Chapitre4_ecoulement latérale (Enregistré automatiquement)

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Chapitre : Ecoulement latéral simple, écoulement laminaire

Généralité sur l’écoulement des liquides


Le mouvement d’une masse liquide peut être analysé en étudiant le déplacement de
chaque molécule qui la constitue. Nous pouvons considérer l’écoulement d’un double point de
vue, soit à un instant donné en imaginant un instantané, soit dans le temps en suivant une
molécule sur sa trajectoire. Ces deux méthodes nous permettent de définir, la première les lignes
de courant et les filets de courant, la seconde le régime permanent et les filets liquides.
Lignes de courant
Etudions les molécules d’une masse liquide en écoulement à un instant donné t, telles
qu’elles apparaîtraient en instantané sur un cliché photographique. A cet instant, nous pouvons
définir au sein de la masse liquide un vecteur vitesse (v) et un champ de vitesse. Le faisceau des
enveloppes de ce champ constitue une ligne de courant. Le vecteur vitesse (v) est tangent à la
ligne de courant.
Une infinité de lignes de courant qui s’appuient, à un instant donné t, sur une courbe
constitue une surface de courant. Lorsque la courbe est fermée nous obtenons un tube de
courant qui délimite à l’intérieur un volume liquide appelé filet de courant.
Les lignes de courant, les surfaces de courant, les tubes de courant et les filets de
courant caractérisent la masse liquide en mouvement envisagée à un instant donné t.
Trajectoires et écoulement permanent
Envisageons l’écoulement de la masse liquide en fonction du temps. Nous pouvons
adopter, une deux méthodes, soit selon Lagrange individualiser une molécule et la suivre dans
son mouvement, soit considérer, avec Euler, un point fixe dans l’espace et déterminer en
fonction du temps la vitesse des molécules qui passent successivement en ce point. Dans ce cas,
une molécule décrit une trajectoire. Le vecteur vitesse (v) est alors caractérisé par trois
composantes u, v et w, sur trois axes Ox, Oy et Oz.

Figure : coordonnée du vecteur


Ecoulement en régime permanent
Si en un point quelconque de la masse liquide en mouvement, les molécules qui s’y
succèdent sont animées de la même vitesse, occupent des positions identiques et présentent la
même densité, l’écoulement est dit permanent. Dans l’écoulement permanent en chaque point
de l’espace, le vecteur vitesse (v) est donc indépendant du temps ; les lignes de courant
coïncident avec les trajectoires, suivant des courbes fixes dans l’espace.
Ecoulement uniforme
Dans l’écoulement permanent la vitesse peut, soit varier tout le long de la trajectoire de
la molécule, soit resté constante. Dans ce dernier cas, l’écoulement est uniforme. L’écoulement
uniforme est donc un écoulement permanent dont la vitesse est constante en tous les points de la
masse liquide en mouvement. Il n’y a pas d’accélération. Dans l’écoulement permanent, le débit
étant constant, les variations de vitesse entraînent des variations de sections.
Ainsi dans l’ordre de la constance des phénomènes caractérisant l’écoulement d’une
masse liquide, le régime permanent exprime une constance dans le temps et le régime uniforme
une constance dans le temps et dans l’espace.

Filet liquides
Envisageons la trajectoire MN d’une molécule liquide (fig.3). Supposons que sur une
surface A B, infiniment petite, de centre de gravité M, toutes les molécules présentent une
vitesse instantanée, normale à A B et égale à celle de la molécule M et suivent une trajectoire
voisine de MN. L’ensemble de ces trajectoires constitue une sorte de tube d’axe MN et de
section transversale infiniment petite. Le liquide contenu dans ce tube forme un filet liquide.
En régime permanent les filets liquides s’identifient aux filets de courant. Les lignes
équipotentielles leur sont perpendiculaires. Le volume de liquide en écoulement est le courant
liquide ou veine liquide. Il est constitué de filets liquides juxtaposés. La notion de filet liquide
est liée à celle d’écoulement permanent. Donc le courant liquide sera toujours pris dans une
masse liquide caractérisée par le régime d’écoulement.

Figure 2 : filet liquide


Milieu, eau et modes d’écoulement
Les eaux s’écoulent dans le sol et le sous-sol. Pour analyser ce phénomène, il faut
distinguer les propriétés de chaque élément en présence : le milieu et l’eau.
Milieu
Nous supposerons un matériau idéal répondant aux conditions suivantes :
- Perméable en petit ;
- Homogène et isotrope donc à granulométrie uniforme et à perméabilité égale dans
toutes les directions, horizontale et verticale ;
- Un substratum imperméable horizontal.
L’eau gravifique en mouvement emprunte les vides contigus entre les grains, alignés
sensiblement dans le sens de l’écoulement et constituant de véritables tubes de filtration.
Eau
Les eaux souterraines sont supposées de composition chimique normale, c’est -à-dire
que leur résidu sec est inférieur à 25 g par litre. Avec une valeur supérieure, il faut tenir compte
de la viscosité et de la densité, la première étant importante. Les gaz dissous ont également une
influence sur la circulation des eaux souterraines.
Modes d’écoulement.
L’écoulement se produit sous l’action des différences de pressions. Il s’agit d’une
percolation. Le mode d’écoulement doit être permanent, ce qui implique des conditions
d’alimentation et de drainage constantes dans le temps et dans l’espace.
Régimes d’écoulement
En hydraulique nous pouvons distinguer deux régimes d’écoulement : laminaire et
turbulent. Le facteur essentiel qui les détermine est la vitesse d’écoulement.
Ecoulement laminaire et écoulement turbulent
Expérience de Reynolds
Les régimes d’écoulement ont été étudiés plus particulièrement par Reynolds en 1883.
Nous pouvons les démontrer par une expérience très simple. Soit un bassin rempli d’eau à niveau
constant dont une des parois latérales est traversée par un tube cylindrique horizontal (fig. 4).
Dans l’une des extrémités, ouverte à l’intérieur du bassin, pénètre un tube fin recourbé à angle
droit dont la branche verticale se termine en entonnoir. L’autre extrémité du tube, située à
l’extérieur, est fermée par un robinet qui permet de régler le débit d’écoulement donc la vitesse
de l’eau à l’intérieur du tube.
Nous ouvrons le robinet afin d’obtenir une vitesse d’écoulement assez lente et nous
versons de l’eau colorée dans le tube intérieur. Nous injectons ainsi un jet fin d’eau colorée, qui
constitue un filet individualisé au centre de la masse liquide en mouvement dans le tube. Pour
une vitesse faible d’écoulement, nous observons un filet liquide continu et rectiligne situé dans
l’axe du gros tube.
Figure 5: Expérience de Reynolds. (a) faible vitesse. (b), grande vitesse
Dans ces conditions, les vecteurs vitesses en tous les points sont parallèles à l’axe du
tube ; les diverses couches de liquide, les filets liquides glissent les uns sur les autres sans se
mélanger puisque le filet coloré reste individualisé (fig. 5). C’est le régime laminaire ou de
poiseuille. L’écoulement est permanent.
Si la vitesse augmente, à partir d’une certaine valeur le filet coloré se tortille et se
disperse, des tourbillons apparaissent et l’écoulement prend un régime turbulent. Cette valeur est
dite vitesse critique supérieure.
A partir de cette limite, si la vitesse décroit, la turbulence cesse et nous repassons au
régime laminaire pour une vitesse critique inférieure.
Au-dessous de la vitesse critique inférieure, le régime est toujours laminaire.
Dans cette expérience, l’écoulement est permanent. L’écoulement permanent peut donc
présenter deux régimes : laminaire et turbulent. Ainsi le régime laminaire implique toujours un
écoulement permanent.

Figure 6 : Vitesse en régime laminaire dans un tube

Vitesse critique et nombre de Reynolds.


Le régime laminaire étant lié à la vitesse d’écoulement, nous pouvons définir une
constante laquelle conditionne son existence. C’est le nombre de Reynolds, Re, paramètre
caractéristique du régime d’écoulement. L’expression suivante a été démontrée :

Ve est la vitesse critique moyenne en cm/s


D, le diamètre du tube en cm ;
, la masse spécifique du liquide en g/cm
µ, la viscosité du liquide encore appelée viscosité dynamique, en poises.

Le coefficient de viscosité à les dimensions (M, L-1, T-1). L’unité en système CGS est la
poise, laquelle est la viscosité absolue d’un fluide qui oppose une résistance égale à 1 dyne au
glissement dans son plan de 1 cm² avec un gradient de vitesse de 1 cm/s par centimètre.
Si l’on étudie une de ces sections, en tous les points de cette surface, les vitesses sont
égales et parallèles entre elles. C’est donc une surface équipotentielle ou égale charge. La
distribution des vitesses est la même dans les deux sections.
La surface supérieure du courant liquide, en équilibre avec l’atmosphère ou surface
libre, est une surface cylindrique dont les génératrices sont horizontales et normales à l’axe de
l’écoulement.

Figure 7 : Filet liquide et surface équipotentielle en écoulement laminaire

L’intersection de la surface équipotentielle avec la surface libre du courant détermine


des lignes d’égale charge, les lignes équipotentielles.
Le profil des vitesses est une parabole du second degré. La vitesse maximum dans l’axe
d’une veine liquide de rayon r est :

Figure 8 : Elément dans une veine liquide


p étant la perte de charge.
La vitesse moyenne v est :

v=

Le gradient i est donné par la formule de Poiseuille :

i=

d : étant le diamètre des tubes capillaires

Loi de darcy
L’écoulement des eaux souterraines obéit à la loi de Darcy. Cette loi n’est valable que
dans des conditions nettement définies :
-milieu homogène et isotrope ;
-substratum imperméable horizontal ;
-Ecoulement en régime laminaire.
Expérience de H. Darcy
H. Darcy a étudié expérimentalement en 1856, l’écoulement de l’eau à travers une
colonne de sable. Il a utilisé des cylindres verticaux de 2,50 m de haut et 0,35 m de diamètre
intérieur, remplis de sable, sur une épaisseur e et sous une charge d’eau H. Le matériau aquifère
présentait la composition granulométrique suivante :
58% en poids de grains de 0,77 mm ;
13% en poids de grains de 1,1 mm,
12% en poids de grains de 2 mm,
17% en poids de graviers.
La porosité totale était de 38%
L’écoulement est régi par la formule suivante :

Q= KS

Q, étant le débit écoulé en m3/s


H, la hauteur de charge d’eau en mètres ;
S, la surface de section en m² ;
Figure 9 : Expérience de
k, un coefficient de proportionnalité, lié à la nature du sable.
H. Darcy
Pour le sable utilisé :
K= 0,0003 m/3 ou 3x10-4m/s
e, l’épaisseur de la colonne de sable en mètres :
H/e, est la perte de charge par unité de longueur ou la perte unitaire ou le gradient
hydraulique, i.
La formule (13.7) donne en fonction de i :
Q=K S i.
H. Darcy a démontré ainsi que le volume d’eau qui traverse une colonne de sable est
proportionnel à la charge et inversement proportionnel à la longueur de cette colonne.

La vitesse v dans l’unité de temps est égale à v =

La vitesse apparente d’écoulement v, d’un filet liquide, pris dans la veine liquide
considérée, obéit donc à une loi linéaire de formule : v= K i
Où :
v, est la vitesse apparente d’écoulement, ou de percolation (vitesse rapporté à la section
totale S), en cm/s :
k, un coefficient de proportionnalité (cm/s) ;
i, le gradient hydraulique.
Cette formule est homogène et les différents facteurs sont exprimés en unités semblables. La
vitesse v est une vitesse apparente car c’est le quotient du débit Q par la surface totale S
comprenant donc les vides et le solide.

Le gradient hydraulique i est synonyme de perte de la nappe par unité de longueur ou de


perte de charge par unité de trajet ou perte de charge unitaire.

Le coefficient k est le coefficient de perméabilité de Darcy, appelé improprement


coefficient de perméabilité ou coefficient de filtration. Ce coefficient est relié au coefficient
de perméabilité intrinsèque k, ou perméabilité géométrique par la relation : K= ki
Où  : est le poids spécifique du liquide, µ : la viscosité.
La viscosité varie, dans de larges limites, avec la température. Le coefficient de
perméabilité intrinsèque (k) est donc fonction de cette dernière. C’est pourquoi les valeurs de
la perméabilité sont toujours déterminées à 20°C. Il est possible de faire intervenir une
correction t, en fonction de la température T, de la forme : t= 0,7+0,03t.
Mais dans les conditions habituelles de gisement des eaux souterraines, les variations
thermiques, de même que celles de la viscosité de l’eau ainsi que le poids spécifique, sont
fiables et c’est pourquoi nous assimilerons le coefficient de perméabilité intrinsèque. Il ne
saurait en être de même pour les études à grande profondeur comme celles entreprises dans
les sondages pétroliers.
Gradient hydraulique
Le gradient hydraulique ou perte de charge par unité de longueur est un paramètre
important dans la circulation des eaux souterraines. C’est un nombre sans dimensions. Il
peut être calculé de différentes manières en fonction des données choisies.
Calcul du gradient hydraulique par la perte de charge. Supposons un tube incliné, rempli
d’une colonne de sable, muni vers le haut de deux tubes manométriques 1 et 2 distants d’une
longueur L, à travers lequel circule un courant d’eau (fig 10).

Figure 10 : Gradient hydraulique. Perte de charge le long d’une colonne de sable

La perte de charge h est donnée par la formule :

( )

Où P1 et P2 sont les pressions en 1 et 2 ;  : le poids spécifique de l’eau et Z : la cote


de la base du tube manométrique par rapport à un plan de référence.

Calcul du gradient hydraulique par les niveaux piézométrique.

Si nous connaissons les niveaux piézométriques H1 et H2 dans deux sections


transversales du courant liquide, 1 et 2, distantes d’une longueur horizontale L, nous aurons
(fig 11a) :

, i=

Par exemple si H1= 112,80 m ; H2 = 111 m et L= 1200 m

,i= ou 1,5 pour 1000

Soit h la différence des niveaux piézométriques H1-H2=h

,i=
Si p est la pression d’écoulement ou charge sous laquelle s’effectue l’écoulement et H la
puissance de la couche aquifère, nous aurons : i =

Figure 11 : Calcul du gradient hydraulique

Calcul du gradient hydraulique par la pente de la surface piézométrique :

Etudions dans un plan vertical, passant par l’axe d’écoulement du courant liquide, un
segment AB de la surface piézométrique.

Dans le triangle rectangle A B C, la pente de la droite A B est (fig 11b) :

i= sin =

Mais habituellement l’angle  est très petit puisque les gradients hydraulique observés
sont très faibles et nous pouvons remplacer le sinus de l’angle  par sa tangente, d’où :
i=tg=
Soit x et y les coordonnées du point B et x+x et y+ y celles du point A ; x et y
étant les accroissements de coordonnée sur la droite A B. Ainsi en remplaçant AC et BC par
leurs valeurs dans la formule ci-dessus

i=

Lorsque A est rapproche de B, les valeurs x et y diminuent et deviennent infiniment


petites. A la limite, nous aurons :

La dérivée des dy/dx caractérise la pente de la droite AB au point B. si nous prenons


n’importe quel point de A B, nous obtenons la même valeur pour la pente, donc :

i=

La valeur donne la pente de la droite en un point quelconque de celle-ci.

En d’autres termes, le gradient hydraulique est la dérivée de la fonction de la courbe


matérialisant la surface piézométrique. Il est donc égal au coefficient angulaire de la tangente
à la courbe au point B.

Si nous remplaçons l’ordonnée y par la puissance H de la couche aquifère nous avons :

,i= ou

, i=

Le signe négatif apparaît parce que dx augmente dans le sens de l’écoulement alors que
H diminue.

Les gradients hydrauliques mesurés dans les conditions normales d’écoulement pour les
terrains habituellement rencontrés varient de 50 pour 1000 à 0,03 pour 1000, soit de 0,0050 à
0,00003.

Perméabilité

Définition

L’existence de deux coefficients de perméabilité, celui découlant de la loi Darcy et le


coefficient de perméabilité intrinsèque, nous conduisent à deux définitions de ces constantes.
Coefficient de perméabilité Darcy

Si dans la formule de Darcy, nous supposons un gradient hydraulique égal à l’unité, la vitesse
d’écoulement est égale au coefficient de perméabilité Darcy.

Avec : v =ki

, i =1

, v = k.

Le coefficient de perméabilité Darcy k est un paramètre qui a la dimension d’une vitesse


(longueur/temps : LT-1). La perméabilité est la propriété du matériau aquifère à transmettre
l’eau sous pression. C’est en quelque sorte la conductivité des roches à l’eau.

La loi de Darcy s’exprime également en fonction du débit et de la section d’écoulement


par l’équation homogène :

ou

et pendant l’unité de temps :

D’après cette formule, dans les études de laboratoire et sur le terrain, nous pouvons
définir la perméabilité comme le volume d’eau gravifique qui percole pendant l’unité de
temps à travers l’unité de surface d’une section de terrain sous un gradient hydraulique égal à
l’unité à la température de 20°C.

Coefficient de perméabilité intrinsèque

Si nous prenons le coefficient de perméabilité intrinsèque ki, nous savons que :

k= ki l’expression de la loi de darcy est alors

ki ou K=
p/L étant la perte de charge

D’après cette dernière formule, le coefficient de perméabilité intrinsèque a les


dimensions d’une surface (L²). Il exprime suivant le système choisi en centimètres carrés ou
en mètres carrés.
Unités de perméabilité

Coefficient perméabilité Darcy- les hydrogéologues français utilisent simplement le


cm/s CGS) ou le m/s (SI).

Les hydrogéologues américains ont défini le meinzer. C’est la perméabilité d’un terrain
qui laisse filtrer un gallon (3,785 l) par jour, par pied carré de section (0,0929m²) sous un
gradient hydraulique unité, à la température de 60°F (15,5°C).

Coefficient de perméabilité intrinsèque

les géologues pétroliers utilisent pour leurs travaux le Darcy. Si nous reportons à la
formule (13.28) et que nous adoptons les unités suivantes (CGS) ; la viscosité µ en centpoise,
le débit Q en cm/s, la section S en cm², la charge en atmosphères et la longueur L en
centimètres, nous obtenons, à 20°C :

Le darcy est donc la perméabilité d’un matériau aquifère débitant 1 cm/s à travers une
surface de 1 cm² sous un gradient normal à cette surface de 1 atmosphère par centimètre.

Comme l’eau a une viscosité de 1 centpoise à 20,20°C (1,05 à 20°C) et que :

1 centipoise = 0,01 poise = 0,01 g/cm.s = 00,1 dyns/cm²

Et que

1 atmos = 1,0132 x 106 dyn/cm²

1 darcy = 0,987 x 108 cm²

On utilise souvent le millième de darcy ou milldarcy

Facteurs de la perméabilité des roches meubles

Dans les roches meubles, la perméabilité est fonction du diamètre d, de la surface


spécifique s des grains et de la porosité n. elle varie avec la température T.

k= f (d, s, n, T)

Influence du diamètre des grains

La perméabilité est approximativement fonction du carré du diamètre des grains


constituant le milieu aquifère. Un terrain est pratiquement imperméable pour un diamètre des
grains inférieur à 1/100 de millimètre.

La formule générale reliant le diamètre des grains au coefficient de perméabilité est de


la forme : k=Cte d²
La formule de A. Hazen (1895) permet de calculer la vitesse apparente d’écoulement en
fonction de la granulométrie (fig. 12).

Où : v est la vitesse apparente d’écoulement en cm/s :

C, une constante voisine de 100-116 ;

d10, le diamètre efficace des grains en cm ;

h, la charge d’eau sur la colonne expérimentale de sable en cm ;

L, la longueur de la colonne expérimentale en cm ;

µ, la viscosité en poises ; nous soulignons que u varie avec la température.

Si nous négligeons la viscosité µ, tout en tenant compte de la température T, nous


pouvons écrire :

Où 0,7+0,03T est la correction de température que l’on peut négliger dans les conditions
naturelles, d’où :

d’où

La loi de Darcy donne

d’où

Et

Figure 12 : Appareil de Hazen pour


déterminer la vitesse de percolation
à travers un sable

La constante C varie de 45,8 pour les sables argileux à 142 pour les sables purs. Nous
pouvons lui donner une valeur moyenne de 116 et même de 100. La formule (13.35) devient :
, d10 est exprimé en cm et k en cm/s
Par exemple, pour un sable de diamètre efficace des grains égal à 0,01cm :
k= 0,01 cm/s =1.10-2 cm/s.

Le débit Q est égal à :


S est la section d’écoulement en cm² ; a : un coefficient qui dépend de la porosité du
milieu.
Comme :

Q est le débit en cm/s;


h, la charge en cm d’eau ;
L, la longueur de la colonne en cm ;
S, la section totale en cm² ;
d10, le diamètre efficace des grains en cm ;
µ, le coefficient de viscosité en poises ;
a, un coefficient dépendant de la porosité.
Si nous négligeons la viscosité et si nous posons C=100 et h/L=i, la formule devient :

mais

D’où

Et

Exemple –si un échantillon de sable a un diamètre efficace des grains de 0,15 mm, ou
0.015 cm et une porosité de 36% ; a, est égal à 28,79 et le coefficient de perméabilité k :

A faire ???

Ces résultats montrent bien que l’application des formules basées sur la granulométrie
pour le calcul du coefficient de perméabilité donne des résultats sujets à caution.

La formule est à rapprocher de celle établie par Ch. Slichter en 1905.

Q est le volume d’eau, en m/mm ;


h, charge d’eau en 3 ;
S, section en m² ;
L, longueur de la colonne de sable en m ;
d10, diamètre efficace des grains en mm ;
µ, la viscosité en poises ;
C, constante dépendant de la porosité.

Ces formules ne peuvent être considérées que comme donnant des valeurs indicatives
lesquelles doivent être vérifiées par l’expérimentation. Elles ne s’appliquent qu’à des sables
homogène.

L’expérience Darcy a été réalisée avec un sable homogène de porosité de 38%. Le


coefficient de perméabilité était de 0.0003m/s ou 3.10m/s.

Influence de la surface spécifique des grains

Pour une même porosité de 40% par exemple, un milieu peut être constitué de grains de
différent diamètre. Avec de gros grains la circulation sera plus importante qu’en présence de
petits éléments. Dans ce dernier cas, l’eau peut être adsorbée, provoquant une simple
imbibition sans possibilités de percolation. Avec des sphérules très petites, comme c’est le cas
des argiles, atteignant 5/100 à 5/1000 de millimètre, l’eau est complément adsorbée et la
roche est pratiquement imperméable. La perméabilité est inversement proportionnellement au
carré de la surface spécifique. L’influence de ce facteur explique pourquoi le calcul de la
perméabilité, uniquement à partir de la granulométrie, donne souvent des résultats erronés.

Influence de la température et du poids spécifique du liquide.

Le coefficient de perméabilité intrinsèque ki et le coefficient de perméabilité de Darcy,


puisque :

k= ki

Varient en fonction du poids spécifique et de la viscosité du liquide. Nous avons :

ki = f (, µ)

Pour l’eau le poids spécifique varie très peu avec la température ou la pression, mais la
viscosité décroît fortement lorsque la température T s’élève. Nous avons en poises

µ= 0.0178/(1+0.033 7 + 0.000 221 T²)

Les variations de la viscosité en fonction de la température T sont données par le


tableau 13-3 et la figure 13-14.
Valeurs de la perméabilité des roches et des terrains.

Le coefficient de perméabilité, donné habituellement pour caractériser une roche ou un


terrain, est le coefficient de perméabilité Darcy. Il est exprimé en cm/s ou m/s par un nombre
affecté d’une puissance de 10. K= A. 10-n ou k =A. 10n.

Les valeurs de la perméabilité des roches varient de 10² à 10-9 cm/s. La perméabilité
relative est de l’ordre d’une puissance de 10. C’est-à-dire que dans un complexe aquifère, une
couche est effectivement plus perméable ou moins perméable qu’une autre si son coefficient
de perméabilité diffère au moins puissance de 10.

La distinction en roches perméables et imperméables a été fixée conventionnellement à


-7
10 cm/s

Tableau 4 : Classement des roches d’après leur perméabilité.

102 à 10 10-1à 10-3 10-4 à 10-7 10-8 à 10-9


Gravier, Gravillons Sables purs, Sable et Sable très fin silts et Argiles homogènes
dépourvus des graviers dépourvus mélange sable et
éléments fin d’éléments fins argiles
Très bonne Bonne Mauvaise Imperméable

Nous notons que les argiles, classées dans les roches imperméables, présentent un
coefficient de perméabilité inférieur à 10-7 cm/s, lequel peuvent descendre à 10-11 cm/s pour
les bentonites. Donc théoriquement, il n’existe pas de roches imperméables. A l’échelle du
temps géologique, les roches sont toutes perméables. Par exemple, une argile à un coefficient
de perméable de 5.10-8 cm/s. Dans la nature, une nappe aquifère surmontée d’une couche de
50 m d’épaisseur constituée par ce argile, recevrait à travers ce toit un débit de 200 1/s pour
1 000 km² (cercle de 18 km de rayon) si la charge hydraulique était de 20 m.

Nous pouvons distinguer d’après leur perméabilité :


-les roches très perméables k >10 cm/s
-les roches perméables 10 > k >10-4 cm/s
-les roches peu perméables 10-4 cm/s > k > 10-7 cm/s
-les roches imperméables k < 10-7 cm/s

Certains auteurs classent les roches en trois catégories :


-aquifère où l’eau circule facilement ;
-aquicludes où la circulation des eaux souterraines très lente ne peut alimenter un puits
ou une source avec un débit appréciable ;
-aquifuges ou imperméables.
Les roches présentent une perméabilité propre comme les roches meubles ou une
perméabilité acquise par fissuration ou altération superficielle (granites). Les terrains
aquifères peuvent ainsi devenir perméables.

Débit et vitesses d’écoulement


Débit

Le débit d’écoulement Q est la quantité d’eau qui filtre à travers une section
transversale S de la couche aquifère pendant l’unité de temps. Il est donné par la formule :
Q=kSi

Le débit unitaire q est le débit qui s’écoule par unité de surface ou de largeur de section
dans l’unité de temps ; q=kHi

H étant la puissance de la nappe aquifère par exemple, si=


K=3.10-2 m/s
H=12 m et i =0,01
q = 3.10² x 12 x 0,01=0.0036 m/s
En remplaçant i par sa valeur donnée par la formule i = : nous obtenons :

Vitesse apparente

La vitesse calculée par la loi de Darcy, v =ki, détermine en fonction du débit, est égale
à Q/S. Elle est donc rapportée à la section totale, solide et vide du matériau aquifère. C’est
une vitesse réduite. Nous l’appellerons vitesse apparente.

Si :

Q=180 m3/h =0,05 m3/s et S=200 m²

Vitesse réelle moyenne et vitesse réelle effective


En réalité les eaux souterraines circulent uniquement à travers les pores de la roche, la
section d’écoulement est donc limitée aux vides, c’est-à-dire à la porosité totale (n). elle est
égale à S n. Dans ces conditions, nous déterminons une vitesse moyenne vm liée au débit par
la formule :

Si :
Q=180 m3/h =0,05 m3/s , S=200 m² et n = 40%

Nous avons montré que seule l’eau gravifique pouvait s’écouler dans les terrains
aquifères, dans l’espace utile à la circulation des eaux souterraines est en fait réduit à la
section libre des pores, c’est-à-dire déterminé par la porosité efficace ne. La section efficace
d’écoulement est égale à S.ne. elle implique une vitesse réelle effective ve.

Si

Q=180 m3/h =0,05 m3/s , S=200 m² et ne = 10%

La notion de vitesse apparente et de vitesse réelle effective doit être nettement précise
afin d’éviter des erreurs courantes. La vitesse calculée par la formule de Darcy, le coefficient
de perméabilité et le gradient hydraulique étant connus, est une vitesse apparente. Par contre,
celle qui est mesurée directement dans la couche aquifère, par une méthode colorimétrique
par exemple, est la vitesse réelle effective. Rien d’étonnant à ce que les résultats ne
concordent pas.

Rapports entre vitesse apparente et vitesse réelle

Si nous remplaçons Q/S par la vitesse apparente v, nous obtenons la relation entre v et
la vitesse réelle moyenne vm :

La vitesse apparente est liée à la vitesse réelle effective et à la porosité efficace par la
formule :

La relation entre vitesse réelle effective ve et la vitesse réelle moyenne vm s’exprime


alors ;

La loi de Darcy en fonction de la vitesse réelle effective devient :

Débit réel moyen et débit réel effectif

le débit moyen Qm peut s’exprimer par la formule :


Où t est le temps

De même le débit réel effectif est égal à :

Ecoulement dans les terrains non saturés

L’expérience montre que, dans les terrains non saturés, l’écoulement obéit à la loi de
Darcy. Mais le coefficient de perméabilité kn, dans ces conditions, est lié au coefficient de
saturation S. d’après les travaux de S. Irmay, de R.D Wyckoff et H.G. Botset nous pouvons
écrire :

C’est une constante qui dépend de la forme des grains et de la structure du sol. Elle est
en moyenne égale à 0,01, d’où :

La relation entre le rapport kn/k et St est donnée par la figure 13-15. Nous remarquerons
que le coefficient de perméabilité suit les variations du coefficient de saturation. Ce
phénomène s’explique par l fait que l’air contenu dans les pores freine la circulation de l’eau
gravique. Il approche de 0 pour une faible valeur du degré de saturation égale à 0,2. Au-
dessous de cette valeur donc, il n’y’a plus de circulation d’eau, seules les forces d’adhésion
ont une action.

Vitesse d’ascension capillaire

La vitesse d’ascension capillaire est déterminée par la loi de Darcy.

Où kn dépend du coefficient de saturation.

Figure 16 : Ascension capillaire

Supposons une colonne de sable, dont la base est plongée dans l’eau (fig.16a). La
vitesse d’ascension capillaire, maximum au début de l’expérience, décroît avec le temps pour
devenir très lente à la limite de saturation en eau capillaire continue (fig.16b) après un certain
temps la hauteur d’ascension capillaire λ est atteinte. Dans un temps plus court t, le niveau de
l’eau capillaire continue est z.

L’ascension capillaire exerce une force dirigée de bas en haut. Donc, à la base de la
colonne nous sommes au point d’application de la force et la charge hydraulique est égale à
O. A la hauteur λ, la masse de la colonne d’eau est λp, p=1g/cm² étant la masse spécifique de
l’eau. La charge hydraulique unitaire est, au sommet de la colonne, égale à –λ. A la hauteur Z
la charge hydraulique unitaire est négative et égale à – (λ-Z).

Le gradient hydraulique i est donné par la formule :

A la hauteur z, si nous remplaçons les termes connus par leur valeur,

Nous obtenons

Et

Mais la vitesse v de la formule v=kni est la vitesse apparente rapportée à la section totale
d’écoulement, comprenant le complexe solide-eau de rétention-air. Dans ke phénomène
d’ascension capillaire, l’eau capillaire continue, type d’eau gravifique, ne circule dans les
espaces restés libres, déterminés par la porosité efficace. Il ne faut donc tenir compte que de la
vitesse réelle effective ve.

La vitesse réelle effective v est fonction de la charge z et du temps t selon l’égalité :

D’où

Après intégration, nous obtenons

( )

Ainsi le vitesse d’ascension capillaire est une fonction directe de la porosité et inverse
de la perméabilité. Ce fait est démontré par l’expérience lorsque l’on étudie les variations de
la hauteur d’ascension capillaire atteinte après vingt-quatre heures dans des matériaux
diverses granulométries.
Figure 17 : Hauteur d’ascension capillaire et diamètre des grains

VALIDITE ET LIMITE D’APPLICATION DE LA LOI DE DARCY

La loi de darcy a été vérifié par de nombreux chercheurs, tant en Europe qu’aux USA.
Son exactitude est actuellement admise pour la majorité des cas de circulation des eaux
souterraines

Conditions de validité de la loi de Darcy

La loi de Darcy impose un écoulement en régime laminaire, un milieu homogène et


isotrope et un substratum imperméable horizontal.
Nous avons montré que le régime laminaire était lié à une vitesse critique déterminée
par le nombre de Reynolds. Cette vitesse critique ve égale à ve=vRe/D, est proportionnelle en
outre au coefficient de viscosité cinématique v et inversement proportionnelle au diamètre D
des conduits. Le coefficient de viscosité cinématique pour l’eau diminue rapidement lorsque
la température s’élève. Le diamètre des conduits est, dans un matériau aquifère, le diamètre
utile des vides, donc en relation étroite avec la porosité efficace ne. La vitesse d’écoulement
est, d’autre part, régie dans les milieux perméables, par le coefficient de perméabilité k et le
gradient hydraulique i.
Ainsi les limites d’application de la loi de Darcy sont déterminées par deux groupes de
facteurs qui s’influencent réciproquement :
-les uns relatifs à l’écoulement : vitesse, gradient hydraulique et nombre de Reynolds ;

-les autres concernant les caractéristiques des terrains aquifères (complexe solide-eau) :
température, porosité efficace et perméabilité.

Vitesse d’écoulement et gradient hydraulique

La vitesse d’écoulement et le gradient hydraulique sont étroitement liés. Un premier fait


important est que la vitesse devant être considérée pour la validité de la loi de Darcy est la
vitesse réelle effective. Il en résulte que la vitesse critique doit être inférieure à la vitesse
réelle effective d’écoulement. C’est pourquoi nous tiendrons compte de la porosité efficace.
Les valeurs du gradient hydraulique sont, en général dans les conditions normales
d’écoulement, faibles et compatibles avec le régime laminaire, seuls les gradients élevés au
voisinage des ouvrages de captages entraînent un régime turbulent. Dans les sables il a été
démontré que la loi de Darcy était applicable pour des 1000 d’après O. Meinzer et même pour
Fishel 0,03 à 0,045 pour 1000. Pour des sables de 0,2 mm et moins de diamètre, la vitesse
réelle effective d’écoulement, même avec des gradients de 100%, est inférieure à la vitesse
critique.

Les vitesses réelles effectives d’écoulement dans les terrains habituels sont faibles en
général, variant de 0,012cm/s pour les sables fins à 0,055 cm/s pour les graviers, en rapport
avec des gradients hydrauliques peu élevés de 10 pour 1000 à 0,3 pour 1000.

Valeurs du nombre de Reynolds

Nous avons montré que le nombre de Reynolds pour des tubes lisses est de 2000-2400.
Mais, dans des tubes rugueux, il tombe à 600 et à 540 pour des conduits à section variable. La
forme excessivement variable des canalicules du sol et leur rugosité abaissent
considérablement la valeur de la vitesse critique. Mais l’expérience prouve que malgré tout
pour ces valeurs, dans les conditions naturelles, le régime laminaire persiste. Ainsi donc,
comme, nous pouvions le prévoir, les lois de la dynamique des fluides présentent des
difficultés dans leur application à la circulation des eaux souterraines. Nous pouvons admettre
avec de nombreux auteurs que la loi de Darcy est applicable pour des valeurs de Re inférieures
à 4 ou 5 ; au-dessus le régime devient turbulent.

G. Szilagyi (1956) relie le nombre de Reynolds à la vitesse réelle effective v, et à une


caractéristique nouvelle, le diamètre des pores équivalent du point de vue hydraulique.
D’après Hagen-poiseuille, dans des tubes capillaires la vitesse d’écoulement est donnée par la
relation :

Où g est l’accélération de la pesanteur.

Si le sol était composé de tubes capillaires, nous aurions, d’après la loi de Darcy :

Le diamètre des pores, équivalent du point de vue hydraulique, de est celui de tubes
capillaires composant le matériau fictif qui laisserait filtrer à travers la surface unitaire le
même débit avec la même vitesse réelle effective et le même gradient hydraulique que dans le
sol.

Si nous introduisons la vitesse réelle effective ve= v/ne, nous pouvons calculer de
d’après la formule de Hagen-Poiseuille.
√ √ √

Le nombre de Reynolds, en fonction du diamètre des pores équivalent du point de vue


hydraulique, est égal à :

Le coefficient de perméabilité en fonction de ce diamètre de est :

Facteur de friction

Les auteurs modernes ont défini un facteur friction ou « force de frottement » qui a la
signification d’un coefficient de frottement. La formule générale d’écoulement devient :

Où f est le facteur de friction.

Le régime d’écoulement est déterminé par la valeur de f. or ; f est fonction du nombre


de Reynolds. L’écoulement en régime laminaire obéit or exemple à la loi de Hage-poiseuille :

En régime laminaire, f dépend donc de la valeur de la vitesse d, du diamètre D des tubes


et de la viscosité cinématique selon une fonction de la forme :

( )

Nous pouvons écrire également :

Où p est la perte de charge le long d’une colonne de matériau poreux de longueur L,


mesurée le long d’une ligne de courant.

La valeur de f est liée étroitement à la viscosité. Si v et D sont constants, f est


proportionnel à la viscosité cinématique.

Les résultats des différentes recherches ont été portés par rose sur un diagramme
bilogarithmique avec les valeurs de Re en abscisses et en ordonnées celles de f. le graphique
au départ est une ligne droite pour des faibles valeurs de Re. Il passe à une courbe à partir des
valeurs de Re comprises entre 1 et 10. Celles-ci indiquent la limite supposée de la loi de
Darcy. Au-delà la courbe indique le passage progressif du régime laminaire au Régime
turbulent entre Re=10 et Re=1000.

Influence de la température

Ehrenberger a montré que la température joue un rôle important dans la vitesse critique.
C’est ainsi que le coefficient de viscosité de l’eau passe de 0,017 poises à 0°C à 0,006 à 60°C.
Pour t=15°C, la vitesse critique serait de 0,29 cm/s. mais Sichardt et prinz admettent 1,5 cm/s.
ces divergences sont compréhensibles car les dimensions des pores interviennent.

Porosité efficace et perméabilité

La porosité efficace est liée à la perméabilité, influencées toutes deux, dans les roches
meubles, par la granulométrie.
Des expériences ont montré que la perméabilité, dans les terrains meubles, même pour
des valeurs très élevées ne limitait pas la loi de Darcy, sauf de rares exceptions. C’est ainsi
que M. Cambefort a démontré que dans des graviers constitués exclusivement de gros
éléments, formation exceptionnelle dans la nature où les porosités efficaces sont plus faibles,
le régime était encore laminaire (tableau 13-8).
Dans les terrains à perméabilité de fissurer, elle reste valable dans l’ensemble, sauf dans
le cas de circulation libre dans des cavités karstiques.

Isotropie et homogénéité.

Le matériau aquifère doit être isotrope et homogène. Ces conditions sont rarement
réalisées dans les conditions naturelles où les terrains sont anisotropes et hétérogènes.

Anisotropie des terrains perméables.


Les milieux aquifères naturels présentent des variations de perméabilité dans leur masse
par rapport au sens de l’écoulement des eaux souterraines. En effet, les dépôts détritiques
montrent des variations de faciès latérales ou verticales. De même l’orientation des fissures
est très diverses.
Or, la vitesse présente trois composantes : vx, vy, vz

kx ky et kz étant les coefficients de perméabilité dans chaque direction x, y et z. la loi de


Darcy suppose que kx ky et kz sont égaux, donc que la couche aquifère est isotrope. Nous
tenons compte seulement des composantes horizontale vz et verticale vy, puisque l’écoulement
est étudié dans un plan vertical passant par un filet liquide. L’anisotropie se traduit par deux
composantes de valeurs inégales de la perméabilité : la perméabilité horizontale kh et la
perméabilité verticale kv. Nous montrerons que les cas simples peuvent être résolus par des
procédés et des formules mathématiques. Le problème pour les milieux à structure complexe
est difficile à analyser.

Hétérogénéité des terrains perméables.

Les terrains sédimentaires présentent habituellement une structure de détail hétérogène.


Mais les expériences réalisées montrent que dans leur ensemble, lorsque l’on considère de
grandes masses, ils présentent une centaine homogénéité. De telle sorte que les paramètres,
caractérisant l’écoulement souterrain, déterminés dans les conditions naturelles de gisement
des eaux souterraines, sur des volumes importants, présentent des valeurs approchées dont
l’emploi donne une précision acceptable.

Perméabilité des terrains anisotropes homogènes.

Etudions des matériaux aquifères anisotropes homogènes. Leur perméabilité peut être
caractérisée par deux composantes, un coefficient de perméabilité horizontal kh et un
coefficient de perméabilité vertical kv.

Il est possible, connaissant les coefficients kv et kh de transformer un milieu anisotrope


homogène en milieu isotrope fictif en utilisant le degré d’anisotropie caractérisé par le rapport
√ …

Le milieu isotrope fictif à perméabilité kv est obtenu et réduisant la dimension


horizontale de √ et à perméabilité kh en réduisant la dimension verticale de √ .

Cette notion sera développée dans l’étude de la loi de Dupuit. Pour l’application de la
loi de Darcy, il est possible de prendre comme coefficient de perméabilité moyen km :

En général, le coefficient de perméabilité horizontal est plus grand que le coefficient de


perméabilité vertical. Ce dernier est nul dans des terrains constitués d’alternances de couches
perméables et imperméables.

Si Q est le débit réel dans un milieu anisotrope et Q’ le débit dans le terrain isotrope
fictif, nous avons :

Perméabilité des terrains stratifiés

En général, les milieux aquifères sont stratifiés. Ils présentent donc une perméabilité
verticale et que chaque assise est homogène
Les caractères de l’écoulement des eaux souterraines sont différents suivant que les
filets liquides sont orientés perpendiculairement, parallèlement ou obliquement aux assises
perméables.
Des formules permettent, connaissant les coefficients de perméabilité des couches
successives, de reconstituer un milieu aquifère isotrope à coefficient de perméabilité théorique
di coefficient de perméabilité moyen km

Filets liquides perpendiculaires à la stratification

Supposons une succession d’assises aquifères perméables, numérotées de à n de haut en


bas, traversées par un courant liquide à axe d’écoulement perpendiculaire aux lits (fig 20).
Soit k1, k2….k kn les coefficients de perméabilité et h1, h2 … hn les puissances respectives de
chaque couche. Ici seule la perméabilité verticale joue et ce cas nous permet de calculer le
coefficient de perméabilité vertical moyen kmv

La vitesse d’écoulement est : v=kmv i

Et le débit unitaire q, si H est la puissance totale de la couche aquifère : q=kmv i H

Le gradient hydraulique à travers le complexe aquifère stratifié est p/H, où p est la perte
de charge totale. La vitesse d’écoulement est la même dans chaque couche prise isolément
(régime permanent). Nous pouvons donc écrire :

v=p/hmv=k1i1=k2i2=…knin

i1, i2,……, in, sont les gradients hydrauliques dans chaque couche, et :
p=h1i1+h2i2+…hnin.

La résolution des deux équations donne :

Dans le cas de deux couches, nous aurions :

Filets liquides parallèles aux couches

Lorsque les filets liquides sont parallèles à la stratification coefficient de (fig. 21). Nous
pouvons assimiler le débit total à celui qui serait obtenu dans une couche aquifère théorique
ayant un coefficient de perméabilité horizontal moyen kmh.

Le débit unitaire total q dans le complexe aquifère est égal à :

Mais, si kmh est le coefficient de perméabilité horizontal moyen : q=kmh Hi

H étant la puissance totale du complexe aquifère : d’où, d’après (13.71) et (13.72) :

Filets liquides oblique aux couches –supposons deux assises 1 et 2 superposées à


coefficient de perméabilité k1 et k2 différents et que k1 k2 (fig. 22). Par analogie avec la
propagation des rayons lumineux dans deux milieux d’indices de réfraction différents, nous
pouvons écrire pour un filet liquide :

Cette formule nous permet de calculer le gradient hydraulique dans chaque couche.

Nous pouvons démontrer la formule (13-83). Soient v1 et v2 les vitesses d’écoulement


des filets liquides perpendiculairement à la surface. Nous avons :

B étant la distance entre deux lignes de courant adjacent.

D’où :

En divisant cette équation (13.86) par l’égalité (13-84) et en notant que dh1=dh2 car ce
sont des lignes équipotentielles, nous obtenons :

Conclusions-les essais et expériences effectués depuis la démonstration e 1856 de la loi


de Darcy ont montré que celle-ci était vérifiée dans les conditions normales d’écoulement des
eaux souterraines. Elle n’est plus valable pour des vitesses trop élevées au voisinage des
ouvrages de captages et dans la circulation libre des eaux en régime karstique.

Transmissivité

La loi de Darcy fait intervenir dans le calcul du débit écoulé, la perméabilité et la


surface d’écoulement (Q=kiS)

Or, si la section d’écoulement a une longueur L et une puissance H égale à celle de


l’horizon aquifère : s=HL

Remplaçons S par cette valeur dans l’équation : Q=kHiL

Pour les nappes captives : Q=keiL.

Le produit k H ou ke est désigné souvent, depuis Thiès en 1938, comme la


transmissivité (T). Avec E. de Gélis, nous traduisons ainsi la « transmissibility » des auteurs
anglo-saxons. La transmissivité est donc le produit de la perméabilité par la puissance de
l’horizon aquifère dans la section transversale considérée. La loi de Darcy peut alors
s’exprimer : Q=TiL.

La notion de transmissivité est très utile dans l’étude des eaux souterraines libres dont le
débit d’écoulement est déterminé essentiellement par la perméabilité des terrains et la
puissance de l’horizon aquifère.

Elle a les dimensions du produit d’une vitesse par une longueur (L2T-1). Elle s’exprime
donc en cm²/s.

Elle permet très rapidement de calculer les réserves d’une nappe avec une
approximation suffisante. Par exemple, des essais de débits dans le Nebraska (USA) ont
permis de déterminer la transmissivité, T= 2m²/s.
Le gradient hydraulique i était égal à 0,0038 et la longueur de la nappe à 11700m, le
débit Q utile Q utile est donné par la formule :

Généralisation de la loi de Darcy

Equation générale d’écoulement en régime permanent

Dans la direction de l’écoulement sur un segment de longueur L pris sur un filet, la


perte de charge est :

La forme générale de la loi de Darcy est alors :

Sur trois axes de coordonnées x, y et z, les trois composantes de la vitesse sont vx, vy, et
vz. Nous avons :

Mais en milieu isotrope k est constant d’où :

En hydrodynamique, le potentiel des vitesses est défini comme une fonction scalaire de
l’espace et du temps. Il peut être assimilé à :

Il existe donc, dans l’écoulement des eaux souterraines, un potentiel des vitesses. Tous
les types d’écoulement des eaux souterraines doivent être satisfaire à l’équation de continuité,
de forme générale :

Où p est la masse spécifique du liquide et t la durée d’écoulement.

Dans l’écoulement en régime permanent t et p, le liquide étant considéré


incompressible, sont constant, d’où :

Remplaçons vx, vy et vz par leurs valeurs tirées de (13,96). Nous obtenons l’équation
de Laplace :

Cette formule est l’équation générale d’écoulement en régime permanent dans un milieu
homogène et isotrope où h joue de potentiel des vitesses.

Expression généralisée de la loi de Darcy.

L’expression généralisée de la loi de Darcy peut s’écrire en se limitant aux deux


premiers termes de droite : v=ai+bi².

Où : i=av+bv²…

Où q et b sont des coefficients qui dépendent des propriétés du sol, de la température et


de la viscosité de l’eau. Ils sont déterminés par des essais en place.

En écoulement laminaire, nous pouvons, la vitesse étant faible, négliger le second terme
de droite et nous retrouvons la loi de Darcy : v=ai

La théorie du potentiel des vitesses, si v est le vecteur vitesse de filtration et h charge


hydraulique, donne à la formule de Darcy la forme suivante : v=-k grad h.
Régime turbulent

En régime turbulent, l’écoulement n’obéit plus à la loi de Darcy. La vitesse de filtration


peut s’exprimer par une formule simple due à Chezy-Krasnopoliskii :

V, vitesse d’écoulement en cm/s ;

C, coefficient empirique ;

R, rayon hydraulique égal au rapport entre la surface efficace d’écoulement et le


périmètre mouillé en centimètres ;

I, gradient hydraulique.

K, est le coefficient d’écoulement de l’eau. Il est homologue du coefficient de


perméabilité.

En régime turbulent, la vitesse d’écoulement est proportionnelle au gradient hydraulique


affecté de la puissance un demi.

Régime transitoire

L’existence d’une vitesse critique inférieure et d’une vitesse critique supérieure


détermine dans cet intervalle un régime transitoire, intermédiaire entre les régimes laminaires
et turbulent. La formule de cet écoulement peut s’écrire :

Le paramètre m dépend des propriétés de la roche et du régime du courant. Il varie entre


1 et 2 pour les terrains perméables enn petit et 1,75 à 2 pour les roches fissurées.

La formule (13.111) peut être appliquée au régime turbulent.

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