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ACEWH Fiches de Reference

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Inclusion et exclusion

En septembre 2000, la Banque mondiale a ment à la société et de se sentir valorisé et


publié le Rapport sur le développement respecté par leur communauté. Une con-
dans le monde 2000/2001: La lutte contre séquence de l’exclusion est que les gens et
la pauvreté, l’enquête la plus détaillée les groupes de gens perdent leur sentiment
jamais entreprise sur la pauvreté à l’échelle d’appartenance – ils ne se sentent pas
mondiale. Le rapport La lutte contre la pau - acceptés dans leur propre communauté, ils
vreté prend comme position que la pauvreté ont l’impres-
est un manque de plusieurs choses, pas sion que ce
seulement de revenu – c’est un manque de qu’ils disent
formation, une mauvaise santé, une mau- ou font ne
vaise alimentation, un sentiment d’impuis- fera aucune
sance, de vulnérabilité et de peur. Le rap- différence.
port souligne également l’interaction entre
les différentes dimensions de la pauvreté.
Une réduction soutenue de la pauvreté
nécessitera non seulement une croissance
économique, mais également des change- L’inclusion sociale et économique , c’est le
ments institutionnels et sociaux qui incluent besoin de s’attaquer à la pauvreté et à l’in-
les personnes vivant dans la pauvreté. clusion en faisant participer ceux et celles
qui ne sont «pas entendus» et qui sont vul-
Le concept de l’exclusion sociale et nérables dans l’élaboration des politiques
économique reflète ce changement dans la qui affectent leur vie. L’inclusion invite la
conception de ce qu’est la pauvreté. participation des gens et des groupes aux
L’exclusion sociale et économique est décrite processus de planification, de prise de déci-
comme ce qui se produit lorsque les person- sion et d’élaboration des politiques pour
nes n’ont pas ou ne peuvent avoir accès à leur communauté. En lui offrant les possi-
l’éducation, au marché du travail, à un bilités, les ressources et le soutien néces-
logement acceptable, aux soins de santé et saires pour participer, le citoyen dispose
à d’autres conditions qui permettent de d’un certain niveau de contrôle.
vivre dans l’aisance, de contribuer pleine-

Inclusion sociale et économique


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L’exclusion engendre des coûts tant sociaux
qu’économiques. Alors que le nombre de Dix composantes de base d’une
personnes qui ne peuvent participer à leur politique publique d’inclusion
communauté augmente, leurs problèmes
personnels affectent le bien-être de la 1. Volonté politique
société. Pour briser le cycle de l’exclusion, il 2. Leadership
faudra qu’il y ait un engagement envers 3. Préparation des organisations
l’élaboration de politiques publiques d’inclu- 4. Collaboration
sion de même qu’un processus démocra- 5. Établir de nouveaux rapports
tique fondé sur la participation communau- 6. Mise en valeur du potentiel
taire, le développement communautaire et d’une communauté
l’investissement dans la sphère sociale. 7. Respect pour la communauté
8. S’engager à l’élaboration de
politiques saines
9. Investir dans la communauté et
dans les personnes
10. Évaluer les résultats et les
progrès

Inclusion sociale et économique


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Exclusion sociale et économique
L’exclusion sociale et économique se produit mons pour leur propre exclusion.
lorsque les personnes n’ont pas ou ne peu- La pauvreté, c’est la base, mais l’exclusion
vent avoir accès à l’éducation, au marché sociale et économique est plus que simple-
du travail, à un logement acceptable, aux ment une question
soins de santé et à d’autres conditions qui de pauvreté.
permettent de vivre dans l’aisance, de con-
tribuer pleinement à la société et de se sen- L’exclusion sociale et
tir valorisé et respecté par leur communauté. économique, c’est un
cercle vicieux où
L’exclusion sociale et économique, ce sont sont prises au piège
des groupes entiers de gens qui sont tenus à les personnes qui
l’écart et qui ne peuvent que regarder de sont pauvres. La
l’extérieur. Parmi les personnes qui éprou- pauvreté coupe leurs
vent des sentiments de non-appartenance liens avec la communauté. Puisque la com-
face à leur propre communauté ou qui n’y munauté n’entend pas la voix des personnes
sont pas acceptées se trouvent les mères pauvres, elle est susceptible d’élaborer des
seules et leurs enfants, les jeunes, les politiques qui s’attaquent aux causes de la
Autochtones, les minorités raciales et cul- pauvreté et de l’exclusion.
turelles, les homosexuels et les lesbiennes,
les personnes âgées vulnérables, les person- L’exclusion est un problème complexe et
nes malades ou handicapées, les personnes accablant. Il élimine, pour plusieurs person-
sans emploi ou les sans-abri et les gens des nes, la possibilité de participer à la vie
milieux ruraux ou éloignés. sociale et économique de leur communauté
Pour ajouter à l’injure, trop de personnes – personnes dont les idées et les expériences
croient que ce doit être de leur faute si ces pourraient profiter à nous tous.
gens ne «réussissent pas». Nous les blâ-

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Coûts de l’exclusion sociale et
économique
Notre économie dépend du bien-être social – • La pauvreté. L’Enquête longitudinale
une société en santé, instruite constitue la base nationale sur les enfants et les jeunes et
d’une économie en santé. l’Enquête nationale sur la santé de la popula-
tion ont établi une corrélation directe entre la
L’exclusion sociale et économique mine le bien- pauvreté et 31 indicateurs des effets les plus
être des gens et des communautés. L’exclusion défavorables en matière de santé, d’éducation
érige des obstacles économiques et et d’emploi. Il y a davantage de
sociaux difficiles à briser qui ont risques que les enfants de familles
des répercussions - et des coûts - à à faible revenu aient une insuffi-
long terme sur les gens et les com- sance de poids à la naissance,
munautés. Les effets du chômage, qu’ils soient en moins bonne
par exemple, ne sont pas unique- santé, qu’ils souffrent de troubles
ment financiers, mais touchent la physiques et d’hyperactivité, de
santé et sont aussi sociaux étant troubles de langage ou aient peu
donné l’importance du travail pour de perspectives d’emploi. Le
notre estime de soi et notre situation sociale. Le risque est donc plus grand que ces enfants
manque d’éducation et de soins de santé deviendront des adultes qui vivront dans la
adéquats durant l’enfance a des répercussions pauvreté. La pauvreté engendre, à son tour, un
financières à long terme – les enfants privés de plus grand nombre de problèmes de santé, de
ces soutiens de base ont, une fois devenus problèmes sociaux et éducatifs de même
adultes, plus de difficultés à se trouver un qu’une plus grande pauvreté et un plus grand
emploi. Un obstacle entraîne une plus grande isolement. Les coûts de la pauvreté sont impor-
exclusion qui résulte en un plus grand isolement tants.
social et en une pauvreté accrue.
• Une moins bonne santé . La pauvreté est
L’exclusion sociale et économique est à la fois notre prédicteur le plus fiable d’une mauvaise
une cause et un effet de la pauvreté, d’une santé, à la fois chez les adultes et les enfants.
mauvaise santé, du chômage et du crime. Tous Peu importe la mesure de santé utilisée, les per-
comportent des coûts pour lesquels nous sonnes pauvres sont en moins bonne santé et
devons payer. meurent plus jeunes que tous les autres
Canadiens. Une mauvaise santé amène une

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plus grande utilisation du système de santé et coûts sont importants. Au pays, «… le coût de
une augmentation dans le nombre d’hospitali- la criminalité équivaut au double de ce que
sations, pour lesquels les coûts sont élevés. coûte le programme d’assurance-emploi pour
aider les sans-emploi. Ce coût est supérieur à
• Le chômage. Une corrélation a été claire- ce que dépense au total le gouvernement du
ment établie entre le chômage et les con- Canada en matière de pensions de vieillesse
séquences d’une mauvaise santé, du stress, de (15,8 milliards $), de prestations fiscales pour
la violence familiale, de la négligence à l’égard enfants (5 milliards $), pour le Programme
des enfants et du crime. En 1994, une étude d’assistance publique du Canada (7,4 milliards
nationale a estimé qu’en 1993, le chômage $) et pour les services de garde
avait coûté au Canada 109 milliards $. Cela (5,5 milliards $)». 3
représente 15,5 % du PIB ou un coût annuel de
près de 4 000 $ pour chaque Canadien. Des Toutes ces répercussions de l’exclusion sociale
coûts indirects associés aux systèmes de santé, et économique sont reliées. La pauvreté con-
de justice, d’éducation et autres coûtent à cha- duit à une mauvaise santé. Une mauvaise
cun de nous un autre 1 000 $ par année. La santé conduit au chômage. Le chômage
même étude a démontré que pour chaque conduit à une plus grande pauvreté et à une
augmentation d’un pour cent dans le chômage, hausse dans le crime et la violence. Ce sont
il en coûtait au Canada 14,2 milliards $ en tous des coûts pour lesquels nous devons payer
coûts directs ou 514 $ par habitant. 1 maintenant et pour lesquels nos enfants
continueront à payer.
• Le crime. Le crime est un autre résultat de
l’exclusion sociale et économique. Depuis le L’exclusion engendre à la fois des coûts
milieu des années 1960, par exemple, le nom- sociaux et financiers. Alors que le nombre de
bre de vols a augmenté dans l’ensemble du personnes exclues de la société augmente, leurs
pays en proportion directe avec l’augmenta- problèmes personnels affectent la santé et le
tion du taux de chômage. 2 bien-être de la société tout entière. Le fossé de
Les victimes assument certains coûts associés au plus en plus profond qui sépare les nantis des
crime – par leurs souffrances, une perte de pauvres crée le concept «nous» et «eux» - une
productivité et une perte financière. Les com- fragmentation dans notre sentiment de
munautés assument d’autres coûts – par exem- communauté qui affecte notre sentiment de
ple, les services de police, la cour et les coûts sécurité.
associés aux services correctionnels. Tous ces

1 Diane Mellemare et Lise Poulin-Simon, What is the Real Cost of Unemployment in Canada? 1994. Tiré de
L’investissement dans la sphère sociale : A New Brunswick Discussion Kit, p. 9.
2 L’investissement dans la sphère sociale : A New Brunswick Discussion Kit, p. 10.
3 Canada, Conseil national de prévention du crime, Money Well-Spent: Investing in Preventing Crime, par le
Comité d’analyse économique. septembre 1996, p. 1. Tiré de L’investissement dans la sphère sociale : A
New Brunswick Discussion Kit, p. 10.

Inclusion sociale et économique


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Inclusion sociale et économique
Un revenu suffisant, une bonne éducation et L’inclusion sociale et économique est à la
de solides réseaux d’entraide permettent fois un objectif et un processus. C’est ouvrir
aux gens de participer utilement à la la porte aux personnes et aux groupes qui
société, c’est-à-dire d’être inclus. ont été exclus, dans leur communauté, des
processus de planification, de prise de déci-
Si la pauvreté, les handicaps, le chômage, sion et d’élaboration des politiques. Cela
le manque d’éducation et le manque de leur offre les possibilités, les ressources et le
relations engendrent l’exclusion, l’inclusion soutien qui leur sont nécessaires pour
doit alors être un processus qui permet de participer.
surmonter ces obstacles et de faire par-
ticiper ceux qui se sentent exclus et démunis.

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Participation
La participation est l’un des éléments de qu’elle se
base de la démocratie. Toutefois, notre soumette aux
utilisation des termes «participation des directives.
citoyens» et «consultation communautaire» Information:
est assez générale lorsque nous parlons du C’est un éche-
rôle des communautés dans l’élaboration lon légèrement
des politiques et dans la prise de décision. au-dessus de la
Selon la personne qui parle, la participa- non-participa-
tion peut signifier autant offrir de l’informa- tion. Les plani-
tion qu’une participation active dans le ficateurs don-
processus décisionnel. nent de l’information à la communauté et
les avisent de ses droits et responsabilités.
Monter l’échelle de par ticipation On lui demande son opinion, mais l’organ-
isme n’est pas tenu d’obtenir son soutien.
Les différents niveaux de participation sont Elle s’attend à ce que la communauté se
similaires aux barreaux d’une échelle. Ils soumette à ses décisions.
varient de la non-participation au contrôle
par la communauté. Monter les échelons Consultation: L’organisme demande de la
de participation nécessite des efforts, de rétroaction, tente d’obtenir le soutien de la
l’énergie, du soutien et de la coopération. 4 communauté. Toutefois, quoique le gou-
vernement ou l’organisme consultent la
Non-participation: C’est l’échelon à la base communauté, il n’est pas tenu de suivre ses
de l’échelle de participation. Si le gou- conseils. Nonobstant les commentaires de la
vernement ou l’organisation responsable de communauté, les planificateurs modifieront
la planification donnent de l’information, les plans selon ce qu’ils jugent approprié. À
c’est essentiellement pour aviser la commu- ce niveau de participation, les membres de
nauté des décisions qui ont été prises. Le la communauté peuvent jouer un rôle dans
gouvernement ou l’organisation ne consul- l’élaboration des plans, mais ce ne sont pas
tent pas la communauté et s’attendent à ce des représentants communautaires.

Inclusion sociale et économique


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Partenariat: La prise de décision est l’organisme.
partagée à peu près équitablement entre la
communauté et le Gestion: C’est le niveau de participation le
gouvernement ou plus élevé. À ce niveau, le gouvernement
l’organisme. Le ou l’organisme fournissent les ressources et
gouvernement ou la communauté cerne les problèmes et
l’organisme peuvent décide des objectifs et des moyens de les
cerner le problème atteindre. La communauté gère la structure,
et présenter un plan les processus et les ressources pour la mise
provisoire. Le plan en oeuvre de ses propres solutions.
est toutefois sujet à l’approbation de la
communauté qui en modifie certains élé- L’information et la consultation sont les
ments. niveaux minimaux de participation. Le
partenariat, la délégation des pouvoirs et la
Délégation des pouvoirs: Le gouvernement gestion sont des degrés de pouvoir réel
ou l’organisme donnent un certain pouvoir dans lesquels la communauté joue un rôle
à la communauté. Le gouvernement ou et le gouvernement ou l’organisme met en
l’organisme peuvent définir le problème et place un processus permettant la participa-
informer la communauté de l’étendue de tion des personnes touchées par le prob-
son soutien. La communauté est alors en lème. La participation réelle exige que le
mesure d’élaborer et de mettre en oeuvre simple citoyen dispose d’un certain niveau
ses propres plans en fonction des limites de de contrôle, de pouvoir ou de partenariat.

4 Sherry R. Arnstein, "Ladder of Citizen Participation," Journal of the American Institute of Planners 35 (Juillet
1969): 216–224. L’échelle de participation de Sherry Arnstein est décrite dans le rapport L’inclusion sociale :
sur la voie du développement social à Terre-Neuve et au Labrador, pp. 9–10.

Social And Economic Inclusion


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Social And Economic Inclusion
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Participation et développement
communautaire
La participation communautaire réelle con- la population l’impression qu’elle n’a pas le
stitue l’un des principes fondamentaux de l’in- droit légitime d’être présente en raison, par
clusion sociale et économique. C’est une exemple, de son faible revenu, d’une incapa-
composante essentielle au processus cité physique ou de son manque d’éducation.
démocratique.
• Il y a des obstacles st ructuraux . Les gou-
La pleine participation n’est pas chose facile vernements et les organisations ont rarement
pour les personnes exclues du courant domi- une structure interne propice à la participa-
nant. Ils ont eu peu l’occasion d’acquérir les tion. Par exemple, si le personnel responsable
compétences et la confiance nécessaires pour
siéger aux conseils d’administration et aux
comités où se fait la prise de décision.
Plusieurs ont peur de participer; ils craignent
de ne pas arriver à s’intégrer et de se faire
juger sévèrement pas les autres membres de
la communauté. Cela signifie donc qu’un
grand nombre de personnes sont des bénéfi-
ciaires de services plutôt que des participants.
Ils ont très peu à dire sur les politiques et les de la participation du public est géré de
services qui affectent directement leur vie. façon descendante, c’est-à-dire de manière
traditionnelle, il est fort probable qu’il gère le
Les techniques de participation que les gou- public de la même manière.
vernements et les organismes utilisent
généralement pour solliciter l’opinion de la Surmonter ces obstacles n’est pas facile.
population tendent à exclure les marginaux L’inclusion nécessite une participation utile,
dès le début. mais la participation est difficile lorsqu’il y a
des différences réelles dans le pouvoir, les
• Il y a des obstacles financiers comme les avoirs et la situation des participants. Le
coûts des services de garde et de transport. processus d’inclusion doit encourager la par-
ticipation de ceux et de celles à l’extérieur du
• Il y a des obstacles s ociaux qui donnent à cercle, ces personnes qui ont perdu espoir et

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qui sont convaincues de ne pas être écoutées. leur voix et pour améliorer leur vie et leur
Pour être en mesure d’apporter une participa- communauté.
tion efficace, elles
doivent avoir le sou- Se limiter à mettre en oeuvre dans la commu-
tien nécessaire pour nauté un programme ou un service ne garan-
leur faire compren- tira pas la participation de la communauté.
dre l’importance de C’est surtout vrai si le gouvernement ou l’or-
participer, pour ganisme en question définissent le problème,
développer leur trouvent une solution et, par la suite, sollicitent
désir de participer la participation des citoyens. Le développe-
et pour leur permet- ment communautaire est un processus qui
tre de développer les habiletés qui leur seront permet que des programmes communautaires
nécessaires. soient réellement des programmes qui encour-
agent la participation.
Surmonter ces obstacles est possible par le
développement communautaire. Le gouvernement et les organisations ne peu-
vent imposer le développement communau-
Le développement communautaire (ou l’or- taire selon une méthode descendante. Les
ganisation communautaire) est le processus décideurs doivent le nourrir à partir de la
qui permet aux gens et aux communautés de base. Les meilleures solutions proviennent
développer les compétences et l’organisation habituellement de la communauté elle-même.
qui leur sont nécessaires pour faire entendre

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Qu’est-ce qu’une politique et qui
l’élabore?
Les politiques sont des règlements – les • les gestionnaires qui la mettent en oeuvre;
étapes, les procédures, les lignes directrices, • les dispensateurs de services qui l’ap
les directions, etc. – qui établissent ce qui pliquent;
doit être fait et comment cela doit se faire. • les citoyens affectés par les politiques
Les politiques sont façonnées en fonction donnent de la rétroaction et recomman
des valeurs et des croyances des décideurs dent du changement.
qui l’élaborent. Elles ne reflètent pas tou-
jours les valeurs des membres de la commu- Une politique publique d’inclusion nécessite
nauté qui, en raison de l’exclusion sociale et que les personnes affectées par cette poli-
économique, sont inca- tique participent pleinement à son élabora-
pables de participer. tion.

Les politiques publiques En raison de l’exclusion sociale et


établissent des direc- économique, très peu de personnes par-
tions pour la popula- ticipent au cycle d’élaboration de la poli-
tion tout entière. Les tique. Élargir le cercle de participation
lois et les règlements signifie que la politique publique reflétera
qui guident nos programmes sociaux, de de manière plus nette les valeurs et les
santé et économiques interprètent cette poli- expériences de toute la communauté.
tique publique.
Cette gamme plus variée de valeurs se
L’élaboration d’une politique publique se traduira en une politique publique qui met
veut un processus de collaboration. C’est le de l’avant de nouvelles idées de même que
résultat d’un cycle d’interactions entre: de nouvelles pratiques et attitudes.
• les élus qui établissent la politique;
• les bureaucrates et les fonctionnaires qui
interprètent la politique et établissent des
règlements;

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Investissement dans la sphère
sociale
On définit la notion d’investissement dans la et les jeunes demeurent sous-utilisés. Un taux
sphère sociale comme l’engagement de fonds élevé de chômage génère également une pau-
publics visant à développer et à appuyer les vreté constante ainsi que tous les problèmes
institutions, les rapports, les attitudes et les sociaux qui y sont associés.
valeurs qui contribuent au bien-être
économique et social des personnes et des col- L’investissement dans la sphère sociale est
lectivités. fondé sur l’école de pensée suivante : de
solides structures économiques et sociales se
Une économie en santé repose sur une société développent lorsque les personnes, les
en santé. Les facteurs qui contribuent à une organismes, les institutions et les collectivités
économie en santé contribuent également à conjugent leurs efforts avec le souci d’assurer le
une société en santé. Ce sont : bien-être d’autrui. Les politiques gouvernemen-
tales qui favorisent la coopération mènent au
• La productivité: La productivité fait développement durable des collectivités et de
référence au rendement de chaque travailleur. l’économie locale.
Selon les économistes, cela demeure la
meilleure façon d’augmenter le niveau de vie Une société n’investit pas dans la sphère
des citoyens. Du point de vue social, être un sociale au détriment du secteur privé. Les
membre productif et utile de la société est un retombées des investissements réalisés dans la
élément essentiel à la santé et au bien-être. sphère sociale profitent à tous – les riches, les
pauvres, les personnes handicapées et les per-
• La répartition des revenus : Une économie sonnes non handicapées, les jeunes et les per-
malsaine se caractérise par la concentration sonnes âgées. C’est un investissement dans la
d’une poignée de riches en haut de l’échelle et société qui, par la suite, contribuera à raffermir
d’un grand nombre de pauvres à l’autre l’économie.
extrémité. C’est également le signe d’une
société en mauvaise santé – l’état de santé Quoique le secteur privé puisse (et doive)
s’améliore avec le revenu. Les sociétés qui sont investir dans le bien-être de leur communauté,
prospères et qui ont une répartition les citoyens dépendent principalement du gou-
raisonnable des revenus ont les populations les vernement en ce qui touche l’investissement
plus en santé. dans la sphère sociale. La fonction du gou-
vernement est d’élaborer des orientations en
• L’emploi: Un taux de chômage élevé signi- vue d’atteindre un équilibre entre le développe-
fie que les travailleurs normalement productifs ment social et le développement économique et

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d’investir dans les services collectifs dont nous plus élevé, un meilleur revenu, comptaient
dépendons tous, y compris le secteur privé. moins sur l’aide sociale et avaient un taux de
L’investissement dans la sphère sociale, c’est criminalité plus bas. Un investissement initial de
mettre au premier plan les questions de 5 000 $ dans le développement pédagogique
prévention et de promotion en matière de santé de l’enfant rapportait environ 28 000 $ à la
puisque chaque dollar investi se traduit par des société.
résultats. Des interventions précoces pour
améliorer le bien-être social, la capacité de lire Les politiques gouvernementales font une dif-
et d’écrire, pour offrir un emploi et pour férence. Au Nouveau-Brunswick, les politiques
prévenir le crime sont de loin plus efficaces et et les initiatives gouvernementales ont, depuis
moins coûteuses que les services nécessaires 1980, réduit de moitié le taux de pauvreté
pour faire face aux effets causés par le crime, chez les personnes âgées. 5

l’abus, la délinquance, l’usage de drogues, Aujourd’hui, le Nouveau-


l’analphabétisme et les autres conséquences de Brunswick a l’un des taux de pauvreté les plus
l’exclusion sociale et économique. Les dépenses bas au Canada.
liées à la prévention éviteront les coûts liés à de
futures exclusions. En plus des fonds et de politiques conçues de
façon éclairée, les personnes et les commu-
Une étude menée sur presque 40 ans au nautés doivent faire des investissements de
célèbre programme préscolaire de Perry est confiance, de temps, d’attention, de respect
l’un des exemples des bienfaits économiques de et de ressources de sorte à réaliser leur
l’investissement dans la sphère sociale. Le pro- plein potentiel.
gramme préscolaire Perry offre du développe-
ment pédagogique aux enfants d’âge présco- Dernièrement, les gouvernements ont axé les
laire des milieux à faible revenu. Le pro- politiques vers la réduction des dépenses
gramme jumelle ces enfants à d’autres enfants pour que nous ne laissions pas de dette
qui n’ont pas participé au programme et suit inutile en héritage à nos enfants. Nous
leur développement jusqu’à l’âge adulte. Une devons désormais nous occuper du renou-
analyse effectuée par le Centre canadien de la vellement des politiques sociales, afin de
statistique juridique a démontré que les jeunes nous assurer que cet héritage n’est pas terni
et les adultes qui avaient participé au pro- par les coûts et les répercussions qu’en-
gramme préscolaire de Perry avaient un traîneront la pauvreté, la mauvaise santé,
meilleur rendement scolaire, un taux d’emploi l’analphabétisme et la criminalité.

5 Social Investment: A New Brunswick Discussion Kit, p. 13.

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Mesure du progrès et du bien-être
Au fur et à mesure que les gouvernements Quelle serait la démarche à suivre pour éla-
élaborent des politiques sociales inclusives borer un meilleur système pour mesurer le
et se tournent vers l’investissement dans la progrès réel?
sphère sociale, nous aurons besoin de
moyens pour mesurer leur impact sur le pro- Un bon début serait de :
grès économique et social de même que sur
le bien-être. 1. faire participer les citoyens tout au long
du processus;
Les mesures de la croissance économique 2. assurer la participation et l’engagement
couramment utilisées, par exemple, le pro- des hauts-fonctionnaires;
duit intérieur brut (PIB) sont de pauvres indi- 3. développer une vision générale et
cateurs du progrès social ou du bien-être. globale du genre de société que
Le PIB considère toute activité économique recherchent les citoyens;
comme des éléments de croissance 4. élaborer des objectifs de société qui
économique, qu’elle contribue à notre bien- appuient cette vision;
être ou réduise notre qualité de vie. Lorsque 5. utiliser des indicateurs objectifs et
mesurée par le PIB, la maladie contribue subjectifs qui sont :
davantage à la croissance économique que • pertinents aux objectifs énoncés
la santé car nous dépensons de l’argent • clairs
pour les médicaments, les médecins et les • fondés sur des données précises,
hôpitaux. Le crime contribue davantage utilisables et à la portée de tous qui
que la paix et l’harmonie, car nous dépen- peuvent être comparées au fil du temps;
sons plus pour les prisons, les services de • comparés aux seuils et aux objectifs;
police, les avocats, les systèmes d’alarme et • pertinents aux besoins des utilisateurs
les gardes du corps. Le PIB ne tient pas potentiels;
compte de la répartition des revenus et le • facilement compris par les utilisateurs
fossé de plus en plus important qui sépare potentiels;
les riches des pauvres peut être caché sous 6. éviter d’utiliser trop peu (moins de 20)
une illusion de prospérité. ou trop (plus de 100) d’indicateurs;

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7. présenter un portrait net des change- pris la santé de la population, la valeur du
ments au fil du temps travail non rémunéré et du travail ménager,
au moyen de don- la valeur du temps de loisirs, quatre
nées historiques et comptes de ressources naturelles, de même
d’objectifs futurs. Ce que des mesures de la qualité de l’environ-
portrait permettra de nement, des niveaux d’instruction, de la
comprendre rapide- sécurité de moyens de subsistance et de la
ment les mouvements répartition des revenus. Contrairement au
vers ou à l’encontre PIB, l’IPR place dans la catégorie des coûts
des objectifs. économiques les actes criminels, la pollu-
8. présenter l’information sur les indicateurs tion, la maladie, les émissions de gaz à
dans un format simple et facile à effet de serre et les autres atteintes au bien-
comprendre. 1 être. L’indice de progrès réel est à la hausse
lorsque la société jouit d’une plus grande
Des approches inclusives pour mesurer le équité, quand les gens ont davantage de
progrès social et le bien-être sont dévelop- temps libre et que leur qualité de vie
pées en utilisant les méthodologies à notre s’améliore.
disposition et en y intégrant les sources de
données existantes. Leur évolution se pour- L’indice de progrès réel offre une mesure du
suivra avec l’apparition de meilleures progrès qui est plus complète et plus précise
méthodologies et de sources de données. que les mesures fondées sur le PIB. L’IPR
tente de mesurer les facteurs qui font que la
L’indice de progrès réel (IPR), développé en vie vaut la peine d’être vécue. Si nous n’ac-
Nouvelle-Écosse, est une approche novatrice cordons pas suffisamment de valeur aux
pour mesurer le progrès social et le bien- acquis non monétaires et non matériels pour
être. les intégrer dans nos calculs, ils n’occupe-
ront pas une place importante lors de
L’IPR comporte 22 éléments sociaux, l’élaboration des politiques. 2
économiques et environnementaux, y com-
1 Robert Rainer, Measuring Genuine Progress and Well-Being. In Social Investment: A New Brunswick
Discussion Kit, pp. 15-16.
2 Pour plus d’information sur l’IPR, voir : Ronald Colman, Measuring Sustainable Development: Application
of the Genuine Progress Index to Nova Scotia. Halifax, 2000. Disponible au site : www.gpiatlantic.org

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Dix composantes de base
d’une politique publique
d’inclusion
L’exclusion sociale et économique est un 3. Préparation des organisations
processus par lequel les personnes les plus Au fur et à mesure que le processus coopératif
touchées par une politique publique sont d’inclusion évolue, les structures organisation-
exclues de son processus d’élaboration. Nous nelles doivent changer. Comme les commu-
n’entendons pas leurs voix et les politiques ne nautés deviennent plus fortes, en réponse à un
reflètent ni leurs valeurs ni leurs expériences. processus politique d’inclusion, les gouverne-
ments et les organismes dispensateurs de
Comment les décideurs peuvent-ils créer des services devront mettre en place un processus
politiques qui assurent l’inclusion? Peut-on d’élaboration interne parallèle. Les organisa-
inclure ceux qui sont souvent privés de voix tions doivent indiquer clairement à la direction
dans la conception et à la mise en oeuvre des et au personnel dans la prestation des services
politiques sociales et économiques? que la participation communautaire est l’une
des choses à quoi l’on s’attend.
Le travail effectué en Nouvelle-Écosse, au
Nouveau-Brunswick, à l’Île-du-Prince-Édouard 4. Collaboration
et à Terre-Neuve et Labrador suggère certaines Pour assurer le processus d’inclusion, les
composantes de base essentielles à l’élabora- secteurs privés, publics et les organismes sans
tion d’une politique gouvernementale inclusive. but lucratif doivent unir leurs efforts et travailler
avec la communauté.
1. Volonté politique
Il doit y avoir, à tous les échelons du système, Pour qu’il y ait de la collaboration et une
une volonté politique à assurer l’inclusion action intersectorielle, les organisations et les
sociale et l’élaboration de politiques d’inclu- agences doivent être en mesure de partager
sion. Cette volonté doit se refléter dans des l’information et de collaborer entre unités.
énoncés publics qui engagent les gouverne- La collaboration avec les communautés est
ments à travailler à la mise en oeuvre de essentielle. Le gouvernement peut encourager
processus décisionnels inclusifs. sans pour autant imposer les partenariats et la
collaboration avec celles-ci. Les décisionnaires
2. Leadership sont bien placés pour percevoir les alliances
Pour que les organisations gouvernementales possibles, mais il revient aux communautés
puissent embrasser les changements dans les elles-mêmes d’en décider, étant mieux que
approches et les attitudes nécessaires à la mise quiconque au fait de leurs propres réalités et
en oeuvre de politiques inclusives, le leadership limites.
au niveau politique et au sein des hauts-fonc-
tionnaires est essentiel.

Inclusion sociale et économique


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5. Établir de nouveaux rapp orts 8. S’engager à l’élab oration de
L’inclusion comprend des efforts concrets pour politiques saines
raffermir les contacts, grâce au respect et la Les préoccupations pour la santé, l’équité et le
compréhension réciproques. Cela signifie désir de résultats guident l’élaboration de poli-
également renforcer les liens entre les commu- tiques saines. Elles sont basées sur des
nautés et les structures. preuves. L’élaboration de politiques saines
insiste sur la prévention plutôt que sur le traite-
6. La mise en valeur du p otent iel d’une ment. Les programmes et les services de poli-
communauté tique sociale sont fondés sur l’approche axée
Accroître le potentiel d’une communauté sup- sur la santé de la population qui reconnaît les
pose un investissement dans la capacité de la divers déterminants de la santé.
communauté à trouver des solutions et à mettre
en oeuvre des initiatives. Cela suppose égale- 9. Investir dans les communautés et dans
ment un investissement dans la formation de les personnes
dirigeants, dans la création de partenariats et Pour réaliser des projets, les communautés ont
dans la mise en place de processus collectifs de besoin d’argent. Toutefois, l’investissement
résolution de problèmes. Selon ce modèle, social ne se limite pas à l’aspect financier. Il
c’est la communauté qui est aux commandes, s’agit d’investir confiance, temps, attention,
permettant à ses membres de prendre respect, et de concevoir les politiques néces-
conscience de ses forces de ses possibilités. saires pour faire en sorte que les citoyens et les
communautés réalisent leur plein potentiel.
7. Respect pour la communauté
Plus les capacités d’une communauté se 10. Évaluer les résultats et les pr ogrès
développent, plus les rapports avec les gou- Les méthodes pour mesurer l’efficacité des poli-
vernements se transforment pour devenir stimu- tiques et des programmes d’inclusion sociale
lants pour les deux parties. Au fond, le doivent être aussi novatrices que les politiques
développement communautaire et la mise en elle-mêmes. Au lieu de nous contenter de
valeur de son potentiel se préoccupent de parler d’imputabilité, nous voulons évaluer les
transformer à la fois les mentalités et la poli- résultats et les progrès réels, tant sur le plan
tique sociale. Quoique ce type de changement qualitatif que quantitatif, de même que les
ne soit facile pour aucune des parties, les gou- résultats et les progrès à long terme.
vernements doivent reconnaître et respecter la
capacité des communautés à réussir cette trans-
formation.

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