créée.
subjectifs
L'acte juridique est dit acte-règle lorsqu'il est créateur d'une situation
juridique générale, impersonnelle, objective au sens de la règle de droit
ou droit objectif. Ainsi la loi au sens large constitue un acte-règle de
même que la convention collective. Par contre on parle acte-subjectif
lorsque l'acte juridique crée une situation juridique individuelle,
personnalisée.
En droit privé, les contrats sont conclus sur la base du principe d'égalité
des parties. Les contrats s'imposent donc aux parties avec la même force
que la loi (article 1134 du Code civil). L'acte juridique plurilatéral donne
naissance à des obligations qui peuvent être réciproques ou à la charge
d'une seule personne. Quand dans une convention l'obligation est à la
charge d'une seule personne, on parle de contrat unilatéral (c'est -à-dire,
unilatéral dans la charge de l'obligation - Exemple : le contrat de prêt). Par
contre quand la convention donne lieu à des obligations réciproques, on
parle de contrat synallagmatique (Exemple : le contrat de vente).
L'acte juridique à titre onéreux peut être commutatif en aléatoire. Il est dit
commutatif lorsque l'avantage reçu par chacune des parties peut être
évalué ou apprécié (Exemple : la vente à un prix fixé). Par contre il est dit
aléatoire lorsque l'avantage que tire l'une des parties consiste en une
chance de gain ou de perte indexée sur un événement incertain
L'examen des conditions de validité (A) sera suivi de celui des sanctions
susceptibles d'être appliquées si ces conditions ne sont pas réunies (B).
- la capacité juridique
- le consentement intègre et libre
- l'objet licite
- la cause licite
Pour qu'un acte juridique soit valable, les parties en cause doivent avoir
la capacité d'exercice. La seule exception, ce sont les incapables prévus
à l'article 1123 du Code Civil
C'est dire que le consentement doit être libre et éclairé c'est-à-dire sans
tromperie.
4°)- La causelicite
La cause est le mobile, la cause concrète de l'acte juridique c'est-à-dire
le motif déterminant de la volonté des parties. Ce mobile ne doit pas être
contraire à l'ordre public et aux bonnes mœ urs (article 1133 du Code
civil). En outre, l'acte juridique n'est pas valable si la cause n'existe pas
(article 1131 du Code civil - Exemple : la promesse de payer une dette
déjà remboursée).
La stipulation pour autrui est un contrat par lequel une personne appelée
stipulant, obtient d'une autre, le promettant, qu'elle exécute une
prestation au profit d'une troisième appelée tiers bénéficiaire (article
1121 du code civil) Exemple : de l'assurance vie
La convention collective de travail est uns accord conclu entre d'une part
un employeur ou un groupement d'employeurs et d'autre part une ou
plusieurs organisations syndicales de salariés possédant un caractère
représentatif en vue de déterminer l'ensemble des conditions d'emploi et
de travail des salariés d'une branche d'activité ou d'un secteur d'activité.
B)- Lessanctions desconditionsde validité des actesjuridiques Les
conditions de validité sont cumulatives ; cela veut dire que si une des
conditions manque, l'acte juridique est frappé de nullité. La nullité
correspond à l'anéantissement rétroactif de l'acte juridique. L'acte
juridique est censé n'avoir jamais existé.
l'individu
Toutes ces infractions sont des faits juridiques car même si la violation
de la règle de droit est volontaire, les conséquences de droits ne sont
pas voulues
Code civil) ;
- la responsabilité la responsabilité des commettants (employeurs)
du fait de leurs préposés (employés) pour les dommages causés dans
les fonctions auxquelles ils les ont employés (article 1384 al.5).
3°)- Lesquasi-contrats
Selon l'article 1371 du code civil « les quasi-contrats sont des faits
purement volontaires de l'homme dont il résulte un engagement
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Dans ce cas de figure, M. Soré (géré ou maî tre de l'affaire) devra à son
retour remplir les engagements souscrits par M. Saaga (gérant d'affaires)
en son nom (payer ceux qui ont réparé le toit) et au besoin l'indemniser
de toutes les dépenses utiles et nécessaires effectuées.
b- L'enrichissementsans cause.
L'enrichissement sans cause est, en droit, la situation dans laquelle une
personne se trouve enrichie aux dépens d'une autre personne sans
justification juridique. Cela signifie que l'enrichissement de cette
personne est en relation directe avec l'appauvrissement d'une autre,
sans que la personne enrichie ait aucun droit à cet enrichissement, soit
en vertu de la loi, soit en vertu d'un acte juridique.
4°)- La possession.
On appelle possession le fait d'exercer les prérogatives d'un droit (droit
de propriété par exemple) ou d'un état (état d'époux ou d'enfant légitime
par exemple) que l'on soit ou non titulaire de ce droit. C'est en quelque
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sorte, le fait de se comporter comme titulaire d'un droit alors même que
l'on n'a pas régulièrement acquis ce droit. Une telle situation de fait peut
faire naître un droit. En effet, la loi accorde ainsi à celui qui exerce en fait
un droit ou un état la protection de la situation de fait dont il jouit. C'est
ainsi qu'en matière de biens, celui qui a été en possession d'un
immeuble pendant trente ans en devient propriétaire (prescription
acquisitive ou usucapion).
Les titulaires de droits subjectifs sont de deux (2) ordres : les personnes
physiques A) et les personnes morales B).
a)- Lesconditionsnaturelles
Elles sont au nombre de trois à savoir :
- avoir un corps humain c'est-à-dire être un humanoïde ;
- être en vie : la personnalité juridique ne commence qu'à la
naissance.
b.2)- Le patrimoine
Il est constitué par l'ensemble des droits et obligations à caractère
pécuniaire détenus par la personne physique. Les droits constituent
l'actif et les obligations, le passif. Selon Henri VIALLETON, « le
patrimoine est un sac que chaque homme porte sa vie durant sur son
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épaule et dans lequel viennent s'enfourner pêle-mêle tous ses droits, ses
créances et ses dettes »
a)- Lesimperfectionsnaturelles
En principe, la personnalité existe à partir de la naissance de l'être
humain et ce jusqu'à sa mort. Mais il y a parfois des zones d'incertitude
qui accompagnent surtout la mort de l'homme et qui peuvent avoir des
conséquences sur la personnalité. L'existence de la personne est
douteuse parce qu'elle est absente depuis longtemps de sorte que l'on
se demande si la personne est morte ou vivante. Il s'agit de l'absence
(a.1) et de disparition (a.2).
a.1)- L'absence
Au sens juridique du terme, l'absence est l'état d'une personne dont on
ne sait pas si elle est morte ou vivante. Le régime juridique de l'absence
régi par l'article 112 et suivants du Code civil est celui du pari sur la vie
(première phase) et le temps passant, de l'admission de la mort
(deuxième phase).
a.2)- La disparition
Elle est l'état d'une personne dont on a quasiment la certitude qu'elle est
morte mais son cadavre n'a cependant pas été retrouvé. L'article 88 du
Code civil dispose que le régime de la disparition s'applique à la
personne disparue « dans des circonstances de nature à mettre sa vie
en danger, lorsque son corps n'a pu être retrouvé »
la défiance ou la
suspicion
Justification Incapacité en raison de Incapacités d'ordre
public l'insuffisance de qui ont pour but de
discernement : protéger la société.
- âge
- altération des facultés
mentales ou corporelles
Exemples - le mineur - perte de droits civils,
- le majeur incapable civiques et familiaux à la
suite d'une condamnation :
incapacité-sanction
parentale) ;
Quelles sont les conditions d'existence (1) et quels sont les différentes
catégories de personnes morales (2) ?
Pour exercer les droits dont elles ont la jouissance, les personnes
morales sont généralement organisées suivant un schéma classique: un
organe délibérant qui détient le pouvoir souverain, un organe
d'administration ayant pouvoir général pour décider au nom de la
personne morale, et une direction chargée d'exécuter les décisions de
l'organe d'administration. Les personnes morales agissent par
l'intermédiaire de leurs représentants qui sont des personnes physiques:
président-directeur général, gérant, administrateur, etc. tout comme les
personnes physiques, les personnes morales ont un patrimoine. Mais il
convient de souligner que la personnalité juridique des personnes
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morales ne se confond pas avec celle de ceux qui les ont créées ou qui
les administrent.
a.1)- L'Etat
Sociologiquement l'Etat est « un groupe humain, fixé sur un territoire et
sur lequel une autorité politique exclusive s'exerce. Trois caractéristiques
émanent de cette définition qui permet d'identifier l'Etat. Il s'agit :
pouvoir juridique qui est exercé par des personnes juridiques non
étatiques. Ces dernières seront animées par d'autres buts, par exemple
une entreprise recherche le plus grand profit. Enfin le pouvoir d'État a
pour caractéristique d'être sanctionné par la force. L'Etat a le monopole
de la violence légitime (car justifiée par le droit).
A partir de tous ces éléments, on peut, avec le Pr. Jean ROCHE, définir
l'Etat comme, « une personne morale caractérisée par un pouvoir
institutionnalisé et souverain régissant dans un cadre territorial
déterminé une nation [une population] dont il est censé traduire les
aspirations ». L'Etat apparaît ainsi comme une personne morale de droit
public territoriale et souveraine.
b.1.a)- Lessociétés
Elles naissent par la conclusion d'un contrat par lequel deux ou plusieurs
personnes conviennent de mettre en commun des biens ou des
capacités en vue de partager les bénéfices qui seront générés. Ce sont
donc des groupements à but lucratif c'est-à-dire qu'à la base de leur
création, il y a la recherche de bénéfices. On distingue deux (2) grandes
catégories de sociétés qui sont : les sociétés civiles et en sociétés
commerciales.
b.1.b)- Lesassociations
Une association est un regroupement d'individus qui exercent une
activité non lucrative. Le produit de ces activités n'est pas reparti entre
les membres mais à financer les activités au Burkina Faso, les
associations sont régies par la loi N° 10/90/DP451292 qui fixe les
modalités de création et de fonctionnement. Elles sont des groupements
de personnes qui poursuivent un but non lucratif (association culturelle,
sportive, artistique, etc.). Du point de vue de la personnalité, on
distingue:
Les immeubles, au contraire, son des choses qui ont une situation fixe
(terre, maison, monuments…).
* les immeubles par nature qui sont des biens matériels qui en raison
de leur lien avec le sol, ne peuvent être déplacés. Il s'agit des fonds de
terre (le sol et le sous-sol - mines et carrières) et ce qui est fixé au sol et
y est attaché à savoir les végétaux tant qu'ils adhèrent au sol, les
récoltes pendantes par les racines, les fruits non encore recueillis, les
constructions qui on le sol pour assise c'est-à-dire qui adhèrent au sol
d'électricité.. ;)
* Les immeubles par l'objet auquel ils s'appliquent ne sont pas des
choses mais des droits qualifiés d'immobiliers car leur objet est un
immeuble. Il s'agit des droits réels immobiliers (usufruit, servitude,
hypothèque), de l'action en revendication d'immeuble et des créances
immobilières.
* Les meubles par nature sont les choses matérielles mobiles qui se
meuvent par elles-mêmes ou qui peuvent être déplacées. Exemples : les
animaux, les bateaux, les voitures, les aéronefs, les livres, etc. Entrent
aussi dans la catégorie des meubles par nature les meubles meublants
destinés à l'ornement de la maison (lit, table, chaise, assiettes) et les
billet de banques qui sont un titre au porteur.
- des droits réels autres que le droit de propriété portant sur une
chose mobilière (usufruit sur un meuble, gage ) ;
* Les meubles par anticipation sont des choses qui sont des
immeubles mais qui sont qualifiés meubles parce qu'elles vont le
devenir, après leur séparation du sol. Exemple : une récolte vendu sur
pied, des arbres vendus pour être abattus, la vente des matériaux à
extraire d'une carrière.
B)- La classification deschosesselon leur utilisation
Le critère de l'utilisation des choses permet de distinguer cinq catégories
différentes ainsi que le fait ressortir les tableaux ci-après.
Les choses corporelles sont celles que l'on voit et que l'on touche, c'està-
dire qui ont une existence physique. Exemple : meubles (un animal, une
mobylette, une table), immeubles (un terrain, une maison).
Par contre les choses incorporelles sont celles qui n'ont pas de matière
tangible. Elles n'ont pas d'existence physique car ce sont des droits.
Exemple : droits intellectuels (droit d'auteur, droit sur la clientèle), droit
de créance (rapport juridique), droits réels autres que le droit de
propriété s'exerçant sur une chose matérielle (usufruit, hypothèque,
gage).
* Les choses sans maî tre qui ne concerne que les meubles sont des
choses qui ne sont pas appropriées mais qui sont susceptibles de l'être.
On distingue les catégories suivantes de choses vacantes ou sans maî
tre :
Les choses consomptibles sont des choses dont on ne peut user sans
les faire disparaître c'est-à-dire « des choses qui se consomment par le
premier usage ». Leur consommation peut être matérielle (Exemple :
aliments, carburants, charbon) ou juridique ou par aliénation (Exemple :
l'argent liquide).
Les choses non consomptibles, par contre, sont celle dont on peut faire
un usage plus durable sans en détruire la substance c'est-à-dire des
choses susceptibles d'un usage répété. Exemples : le sol, la maison, la
voiture, les vêtements, les livres, les meubles meublants, etc.
Les choses fongibles ou choses de genre sont des choses qui existe en
nombre indéfini d'exemplaires identiques et qui sont par conséquent
interchangeables. Exemple : les choses fabriquées en série, les billets
de banque. Elles se comptent (billets de banque), se pèsent (maïs, blé,),
se mesure (pétrole, tissu).
Les choses non fongibles ou corps certains, par contre, ne sont pas
interchangeables parce qu'elles sont uniques. Exemple : un tableau de
peinture, une statuette d'un artisan.
- civils car retirés d'un contrat dont la chose fait l'objet. Exemple
: loyers des maisons louées, intérêts de l'argent placé,
dividendes perçues du fait des actions possédées.
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235
- les droits réels qui portent directement sur une chose (droit de
propriété, usufruit, servitude, hypothèque, gage) ;
a) Lesdroits réels.
Un droit réel (ius in rem) est un droit portant directement sur une chose.
Le titulaire de ce droit exerce directement son pouvoir sur la chose
soumise à son droit. La structure des droits réels comporte 2 éléments:
une personne, sujet actif et une chose, objet du droit.
Les droits réels sont en nombre limité. La liste est établie par la loi et
aucune volonté privée ne peut créer de nouveaux droits réels. Ils se
répartissent en deux catégories: les droits réels principaux (a.1) et les
droits réels accessoires (a.2).
a.2.a)- L'hypothèque
L'hypothèque est un droit réel immobilier (portant sur un immeuble),
conférant à son titulaire, le créancier, le droit de se faire payer par
préférence aux autres créanciers(droit de préférence) sur le prix de
l'immeuble, même si celui-ci se trouve entre les mains d'un tiers
acquéreur(droit de suite). Elle peut être conventionnelle (la forme
notariée est requise : article 2127 Code civil), légale (hypothèque sur les
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244
a.2.b)- Lenantissement
Le nantissement est un contrat par lequel un débiteur remet une chose à
son créancier pour sûreté de sa dette (article 2071 Code civil). Il est
appelé gage lorsqu'il porte sur un bien mobilier (article 2072 al.1 er du
Code civil), et antichrèse lorsqu'il porte sur un bien immobilier (article
2072 al.2 du Code civil). Une fois constitué, le contrat de nantissement
confère au créancier le droit de conserver la chose jusqu'au paiement de
la dette par le débiteur (droit de rétention) et, s'il le désire, le droit de se
faire attribuer la chose en justice ou de la faire vendre et se payer par
préférence sur le prix.
L'obligation qui pèse sur le débiteur peut être envisagée sous différents
angles.
concurrence)
Le droit réel est un droit immédiat et direct, s'exerçant sur une chose
sans intermédiaire. Le droit personnel, au contraire, est un droit médiat
et indirect puisque le créancier doit passer par un intermédiaire, le
débiteur, pour obtenir la prestation due.
Par contre, le droit personnel n'a d'effet obligatoire que pour le débiteur
en ce que le créancier ne peut demander l'exécution de l'obligation que
du seul débiteur. Il n'y a ni droit de suite ni droit de préférence.
Cependant, ils comportent un aspect moral qui les fait se rapprocher des
droits extrapatrimoniaux. C'est le droit moral de l'auteur qui ne peut faire
l'objet de renonciation, même rémunérée et qui est la reconnaissance à
l'auteur d'une prérogative visant à assurer l'intégrité de son œ uvre. Ce
droit moral est un droit extra-patrimonial.
- l'obligation de secours ;
- l'obligation d'assistance ;
- l'obligation de fidélité ;
- l'obligation de communauté de vie ou de vie commune.
littéraire) »
(2).
a)- Lesmeubles
Ce sont toutes les choses qui sont mobiles, c'est-à-dire susceptibles de
déplacement. Exemple : un animal, une voiture, une table. Pour éviter
toute confusion avec le langage courant, on dira de la table qu'elle est un
meuble meublant.
Les droits immobiliers sont ceux qui portent sur des immeubles : droit du
propriétaire sur un terrain, l'usufruit sur un immeuble, la servitude sur le
Pour se prévaloir d'un droit subjectif, il faut établir qu'on en est titulaire. Il
ne suffit, en effet, pas de se dire titulaire d'un droit pour en obtenir
satisfaction. Encore faut-il pouvoir en établir l'existence. C'est dire que la
réalisation des droits subjectifs suppose au préalable que leur existence
soit établie. De ce qui précède, il résulte que lorsqu'on invoque un droit
subjectif, on doit attester la réalité de son existence c'est-à-dire prouver
son existence. Prouver est faire apparaître ou reconnaî tre quelque
chose comme vrai, réel, certain ; la preuve est donc ce qui sert à établir
qu'une chose est vraie. En matière judiciaire, il s'agit de convaincre le
juge de la vérité de l'allégation. Pour le Pr. F. AMELI, « rapporter la
preuve de l'existence d'un droit subjectif, c'est le faire apparaître comme
probable, c'est le rendre judiciairement et étatiquement susceptible de
protection ».
Les questions ou éléments de droit renvoient aux règles juridiques que l'on
prétend applicables en la cause :
Exemple.1 : en cas de responsabilité il s'agira de la règle selon laquelle
on est responsable du dommage causé par les choses que l'on a sous
sa garde (art.1384 al.1er du Code civil) ;
fait l'objet d'un dégât des eaux, que ce dégât a affecté telle ou telle partie
du bâtiment, que l'origine des dégâts se situe dans la maison voisine et
qu'à la suite des expertises et devis, les préjudices subis s'élèvent à une
certaine somme. L'ensemble de ces aspects constitue les éléments de
fait
En effet, les parties doivent elles-mêmes faire la preuve des faits qu'elles
allèguent mais elles n'ont pas à faire la preuve de la règle de droit qui
leur reconnaît un droit subjectif. C'est au juge qu'il appartient de vérifier
l'existence et le sens de la règle de droit. Ce principe est non seulement
la conséquence de l'adage « nul n'est censé ignorer la loi » mais aussi
de la répartition des rôles dans le procès entre le juge et les parties.
C'est au juge de dire le droit et non aux parties.
En définitive :
· les parties prouvent les faits : il incombe à chaque partie de
prouver, conformément à la loi, les faits nécessaires au
succès de sa prétention ;
En matière civile, elle prend toute son importance car la procédure dite
accusatoire conduit le juge à jouer un rôle relativement passif.
A.)- Le principe
Il est énoncé à l'article 1315 du Code civil qui pose les règles qui
permettent de déterminer qui supporte la charge de la preuve à partir
d'une double affirmation : « Celui qui réclame l'exécution d'une obligation
doit la prouver.
L'alinéa 1er dispose : « Celui qui réclame l'exécution d'une obligation doit
la prouver ». C'est la traduction de l'adage latin « Actor incumbit
probatio…» ; ce qui signifie : « au demandeur incombe la charge de la
preuve ». Par demandeur on entend ici toute personne qui formule une
prétention. Généralement, la place du « demandeur à la preuve »
coïncide avec celle de demandeur à l‘instance : c'est celui qui saisit le
juge et qui forme la première prétention et la première affirmation, qui
doit agir sur le terrain de la preuve.
nécessaire d'en apporter la preuve. Ainsi celui qui invoque une situation
normale n'a pas à la prouver.
Celui qui se prévaut du fait qu'à minuit, la visibilité était très réduite, n'a
pas à prouver ce fait. Par compte s'il veut démontrer qu'en raison d'un
éclairage artificiel ou d'un clair de lune, la visibilité était excellente, devra
le prouver. La charge de la preuve pèse sur celui des deux adversaires
qui veut démontrer un fait contraire à la réalité apparente. De nombreux
auteurs soutiennent que celui qui doit faire la preuve est celui contre
lequel l'apparence existe.
Le régime juridique des actes authentiques est tout entier dominé par un
souci de sécurité tant en ce qui concerne l'établissement, la rédaction et la
signature.
électronique s'il est établi et conservé dans des conditions fixées par
décret en Conseil d'Etat ».
En ce qui concerne la signature, l'acte authentique doit être signé par
l'officier public, les parties et même parfois les témoins (actes notariés)
Mais si l'acte authentique est régulier en la forme, il est alors doté d'une
force probante particulière. En effet l'acte authentique fait foi à l'égard
des parties et des tiers, jusqu'à inscription de faux de sa réalité et des
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270
L'acte sous seing privé peut donc être perçu comme l'écrit qui, contenant
un acte juridique, comporte la signature des parties. C'est la seule
condition de forme requise par la loi. Les parties jouissent, en la matière,
d'une totale liberté. Ce principe de liberté comporte néanmoins deux
atténuations en ce qui concerne les contrats synallagmatiques d'une part
et certains actes unilatéraux d'autre part.
Aussi l'article 1325 du Code civil dispose : "Les actes sous seing privé
qui contiennent des conventions synallagmatiques, ne sont valables
qu'autant qu'ils ont été faits en autant d'originaux qu'il y a de parties
ayant un intérêt distinct. Il suffit d'un original pour toutes les personnes
ayant le même intérêt." Cette formalité est appelée la formalité du «
double original » ou du « double » (car le plus souvent, il n'y a que deux
parties à l'acte juridique).ou « formalité d'original multiple » Cette
formalité s'explique par la nécessité qu'a chacun d'apporter la preuve de
l'obligation de l'autre. Lorsque l'acte est constaté par plusieurs originaux,
il doit être fait mention, dans l'écrit, du nombre d'originaux. Bien entendu
lorsque les règles posées par l'article 1325 du Code civil ne sont pas
respectées, l'acte juridique n'est pas nul , l'écrit est simplement dépourvu
de force probante. La jurisprudence décide que si l'une de ces formalités
n'est pas respectée, c'est-à-dire la formalité du "double" et la mention du
nombre d'originaux, l'écrit n'a pas de force probante mais il joue le rôle
d'un commencement de preuve par écrit.
Pour ce qui a trait aux actes unilatéraux il faut dire que des formalités
particulières sont aussi exigées pour certains actes unilatéraux. L'article
1326 du Code civil exige une mention de la substance de l'engagement
pour les actes qui constatent une obligation unilatérale. A ce titre il
dispose : « l'acte juridique par lequel une seule partie s'engage envers
une autre à lui payer une somme d'argent ou à lui livrer un bien fongible
doit être constaté dans un titre qui comporte la signature de celui qui
souscrit cet engagement ainsi que la mention, écrite par lui-même de la
somme ou de la quantité en toutes lettres et en chiffres. En cas de
différence, l'acte sous seing privé vaut pour la somme écrite en toutes
lettres ». Cette règle a été édictée pour prévenir le risque de fraude qui
consiste à modifier la somme inscrite en chiffres par grattage. Dès lors
que la somme est inscrite en toutes lettres, il est plus difficile d'imiter
l'écriture du débiteur et cette imitation pourra être décelée par expertise.
En dehors de ces deux atténuations de la liberté des parties, la signature
reste la seule et exclusive exigence de forme en matière d'actes sous
seing privé. La signature remplit deux fonctions particulières : une
fonction d'identification de l'auteur de l'acte et une fonction d'attestation
de l'adhésion totale de l'auteur de l'acte au contenu du document. C'est
d'ailleurs ce qui ressort des dispositions de l'article 1316-4 Code civil : «
La signature nécessaire à la perfection d'un acte sous seing privé
identifie celui qui l'appose. Elle manifeste le consentement des parties
aux obligations qui découlent de cet acte. Quant elle est apposée par un
officier public, elle confère l'authenticité à l'acte. »
En effet, quant à son origine, l'acte sous seing privé ne fait pas foi
puisque l'écriture et la signature peuvent être contestées par celui à qui
on attribue l'acte sous seing privé. En effet, la signature peut être
contestée par celui à qui l'acte est opposé à travers la procédure
d'élaboration de la vérification d'écriture.
Au regard de son contenu, l'acte sous seing privé fait foi jusqu'à preuve
de contraire. Ainsi, dès lors qu'il a été régulièrement établi, « l'acte sous
seing privé , reconnu par celui auquel on l'oppose, ou légalement tenu
pour reconnu, a, entre ceux qui l'ont souscrit et entre leurs héritiers et
ayants cause, la même foi que l'acte authentique » (article 1322 du Code
civil). Mais si les parties contestent l'écriture, l'acte perd momentanément
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273
sa force probante. La loi précise que "celui auquel on oppose l'écrit doit
avouer ou désavouer formellement son écriture ou sa signature" (art.
1323). La jurisprudence française a décidé que « dans le cas où la
signature est déniée ou méconnue, c'est à la partie qui se prévaut de
l'acte qu'il appartient d'en démontrer la sincérité » (Par ex. Cass. Civ.
1re, 17 mai 1972). La charge de la preuve pèse sur celui qui veut
opposer l'écrit. Il lui faudra alors intenter une procédure de
reconnaissance ou de vérification d'écriture. Si l'écrit n'est pas désavoué
ou s'il est établi qu'il émane bien de celui auquel on l'oppose, l'écrit va
faire preuve de son contenu, jusqu'à preuve contraire.
Pour terminer sur la preuve littérale, il faut souligner qu'il existe d'autres
écrits pouvant servir à rapporter la preuve d'un fait. Ce sont des
documents qui n'ont pas été rédiges en vue de faire la preuve c'est-àdire
qui n'ont pas été pré-constituées mais qui peuvent servir pour
l'administration de la preuve. Ce sont :
- les registres et papiers domestiques qui fait foi contre leur auteur
;
Mais il convient de souligner que seuls les actes authentiques et les actes
sous seing privé sont des écrits dotés de la force probante. Les copies et
les autres écrits peuvent, dans certaines conditions servir de
commencement de preuve par écrit.
L'aveu judiciaire est celui qui est fait au cours d'un procès et dont dépend
le sort de ce procès. Bien entendu, cette forme d'aveu est rare. Le
plaideur reconnaît rarement le bien-fondé de la prétention de son
adversaire au cours du procès. Selon l'article 1356 alinéa 2 du C. Civ, « il
fait pleine foi contre celui qui l'a fait ». Cela signifie que l'aveu est un
procédé de preuve parfait. Il lie le juge qui doit tenir pour vrai ce qui est
avoué et y conformer sa décision.
- ou bien il prête le serment qui lui est déféré et gagne son procès
;
- ou bien il refuse de le prêter, ce qui constitue un véritable aveu
judiciaire dont l'autre partie pourra se prévaloir pour gagner le
procès ;
Les indices à partir desquels le juge peut former son intime conviction
sont nombreux. Il peut s'agir de constatations matérielles, de
déclarations de personnes qui ne peuvent être entendues en qualité de
témoins, tous les documents quelle qu'en soit la nature ou l'origine, de
l'attitude des parties au cours d'une comparution personnelle (ex. refus
de se soumettre à une expertise sanguine), des résultats d'une
expertise, etc.
3°)-L'aveu extra-judiciaire
Tout aveu qui n'est pas émis devant le juge compétent au cours de
l'instance dans laquelle le fait est en cause est un aveu extra-judiciaire. Il
ne présente pas les mêmes garanties que celui qui est fait au cours de
l'instance en cause et qui s'appelle aveu judiciaire
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Comment s'opère la preuve des faits juridique (1) et des actes juridiques
(2) ? C'est ce qu'il convient maintenant d'examiner.
1°)- La preuve des faitsjuridiques
Un fait juridique est un événement qui peut survenir de façon soudaine
ou inattendue. Les intéressées n'ont pas pu rédiger un écrit pour
constater l'événement. La preuve écrite est peu concevable pour les faits
juridiques. Aussi le législateur a prévu une quasi-liberté du juge pour
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283
fonder sa conviction. Pour les faits juridiques, la preuve est libre. (art.
1348). Cela signifie que tous les modes de preuve peuvent être
employés par les parties pour établir le fait considéré. En principe donc
la preuve des faits juridique est rapportée par tous moyens sauf si la loi
décide autrement. En l'absence de disposition spéciale de la loi, les faits
juridiques peuvent être prouvés indistinctement et sans rapport de
hiérarchie par les cinq (5) modes de preuve. L'exception en la matière
concerne le droit de la famille. En raison de la gravité des faits et des
actes juridique dans ce domaine, le législateur a décidé de soumettre lz
droit de la famille au système de la légalité de la preuve tant en ce qui
concerne les actes juridiques (mariage) que les faits juridiques
(naissance).
Les règles en la matière sont posées par les articles 1341 et suivants du
C. Civ. Le principe du recours au système de la légalité de la preuve (a)
reçoit des dérogations dans certaines hypothèses (b).
a)- Leprincipe
Rappelons qu'un acte juridique est une manifestation de volonté ayant pour
but de la création, la modification ou l'extinction d'un droit. Il s'agit d'un acte
réfléchi, pensé. Dès lors, au moment de sa naissance, il est tout à fait
possible de consigner cet acte juridique par écrit afin d'en conserver la
preuve. Il est tout à fait possible de préconstituer un écrit, de se ménager
une preuve. Cette circonstance explique la sévérité du législateur qui
interdit la preuve des actes juridiques par un mode de preuve imparfait,
considérés comme dangereux. Dès lors, la règle est que les actes
juridiques se prouvent par une preuve parfaite et donc le recours au
système de la légalité de la preuve. C'est le sens de l'article 1341 alinéa
1er du Code civil qui pose une double règle.
Il faut relever que cette règle ne concerne pas les tiers. S'il s'agit pour
eux de prouver une convention à laquelle ils sont étrangers, ils peuvent
utiliser tous modes de preuve. La convention constitue pour eux un fait
juridique, pouvant se prouver par tout moyens.
Mais elle est restée prudente car on s'est méfiée des techniques pouvant
permettre truquages et falsifications. Elle n'a pas voulu qu'une pleine
force probante soit accordée aux simples copies d'actes sous seing
privé. Dès lors, les copies d'actes sous seing privé, mêmes certifiées
conformes à l'original, qui étaient, avant 1980, dénuée de toute valeur
probante, ont acquis une valeur probante autonome. Néanmoins, elles
ne suffisent pas à démontrer l'existence de l'acte juridique. Cependant, la
loi reconnaî t un certain effet probatoire aux copies à certaines conditions
:
.
* Sixième exception : Le principe de l'exigence du système de la
preuve légale (principe de preuve parfaite) pour un acte juridique est
écarté en matière d'opérations commerciales entre commerçants. Le
régime de la preuve va donc dépendre de la qualité de personne
Pour appliquer aux droits les sanctions et par conséquent pour assurer le
respect de ces droits, on ne peut recourir qu'à des moyens légaux. Il
n'est pas possible, dans une société civilisée, que les citoyens se fassent
justice à eux-mêmes. Il convient donc, pour assurer le respect des droits
et pour en sanctionner l'inobservation, de recourir à un service public de
l'Etat, le service public de la justice. Comment est-il organisé et comment
fonctionne-t-il ? C'est à la réponse de cette interrogation que sera
consacré la présente partie du cours. Il s'agira d'étudier non seulement la
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juridiction il demande que l'affaire soit portée. Ces règles ont pour but
d'éviter les abus et les manoeuvres dilatoires. Quant à l'incompétence
soulevée d'office par le juge, elle n'est permise que dans certains cas
graves. Le tribunal ne peut pas, par exemple, se déclarer incompétent s'il
s'agit simplement d'une incompétence territoriale.
§.2- Lesjuridictions
Elles procèdent de la loi n°10/93/ADP du 17 mai 1993 et de la loi n°
003/2000/AN du 11 avril 2000 auxquelles il faut adjoindre la loi
11/92/ADP du 22 décembre 1992 relative aux tribunaux du travail qui
bien qu'étant des juridictions d'exception se rattachant à l'ordre judiciaire.
A ces juridictions nationales (A), il faut ajouter les juridictions
supranationales (B) compte tenu de l'appartenance du Burkina Faso à
des processus d'intégration économique ou juridique.
Elles comprennent les tribunaux de grande instance (a.1), les cours d'Appel
(a.2) et la Cour de cassation (a.3).
Les TGI sont au nombre de quatorze (14). Ils sont implantés dans les
grands centres urbains que sont : Bobo-Dioulasso, Banfora, Diapaga,
Dédougou, Dori, Gaoua, Fada N'Gourma, Kaya, Koudougou, Orodara,
Ouahigouya, Ouagadougou, et Tenkodogo. Tougan.
* Organisation
Le TGI comprend trois chambres :
- la chambre civile,
- la chambre commerciale, -
la chambre correctionnelle.
* Attribution et compétence
. En matière civile
Le TGI a en charge le contentieux qui concerne :
- l'état des personnes : adoption, divorce ;
- la filiation (adoption),
- les régime matrimoniaux et succession,
- la contestation sur la nationalité,
- les réclamations civiles dont les montants sont supérieures à 1.000.
000F ;
. En matière commerciale
- les contestations relatives aux engagements et transactions entre
commerçants et entre commerçants et banquiers
. En matière correctionnelle
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* Procédure
. En matière civile et commerciale
. La saisine : les chambres civiles et commerciales sont saisies par
acte d'assignation établi par un huissier de justice. C'est la procédure
de droit commun de saisine du TGI en matière civile et commerciale.
L'assignation de par la loi vaut conclusion.
. En matière correctionnelle
Les procédures sont les suivantes :
. Le flagrant délit : cette procédure a lieu lorsque les faits sont
actuels ou très récents et les indices sérieux présument de la
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de cause, estime que la loi a été violée. On dit qu'il exerce un pourvoi en
cassation ou qu'il se pourvoit en cassation.
- du premier président ;
- des présidents de chambre ;
- des conseillers ;
- du procureur général ;
- du premier avocat général ;
- des avocats généraux ;
- du greffier en chef ; - des greffiers de chambre.
Le tribunal de travail est compétent pour juger les litiges nés du contrat
de travail, du contrat d'apprentissage ou de l'interprétation et l'application
des conventions collectives de travail. La procédure à suivre devant le
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* La Chambre correctionnelle
Relevant du Tribunal de grande instance, elle est compétente pour
connaître des infractions qualifiées de délit c'est-à-dire des infractions
sanctionnées d'une peine d'emprisonnement allant de 11 jours à 5 ans
et/ou d'une amende (article 58 al 2 du Code pénal).
* Le tribunal militaire
Le tribunal militaire est la principale juridiction de la justice militaire. Leur
ressort territorial s'étend sur une plusieurs régions militaires. A ce jour, un
seul tribunal militaire a été créé et il siège à Ouagadougou avec une
* Le tribunal prévôtal
Le tribunal prévôtal est une juridiction constituée par la gendarmerie hors
du territorial national, lorsque de grandes unités, formations ou
détachements militaires sont en stationnement à l'étranger (article 241
du Code de justice militaire).
Il est la juridiction d'appel des jugements rendus par les juges pour
enfants institués au sein de chaque T.G.I. où existe un tribunal pour
enfant. En matière criminelle, il juge en premier et dernier ressort les
crimes commis par les mineurs. Ses décisions peuvent faire l'objet de
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* Composition
Le tribunal administratif est composé d'un président, d'un commissaire du
gouvernement et d'un greffier.
* Attributions et Compétences
Le tribunal administratif est saisi par voie de requête déposée au greffe.
Le recours devant le tribunal administratif contre une décision de
l'autorité administrative n'est recevable que dans le délai de deux mois à
compter de la notification ou de la publication de l'acte attaque.
b)- L e Conseild'Etat
Selon l'article 127 al.2 de la Constitution du 11juin 1991, le Conseil d'Etat
est la juridiction supérieure de l'ordre administratif. La composition,
l'organisation, les attributions et le fonctionnement du Conseil d'Etat sont
régis par la loi organique n°015-2000/AN du 23 mai 2000.
- de présidents de chambre
- de conseillers
- d'un commissaire de gouvernement
- d'un greffier en chef
- de greffiers
* Attributions et Fonctionnement
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Outre son rôle contentieux, le Conseil d'Etat donne son avis sur les
projets de décrets qui lui sont soumis par le gouvernement ou pour
toutes les questions pour lesquelles son intervention est prévue par les
textes (article 15 de la loi organique n°015-2000/AN du 23 mai 2000).
Le Conseil d'Etat est à la fois une juridiction de base, une juridiction d'appel
et une juridiction de cassation.
2°) Il est, ensuite compétent pour connaître comme juge d'appel des
recours dirigés contre les jugements rendus en premier ressort par les
tribunaux administratifs
3°) Il est enfin compétent pour connaî tre comme juge de cassation des
recours dirigés contre les jugements rendus en premier et dernier ressort
par les tribunaux administratifs.
Le Conseil d'Etat est par ailleurs compétent pour connaître des recours
en interprétation et en appréciation des actes administratifs dont le
contentieux relève de sa compétence.
- de présidents de chambres ;
- de conseillers ;
- d'un procureur général ;
- de commissaires du gouvernement ; - d'un greffier en chef ; - de
greffiers.
L'article 6 souligne que « Outre les magistrats, la Cour des comptes est
composée de fonctionnaires ou de personnalités désignées en qualité de
membre de la cour en raison de leur compétence et de leur expérience
en matière de finances publiques pour un mandat de cinq ans
renouvelable une fois.
- des filiales des organismes visés aux deux alinéas précédents. Elle
contrôle les institutions de sécurité sociale y compris les organismes
de droit privé qui assurent en tout ou en partie la gestion d'un régime
de prévoyance légalement obligatoire.
Elle exerce un contrôle sur tout organisme qui bénéficie d'un concours
financier de l'Etat ou d'une autre personne morale de droit public, ainsi
que sur tout organisme bénéficiant du concours financier des entreprises
publiques et leurs filiales.
- statue par voie d'arrêts sur les comptes des comptables publics ;
- prononce des condamnations à l'amende ; - déclare et apure les
gestions de fait ; - sanctionne les fautes de gestion.
La Cour des comptes contrôles les opérations de l'Etat par l'examen des
documents justificatifs des recettes et des dépenses effectuées au titre
du budget général, des budgets annexes et des comptes spéciaux du
trésor.
- le président du Faso
- le président de l'assemblée nationale
- un cinquième de l'assemblée nationale
* La fonction contentieuse
Dans sa fonction contentieuse, la Cour est en charge du « contentieux de
la déclaration » et du contentieux de l'annulation.
Le « contentieux de la déclaration » qu'elle a à connaître comprend
deux branches. La première est constituée, selon l'article 5 du
Protocole additionnel n°1, par le recours en manquement des Etats
est uniquement ouvert aux Etats membres et à la Commission. La
seconde est représentée par le renvoi préjudiciel en interprétation
ne peut être déclenchée que par une juridiction nationale ou une
autorité à fonction juridictionnelle (article 12 du Protocole additionnel
n°1)
;
- enfin avec un recours préjudiciel en appréciation de la
validité d'un acte émanant des instances de l'Union (article
12 al.1er du protocole additionnel n°1).
* La fonction consultative
A titre accessoire, la Cour de Justice est compétente pour connaître,
dans le cadre du contentieux de pleine juridiction, des litiges relatifs
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Enseignant : LucMarius IBRIGA
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· est une Cour de cassation, se prononçant sur les décisions rendues par
les juridictions d'appel des Etats ou sur les décisions non
susceptibles d'appel, avec la particularité de statuer au fond sans
renvoi devant une autre juridiction.
· peut être saisie directement par l'une des parties à une instance devant
une juridiction nationale ou sur renvoi d'une juridiction nationale
statuant en cassation.
* La voie judiciaire
* La voie de l'arbitrage:
Section I : Le procès
En cas de litige, le recours à l'autorité judiciaire peut être évité par la
volonté des parties. Cela peut se faire par :
- né et actuel
- légitime
Une qualité pour agir C'est le titulaire du droit qui agit, mais
ce peut être aussi ses ayants cause, ses
créanciers, une personne habilitée
Les principes directeurs du procès sont très nombreux. Trois d'entre eux
paraissent présenter une importance particulière dans la mesure où de
leur compréhension dépend celle de nombreuses autres règles régissant
le procès. Ce sont les principes accusatoire et inquisitoire (1), de la
contradiction (2) et de la publicité (3).
.
Le seconde exception est constituée par le délibéré des jugements qui
est absolument secret et cette règle est applicable devant toutes les
juridictions (articles 369 du Code de procédure civile). Le jugement est
l'œ uvre collective tous les juges. Les opinions qui sont émises par les
juges lors de son élaboration, se fondent dans la décision du tribunal. En
pratique, il est à craindre que les juges ne subissent une forte pression
dans la formation et l'expression de leur opinion, s'ils devaient délibérer
en public. Dans le contexte de notre pays, ce n'est pas un argument
futile.
- l'action publique qui est une action exercée par le ministère public ou
le parquet (procureur) et qui a pour but l'application de peines aux
auteurs des infractions.
Les actions d'état qui n'ont pas un caractère patrimonial sont relatives à
l'état des personnes. A ce niveau on distingue :
- les actions constitutives d'état qui ont pour but la création d'un état
nouveau. Exemple : action en divorce ;
- les actions déclaratives d'état qui ont pour but la consécration d'un
état antérieur. Exemple : action en désaveu de paternité.
A)- L'instance
a)- Lesformes
L'instance peut être introduite de différentes façons. Mis à part la
comparution volontaire des parties de leur propre initiative devant le
tribunal d'instance on dénombre trois formes d'introduction de l'instance
à savoir : l'assignation, la requête et la citation directe.
La requête est un acte écrit par lequel une partie adresse directement sa
demande au juge.
La citation directe est un acte d'huissier par lequel le ministère public
(procureur du Faso) ou la partie civile (la victime), saisissent le tribunal
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Pour les crimes : c'est la cour d'assises dans le ressort de laquelle le crime
a été commis.
B)- Le jugement
Après les débats, les juges délibèrent et rendent une décision. Cette
décision n'a pas la même appellation selon qu'elle émane d'une
juridiction statuant en première instance ou en appel et en cassation.
Ainsi les décisions rendues en première instance sont dénommées
jugements. Par contre les décision rendues par une Cour d'appel ou une
juridiction de cassation sont appelées arrêts. A côté de ces deux grandes
catégories on peut citer l'ordonnance qui est une décision rendue par le
président d'une juridiction ou un juge unique statuant après un référé
(procédure d'urgence) ou une requête.
a)- Lesmotifs
Ce sont les raisons qui justifient la décision. En général ils sont rédigé sous
forme « d'attendu que …»
b)- Le dispositif
C'est la solution du litige. Il comprend la proclamation de la situation
juridique (jugement déclaratif ou constitutif) et l'ordre d'exécution adressé
aux plaideurs.
Cependant, cette autorité de la chose jugée est relative car elle ne vaut
que pour le cas d'espèce. Cela veut dire que les juges ne sont pas liés
par les décisions antérieurement rendues.
L'opposition, elle est une voie de recours ouverte contre les jugements
par défaut c'est-à-dire les jugements dans lesquels le défendeur n'a pas
comparu. Les délais pour faire opposition sont d'un mois en matière
civile et de dix jours en matière pénale. L'opposition a pour effet de faire
revenir le litige devant la juridiction qui l'a déjà jugé et qui va rendre un
nouveau jugement annulant le précédent. On dit que c'est une voie de
rétractation.
voir, sa ns son conse nte me nt, une a ffe ctation nouvelle , même e n a va nceme
nt.
Pour ce qui est de la Cour des Comptes, elle est composée des
fonctionnaires ou de personnalités ayant une expérience professionnelle
qui en raison de leur compétence ou de leur expérience en matière de
finances publiques sont désignés comme membres de la Cour de
Comptes pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois
conformément aux dispositions de l'article 6 de la loi organique
n°0142000/AN du 16 mai 2000.
Ainsi interviennent-ils :
- à l'audience en tenant le plumitif c'est-à-dire en prenant des notes
consignées dans le registre sur lequel sont consignées les
incidents d'audience, les décisions prises et les jugements
prononcés ;
Le greffier en chef est dépositaire des minutes dont il délivre copie aux
intéressés et a la garde des scellés et de toute somme ou pièce déposée
au greffe.
Les huissiers doivent être titulaire de la maîtrise en droit. Ils sont admis à
exercer leur fonction après avoir subi avec succès les épreuves d'un
examen professionnel et avoir accompli deux années de stage comme
clerc dans une étude d'huissier.
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2°)- Lesavocats
Ils exercent une profession libérale soit individuellement, soit en
société civile professionnelle. Ils sont organisés en barreaux.
Chaque barreau forme un ordre des avocats, c'est-à-dire un corps
autonome ayant la personnalité morale, administré par le Conseil de
l'ordre et présidé par le bâtonnier élu par ses pairs et qui représente
l'Ordre dans les actes de la vie civile.. L'ordre a pour mission, entre
autres, de sauvegarder les intérêts de la profession, de prononcer
les admissions au stage et les inscriptions au tableau, de prononcer
des sanctions disciplinaires.
Outre, le prestige attaché à leur titre, les avocats ont de nombreux droits.
Ils jouissent de l'immunité de la parole et de l'écrit. En vertu de cette
immunité, ils ne peuvent pas être poursuivi pour injure ou diffamation ou
outrage en raison des écrits ou des paroles tenues devant le tribunal. Ils
ont le monopole de la plaidoirie devant les tribunaux et cours.
Les attributions professionnelles des avocats sont diverses. Ils ont pour
rôle :