These Latifa Redani
These Latifa Redani
These Latifa Redani
Latifa Redani
Srie "Master of Science" n58 2003
Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne. Etude de cas de la tomate primeur. Latifa Redani
Srie Thses et Masters Ce Master est le numro 58 de la srie Thses et Masters de lInstitut Agronomique Mditerranen de Montpellier. Cette collection runit les thses Master of Science du CIHEAM-IAMM ayant obtenu la mention Publication , ainsi que les travaux doctoraux raliss dans le cadre des activits scientifiques et pdagogiques de lInstitut et de ses enseignants-chercheurs. La thse Master of Science du Centre International de Hautes Etudes Agronomiques Mditerranennes : Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : Etude de cas de la tomate primeur a t soutenue par Latifa Redani en juillet 2002 devant le jury suivant : M. M. Labonne, directeur de recherches Universit de Montpellier I, ................................Prsident M. P. Le Grusse, charg de recherches, Ciheam-Iam ...........................................................Membre M. M. Allaya, enseignant-chercheur, Ciheam-Iam Montpellier ...........................................Membre Le travail de recherche a t encadr par M.M. Allaya. Le texte a t mis en forme pour cette publication par lAtelier ddition de lInstitut de Montpellier.
CIHEAM-IAMM Institut Agronomique Mditerranen de Montpellier Directeur : Grard GHERSI 3191, route de Mende BP 5056 34093 Montpellier cedex 05 Tl. 04 67 04 60 00 Fax : 04 67 54 25 27 http://www.iamm.fr
L'Institut Agronomique Mditerranen de Montpellier n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions mises dans cette thse Ces opinions n'engagent que leur auteur
ISBN : 2-85352-265-2 . ISSN : 0989-473X Numros commander au : CIHEAM-IAMM Bureau des Publications e-mail : balmefrezol@iamm.fr Prix : 50 CIHEAM, 2003
Analyse du potentiel agro-exporatateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : ltude de cas de la tomate primeur.
Latifa Redani
Srie "Master of Science" n58 2003
Remerciements
Au terme de ce travail, je souhaite exprimer mes sincres remerciements mon directeur de recherche, le professeur M. Allaya qui, malgr ses multiples obligations, a bien voulu me faire bnficier de ses orientations et de son encadrement. Aucun mot ne saurait exprimer ma sympathie, ma profonde gratitude et ma sincre reconnaissance. Quil me soit permis de remercier vivement M. le prsident et Messieurs les membres du jury, pour lhonneur quils maccordent en acceptant de juger ce travail. Je tiens galement remercier vivement le Directeur M. Ghersi, les responsables, les enseignants et le personnel de lInstitut Agronomique Mditerranen de Montpellier qui nont pargn aucun effort pour maider, de prs ou de loin, dans la ralisation de ce travail. Je tiens galement remercier Dr A. Baijou, professeur luniversit Al Akhawan Ifrane au Maroc, qui ma oriente et conseille pour mener bien ce travail. Je tiens galement remercier : M. Labonne pour ses remarques et critiques pertinentes; M. Calatrava pour son aide lors de mon sjour en Espagne ; M. Laborde Grard, CTIFL, Directeur du Dpartement de Formation et Animation, Paris, France ; Mme Allbeury Kerry, World Trade Organisation, Genve, Suisse ; M. Maymo Jordi, le Directeur Gnral des marchs de gros, Barcelone, Espagne ; M. Taraf de lEtablissement autonome de contrle et de coordination des exportations Casablanca au Maroc ; M. Jabrane de la socit T.Port dimport de fruits et lgumes Hambourg, en Allemagne ; M. Meyoupo Lowe de Dar Al handasah Rabat; M. Bendaoude de la socit chrifienne des Engrais au Maroc; M. Rizki de la socit Agrimatco Casablanca et Les transitaires au port de Casablanca au Maroc.
Mes remerciements vont galement aux collgues du Ministre de lAgriculture au Maroc principalement ceux de la Direction de la Programmation et des Affaires Economiques. Que tous ceux qui mont assiste dans la ralisation de ce travail trouvent ici lexpression de ma gratitude.
Fiche bibliographique
Redani Latifa .- Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude de la tomate primeur.- Montpellier : CIHEAM-IAMM, 2003 199 p. (thse Master of Science, IAMM, 2002, Srie Thses et Masters n58)
Rsum : Ce travail a pour objectif d'analyser le secteur de la tomate primeur marocaine conduite sous serre, en utilisant trois principaux outils d'analyse. Le premier d'entre eux, la matrice des analyses des politiques, montre que les marges nettes financires et conomiques sont positives. Les coefficients des ressources domestiques et les niveaux de la protection nominale et effective sont infrieurs 1, ce qui signifie d'une part que le pays a un avantage comparatif dans la culture de la tomate primeur et d'autre part que la filire est lgrement taxe. Enfin, les transferts sur le revenu sont en moyenne de l'ordre de -6110 Dh/ha. Cela signifie que dans une situation sans distorsion, le producteur devrait recevoir 6110 Dr/ha de plus que dans la situation actuelle. La seconde partie de ce travail, analyse et montre la rentabilit financire et conomique de diffrents projets sur dix ans. Enfin, la troisime partie tudie les avantages comparatifs du Maroc et de l'Espagne dans un secteur ou le Maroc souffre de la concurrence acharne de l'Espagne due la similarit des calendriers de production, la convergence des technologies, l'identit des marchs et le poids croissant de la grande distribution qui met en concurrence les diffrentes origines. Le lger avantage en faveur de l'Espagne ne peut que s'accentuer long terme, ce pays ayant bnfici de son adhsion l'Union europenne et des mcanismes de la politique agricole commune. D'autre part, dans le domaine des exportations agricoles et dans celui de la tomate en particulier, les pays hors UE comme le Maroc, sont soumis des calendriers d'exportations et des contingentements, alors que les pays de l'UE bnficient, en plus du libre accs et de la proximit des marchs de l'UE, des aides octroyes par cette dernire aux organisations professionnelles. Mots clefs : Tomate donnes de production exportation avantage comparatif accord des associations de communes politique agricole rentabilit comptition commerce agricole. Analysis of the Moroccan agro-export potential and the comparative advantages with Spain Abstract: This study aims to analyse the sector of the Moroccan prime tomato, cultivated in greenhouses, using three main analysis tools. The first one, the matrix of policy analyses shows that the financial and economic net margins are positive. The coefficients of domestic resources and the levels of nominal and effective protection are less than 1, which means that on one hand the country has a comparative advantage in the cultivation of the prime tomato and on the other hand the network is lightly taxed. Then, the transfers on the income are on average about 6110Dh/ha. This means that in a situation without distortion, the producer should receive 6110Dh/ha more than at present. The second part of this thesis analyses and shows the financial and economic cost-effectiveness of different projects over ten years. Finally, the third part deals with the comparative advantages of Morocco and Spain in a sector where Morocco suffers from Spains keen competition because of the similarity of the cropping schedules, the convergence of technologies, the identification of the markets and the increasing weight of large scale distribution which puts into competition the different origins. The light advantage in favour of Spain, having benefited from its membership to the European Union and from the mechanisms of the Common Agricultural Policy, can only become more important on the long term. Moreover, in the field of agricultural exports, especially tomato exports, countries outside the EU like Morocco, are submitted to the exportation schedules and the fixing of quotas while the EU countries benefit, other than the free access and the proximity of the EU markets, from EU subsidies granted to the professional organisations. Key words : Tomato- production data - exportation - comparative advantage - agreement of communal association agricultural policy cost-effectiveness - competition - agricultural trade -
Sommaire
Liste des tableaux ...................................................................................................................................4 Liste des figures .....................................................................................................................................6 Liste des annexes ....................................................................................................................................7 Liste des abrviations...........................................................................................................................10 Introduction et problmatique ............................................................................................................11
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
Chapitre 3 : Rsultats de ltude de la rentabilit financire et conomique.................................88 I- Rsultats de lanalyse de la rentabilit financire ....................................................................88 II- Rsultats de lanalyse de la rentabilit conomique ...............................................................88 III- Analyse de sensibilit ...............................................................................................................89 1. Choix des tests de sensibilit....................................................................................................89 2. Choix des simulations et rsultats ............................................................................................89 A. Analyse de sensibilit sur les rendements...................................................................89 B. Analyse de sensibilit sur les prix...............................................................................90 Conclusion ...................................................................................................................................90
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
3- Indicateurs de protection et davantage comparatif : Tableau 39 : Indicateurs de protection et davantage comparatif pour lexploitation n1......................70 Tableau 40 : Indicateurs de protection et davantage comparatif pour lexploitation n2......................70 Tableau 41 : Indicateurs de protection et davantage comparatif pour lexploitation n3......................70 Tableau 42 : Indicateurs de protection et davantage comparatif...........................................................71 II- Etude de la rentabilit conomique et financire 1- Analyse financire : Tableaux de lexploitation 1 Tableau 43 : Investissements et dotations aux amortissements pour lexploitation n1.........................77 Tableau 44 : Plan dinvestissement de lexploitation n1.......................................................................77 Tableau 45 : Frais financiers et charges de production pour lexploitation n1 .....................................78 Tableau 46 : Production et recettes pour lexploitation n1 ...................................................................78 Tableau 47 : Compte dexploitation pour lexploitation n1 ..................................................................79 Tableau 48 : Taux de rentabilit interne pour lexploitation n1............................................................79 2- Analyse conomique : Tableaux de lexploitation n1 Tableau 49 : Investissements et dotations aux amortissements pour lexploitation n1.........................85 Tableau 50 : Plan dinvestissement de lexploitation n1.......................................................................85 Tableau 51 : Frais financiers et charges de production pour lexploitation n1 .....................................86 Tableau 52 : Production et recettes pour lexploitation n1 ...................................................................86 Tableau 53 : Compte dexploitation pour lexploitation n1 ..................................................................86 Tableau 54 : Taux de rentabilit interne pour lexploitation n1............................................................87 III- Etude de lavantage comparatif entre le Maroc et lEspagne Tableau 55 : Superficies de tomates plein champ et protges Almeria et Murcia et en Espagne......99 Tableau 56 : Position stratgique des trois grands ples Exports.........................................................109 Tableau 57 : Exportations marocaines de tomates par type de transport dans la rgion du Souss Massa ........................................................................................112 Tableau 58 : Part de march l'importation pour le Maroc et l'Espagne vers l'UE .............................113 Tableau 59 : Prix de revient d'un hectare de tomate sous abri (prix Maroc)........................................120 Tableau 60 : Importance de chaque poste dans le prix de revient de la tomate sous serre (prix Maroc)....................................................................................................................124 Tableau 61 : Prix de revient d'un hectare de tomate sous abri (prix Espagne).....................................125 Tableau 62 : Importance de chaque poste dans le prix de revient de la tomate sous serre (prix Espagne)..........................................................................127 Tableau 63 : Etat comparatif de la part des diffrents intrants (prix Maroc et prix Espagne) dans le prix de revient de la tomate .................................................................................128 Tableau 64 : Cot de conditionnement.................................................................................................129 Tableau 65 : Comparaison entre le cot de conditionnement au Maroc et en Espagne .......................130 Tableau 66 : Frais de transport des tomates par camion frigorifique : cas du Maroc et de lEspagne .........................................................................................................................131 Tableau 67 : Etat comparatif des cots de production et de commercialisation entre le Maroc et lEspagne............................................................................................................132
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
2 Dcomposition des cots des intrants non changeables A Prix conomique de leau dirrigation ....................................................................................152 B Prix conomique de la main duvre......................................................................................152 C Prix conomique de la terre.....................................................................................................152 3 Dcomposition du cot des investissements A Machinisme agricole
a Le tracteur Tableau 11 : Structure du prix du tracteur de puissance 65 CV...............................................................154 Tableau 12 : Prix horaire du tracteur de puissance 65 CV/h.....................................................................155 Tableau 13 : Coefficient de dcomposition du cot du tracteur ...............................................................155 b Le matriel daccompagnement Tableau 14 : Structure du prix du Cover Crop.........................................................................................156 Tableau 15 : Prix horaire du Cover Crop en DH/heure ............................................................................156 Tableau 16 : Coefficient de dcomposition du cot du Cover Crop .........................................................156 Tableau 17 : Structure du prix de la charrue disque..............................................................................157 Tableau 18 : Prix horaire de la charrue disque en DH/heure .................................................................157 Tableau 19 : Coefficient de dcomposition du cot de la charrue disque ..............................................157 Tableau 20 : Cot conomique horaire du machinisme agricole en DH/heure........................................158
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
* Exploitation n3 :
Tableau 32 : Investissements et dotations aux amortissements .................................................................... 167 Tableau 33 : Plan dinvestissement .............................................................................................................. 167 Tableau 34 : Frais financiers et charges de production................................................................................. 168 Tableau 35 : Production et recettes............................................................................................................... 168 Tableau 36 : Compte dexploitation ............................................................................................................. 169 Tableau 37 : Taux de rentabilit interne ....................................................................................................... 169
* Exploitation n3 :
Tableau 44 : Investissements et dotations aux amortissements .................................................................... 173 Tableau 45 : Plan dinvestissement .............................................................................................................. 173 Tableau 46 : Frais financiers et charges de production................................................................................. 174 Tableau 47 : Production et recettes............................................................................................................... 174 Tableau 48 : Compte dexploitation ............................................................................................................. 175 Tableau 49 : Taux de rentabilit interne ....................................................................................................... 175
* Exploitation n2 :
Tableau 53 : Production et recettes............................................................................................................... 179 Tableau 54 : Compte dexploitation ............................................................................................................. 179 Tableau 55 : Taux de rentabilit interne ....................................................................................................... 179
* Exploitation n3 :
Tableau 56 : Production et recettes............................................................................................................... 180 Tableau 57 : Compte dexploitation ............................................................................................................. 180 Tableau 58 : Taux de rentabilit interne ....................................................................................................... 180
* Exploitation n2 :
Tableau 62 : Production et recettes ...............................................................................................................182 Tableau 63 : Compte dexploitation..............................................................................................................182 Tableau 64 : Taux de rentabilit interne .......................................................................................................182
* Exploitation n3 :
Tableau 65 : Production et recettes ...............................................................................................................183 Tableau 66 : Compte dexploitation..............................................................................................................183 Tableau 67 : Taux de rentabilit interne .......................................................................................................184
* Exploitation n2 :
Tableau 71 : Production et recettes ...............................................................................................................187 Tableau 72 : Compte dexploitation..............................................................................................................187 Tableau 73 : Taux de rentabilit interne .......................................................................................................187
* Exploitation n3 :
Tableau 74 : Production et recettes ...............................................................................................................188 Tableau 75 : Compte dexploitation..............................................................................................................188 Tableau 76 : Taux de rentabilit interne .......................................................................................................188
* Exploitation n2 :
Tableau 80 : Production et recettes ...............................................................................................................190 Tableau 81 : Compte dexploitation..............................................................................................................191 Tableau 82 : Taux de rentabilit interne .......................................................................................................191
* Exploitation n3 :
Tableau 83 : Production et recettes ...............................................................................................................192 Tableau 84 : Compte dexploitation..............................................................................................................192 Tableau 85 : Taux de rentabilit interne .......................................................................................................192
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
10
Introduction et problmatique
Le secteur de la tomate au Maroc joue un rle socio-conomique important. En effet, sur le plan conomique, les exportations de tomates occupent une place importante puisquelles rapportent prs de 1,1 milliard de DH en devises. Sur le plan social, le secteur est gnrateur demplois puisquil cre en moyenne 9 millions de journes de travail par an, aux niveaux de la production, du conditionnement, de la transformation En outre, il joue largement le rle de courroie de transmission des nouvelles technologies pour le secteur agricole et agro-industriel. La tomate est lune des cultures les plus importantes parmi les primeurs. Elle reprsente 27 % de la superficie et assure 63 % de la production globale et 70 % des exportations de primeurs. En effet, avec une superficie de 27 170 ha, le secteur de la tomate assure une production totale de 1 008 000 tonnes dont 215 800 tonnes sont destines lexportation. Face la mondialisation et au dmantlement tarifaire prvu dans lAccord dAssociation avec lUnion Europenne, le Maroc se voit astreint rpondre un triple dfi savoir : productivit, comptitivit et ouverture. Cependant, malgr les efforts importants que les agriculteurs ont consentis pour dvelopper le secteur et amliorer les techniques de production, le commerce de la tomate connat des problmes. En effet, les exportations de la tomate destines essentiellement aux marchs de lUnion Europenne sont confrontes depuis lentre en vigueur de lAccord dAssociation Maroc-UE des difficults inhrentes aux contraintes rglementaires imposes lorigine au Maroc rendant la commercialisation du produit marocain difficile sur ce march. Le rgime daccs de la tomate marocaine sur lUE est le plus compliqu de par la nature et le nombre des instruments de protection et de la difficult de leur mise en application, en dpit de la transparence du prix dentre et des quivalents tarifaires. En outre, les exportations marocaines sont concentres 93 % au niveau de lUE qui slargit de plus en plus des pays producteurs de tomates, ctait le cas pour lEspagne en 1986. La concurrence exerce sur les marchs de lUE notamment par lEspagne producteur et fournisseur de ce march gne les exportations marocaines par une occupation de plusieurs circuits de distribution et une offre de prix trs comptitive, dope par des aides et subventions aussi bien au niveau de la production qu'au niveau des exportations. Cette concurrence est difficile supporter pour les exportations de tomates marocaines, puisque lEspagne bnficie dune part du libre accs au march de lUE et dautre part des aides de lUE, ce qui induit une concurrence de plus en plus accentue contre les exportations marocaines et par suite leur baisse. Cette situation est de nature inciter analyser le secteur de la tomate, se demander sil est rellement rentable et si la politique de lEtat cre un cadre incitatif au niveau du secteur. Un autre aspect important analyser, cest lavantage comparatif pour le Maroc sur lUE, face un concurrent privilgi, lEspagne. Dans ce cadre, le prsent document se focalise sur lanalyse dtaille du secteur de la tomate primeur sous serre en appliquant trois instruments danalyse, savoir : la Matrice des Analyses des Politiques (MAP), ltude de la rentabilit financire et conomique, lavantage comparatif entre le Maroc et lEspagne pour cette filire.
Les deux premires parties se feront grce ltude de cas de trois exploitations dans la rgion du Souss Massa. Quant la troisime partie, elle se fera grce une comparaison entre deux exploitations gnriques, conduites dans les mmes conditions au niveau du Sous Massa et dAlmeria. Cette troisime partie traitera de lanalyse de la comptitivit entre lEspagne et le Maroc pour le secteur de la tomate et ceci en sattardant sur :
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
11
lanalyse des systmes de production et de commercialisation et lanalyse des prix de revient la production, au transport et au conditionnement, lanalyse des parts de march limportation sur lUE et enfin : lanalyse des prix de vente des deux origines sur un mme march de rfrence.
Cette tude va prsenter en introduction limportance du secteur, la problmatique et les objectifs de ltude. La premire partie offrira dune part : un aperu gnral du secteur de la tomate travers une revue, des statistiques du secteur, des relations Maroc-UE et des diffrents accords qui les lient; une synthse de certains travaux qui ont t effectus sur cette problmatique.
Dans la seconde partie, il sera question de la Matrice des Analyses des Politiques. On justifiera le choix de la rgion de ltude et de lchantillon, on prsentera la mthodologie de ltude de la Matrice des Analyses des Politiques, le calcul des prix conomiques des charges et des recettes et les rsultats de la MAP. Dans la troisime partie, il sera question de ltude de la rentabilit financire et conomique de la culture de la tomate. On prsentera lapproche mthodologique de ltude financire et conomique et les rsultats. Dans la quatrime partie, on sattardera sur ltude de lavantage comparatif entre le Maroc et lEspagne. Dans un premier chapitre, il serait question de lapproche mthodologique. En second chapitre, on traitera des rsultats de ltude de lavantage comparatif. Chacune des parties sera acheve par une conclusion. Enfin, le dernier point comprendra la conclusion gnrale ainsi que les recommandations.
12
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
13
14
La tomate est le premier produit horticole de par le volume de sa production, environ 75 millions de tonnes dont 23 millions sont destins la transformation industrielle. Les principaux pays producteurs sont la Chine, les USA et lUnion Europenne. Les USA et lItalie sont plutt spcialiss en tomates destines la transformation industrielle (85 % de la production amricaine et 50 % de la production italienne).
Production
Es
at
Et
Pays
La tomate est le premier produit horticole de par le volume de sa production, environ 75 millions de tonnes dont 23 millions sont destins la transformation industrielle. Les principaux pays producteurs sont la Chine, les USA et lUnion Europenne. Les USA et lItalie sont plutt spcialiss en tomate destine la transformation industrielle (85 % de la production amricaine et 50 % de la production italienne). Le commerce mondial des tomates concerne uniquement 3,8 millions de tonnes en raison de son cot de transport. Ce commerce a plutt un caractre rgional autour du march Nord amricain et europen.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
15
Tableau 1 : Commerce mondial des tomates en 1999 en tonnes Exportations UE Mexique USA Maroc Monde
Source : FAO STAT
1 982 756 665 441 170 873 243 573 3 807 692
1 743 478 740 656 151 000 162 510 3 585 339 en tonnes Moyenne des exportations sur trois ans 80-82 86 305 329 298 385 386
Moyenne des exportations sur trois ans 97-99 223 611 901 763 610 150
Si on tient compte des donnes du dbut des annes 80 et ceux de la fin des annes 90, on saperoit de deux faits majeurs : Le Maroc a amlior ses positions sur les marchs europens contrairement la plupart des autres pays fournisseurs (Jordanie, Isral, Turquie) ; Les exportations marocaines ont augment de plus de deux fois entre 1980 et 1999, alors que ceux de lEspagne de prs de trois fois ; LEspagne est devenue le leader incontest sur le plan commercial au dtriment des Pays-Bas. De ce fait, la problmatique de la concurrence marocco-espagnole devient centrale, surtout que les calendriers de production de la tomate exporte par ces deux pays concident.
16
LItalie est le plus grand producteur avec prs de 48 % de la superficie, lEspagne 24 % de la superficie, cependant lEspagne est le plus grand exportateur de lUE. Tableau 3 : Les exportations de lUE en tomates Moyenne sur trois ans (97-99). en 1000 T Pays Exportations Belgique 167,7 France 82,9 Italie 122,8 Pays-Bas 610,1 Espagne 901,7 UE 1 912,7
Source : FAO STAT
La tomate reprsente 14,7% de lensemble des lgumes produits dans lUnion. La superficie agricole destine cette production reprsente en moyenne 13% de la superficie horticole de lUnion. LUE subventionne chaque anne, prs dun million de tonnes de fruits et lgumes pour une valeur oscillant entre 70 millions et 40 millions dEuros titre de restitutions. La tomate en reoit 1,2 3,5 millions dEuros. Ces subventions sont destines faciliter les exportations en couvrant la diffrence entre les prix dans le commerce international et ceux de la communaut en tenant compte toutefois des engagements pris dans le cadre de lOMC (baisse en volume et en valeur). Tableau 4 : Evolution des restitutions lexportation Tomates 1995/96 1996/97 En quantit (tonnes) En valeurs (euros) 93 000 3 560 000 72 000 2 074 000 1997/98 68 000 1 081 000 1998/99 60 000 1 220 000 1999/00 60 000 1 260 000
Les quantits des fruits et lgumes retires du march au titre de la campagne 1999/2000 ont atteint 1 700 000 tonnes dont prs de 300 000 tonnes de tomates, 200 000 tonnes doranges douces et de 100 000 tonnes de clmentines . Tableau 5 : Evolution de lindemnit de retrait 1997 1998 1998 Produit Tomates Euros/100kg 6,44 DH/kg 0,63 Euros/100kg 6,12 1999 DH/kg 0,60 1999 Euros/100kg 5,80 2000 DH/kg 0,5
Les producteurs de tomates de lUE ont bnfici dune indemnit de lordre de 0,5 DH pour chaque kg retir du march au titre de la campagne 1999-2000. Tableau 6 : Evolution des prix de la tomate sous-serre 1990 1991 1992 1993 Espagne 40,03 33,83 28,77 32,24 Pays-Bas 70,50 80,92 59,35 59,30 Belgique 69,49 75,86 61,24 56,51 1994 30,70 77,38 68,08 1995 28,52 53,84 54,50 (Euros/100 kg) 1996 1997 1998 30,32 44,60 48,53 100,95 101,32 82,44 81,12 72,56 70,97
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
17
France 68,12 83,32 68,48 66,93 78,69 66,67 87,02 72,14 70,59 Source : Rapport de lagriculture dans lUE , Rapport 1999, Commission Europenne. Sur lUE, nous constatons une hausse des prix pour les tomates de qualit savoir : celles en provenance de Belgique, Pays-Bas et France (serres chauffes et utilisation des nouvelles technologies). Les prix de la tomate espagnole se sont maintenus au niveau de 45 Euros en raison du type de varits dominantes. Il en est de mme pour le Maroc qui est rest dans la gamme de tomate ronde.
18
A. La production
On distingue deux cycles temporels dans la production de la tomate espagnole. Le cycle dt et le cycle dautomne hiver. Le premier se fait gnralement lintrieur de lEspagne et Valence alors que le cycle dautomne hiver se fait aux Iles Canaries et au Sud Est de lEspagne. Tableau 7 : Cycles de cultures de la tomate en Espagne Cycle
Automne-hiver Ou cycle long (1/10 au 31/12) (1/01 au 31/05)
Semis
Rcolte
Type de culture
Province
Juin-juillet Octobre-novembre
Octobre-dcembre Janvier-mai
Almeria, Murcia, Alicante, Cadiz, Tenerife Sous serre et plein et Las Palmas champ
Et (1/6 au 30/9)
Fvrier-mars
Juin-septembre
Plein champ
Durant les 10 dernires annes, la surface totale occupe par cette culture na gure vari. Elle a oscill autour de 55.000 ha, celle du cycle automne-hiver a occup en moyenne les 17.000 ha, ralise en grande partie sous abris serres. Pour ce qui est de la production, elle est la hausse avec parfois quelques rechutes. Elle atteint les 2,9 millions de tonnes dont presque la moiti est ralise au long du cycle automne-hiver. Dans la province dAlicante, la production automne-hiver a connu une trs forte croissance atteignant 112 mille tonnes en 1997 et des rendements en sous serre de 128 tonnes par hectare. Dans la province de Murcia, la culture de la tomate a cru depuis son lancement au dbut des annes 50. Actuellement, la production dans cette rgion subit des contraintes dpuisement des ressources du sol et de son infestation. En 1997, la zone a produit 316,6 mille tonnes dont 206,3 mille tonnes sous abri. Au niveau de la province dAlmeria, la production est passe, en lespace de 11 ans (1986 1997), de 354 mille tonnes 545 mille tonnes. Sa production a connu un vritable essor ces dernires annes, en particulier celle du cycle automne-hiver qui est passe de 200 mille tonnes en 1986 424 mille tonnes en 1997. Cette province connat actuellement la plus grande concentration dexploitations de sous abris en Europe, et mme au niveau mondial. Dans les Iles Canaries, les productions sont destines surtout lexportation surtout vers le march anglais. La production a totalis en 1997, 356 mille tonnes reparties sur Las Palmas (Grande Canaria) 220 mille tonnes et Santa Cruz de Tenerife 136 mille tonnes. Cette province est arrive avec force sur le march europen, suite aux investissements raliss au dbut des annes 90 notamment en matire dabris serres. Ces dernires annes, le gouvernement espagnol a lanc un programme de restructuration de la filire tomate. Ce programme vise surtout rduire les cots de production et de transport ainsi que ladoption de nouvelles stratgies dexportation et de commercialisation.
B. Les exportations
LEspagne est le troisime exportateur mondial de tomates derrire les Pays-Bas et le Mexique. Actuellement, la tomate est le principal produit horticole export par lEspagne. Les exportations qui taient de 175 millions de $ en 1980/81, atteignent en 1998, 668 millions de $ contre uniquement 121 millions de $ en 1998 pour le Maroc. En 2000, lEspagne a export vers lUE, lquivalent en valeur de
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
19
599,2 millions dEcus de tomates contre uniquement 123,2 millions Ecus pour le Maroc, soit uniquement le 1/5 des exportations de lEspagne. Avant lintgration totale du secteur des fruits et lgumes espagnols au march europen, les calendriers dexportation de lEspagne et du Maroc se sont confondus cause des restrictions appliques aux deux origines. Aujourdhui, le Maroc vient trs loin derrire les exportations hollandaises et espagnoles. Ainsi, en 2000, lEspagne a export vers les pays de lUE 760 760 tonnes de tomates. Les exportations marocaines tournent autour des 195 213 t, soit le des exportations de lEspagne. Donc, la concurrence entre le Maroc et lEspagne ne porte que sur un segment du march des tomates et le gros de la comptition devrait tre de plus en plus intra-communautaire, cause de lapplication des rgles du GMU (Grand March Unique).
Avec ladhsion de lEspagne lUE, en 1986, elle a bnfici dun march plus ouvert puisquil y a eu abolition des barrires vis--vis de lUE, mais aussi dun plus grand soutien, et ce sous diffrentes formes. En effet, linstar de lensemble des pays de lUE, lagriculture espagnole bnficie de mesures de soutien dont on peut distinguer la politique de soutien interne et celle de protection la frontire.
A. Mesures de soutien interne
Les tomates et les agrumes sont parmi les produits qui bnficient du maximum de protection et de soutien. En effet, jusquen 1996, la tomate de lUE bnficie de plusieurs modes de protection et de soutien interne savoir : Un prix minimum la frontire et des restitutions lexportation dans le cadre des interventions du FEOGA pour le retrait ; Des aides la transformation et une simple protection tarifaire Les aides linvestissement ou aides aux structures : elles ont atteint pour linstallation des serres dans lUE, en moyenne annuelle entre 1990 et 1994, 10 millions dEcus.
B. Mesures la frontire
Les instruments cls de la politique commerciale europenne sont les prix dentre, les droits de douane, les subventions lexportation et les accords prfrentiels.
20
Les prix de rfrence et les taxes compensatoires constituaient le symbole de la politique europenne de protection dans le secteur des fruits et lgumes. Depuis 1995, lors de lUruguay round, le systme a t remplac par celui des prix dentre et des quivalents tarifaires. Plus restrictif, ce nouveau systme sapplique durant toute lanne contrairement au prcdent qui ne sappliquait que durant le calendrier dhiver. En plus des quivalents tarifaires et des prix dentre, la lgislation prvoit lapplication de droits de douane. La rduction des droits de douane issue des ngociations de lUruguay Round est de 20 % en moyenne. En cas de perturbations du march de lUnion entranant une baisse des prix en dessous du prix de dclenchement, des prlvements la frontire sous formes de droits additionnels sont instaurs. Pour ce qui est des subventions lexportation, la rforme des OCM maintient le principe des restitutions inchang. Cependant, dans le cadre de laccord de Marrakech, lUE sest engage rduire le montant global des subventions pour les fruits et lgumes, de 98 65 Millions dEcus. Pour ce qui est des accords commerciaux, laccord dAssociation de 1996 entre le Maroc et lUE est caractris par lapplication de prix dentre dits conventionnels dans les limites de contingents tarifaires. Le prix dentre conventionnel est de 500 Ecus/t et les quantits pouvant accder ce prix sont plafonnes 150 676 t par an.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
21
Une premire priode caractrise par une chute continue de la production qui est passe de 600 mille tonnes 300 mille tonnes au milieu des annes 80, cette rgression tait due essentiellement au rtrcissement du march europen face aux exportations marocaines. Une deuxime priode quant elle, a connu une augmentation de la production de tomate frache suite aux efforts fournis pour adapter le systme de culture aux exigences des marchs trangers. Cette croissance a dur jusquen 1989 avec un taux daccroissement annuel de la production de 10 %. Les dernires campagnes qui ont suivi ont enregistr une croissance moins importante (5 %) combinant une baisse de la production de la tomate de saison (- 3 %) et une augmentation de la tomate primeur avec un taux daccroissement de 11 % en moyenne durant les cinq dernires campagnes.
700 Quantit en Milles T 600 500 400 300 200 100 0 1970/71
1972/73
1974/75
1976/77
1978/79
1980/81
1982/83
1984/85
1986/87
1988/89
1990/91
1992/93
1994/95
Annes
Source : Ministre de lAgriculture au Maroc
Laccroissement de la production de la tomate primeur observ durant les dernires campagnes est d au projet primeur lanc au dbut des annes 80 et aux performances ralises par les agriculteurs en terme de rendement, rsultant de lutilisation des meilleures varits et des techniques de pointe (fertirrigation, irrigation localise...). Cest ainsi que les rendements ont augment de 13 % par an en moyenne durant les six dernires campagnes, passant de 51 t/ha en 1986 106 t/ha en 1998 pour lensemble du Maroc. Quant au rendement de la tomate de saison, il na pas subi de grands changements durant cette priode o il a oscill autour de 25 t/ha.
22
1996/97
Au niveau de lexportation, le commerce de la tomate reste peu diversifi. Ainsi, le march de lUE absorbe plus de 90% en volume (2000-2001) et contribue plus de 83% des recettes dexportation de la tomate. Le march franais consomme prs de 90% du total UE. Les autres destinations restent faiblement frquentes malgr limportance du potentiel de ces marchs notamment lEurope centrale et orientale.
A.
Ainsi, lvolution des exportations de tomates du Maroc est troitement lie lvolution des exportations sur lUE.
19 70 /7 1 19 72 /7 3 19 74 /7 5 19 76 /7 7 19 78 /7 9 19 80 /8 1 19 82 /8 3 19 84 /8 5 19 86 /8 7 19 88 /8 9 19 90 /9 1 19 92 /9 3 19 94 /9 5 19 96 /9 7
Annes
17%
UE
HUE
83%
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
23
a] Analyse de lvolution des quantits Les exportations de tomate sur la communaut se caractrisent par trois grandes phases : - La premire phase de 1968 1973, enregistrant une tendance la hausse, except lanne 1972 qui a connu une baisse relative et qui peut tre explique dune part, par la baisse de la production nationale et dautre part, par la mise en application pour la premire fois du systme de prix de rfrence et du calendrier correspondant. La moyenne annuelle des exportations durant cette priode a t de 128 000 tonnes, soit un lger dpassement du contingent franais (120 000 tonnes). - La deuxime phase allant de 1974 1983, observant une chute continue du volume export en tomate avec un taux annuel de baisse de 8,7 % et une moyenne annuelle de 100 000 tonnes, en de du contingent franais. Cette baisse peut tre attribue, en plus des prix de rfrence et du calendrier, la mise en application des normes de qualit, notamment la notion de calibre de la tomate, qui fut institue pour la premire fois par le rglement 1035/72 relatif lorganisation commune des marchs dans le secteur des fruits et lgumes. La production de tomate prdominante durant cette priode tait du plein champ et ne pouvait pas rpondre en totalit aux normes de qualit requises et supporter les droits de douane levs partir du 1er mai ainsi que le niveau des prix de rfrence. Ceci a eu pour consquence, la ncessit de radaptation de la production nationale vers une production sous serres pour satisfaire les contraintes lies en particulier au calendrier, notamment la priode hivernale qui prsente des prfrences en termes de droits de douane et de prix de rfrence. - La troisime priode stalant de 1984 1993, se distingue par une relance des exportations sur le march communautaire lexception de lanne 1988 dont les ralisations ont connu une rgression relative qui peut tre attribue leffet de ladhsion de lEspagne et du Portugal durant cette priode. La moyenne annuelle des exportations durant cette priode est 108 700 t avec un accroissement moyen annuel de plus de 8 %, sans cependant atteindre le niveau record ralis en 1973 savoir 161 000 tonnes, et sans galement atteindre la moyenne de 1968-73 (128 000 tonnes). Cette relance des exportations est principalement due leffort dinvestissement en matire de serres amorc dans le cadre du projet primeurs qui sest acclr partir de 1986. En effet, les superficies couvertes de serres ont connu un accroissement plus rapide partir de 1986 au niveau global et partir de 1991 pour les cultures marachres. - La quatrime phase stendant de 1994 1997 avec une moyenne annuelle de 146 000 t, correspond une stagnation excepte lanne 1997 durant laquelle les exportations sur le march communautaire ont atteint 158 000 t. Cette stagnation peut tre attribue, linstauration du march unique europen partir de 1993 et donc lintgration complte de lEspagne et du Portugal aux mcanismes de la PAC, ce qui fait que les exportations intra-communautaires surtout de lEspagne ne sont soumises aucune contrainte tarifaire ou non tarifaire. En outre, les aides de lUnion Europenne ont bnfici lEspagne crant par l une concurrence artificielle contre les exportations marocaines. Ainsi, de 1996 1997, les ralisations en matire dexportation n'ont pas t la hauteur des esprances affiches lors de la conclusion de laccord dassociation du fait des prfrences accordes en matire de prix dentre conventionnel et de contingent. En effet, le volume export doctobre fin mars, priode du contingent droit nul et prix dentre conventionnel, na pas dpass 134 000 tonnes, soit moins de 90% du contingent autoris. Ceci peut tre d en plus des raisons voques auparavant linstauration des prix dentre, des droits additionnels et des quivalents tarifaires ainsi que des sous-contingentements mensuels imposs aux exportations marocaines par laccord dassociation.
24
Annes
Quantit en T
Source : Office dchange au Maroc
b] Analyse de lvolution des valeurs Lvolution de la valeur de la tomate montre une nette baisse pendant les annes 70. Cette baisse de la valeur pourrait tre explique par celle des quantits. Paralllement la baisse des quantits, on constate aussi une dgradation du niveau des prix, plus accentue pour les prix rels. Le rtablissement des prix la hausse au dbut des annes 1980 traduirait les retombes du projet primeurs qui permettait de produire des standards soffrant meilleur prix et daugmenter les quantits exportes, notamment en priode prfrentielle grce au dveloppement des serres. Laugmentation de la valeur peut galement tre explique par les diffrentes dvaluations du dirham entames ds 1983 dans le cadre des programmes de stabilisation conomique et dajustement structurel et par lapprciation des monnaies des pays membres de la communaut. Cependant, si la hausse des prix est plus nette en terme nominal, sa modeste volution en terme constant soulve un cart entre les deux types de prix qui traduit un effet inflationniste de plus en plus croissant. La stagnation, sinon la baisse des prix en termes rels sest accentue aprs 1986, priode qui concidait avec ladhsion de lEspagne et du Portugal lUE. En effet, la part importante de lEspagne dans lapprovisionnement de lUE et son accs au march commun avec moins de contraintes, ont certainement affect le niveau des prix. c] Accords prfrentiels du Maroc avec lUE. La relation commerciale entre les pays du Maghreb et lUnion Europenne date de bien longtemps et sest faite travers diffrents accords : Accord dassociation de 1969 ; Accords de coopration de 1976 ; Protocole additionnel de 1988 ; Politique de la Mditerrane rnove ; Accord euro-mditerranen de 1995 ; Rglementation postrieure 1995.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
25
Lorigine de la relation prfrentielle entre lUE et le Maroc remonte 1969, date o fut ratifi un accord dassociation entre les deux parties. Jusquen 1976, le rgime daccs de la tomate au march communautaire se caractrise par loctroi du contingent sur la France dans le cadre du protocole 1/7. En dehors de ce contingent, les importations de la tomate taient soumises au droit commun. De plus, partir de 1972, les importations de tomate par la communaut ont t soumises au prix de rfrence et la taxe compensatoire. Laccord de coopration de 1976 a prvu une rduction des droits de douane de 80 % pour la priode du 15 novembre au 30 avril. A partir de 1988, un protocole additionnel entre lUE et le Maroc fut sign, et ceci pour adapter les conditions de coopration au nouveau cadre dfinit par ladhsion de lEspagne et du Portugal la communaut europenne en 1986. Un contingent communautaire de 86 000 t, droits de douane nuls a t introduit pour la tomate dans le cadre du protocole additionnel pour la priode du 15 novembre au 30 avril. Au-del du contingent, les droits communs sont appliqus pour les mmes priodes quen 1976. Avec loffre UE au GATT, les prix de rfrence ont t remplacs par les prix dentre et les taxes compensatoires par les quivalents tarifaires, avec lintroduction dune clause de sauvegarde spciale et lapplication des engagements de rduction en matire de droits de douane, de prix dentre et des quivalents tarifaires. Laccord dassociation de 1995, a prvu pour la tomate des prfrences en matire de prix dentre (PE conventionnel) et de contingent droits nuls (150 676 t) tout en introduisant des sous-contingents mensuels (du 1er octobre au 31 mars) avec la possibilit de report ou de dpassement des quantits non ralises au cours dun mois dans la limite de 20 % et sans dpasser le contingent global durant la priode du 1er novembre au 31 mars. Des notifications hebdomadaires des ralisations sur lUE doivent tre faites par le Maroc dans un dlai nexcdant pas 15 jours. Toutefois, le contingent reste en de du volume global rsultant de la communautarisation du protocole 1/7 (216 000) et le prix dentre est appliqu durant toute lanne alors que pendant la priode du 21 dcembre au 31 mars, le prix de rfrence nexistait pas. Sur le plan communautaire et en terme de droits de douane, les tomates marocaines ont bnfici globalement et progressivement de rductions de droits de douane allant jusqu lexonration dans le cadre de contingents fixes. La ralisation de cette prfrence douanire demeure assujettie au respect : - du niveau du prix de rfrence depuis 1972, transform en prix dentre partir de 1995, avec le paiement ventuel de la taxe compensatoire remplace par lquivalent tarifaire, - dun calendrier avec des droits de douane diffrencis par priode et plus levs entre mai et minovembre, priode de production de tomate plein champ au Maroc, - dun sous-contingentement mensuel pour la priode allant du 1er octobre au 31 mars. Ces contraintes montrent la volont de la communaut de protger sa production interne. En gnral, le rgime daccs de la tomate est le plus compliqu de par la nature et le nombre des instruments de protection et de la difficult de leur mise en application, en dpit de la transparence du prix dentre et des quivalents tarifaires.
26
B.
Analyse des exportations marocaines sur les Pays de lEurope Centrale et Orientale (PECO)
Dans loptique dune diversification de ses marchs, le Maroc exporte prs de 9.000 tonnes sur le march des PECO, soit 5,6% de part de march. Mais ce volume reste trs faible par rapport au potentiel marocain dexportation de tomates fraches. Ainsi, uniquement 4% de nos exportations sont destines au march des PECO. Lexamen de lvolution mensuelle des exportations marocaines des tomates vers lUE et les PECO montre que : - sur les marchs des PECO, les niveaux dexportation restent trs fluctuants et relativement faibles, - le march des PECO est considr par les exportateurs comme un march secondaire pour lcoulement des excdents aprs puisement du contingent sur lUE. Durant la priode dcembre 1998 - juin 1999, le Maroc a export prs de 10.000 tonnes sur les PECO Graphique n6
Evolution des exportations mensuelles de tomates marocaines sur les pays de l'UE et du PECO 5000 4500 4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 0
Aou Aou Dec Dec Dec Fev Fev Avr Avr Fev juin-98 juin-99 Avr
PECO
ce qui est relativement important par rapport aux autres annes. En parallle, le Maroc a ralis galement une performance sur le march de lUE avec prs 210 000 tonnes durant la priode janvier-dcembre 1999. Durant cette priode, les niveaux des prix taient rmunrateurs sur les deux marchs (Cf. graphique ci dessous). Il est noter par ailleurs, que durant la mme priode, le recours la destination des PECO tait intressant en raison des prix rmunrateurs (3,5 4 DH/kg FOB Casablanca). En mme temps, les prix sur le march intrieur taient galement intressants. A partir du mois doctobre 1999 jusquen janvier 2000, les prix pour les PECO taient bas et proches de ceux raliss sur le march intrieur, ceci explique le faible recours la destination PECO.
UE
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
27
a] Importance du march des Pays de lEurope Centrale et Orientale (PECO) Les pays PECO comptent 12 pays qui sont la Pologne, la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie, lAlbanie, la Croatie, la Bosnie-Herzgovine, la Macdoine, la Slovaquie, la Slovnie, la Rpublique Tchque et la Yougoslavie. La population totale est de prs de 120 millions dhabitants et constitue un important march de consommation. Graphique n7
Evolution mensuelle des Prix des tomates marocaines sur les pays de l'UE, du PECO et sur le march intrieur 7,0 6,0 5,0 DH/Kg 4,0 3,0 2,0 1,0 0,0
Aou Aou Dec Dec Dec Fev Fev Avr Avr Fev juin-98 juin-99 Avr juin-00 oct-97 oct-98 oct-99
PECO
UE
March intrieur
Au niveau de la demande, la consommation de la tomate dans ces pays slve actuellement 22 kg par habitant, soit une demande annuelle globale de 2,7 millions de tonnes dont 7% sont couverts par les importations (170 000 tonnes en moyenne). Au niveau de loffre, les importations des PECO ont connu une croissance importante durant les dix dernires annes, passant ainsi de 50 000 tonnes en 1990 180 000 tonnes en 1998, soit un taux daccroissement annuel moyen de 17,4%.
Graphique n8 : Evolution de la production et des importations des tomates fraiches par les PECO en 1000 tonnes 200 150 Import 100 50 0 1990 1991 1992 1993 Import
Source : FAOSTAT
3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 0 1994 1995 1996 1997 1998
Production
28
Production
Lanalyse de la structure des importations des PECO fait ressortir une prdominance de lorigine UE qui reprsente 65% du volume des importations de tomates fraches, soit 105.000 tonnes en moyenne sur la priode 1995-97. Les Pays-Bas et lEspagne constituent les principaux fournisseurs avec respectivement 54% et 26% du volume export par lUE vers ces marchs. Il est souligner, par ailleurs, que la part de lEspagne a connu un accroissement soutenu depuis 1995. De plus et dans la perspective de leur intgration lUE, ces pays sont amens moderniser leurs structures de production, rduire leur populations rurale et de ce fait amliorer leur niveau de vie. Ainsi, une amlioration substantielle de la consommation est prvisible moyen et long terme. Il est noter quau niveau de lUE, la consommation annuelle moyenne de la tomate frache slve 31 kg par habitant. Cependant, vu les conditions climatiques particulires dans ces rgions, le dveloppement dun secteur de production de tomates performant et comptitif est peu probable. En effet, il est observ une stagnation des superficies et des rendements moyens de la tomate au niveau de ces pays (Cf. graphique ci-dessous).
Graphique n9 : Evolution des superficies de la tomate et du rendement dans les pays du PECO
180 175 170 165 160 155 150 145 140 135
20,0 18,0 16,0 14,0 12,0 10,0 8,0 6,0 4,0 2,0 0,0 1999
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
Rendements
Superficies en Ha
b] Potentialits dexportation pour le Maroc Lintrt du march des PECO pour le Maroc est multiple : sur le plan commercial et tel quil ressort du tableau suivant, les prix raliss par lorigine Maroc destination des PECO sont des prix comparables ceux raliss dans lUnion Europenne, ce qui constitue une bonne opportunit de diversification ;
Tableau n8 : Evolution des prix de la tomate marocaine dans lUE et dans les PECO en DH/Kg (FOB Casablanca) UE PECO 1997 4,8 5,5 1998 4,5 4,2 1999 4,5 3,4 99-2000 5,3 3,9 Moyenne 97-2000 4,8 4,3
Source : Office de changes
Tonnes/Ha
1000 Ha
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
29
la demande potentielle est galement trs importante ; les conditions daccs sont actuellement favorables ; les PECO nappliquent ni contingents, ni prix dentre ; les PECO ne sont pas aussi exigeants que les USA ou le Japon en termes de normes sanitaires et phytosanitaires.
Ces origines se sont implantes grce des efforts importants consentis par les exportateurs de ces pays. Mais on doit toutefois souligner que ces efforts ne sont pas consentis uniquement par loprateur puisque les exportations de fruits et lgumes frais de lUE bnficient, en plus du soutien interne, de subventions lexportation (Cf. Tableau ci dessous). A titre dexemple, la tomate de lUE (espagnole) exporte vers les PECO a bnfici, comme subvention lexportation, de prs de 0,41 DH/kg au titre de la campagne 1998-1999. Tableau n9 : Subventions aux exportations des fruits et lgumes de lUE, 1er juillet-30 juin Quantits exportes Budget de soutien Subvention 1000 tonnes Millions dECU ECU/kg 1995-96 1996-97 1997-98 1998-99 909,50 874,20 837,40 763,00 70,4 61,8 26 31,6 0,077 0,071 0,031 0,041 Subvention DH/kg (*) 0,77 0,71 0,31 0,41 en
En effet, ces subventions ont permis aux pays de lUE dintgrer les circuits de commercialisation et daccrotre de ce fait leurs parts de march. A loppos, les producteurs marocains supportent sur les PECO, en plus du risque de production, le risque sur le prix et le risque de non paiement par les importateurs.
30
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
31
Ainsi au prix de rfrence, on a substitu les prix dentre et la taxe compensatoire, le mcanisme des quivalents tarifaires. Au niveau des importations, le principe est de payer les quivalents tarifaires pour compenser lcart entre les prix des produits imports et les prix communautaires. Si le prix CAF limportation dun lot est suprieur au prix dentre, ce produit ne supporte que le droit de douane du tarif douanier. Le principe dans cet engagement relatif laccs au march est de convertir toutes les mesures non tarifaires (licences, contingents, prix de rfrence) en quivalents tarifaires cest--dire en droit dimportation. En outre, le tarif douanier commun a t consolid au GATT. Il a t prvu une rduction de 36 % des droits de douane existants en 6 ans, avec un taux minimum de rduction de 15 % par ligne tarifaire. Usant de cette donne, lUE a procd la rduction des droits de douane sur les produits horticoles, qui intressent le Maroc, uniquement de 20 % pendant une priode de 6 ans partir de 1995. Une clause de sauvegarde peut tre dclenche dans deux cas : - Si le volume des importations dune origine excde les quantits importes durant la priode de rfrence dun niveau dfini appel niveau de dclenchement , un droit de douane additionnel, dun montant qui ne dpasse pas 1/3 des droits de douane en vigueur, sera impos jusqu la fin de lanne. - Mme disposition pour les prix. Si les prix dimportation CAF, exprims en monnaie nationale, sont infrieurs ceux de la priode de rfrence dit Prix de dclenchement , un droit additionnel de 9 % 52 % au maximum du droit de douane en vigueur sera fix. Les droits de douane additionnels obtenus pour les deux cas ne sont pas cumulatifs. Au niveau du soutien interne, les membres du GATT se sont engags rduire leur soutien interne, calcul par la Mesure Globale de Soutien M.G.S qui sexprime en pourcentage de la valeur de la production, de 20 % en 6 ans. Pour le domaine des fruits et lgumes, la Communaut Europenne est amene effectuer : - Une baisse des quivalents tarifaires de 20 % en 6 ans et une baisse du mme montant des prix dentre ; - Une baisse globale de 21 % des quantits qui bnficient de subventions et de 36 % des montants des subventions lexportation en lespace de 6 ans. - Une baisse de 20 % en six ans du soutien la production. Nanmoins, il est important de signaler quau niveau du calcul de la MGS, qui sert comme base de calcul pour le soutien interne, on exclut toutes les subventions qui nont pas deffet marqu de distorsions sur le march des produits telles que : les actions de service public (recherche, vulgarisation, formation, investissement) ; le soutien au revenu ; les primes de retrait de production ou de gel de terre,
Ces exclusions en matire de soutien interne favorisent les pays riches qui ont de quoi soutenir leurs productions et les deux derniers types daides (primes de retrait et soutien au revenu) sont, on le verra plus tard, importantes pour favoriser la comptitivit de lEspagne au Maroc dans le domaine des fruits et lgumes notamment en matire dinvestissement.
32
Dans le cadre de la politique mditerranenne rnove, la CEE a augment ces contingents de 3 % par an compter de 1992. Le contingent droit nul octroy au Maroc au titre de la campagne 1994/95 pour la tomate est de 95 365 tonnes du 15 novembre 1994 au 30 avril 1995 dont 16 800 tonnes du 1er au 30 avril 1995.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
33
Le Conseil Europen, par ce mandat, a donn la Commission des directives lautorisant ngocier un nouvel accord avec le Maroc, qui va se substituer celui de 1976. Cet accord est de dure illimite et il est fond sur le principe de rciprocit. Ce mandat prsent une semaine avant la conclusion des ngociations multilatrales de lUruguay Round, se limite quelques concessions additionnelles (augmentations de contingents pour certains fruits et lgumes), tout en ignorant les aspects relatifs aux contraintes extra-tarifaires rsultant de la PAC tels que les prix de rfrence. Pour la tomate, 134 000 tonnes est le contingent droit nul propos par lUE au lieu des contingents bilatraux franais de 120 000 tonnes et communautaires de 86 000 t. Ces contingents seront augments de 3 % chaque anne en 4 tranches gales compter de 1997.
C. Le Mmorandum prsent par le Maroc le 14 fvrier 1994
Vu les efforts importants que le Maroc a consentis pour adapter sa production aux exigences europennes et linsuffisance des propositions europennes contenues dans le mandat du 6 dcembre 1993 et de loffre europenne au GATT, le Maroc a soulign la ncessit de : la prise en considration de llargissement de lUE aux pays de lAssociation Europenne de Libre Echange (AELE) ; la mise en uvre ds 1995 dun protocole dadaptation en attendant la conclusion de laccord. Ce protocole est ax sur : la communautarisation du protocole bilatral (Protocole 1/7) : Maroc-France, en termes de produits nouveaux et de limitations quantitatives ; lexonration des droits de douane dans la limite des contingents ngocier ; llimination de la clause de sauvegarde spciale pour les exportations marocaines.
D. Accords sous forme dEchange de Lettres
Cet accord du 1er dcembre 1994 est un arrangement entre lUE et le Maroc, qui porte sur les tomates et les courgettes, suite certaines modifications de la rglementation europenne occasionnes par les accords du cycle de lUruguay Round du GATT. Cet arrangement est fond sur larticle 25 de laccord de coopration lequel article prvoit des amnagements de cet accord lorsque certaines modifications la rglementation existante interviendront. Les amnagements apports concernant la tomate frache sont : Contingents mensuels Novembre : 16 304 t Dcembre : 32 690 t Janvier : 27 756 t Fvrier : 29 594 t Mars : 23 656 t Le contingent maximal pour la campagne est de 130 000 t, chelonn selon les mois. Si au cours dun mois quelconque, les quantits prvues nont pas t ralises, les quantits non ralises peuvent tre reportes un autre mois dans la limite de 10 %. Le prix dentre partir duquel le droit spcifique est rduit 0 est gal 560 Ecus/t, il est appel Prix dentre conventionnel .
34
En novembre 1995, le Maroc a sign un accord dassociation avec lUE. Certaines prfrences sont accordes au Maroc par lUE dans le cadre de cet accord, et elles sont classes en cinq catgories : produits bnficiant de lexonration des droits de douane sans limite contingentaire : cas de certains lgumes frais tels les petits pois, les haricots, laubergine, de certains fruits frais tels les melons, fraises, avocatset des produits transforms et congels tels que les olives, les cpres et les tomates peles, produits bnficiant de lexonration des droits de douane avec des quantits de rfrence : ainsi si les exportations dpassent une quantit de rfrence, lUE peut placer le produit sous contingent tarifaire; cest le cas des poivrons, des choux, de la laitue, des abricots, des cerises, des pches, des abricots transforms..., produits bnficiant de lexonration des droits de douane avec des contingents tarifaires : ce sont des produits dont les droits de douane sont limins dans les limites des quantits fixes : cest le cas des oignons, des pommes de terre, des fleurs, des jus dorange, des vins, produits bnficiant de rduction des droits de douane sans limite contingentaire : il sagit surtout des fruits schs, de lhuile dolive produits bnficiant dune exonration des droits de douane et dun prix dentre conventionnel dans la limite de contingents : ces produits sont assujettis en plus des droits de douane ad valorem des droits spcifiques (quivalents tarifaires maximum ou droits additionnels) lis au prix dentre.
Le nouveau mcanisme des prix dentre mis en place consiste faire payer lexportateur, en plus des droits de douane, une taxe dite Equivalent tarifaire si la Valeur Forfaitaire lImportation (VFI) est infrieure un prix dentre qui joue un rle de prix minimum. Il est noter que la VFI est calcule comme diffrence entre le prix moyen sur les marchs de gros et les frais dapproche forfaitaires. Cette catgorie comprend les produits les plus importants pour le Maroc, il sagit notamment : Produits Tomates Oranges
Clmentines-mandarines
Priode 1/10 au 31/03 Toute lanne Toute lanne 1/11 au 31/5 Toute lanne
Prix dentre conventionnels 500 Ecus/t 275 Ecus/t du 1/12 au 31/5 pour une quantit de 300 000 t. 500 Ecus/t du 1/11 au 29/2 pour une quantit de 110 000 t. 451 Ecus/t du 1/11 au 20/4 500 Ecus/t du 1/11 au 31/5
Courgettes Concombres
Cest le groupe de produits le plus important pour le Maroc, bnficiant dans le cadre de contingent, de prfrence sous forme dexonration de droits de douane et de prix dentre conventionnels rduits. Tableau 10 : Comparaison de lvolution des Prix dentre dans les diffrents accords Offre UE au GATT 01/10 au 20/12 21/12 au 31/12 partir 01/01 4,62 FF/kg 4,95 FF/kg 3,69 FF/kg Accord dEchange de lettres du 1er dcembre 1994 01/11 au 31/03 3,69 FF/kg Accord dassociation de novembre 1995 01/10 au 31/03 3,3
FF/kg
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
35
Les prix dentre dits conventionnels fixs dans le cadre de laccord dassociation Maroc-UE sont relativement plus faibles, ce qui a permis de rduire leffet protectionniste de cette mesure dans les limites de contingents tarifaires pour les cinq annes qui ont suivi la signature de laccord. Au del de novembre 2000, il a t prvu (voir article 16) la mise en uvre progressive dune grande libralisation des changes rciproques de produits agricoles et de produits de pche . Lexamen de la situation, en vue de fixer les mesures de libralisation appliquer par la communaut et le Maroc, est programm partir du 01/01/2000 selon larticle 18 de laccord dassociation. A plus long terme, au bout des 12 annes de transition prvue, laccord devrait aboutir linstauration dune zone de libre change entre la Communaut et le Maroc. Compte tenu de leur caractre hautement sensible de part et d'autre de la Mditerrane, les dossiers des produits agricoles et de la pche pour leur part navaient pas fait lobjet dune vritable ngociation en vue de la libralisation des changes les concernant. Curieusement, et une fois de plus au nom de lexception agricole , les responsables de l'Union Europenne avaient ds le dpart exclu toute ngociation dans une perspective de libre-change en ce qui concerne les produits agricoles exports par le Maroc vers l'espace europen. Il fut donc convenu de diffrer de telles ngociations l'an 2000. Les contingents mensuels pour la tomate sont comme suit : Octobre Novembre mars Novembre Dcembre Janvier Fvrier Mars : 5 000 t :145 676 t dont : : 18 601 t : 36 170 t : 30 749 t : 33 091 t : 27 065 t
Pour chacune des priodes du 1er octobre au 31 mars et dans la limite dun contingent de 150.676 t, chelonn par mois, le prix dentre conventionnel partir duquel les droits spcifiques sont rduits 0 est de 500 Ecus/t. Si au cours dun mois les quantits prvues nont pas t ralises, les quantits non ralises peuvent tre reportes au mois suivant dans la limite de 20 %, sans que les 145 676 t ne soient dpasses. Le taux de rduction des droits de douane ad valorem au del du contingent tarifaire est de 60 %. Ces prix dentre conventionnels seront rduits dans les mmes proportions que les prix dentre consolids dans le cadre du GATT. Ainsi, si le prix dentre dun lot est infrieur de 3%, 6% ou 8% au prix dentre conventionnel, le droit de douane spcifique est gal respectivement 3 %, 6 % ou 8 % de ce prix conventionnel. Si le prix dentre dun lot est infrieur 92 % du prix dentre conventionnel, le droit de douane consolid dans le cadre du GATT entre en application. De ce qui prcde, laccs de la tomate marocaine la Communaut Europenne dpend directement du fonctionnement du prix dentre, des droits additionnels et des rductions tarifaires mais indirectement de la diminution du soutien interne et de la baisse des subventions lexportation pour les pays concurrents. Concernant le respect de ce contingent tomate vers lUE, les ralisations des deux dernires campagnes se prsentent comme suit :
36
35 519
34 915 26 887
33 091
28 029
16 000
OCT
NOV
DEC
JAN
FEV
MARS
CONTINGENT UE
1999/2000
2000/2001
EACCE, 2001
Pour ce qui est des taxations en quivalents tarifaires, le tableau ci-dessous donne la frquence de leur application pour les deux dernires campagnes : Tableau 11 : Frquence des taxations de lorigine Maroc
9 9 /0 0 M o is ETM F F /k g O cto b re N o v em b re D cem b re Jan v ier F v rier m ars T o ta l 2 ,0 3 2 ,0 3 2 ,0 3 * * * F rq u en ce jo u rs 5 9 4 * * * 18 ETM F F /k g * * * 1 ,9 6 1 ,9 6 1 ,9 6 0 0 /0 1 F rq u en ce jo u rs * * * 10 8 8 26
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
37
Chapitre 3 : Conditions et cadres internes : les politiques agricole et commerciale dans le domaine des fruits et lgumes au Maroc
ILa politique agricole dans le domaine des fruits et lgumes
Le fonctionnement de lagriculture marocaine est caractris par la prdominance des mcanismes de march. Cependant, afin dorienter certains secteurs, lEtat dispose de tout un ensemble de mesures communment admises sous lappellation des incitations conomiques , parmi lesquelles on peut citer : - la subvention des prix des intrants agricoles ; - les facilits de crdits et les bonifications dintrts ; - les financements des infrastructures publics (irrigation). En matire dimpt, lagriculture marocaine est exonre jusqu lan 2020. Les agriculteurs bnficiaient galement jusqu ces dernires annes, dun ensemble de subventions ayant pour objectif de promouvoir lutilisation des facteurs modernes. Actuellement, aucune subvention nest accorde lutilisation des intrants comme les engrais ou les produits phytosanitaires. La politique agricole dans le domaine des fruits et lgumes, particulirement, sest traduite par linstauration du projet de dveloppement du marachage de primeur et par lextension des rgimes conomiques en douane aux activits exportatrices de lagriculture. Les cultures de marachage bnficient galement, au mme titre que les autres cultures, dun ensemble dincitations prvues dans le cadre du Fonds de Dveloppement Agricole (FDA).
En matire de conduite, il fallait slectionner des varits rpondant aux exigences des marchs extrieurs. Des efforts ont ainsi t faits pour les cultures de plein champ comme le dveloppement des varits hybrides, la dsinfection du sol ou la modernisation du systme dirrigation. Les objectifs fixs en termes dexportations de tomates taient dexporter 165 mille tonnes lhorizon 1981 et 250 mille tonnes lhorizon 1986.
38
Rappelons que les abris serres ont t introduits au Maroc au dbut des annes 70 titre dessais. Des incitations ont t instaures pour accrotre les superficies en sous serres, en particulier, un systme de financement spcifique a t mis la disposition des producteurs. Les principales caractristiques de ce systme concernaient le montant du crdit et le taux dintrt. Le montant financ par la Caisse Nationale de Crdit Agricole (CNCA) pouvait atteindre 70 % de la valeur du projet avec une ristourne de 2 % sur le taux dintrt et un diffr de deux ans. Le trsor public pouvait octroyer en outre une avance de 20 % avec un taux prfrentiel de 6 % sur les deux premires annes. Paralllement, un appui technique et financier de la part de lOffice de Commercialisation et dExportation (OCE) a accompagn ce mouvement de mise en place des serres. LOCE fournissait en effet certains agriculteurs des semences ou des quipements sous forme davance. Les petits primeuristes pouvaient bnficier en plus dun crdit spcial de lOCE avec un taux dintrt de 6 % sur deux ans pour les premiers 0,5 ha dinstallation des serres. Signalons quaux cts de lOCE, la Socit Agricole de Services au Maroc (SASMA), socit anonyme a but non lucratif, a jou un rle important dans le projet primeur. Cr par un groupe dagriculteurs en 1968, la SASMA avait pour objectif lintensification de lagriculture au Maroc. Elle avait fourni dans le cadre du projet primeur, un encadrement technique et humain et qui consistait en des dmonstrations de montage des serres, en la vulgarisation des nouvelles varits et des techniques dirrigation. A la date dachvement du projet de dveloppement du marachage de primeur en 1986/87, les exportations de tomates nont atteint que 100 000 t contre des projections de 250 000 t, les superficies couvertes par des serres ont atteint 1500 ha dont 1295 ha de tomates. Ces superficies ont continu daugmenter pour atteindre 3 600 ha en 1997/98. Cette volution globale cache en fait une certaine dlocalisation de la culture de tomate primeur de la zone Nord (rgion dEl Jadida essentiellement) vers la zone de Souss Massa. Dans cette zone, la superficie de tomate en sous serre est passe de 290 ha en 1986/87 2 880 ha en 1997/98 au moment o dans la zone Nord cette superficie est passe de 1 005 720 ha. Il convient toutefois de replacer limportance des superficies en serres du Maroc dans son contexte international: Les 1000 ha prvus pour 84-85 au Maroc doivent tre compars linstallation annuelle de 1500 ha de serres en Espagne, au potentiel de production de primeurs sous abris existants dj dans la rgion dAlmeria (10 000 12 000 ha) et aux Canaries 1 300 ha.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
39
simplification sest traduite par la rduction du circuit dinstruction des dossiers et par la mise la disposition des bnficiaires de laide de lEtat au moment opportun. Peuvent bnficier des subventions du FDA : les propritaires fonciers exploitant en mode de faire valoir direct ; les exploitants agricoles ayant la qualit de locataires lorsque le bail est tabli par crit ; les groupements et coopratives dots de la personnalit morale et constitus en vue de la ralisation en commun dinvestissements agricoles. En ce qui concerne les domaines dintervention du FDA, le tableau ci-aprs retrace les rubriques et les taux ou les montants de la subvention pouvant tre accords aux agriculteurs.
40
Tableau12 : Objets et oprations ligibles la subvention et taux de subvention en vigueur Equipement des exploitations agricoles en matriel agricole neuf, amnagements hydroagricoles, amliorations foncires et autres
Objets Taux de subvention en % du cot du matriel Individus - Tracteurs de puissance suprieure ou gale 40 CV. DIN - Tracteurs de puissance infrieure 40 CV.DIN - Charrues, chizels, fraises, herses rotatives et rotavators - Autres matriels d'accompagnement except le covercrop - Epandeurs d'engrais - Matriel de traitement- Semoirs- Rouleaux - Faucheuses - Moissonneuses lieuses, faucheuses lieuses et batteuses poste fixe - Rcolteuses de canne sucre et Rcolteuses betterave - Motoculteurs - Petit matriel et harnachement - Creusement de puits - Matriel d'irrigation : . Aspersion . Localise - Epierrage - Units de conditionnement des produits agricoles, de capacit : . Comprise entre 2 tonnes par heure et 4 tonnes par heure . Suprieure 4 tonnes par heure 0 25 35 25 35 50 25 25 10 25 50 30 10 30 30
Groupemen ts
30 25 35 35 35 60 30 25 20 25 50 30 10 30 30
"
10 % 10 %
15% 15 %
individus : 600 000 DH/unit groupements : 900 000 DH/unit individus: 1 000 000 DH/unit groupements:1 500 000 DH/unit
Unit - Units de conservation par le froid des produits agricoles, non lies l'activit portuaire, de capacit : . Infrieure 500 m3 et situes l'intrieur des primtres urbains . Infrieure 5 000 m3 . Suprieure 5 000 m3 - Units de stockage des graines, non lies l'activit portuaire, de capacit : . Infrieure 10 000 Qx . Comprise entre 10 000 et 50 000 QX . Suprieure 50 000 Qx + Coopratives + Individuels
0 15 10
180 DH/m3 de capacit d'entreposage installe 120 DH/m3 de capacit d'entreposage installe 2 000 000 DH par unit de stockage des graines
20 15 15 10
350 DH/t de capacit de stockage installe 260 DH/t de capacit de stockage installe 260 DH/t de capacit de stockage installe 175 DH/t de capacit de stockage installe
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
41
42
des recettes et des charges, tait critique parce quelle ne faisait pas apparatre suffisamment la qualit et leffort de chaque producteur. Aussi est-il important de remarquer que les raisons qui avaient justifi la cration du monopole de lOCE ont disparu, notamment la reprise du contrle des exportations agricoles auparavant gres par des firmes prives, essentiellement franaises, qui ne rapatriaient quune faible partie des devises. Grce lencadrement de lOCE, les producteurs marocains, surtout les mieux dots dentre eux, ne sont plus trangers au secteur. De ce fait, ils ne voient plus de fondement lexclusivit de lEtat sur lexportation de leurs produits. Il nest pas improbable que la d-monopolisation de lOCE puise galement son inspiration dans la politique de rajustement recommande par les organismes financiers internationaux en particulier le groupe de la Banque Mondiale. Depuis 1986, lOCE na plus le monopole sur les exportations et elle agit en tant que groupe exportateur parmi dautres. La flexibilit des exportations est devenue plus importante et des progrs ont t raliss au niveau de la qualit de la production, du conditionnement, des dlais de livraison et des relations commerciales.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
43
Le second rapport donn titre dexemple est le rapport ralis par lUSAID en 1996 dans le cadre du projet de Promotion de lAgribusiness au Maroc, et qui traite du changement de la comptitivit des exportations agricoles marocaines. Le rapport de la phase III traite de la concurrence maroccoespagnole face au GATT et au grand march unique . Lobjectif de ltude est de traiter de la concurrence entre la production marocaine et espagnole travers des tudes de cas des produits agricoles. Pour ce qui est de la mthodologie utilise, elle consiste faire un diagnostic en analysant deux facteurs principaux savoir les prix de revient et les prix de vente de chacun des deux pays. Parmi les conclusions obtenues, on peut tablir que : Les prix de revient de la tomate marocaine et espagnole sur le march franais sont trs proches et tournent autour de 8 DH/kg. Ces prix de revient sont cependant structurs de manire diffrente. Pour
44
lorigine marocaine, le transport et les frais commerciaux reprsentent prs de 40 % du prix de revient alors que pour lorigine espagnole, cette part nest que de 19 %. Les cots de commercialisation sont trs infrieurs pour lorigine espagnole puisque les producteurs espagnols atteignent les marchs de consommation les plus rmunrateurs des cots infrieurs par rapport ceux pays par les producteurs marocains. Il existe galement un norme cart en termes de cots de main-duvre en faveur du Maroc, qui est lorigine d aux carts de salaires. Les frais de conditionnement sont trs proches ; Ainsi, lanalyse montre que les cots espagnols sont comptitifs en rfrence au prix minimum accord au GATT, qui slve 0,92 Ecu/kg en hiver, soit environ 10 DH/kg. Par consquent, le Maroc risque dtre condamn nexporter que le quota de 130 000 tonnes auquel on applique un prix minimum modul de 0,56 Ecu/kg, soit environ 6,3 Dh/kg, sil reste sur le march continental. Ainsi, ltude comparative des cots de revient de la tomate dorigine marocaine et celle dorigine espagnole illustre la ncessit de la diversification des marchs vers le Royaume-Uni et lAmrique du Nord puisque ce sont les marchs les plus rmunrateurs et pour lesquels les cots de transport du Maroc devraient tre comparables ceux de lEspagne. La difficult pour une diversification vers ces marchs rside par contre dans la ncessit de sadapter aux normes de qualit en vigueur, notamment en termes de calibre et de normes de protection sanitaire tablies par les autorits amricaines. Pour ce qui est du lien de ce travail avec notre approche, nous allons utiliser la mme approche pour traiter du troisime aspect de notre tude savoir les avantages comparatifs entre la production marocaine et espagnole travers ltude du cas de la tomate marocaine et espagnole. En plus de la mthodologie utilise dans ce rapport, qui consiste en un diagnostic travers lanalyse de deux indicateurs principaux savoir les prix de revient et les prix de vente de chacun des deux pays Maroc et Espagne, dautres indicateurs, utiliss par lOCDE, aussi bien qualitatifs que quantitatifs tels que les parts de march limportation sur un march de rfrence, vont tre adopts dans notre tude. Pour ce qui du second aspect de ltude, savoir ltude de la rentabilit financire et conomique de la culture de la tomate, on sest largement inspire du document de Gittinger J. sur les Analyses des projets agricoles pour la ralisation de cette partie.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
45
46
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
47
48
Pour ce qui est des deux premiers aspects, ils vont tre traits travers des donnes de fiches denqute de la rgion dAgadir dont nous allons prsenter les caractristiques dans le point suivant. Pour le 3me aspect, il va tre traiter travers deux exploitations gnriques, lune de la rgion du Souss Massa et lautre dAlmeria. Les deux exploitations sont relativement similaires et sont dotes des mmes investissements et mode de conduite de la culture.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
49
Le tableau suivant rsume les principales caractristiques des exploitations tudies. Tableau n13: Principales caractristiques des exploitations tudies Exploitation 1 Exploitation 2 Superficie de lexploitation (ha) 5,5 55,00 Superficie de la parcelle (ha) 5,5 4 Pourcentage de superficie 100 % 22 % tomate/SAU totale Dure de pratique de la culture 5 ans 9 ans tomate Possession dune station de Oui Non conditionnement Exploitation 3 15 1,5 27 % 9 ans Non
Un seul producteur est spcialis dans la tomate (exploitation 1). Pour les deux autres, la part de la superficie tomate reprsente 22 27 % de la SAU totale. Tous les agriculteurs ont une exprience dau moins 5 ans dans la pratique de la culture. Un seul producteur possde sa propre station de conditionnement, les autres livrent leur production des stations de la rgion.
2. Technologie de production
Les serres canariennes avec une ossature en bois et les tunnels delta 9 sont les plus frquentes dans la rgion dAgadir. Au niveau de nos trois cas au Maroc, il sagit de serres en tunnels constitues dune armature avec arceaux en tubes galvaniss lgers, recouverts dun film plastique. Lirrigation des parcelles se fait grce au creusement de puits et son quipement en moteur et pompe. Les exploitations sont prises en location un prix entre 3500-4000 DH par hectare. Pour le travail du sol avant plantation, il sagit dun labour moyen ralis avec une charrue disques et un traage des billons. La dsinfection du sol des parasites est ralise 2 3 semaines avant la prparation du sol et consiste liminer les parasites. Parmi les produits les plus utiliss, on trouve le bromure de mthyle. Le semis en ppinire se fait en juillet dans des plateaux alvoles remplis de tourbes. Les doses de semis varie entre 60 et 100 g par hectare. Les principales varits utilises dans les exploitations de lchantillon sont des long life dont notamment la Daniella et la Gabriella. Le repiquage des plants au niveau de la parcelle se fait au stade 4 6 feuilles, cest--dire 3 4 semaines aprs le semis au niveau de la ppinire. Un ensemble doprations dentretien de la culture se fait, dont notamment : le palissage : qui consiste diriger le plant verticalement en le palissant laide dune ficelle suspendue un support horizontal. lbourgeonnage : qui consiste liminer les bourgeons auxiliaires laxe principal. leffeuillage : consiste en llimination des feuilles basales, snescentes et malades. le couchage : qui consiste incliner la tige lorsque celle-ci atteint 2,5 m afin de diminuer les risques de mauvaise nouaison. la pollinisation se fait manuellement en utilisant un vibreur lectrique. lirrigation en goutte goutte. la fertilisation se fait gnralement travers le fumier, lammonitrate, le sulfate de potasse.
50
3. La rcolte et le conditionnement
La rcolte commence doctobre jusqu mai. Au niveau du conditionnement, le premier exploitant possde sa propre station de conditionnement, il conditionne sa propre production et procde galement lachat de la tomate auprs de petits producteurs. Quant aux deux autres, ils sont adhrents une station de conditionnement. La rmunration du service de conditionnement est de 0,80 DH/kg et le cot de lemballage et de palettisation est de 1,20 DH/kg. Ces stations de conditionnement sont affilies des groupes exportateurs qui assurent la commercialisation du produit au niveau des marchs extrieurs contre une commission de 3 % de la valeur de la production.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
51
Les principaux indicateurs quon peut calculer avec la MAP sont les suivants :
52
Indicateurs Profit priv Profit social Transferts nets Transferts doutput Transfert social
Description Bnfice net observ Bnfice net en cot dopportunit Effets nets de lintervention de lEtat Transferts gnrs par les rapports de prix Priv et social. Transferts dus aux prix dopportunits.
Source : FAO, La politique des prix agricoles : Le gouvernement et le march, 1995, Rome.
Lavantage comparatif et les effets des politiques peuvent tre mesurs par trois indicateurs qui sont calculs partir de la MAP.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
53
Ainsi, si le CPE >1===> la branche bnficie dune protection positive, cest--dire sa valeur ajoute financire est suprieure ce quelle aurait t sans intervention de lEtat. Si le CPE<1 ===> Ceci indique une protection ngative, cest--dire que lensemble des interventions de lEtat affectant le prix intrieur du produit et les prix intrieurs des intrants utiliss dans sa production ont pour effet de diminuer la valeur ajoute financire de lactivit et donc de dcourager sa production.
54
Dans ce chapitre, nous allons calculer les prix conomiques des charges et des recettes. Au niveau des charges, on distingue : les intrants changeables, les intrants non changeables et, les investissements.
Dans ce qui suit, nous allons prsenter le calcul des prix conomiques de ces recettes et charges, en donnant un seul exemple de calcul au niveau des charges, celui de lengrais, et lexemple de calcul du prix de parit lexportation au niveau des recettes. Le dtail des autres est report en annexe 1.
I- Prix conomiques des charges : cas de la dcomposition des charges du cot des intrants changeables (cas de lengrais ammonitrate)
Le principe de calcul du prix conomique tant le mme, dans ce chapitre, nous allons prsenter un exemple de calcul du prix conomique, celui de lengrais. A partir de 1991, le march des fertilisants nest plus administr par lEtat. Les prix suivent la loi de loffre et de la demande.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
55
Les deux principales formules dengrais les plus utilises dans la zone du Souss Massa, sont lammonitrate et le sulfate de potasse. La structure du prix conomique de lammonitrate est donne dans le tableau n15. Pour les autres lments, ils sont prsents en annexe 1. On part dun prix CAF, auquel on ajoute les droits de douane qui sont de 2,5 % pour les engrais et les traitements phytosanitaires et 0,115 % pour la tourbe. Ensuite, on ajoute les honoraires des transitaires, lassurance, lacconage, le dsarrimage, le transit et le transport du port au dpt. Parfois, cest le transitaire qui soccupe de lensemble de ces interventions et les facturent au client. Parfois, le transitaire ne soccupe que dune partie de ces oprations et cest le client qui continue les autres dmarches. Les engrais et les traitements phytosanitaires, sont assujettis une taxe appele taxe agronomique qui est de 0,2 pour mille du prix CAF major des droits de douane, de lassurance et de lacconage. Une fois obtenu le prix de revient avant marge commerciale, on considre la marge commerciale financire de 20 % et la marge conomique de 15 %. Le tableau n16 permet de calculer les coefficients de dcomposition du cot de lammonitrate.
Tableau n15 : Structure du prix de lammonitrate en DH par tonne mtrique
Prix FOB en $/tonne Fret en $/tonne Prix C et F $/tonne Taux de change Prix cot et fret en DH/unit Droits de douane (2,5 %) Sous total I Honoraires des transitaires * 'Transit + Ensilage + Dsarrimage + Surveillance * Droit de timbres * Frais fixes Assurance Acconage Taxe agronomique Page Dsarrimage Transport du port au dpt Pesage (Tare + Produit) Prix de revient avant marge commerciale Marge commerciale Prix de revient la tonne en DH Prix financier 90 9 99 10,00 990 25 1015 154 4 50 100 0,69 31,9 0,42 8,1 12 480 3 1705 341,0 2046 Prix conomique 90 9 99 10,00 990 990 104 4 100 0,69 31,9 8,1 12 480 3 1630 244,5 1874
56
En utilisant les donnes de lOffice des Changes, le prix FOB pour la tomate est de 4,96 DH/kg, duquel on extrait le cot de conditionnement de 0,80 DH/kg, le cot de lemballage de 1,2 DH/kg et le cot du transport du port la station de conditionnement et de la station la ferme. Ce transport intrieur est de 0,14 DH/kg. On arrive enfin un prix quivalent ferme ou prix de parit lexportation de 2,82 DH/kg. Tableau 17 : Calcul du prix de parit l'exportation pour la tomate primeur Prix financier 5,14 1,5 7,71 0,23 0,53 2 4,96 2 0,14 0,05 2,77 Prix conomique 5,14 1,5 7,71 0,23 0,53 2 4,96 2 0,14 2,82
Taux de change FF en DH Prix de vente march extrieur en DH/kg Dpotage et intervention groupe export Commission Transport international Prix Net rendu port ou Prix FOB de la tomate Prix conditionnement + Prix emballage Transport ferme-station et station-port Prlvements des organismes Prix conomique ou prix de parit l'exportation
Source : office de changes + rsultats de nos enqutes
Quant au prix conomique pour le prix intrieur, il est estim gal au prix financier, qui est un prix au producteur, cest--dire dj rendu ferme.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
57
Une fois les prix conomiques des charges et des recettes calculs, on dresse deux tableaux intermdiaires : le premier rsume lensemble des cots ; le second lensemble des recettes. Pour illustrer mieux ceci, prenons lexemple de lexploitation n1 pour laquelle on va essayer de calculer la Matrice des Analyses des Politiques.
1- Les cots
A ce niveau, on distingue trois grandes rubriques : les intrants ; les investissements et la valeur locative de la terre et le service de conditionnement, de commercialisation et de transport international.
A. Les intrants (Cf tableau n18, n23, n28)
Au niveau de cette rubrique, on a comptabilis les diffrentes consommations intermdiaires (semences, engrais, traitements phytosanitaires, gasoil), la main-duvre et le travail mcanis (labour profond avec une charrue disque). Les prix unitaires et les quantits utilises sont fournis par les exploitants. Le prix financier nest donc que le prix unitaire multipli par la quantit utilise. Ayant dj effectu le calcul des prix conomiques (voir chapitre 2 et lannexe 1 pour les prix conomiques des charges et des recettes), ceux-ci sont dcomposs en prix des changeables et prix des non changeables. La diffrence entre le prix financier et le prix conomique donne le montant des transferts.
B.
Au niveau des investissements, on distingue : le machinisme agricole ; les serres ; le systme dirrigation. Au niveau du machinisme agricole, on calcule le cot dinvestissement et de fonctionnement dun tracteur et dune charrue disque, et on en dduit le cot conomique horaire. Quant au prix financier, cest le prix de location du service de labour.
58
Exploitation 1
Qt PU C. Fin. P. Ech. Non Ech. C. Eco. C. Ech. C. non Ech. Transf.
Main-d'uvre Labour moyen Intrants Eau d'Irrigation Semences (grammes) Tourbes (sacs) Amonitrate (QX) Sulfate de potasse (QX) acide phosphorique (QX) Magnsie (QX) Gasoil (l) Produits phytosanitaires (KG) Roseaux de palissage Ficelle de palissage (kg) Fil de fer QX) Plateaux (1) Quantit (2) Prix unitaire (3) Cot financier (4) Prix changeables (5) Non changeables (6) Cot conomique (7) Cot changeable (8) Cot non changeable (9) Transferts
47 200 32 345 14 856 43 238 28 382 14 856 120 9 599 7 907 1 693 9 408 7 715 1 693 50 4 000 1 160 2 840 4 000 1 160 2 840 204 1 122 594 528 1 077 549,3 528 325 1 300 838 462 1 248 786,24 462 650 1 300 819 481 1 300 819 481 500 2 250 1 418 833 2250 1 418 833 4,37 4 720 4 399 321 1 605 1 284 320,9 38,85 18 648 15 211 3 437 18 089 14 652 3 437 4,29 429 0 429 429 0 429 29 2 175 0 2 175 2 175 0 2 175 700 1 283 0 1 283 1 283 0 1 283 11 374 0 374 374 0 374
12 063
Int. Ech. (4)
8 820 22 577
Int. N Ech. (5) C. Eco. (6)
13 758
(7)
8 820
(8)
-1 695
Transf. (9)
Armature Plastique Systme goutte goutte + PVC Gaines en plastique Puit Moteur Pompe Valeur locative de la terre
10 3 10 3 20 10 10
2 742 3 808 3 438 11 460 844 3 125 796 3 185 1 000 1 000 1 115 4 388 743 2 925 4 000 4 000
(1) Prix financier (2) Dure de vie (3) Amortissement annuel (4) Intrants changeables de l'amortissement annuel (5) Intrants non changeables de l'amortissement annuel (6) Cot conomique (7) Intrants changeables du cot conomique (8) Intrants non changeables du cot conomique (9) Transferts
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
59
Autres frais Emballage et palette Dpotage et intervention groupe exportateur Commission Transport + Transit Conditionnement
100 000 100 000 100 000 100 000 100 000
427 710 293 236 120 000 120 000 8 313 -138
(1) Quantit (2) Prix ou montant (3) Prix financier (4) Intrants changeables (5) Intrants non changeables (6) Cot conomique (7) Intrants changeables du cot conomique (8) Intrants non changeables du cot conomique (9) Transferts
Charges totales * Frais financiers sur les charges * Frais financiers sur les prts Total frais financiers Total charges (1) Cot financier (2) Cot changeables (3) Cot non changeables (4) Cot conomique (5) Cot changeable (6) Cot non changeable (7) Transferts
2,77 1,50
Au niveau des autres investissements (serres, systme goutte goutte), connaissant la valeur dacquisition et la dure de vie, on estime lamortissement annuel qui est considr comme tant le prix financier. Le calcul des prix conomiques est galement rapport au niveau de lannexe 1. Ces prix sont alors dcomposs en prix des changeables et prix des non changeables. La diffrence entre le prix financier et le prix conomique donne le montant des transferts.
60
C.
Autres frais des services de conditionnement, de commercialisation et du transport international (Cf tableau n20, n25, n30)
Pour la palettisation et lemballage, lensemble des intrants ncessaires est import, le cot tant de 1,2 DH/kg. Les palettes et lemballage qui sont 100% imports, le cot conomique est compos uniquement de cot changeable. Quant au conditionnement, le cot du service est de 0.8 DH/kg. Le prix financier tant donc le prix unitaire multipli par les quantits exportes car ce sont elles qui sont soumises au conditionnement. Pour le conditionnement qui est un service et donc de la main-duvre, le cot conomique est considr comme le prix unitaire de conditionnement (0,8 DH/kg) rajust par le coefficient de la main-duvre de 0,84 multipli par les quantits exportes. Pour lintervention du groupe exportateur pour ses services de commercialisation du produit, le prix financier est de 3% du prix de vente financier en DH/kg multiplie par les quantits exportes. Quant au prix conomique, il est de 3% du prix de vente conomique en DH/kg multipli par les quantits exportes. Pour les services du commissionnaire, rception et vente de produit sur les marchs extrieurs, le prix financier est estim 7 % du prix de vente financier en DH/kg multipli par les quantits exportes. Quant au prix conomique, il est de 7 % du prix de vente conomique en DH/kg multipli par les quantits exportes. En faisant la somme de lensemble des cots relatifs aux intrants, la main-duvre, au labour, lamortissement des investissements, la valeur locative de la terre, au service de conditionnement, de commercialisation et de transport international, on arrive aux charges totales exprimes en termes financier, conomique, changeable ou non changeable ainsi quaux transferts (Cf tableau n21, n26, n31). Reste calculer les frais financiers, pour cela on distingue entre les frais financiers sur les charges et les frais financiers sur les prts. Les frais financiers sur les charges ne sont autres que lensemble des charges hors amortissement, auxquelles on applique un taux dintrt 9 mois sur 12 mois car il sagit dun crdit de campagne. Lorsquil sagit des frais financiers sur les charges exprims en terme financier, le taux dintrt est de 12 % alors quen terme conomique le taux dintrt retenu est de 8%.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
61
Exploitation 2
* Calcul des charges globales Tableau n23 : Cot des intrants
C. Fin. P. Ech. Non Ech. C. Eco. C. Ech.
Exploitation 2
C. non Ech. Transf.
Main-d'uvre labour moyen Total Intrants Semences (grammes) Tourbes (sacs) Amonitrate (QX) Sulfate de potasse (QX) acide phosphorique (QX) Magnsie (QX) Gasoil (l) Produits phytosanitaires (KG) Roseaux de palissage Ficelle de palissage (kg) Fil de fer QX) Plateaux (1) Cot financier (2) Prix changeables (3) Non changeables (4) Cot conomique (5) Cot changeable (6) Cot non changeable (7) Transferts
(1) 38 581 200,0 50 666 7 500 3 040 1 500 5 980 0 2 250 4 720 21 173 536 2 250 1 400 317
(2) 6 173 169,9 35 244 6 177 1 026 849 4 104 0 1 418 4 399 17 271 0 0 0 0
(3) 32 408 30,1 15 422 1 323 2 014 651 1 876 0 833 321 3 902 536 2 250 1 400 317
(4) 32 408 88,9 46 063 7 350 2 918 1 380 5 519 0 2 250 1 605 20 538 536 2 250 1 400 317
(5) 0 58,7 30 642 6 027 905 729 3 644 0 1 418 1 284 16 636 0 0 0 0
(6) 32 408 30,1 15 422 1 323 2 014 651 1 876 0 833 321 3 902 536 2 250 1 400 317
(7) 6 173 111,1 4 602 150 122 120 461 0 0 3 115 635 0 0 0 0
Armature Plastique Systme goutte goutte + PVC Gaines en plastique Puits Moteur Pompe Valeur locative de la terre
(1) Prix financier (2) Dure de vie (3) Amortissement annuel (4) Intrants changeables dans l'amortissement annuel (5) Intrants non changeables dans l'amortissement annuel (6) Cot conomique (7) Intrants changeables dans le cot conomique (8) Intrants non changeables dans le cot conomique (9) Transferts
62
Exploitation 2 - Tableau n25 : Autres frais des services de conditionnements, de commercialisation et du transport
Qt (1) P. ou M. (2) P. Fin. (3) I. Ech. (4) I. non Ech. (5) C. Eco. (6) I. Ech. (7) I. non Ech. (8) Transf. (9)
Total Autres frais Emballage et palette Dpotage et intervention groupe exportateur Commission Transport + Transit Conditionnement
160 000 160 000 160 000 160 000 160 000
684 336 469 178 215 158 657 420 442 263 215 158 1,20 192 000 192 000 0 192 000 192 000 0 0,03 13 301 -221 13 522 13 522 0 13 522
0,07 31 035 -515 31 550 31 550 0 31 550 2,00 320 000 257 434 62 566 312 828 250 263 62 566 0,80 128 000 20 480 107 520 107 520 0 107 520
(1) Quantit (2) Prix ou montant (3) Prix financier (4) Intrants changeables (5) Intrants non changeables (6) Cot conomique (7) Intrants changeables du cot conomique (8) Intrants non changeables du cot conomique (9) Transferts
Exploitation 2
Charges et produits
Charges totales * Frais financiers sur les charges * Frais financiers sur les prets Total frais financiers Total charges
(1) Cot financier (2) Prix changeables (3) Prix non changeables (4) Cot conomique (5) Cot changeables du cot conomique (6) Cot non changeables du cot conomique (7) Transferts
Exploitation 2
Recettes et Marge Nette Quantit
2,77 1,50
Frais financiers sur les charges = (Total des charges hors amortissement*0,12*(9/12)) en terme financier en terme financier Frais financiers sur les charges = (Total des charges hors amortissement*0,08*(9/12)) en terme conomique en terme conomique
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
63
Pour les frais financiers sur les prts, il faut prciser quau Maroc, la banque noctroie que 70 % du montant total de linvestissement, le reste est apport par lexploitant lui-mme. Ainsi, les frais financiers sur les prts sont calculs sur la base de 70 % de lamortissement annuel des investissements auquel on applique le taux dintrt en vigueur. Ce taux est de 12 % lorsquil sagit des frais financiers sur les prts exprims en termes financiers et de 8% lorsquils sont exprims en termes conomiques. Frais financiers sur les prts =((Amortissement annuel des investissements*0,7)*0,12) en termes financiers en termes financiers Frais financiers sur les prts =((Amortissement annuel des investissements*0,7)*0,12) en termes conomiques en termes conomiques
Lensemble des charges auxquelles on ajoute les frais financiers nous donne les charges totales.
Le prix de vente conomique de la production exporte utilise le prix F.O.B pondr des exportations marocaines des tomates dont on retranche les charges dpenses depuis la ferme jusqu larrive du produit aux conditions dexportation (voir chapitre 2). Quant au prix conomique pour la production qui va au march intrieur, il est estim gal au prix financier, qui est un prix au producteur, cest--dire dj rendu ferme. Connaissant les quantits et les prix de vente aussi bien au niveau des marchs extrieurs quau niveau national, on calcule les recettes exprimes en prix financiers ou en prix conomiques. Recettes en prix financier = (Quantit qui va au march national*prix intrieur financier) + (Quantit qui va aux marchs extrieurs*prix financier lexport) Idem pour les recettes en prix conomique.
64
Exploitation 3
* Calcul des charges globales Tableau n28 : Cot des Intrants
Cot Financier Prix changeables Non changeables
Exploitation 3
Cot Economique Cot Echangeable Cot non Echangeable Transferts
Main d'uvre labour moyen Intrants Semences (grammes) Tourbes (sacs) Amonitrate (QX) Sulfate de potasse (QX) Magnesie (QX) Gasoil (l) Produits phytosanitaires (KG) Roseaux de palissage Ficelle de palissage (kg) Fil de fer QX) Plateaux
18 612 200 41 524 11 000 5 000 1 350 3 600 1 785 4 720 9 713 425,58 2 175 1 283 473
2 978 170 27 885 9 560 1 688 766 2 425 1 125 4 399 7 922 0 0 0 0
15 634 30 13 639 1 440 3 312 584 1 175 660 321 1 790 426 2 175 1 283 473
15 634 88,9 36 954 10 288 4 800 1 242 3 456 1 785 1 605 9 421 426 2 175 1 283 473
15 634 30,1 13 639 1 440 3 312 584 1 175 660 321 1 790 425,58 2 175 1 283 473
Exploitation 3
Total Investissements
17 705
Int. Ech. (4)
10 678
Int. N Ech. (5)
29 890
C. Eco. (6)
19 212
Int. Ech. (7)
10 678
Int. N Ech. (8)
-1 507
Transf. (9)
Armature Plastique Systme goutte goutte + PVC Gaines en plastique Puit Moteur Pompe Valeur locative de la terre
10 3 10 3 20 10 10
(1) Prix financier (2) Dure de vie (3) Amortissement annuel (4) Intrants changeables de l'amortissement annuel (5) Intrants non changeables de l'amortissement annuel (6) Cot conomique (7) Intrants changeables du cot conomique (8) Intrants non changeables du cot conomique (9) Transferts
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
65
Exploitation 3
Autres frais Emballage et palette Dpotage et intervention groupe export Commission Transport + Transit Conditionnement
1,20 0,03
352 861 241 920 110 941 338 982 228 042 110 941 99 000 99 000 0 99 000 99 000 0 6 858 -114 6 972 6 972 0 6 972 16 268 32 260 55 440
0,07 16 003 -266 2,00 165 000 132 740 0,80 66 000 10 560
(1) Quantit (2) Prix ou montant (3) Prix financier (4) Intrants changeables (5) Intrants non changeables (6) Cot conomique (7) Intrants changeables du cot conomique (8) Intrants non changeables du cot conomique (9) Transferts
Exploitation 3
Charges et produits
Charges Charges totales * Frais financiers sur les charges * Frais financiers sur les prets Total frais financiers Total charges
Exploitation 3
Recettes et Marge Nette
82 500 27 500
2,77 1,50
Une fois calcules les recettes et les charges en terme financier ou conomique, on estime la marge brute comme tant la diffrence entre le total des recettes et le total des charges, exprime respectivement en terme financier ou conomique.
66
fs = Prix du march du facteur de production s. Lactivit est rentable pour le producteur local si la marge nette est positive La marge nette financire ou conomique est la diffrence entre le total des recettes et le total des charges, respectivement exprimes en terme financier ou conomique. Tableau n33 : La marge nette financire et conomique en DH/Hectare Exploitation 1 2 3 Marge nette financire 193 732 416 122 177 056 Marge Nette Economique 264 834 491 198 224 915
Pour les trois cas dexploitation, les marges nettes financires et conomiques calcules sont positives, lactivit est donc rentable financirement et conomiquement. Les marges nettes conomiques sont suprieures aux marges nettes financires, signifiant par l que lactivit est plus rentable du point de vue de la collectivit que de lindividu. La marge nette aussi bien financire quconomique dgage au niveau du cas n2 est la plus importante, suivie de loin du cas n1 et puis du cas n3.
III- La matrice danalyse des politiques (Cf tableau n34, n35, n36)
Rappelons que le but de cette analyse est le calcul de la Matrice des Analyses des Politiques.
Exploitation 1 Tableau n34 : Matrice des analyses des politiques
Revenu total Intrants changeables Ressources domestiques Profits
Le revenu total exprim en prix privs ou sociaux, nest autre que les recettes totales exprimes respectivement en prix privs ou sociaux. La diffrence entre le revenu total en prix privs et le revenu total en prix sociaux nous donne les transferts doutput. Si les transferts sont ngatifs dun montant X,
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
67
ceci signifie que dans une situation sans distorsion, le producteur devrait recevoir X dirhams par hectare de plus que dans la situation actuelle. Pour tre plus explicite, prenons lexemple de lexploitation n1 ou cas n1, les transferts sur le revenu sont de 4 700 DH, cest--dire que dans une situation sans distorsion, le producteur de tomate primeur devrait recevoir 4 700 DH par hectare de plus que dans la situation actuelle. Cette perte implicite est accentue par les transferts positifs sur les intrants (11 353) et sur les ressources domestiques (1 808 qui nest autre que le montant des transferts sociaux). Il en rsulte des profits privs trs largement infrieurs de 17 861 ce quils pourraient tre dans une situation sans distorsion. Leffet net des distorsions prsentes dans le systme actuel et de lintervention de lEtat est donc une taxation du producteur de 17 861 DH par hectare. De mme, 193 732 DH est le bnfice net observ ou profit priv. 211 593 DH est le bnfice net en cot dopportunit ou profit social. La diffrence entre le profit priv et le profit social aboutit au transfert net de 17 861 DH. Remarquons que le transfert final ou net peut se calculer partir de la dernire ligne (diffrence entre les transferts sur les revenus et les transferts sur les cots) ou partir de la dernire colonne (diffrence entre les profits privs et les profits sociaux ).
1. Les transferts
Tableau n37 : Les transferts Transferts en DH/ha Transferts sur les ressources domestiques DH/ha Transferts sur les intrants en DH/ha Transferts sur les revenus en DH/ha Cas n1 -17 861 1 808 11 353 -4 700 Cas n2 -21 051 1 840 11 691 -7 520 Cas n3 -13 129 1 298 7 954 -3 877.5 Moyenne -17 347 1 649 10 333 -6 110
Dans le cas n1, les transferts sur le revenu sont de -4700 DH, cest--dire que dans une situation sans distorsion, le producteur de tomate primeur devrait recevoir 4700 DH/ha de plus que dans la situation actuelle. Cette perte implicite est accentue par les transferts positifs sur les intrants (11 353) et sur les ressources domestiques (1 808). Il en rsulte des profits privs trs largement infrieurs ce quils pourraient tre dans une situation sans distorsion. Leffet net des distorsions prsentes dans le systme actuel au niveau du cas n1 est donc une taxation sur le producteur de 17 861 DH par hectare. Si on raisonne en moyenne pour les trois cas, les transferts sur le revenu sont de lordre de 6 110 Dh/ha. Cela signifie que dans une situation sans distorsion, le producteur devrait recevoir en moyenne 6110 DH/ha de plus que dans la situation actuelle. Cette perte implicite est accentue par les transferts positifs sur les intrants (10 333) et sur les ressources domestiques (1 649). Il en rsulte des profits privs infrieurs de 17 347 DH/ha ce quils pourraient tre dans une situation sans distorsion. Leffet net des distorsions du systme actuel dintervention de lEtat est un transfert ngatif moyen pour les trois cas dexploitations de lordre de 17 347 DH/ha. Par consquent, on peut dire que la culture de la tomate sous serre au Souss Massa est lgrement taxe, principalement au niveau des intrants changeables. A la lecture du tableau n38 , on remarque quen moyenne :
68
- Les profits sociaux sont de 276 926 DH/ha ; - Les profits privs reprsentent 93 % des profits sociaux ; - La taxe applique la tomate primeur est de 6,8 % des profits. Tableau n38 : Profits sociaux, profits privs et taxes appliques la tomate primeur. Profits sociaux en DH/ha 211 593 437 173 182 011 276 926 Profits privs/Profits sociaux en % 91,6 % 95,2 % 92,8 % 93,2 % Taxe en % 8,4 % 4,8 % 7,2 % 6,8 %
Lanalyse dtaille du budget de lexploitation nous permet de situer trois principaux postes de distorsion qui se trouvent au niveau de deux rubriques, savoir : * Rubrique Intrants : 1- Lnergie : Pour irriguer, les agriculteurs ont besoin de gasoil pour faire tourner leur moteur. Or lagriculteur paye au litre de gasoil 65 % de plus que ce quil devrait payer dans une situation sans distorsion, pour irriguer la tomate sous serre. Cette taxation est surtout due la Taxe Intrieure de Consommation (TIC) et la Taxe sur Valeur ajoute (TVA) applique au gasoil. 2- Le machinisme agricole : Pour effectuer les travaux de labour, lagriculteur dans le Souss Massa paye lhectare en moyenne 55 % de plus que ce quil devrait payer dans une situation sans distorsion. En effet, malgr le fait que le secteur de la mcanisation agricole bnficie de subventions, de primes et de droits et taxes minimums, les travaux mcaniss restent largement coteux. Lexplication de cette contradiction rside dans le fait que le recours au travail mcanis se fait par le biais de la location de matriel agricole des grands propritaires qui en contrepartie de leurs services se dotent dune marge assez confortable. Le morcellement des terres et les taux dintrt levs des banques sont pour beaucoup dans la non mcanisation des petites exploitations. * Rubrique revenus : Pour les 3 cas, les revenus totaux aux prix sociaux sont suprieurs aux revenus aux prix privs. En moyenne pour les 3 cas, cet cart est de 6110 DH/ha. Les quantits exportes, les quantits commercialises au niveau national, ainsi que le prix de vente sur le march intrieur, tant les mmes dans lanalyse, le prix lexportation est le seul qui diffre. Ainsi, dans le calcul du revenu aux prix privs, le prix de vente au niveau des marchs extrieurs est de 2,77 DH/kg alors que dans le calcul du revenu aux prix sociaux, ce prix est de 2,82 DH/kg. Ces prix diffrent de 0,045 DH/kg du fait que les exportateurs payent une taxe parafiscale qui est un prlvement aux organismes destin ltablissement Autonome de Contrle et de Coordination des Exportations (EACCE) en contrepartie de ses services de contrle de qualit.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
69
Ressources intrieures aux prix sociaux Coefficient des ressources domestiques (CRD) = ____________________________________ (Revenu total Intrants changeables) exprims en prix sociaux Les rsultats du calcul de ces coefficients de protection et davantage comparatif sont rsums dans le tableau qui suit :
Exploitation n 1 Tableau n39 : Indicateur de protection et d'avantage comparatif Indicateurs Valeur Coefficient de protection nominale (CPN) 0,986 Coefficient de protection effective (CPE) 0,942 Coefficient des Ressources domestiques (CRD) 0,234 Exploitation n 2 Tableau n40 : Indicateur de protection et d'avantage comparatif Indicateurs Valeur Coefficient de protection nominale (CPN) 0,986 Coefficient de protection effective (CPE) 0,962 Coefficient des Ressources domestiques (CRD) 0,131 Exploitation n 3 Tableau n41 : Indicateur de protection et d'avantage comparatif Indicateurs Coefficient de protection nominale (CPN) Coefficient de protection effective (CPE) Coefficient des Ressources domestiques (CRD) Valeur 0,986 0,948 0,204
70
Tableau n42: Indicateurs de protection et davantage comparatif Indicateurs Coefficient de Protection Nominale (CPN) Coefficient de Protection Effectif (CPE) Coefficient des ressources domestiques (CRD) Cas n1 0,986 0,94 0,23 Valeur Cas n2 0,986 0,96 0,13 Cas n3 0,986 0,95 0,20
Il ressort du tableau n42 que les niveaux de protection nominale et effective sont faiblement infrieurs 1 dans lensemble des modles, ce qui indique que globalement il y a une faible protection ngative et une lgre taxation de la filire. Quant aux niveaux des CRD, ils varient entre 0,13 et 0,24, ils sont donc largement infrieurs 1. Cela indique que chaque systme de production utilise des ressources intrieures dont le cot dopportunit total mesur prix mondial est moins lev que la valeur ajoute gnre par le systme en termes de devises trangres. Les producteurs font galement bon usage des ressources domestiques. Le pays a donc un avantage comparatif dans la culture de la tomate primeur et sa production devrait tre davantage encourage. Conclusion : Linstrument de travail de cette partie est la Matrice dAnalyse de Politique (MAP). Pour les trois cas dexploitations, les marges nettes financires et conomiques calcules sont positives, lactivit est rentable financirement et conomiquement. Les niveaux de la protection nominale et effective sont faiblement infrieurs 1 dans lensemble des modles, ce qui indique que globalement il y a une faible protection ngative et une lgre taxation de la filire. Quant aux niveaux du CRD, il varie entre 0,13 et 0,24, ils sont donc largement infrieurs 1. Les producteurs font bon usage des ressources domestiques et le pays a donc un avantage comparatif dans la culture de la tomate primeur. Les profits sociaux sont de 276 926 DH/ha et les profits privs quant eux reprsentent 93 % des profits sociaux. La taxe applique la tomate primeur est donc de 6,8 % des profits. Les transferts sur le revenu sont en moyenne de lordre de -6110 DH/ha. Cela signifie que dans une situation sans distorsion, le producteur devrait recevoir 6110 DH/ha de plus que dans la situation actuelle. Cette perte implicite est accentue par les transferts positifs sur les intrants (10333) et sur les ressources domestiques (1649). Il en rsulte des profits privs infrieurs ce quils pourraient tre dans une situation sans distorsion, de -17347 DH/ha. Par consquent, on peut dire que la culture de la tomate sous serre est lgrement taxe, principalement au niveau des intrants changeables (surtout le gasoil), la rmunration pour service rendu pour le labour est surestime et une taxe parafiscale ou prlvement aux organismes est applique au kg de tomate primeur export dans la zone du Souss Massa.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
71
72
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
73
74
I-
Aperu gnral
La mthodologie utilise s'articule autour de l'analyse financire de la rentabilit du projet de tomate sous serre. Cette analyse financire permet de dgager ce qu'on appelle un Taux de Rentabilit Interne. Le Taux de Rentabilit Interne ou "TRI" est considr comme le taux d'intrt qui permet d'atteindre l'quilibre entre les diffrentes charges occasionnes par l'agriculteur (Investissement et charges de la culture) et les recettes octroyes par la production obtenue travers la ralisation de ce projet. En d'autres termes, le TRI doit tre suprieur au taux d'intrt pour que le projet soit financirement rentable. Le calcul de la rentabilit seffectue travers les tapes suivantes : Etape 1 : Calcul des recettes totales, des charges totales et du rsultat net. - Les recettes totales = (production lexport * prix de vente lexport) + ( production qui va au march intrieur * prix intrieur) ; - Les charges totales = Lamortissement +frais de campagne + frais financiers + frais divers + valeur locative de la terre; - Les recettes totales - Les charges totales = le rsultat net. Etape 2 : Calcul du cash flow. - Cash flow = Recettes charges hors amortissement - investissement . Etape 3 : Calcul de la Valeur Actualise Nette VAN. - La VAN = Somme des cash flow actualise Investissement total. Etape 4 : Calcul du taux de rentabilit ; - Le taux dintrt qui annule la VAN est le taux de rentabilit.
1. Tableau des investissements (Cf Tableau n43-44 et lAnnexe n2 Tableau n26-27 et Tableau n32-33)
Ce tableau prsente l'ensemble des investissements ncessaires pour linstallation de la culture sous serre et les annuits d'amortissement correspondantes rparties sur la dure de vie du projet. Les installations comprennent les serres, le puits, la motopompe et le systme dirrigation en goutte goutte. La dure de vie considre pour le projet stale sur 10 ans.
2. Tableau des charges (Cf tableau n45 et lAnnexe n2 Tableau n28 et Tableau n34)
Il sagit du calcul du cot financier des diffrentes charges, les quantits et les prix sont ceux retenus au niveau du calcul de la MAP. Les diffrentes charges sont :
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
75
les semences de type Daniella les intrants consommables, savoir les engrais de fond et de couverture, les oligo-lments, les produits de traitements phytosanitaires qui sont valus leur prix du march en tenant compte des quantits utilises par hectare, la main-duvre estime en homme jour pour chaque type de travaux raliss sur la culture : installation de la culture, pandage d'engrais, irrigation, taille etc. Le prix de la main-duvre a t valu au SMAG, soit 41,36 DH la journe. le cot financier de la terre a t estim son prix de location, soit 3500 4000 DH, selon le systme de production. le cot de l'eau d'irrigation est estim travers lamortissement des quipements dirrigation (le puits, la moto-pompe, le systme dirrigation en goutte goutte) et la consommation de gasoil.
3. Tableau des recettes : (Cf tableau n46 et lAnnexe n2 Tableau n29 et Tableau n35)
Les recettes lhectare diffrent selon le rendement et les prix de vente. Pour ce qui est des rendements, trois types de rendements sont retenus selon lexploitation. Pour lexploitation n1, le rendement global est de 130 t/ha dont 100t sont destines au march extrieur et 30t constituent un cart de triage qui va tre commercialis au march local. Rendement export Cas 1 Cas 2 Cas 3 100 160 82,5 Rendement march local 30 70 27,5
76
Irrigation : Systme goutte goutte (PVC+Syst.canalisation) Conduites en gaines plastiques Pompe Moteur Puit Sous total Serres Armature Plastique Sous total Total gnral
(1)
18 160 9 800 30 000 45 000 20 000 122 960 28 000 36 000 64 000 186 960 10 3 10 10 20 1 816 3 267 1 816 3 267 1 816 3 267 1 816 3 267 1 816 3 267 1 816 3 267 1 816 3 267 1 816 3 267 1 816 3 267 1 816 3 267 1 816 3 267
3 000 3 000 3 000 3 000 3 000 3 000 3 000 3 000 3 000 3 000 3 000 4 500 4 500 4 500 4 500 4 500 4 500 4 500 4 500 4 500 4 500 4 500 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 13 583 13 583 13 583 13 583 13 583 13 583 13 583 13 583 13 583 13 583 13 583
10 2 800 2 800 2 800 2 800 2 800 2 800 2 800 2 800 2 800 2 800 2 800 3 12 000 12 000 12 000 12 000 12 000 12 000 12 000 12 000 12 000 12 000 12 000 14 800 14 800 14 800 14 800 14 800 14 800 14 800 14 800 14 800 14 800 14 800 28 383 28 383 28 383 28 383 28 383 28 383 28 383 28 383 28 383 28 383 28 383
Exploitation n1
Irrigation: I. Eco. Dure de vie
(1) Systme goutte goutte (canalisation) Conduites en gaines plastiques Pompe Moteur Puit Serres Armature Plastique Total gnral 18 160 9 800 30 000 45 000 20 000 28 000 36 000 186 960 10 3 10 10 20 10 3 18 160 9 800 30 000 45 000 20 000 28 000 36 000 186 960 9 800 9 800 9 800
36 000 45 800
36 000 45 800
36 000 45 800
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
77
Exploitation n1
Annes :
Main d'uvre Labour Ammonitrate Sulfate de potasse Acide phosphorique Magnesie MAP Produits phytosanitaires Roseaux de palissage Ficelle de palissage Fil de fer Achats semences Tourbes Plateaux Gasoil Valeur locative Total charges Frais Financiers / Charges Frais Financiers / Prt Total frais financiers Rcapitulatif charges Charges production Total des Frais Financiers Frais Gnraux Total Gnral des frais /ha
2
38 051 200 1 122 1 300 1 300 2 250 0 18 648 429 2 175 1 283 9 599 4 000 374 4 720 4 000 89 451 8 051 8 051 2 384 10 435
3
38 051 200 1 122 1 300 1 300 2 250 0 18 648 429 2 175 1 283 9 599 4 000 374 4 720 4 000 89 451 8 051 8 051 2 384 10 435
4
38 051 200 1 122 1 300 1 300 2 250 0 18 648 429 2 175 1 283 9 599 4 000 374 4 720 4 000 89 451 8 051 8 051 2 384 10 435
5
38 051 200 1 122 1 300 1 300 2 250 0 18 648 429 2 175 1 283 9 599 4 000 374 4 720 4 000 89 451 8 051 8 051 2 384 10 435
6
38 051 200 1 122 1 300 1 300 2 250 0 18 648 429 2 175 1 283 9 599 4 000 374 4 720 4 000 89 451 8 051 8 051 2 384 10 435
7
38 051 200 1 122 1 300 1 300 2 250 0 18 648 429 2 175 1 283 9 599 4 000 374 4 720 4 000 89 451 8 051 8 051 2 384 10 435
8
38 051 200 1 122 1 300 1 300 2 250 0 18 648 429 2 175 1 283 9 599 4 000 374 4 720 4 000 89 451 8 051 8 051 2 384 10 435
9
38 051 200 1 122 1 300 1 300 2 250 0 18 648 429 2 175 1 283 9 599 4 000 374 4 720 4 000 89 451 8 051 8 051 2 384 10 435
10
38 051 200 1 122 1 300 1 300 2 250 0 18 648 429 2 175 1 283 9 599 4 000 374 4 720 4 000 89 451 8 051 8 051 2 384 10 435
89 451 89 451 89 451 89 451 89 451 89 451 89 451 89 451 89 451 89 451 10 435 10 435 10 435 10 435 10 435 10 435 10 435 10 435 10 435 10 435 8 945 8 945 8 945 8 945 8 945 8 945 8 945 8 945 8 945 8 945 108 831 108 831 108 831 108 831 108 831 108 831 108 831 108 831 108 831 108 831
Exploitation n 1
Production : Superficie (Ha) Rendement l'export Rendement march local Production Total (Kg) Prix Unitaire Export (Dh/Kg.) Prix Unitaire march local (Dh/Kg.) Recettes totales (DH)
78
Exploitation n1
Total Charges Amortissement Amortissements Total charges Total recettes Rsultats nets Investissements Solde des flux financiers nets ou cash flow C.Fl.cumul Hors
26 209
Le prix de vente des tomates considr dans cette analyse se base sur : Les donnes de lOffice de Change pour les prix lexport considr en prix FOB. Le prix retenu est de 2.77 DH/kg et, Les donnes du Ministre du Plan pour les prix du march intrieur, considr 1.50 DH/kg
Les recettes totales = (production lexport * prix de vente lexport) + ( production qui va au march intrieur * prix intrieur).
4. Tableau compte d'exploitation : (Cf tableau n47 et lAnnexe n2 Tableau n30 et Tableau n36)
Ce tableau rsume les charges totales ainsi que les recettes totales rparties tout au long de la dure de vie du projet. Ce tableau donne aussi le rsultat net pour chaque anne qui est gal aux recettes totales diminues des charges totales (y compris lamortissement).
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
79
5. Tableau de calcul du TRI : (Cf tableau n48 et lAnnexe n2 Tableau n31 et Tableau n37)
Le taux de rentabilit interne est dfini comme tant le taux d'intrt qui annule la Valeur Actualise Nette. La Valeur Actualise Nette correspond la somme de la srie du cash flow actualise, laide des coefficients dactualisation, dont on retranche la valeur totale de linvestissement financier. La VAN = Somme des cash flow actualise Investissement total.
80
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
81
1. Tableau des investissements (Cf Tableau n49-n50 et lAnnexe n2 Tableau n38-n39 et Tableau n44-n45)
Ce tableau prsente l'ensemble des investissements ncessaires pour chaque cas dexploitation et les annuits d'amortissement correspondantes rparties sur la dure de vie du projet. On prend linvestissement valu au prix financier et on en limine les taxes et les subventions pour avoir linvestissement en termes conomiques. On peut galement dresser un plan global dinvestissements de lexploitation qui indique lensemble des investissements effectus durant les dix annes du projet et les annes o ces cots ont t vritablement engags.
2- Tableau des charges (Cf Tableau n51 et lAnnexe n2 Tableau n40 et Tableau n46)
Il faut distinguer entre les intrants changeables et ceux non changeables. Pour ce qui est des intrants changeables, le calcul des prix conomiques a t fait partir des sorties effectues chez les transitaires au port de Casablanca qui nous ont permis de redresser la structure des prix des intrants (semences, tourbe, fongicide, engrais) et des investissements (tracteur, charrue disque, cover-crop, systme dirrigation dont on distingue le systme goutte goutte, les tubes en PVC et les conduits en gaines plastiques, le moteur et la pompe pour lirrigation). Pour dautres lments, cest le cas des lments de la serre, larmature et le plastique, nous avons utilis les coefficients de dcomposition labors lors de ltude de la politique des prix et des incitations dans le secteur agricole (DPAE, 1990). Quant aux intrants non changeables, le calcul du prix conomique dpend, comme il a t dit, troitement de la nature de lintrant considr dans le projet. - Eau dirrigation Calculer le prix conomique de leau nest pas une tche facile. En fait, nous devons tout dabord rappeler quen matire dirrigation, les agriculteurs contribuent au financement des Offices Rgionaux de Mise en Valeur par le biais dun systme de tarification de leau dirrigation. Le Code des Investissements Agricoles CIA dfinit en particulier le cadre contractuel permettant de grer les relations entre lEtat et les agriculteurs. Dun ct, lEtat est charg de la ralisation et du financement des quipements externes et internes des zones irrigues, de lentretien des quipements externes et du bon fonctionnement des rseaux dirrigation. De lautre ct, les agriculteurs ont lobligation de mettre en valeur leurs proprits et de participer financirement aux cots dquipement, dentretien et de fonctionnement des rseaux dirrigation. La participation financire des agriculteurs comprend trois composantes : Une participation directe la valorisation des terres irrigues; exprime lhectare, cette participation est cense recouvrer une partie (40 %) des cots dquipements. Une redevance permanente et annuelle pour usage de leau dirrigation; exprime au m3. Cette redevance comprend lamortissement et les dpenses dexploitation et dentretien du rseau externe dirrigation. Une taxe de pompage, qui est une redevance supplmentaire destine couvrir lintgralit des frais de pompage, exprime au m3. Cette redevance concerne les zones o lirrigation ncessite le refoulement deau soit pour assurer la desserte dun haut service, soit pour alimenter un rseau daspersion.
Cette redevance deau dirrigation paye par lagriculteur en contrepartie du m3 deau consomm ne peut tre considre comme un impt car ce dernier est une prestation pcuniaire requise des particuliers par
82
voie dautorit, titre dfinitif et sans contrepartie, dans le but dassurer la couverture des charges ou services publics. Par contre, elle est plutt perue comme une rmunration pour services rendus Le prix conomique se dfinit comme tant le prix des alternatives les plus valorisantes dans la zone. Vu les difficults de lestimer par cette mthode, et suite des travaux raliss par lAdministration du Gnie Rural du Ministre de lAgriculture du Maroc, le prix conomique de leau court terme est dfini comme tant le cot de mobilisation de leau auquel on ajoute les charges rcurrentes (entretien). A long terme, le prix conomique de leau est le cot de dveloppement de la ressource. Nanmoins, au niveau de la zone dAgadir, cest le pompage priv qui est le plus prdominant, autrement dit lagriculteur creuse son puits, il lquipe dune pompe et dun moteur quil fait fonctionner avec du gasoil. Ainsi, au niveau de cette zone de pompage priv, le cot dopportunit de leau est gal au prix du mtre cube deau dduction faite dune taxe forfaitaire applique lnergie la plus utilise dans le pompage de leau (Gasoil). Autrement dit, on peut approcher ce cot dopportunit travers lamortissement annuel du cot conomique des quipements dirrigation major par la consommation du gasoil. Cette consommation est exprime en nombre de litre, pour rpondre aux besoins de la culture de la tomate en terme dirrigation, multipli par le prix conomique du litre de gasoil. - Main duvre : En raison de la trs forte abondance et de la sous-utilisation de la main-duvre dans les pays en voie de dveloppement, le cot dopportunit de cette dernire est valu son prix financier multipli par un prix de rfrence de 0,84 1. - Terre : Dans le cas dun march caractris par une concurrence pure et parfaite, le cot dopportunit de lintrant est gale son prix marchand. Or, le march de la terre au Maroc peut tre considr comme un march concurrentiel puisque lEtat ny intervient pas. Ainsi, le cot dopportunit de la terre peut tre assimil son prix de location.
3- Tableau des recettes : (Cf Tableau n52 et lAnnexe n2 Tableau n41 et Tableau n47)
Le calcul du prix conomique de la production du projet utilise le prix FOB des exportations marocaines des tomates dont on retranche toutes les charges pour arriver un prix quivalent la ferme. En utilisant les donnes de lOffice des Changes pour le prix FOB, le prix FOB pour la tomate est de 4,96 duquel on extrait le cot de conditionnement de 0,80, le cot de lemballage de 1,2 DH et le cot du transport du port la station de conditionnement et de la station la ferme. Ce transport intrieur est de 0.14 DH/kg. On arrive enfin un prix quivalent ferme ou prix de parit lexportation de 2,82 DH/kg. Les recettes totales = (production lexport * prix de vente lexport) + ( production qui va au march intrieur * prix intrieur).
4- Tableau compte dexploitation : (Cf Tableau n53 et lAnnexe n2 Tableau n42 et Tableau n48)
Ce tableau rsume les charges totales ainsi que les recettes totales pour la tomate calcules comme tant la somme du prix intrieur multipli par la quantit vendue au niveau national et le prix de parit lexportation multipli par la quantit exporte. Lensemble de ces recettes et charges sont rparties sur toute la dure de vie du projet.
La Banque Mondiale recommande de prendre le coefficient de 0,5 pour les pays en dveloppement (cf. Gittinger J. Price). On a jug ce taux faible pour le Maroc mais on reconnat quun coefficient de 1 est trop lev. Aprs rflexion, il semble plus judicieux de corriger ce coefficient par le taux de chmage moyen qui est de 16%.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
83
Ce tableau donne aussi le rsultat net pour chaque anne qui est gal aux recettes totales diminues des charges totales (y compris lamortissement). En outre, le calcul du cash flow nous amne calculer les recettes totales dont on retranche les charges hors amortissements et les investissements raliss lanne de leur engagement effectif. Cash flow = Recettes charges hors amortissement -investissement . Signalons que pour les investissements : conduites en gaines plastiques pour le systme goutte goutte et le plastique pour la serre, un troisime investissement est effectu la neuvime anne du projet. Il est donc ncessaire dajouter dans le calcul du cash flow de la 10me anne, la valeur rsiduelle de cet investissement.
5. Tableau de calcul du TRE : (Cf Tableau n54 et lAnnexe n2 Tableau n43 et Tableau n49)
La Valeur Actualise Nette est la srie du cash flow actualise dont on retranche la valeur totale de linvestissement conomique. Le taux de rentabilit conomique est dfini comme tant le taux d'intrt qui annule la Valeur Actualise Nette. La VAN = Somme des cash flow actualise Investissement total.
84
2 925 2 925 2 925 2 925 2 925 2 925 2 925 2 925 2 925 2 925 2 925 4 388 4 388 4 388 4 388 4 388 4 388 4 388 4 388 4 388 4 388 4 388 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 14 623 14 623 14 623 14 623 14 623 14 623 14 623 14 623 14 623 14 623 14 623
10 3 808 3 808 3 808 3 808 3 808 3 808 3 808 3 808 3 808 3 808 3 808 3 11 460 11 460 11 460 11 460 11 460 11 460 11 460 11 460 11 460 11 460 11 460 15 268 15 268 15 268 15 268 15 268 15 268 15 268 15 268 15 268 15 268 15 268 29 891 29 891 29 891 29 891 29 891 29 891 29 891 29 891 29 891 29 891 29 891
34 380 43 935
34 380 43 935
34 380 43 935
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
85
Exploitation n1 Tableau n51: Frais financiers et charges /ha (en DH) 2 3 4 Annes : 1
Main-d'uvre Labour Ammonitrate Sulfate de potasse Acide phosphorique Magnsie MAP Produits phytosanitaires Roseaux de palissage Ficelle de palissage Fil de fer Achats semences Tourbes Plateaux Gasoil Valeur locative Total charges Frais Financiers / Charges Frais Financiers / Prt Total frais financiers Rcapitulatif charges Charges production Total des Frais Financiers Frais Gnraux Total Gnral des frais/ha
5 6 7 8 9 10 31 963 31 963 31 963 31 963 31 963 31 963 31 963 31 963 31 963 31 963 89 89 89 89 89 89 89 89 89 89 1 032 1 032 1 032 1 032 1 032 1 032 1 032 1 032 1 032 1 032 1 248 1 248 1 248 1 248 1 248 1 248 1 248 1 248 1 248 1 248 1 300 1 300 1 300 1 300 1 300 1 300 1 300 1 300 1 300 1 300 2 250 2 250 2 250 2 250 2 250 2 250 2 250 2 250 2 250 2 250 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 18 089 18 089 18 089 18 089 18 089 18 089 18 089 18 089 18 089 18 089 429 429 429 429 429 429 429 429 429 429 2 175 2 175 2 175 2 175 2 175 2 175 2 175 2 175 2 175 2 175 1 283 1 283 1 283 1 283 1 283 1 283 1 283 1 283 1 283 1 283 8 978 8 978 8 978 8 978 8 978 8 978 8 978 8 978 8 978 8 978 4 000 4 000 4 000 4 000 4 000 4 000 4 000 4 000 4 000 4 000 374 374 374 374 374 374 374 374 374 374 1 605 1 605 1 605 1 605 1 605 1 605 1 605 1 605 1 605 1 605 4 000 4 000 4 000 4 000 4 000 4 000 4 000 4 000 4 000 4 000 74 815 74 815 74 815 74 815 74 815 74 815 74 815 74 815 74 815 74 815 4 489 4 489 4 489 4 489 4 489 4 489 4 489 4 489 4 489 4 489 4 489 4 489 4 489 4 489 4 489 4 489 4 489 4 489 4 489 4 489 1 674 1 674 1 674 1 674 1 674 1 674 1 674 1 674 1 674 1 674 6 163 6 163 6 163 6 163 6 163 6 163 6 163 6 163 6 163 6 163
74 815 74 815 74 815 74 815 74 815 74 815 74 815 74 815 74 815 74 815 6 163 6 163 6 163 6 163 6 163 6 163 6 163 6 163 6 163 6 163 7 481 7 481 7 481 7 481 7 481 7 481 7 481 7 481 7 481 7 481 88 459 88 459 88 459 88 459 88 459 88 459 88 459 88 459 88 459 88 459
Exploitation n1 Annes :
Superficie (Ha) Rendement l'export Rendement march local PRODUCTION TOTALE (KG) Prix Unitaire Export (Dh/Kg.) Prix Unitaire march local (Dh/Kg.) RECETTES TOTALES (DH) 1 2
Exploitation n1
Annes : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Total Charges Hors Amortissement 88 459 88 459 88 459 88 459 88 459 88 459 88 459 88 459 88 459 Amortissements 29 891 29 891 29 891 29 891 29 891 29 891 29 891 29 891 29 891 Total charges 118 350 118 350 118 350 118 350 118 350 118 350 118 350 118 350 118 350 Total recettes Rsultats nets Investissements Soldes des flux financiers nets ou cash flow C.Fl.cumul 327 000 208 650 206 395 32 146 327 000 327 000 208 650 208 650 0 0 327 000 208 650 43 935 194 606 433 147 327 000 327 000 208 650 208 650 0 0 327 000 208 650 43 935 194 606 433 147 327 000 327 000 208 650 208 650 0 0
86
Exploitation n1
Anne 1 Anne 2 Anne 3 Anne 4 Anne 5 Anne 6 Anne 7 Anne 8 Anne 9 Anne 10 Total Total Investissement Valeur Actualise Nette (VAN) Taux de Rentabilit conomique (TRE)
32 146 238 541 238 541 194 606 238 541 238 541 194 606 238 541 238 541 223 896
16,00% 0,862 0,743 0,641 0,552 0,476 0,410 0,354 0,305 0,263 0,227 0,160 0,16
27 710 177 236 152 905 107 423 113 546 97 802 68 891 72 755 62 736 50 824 931 827 298 910 632 917
32 146 238 541 238 541 194 606 238 541 238 541 194 606 238 541 238 541 223 896
14,00% 0,877 0,769 0,675 0,592 0,519 0,456 0,400 0,351 0,308 0,270
28 192 183 438 161 015 115 207 123 803 108 775 77 842 83 728 73 471 60 452 1 015 923 298 910 717 013
0,14 31,05%
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
87
Lanalyse financire ralise pour les trois cas dexploitations montre des taux de rentabilit financire suprieurs au taux dintrt financier retenu dans cette analyse qui est de 12 %. Dune manire gnrale, on peut conclure que les diffrents cas sont rentables. La rentabilit financire de la 3me exploitation est relativement moins leve que les deux autres, ceci sexplique par les investissements levs ncessaires pour la culture de la tomate relativement au niveau du rendement obtenu, notamment le rendement lexport, qui est plus faible que dans le cas des deux autres exploitations.
Le calcul du TRE pour les diffrents cas montre que pour les trois types dexploitations, les taux de rentabilit conomique sont suprieurs au taux dintrt conomique retenu dans ltude qui est de 8 %. Lexploitation 2 est la plus rentable financirement et conomiquement du fait quaussi bien les rendements globaux que les rendements lexport, sont levs. La comparaison entre les TRI et les TRE montre que : La diffrence entre le TRE et le TRI des trois exploitations est de 0,54 point pour le premier cas contre 0 pour le second et 0,33 point pour le troisime cas. Ainsi, les TRE des trois cas dexploitations sont lgrement suprieurs gaux aux valeurs respectives des TRI, signifiant, par l, que les taxes appliques au projet de la culture de la tomate primeur au Souss Massa dpassent lgrement ou sont presque compenses par les subventions. Pour le cas n2, qui a des rendements levs, les taxes appliques au projet sont compenses par les subventions octroyes surtout aux investissements.
88
Le TRE moyen pour les trois scnarii est de 32,3 % comparer la valeur correspondante du TRI qui est de 31,9%. Ceci implique que, globalement, la culture de la tomate sous serre Agadir est presque aussi rentable de point de vue financier quconomique.
Dans ce cas, on a simul quel est le rendement qui ramne le TRI 12 %, cest--dire au seuil de la rentabilit financire. Comme le montre le tableau suivant : Rendement TRI TRE Cas dexploitation Cas base Cas simul % Var. Cas base Cas simul % Var. Cas base Cas simul % Var. 1 -RDT lexport 100 61,8 38,2 % 30,5 12 -60,7 % 31,1 17,62 -43,3 -RDT march 30 18,54 % intrieur 2 160 59,28 62,9 % 36,2 12 -66,9 % 36,2 17,53 -51,6 -RDT lexport 70 25,94 % -RDT march intrieur 3 -RDT lexport 82,5 51,73 37,3 % 29,1 12 -59,5 % 29,6 16,39 -44,6 -RDT march 27,5 17,24 % intrieur Dans le scnario n1, le rendement qui ramne le TRI 12 est 61,8 tonnes lexport et 18,54 t rendement qui va au march local. Dans ce cas, le TRI baisse de 30,5 12, TRI seuil, soit une baisse de 60,7 %. La variation qui sen suit au niveau du TRE est une baisse de 31,1 17,62 ; soit une baisse de 43,3 %. Il est clair que tous les cas, malgr la baisse du TRI au niveau seuil de rentabilit financire, demeurent conomiquement rentables. La variation du rendement ncessaire pour rendre le projet n2 non rentable est beaucoup plus importante (62,9 %) que dans les deux autres cas, du fait que dans le cas de base le projet est beaucoup plus rentable financirement et conomiquement que les deux autres et par suite, il est moins sensible que les deux autres projets tout changement de rendement.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
89
Prix Cas base Cas % Var simul 1- Prix lexport -Prix intrieur 2- Prix lexport -Prix intrieur 3- Prix lexport -Prix intrieur 2,77 1,5 2,77 1,5 2,77 1,5 1,71 0,93 1,03 0,56 1,74 0,94 38,2 % 62,9 % 37,3 %
TRI Cas base 30,5 36,2 29,1 Cas simul 12 12 12 % Var. -60,7 % -66,9 % -59,5%
TRE Cas base Cas simul 31,1 36,2 29,6 16,82 16,76 15,65
Dans le cas de lexploitation n1, le prix qui ramne le TRI 12 est 1,71 DH/kg pour le prix lexport et 0,93 DH/kg pour le prix du march intrieur. Dans ce cas, le TRI baisse de 30,5 12, TRI seuil, soit une baisse du TRI de 60,7 %. La variation qui sen suit au niveau du TRE est une baisse de 31,1 16,82, soit une baisse de 45,9 %. Il est clair que tous les cas, malgr la baisse du TRI au niveau seuil de rentabilit financire, demeurent conomiquement rentables. La variation des prix ncessaire pour rendre le projet n3 non rentable est moins importante (37,3 %) que dans les deux autres cas parce que le projet 3 est le moins rentable financirement et conomiquement et donc le plus sensible aux variations de prix et de rendements. Le projet n2 est le moins sensible aux variations de prix du fait que cest le plus rentable du point de vue financier et conomique. Seule une variation du prix de 62,9 % peut rendre le projet non rentable du point de vue financier. Remarquons enfin, quau niveau de lanalyse financire, faire varier le prix ou le rendement donne des rsultats similaires pour des variations similaires du fait quon agit sur une mme variable qui est les recettes, laquelle variable nest autre que le prix multipli par le rendement. Conclusion : La mthodologie utilise pour raliser lanalyse financire de la rentabilit du projet de tomate primeur sous serre permet de dgager ce qu'on appelle un Taux de Rentabilit Interne. Cette analyse ralise pour les trois cas dexploitations montre des taux de rentabilit financire suprieurs au taux dintrt financier retenu dans cette analyse qui est de 12 %, indiquant ainsi que les diffrents projets sont rentables. Le calcul du TRE pour les diffrents cas montre que pour les trois types dexploitations, les taux de rentabilit conomique sont suprieurs au taux dintrt conomique retenu dans ltude qui est de 8 %. La comparaison entre les TRI et les TRE montre que : Les TRE des trois cas dexploitations sont lgrement suprieurs gaux aux valeurs respectives des TRI, signifiant par l, que les taxes appliques au projet de la culture de la tomate primeur au Souss Massa dpassent lgrement ou sont presque compenses par les subventions. Le TRE moyen pour les trois scnarii est de 32,3 % comparer la valeur correspondante du TRI qui est de 31,9%. Ceci implique que, globalement, la culture de la tomate sous serre Agadir est presque aussi rentable du point de vue financier quconomique. Au niveau de lanalyse de sensibilit, deux types de simulation ont t retenus. Le but tant de savoir quel rendement et quel prix, les projets deviennent non rentables financirement. Dans le cas n1, le rendement qui ramne le TRI 12 est 61,8 tonnes lexport et 18,54 t rendement qui va au march local. Dans ce cas, le TRI baisse de 30,5 12%, TRI seuil, soit une baisse de 60,7 %. La variation qui sen suit au niveau du TRE est une baisse de 31,1 17,62 ; soit une baisse de 43,3 %. De manire gnrale, tous les scenarii, malgr la baisse du TRI au niveau seuil de rentabilit financire, demeurent conomiquement rentables.
90
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
91
92
2 LASPEM qui est la reprsentation professionnelle des exportateurs de marachage ; LEACCE qui assure le contrle de qualit de la production lexportation et assure la coordination des exportations ; LODEP : lOffice de dveloppement et dexploitation des Ports ; La COMANAV : Compagnie Marocaine de Navigation ; LA SCE : La Socit Chrifine des Engrais ; AMI : Projet dInvestissement en Agribusiness et Marketing FEPEX : Fdration Espagnole des Producteurs Exportateurs
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
93
Mme Ana Maria Aldanondo, Universidad Pblica de Navarra, Pamplona, Espagne. Mr Maymo, Jordi, le Directeur gnral des marchs de gros, Barcelone, Espagne; et Mme Villar, Conxita, de lUniversidad de Lleida, facult dconomie, Lleida, Espagne. France : Mr Montigaud, Jean-Claude, INRA de Montpellier, France ; Mr Green Raul, INRA, Ivry-sur-Seine cedex, France et Mr Laborde Grard, CTIFL, Directeur du dpartement de formation et animation, Paris, France. Suisse : Mme Allbeury, Kerry, World Trade Organisation, Genve, Suisse. Belgique : Mr Avermaete, Urbain, Universit catholique de Leuven, Belgique. Hollande : Mr Bunte, Frunk, Agricultural Economics Research Institute, Holland. Italie : Lanini Luca, L&C Consulting, Venise, Italie.
Option cite, Touil Fouad. Les exportations marocaines de conserves vgtales destination de la CEE : Evolution rcente, comptitivit et performances commerciales .
94
1. Part de march
Cet indicateur permet danalyser les performances commerciales des pays exportateurs. On distingue les parts de march en volume et les parts de march en valeur. A ce sujet, lindicateur de part de march lexportation en volume est considr comme tant le mieux adapt pour mesurer les effets de la concurrence entre les pays alors que lindicateur en valeur rend compte du partage de la demande effectivement constate. La formulation de ces indicateurs est la suivante : Part de march lexportation = Volume des exportations du Maroc sur lUE Volume des exportations totales du Maroc. A comparer au mme indice calcul pour lEspagne Part de march limportation Volume des importations de lUE du Maroc Volume des importations totales de lUE A comparer au mme indice calcul pour lEspagne, seulement comme lEspagne fait partie de lUE le dnominateur devient : volume des importations totales de lUE desquelles on exclut les importations de lEspagne. En labsence de cette correction, le rsultat peut-tre biais. On a pris ici lexemple de lUE, mais ces calculs qui se font pour lUE peuvent tre faits pour nimporte quel autre pays sparment tel que la France, lAllemagne, ou un bloc de pays tel que les PECO Dans notre analyse, nous allons considrer lUE puisque cest le march qui reoit 93 % des exportations du Maroc et 63 % des exportations espagnoles de tomates. Pour le calcul de cet indicateur, outre le fait que les statistiques ncessaires soient libelles en units de mesure identiques quelque soit le partenaire commercial (tonne pour le tonnage et Ecu pour la valeur), elles sont tires dune seule et mme source de donnes savoir les statistiques europennes (EUROSTAT), ce qui donne lavantage de se baser sur une source unique et par suite comparable.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
95
Prix de revient (Dh/kg)= Cot net de production (DH/kg)+Cot de conditionnement (DH/kg) + Cot de transport destination du march extrieur (DH/kg).
A.
Lestimation des cots de production de la tomate va se faire sur un hectare de tomate primeur (automnehiver) sous serre sachant que la taille moyenne des exploitations est denviron 1,50 ha Almeria et lgrement infrieure 5 ha au Souss Massa. La culture est conduite dans les deux rgions pendant huit mois (juillet septembre : semis et octobre mai : rcolte). Le cot de production par an et par hectare est obtenu en sommant les diffrentes charges qui le composent, savoir, les charges de campagne et lamortissement annuel des investissements. Les rendements retenus sont de 120 t/ha, desquelles on dduit les carts de triage qui reprsentent en moyenne 20 %. Il en rsulte donc des rendements nets moyens de 100 t/ha. A partir de ce rendement, on obtient le cot net de production quon considre comme le cot de production exportable .
B.
Les cots de commercialisation englobent le cot de conditionnement (transport de lexploitation la station de conditionnement, manipulation du produit, emballage, et autres prestations de service) et le cot du transport international destination des marchs extrieurs major des frais dapproche. Pour le cot du transport international, on a considr un transport uni-modal depuis Almeria jusqu Perpignan pour lEspagne (camion frigorifique) et un transport bi-modal pour le Maroc, camion de 24 t, puis navire pour la traverse Tanger-Algsiras et puis camion pour Algsiras-Perpignan. Le choix de Perpignan comme destination extrieure nest pas le fruit du hasard mais relve du fait que cest la premire plate-forme de distribution et dclatement aussi bien pour les produits espagnols que marocains. Cependant, il y a lieu de prciser que Perpignan nattire plus les producteurs/exportateurs espagnols en tant que destination finale car ils prfrent diriger leurs productions vers des marchs plus rmunrateurs (Rotterdam, Berlin,).
96
a] Milieu physique : - Situation gographique Sixime province dAndalousie et 27ime dEspagne en terme de superficie, la province dAlmeria stend sur 8 775 Km2. Elle est limite au nord par les provinces de Grenade et de Murcia, lest par Murcia et la Mditerrane et au sud par la Mditerrane et Grenade. Elle est compose 80 % de montagnes et de collines et 20 % de plaines, ce qui lui confre un relief plutt montagneux. La pdologie de la zone est trs htrogne, prsentant un sol en gnral basique (salin et alcalin), peu profond et trs peu fertile. Il intervient partiellement dans le processus productif du systme horticole intensif de la rgion. La province dAlmeria est subdivise en 8 rgions, qui sont : Los Velez, Alto Almanzora, Nacimiento, Tabernas, Alto Andarax, Bajo Almanzora, Campo Dalias et Nijar. Ce sont justement ces trois dernires rgions qui regroupent toute lactivit horticole de la province. Pour ce qui est de la structure foncire Almeria, elle montre des exploitations de diffrentes tailles. Les plus rpandues dans la province sont infrieures 5 ha et sont des exploitations familiales. - Le climat Almeria prsente 3 types de climats : Climat relativement tempr avec une saison sche durant lt : la temprature moyenne du mois le plus chaud est infrieure 22 C. La zone se situe lintrieur des montagnes sur une altitude suprieure 1400 m ; Climat tempr, avec une saison sche durant lt : La temprature moyenne du mois le plus chaud excde les 22 C. La zone se situe sur la partie occidentale dAlmeria ; Climat sec, avec une temprature moyenne annuelle suprieure 18 C. La zone se situe sur la cte, avec la Mditerrane sur 200 km, il fait tide durant lt et les tempratures ne descendent gure 0C durant lhiver. En outre, la barrire montagneuse de la Sierra de Gador, faisant front la masse dair froid provenant du nord de la pninsule, vite le risque de gel dans la zone. Cest ce climat qui est la base de lexpansion de lactivit horticole sous serre le long du littoral occidental dAlmeria.
Il y a cependant dautres facteurs qui favorisent cette vocation horticole, ce sont : une humidit relative qui ne descend pas au dessous de 20 % pratiquement toute lanne ; un nombre dheures moyen densoleillement Almeria qui est de 3052 h/an ;
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
97
des caractristiques pluviomtriques comparables ceux de lAfrique du Nord. Almeria a la rputation dtre la rgion la plus aride dEurope avec des prcipitations moyennes qui ne dpassent gure les 300 mm/an ; La province possde des fleuves rgime fluvial subtropical mditerranen et la proximit des montagnes la mer dtermine lexistence de cours deau forte pente. Tous ces lments influent sur le fait que les fleuves restent en permanence secs pratiquement durant toute lanne. Le manque de lgislation et de planification de lutilisation des eaux de la nappe phratique a entran une surexploitation de celle-ci, ce qui a provoqu un phnomne dintrusion marine, dont la consquence est la salinit des eaux dirrigation, notamment au niveau du campo de Dalias et Nigar. b] Milieu humain Avec le dveloppement conomique de la province ces 20 dernires annes, Almeria a connu un flux migratoire intense principalement des zones limitrophes et actuellement de lEurope Orientale et de lAfrique. En 1991, Almeria compte une population totale denviron 625 249 habitants. La population active agricole est estime 45 mille individus. Les principales organisations professionnelles prsentes et actives sur place, sont : APAL, COEXPHAL et ECOHAL. Ces associations de producteurs et exportateurs de diffrentes tailles assurent lencadrement technique des agriculteurs, les prestations de service et surtout la coordination de la commercialisation de leurs produits au niveau des marchs intrieurs et extrieurs. c] La production horticole Almeria est une rgion traditionnellement agricole. Lapport direct de lhorticulture au PIB provincial atteint 18,7 % et procure du travail 27,8 % de la population active de la rgion. A lui seul, le secteur horticole reprsente 90% du total de la production agricole provinciale et prs de 87 % de la production agraire dAlmeria. Les facteurs dterminants du miracle horticole dAlmeria sont : la bont du climat, notamment la temprature moyenne durant la priode hivernale et une extraordinaire intensit solaire. Linfluence mditerranenne le long des 200 km de cte et la barrire montagneuse de la Sierra de Gador, faisant front la masse dair froid provenant du nord de la pninsule, sont pour beaucoup dans ce climat favorable, labondance des eaux souterraines, une main-duvre abondante, fruit de limmigration, ainsi que la bonne rceptivit des agriculteurs des technologies de pointe dans le domaine et enfin, la gnrosit de la terre pour les cultures sous abris puisquil est possible dobtenir Almeria des rendements trs levs par rapport ceux de plein champ et des priodes prcoces.
- Production : La province dAlmeria prsente principalement trois zones de culture de tomate bien diffrencies : La zone Nord (Pulpi, cuevas de Almanzora et Huercal-overa) : elle est limitrophe avec la province de Murcia. La culture de la tomate se fait en plein champ et la tomate produite est lisse. La rcolte se fait doctobre janvier. La zone dAlmeria : les techniques de culture sont ralises sous serre et en plein champ. La priode de rcolte va de novembre jusqu avril. La production de cette zone est estime 20 % du total provincial.
98
La zone de Roquetas : cest cette zone qui connat par excellence la plus grande concentration dactivit sous serre de la province. La priode de production va de dcembre avril et la production constitue 30 40 % du total provincial.
Depuis le dbut des annes 90, cette culture sest dplace principalement vers la priode octobre-mai, priode o 80 % de la production totale de la province sont raliss. La production horticole dAlmeria a presque doubl en lespace de 20 ans, de 1980 2000, sa valeur est estime 130 000 millions de pesetas. Ceci est le rsultat de laugmentation des superficies sous serres ainsi que de lamlioration des rendements lhectare notamment ceux du poivron et de la tomate. Almeria participe en effet, avec 35 % de la production de poivron en Espagne, 43 % de concombre, 60 % de chou-fleur, 40 % de pastque, 29 % daubergine, 18 % de melon, 17 % de tomate et 15 % de haricot vert. En terme de valeur, le poivron est le premier produit Almeria avec 35 465 millions de pesetas, suivi de la tomate 35 222 millions, du melon 15 798 millions, de la pastque 12 574 millions de Ptas, La tomate est la premire spculation produite en volume et la deuxime en valeur. Tableau 55 : Superficies de tomate plein champ et protges Almeria, Murcia et en Espagne en hectares Rgions Plein champ Sous abris Total Almeria 1 600 4 700 6 300 Murcia 2 000 2 100 4 100 Espagne 41 900 11 400 53 300
Graphique 11 : Evolution de la superficie destine la production de tomate sous serre en Espagne en milles Hectares
12 Superficie en Milles Ha 10 8 6 4 2 0 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 Annes
Almeria
Murcia
Gran Canaria
Espagne
LAndalousie est la commune de lEspagne qui compte la plus grande concentration de cultures sous abris. Au sein de lAndalousie, cest la province dAlmeria qui compte le maximum de superficies dabris serres.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
99
Graphique 12 : Evolution de la production des tomates sous abris dans differentes provinces de l'Espagne
1200
Production en Milles T
1000
800
600
400
200
0 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997
La production de tomates sous abris en Espagne a doubl entre 1986 et 1995, alors que celle de plein champ est reste stable. Cest principalement la province dAlmeria qui a connu ce ddoublement de la production sous abris, puisque celle-ci est passe de 200 400 tonnes en 1986 423 600 en 1997. Almeria possde 41 % des superficies sous abris en Espagne et participe avec 39 % de la production sous abris. Quant la production de tomates plein champ Almeria, elle na atteint en 1997 que 84 900 t. Pour ce qui est des rendements sous abris en Espagne, ils doublent ceux de plein champ. Les rendements sous serres Almeria (90 t/ha) sont suprieurs la moyenne espagnole mais lgrement infrieurs ceux dAlicante (128 t/ha), Tnrife (102 t/ha), Murcia (96,5 t/ha) et Gran Canaria (95 t/ha). Les exportations
Pour ce qui est des exportations de tomates, lEspagne a export en 1997 prs de 989 561t dont 246 639t exportes par Almeria, soit le des exportations. Almeria exporte 44 % de ses exportations de tomates vers la France et 22 % vers lAllemagne.
Graphique 13 : Evolution des exportations de Tomates pour les principales rgions productrices en Espagne en Tonnes
1000000 900000 800000
Exportation en T
700000 600000 500000 400000 300000 200000 100000 0 1992 1993 1994 Annes 1995 1996 1997
Almeria
Murcia
Gran Canaria
Espagne
B.
a] Situation gographique La province dAgadir stend sur une superficie totale de 622 000 ha dont 355 000 constitus de deux chanes de montagne, le haut Atlas et lanti-Atlas et 267 000 ha constitus de deux plaines : Souss et Massa. Le climat est chaud et sec mais le courant adoucissant de locan atlantique et la protection de lantiAtlas contre linfluence dsertique ont favoris la mise en valeur de cette rgion. Les prcipitations annuelles sont faibles et de rpartition irrgulire, 250 mm en moyenne recueillis en 20 30 jours, la temprature moyenne est de 19 , et une insolation moyenne de 1 400 heures par an. La douceur du climat fait de cette zone lune des premires rgions primeuristes du pays. Nanmoins, le chergui vent sec et chaud soufflant de lEst et le gel sont ce que redoutent le plus les producteurs de la rgion puisquils affectent normment la qualit du produit. Pour ce qui est de lhygromtrie, elle fluctue entre 70 % et 80 % prs de la cte selon la saison. Elle est lgrement plus leve en t quen hiver, ce qui est probablement d la frquence du chergui qui est plus leve en hiver. Pour ce qui de lvapotranspiration, lETP annuelle mesure en moyenne sur une priode de 10 ans est de 1 838 mm. Elle est leve en t avec un maximum en mai. Lintrieur de la plaine est plus sec que sur la cte, lETP y est alors plus leve. Pour ce qui est des ressources en eau, elles sont constitues par : les eaux doued Souss et Massa et,
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
101
les eaux souterraines estimes 50 milliards de m3 dont uniquement 8 milliards de m3 peuvent faire lobjet dune exploitation conomique raison de 160 millions de m3 par an jusquaux environs de lan 2023. Actuellement, on assiste une surexploitation de cette nappe, ce qui provoque une lvation de la salinit des eaux dirrigation.
Pour la pdologie de la rgion, les caractristiques du sol montrent : au Massa, un sol de texture sableuse sablo-limoneux, avec un taux en calcaire de 5 10 % et trs pauvre en matire organique ; au Souss, un sol profond parfois salin et alcalin, de texture limoneuse et argileuse, de bonne rtention deau, un faible taux de calcaire actif (moins de 10%), avec un taux moyen de matire organique.
Le PH de leau dans les deux plaines varie de 8 8,5. b] Milieu humain La population totale dAgadir compte environ 1 152 000 habitants, dont 710 000 personnes vivent en milieu rural. Le nombre dagriculteurs de la rgion est estim 80 000, ce qui reprsente 7 % de la population totale de la rgion. Pour ce qui est des Associations professionnelles dans la zone, en plus de la chambre dagriculture, six associations professionnelles sont actives. Elles assistent techniquement les agriculteurs dans la production et coordonnent les activits lies lexportation, il sagit de : lASPEM : Association des Producteurs Exportateurs Marachers ; lASPAM : Association des Producteurs Agrumicoles au Maroc ; lAPEFL : Association des Producteurs Exportateurs de Fruits et Lgumes ; lUCAMS : Union des Coopratives dAgrumes et de Marachage du Souss ; lAPROBA : Association des Producteurs de Bananes et, lAMPEX-Fleurs : Association Marocaine des Producteurs Exportateurs de Fleurs.
Pour ce qui est de la structure foncire, mis part le secteur agrumicole o lon trouve dassez grandes proprits, les exploitations marachres sont plus petites, en moyenne infrieures 5 ha. Le rgime melk Proprit est le plus prdominant avec une part non ngligeable des terres domaniales. Les exploitations serristes du Souss Massa adoptent des systmes de production modernes, utilisant des technologies de pointe leur permettant de tirer le maximum de profit, on peut les qualifier dexploitations capitalistes. c] La production horticole Sur un total de 3 760 ha de serres au Maroc, le Souss Massa compte 2 846 ha, soit 82 % de la superficie. Alors que pour la tomate plein champ, si la superficie totale au Maroc atteint 22 081 ha, celle du Souss nest que de 1 493 ha ; soit moins de 13 %.
La production de tomates fraches est surtout concentre dans la rgion de Souss Massa (prs de 400 000t), dont plus de 350 000 t sont produites sous abris serre. La rgion des Doukkala est la deuxime zone de production avec prs de 170 000 t. Lvolution de la production de la tomate primeur est caractrise par une forte croissance de la production de la zone sud en sous serre (Souss Massa). Le taux daccroissement annuel de la production de 30 %, enregistr depuis le dbut des annes 90, atteste que la production de cette rgion est en train de remplacer celle des autres rgions et celle des autres modes de productions. Dans le Souss, les rendements sont passs de 90 t/ha en moyenne au dbut des annes 90 130 t/ha en 1997/98. Les conditions climatiques, la disponibilit des terres, lesprit dentreprise des gens de la rgion et le dynamisme des exportateurs marocains et des investisseurs trangers ont fait du Souss Massa la premire zone primeuriste du Maroc. Caractristiques Almeria Europe du sud pauvre semi-aride <300 mm/an saisonnier familiale 1,5 ha diversifie 4 700 ha 18 % 25 % Souss Massa Afrique du Nord fertile semi-aride <250 mm/an saisonnier capitaliste lgrement infrieure 5 Ha surtout la tomate 2 850 Ha 80 % 67 % principalement la France
Situation gographique Sol Climat Prcipitation mm/an Rgime pluviomtrique Structure foncire Caractristiques des exploitations Taille moyenne des exploitations Production horticole Surface cultive de tomates sous abris
La part dans la production de tomates lchelle nationale La part des exportations de tomates lchelle nationale Destinations principales lexportation -
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
103
Linnovation technologique a permis de matriser les conditions difficiles au niveau de la rgion, savoir: une insolation intense, des tempratures leves, des vents violents, des pluies faibles et un sol partiellement productif. En effet, les caractristiques technologiques du systme productif actuel Almeria se basent sur : - un sol pratiquement artificiel qui permet une culture en enarenado. Le sol original intervient trs peu dans le processus productif de la rgion. Ce sol est obtenu en mettant une couche de terre vgtale de 20 cm sur le sol original puis on couvre de fumier (5 kg/m2), ensuite on applique deux couches supplmentaires de fumier et une autre de 10 cm de sable de plage. Le sol ainsi prpar dure jusqu' 10 ans et chaque trois ans seffectue lopration de retranqueo qui consiste lever la couche de sable pour rpandre du fumier, - des serres de type parral ou encore dnomm Almeria qui ont permis de rendre les caractristiques ngatives du climat, positives. Ces serres sont formes de piliers en bois deucalyptus et de couverture plastique en polythylne. Elles diffrent fondamentalement des abris europens et ont lavantage dtre simples et des cots bas, - une forte utilisation des facteurs de production : fertilisants, traitements phytosanitaires, hormones de croissance, - une forte utilisation de main-duvre et la matrise des systmes dirrigation. Pour ce qui est des oprations culturales de la tomate sous abri, la prparation de la ppinire se fait de fin juillet la mi-septembre. Aprs un sjour dans la ppinire de 25 30 jours, la transplantation dans la serre est ralise partir du mois daot jusquau mois doctobre et la rcolte commence doctobre mai. Les varits les plus utilises sont les Long life reconnues pour leur longue vie, leur fermet et leur bonne prsentation. La Daniella est la plus rpandue, suivie de la Gabriella et de la Rambo. La Daniella a le privilge de rsister au Verticillium et la mosaque du tabac, cependant elle est sensible aux nmatodes, ce qui exige un traitement du sol coteux. Dautres varits commerciales telles que la Cherry, la Ctele et la Grappe reprsentent environ 10 % de la surface cultive en tomate. Pour la fertilisation, elle stale tout le long du cycle vgtatif de la tomate travers des apports de fumier, de fumure minrale de fond et de couverture et dengrais. Ces apports se font soit par pandage, soit par fertirrigation. Pour les traitements phytosanitaires, ils se font tout le long du cycle vgtatif car la tomate est trs sensible laternariose, lacariose bronze, la verticillose et la fusariose. Lentretien de la culture comprend les travaux de dsherbage, la taille et le tuteurage/palissage. La pollinisation est ralise par des bourdons. Pour lirrigation, et suite la concentration de lactivit horticole au niveau de la zone dAlmeria, on assiste un tarissement de la nappe phratique. Leau est devenue un facteur limitatif, ce qui a pouss les agriculteurs de la zone adopter le systme goutte goutte qui permet une conomie de leau de 30 %. Quant la rcolte, elle est chelonne doctobre mai et se fait manuellement par lexploitant, sa famille et du personnel saisonnier. Les rendements dans certaines exploitations atteignent jusqu' 15 kg/m2 et mme plus. Dans le but damliorer lefficience environnementale et productive et doptimiser la rentabilit, on assiste actuellement Almeria :
lutilisation de la lutte intgre et la lutte biologique moyennant des techniques de lutte par prdateurs et lusage de produits agrochimiques des doses limites ; - la fertirrigation contrle par ordinateur ; - lexpansion des cultures avec substrat qui se font sur 2500 ha, parmi elles, les cultures hydroponiques qui sont connues pour leur investissement coteux mais qui permettent un meilleur contrle des conditions de production , - limplantation des abris asymtriques dont la hauteur au centre est suprieure la normale (3,5 4 m) et au niveau des parties latrales (2,5 m), les fentres daration se trouvent au niveau du versant nord. Cette structure lavantage davoir un effet de serre suprieur au type parral et, - la culture biologique.
B. Le systme productif du Souss Massa.
Pour ce qui est des caractristiques technologiques du Souss Massa, elles ressemblent beaucoup celles dAlmeria, sauf le fait que la pratique enarenado nexiste pas du fait que les sols sont plus fertiles au Souss Massa. Il existe deux types de serres : les abris tunnels constitus dune armature avec arceaux en tubes galvaniss lgers, recouverts dun film plastique. Ils sont composs de deux modles appartenant aux socits DELTA et SOCODAM et reconnus pour leur facilit de montage. Cependant, leffet serre est plus important pour le type SOCODAM, ce qui facilite la maturation des tomates. Quant au type DELTA, les marachers le prfrent du fait que les risques de dchirures du plastique sont moins importants et que laration de la serre est plus simple matriser ; - les abris canariens sont constitus dune armature de poteaux de bois deucalyptus produits localement et de fil de fer maintenant la couverture plastique. Leurs cots sont relativement infrieurs et les superficies des serres sont plus importantes, 5 000 10 000 m2 au lieu de 500 m2 pour les serres mtalliques, nanmoins elles sont difficilement dplaables et leur montage est long. Pour les oprations culturales de la tomate sous abris, elles sont pratiquement les mmes que celles ralises Almeria, avec les mmes priodes de semis et de rcolte sauf que l, le matriel vgtal est constitu des varits long life reprsentes principalement par la Daniella, la Gabriella, lElena et la Thomson. Pour des raisons pathologiques et dappauvrissement du sol dans le Souss Massa, on assiste actuellement petite chelle lutilisation des cultures avec substrat, qui est constitu de gravier, de perlite, de polymre dure La rgion souffre galement de tarissement de la nappe phratique et dlvation du taux de salinit des eaux dirrigation, ce qui a incit lutilisation des systmes dirrigation en goutte goutte. La tendance dans la rgion est la production intgre, la lutte biologique (afin dviter la contamination de la nappe phratique par les rsidus chimiques) et lutilisation de plantes greffes rsistantes.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
105
Cultures avec substrat petite chelle. Irrigation goutte goutte Fertirrigation Production intgre Lutte biologique Plantes greffes
Irrigation goutte goutte Fertirrigation Serre asymtrique Production intgre Lutte biologique Culture cologique
La production de tomates, linstar de la production horticole, se trouve atomise au niveau dun grand nombre dexploitations en majorit familiale. La production est ensuite concentre chez les Alhndigas, les coopratives, les entreprises privesSi le canal de commercialisation est les Alhndigas, une fois lenchre effectue, lacheteur retire sa marchandise pour la conditionner dans ses stations de conditionnement ou au niveau dautres stations. La distribution du produit aussi bien au niveau du march intrieur quextrieur, se fait travers le march de gros, les dtaillants et les entreprises prives. La dernire phase correspond lacquisition du produit par le consommateur. a] Oprateurs au niveau de la commercialisation - Alhndigas : Mot dorigine arabe qui dfinit un type de vente aux enchres. Les Alhndigas sont des tablissements privs, anonymes ou individuels, rassemblant un grand nombre de petits producteurs indpendants qui apportent leurs marchandises aux locaux o se droule la crie, appele Alhndigas. Une fois lenchre termine, les agriculteurs sont pays selon le prix du lot vendu, dduisant les frais de la
commission (8-9 %) et ceux de lAlhondiguista (1-2 %). Ils terminent ainsi leur participation dans le circuit de commercialisation sans bnficier de valeur ajoute. - Associations dagriculteurs Les producteurs se regroupent dans ces associations pour assurer eux-mmes la commercialisation de leurs produits. Ils assurent galement des services dordre technique, fiscal, commercial et juridique et jouissent dun pouvoir de ngociation face aux acheteurs et en dernier lieu, bnficient ainsi de la valeur ajoute de leurs produits. Parmi les associations prsentes au niveau dAlmeria, on cite : les Coopratives Agraires de Commercialisation et les Sociedades Agrarias de Transformation (SAT). Coopratives Agraires de Commercialisation : ces coopratives sont formes de groupes dagriculteurs qui assurent la vente de leur production et ralisent quelques fonctions de commercialisation. Lexemple de ce type dassociation Almeria est La Sociedad Cooperativa Andaluza Almeria cre en 1994 et qui regroupe 14 entreprises de la province. Son objectif est de copartager frais, risques et bnfices de louverture de nouveaux marchs en direction de lEurope de lEst. Sociedades Agrarias de Transformation : Ce sont des associations ou socits civiles en situation intermdiaire entre les coopratives et les socits anonymes dont la finalit est la transformation et la commercialisation des produits agricoles. - Grossistes : Ce sont des entreprises prenant place dans les zones de production et qui achtent directement de chez le producteur ou travers les Alhndigas. Certaines de ces socits dirigent leurs activits vers lexportation. Elles sont formes de grandes entreprises capitaux nationaux ou trangers et parfois possdant leurs propres exploitations horticoles. - Commissionnaires Ce sont des agents indpendants qui assurent la fonction dintermdiation et qui ralisent parfois des achats directement au niveau des exploitations et des Alhondigas. - Associations et regroupement dordre suprieur Les associations dagriculteurs et les Alhondigas se regroupent pour former des entits associatives dordre suprieur. - LAssociation de Cosecheros Exportatores de fructas y hortalizas (COEXPHAL) Initie durant les annes 70 afin de rompre le cercle puissant tabli Almeria par les grands exportateurs canariens, ceux de Murcia et dAlicante, cette association a pour objectif de concentrer les exportations horticoles de cette province. Elle assure actuellement prs de 90 % des exportations de la province. Durant les annes 80, la COEXPHAL a particip la cration de la Fdration Espagnole des Producteurs Exportateurs (FEPEX), qui regroupe les associations provinciales des fruits et produits horticoles except les agrumes. Au sein du FEPEX, il y a des comits sectoriels de produits (tomates, melons, pastques et poivrons ). Cet organisme vise : ladaptation des circuits de commercialisation espagnole aux nouvelles structures imposes par la communaut europenne et, la rgulation de loffre et laction promotionnelle qui contribuera donner une image positive du secteur au niveau international et national.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
107
Initie en 1988, aprs la scission de certaines entreprises associes la COEXPHAL, cette association runit actuellement 11 socits coopratives et prs de 1500 horticulteurs. Elle vise : reprsenter et dfendre les intrts des coopratives ; maintenir les relations avec les organismes privs ou tatiques collaborateurs et assurer laccs aux laboratoires du centre universitaire danalyses municipales dEl Ejido assurer la prestation de services
- LAssociacin de Alhondiguistas dAlmeria (ECOHAL) LECOHAL est constitue par 24 Alhondigas de la province et compte un total de 12 000 adhrents. Elle fait partie dune agence conseil : ASAMPHAL. Entre lensemble de ces oprateurs, il faudrait souligner quil rgne une concurrence interne, un manque de coordination et que loffre de produits est atomise et discontinue. b] Lorganisation commerciale Les exportateurs espagnols empruntent deux modalits de vente : La vente en consignation ou en commission. Lagent qui va assurer la commercialisation de la tomate va recevoir un pourcentage de 8 % sur le chiffre daffaires et La vente en firme dans laquelle la tomate est vendue prix fixe. Ce type de transaction ne concerne que les grandes surfaces et la grande distribution qui sont considres comme segment dynamique de la distribution en produits frais. Elles dveloppent deux modalits dapprovisionnement : - Les contrats fermes, avec campagne de promotion frais partags et - Les approvisionnements sur les marchs de gros des fruits et lgumes. Selon Garcia (1993), prs de 90 % des ventes dAlmeria sur les marchs extrieurs sont ralises directement avec les centrales dachat. Ce systme reprsente 30 % des ventes ralises par des contrats fermes ou en firme et le reste environ 70 % est fait en consignation. c] Circuit de distribution. Au niveau de la province dAlmeria, 43 % de la production horticole est destine aux marchs extrieurs et 57 % au march national. Lors de la commercialisation de sa production, le producteur se trouve face deux alternatives : soit commercialiser sa production travers lAlhondigas ; soit travers les entits associatives de diffrentes tailles.
En effet, 46,7 % de la production totale provinciale est commercialise travers les Alhondigas, 42,3 % travers les coopratives, SAT et autres associations et 10,87 % directement dagriculteurs grossistes ou en vente directe sur les marchs locaux. Une fois le produit export, il est envoy : en consignation aux importateurs qui sont sur les marchs de rexpdition, Perpignan et Rotterdam. Le produit est ensuite rexpdi vers dautres pays de lEurope. en firme la grande distribution dun march de consommation final.
Le tableau ci-dessous montre la position stratgique de chacune des rgions productrices dEspagne. Almeria qui a des structures de production de type familial et un climat favorable a surtout accs aux marchs du Sud et de lEst de lEurope et des Etats-Unis. Cependant, lorganisation de lactivit dexportation est plus faible que dans les deux autres rgions dEspagne et le Maroc est le principal pays qui concurrence les exportations de cette rgion. Tableau n56 : Position stratgique des 3 grands ples exports Ples exports Iles Canaries Forces Faiblesses Menaces Maroc Murcia Iles Canaries Maroc Opportunits Leader Europe du nord Conqute des marchs de lEst Grande Bretagne Grande Bretagne Marchs Est. Grands comptes Allemagne Marchs Sud Europe. Est Europe. USA
Murcia
Almeria
Logistique Avantage climatique. Concentration autour de Transport groupes coopratifs Savoir faire. Concentration autour de Climat groupes familiaux (2 groupes dominent 60% de lexport de cette rgion). Concentration commerciale. Climat. Organisation Structures familiales. plus faible.
Maroc
Au niveau de lorganisation de la filire tomate au Maroc, plusieurs organismes et oprateurs interviennent. Les principaux acteurs sont : le producteur ; la station de conditionnement ; lEACCE (tablissement Autonome de Contrle et de Coordination des Exportations) ; les groupes exportateurs ; lAFB avec ses deux pools : FFM (Fresh Fruit Market) et MFB (Maroc Fruit Board) ; les reprsentations des groupes exportateurs ltranger ; les commissionnaires et, les associations professionnelles.
a] Le producteur La production de tomate frache au Maroc, se caractrise par lexistence de petites exploitations (ayant moins de 5 ha) et de grandes exploitations trs capitalistiques faisant appel de manire intensive aux nouvelles technologies. Plus de 80 % des superficies de marachage sont conduites en irrigu. A linstar dAlmeria, la production se trouve atomise chez un grand nombre dexploitations. b] Les stations de conditionnement La valorisation de la production, seconde tape aprs la production, se fait travers le conditionnement. On distingue ce niveau 3 cas : soit le producteur est adhrent une station demballage cooprative ou commerciale ; soit le producteur vend sa rcolte une station demballage appartenant un particulier ; soit le producteur possde sa propre station et procde gnralement lachat de la tomate auprs des petits producteurs.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
109
Au niveau du Souss Massa, la quasi-totalit des stations de conditionnement sont des stations prives appartenant des producteurs affilis des groupes exportateurs. Le produit une fois conditionn, la station se charge de lamener au sige du contrle de la qualit implant au niveau du port pour subir un contrle technique effectu par les agents de lEACCE, qui sont chargs de veiller lapplication des normes qualitatives. Lorsque le producteur est affili une station de conditionnement, il signe en dbut de campagne un contrat de cession de sa rcolte la station du groupe exportateur et il reoit une avance sur les tonnages destins tre exports. A la fin de la campagne dexportation, un acompte complmentaire est vers au producteur. Au niveau de la station de conditionnement, les carts de triage ainsi que les quantits refoules sont vendues des intermdiaires qui viennent sapprovisionner sur place la station. La rmunration des services des stations de conditionnement est de lordre de 0,80 DH/kg c] Les groupes exportateurs La commercialisation du produit aux marchs extrieurs se fait travers les groupes exportateurs. A cet effet, les stations de conditionnement fournissent au dbut de chaque semaine, les prvisions des exportations de leurs adhrents en tonnage et en varit de la semaine daprs, au groupe exportateur qui organise en consquence la commercialisation sur les marchs extrieurs. Les groupes exportateurs sont des entits constitues autour dune ou plusieurs stations de conditionnement. Ils ont pour rle de dfendre les intrts des membres associs, dassurer la prestation du service de logistique et de transit et de regrouper les expditions dans loptique duniformiser la stratgie commerciale. Au niveau de la commercialisation, aprs le rle de monopole que jouait lOCE avant 1986 en tant quorganisme tatique responsable de la commercialisation des produits agricoles, actuellement, on distingue clairement deux catgories de groupes : - Les groupes indpendants tels que AZURA et qui interviennent principalement sur les marchs de lUE; - Les deux ples issus de lAFB (Atlas Fruit Board) : FFM (Fresh Fruit Market) form de quatre groupes (Delassus, Agrissous, GPA et Sogecap) et MFB (Maroc Fruit Board) form de six groupes (les domaines, la Sodea, lOCE, Salam, Primatlas et GAP). Ces deux ples continuent dassurer le rle que faisait lAFB jusquen 1997/98, savoir : assurer la logistique notamment le transport maritime. Ainsi, du fait que les quantits regroupes et exportes sont importantes, des conomies dchelle sont ainsi assures. Selon le type de circuit quils empruntent, on peut distinguer deux principaux types de groupes exportateurs : Classe I ou le circuit intgr : cest le priv marocain et tranger (principalement franais et espagnol) qui est intgr depuis la production jusqu' la commercialisation. Les produits exports sont gnralement issus de leur propre domaine, dont lencadrement est assur par du personnel exclusivement leur service. Ils sont trs informs sur les meilleurs circuits de commercialisation en Europe o ils ont des bureaux de reprsentation surtout en France. Leur stratgie commerciale se base sur la fidlisation de la clientle et la pntration de la grande distribution, et ils en sont compenss du fait que cest le groupe qui ralise les meilleurs prix. Classe II ou le circuit moderne non intgr ou peu intgr : cest un groupe dexportateurs en pleine progression sadaptant bien lactivit dexportation, essayant de mener une bonne politique de commercialisation : fidliser le client par des arrivages rguliers, pntrer la grande distribution,
tablir des relations de partenariat, lessentiel cest de mener une politique qui va sauvegarder les intrts et les relations long terme. Ceci nest malheureusement pas une chose facile quand on se trouve plus de 2 000 km du march de consommation, quand on na pas toujours des bureaux de reprsentation en Europe et quand on nexporte pas uniquement ses propres produits mais galement ceux dautres agriculteurs car en fait ces groupes exportent non seulement des produits sortant de leurs domaines, mais aussi des produits pour le compte dautres agriculteurs auxquels ils assurent galement une prestation de service de conditionnement
d] Les autres oprateurs dans la filire Dans le circuit de commercialisation de la tomate, interviennent galement certains organismes tels que : LEACCE qui assure le contrle de qualit et la coordination des exportations ; LASPEM qui est lune des reprsentations professionnelles des exportateurs de marachage ; La SASMA qui est un organisme cr par les agriculteurs en 1968 et dont le rle est lappui, le conseil et la ralisation des essais sur diffrentes varits pour le compte des producteurs. Aprs la leve du monopole de lOCE, le rle de la SASMA sest affaibli car les agriculteurs ont eu recours aux prestations de service et la technicit du priv au lieu de la SASMA. En outre, en 2000, cet organisme a compltement disparu.
e] La distribution Au niveau de la distribution ou de la vente, les groupes exportateurs travaillent avec : Les commissionnaires qui sont le principal canal de vente des tomates du Souss Massa. En effet, 80 % des ventes totales de tomates sur les marchs extrieurs sont assures par les commissionnaires, quai ou oprant sur les marchs de Rungis et Perpignan. Les commissionnaires prennent la marchandise en consignation et vendent pour le compte des exportateurs. Ils sont rmunrs la commission sur les ventes ralises. Cette commission varie suivant les lieux et les modalits de vente. Elle est de 8 % du prix peru dans le cas des ventes sur Rungis auprs des dtaillants et des grandes surfaces et elle est rduite 5 % dans le cas des ventes quai. Les centrales dachat : Le dveloppement des ventes vers les centrales dachat et les chanes de supermarchs par les groupes exportateurs ne progresse pas beaucoup, il reprsente seulement 20 % du total des ventes. Ce sont surtout les grands groupes exportateurs privs nationaux ou trangers qui travaillent avec les centrales dachat. En effet, ils ont dvelopp des reprsentations commerciales dans les principaux marchs extrieurs dont le rle principal est de suivre lvolution du march, les expditions, la qualit larrive et surtout dessayer de promouvoir une commercialisation directe auprs des grandes centrales dachat et des supermarchs. Parmi ces groupes, il y a lOCE, les domaines royaux, Delassus, Maraissa, SALAM
f] Transport et logistique Le transport au niveau du Maroc se compose dun tronon routier national utilisant des vhicules privs appartenant gnralement aux producteurs. Ces vhicules transportent la tomate de la ferme jusqu la station de conditionnement et de celleci (aprs conditionnement) jusquau port dembarquement (dans le cas dexportation par voie maritime). Quant au transport international, il seffectue travers : Le Transport International Routier (TIR), utilisateur en partie dun tronon maritime, qui se caractrise par une prsence accrue de transporteurs franais et espagnols; ces derniers ont fortement
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
111
amlior leur prsence depuis la signature des accords sur le transit des produits agricoles par la route. En effet, le dveloppement des exportations de tomates a eu un effet positif sur le dveloppement de lactivit des transporteurs frigos espagnols. Le transport maritime, pour lequel il existe une flotte publique et des oprateurs privs. En effet, ct de la COMANAV (Compagnie Marocaine de Navigation), certaines socits darmement prives se sont spcialises sur des lignes rgulires pour les agrumes et primeurs. Pour le transport arien par avion cargo, il porte surtout sur les marchandises de forte valeur ajoute et sur les produits prissables. Lutilisation de ce type de transport pour la tomate demeure encore trs faible malgr les subventions octroyes sur certaines destinations et qui sont de 1 4,5 DH au kilogramme export.
En ce qui concerne limportance de chaque type de transport dans les exportations de tomate marocaine, le tableau n 57 donne une ide sur les exportations par chaque mode de transport. Ainsi, durant les cinq dernires campagnes, les exportations par avion reprsentent moins de 0,6 % des exportations de tomates alors que celles par camion reprsentent prs des des exportations. Tableau n57: Exportations marocaines de tomates par type de transport dans la rgion du Souss Massa Campagnes Bateau Quantit % 32 % Camion Quantit % 380 978 67,2 Avion Quantit % 3 266 0,6 Total Quantit % 567 275 100%
En utilisant ces donnes, on dtermine ainsi la part de march limportation pour le Maroc et lEspagne sur lUE. Cette part sobtient comme suit :
Part de march limportation pour le Maroc sur lUE= Volume des importations de lUE du Maroc Volumes des importations totales de lUE
Part de march limportation pour lEspagne sur lUE = Volume des importations de lUE de lEspagne Volumes des importations totales de lUE - Volumes des importations de lEspagne
Les rsultats obtenus sont : la part de march de lEspagne sur lUE a doubl entre 1996 et 1997, du fait de son intgration au sein de lUE en 1986, intgration qui nest devenue effective qu partir de 1993, alors que la part de march du Maroc sur lUE est reste stable aux alentours de 8 10 %. Tableau n 58 : Part de march l'importation pour le Maroc et l'Espagne sur l'UE toute l'anne Maroc Espagne 1988 7,2 17,1 1989 7,9 17,0 1990 9,0 11,3 1991 10,4 11,2 1992 9,5 15,1 1993 13,3 16,7 1994 9,8 21,4 1995 8,2 23,2 1996 8,0 26,2 1997 8,0 49,9 1998 10,3 48,1 1999 11,2 43,8 2000 7,7 44,2 2001 * 17,7 53,2 Source : Reprsentation de la Commission de lUE au Maroc + Nos calculs * les quatre premiers mois de 2001. Peut-on parler de concurrence entre le Maroc et lEspagne si lEspagne dessert lUE en 50 % de ses besoins en tomates alors que le Maroc nen apporte que 10 % ? Il est clair que non, sinon cest durant la priode de prsence du Maroc sur le march de lUE que cela est possible (priode qui nexcde pas les six mois). Le graphique n14 est trs clair. Ainsi, alors que les parts de march sur lUE pour lEspagne affichent une augmentation continue depuis 1991, celles du Maroc par contre montrent une tendance la baisse depuis cette date.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
113
60,0 50,0
Part de march en %
40,0 30,0 20,0 10,0 0,0 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001
Anne
Maroc
Espagne
LEspagne a beaucoup bnfici de son intgration au sein de lUE puisque avec son adhsion en 1986 et avec linstauration du march unique europen partir de 1993, et donc lintgration complte de lEspagne et du Portugal aux mcanismes de la PAC, elle a bnfici non seulement dun march plus ouvert et sans barrires douanires, mais aussi dun plus grand soutien, linstar de lensemble des pays de lUE, et ce sous diffrentes formes. Le libre accs au march communautaire, les aides aux organisations des producteurs OP dans le cadre de la nouvelle Organisation Commune des Marchs (OCM), les aides nationales pour la restructuration de la filire de production et les primes de retrait ont t pour beaucoup dans le dveloppement rapide du volume des exportations de tomates espagnoles sur les marchs de lUE. Alors que pour le Maroc, en gnral, le rgime daccs de la tomate est le plus compliqu de par la nature et le nombre des instruments de protection et de la difficult de leur mise en application, en dpit de la transparence du prix dentre et des quivalents tarifaires.
Graphique n15 : Evolution des prix de vente de la tomate de calibre 57-67 sur le march Saint charles
10 9 8 7 Prix FF/KG 6 5 4 3 2 1 0
99 9 31 35 39 43 47 51 7 11 15 19 23 27 31 35 39 43 47 51 7 11 15 19 23 27 27 /1 27 3 3 11
Semaine
Espagne
Maroc
Daprs le graphique n15, on remarque que sur les trois annes 1999, 2000, 2001, il ny a pas de diffrence significative dans les prix perus par les Espagnols et les Marocains sur le march Saint Charles pour la tomate de calibre 57-67, qui est un des calibres les plus exports par les deux origines.
12 10
Graphique n16 : Evolution des prix perus par la tomate de marque 57-67 sur le march saint charles
Prix FF/Kg
8 6 4 2 0
99 9 43 47 51 15 19 23 27 43 47 51 11 15 19 39 /1 23 3 7 3 7
Semaine
Espagne
Maroc
La mme remarque est galement vraie pour la tomate de marque de calibre 57-67, cest--dire sur les trois dernires annes, il ny a pas de diffrence significative dans les prix perus par les Espagnols et les Marocains sur le march Saint Charles pour la tomate de marque de calibre 57-67.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
115
Il est galement important de noter que sur les trois annes, le Maroc nest pas prsent sur le march Saint Charles toute lanne, mais uniquement entre novembre et mai alors que lEspagne y est prsente presque toute lanne sauf parfois durant les mois de juillet, aot et septembre. La prsence des exportateurs marocains sur les marchs europens se limite la moiti de lanne uniquement alors que lEspagne y est par contre prsente presque toute lanne. Lanalyse dtaille de la comparaison des prix, obtenus par les exportateurs marocains et ceux obtenus par les exportateurs espagnols sur le march Saint Charles, par le Systme dAnalyse Statistique SAS pour les quatre types de tomates les plus exportes par le Maroc et lEspagne montre que (cf. analyse Ttest par SAS dans la page 143 et 144) : - les prix du Maroc et de lEspagne obtenus sur le march Saint Charles pour trois types de tomates (tomates calibre 2, tomates de marque calibre 2, tomates calibre 3) durant les trois annes 1999, 2000 et 2001 sont gaux ; - pour la tomate de marque calibre 3, les prix du Maroc sont lgrement suprieurs ceux de lEspagne. Notons que les calibres 2 et 3 constituent la majorit des exportations comparables pour le Maroc et lEspagne, alors que la tomate de marque est une catgorie de luxe, produite au Maroc principalement par deux groupes franais : Azura et Edil, dans des conditions de production hyper sophistiques, et emballe avec soin et avec des emballages luxueux. Force est de constater que les prix obtenus par les deux origines Maroc et Espagne pour la tomate ordinaire sont relativement similaires alors que pour la tomate de marque de calibre 3, le Maroc a un certain avantage par rapport lEspagne. Le Maroc est donc comptitif du point de vue prix de vente pour les produits de haute gamme.
Analyse par le systme danalyse statistique SAS TTEST PROCEDURE : TEST DE STUDENT
1. Tomate de calibre 2
TTEST PROCEDURE Variable: PRIX GROUP N Mean Std Dev Std Error Minimum Maximum -----------------------------------------------------------------------------Spain 107 4.55140187 1.94370607 0.18790516 2.00000000 10.00000000 Maroc 56 5.16071429 1.94260168 0.25959107 2.00000000 9.00000000 Variances T DF Prob>|T| --------------------------------------Unequal -1.9014 111.8 0.0598 Equal -1.9010 161.0 0.0591 = Ttable=1.96>Observ=1.90 ====
For H0: Variances are equal, F' = 1.00 DF = (106,55) Prob>F' = 1.0000 == Variances sont gales = On se rfre la ligne dgalit des variances pour le TTEST. 4.55- 1.94<=Prix Spain<= 4.55+ 1.94==== 2.61<=Prix Spain<= 6.49 5.16- 1.94<=Prix Maroc<= 5.16+ 1.94=== 3.22<=Prix Maroc<= 7.1
2.
TTEST PROCEDURE Variable: PRIX GROUP N Mean Std Dev Std Error Minimum Maximum Spain 37 6.56756757 2.43288284 0.39996348 3.00000000 11.00000000 Maroc 54 5.92592593 2.04526007 0.27832464 3.00000000 10.00000000 Variances T DF Prob>|T| --------------------------------------Unequal 1.3168 68.4 0.1923 Equal 1.3603 89.0 0.1772 = Ttable=1.99>Observ=1.36 ====
For H0: Variances are equal, F' = 1.41 DF = (36,53) Prob>F' = 0.2464 = FTable=1.68>1.41= Variances sont gales = On se rfre la ligne dgalit des variances pour le TTEST. 6.56- 2.43<=Prix Spain<=6.56+ 2.43=== 5.92- 2.04<=Prix Maroc<= 5.92+ 2.04== 3. Tomate de calibre 3 4.13<=Prix Spain<=8.99 3.88<=Prix Maroc<= 7.96
TTEST PROCEDURE Variable: PRIX GROUP N Mean Std Dev Std Error Minimum Maximum -----------------------------------------------------------------------------Spain 98 4.94897959 1.75494852 0.17727657 2.00000000 9.00000000 Maroc 55 5.32727273 1.57591297 0.21249606 2.00000000 8.00000000 Variances T DF Prob>|T| --------------------------------------Unequal -1.3670 122.3 0.1741 Equal -1.3262 151.0 0.1868 = TTable=1.96>Observ=1.32 ====
For H0: Variances are equal, F' = 1.24 DF = (97,54) Prob>F' = 0.3895 = FTable=1.50>1.24= Variances sont gales = On se rfre la ligne dgalit des variances pour le TTEST. 4.94- 1.75<=Prix Spain<= 4.94+ 1.75== 3.19<=Prix Spain<= 6.69 5.32- 1.57<=Prix Maroc<= 5.32+ 1.57= 3.75<=Prix Maroc<= 6.89 4. Tomate de marque calibre 3 : C3B
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
117
GROUP N Mean Std Dev Std Error Minimum Maximum -----------------------------------------------------------------------------1 64 5.46875000 1.99975197 0.24996900 3.00000000 10.00000000 2 43 6.34883721 1.78463977 0.27215501 3.00000000 10.00000000 Variances T DF Prob>|T| --------------------------------------Unequal -2.3816 96.8 0.0192 Equal -2.3288 105.0 0.0218= moyennes.
Ttable=1.99<Observ=2.32=
For H0: Variances are equal, F' = 1.26 DF = (63,42) des variances
Prob>F' = 0.4364=
5.46- 1.99<=Prix Spain<=5.46+ 1.99====== 3.47<=Prix Spain<=7.45 6.348- 1.78<=Prix Maroc<= 6.348+ 1.78=== 4.57<=Prix Maroc<= 8.13
IV- Etat comparatif des prix de revient et de commercialisation de la tomate sous abri destine lexportation
1. Comparaison des prix de revient la production entre le Maroc et lEspagne.
Dans cette partie, il serait question dune analyse comparative des prix de revient et dexportation de la tomate primeur sous abris serre dans deux rgions : Almeria et Souss Massa, afin de relever les avantages comparatifs entre les deux rgions. Comme mthodologie, nous allons procder au calcul du prix de revient dun hectare gnrique de tomate sous serre, dans les deux rgions de ltude. Cet hectare de tomate primeur est conduit dans des conditions de production et dexportation similaires afin de rendre comparable les cots de production au niveau des deux rgions. Les donnes de base nous proviennent dune commission primeurs de travail forme de la SASMA, lAPEFL, lASPEM et lEACCE. Cette commission, qui a men ce travail en septembre 1997, sest penche sur la comparaison des prix de revient de la tomate primeur sous serre depuis la production jusqu lexportation au niveau du Maroc et de lEspagne. Pour cela, elle a eu recours lestimation de lensemble des charges dun hectare gnrique de la culture de la tomate primeur sous serre au Maroc et en Espagne. Pour raliser la partie relative lEspagne, la commission a eu recours au FEPEX et aux oprateurs espagnols partenaires. Pour pouvoir utiliser ces donnes, on a procd une vrification de leur exactitude et la ractualisation de certaines dentre elles.
A. Prix de revient dun hectare de tomate sous abris serres au Maroc
Le tableau n59 rapporte les valeurs des diffrentes rubriques du prix de revient dun hectare gnrique de tomate sous abris au Souss Massa. Diffrents postes de frais sont distingus : Le travail du sol : il comprend la main-duvre, lnergie et le matriel de labour. A ce niveau, les dures de vie considres de la charrue disque, du cover crop et du billonneur sont de 10 ans.
Les serres, brise-vent et paillage du sol : les dures de vie de larmature est de 10 ans, celle du plastique de 2 ans alors que lensemble des autres lments : brise-vent, cordageont une dure de vie de 5 ans. La ppinire : celle-ci comprend des intrants annuels, cest le cas des semences, tourbes, traitements phytosanitairesainsi que du matriel comme larrosoir et les plateaux alvols qui ont une dure de vie de 5 ans. La conduite de la culture : cest essentiellement de la main-duvre pour lentretien, le palissagesauf la rubrique ficelle de tuteurage qui peut tre considre comme intrant dont la dure de vie est de 2 ans. La fertilisation : elle comprend tout ce qui est fumure organique et minrale. Lirrigation comprend des investissements de base, il sagit du puits dont la dure de vie est de 20 ans, la motopompe, les goteurs de dure de vie respectivement de 7 et 5 ans, lnergie et la main-duvre. Les traitements phytosanitaires : tout ce qui est traitements fongicides, insecticides, acaricides. La rcolte est principalement de la main-duvre et du transport de la production. Pour la rubrique autres, elle rassemble tout ce qui est travaux de fin de culture, la valeur locative du terrain, les salaires pour employs permanents et le matriel de transport tracteur et chariot. Enfin, une dernire rubrique est considre, cest lintrt sur le capital investi qui est considr gal 12 % du total dpenses.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
119
Tableau59 : Prix de revient dun hectare de tomate primeur sous abris (Prix Maroc) Prix unitaire en DH Prix de revient en DH 1 295 160 120 100 90 675 150 68 873 20 000 32 375 3 360 1 440 1 340 3 875 1 560 400 268 1 000 1 500 1 350 360 45
Dsignation Travail du sol - Matriel Charrue disques Cover-crop Billonneur - Main-d'uvre Travail du sol Nivellement -Energie Abri, brise-vent et paillage du sol - Armature en bois - Plastique (Kg) - Filet en m2 - Cordage (Kg) - Fil de fer (Kg) - Paillage plastique (Kg) - Brise-vent Filet (Kg) Poteaux Fil de fer (Kg) - Main-d'uvre Montage armature Montage plastique Montage fil de fer Montage paillage du sol Montage brise-vent
120
Thse de Master of Science du CIHEAM n58
Journes de travail
Quantit
Prix total
Dure d'amortissement
2 15 -
1 1 1 30
10 10 10 -
60 8 5
200 000 64 750 16 800 7 200 6 700 3 875 7 800 2 000 1 340 10 000 3 000 2 700 360 225
10 2 5 5 5 5 5 5 10 2 2 5
Dsignation Ppinire - Semences (Kg) - Tourbes (Sacs) - Plateaux alvols - Plastique noir (kg) - Arrosoirs - Traitements phytosanitaires - Main-d'uvre Semis Entretien de la ppinire Conduite de la culture - Ficelle de tuteurage (Kg) - Bourdons (ruches) - Main-d'uvre Montage ficelle de tuteurage Palissage + Couchage Aration Ebourgeonnage, Effeuillage Ecimage Entretien (colonies) Fertilisation - Fumure organique Fumure (chargement) Epandage - Fumure minrale Amonitrate (Qx) Phosphate mono-ammonique (Qx) Sulfate de potasse (Qx)
Journes de travail 6 10
Prix total 9 100 2 200 1 500 155 100 300 270 450
Dure d'amortissement 5 5 -
Prix de revient en DH 12 795 9 100 2 200 300 155 20 300 270 450 28 850 2 000 4 800 1 800 9 000 1 350 9 000 900 30 940
40 200 30 et 200 20
25 800 45 45 45 45 45
160 6 -
2 -
30 -
20 10 3 24
121
2 -
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
Prix unitaire Dsignation Nitrate de potasse (Qx) Sulfate de magnsium Oligo-lments (Litres) Acide nitrique (Litres) Irrigation - Pompes-moteur-filtres-canalisation - Rampes-goutteurs - Energie (gasoil) - Puits - Main-d'uvre Entretien Irrigation Prparation des solutions Journes de travail 15 10 10 en DH 550 700 50 4,5 15 000 13 000 10 000 45 45 45 Quantit 8 6 50 200 Prix total 4 400 4 200 2 500 900 15 000 13 000 9 000 10 000 675 450 450 Dure d'amortissement 7 5 20 Prix de revient en DH 4 400 4 200 2 500 900 15 818 2 143 2 600 9 000 500 675 450 450
Traitements phytosanitaires - Dsinfection du sol (bromure de mthyl localis) - Traitement en cours de culture Matriel Fongicides-bactriostatiques Insecticides-acaricides Main-d'uvre
34 360 80 20 000 3 600 300 200 45 24 16 20 000 3 600 7 200 3 200 3 600 10 20 000 360 7 200 3 200 3 600
300 -
25 45 150
10 30
3 -
- Travaux de fin de culture Dsignation - Valeur locative du terrain - Tracteur + chariot - Salaires et frais Technicien Caporal Gardien Total Intrt sur le capital investi (12 %) Total gnral
Source : Commission primeurs + nos calculs
Quantit 1 12 12 -
2 250 Prix de revient en DH Dure d'amortissement 5 000 5 2 400 12 000 6 000 3 650 242 314 29 078 271 392
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
123
Le tableau n60 rvle limportance de chaque poste au niveau du prix de revient. Ainsi, linstallation des serres, brise-vent et paillage reprsentent 25 % du prix de revient. Dautres postes sont galement importants : Il sagit principalement de la fertilisation qui cote cher 11%, les traitements phytosanitaires 13 %, les frais financiers 11 %, la conduite de la culture (main-duvre) 11 % et la rubrique autres qui comprend les salaires du personnel permanent, la valeur locative de la terre12 %. Tableau 60 : Importance de chaque poste dans le prix de revient de la tomate primeur sous serre par hectare (Prix Maroc) Dsignation Travail du sol Abri, brise-vent et paillage du sol Ppinire Conduite de la culture Fertilisation Irrigation Traitements phytosanitaires Rcolte Intrt sur le capital investi (12 %) Autres Total gnral
Source : Commission primeurs + nos calculs
Prix de revient DH 1 295 68 873 12 795 28 850 30 940 15 818 34 360 18 083 29 078 31 300 271 392
% 0,5 25,4 4,7 10,6 11,4 5,8 12,7 6,7 10,7 11,5 100,0
B.
Prix de revient dun hectare de tomate primeur sous abris serres en Espagne:
Une analyse similaire faite en Espagne (cf. tableaux n61 et 62), pour une exploitation gnrique conduite dans les mmes conditions que celle du Maroc, tout en maintenant les mmes postes de frais quau Maroc (voir tableaux n59 et 60), rvle que cest le poste autres , constitu des salaires permanents, de la main-duvre, de la valeur locative et du matriel de traction, qui accapare le maximum 48 %. Il est suivi par le poste investissements initiaux , savoir les serres, brise-vent et paillage du sol, avec 19 %. Quant lirrigation, la fertilisation et les traitements phytosanitaires, ils accaparent chacun entre 7 et 8 % du total frais.
124
Tableau 61 : Prix de revient dun hectare de tomate primeur sous abri (Prix Espagne) Prix unitaire Journes de travail Quantit Prix total Dure d'amortissement en DH 1 500 Prix de revient en DH 1 500 59 390 180 000 16 6 10 6,8 12 3 45 6,8 1 3 500 2 400 600 800 250 1 500 50 200 180 000 56 000 14 400 6 000 5 440 3 000 4 500 2 250 1 360 16 000 4 000 10 2 5 5 5 5 5 5 10 2 18 000 28 000 2 880 1 200 1 088 3 000 900 450 272 1 600 2 000 15 170 12 950 1 360 420 120 20 300
Dsignation Travail du sol Abri, brise-vent et paillage du sol - Armature en bois - Plastique (kg) - Filet en m2 - Cordage (kg) - Fil de fer (kg) - Paillage plastique (kg) - Brise-vent Filet (kg) Poteaux Fil de fer (kg) - Main-d'uvre Montage armature Montage plastique Ppinire - Semences (kg) - Tourbes (sacs) - Plateaux alvols - Plastique noir (kg) - Arrosoirs - Traitements phytosanitaires
185 000 34 14 12 50 -
0,07 40 150 10 2 -
5 5 -
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
125
Dsignation Conduite de la culture - Ficelle de tuteurage (kg) - Bourdons (ruches) Fertilisation - Fumure organique - Fumure minrale Amonitrate (Qx) Phosphate mono-ammonique (Qx) Sulfate de potasse (Qx) Nitrate de potasse (Qx) Sulfate de magnsium Oligo-lments (Litres) Acide nitrique (Litres) Irrigation - Pompes-moteur-filtres-canalisation - Rampes-Goutteurs - Energie (gasoil) - Puits Traitements phytosanitaires - Dsinfection du sol (bromure de mthyl localis) - Traitement en cours de culture Matriel Fongicides-bactriostatiques Insecticides-acaricides Dsignation Rcolte
126
Thse de Master of Science du CIHEAM n58
Journes de travail
12,2 330
160 6
1952 1 980
2 -
800
20
16 000
10 3 24 8 6 50 200
1 500 750 6 000 2 560 2 700 2 000 320 24 314 1 714 1 600 20 000 1 000 20 760 10 000 360 7 200 3 00 Prix de revient en DH 4 583
7 5 20
10 000
10 000
3 600 3 600 10 300 24 7 200 200 16 3 200 Prix unitaire Journes de travail en DH Quantit Prix total Dure d'amortissement
- Matriel - Transport Autres - Valeur locative du terrain - Tracteur + chariot - Salaires et frais - Main-d'uvre Total Intrt sur le capital investi (4 %) Total gnral
10 30 1 12 -
3 5 -
83 4 500 152 400 10 000 2 400 15 000 125 000 304 904 12 450 317 354
Tableau 62 : Importance de chaque poste dans le prix de revient De la tomate primeur sous serre par hectare (Prix Espagne) Dsignation Travail du sol Abri, brise-vent et paillage du sol Ppinire Conduite de la culture Fertilisation Irrigation Traitements phytosanitaires Rcolte Intrt sur le capital investi (12 %) Autres Total gnral
Source : Commission primeurs + FEPEX+ Oprateurs espagnols +nos calcul
Prix de revient DH 1 500 59 390 15 170 2 956 23 830 24 314 20 760 4 583 12 450 152 400 317 354
% 0,5 18,7 4,8 0,9 7,5 7,7 6,5 1,4 3,9 48,0 100,0
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
127
Etat comparatif des prix de revient de la tomate sous serre au Maroc et en Espagne : Une comparaison de la structure du prix de revient de la tomate primeur sous serres, conduite dans des conditions similaires, au Maroc et en Espagne montre que : Le prix de revient la production lhectare en Espagne est suprieur de 17 % (45962 DH) par rapport celui du Maroc. Bien que leurs prix de vente soient relativement proches de ceux de lEspagne, tous les intrants cotent plus cher au Maroc quen Espagne sauf les semences et lnergie. En effet, la semence cote plus cher en Espagne quau Maroc de 42 % (3850 DH). Le cot de lnergie en Espagne excde de 119 % le cot du Maroc. Tableau 63 : Etat comparatif de la part des diffrents intrants dans le prix de revient de la tomate (Prix Maroc et prix Espagne) Produits Armature Plastique Fil de fer Matriel dirrigation Semence + tourbe Produits phytosanitaires Engrais Energie Frais financiers Main-duvre Autres Total gnral
Source : Commission primeurs + Nos calculs
Prix Maroc % DH 20 000 7,4 36 405 13,4 1 608 0,6 4 743 1,7 11 300 4,2 10 760 4,0 21 590 8,0 9 150 3,4 29 078 10,7 57 215 21,1 69 543 25,6 271 392 100,0
Prix Espagne DH % 18 000 5,7 31 120 9,8 1 360 0,4 3 314 1,0 14 310 4,5 10 760 3,4 15 830 5,0 20 000 6,3 12 450 3,9 125 000 39,4 65 209 20,5 317 354 100,0
Nanmoins, pour tous les autres consommables, le Maroc cote plus cher; cest le cas : Des investissements : la pompe, le moteur, les rampes, les goteurs, les armatures et le plastique ; Les consommations intermdiaires : exception faite des semences et de lnergie, lensemble des autres consommations intermdiaires cote plus cher au Maroc. Cest le cas des fertilisants, des traitements phytosanitaires (notamment le bromure de mthyle qui cote le double au Maroc par rapport lEspagne), la tourbe, Les frais financiers au Maroc sont beaucoup plus importants quen Espagne puisquils reprsentent respectivement 11 % et 4 % du prix de revient au Maroc et en Espagne. Ceci est d au fait que les taux dintrt au Maroc (12 %) sont trois fois suprieurs ceux appliqus en Espagne (4 %). LEspagne est par contre plus cher que le Maroc pour les semences, lnergie, la valeur locative du terrain (qui cote le double en Espagne par rapport au Maroc). Cependant, eux trois ces postes nengendrent un cart entre lEspagne et le Maroc que de 19700 DH contre un cart de 67785 DH pour le seul poste de main-duvre. En effet, le poste main-duvre est plus cher en Espagne quau Maroc puisquil accapare deux fois plus dargent. Une chose est sure aussi bien au Maroc quen Espagne, ce poste est de loin le plus important dans le prix de revient la production de la tomate : il accapare 21 % du prix de revient la production au Maroc contre 39 % en Espagne.
128
Lanalyse dtaille de la structure du prix de revient montre que cest la main-duvre qui est lorigine de lavantage du Maroc sur lEspagne en matire de prix de revient la production. En effet, il existe un norme cart en terme rel dans le cot de la main-duvre en faveur du Souss Massa. Cet cart dans le poste main-duvre traduit certes leffet des carts entre les salaires, mais galement le caractre plus capitaliste des fermes du Souss Massa. Aussi, il convient de prciser que lentre de lEspagne lUE a eu un effet marqu sur la hausse des salaires de ce pays, ce qui nest pas le cas pour le Maroc. 2. Comparaison du cot de conditionnement entre le Maroc et lEspagne (Cf Tableau n64). Pour la ralisation de cette partie, on sest bas sur le travail de la commission primeurs et sur les donnes fournies par lEACCE. Au niveau du conditionnement, le Maroc et lEspagne utilisent 70 % des plateaux 2 rangs et 30 % des plateaux dun rang (Cf tableau n64). Le nombre de plateaux par palette varie de 115 et 150, respectivement pour le plateau dun rang et de 2 rangs. Au niveau de chaque plateau dun rang, qui est le plus esthtique et galement le plus cher, on place des alvoles o on met le fruit. Enfin, plusieurs plateaux sont placs les uns sur les autres pour constituer une palette, qui est limite aux coins par des cornires, couverte par un couvercle et serre par du feuillard. Le cot total de lensemble de ces lments de la palette est de 1091 DH au Maroc pour le plateau de 2 rangs. Dans chaque palette, il y a 150 plateaux de 6 kg de tomates chacun, soit un poids total de la palette de 900 kg. Le cot de conditionnement de la tomate rapport au kg est donc de 1,21 DH/kg. Tableau 64 : Cot de conditionnement en DHS Anne : 2001 Dsignation Poids/Plateau en kg
Nombre de plateaux /palette
Poids/palette en kg (1) Cot plateau Plateau Alvoles Intercalaire Stickers Total/palette Autres Palette Feuillard Cornire Couvercle (carton) Chaps Total Total palette en DH (2) Cot en DH/kg (2)/(1)=(3) Prestation de service DH/kg (4)
Total conditionnement /kg (3)+(4)=(5)
Maroc Plateau 1 rang 7 115 805 7,5 0,8 1 1070 80 7,7 15 12 1,35 116 1186 1,47 0,6 2,07 30 %
Espagne Plateau 2 rangs Plateau 1 rang Plateau 2 rangs 6 7 6 150 115 150 900 805 900 5,2 0,3 1 975 80 7,7 15 12 1,35 116 1091 1,21 0,6 1,81 70 % 1,89 5,6 0,6 1 828 50 4,9 7,72 1,35 64 892 1,11 0,12 1,23 30 % 1,04 3,6 1 690 50 4,9 7,72 1,35 64 754 0,84 0,12 0,96 70 %
Part des types de plateaux (6) Cot total moyen DH/kg (7)
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
129
(7) : 1,89 = (2,07*30%) + (1,81*70%) et 1,04 = (1,23*0.30) + (0,96*0,70) La prestation de service de la station de conditionnement (manutention, dchargement, calibrage, mainduvre du personnel) est rmunre 0,6 DH/kg. Le cot de conditionnement du plateau dun rang est de 2,07 DH/kg. Pondr par rapport la part de chaque type de plateau dans les exportations totales marocaines, le cot de conditionnement au Maroc est de 1,89 DH/kg. Tableau 65 : Comparaison entre le cot de conditionnement au Maroc et en Espagne en DH/kg Anne : 2001 Maroc Espagne 1 rang 2 rangs 1 Rang 2 rangs Cot demballage et de palettisation 1,47 1,21 1,11 0,84 Prestation de service de 0,6 0,6 0,12 0,12 conditionnement Cot de conditionnement 2,07 1,81 1,23 0,96 Cot total moyen de 1,89 1,04 conditionnement
Source : Nos calculs
Si le cot de prestation de service de conditionnement cote moins cher au Maroc (50 % de moins par rapport au cot de lEspagne), cest parce que cest essentiellement de la main-duvre. Le cot demballage par contre est de 30 % plus cher quen Espagne pour les deux types demballage. En effet, si on sattarde sur les prix des diffrents lments qui constituent le plateau et la palette, ils sont tous plus cher au Maroc quen Espagne. En gnral, le cot de conditionnement moyen au Maroc est plus cher (1,89 DH/kg) que celui de lEspagne (1,04 DH/kg).
3- Comparaison du cot de transport destination des marchs extrieurs entre le Maroc et lEspagne.
Lavantage principal des producteurs de lEspagne en gnral et dAlmeria en particulier rside essentiellement dans les faibles cots de transport et frais dapproche pays pour atteindre les marchs extrieurs. Selon les donnes recueillies, le cot de transport dAlmeria Perpignan se situe en moyenne 0.36 DH/kg contre 2,12 DH/kg pour le trajet Agadir-Perpignan. A ce niveau, les producteurs espagnols disposent de 1,76 DH/kg dcart par rapport aux producteurs marocains.
130
Tableau 66: Frais de transport des tomates primeurs par camion frigorifique : cas du Maroc et de lEspagne Anne : 2001 Dsignation Cot en devises Cot en dirhams Tonnage/camion (kg) Cot en DH/kg Agadir20 930 Perpignan 23 400 46 872 28 000 FF 1 rang 2,24 2,00 2 rangs 2,12 Moyenne Murcia20 930 Perpignan 23 400 6 665 100 000 PTS 1 rang 0,32 0,28 2 rangs 0,30 Moyenne Almeria20 930 Perpignan 23 400 120 000 PTS 8 000 1 rang 0,38 0,34 2 rangs 0,36 Moyenne
Source :Commission primeurs : EACCE, SASMA, APEFL, ASPEM, Oprateurs espagnols
Lexplication de lcart pay entre les deux concurrents est que la distance qui spare Almeria de Perpignan est relativement courte, comparativement celle qui spare Agadir de Perpignan. Cependant, il est noter que les redevances payes lODEP, lONT4 et aux deux douanes, marocaines et espagnoles, alourdissent davantage les frais dapproche pour les exportateurs marocains. Lhandicap de la distance est important. Les producteurs dAlmeria atteignent les marchs de consommation en Europe en un temps relativement court mais aussi des cots infrieurs ceux pays par les producteurs du Souss Massa pour des destinations similaires. En effet, il convient de prciser que le transport dAgadir jusqu Perpignan seffectue selon trois modes : Un transport bi-modal constitu par un transport routier au niveau du Maroc, puis une traverse entre Tanger-Algsiras en bateau, puis le transport routier, nouveau, entre Algesiras et le march de destination ou Un transport maritime depuis le Maroc jusquaux marchs extrieurs ; ou un transport par avion. Le transport de la tomate marocaine vers les marchs extrieurs se fait 84,4 % par voie terrestre (bimodal), 15,3 % par voie maritime et 0,30 % par voie arienne 5. Ainsi, le transport par voie terrestre est le plus prdominant car il est le plus flexible compte tenu de la programmation des rcoltes, des dlais de livraison lextrieur et galement le plus rapide. En effet, le
4 5
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
131
trajet complet entre Agadir et le march Saint Charles Perpignan dure 2 3 jours alors que le transport maritime dure 5 jours. Il est noter que lexportation de la tomate marocaine est handicape par la faiblesse de la logistique, en particulier le transport. Malgr la ratification par le Maroc et lEspagne de la Convention du Transport International (TIR) permettant le transit sans rupture des produits agricoles travers lEspagne, le transport international a t longtemps le point noir de la logistique marocaine pour lexportation de primeurs. Le transport par bateau est de plus en plus dlaiss, malgr son faible cot, du fait qu larrive du bateau au march extrieur, les groupes exportateurs placent ainsi une grande quantit de marchandise sur le march et cette offre massive agit ngativement sur les prix perus.
- 45 % - 83 % -35,6 %
Il est clair partir du tableau n67 ci dessus que : le prix de revient du kg de tomate primeur sous serre est plus cher au Maroc de 35,6 % par rapport lEspagne. Le cot de revient total est structur de manire diffrente selon les deux origines. Pour le Souss Massa, le cot de production, de conditionnement et les frais de transport destination extrieure reprsentent 36,1 %, 30,1 % et 33,8 % alors que pour Almeria, ils reprsentent 65,2 %, 25,8 % et 8,9 %.
Cot de conditionnement
132
La premire est que lavantage comptitif du Souss Massa rside au stade de la production, puisque les frais de production dans cette rgion sont plus faibles que ceux de lEspagne de 17 %. Lanalyse dtaille de la structure de ce cot montre que ce sont les frais de main-duvre qui sont lorigine de cet avantage. La deuxime est que lavantage principal des producteurs dAlmeria rside dans le faible cot de transport, puisque ce cot est plus faible que celui du Maroc de 83 %, cause de la proximit dAlmeria des marchs de lEurope. Cest ce niveau que les producteurs espagnols compensent largement leur manque gagner perdu au stade de la production. En ce qui concerne le cot de conditionnement, le Maroc est plus cher de 45 % par rapport lEspagne, cause de la chert des fournitures de conditionnement qui sont en majorit importes. En guise de conclusion, le Maroc cote plus cher au niveau du transport et du conditionnement, seulement lEspagne a des cots de production plus levs que le Maroc, ceci est d la chert de la main-duvre. Cependant, il nest pas improbable, que dans lavenir les prix de la main-duvre augmentent de plus en plus au Maroc. Almeria bnficie dune situation gographique qui lui permet datteindre les marchs de consommation un cot infrieur celui pay par les Marocains. Seulement ce niveau, il convient de mentionner que dans notre analyse, on a tenu compte dun transport par voie de route aussi bien pour le Maroc que lEspagne. En effet, les Espagnols utilisent exclusivement les camions pour arriver en Europe alors que ce mode de transport est utilis uniquement 67 % du tonnage export par le Souss. Ainsi, si le transport routier dAgadir Perpignan cote 2,12 DH/kg, celui par bateau cote uniquement 1 DH/kg. Si on utilise un prix pondr par rapport aux tonnages exports, par les deux modes de transport, pour le Souss Massa; on arrive un prix moyen pondr pour le transport de 1,76 DH/kg. Ce qui ramne le prix de revient total pour le Maroc 5,91 DH/kg contre 4,05 DH/kg pour lEspagne, soit un cart de prix de revient de lEspagne par rapport au Maroc de 31 %, contre les 35 % trouv prcdemment lorsquon a utilis un transport exclusivement par voie de route pour le Maroc. Les rsultats ressortis de cette tude ainsi que ceux du FEPEX et de lAMI refltent que la tendance au niveau de la comptitivit dans les cots, se joue en faveur de lEspagne. Cette tendance sexplique par les cots levs des fournitures de conditionnement et du transport international au niveau du Maroc. Il est important de noter que les secteurs dexportations agricoles en gnral et le secteur de la tomate en particulier, connaissent une situation complexe analyser en matire davantage comparatif entre pays de lUE et hors UE, du fait que ces derniers sont soumis des calendriers dexportations et des contingentements alors que les pays membres de lUE bnficie, en plus du libre accs et de la proximit des marchs de lUE, des aides octroyes par lUE aux organisations professionnelles.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
133
Pour la premire et la deuxime partie, on a retenu trois exploitations. Concernant la premire partie, les rsultats obtenus montrent : - quau niveau des trois cas dexploitations, les marges nettes financires et conomiques sont positives, ce qui traduit que lactivit est rentable financirement et conomiquement. Les niveaux de la protection nominale et effective sont lgrement infrieurs 1 dans lensemble des modles, ce qui indique que globalement il y a une faible protection ngative et une lgre taxation de la filire. Quant aux niveaux des Coefficients des Ressources Domestiques CRD, ils varient entre 0,13 et 0,24, ils sont donc largement infrieurs 1. Le pays a donc un avantage comparatif dans la culture de la tomate primeur et sa production devrait tre davantage incite.
134
Les transferts sur le revenu sont en moyenne de lordre de -6110 Dh/ha. Cela signifie que dans une situation sans distorsion, le producteur devrait recevoir 6110 DH/ha de plus que dans la situation actuelle. Cette perte implicite est accentue par les transferts positifs sur les intrants (10 333) et sur les ressources domestiques (1649). Il en rsulte des profits privs infrieurs ce quils pourraient tre dans une situation sans distorsion, de -17347 DH/ha. La taxe applique la tomate primeur est donc de 6,8 % des profits. Lanalyse des transferts confirme la lgre taxation de la filire trouve comme rsultat au niveau du CPN et CPE La culture de la tomate sous serre est lgrement taxe, principalement au niveau des intrants changeables (surtout le gasoil) ; la rmunration pour service rendu pour le labour est surestime et une taxe parafiscale destine comme prlvement aux organismes est applique au kg de tomate primeur export dans la zone du Souss Massa. Quant la seconde partie, lanalyse financire de la rentabilit de la culture de la tomate sous serre ralise sur dix annes pour les trois cas dexploitations montre : - des taux de rentabilit financire suprieurs au taux dintrt financier retenu dans cette analyse qui est de 12 %, indiquant par l que les diffrents projets sont rentables financirement. - des taux de rentabilit conomiques suprieurs au taux dintrt conomique retenu dans ltude qui est de 8 %. La comparaison entre les TRI et les TRE montre que les TRE des trois cas dexploitations sont lgrement suprieurs gaux aux valeurs respectives des TRI, signifiant, par l, quen moyenne les taxes appliques la tomate primeur sous serre au Souss Massa dpassent lgrement les subventions appliques au projet de cette culture. Pour la troisime partie, il est rappeler que le secteur horticole dexportation est en grande partie reprsent par la tomate surtout pour le cas du Maroc. La production est concentre surtout au sud pninsulaire (Alicante, Murcia et Almria) et aux les Canaries (Las Palmas et Tnrife) pour lEspagne et le Souss Massa au Maroc. La profession a fourni aussi bien au Maroc quen Espagne des efforts importants au cours des 20 dernires annes pour adapter loffre aux exigences europennes. Ltude de lavantage comparatif entre le Maroc et lEspagne nous amne nous poser une question : lequel des deux pays Maroc et Espagne est le plus comptitif pour le secteur de la tomate ? Pour rpondre cette question, on sest bas sur plusieurs dterminants de la comptitivit. Le Souss Massa et Almria sont les principales rgions de production et dexportation de tomates, respectivement 80 % et 17 % de la production totale du Maroc et de lEspagne. Ladquation du climat et le savoir faire des gens des deux rgions ont permis de cultiver la tomate avec des itinraires technologiques relativement similaires. Cependant, en Espagne, les structures de production sont des petites exploitations serristes dont 83 % sont de type familial alors quelles sont grandes, mieux dotes en investissements et en majorit capitalistes au Souss Massa. En outre, en Espagne, la tendance de la culture est vers un sol pratiquement artificiel (plus de 2.500 ha de culture avec substrat). Du point de vue de la productivit, les rendements sous serres Almeria sont de 90 t/ha et sont suprieurs la moyenne espagnole mais lgrement infrieurs ceux dAlicante 128 t/ha, Tnrife 102 t/ha, Murcia 96,5 t/ha et Gran Canaria 95 t/ha. Dans le Souss, les rendements sont passs de 90 t/ha en moyenne au dbut des annes 90 130 t/ha en 1997/98 et se stabilisant ce niveau en montrant de lgres baisses certaines annes.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
135
Lanalyse des processus de commercialisation de la tomate des Espagnols et Marocains montre comme diffrences principales, que la production dAlmeria est dirige 57 % vers le march local et 43 % vers le march extrieur. La commercialisation vers les marchs extrieurs se fait principalement par des associations. Les stratgies dexportation des Espagnols se basent sur des circuits intgrs, cest--dire vente aux centrales dachat hauteur de 80 % des exportations, alors que les ventes aux centrales dachat par les Marocains se font juste raison de 20 %. Les centrales dachat en fait exigent, cte dune diversification des produits au sein dune mme livraison, une rapidit de livraison des commandes journalires qui est facilement ralisable pour un pays qui se trouve proximit et difficilement ralisable pour un pays qui se trouve plus de 2 000 km. A dfaut des ventes intgres, les principaux partenaires de vente des Marocains sont les commissionnaires, intermdiaires qui touchent jusqu' 8 % du prix de vente. Lanalyse des parts de march par rapport au plus important march dexportation des deux origines lUE, montre que lEspagne dessert lUE en 50 % de ses besoins en tomates alors que le Maroc nen apporte que 10 %. Peut-on parler alors de concurrence entre le Maroc et lEspagne ? Il est clair que non, sinon ce nest possible que durant la priode de prsence du Maroc sur le march de lUE; priode qui nexcde pas les six mois. En outre, depuis 1991, alors que les parts de march sur lUE pour lEspagne affichent une augmentation continue, celles du Maroc par contre montrent une tendance la baisse. Lanalyse dtaille des prix de vente obtenus par les exportateurs marocains et ceux obtenus par les exportateurs espagnols sur le march Saint Charles en France, pour les types de tomates les plus exportes par les deux origines, montre que les prix obtenus par le Maroc et lEspagne sont relativement similaires et ne montrent globalement pas de diffrence significative. Le Maroc a cependant un certain avantage pour la tomate de marque calibre 3, qui est considre comme produit de haute gamme. Cependant, force est de constater que cette tomate de luxe est principalement produite par des investisseurs trangers espagnols et franais. Lanalyse comparative des prix de revient du Maroc et de lEspagne, montre que le prix de revient total lexportation de la tomate marocaine est plus cher de 35,6 % que celui de la tomate espagnole, principalement du fait du cot du transport international et du conditionnement qui cotent plus cher au Maroc quen Espagne respectivement de 83 % et de 45 %. LEspagne a cependant des cots de production plus levs que le Maroc de 17 %, cause de la chert de la main-duvre, alors que les facteurs de production sont plus chers au Maroc. Lavantage du Souss Massa rside dans son faible cot de production qui ne compense que partiellement le manque gagner perdu dans le transport international et le conditionnement. Cependant, il nest pas improbable, que dans lavenir, les prix de la main-duvre augmentent de plus en plus au Maroc. Le point fort dAlmeria rside dans sa situation gographique qui lui permet datteindre les marchs de consommation un cot infrieur celui pay par le Souss Massa. A court terme, les avantages comparatifs entre les deux origines sont trs lgrement en faveur de lEspagne. Nanmoins long terme, cet avantage pourra favoriser largement lEspagne, surtout que les niveaux de salaires devront probablement augmenter au Maroc et lunique avantage comparatif qui se maintiendra sera la diffrence du cot de transport qui est largement en faveur de lEspagne. Ainsi la lumire de tous ces lments, il convient de signaler que pour le Maroc, le rgime daccs de la tomate est le plus compliqu de par la nature et le nombre des instruments de protection et de la difficult de leur mise en application, en dpit de la transparence du prix dentre et des quivalents tarifaires. A loppos, lEspagne a beaucoup bnfici de son intgration au sein de lUE, et par suite des mcanismes
136
de la PAC, puisque avec son adhsion lUE en 1986, et avec linstauration du march unique europen partir de 1993, elle a bnfici non seulement dun march plus ouvert et sans barrires douanires, mais aussi dun plus grand soutien et davantages substantiels en matire dencouragement (primes de restitution, primes de retrait et autres aides ) et ce sous diffrentes formes. En effet, le libre accs au march communautaire, les aides aux organisations des producteurs (OP) dans le cadre de la nouvelle Organisation Commune des Marchs (OCM), les aides nationales pour la restructuration de la filire de production et les primes de retrait ont t pour beaucoup dans le dveloppement rapide du volume des exportations de tomates espagnoles sur les marchs de lUE. Ces aides ont t le principal lan et une importante source financire qui a permis de dvelopper les investissements au niveau du secteur et damliorer les circuits de commercialisation des produits agricoles. A ct du protectionnisme de lUE, le Maroc souffre de la concurrence acharne de lEspagne, qualifi de rouleau compresseur . Cette concurrence est difficile supporter pour les exportations de tomates marocaines. Elle trouve son origine dans : - la similarit des calendriers de production ; - la convergence des technologies ; - lidentit des marchs ; - le poids croissant de la grande distribution qui met en concurrence les diffrentes origines. En outre, ct du cot lev du transport international et de lloignement des marchs de lUE, des problmes logistiques persistent au Maroc, savoir : les lignes maritimes sont limites quelques destinations et nont pas une frquence suffisante pour permettre des expditions rgulires ; le transport par camion est cher et demeure assur par une flotte trangre ; les redevances payes lODEP et lONT grvent davantage les frais dapproche ; Lavenir reste flou surtout que lUE est en train de slargir aux pays de lEst, certes non exportateurs lheure actuelle mais qui peuvent le devenir un jour, et dautres pays du sud de lEurope situs sur le bassin mditerranen (Turquie) et qui peuvent devenir des concurrents srieux aussi bien pour le Maroc que pour lEspagne. En outre, dautres pays de lAfrique du Nord sont galement de potentiels grands producteurs ; cest le cas de la Tunisie, lAlgrie, lEgypte et Isral. Enfin, il est important de noter que les secteurs dexportations agricoles en gnral et le secteur de la tomate en particulier, connaissent une situation complexe analyser en matire davantage comparatif entre pays de lUE et hors UE, du fait que ces derniers sont soumis des calendriers dexportations et des contingentements alors que les pays membres de lUE bnficient, en plus du libre accs et de la proximit des marchs de lUE, des aides octroyes par lUE aux organisations professionnelles. Avec la mondialisation, ce secteur ainsi que toute lagriculture dans chaque pays, sont appels relever un triple dfi : productivit, comptitivit et ouverture. Seuls pourront avoir des parts de march, ceux qui peuvent relever ces dfis.
II- Recommandations
A la lumire de ces conclusions, on pourrait dgager certaines recommandations qui sont orientes surtout vers lorigine Maroc. Dans le cadre des futures ngociations Maroc-UE, il faudrait ngocier un accord dadaptation moyen terme qui tienne compte des prfrences marocaines suite loffre communautaire au GATT, notamment : discuter avec les instances europennes des rductions des tarifs douaniers parallles celles offertes au GATT, tout en tenant compte des battements obtenus dans le cadre de laccord dassociation ;
137
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
adapter les prix dentre la ralit des marchs ; ngocier les quotas et calendriers imposs en tenant compte des potentialits de la production nationale et viser ce que soient appliques les rgles de laccord dassociation Maroc-UE qui stipule que les contingents tarifaires seraient augments de 3 % par an entre 1997 et 2000.
Quinze annes aprs la libralisation (Dmonopolisation de lOffice de Commercialisation et dexportation), les formes commerciales prdominantes au Maroc sont les groupes exportateurs et le priv marocain ou tranger. Ces groupes exportateurs ont beaucoup contribu ces dernires annes lamlioration de limage de marque de lorigine Maroc. Dans le cadre de lorganisation future de la stratgie de marketing, il faudrait : suivre les volutions rapides au niveau des systmes de production. A titre dexemple, les Franais et les Espagnols ont emprunt la voie du modle nerlandais en installant des serres chauffes permettant une meilleure gestion du climat et par consquent la production de varit haute valeur ajoute, telle que la varit tomate grappe destine principalement au march amricain. Cette tendance est la meilleure voie pour que le secteur de la tomate se dveloppe et maintienne sa place dans un march concurrentiel o dautres formes de produits sont en train de se dvelopper. Cest le cas des produits biologiques qui sont appels se substituer aux produits dits conventionnels qui prsentent le risque de rsidus de pesticides, devenus actuellement le souci numro un ou la bte noire des consommateurs occidentaux ; viser rduire les prix de revient lexportation de la tomate primeur : prix la production, au conditionnement et au transport car ces dernires annes, le gouvernement espagnol, lui, a lanc un programme de restructuration de la filire tomate. Ce programme vise surtout rduire les cots de production et de transport ainsi que ladoption de nouvelles stratgies dexportation et de commercialisation ; diversifier les produits car lapproche produit par produit peut nourrir lillusion que les concurrents trangers vont sen tenir lavenir la gamme de lgumes dont ils disposent maintenant. Il est donc impratif de savoir quil ny a pas de position dominante ou confortable sur tel ou tel produit qui soit assure long terme ; concentrer les activits de marketing sur la concurrence de marque, de qualit et de service. Pour cela, il faudrait commencer par matriser la production (technologie, recherche, prcocit, rendement, normes sanitaires,) et viser rduire les cots ce stade. Lanalyse des prix de vente du Maroc et de lEspagne a montr que le Maroc est comptitif pour les produits de haute gamme. Reste exporter vers chaque march, le produit quil faut : tomate cherry, tomate cerise, tomate ronde, tomate grappe Ces efforts valent la peine dtre entrepris tout en ayant lesprit quil vaut mieux moins produire mais bien produire ; slectionner les panlistes ou commissionnaires et assurer une distribution rgionale optimale au niveau des marchs extrieurs, afin dviter lautoconcurrence. Dans ce sens, il faudrait redoubler defforts aux niveaux de la coordination et de la concertation entre groupes exportateurs. En effet, il vaut mieux partir fortement structur que de partir en ordre dispers ; assurer ladaptation des systmes de distribution. Il est important de viser la pntration de la grande distribution car cest le commerce qui est appel se dvelopper. Nanmoins, il est noter que les centrales dachat traitent de prfrence avec les exportateurs qui assurent un bon suivi commercial,
138
ont une prsence rgulire sur le march et ont une certaine souplesse, selon la conjoncture, dans la fixation quotidienne des prix ; observer toutes les activits futures des concurrents et essayer de ne pas tre dpass en matire de systme de vente, de distribution, de diversification des produits et de prestation de service ; intensifier les lignes directes de transport entre Casablanca/Agadir et l'UE pour le transport routier tout en visant diversifier les produits livrs : primeurs et agrumes, afin dviter dune part, les arrivages trop grands dun mme produit qui font chuter les niveaux de prix et dtre ainsi mme doffrir aux consommateurs des produits de manire rgulire et toujours dans un tat de fracheur. Le transport international ou les frais dapproche sont les lments cls qui dtermineront long terme les avantages entre le Maroc et lEspagne, pour cela, il est important pour le Maroc de viser rduire ce poste de frais ; raliser des tudes de march afin de suivre les exigences des marchs traditionnels et didentifier les opportunits au niveau des nouveaux marchs ; tablir des bureaux de vente ou des reprsentations des groupes exportateurs au niveau des principaux marchs extrieurs, qui pourront apporter le savoir-faire ncessaire sur le march, les contacts avec le commerce et viteront les barrires linguistiques ; ces reprsentations doivent viser tablir des relations avec la grande distribution et programmer en consquence les arrivages depuis le Maroc. Elles doivent rester lcoute de la clientle et assurer un suivi commercial surtout que la tendance actuelle au niveau de la grande distribution exige la rapidit au niveau des transactions et la connaissance du producteur en cas de problmes lis aux caractristiques intrinsques du produit lui-mme : notion de traabilit.
Ces reprsentations devront galement : soccuper de la politique des prix travers le suivi quotidien du march et entreprendre des actions pour maintenir les prix un niveau rmunrateur. sintresser la promotion travers la convention dactions de promotion avec le commerce. Les mesures daccompagnement doivent viser : maintenir des flots continus de marchandises ; entreprendre une politique de marque Maroc qui doit tre soutenue par un positionnement publicitaire ; assurer une politique de service. Le service comprend : Lemballage, palettisation, calibrage. Les dlais de transport. Les rythmes de transport (arrivages continus). Les installations frigorifiques. Les stratgies de relations publiques Enfin, il serait judicieux de promouvoir une collaboration durable avec les producteurs-exportateurs espagnols ou franais travers des entreprises mixtes et ceci dans lintrt de toutes les parties.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
139
Bibliographie
Etudes et rapports conomiques : 1. Agribusiness Marketing Investissement (AMI), Le changement de la comptitivit des exportations agricoles marocaines, Phase I Impact de laccord de Marrakech du GATT : Evaluation des offres europennes et amricaines , (Projet de promotion de lAgribusiness au Maroc, MAMVA, DAI et USAID), juin 1995. 2. Agribusiness Marketing Investissement (AMI), Le changement de la comptitivit des exportations agricoles marocaines, Phase II Les effets de llargissement de lUnion Europenne de 12 15 et les effets de lunification, juin 1995. 3. Agribusiness Marketing Investissement (AMI), Le changement de la comptitivit des exportations agricoles marocaines, Phase III La concurrence maroco-espagnole face au GATT et au grand march unique : Etude des cas, janvier 1996. 4. Agribusiness Marketing Investissement (AMI), Le changement de la comptitivit des exportations agricoles marocaines, Rapport de synthse et recommandations, mars 1996. 5. Agencia Espagnola de Cooperacion International (AECI), Estudio Sobre, la Commercializacion Del Tomate en la Union Europea , dcembre 1998. 6. Agro-Concept, tude des avantages comparatifs de certaines productions agricoles Phase 1 : Situation de lagriculture et des politiques agricoles , septembre 1999. 7. Agro-Concept, tude des avantages comparatifs de certaines productions agricoles Phase 2 : Evaluation des indicateurs, recommandations par groupe de produits et synthse des rsultats , Volume 2 : Produits dexportation, aot 2000. 8. Organisation Mondiale du Commerce, OMC : Un commerce ouvert sur lavenir, 1995. 9. CTIFL, La distribution des fruits et lgumes frais : Circuits et oprateurs de la filire franaise , octobre 1998. 10. CTIFL, Comptitivit de la filire franaise de la tomate et adaptation linternationalisation du march , juillet 1991. 11. FMI, Statistiques financires internationales, annuaire 2000. 12. Mahmoud Allaya et al., IAMM, CIHEAM, Annuaire des conomies agricoles et alimentaires des pays mditerranens et arabes, 2000. 13. Abdelkader Mazhor, Etude relative aux relations Maroc-Union Europenne en matire agricole : Analyse de lvolution des exportations en liaison avec les possibilits et les contraintes des diffrents accords Maroc-UE, avril 1999. 14. Latifa Redani, La comptitivit du secteur des agrumes face la mondialisation Actes du sminaire de lAssociation Marocaine de lAgro-conomie, Rabat 12-13 fvrier 1998. 15. CIHEAM, IAMZ, Note du cours approfondi sur le Marketing des fruits et lgumes frais , Zaragoza, Espagne, 7-18 mai 2001.
140
16. CIHEAM, Options mditerranennes -srie A- n30, Le GATT et les changes agricoles mditerranens , Actes du sminaire. 17. Albert Massot-Marti, Marchs mondiaux, marchs communautaires et marchs mditerranens aprs lacte final du cycle dUruguay : la poussire du pass face aux vents de libralisation agricole , universit autonome de Barcelone, Espagne. 18. Henri Regnault, Entre mondialisation et rgionalisation, le projet Euro-Mditerranen et ses enjeux agro-alimentaires : une lecture ricardienne , Universit de Pau et des Pays de lAdour, France. 19. Royaume du Maroc, GATT : Evaluation de lacte final de lUruguay round , groupe agriculture, janvier 1994. 20. Ministre de lAgriculture du Maroc, Rsultats de lenqute sur les superficies de la tomate primeur dans la zone daction de lORMVA/SM , octobre 2000. 21. Ministre de lAgriculture au Maroc/DPAE et Assocites for International resources and Development, La politique des prix et des incitations dans le secteur agricole , Rapport final, janvier 1986. 22. Ministre de lAgriculture au Maroc/DPAE/Agro-Concept et associates for International Resources and Development, Etude de la politique des prix et des incitations dans le secteur agricole , Phase II, Annexes descriptives des filires, Tome III, janvier 1990. 23. Ministre du Maroc/ DPAE Etude Economique du projet agrumicole octobre 1997. 24. Ministre, Rsultats des ngociations : Accord dAssociation Maroc-UE . 25. Royaume du Maroc/Direction des Statistiques, Annuaire des statistiques de lanne 2000. 26. Bachir Hamdouch, Les relations Maroc-Union Europenne la veille de lAccord de libre change . 27. Association marocaine de lagro-conomie, La mise niveau de lAgriculture et le dveloppement rural , actes du sminaire organis Rabat le 6-7 mai 1999. 28. Etablissement autonome de contrle et de coordination des exportations, Recueil statistique des produits frais . Ouvrages : 29. Maria Callegeon et Gemma Garcia, Les effets commerciaux de ltablissement dun accord de libre change entre lUnion Europenne et le Maroc, Universit de Barcelone. 30. FAO, La politique des prix agricoles : Le gouvernement et le march , Documents de formation pour la Planification Agricole, n31, Rome, 1995. 31. FAO, Analyse Economique des Politiques Agricoles : Manuel de formation sur lanalyse par les prix, Documents de formation pour la Planification Agricole, n30, Rome 1992. 32. FAO, Note de mthodologie gnrale sur lanalyse de filire : utilisation de lanalyse de filire pour lanalyse conomique des politiques, documents de formation pour la Planification Agricole, n35, Rome 1994.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
141
33. Price Gittinger, Analyse conomique des projets agricoles , Edition ECONOMICA, 1985. 34. Tsakok Isabelle, Agricultural Price Police, Cornell University Press, Ithaca New York, 305 p. 35. Philip C. Abbot and Maury E.Bredahl, Competitiveness : Definitions, useful concepts, and issues . 36. Morris Hamburg, Statistical Analysis for decision making , 4me edition, 1987, USA. Thses : 37. Younes Mahfoud, Analyse des avantages comparatifs et du niveau de comptitivit entre lEspagne et le Maroc au sein du march europen : Cas de la tomate, situation actuelle et perspective davenir , Thse de Master de lIAMZ, novembre 1999. 38. Fouad Touil Exportations marocaines de conserves vgtales destination de la CEE : Evolution rcente, comptitivit et performances commerciales , Mmoire de 3me cycle de lInstitut Agronomique et Vtrinaire de Rabat, fvrier 1993. 39. Latifa Redani, La commercialisation des primeurs marocains sur le march allemand , Thse de 3me cycle de lInstitut Agronomique et Vtrinaire Rabat, janvier 1993. 40. Mohamed Chahboune, Analyse quantitative de la politique des prix en matire des crales au Maroc : Essai dapplication de la MAP , Thse de Master de lIAMM, CIHEAM, Montpellier, janvier 2001. 41. Lamia Arfa, Les exportations agroalimentaires tunisiennes vers le march de la CEE : volution, comptitivit et perspectives , Thse de Master du CIHEAM-IAMM n22, 1994.
142
Lexique
Accord d'Association Maroc-UE : Accord conclu entre le Maroc et l'UE en novembre 1995 qui prvoit que les deux partenaires tablissent progressivement une zone de libre change. Conditionnement : Il s'agit d'une chane d'oprations ncessaires pour valoriser le produit la commercialisation. Culture plein champ : Culture de la tomate plein air avec protection par des brises-vents constitus souvent de roseaux. Culture sous abri : Il s'agit de plantations couvertes par du plastique pour viter les effets des intempries. Culture sous serre : Il s'agit de plantations dans un lieu couvert et vitr pour les abriter contre le froid. Ces serres peuvent tre munies de moyen de gestion du climat. Cycle Uruguay Round : Cycle de ngociation qui a dur de 1986 1993 et qui a abouti la signature des Accords de lOMC Marrakech.. Daniella : Varit de tomate ronde qui prsente une bonne tenue puisqu'elle fait partie de la famille des shelf long life et supporte le transport de longue distance. Elena : Varit de tomate ronde de bonne gustativit mais de tenue moyenne et contrairement Daniella elle ne supporte pas les longs voyages. Hydroponic : Il s'agit d'un systme de culture en hors sol avec utilisation de substrats permettant aux racines de la tomate de se nourrir convenablement et sans tre exposes certains ravageurs. Palette : C'est un support en bois comportant des planchettes, appeles traverses, sur lequel sont empils les emballages pour faciliter leur manipulation et leur transport Production de saison : Culture mene pendant la priode normale gnralement partir du printemps. Prime de restitution : Indemnit accorde dans le cadre de la Politique Agricole Commune aux producteurs communautaires sur les tonnages exports en dehors de l'UE. Prime de retrait : Indemnit accorde dans le cadre de la PAC aux producteurs sur les quantits de marchandises retires de la consommation. Primeur : Cette appellation trouve son origine chez les Franais quand ils recevaient les lgumes marocains juste avant le printemps. Tomate cerise :Type de tomate ayant la forme d'une cerise, appele aussi cherry. Tomate grappe : C'est une varit de tomate rcolt en 4,5 fruits de coloration et calibre homognes, attachs et formant une grappe. Tomate ronde : Type de tomate arrondie par opposition la tomate ctele. Tunnel Delta : Type d'abri serre form d'un tunnel mtallique couvert de plastique. Tunnel SOCODAM : Il s'agit d'un type plus volumineux que le tunnel Delta.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
143
144
Annexes
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
145
146
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
147
Prix de revient avant marge commerciale Marge commerciale (d) Prix de vente la tonne en DH Source = transitaires au port de Casa (a)- Le fret est considr gal 10 % du prix FOB (b)- L'assurance est 7 pour 1000 du prix CAF.
(c)- la taxe agronomique est de 0,2 pour 1000 du prix CAF auquel on ajoute les droits de douane, l'assurance et l'acconage. (d)- La marge commerciale financire est de 20 % du prix de revient avant marge et la marge Economique est de 20%.
148
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
149
Transferts 9 0,04
La tourbe est admise sous le rgime d'admission temporaire. Source : Nos calculs.
150
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
151
Les produits ptroliers sont assujettis au paiement dune TIC (taxe intrieure de consommation) et dune TVA (taxe sur la valeur ajoute) que ladministration douanire a la charge de recouvrer. Pour la TIC, les units de taxation et les quotits applicables sont de 242,20 DH/hectolitre pour le gasoil. En ce qui concerne la TVA, les produits raffins dclars pour la consommation, soit la sortie de la raffinerie, soit la sortie des entrepts de stockage, payent la taxe sur la valeur ajoute ladministration. Cette taxe est assise et calcule sur la base du prix de reprise constitu par la valeur du produit raffin, tel que dtermin par le Ministre de lEnergie et des Mines, augment de la taxe intrieure de consommation. Le taux de TVA laquelle sont soumis ces produits est de 7 %.
152
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
153
154
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
155
156
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
157
Outre le cot du capital, du cover et de la charrue disque, les cots variables sont ceux de lentretien. Le calcul du prix horaire du cover et de la charrue sont prsents dans le tableau n15 et le tableau n18. Les deux dcompositions, pour le tracteur et le matriel daccompagnement, qui constituent le capital immobilis, ont t ensuite combines pour calculer un cot de service de labour. Aprs cela, il est facile de calculer le cot total lhectare des oprations de labour avec le cover-crop ou la charrue disque. On a multipli le cot horaire par le nombre dheures ncessaires pour labourer un hectare quon a estim 1 heure (voir tableau n20). B Cot conomique du matriel de serres Les serres se composent de : Les armatures qui sont fabriques au niveau national Le plastique qui est fabriqu au niveau national mais la matire premire qui entre dans sa composition est importe. Cette matire premire, sous forme de granuls, est compose de deux sortes de matires : matire de base : forme de 3 types de polythylne : - polythylne radicalaire - polythylne linaire - polythylne EVA (Ethylne Venyl Actate) anti-UV ou stabilisant : qui sont fabriqus base dadditif infra-rouge et danti-UV.
Ainsi, le plastique est fabriqu base de lensemble de ces composantes qui sont importes. Comme il est difficile de remonter la chane pour dcomposer ces intrants galement, nous avons utilis les coefficients de dcomposition de ltude prix et incitations dans le secteur agricole, qui sest attarde de dcomposer
158
chacune de ces sous-composantes. Le coefficient de dcomposition utilis est de 1,36 pour larmature et de 0,955 pour le plastique (voir tableau n21). C Cot conomique du systme dirrigation Pour le systme dirrigation au niveau des parcelles, il se compose de : systme goutte goutte tubes en PVC conduites en gaine plastique.
Tableau n 21 : Coefficient de dcomposition de la serre
Coefficient de dcomposition rapport l'unit Armature Plastique Cot financier 1,00 1,00 Transfert -0,36 0,05 Cot conomique 1,36 0,96 Intrants changeables 0,28 0,70 Intrants non changeables 0,72 0,30
Source = "DPAE Etude prix et indications dans le secteur Agricole" DPAE = Direction de la Programmation et des Affaires Economiques du ministre de l'Agriculture du Maroc
Prix financier Prix conomique 7 127 196 517 7 840 1 960 9 800 517 7 644 1 911 9 555 7 127
Prix financier Prix conomique 22 727 625 1 648 25 000 6 250 42 800 1 648 24 375 4 875 40 800 22 727
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
159
Au niveau du systme goutte goutte, on va considrer les goteurs, les vannes, les filtres et les accessoires. Le prix CAF est de 15 600 DH. La structure des prix est prsente dans le tableau n22. Pour ce qui est des tubes en PVC, ils sont fabriqus au niveau national. Leur prix financier est de 11 550 DH. Pour ce qui est des conduites en gaines plastiques, qui conduisent leau dans la parcelle, elles sont importes. Leur prix CAF est de 7 127 DH. Les coefficients de dcomposition du systme goutte goutte sont prsents dans le tableau n23 et le tableau n24.
160
Lindice du taux de change effectif rel (ITCER) est utilis pour ajuster le taux de change officiel du dirham. On obtient ainsi un taux de change de rfrence qui pourra tre utilis au niveau de lanalyse conomique. Dans la suite de notre analyse, nous allons considrer le taux de change rel gal au taux de change officiel, arrondi 10 du fait quil ny a pas de grande diffrence significative entre les deux.
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
161
162
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
163
(1) Irrigation : Systme goutte goutte (PVC+Syst. canalisation) Conduites plastiques Pompe Moteur Puit Sous-total Serres Armature Plastique Sous-total Total gnral
28 000 36 000 64 000 10 2 800 2 800 2 800 2 800 2 800 2 800 2 800 2 800 2 800 2 800 2 800 3 12 000 12 000 12 000 12 000 12 000 12 000 12 000 12 000 12 000 12 000 12 000 14 800 14 800 14 800 14 800 14 800 14 800 14 800 14 800 14 800 14 800 14 800 18 160 9 800 30 000 45 000 20 000 122 960 10 3 10 10 20 1 816 3 267 3 000 4 500 1 000 1 816 3 267 3 000 4 500 1 000 1 816 3 267 3 000 4 500 1 000 1 816 3 267 3 000 4 500 1 000 1 816 3 267 3 000 4 500 1 000 1 816 3 267 3 000 4 500 1 000 1 816 3 267 3 000 4 500 1 000 1 816 3 267 3 000 4 500 1 000 1 816 3 267 3 000 4 500 1 000 1 816 3 267 3 000 4 500 1 000 1 816 3 267 3 000 4 500 1 000
en
gaines
13 583 13 583 13 583 13 583 13 583 13 583 13 583 13 583 13 583 13 583 13 583
186 960
28 383 28 383 28 383 28 383 28 383 28 383 28 383 28 383 28 383 28 383 28 383
Exploitation 2
Irrigation : I. co. (1) Dure de vie
Systme goutte goutte 18 160 (canalisation) Conduites plastiques Pompe Moteur Puit Serres Armature Plastique Total gnral
28 000 36 000 186 960
10 3 10 10 20
en
gaines
10 3
28 000 36 000 186 960 36 000 45 800 36 000 45 800 36 000 45 800
164
Exploitation 2
Anne 1 Main-d'uvre Labour Ammonitrate Sulfate de potasse Acide phosphorique Magnsie MAP Produits phytosanitaires Roseaux de palissage Achats semences Tourbes Plateaux Gasoil Ficelle de palissage (kg) Fil de fer QX) Valeur locative Total charges Frais Financiers / Charges Frais Financiers / Prt Total frais financiers Rcapitulatif charges Charges production Total des Frais Financiers Frais Gnraux Total Gnral des frais par ha 92 947 10 749 9 295 112 991 92 947 10 749 9 295 112 991 21 173 536 7 500 3 040 317 4 720 2 250 1 400 3 500 92 947 8 365 8 365 2 384 10 749 21 173 536 7 500 3 040 317 4 720 2 250 1 400 3 500 92 947 8 365 8 365 2 384 10 749 38 581 200 1 500 5 980 0 2 250 Anne 2 38 581 200 1 500 5 980 0 2 250
Exploitation 2
Anne 1 Superficie (Ha) Rendement l'export Rendement march local Production totale (Kg) Prix Unitaire Export (Dh/Kg.) Prix Unitaire march local (Dh/Kg.) Recettes totales (DH) 1 160 000 70 000 230 000 2,77 1,50 548 200 Anne 2 1 160 000 70 000 230 000 2,77 1,50 548 200
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
165
Exploitation 2
Anne 1 Total charges hors amortissement Amortissements Total charges 112 991 28 383 141 373 Anne 2 112 991 28 383 141 373
Total recettes
548 200
548 200
548 200
548 200
548 200
548 200
548 200
548 200
548 200
548 200
Rsultats nets
406 827
406 827
406 827
406 827
406 827
406 827
406 827
406 827
406 827
406 827
Investissements
186 960
45 800
45 800
45 800
248 249
Exploitation 2
Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Total
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
248 249 435 209 435 209 389 409 435 209 435 209 389 409 435 209 435 209 419 943
Total Investissement Valeur actualise nette (VAN) Taux de Rentabilit Financier (TRE)
166
Exploitation n3
Exploitation n3
Nature des investissements Investiss. co. (1) Irrigation : Systme goutte goutte (PVC+ canalisation) Conduites plastiques Pompe Moteur Puit Sous-total Serres Armature Plastique Sous-total Total gnral 28 000 36 000 64 000 186 960 10 3 2 800 12 000 14 800 28 383 2 800 12 000 14 800 28 383 2 800 12 000 14 800 28 383 2 800 12 000 14 800 28 383 2 800 12 000 14 800 28 383 2 800 12 000 14 800 28 383 2 800 12 000 14 800 28 383 2 800 12 000 14 800 28 383 2 800 12 000 14 800 28 383 2 800 12 000 14 800 28 383 2 800 12 000 14 800 28 383 en gaines 9 800 30 000 45 000 20 000 122 960 3 10 10 20 3 267 3 000 4 500 1 000 13 583 3 267 3 000 4 500 1 000 13 583 3 267 3 000 4 500 1 000 13 583 3 267 3 000 4 500 1 000 13 583 3 267 3 000 4 500 1 000 13 583 3 267 3 000 4 500 1 000 13 583 3 267 3 000 4 500 1 000 13 583 3 267 3 000 4 500 1 000 13 583 3 267 3 000 4 500 1 000 13 583 3 267 3 000 4 500 1 000 13 583 3 267 3 000 4 500 1 000 13 583 Syst. 18 160 10 1 816 1 816 1 816 1 816 1 816 1 816 1 816 1 816 1 816 1 816 1 816
Exploitation n3
Irrigation : Systme Conduites plastiques Pompe Moteur Puit SERRES Armature Plastique Total gnral 28 000 36 000 186 960 10 3 goutte en goutte gaines Investiss. co. 18 160 9 800 30 000 45 000 20 000 Dure de vie 10 3 10 10 20
(canalisation)
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
167
Exploitation n 3
Main-d'uvre Labour Ammonitrate Sulfate de potasse Acide phosphorique Magnsie Produits phytosanitaires Roseaux de palissage Achats semences Tourbes Plateaux Gasoil Fil de fer Ficelle de palissage Valeur locative Total charges Frais Financiers / Charges Frais Financiers / Prt Total frais financiers Rcapitulatif charges Charges production Total des Frais Financiers Frais Gnraux Total gnral des frais /ha
18 612 200 1 350 3 600 0 1 785 9 713 426 11 000 5 000 473 4 720 1 283 2 175 4 000 64 336 5 790 5 790 2 384 8 174
18 612 200 1 350 3 600 0 1 785 9 713 426 11 000 5 000 473 4 720 1 283 2 175 4 000 64 336 5 790 5 790 2 384 8 174
18 612 200 1 350 3 600 0 1 785 9 713 426 11 000 5 000 473 4 720 1 283 2 175 4 000 64 336 5 790 5 790 2 384 8 174
18 612 200 1 350 3 600 0 1 785 9 713 426 11 000 5 000 473 4 720 1 283 2 175 4 000 64 336 5 790 5 790 2 384 8 174
18 612 200 1 350 3 600 0 1 785 9 713 426 11 000 5 000 473 4 720 1 283 2 175 4 000 64 336 5 790 5 790 2 384 8 174
18 612 200 1 350 3 600 0 1 785 9 713 426 11 000 5 000 473 4 720 1 283 2 175 4 000 64 336 5 790 5 790 2 384 8 174
18 612 200 1 350 3 600 0 1 785 9 713 426 11 000 5 000 473 4 720 1 283 2 175 4 000 64 336 5 790 5 790 2 384 8 174
18 612 200 1 350 3 600 0 1 785 9 713 426 11 000 5 000 473 4 720 1 283 2 175 4 000 64 336 5 790 5 790 2 384 8 174
18 612 200 1 350 3 600 0 1 785 9 713 426 11 000 5 000 473 4 720 1 283 2 175 4 000 64 336 5 790 5 790 2 384 8 174
Exploitation n3
Superficie (Ha) Rendement l'export Rendement march local Production totale (Kg) Prix Unitaire Export (Dh/Kg.) Prix Unitaire march local (Dh/Kg.) Recettes totales (DH)
1 82 500 27 500
1 82 500 27 500
1 82 500 27 500
1 82 500 27 500
1 82 500 27 500
1 82 500 27 500
1 82 500 27 500
1 82 500 27 500
1 82 500 27 500
110 000 110 000 110 000 110 000 110 000 110 000 110 000 110 000 110 000 110 000 2,77 1,50 2,77 1,50 2,77 1,50 2,77 1,50 2,77 1,50 2,77 1,50 2,77 1,50 2,77 1,50 2,77 1,50 2,77 1,50
269 775 269 775 269 775 269 775 269 775 269 775 269 775 269 775 269 775 269 775
168
Exploitation n3
78 944 28 383
78 944 28 383
78 944 28 383
78 944 28 383
78 944 28 383
78 944 28 383
78 944 28 383
78 944 28 383
78 944 28 383
78 944 28 383
107 327 107 327 107 327 107 327 107 327 107 327 107 327 107 327 107 327 107 327
Totales recettes
269 775 269 775 269 775 269 775 269 775 269 775 269 775 269 775 269 775 269 775
Rsultats nets
162 448 162 448 162 448 162 448 162 448 162 448 162 448 162 448 162 448 162 448
186 960
45 800
45 800
45 800
3 871 190 831 190 831 145 031 190 831 190 831 145 031 190 831 190 831 175 564 194 702 381 662 335 862 335 862 381 662 335 862 335 862 381 662 366 395
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
169
14 623 14 623 14 623 14 623 14 623 14 623 14 623 14 623 14 623 14 623 14 623
3 11 460 11 460 11 460 11 460 11 460 11 460 11 460 11 460 11 460 11 460 11 460 15 268 15 268 15 268 15 268 15 268 15 268 15 268 15 268 15 268 15 268 15 268
Total gnral
206 395
29 891 29 891 29 891 29 891 29 891 29 891 29 891 29 891 29 891 29 891 29 891
Exploitation n2
Irrigation : Systme goutte goutte (canalisation) Conduites plastiques Pompe Moteur Puit Serres Armature Plastique Total gnral 38 080 34 380 206 395 en gaines co. 31 250 9 555 29 250 43 880 20 000
10 3
38 080 34 380 206 395 34 380 43 935 34 380 43 935 34 380 43 935
170
Exploitation n2
Anne 1 Main-d'uvre Labour Ammonitrate Sulfate de potasse Acide phosphorique Magnsie MAP Produits phytosanitaires Roseaux de palissage Ficelle de palissage Fil de fer Achats semences Tourbes Plateaux Gasoil Valeur locative Total charges Frais financiers / Charges Frais financiers / Prt Total frais financiers Rcapitulatif charges Charges production Total des frais financiers Frais gnraux Total gnral des frais par ha 89 1 380 5 519 0 2 250 0 536 2 250 1 400 7 350 2 918 317 1 605 3 500 4 714 4 714 1 674 6 388
32 408 32 408 32 408 32 408 32 408 32 408 32 408 32 408 32 408 32 408
20 538 20 538 20 538 20 538 20 538 20 538 20 538 20 538 20 538 20 538
78 560 78 560 78 560 78 560 78 560 78 560 78 560 78 560 78 560 78 560
78 560 78 560 78 560 78 560 78 560 78 560 78 560 78 560 78 560 78 560 6 388 7 856 6 388 7 856 6 388 7 856 6 388 7 856 6 388 7 856 6 388 7 856 6 388 7 856 6 388 7 856 6 388 7 856 6 388 7 856
92 804 92 804 92 804 92 804 92 804 92 804 92 804 92 804 92 804 92 804
Exploitation n2
Superficie (ha) Rendement l'export Rendement march local Production (kg) Prix Unitaire Export (DH/kg.) Prix Unitaire march local (DH/kg) Recettes totales (DH)
1 70 000
1 70 000
1 70 000
1 70 000
1 70 000
1 70 000
1 70 000
1 70 000
1 70 000
160 000 160 000 160 000 160 000 160 000 160 000 160 000 160 000 160 000 160 000 230 000 230 000 230 000 230 000 230 000 230 000 230 000 230 000 230 000 230 000 2,82 1,50 2,82 1,50 2,82 1,50 2,82 1,50 2,82 1,50 2,82 1,50 2,82 1,50 2,82 1,50 2,82 1,50 2,82 1,50
556 200 556 200 556 200 556 200 556 200 556 200 556 200 556 200 556 200 556 200
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
171
Exploitation n2
Total
charges
hors
92 804 29 891
92 804 29 891
92 804 29 891
92 804 29 891
92 804 29 891
92 804 29 891
92 804 29 891
92 804 29 891
92 804 29 891
92 804 29 891
122 695 122 695 122 695 122 695 122 695 122 695 122 695 122 695 122 695 122 695
Total recettes
556 200 556 200 556 200 556 200 556 200 556 200 556 200 556 200 556 200 556 200
Rsultats nets
433 505 433 505 433 505 433 505 433 505 433 505 433 505 433 505 433 505 433 505
Investissements
206 395
43 935
43 935
43 935
257 001 463 396 463 396 419 461 463 396 463 396 419 461 463 396 463 396 448 751 720 398 926 793 882 858 882 858 926 793 882 858 882 858 926 793 912 148
Exploitation n2
Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne TOTAL
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
257 001 463 396 463 396 419 461 463 396 463 396 419 461 463 396 463 396 448 751
Total Investissement Valeur actualise nette (VAN) Taux de Rentabilit conomique (TRE)
172
Exploitation n3
Exploitation n 3
Nature des investissements
Irrigation Systme goutte goutte (PVC+Systme canalisation) Conduites plastiques Pompe Moteur Puit Sous-total Serres Armature Plastique Sous-total 38 080 34 380 72 460 10 3 808 3 11 460 15 268 3 808 11 460 15 268 3 808 11 460 15 268 3 808 11 460 15 268 3 808 11 460 15 268 3 808 11 460 15 268 3 808 11 460 15 268 3 808 11 460 15 268 3 808 11 460 15 268 3 808 3 808 en gaines 9 555 29 250 43 880 20 000 133 935 3 3 185 10 2 925 10 4 388 20 1 000 14 623 3 185 2 925 4 388 1 000 14 623 3 185 2 925 4 388 1 000 14 623 3 185 2 925 4 388 1 000 14 623 3 185 2 925 4 388 1 000 14 623 3 185 2 925 4 388 1 000 14 623 3 185 2 925 4 388 1 000 14 623 3 185 2 925 4 388 1 000 14 623 3 185 2 925 4 388 1 000 14 623 3 185 2 925 4 388 1 000 3 185 2 925 4 388 1 000 31 250 10 3 125 3 125 3 125 3 125 3 125 3 125 3 125 3 125 3 125 3 125 3 125
14 623 14 623
Total gnral
206 395
29 891
29 891
29 891
29 891
29 891
29 891
29 891
29 891
29 891
29 891 29 891
Exploitation n 3
Irrigation I. Eco. (1) Systme goutte goutte (canalisation) Conduites plastiques Pompe Moteur Puit SERRES Armature Plastique Total gnral 38 080 34 380 206 395 en gaines 31 250 9 555 29 250 43 880 20 000 Dure de vie
10 3 10 10 20
10 3
38 080 34 380 206 395 34 380 43 935 34 380 43 935 34 380 43 935
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
173
Exploitation n 3
Main d'uvre Labour Ammonitrate Sulfate de potasse Acide phosphorique Magnsie MAP Produits phytosanitaires Roseaux de palissage Ficelle de palissage Fil de fer Achats semences Tourbes Plateaux Gasoil Valeur locative Total charges
15 634 15 634 15 634 15 634 15 634 15 634 15 634 15 634 15 634 15 634 89 1 242 3 456 0 1 785 0 9 421 426 2 175 1 283 89 1 242 3 456 0 1 785 0 9 421 426 2 175 1 283 89 1 242 3 456 0 1 785 0 9 421 426 2 175 1 283 89 1 242 3 456 0 1 785 0 9 421 426 2 175 1 283 89 1 242 3 456 0 1 785 0 9 421 426 2 175 1 283 89 1 242 3 456 0 1 785 0 9 421 426 2 175 1 283 89 1 242 3 456 0 1 785 0 9 421 426 2 175 1 283 89 1 242 3 456 0 1 785 0 9 421 426 2 175 1 283 89 1 242 3 456 0 1 785 0 9 421 426 2 175 1 283 89 1 242 3 456 0 1 785 0 9 421 426 2 175 1 283
10 288 10 288 10 288 10 288 10 288 10 288 10 288 10 288 10 288 10 288 4 800 473 1 605 4 000 4 800 473 1 605 4 000 4 800 473 1 605 4 000 4 800 473 1 605 4 000 4 800 473 1 605 4 000 4 800 473 1 605 4 000 4 800 473 1 605 4 000 4 800 473 1 605 4 000 4 800 473 1 605 4 000 4 800 473 1 605 4 000
52 677 52 677 52 677 52 677 52 677 52 677 52 677 52 677 52 677 52 677 3 161 3 161 3 161 1 674 4 835 3 161 3 161 1 674 4 835 3 161 3 161 1 674 4 835 3 161 3 161 1 674 4 835 3 161 3 161 1 674 4 835 3 161 3 161 1 674 4 835 3 161 3 161 1 674 4 835 3 161 3 161 1 674 4 835 3 161 3 161 1 674 4 835
Frais Financiers / Charges Frais Financiers / Prt Total frais financiers Rcapitulatif charges Charges production Total des Frais Financiers Frais Gnraux Total Gnral des frais par ha
52 677 52 677 52 677 52 677 52 677 52 677 52 677 52 677 52 677 52 677 4 835 5 268 4 835 5 268 4 835 5 268 4 835 5 268 4 835 5 268 4 835 5 268 4 835 5 268 4 835 5 268 4 835 5 268 4 835 5 268
62 780 62 780 62 780 62 780 62 780 62 780 62 780 62 780 62 780 62 780
Exploitation n 3
Superficie (Ha) Rendement l'export Rendement march local Production totale (KG) Prix Unitaire Export (Dh/Kg.) Prix Unitaire march local (Dh/Kg.) Recettes totales (DH)
174
Exploitation n 3
Total
charges
hors
Total recettes
273 900
273 900
273 900
273 900
273 900
273 900
273 900
273 900
273 900
273 900
Rsultats nets
181 229
181 229
181 229
181 229
181 229
181 229
181 229
181 229
181 229
181 229
Investissements
206 395
43 935
43 935
43 935
4 725
Exploitation n 3
Cash Flow
Cash Flow
Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Total
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
4 725 211 120 211 120 167 185 211 120 211 120 167 185 211 120 211 120 196 475
conomique (TRE)
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
175
176
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
177
Anne 1 Anne 2 Anne 3 Anne 4 Anne 5 Anne 6 Anne 7 Anne 8 Anne 9 Anne 10
-96 795
90 165 -6 629
178
Exploitation n 2
Exploitation n2 Tableau n 53 : Production et recettes (DH)
Anne 1 Anne 2 Anne 3 Anne 4 Anne 5 Anne 6 Anne 7 Anne 8 Anne 9 Anne 10 Superficie (ha) Rendement l'export Rendement march local Production totale (kg) Prix Unitaire Export (DH/kg.) Prix Unitaire march local (DH/kg.) Recettes totales (DH) 1 59 280 25 935 85 215 2,77 1,50 203 108 1 59 280 25 935 85 215 2,77 1,50 203 108 1 59 280 25 935 85 215 2,77 1,50 203 108 1 59 280 25 935 85 215 2,77 1,50 203 108 1 59 280 25 935 85 215 2,77 1,50 203 108 1 59 280 25 935 85 215 2,77 1,50 203 108 1 59 280 25 935 85 215 2,77 1,50 203 108 1 59 280 25 935 85 215 2,77 1,50 203 108 1 59 280 25 935 85 215 2,77 1,50 203 108 1 59 280 25 935 85 215 2,77 1,50 203 108
-96 843
90 117 -6 725
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
179
Exploitation n3
Exploitation n3 Tableau n56 : Production et recettes (DH)
Anne 1 Anne 2 Anne 3 Anne 4 Anne 5 Anne 6 Anne 7 Anne 8 Anne 9 Anne 10 Superficie (ha) Rendement l'export Rendement march local Production totale (kg.) Prix Unitaire Export (DH/kg.) Prix Unitaire march local (DH/kg.) Recettes totales (DH) 1 51 728 17 243 68 970 2,77 1,50 169 149 1 51 728 17 243 68 970 2,77 1,50 169 149 1 51 728 17 243 68 970 2,77 1,50 169 149 1 51 728 17 243 68 970 2,77 1,50 169 149 1 51 728 17 243 68 970 2,77 1,50 169 149 1 51 728 17 243 68 970 2,77 1,50 169 149 1 51 728 17 243 68 970 2,77 1,50 169 149 1 51 728 17 243 68 970 2,77 1,50 169 149 1 51 728 17 243 68 970 2,77 1,50 169 149 1 51 728 17 243 68 970 2,77 1,50 169 149
-96 755
90 205 -6 550
180
Exploitation n1
Total charges Hors Amortissement Amortissements Total charges (DH) Total recettes (DH) Rsultats nets Investissements Solde des flux financiers nets ou cash flow C.Fl.cumul
88 459 29 891
88 459 29 891
88 459 29 891
88 459 29 891
88 459 29 891
88 459 29 891
88 459 29 891
88 459 29 891
88 459 29 891
88 459 29 891
118 350 118 350 118 350 118 350 118 350 118 350 118 350 118 350 118 350 118 350 202 086 202 086 202 086 202 086 202 086 202 086 202 086 202 086 202 086 202 086 83 736 206 395 83 736 0 83 736 0 83 736 43 935 83 736 0 83 736 0 83 736 43 935 83 736 0 83 736 0 83 736 43 935
98 982
20 859 227 254 183 319 183 319 227 254 183 319 183 319 227 254 212 609
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
181
Exploitation n2
Exploitation n2 Tableau n62 : Production et recettes (DH)
Anne 10 1 59 280 25 935 85 215 Anne 1 Anne 2 Anne 3 Anne 4 Anne 5 Anne 6 Anne 7 Anne 8 Anne 9 Superficie (ha) Rendement l'export Rendement march local Production totale (kg) 1 59 280 25 935 85 215 1 59 280 25 935 85 215 1 59 280 25 935 85 215 1 59 280 25 935 85 215 1 59 280 25 935 85 215 1 59 280 25 935 85 215 1 59 280 25 935 85 215 1 59 280 25 935 85 215 1 59 280 25 935 85 215
Prix Unitaire Export (DH/kg.) Prix Unitaire march local (DH/kg.) Recettes totales (DH)
2,82 1,50
2,82 1,50
2,82 1,50
2,82 1,50
2,82 1,50
2,82 1,50
2,82 1,50
2,82 1,50
2,82 1,50
2,82 1,50
206 072 206 072 206 072 206 072 206 072 206 072 206 072 206 072 206 072 206 072
Exploitation n2
Anne 1 Anne 2 Anne 3 Anne 4 Anne 5 Anne 6 Anne 7 Anne 8 Anne 9 Anne 10 Total charges Hors Amortissement Amortissements Total charges (DH) Total recettes (DH) Rsultats nets Investissements Solde des flux financiers nets ou cash flow C.Fl.cumul 92 804 29 891 92 804 29 891 92 804 29 891 92 804 29 891 92 804 29 891 92 804 29 891 92 804 29 891 92 804 29 891 92 804 29 891 92 804 29 891
122 695 122 695 122 695 122 695 122 695 122 695 122 695 122 695 122 695 122 695 206 072 206 072 206 072 206 072 206 072 206 072 206 072 206 072 206 072 206 072 83 377 206 395 83 377 0 83 377 0 83 377 43 935 83 377 0 83 377 0 83 377 43 935 83 377 0 83 377 0 83 377 43 935 98 623
20 142 226 537 182 602 182 602 226 537 182 602 182 602 226 537 211 892
Exploitation n2
Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Total
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
-93 127 113 268 113 268 69 333 113 268 113 268 69 333 113 268 113 268 98 623
Total Investissement Valeur actualise nette (VAN) Taux de Rentabilit Financier (TRE)
182
Exploitation n3
Exploitation n3 Tableau n65 : Production et recettes (DH)
Anne 1 Anne 2 Anne 3 Anne 4 Anne 5 Anne 6 Anne 7 Anne 8 Anne 9 Superficie (ha) Rendement l'export Rendement march local Prod. Total (kg.) Prix Unitaire Export (DH/kg.) Prix Unitaire march local (DH/kg.) Recettes totales (DH) 1 51 728 17 243 68 971 2,82 1,50 1 51 728 17 243 68 971 2,82 1,50 1 51 728 17 243 68 971 2,82 1,50 1 51 728 17 243 68 971 2,82 1,50 1 51 728 17 243 68 971 2,82 1,50 1 51 728 17 243 68 971 2,82 1,50 1 51 728 17 243 68 971 2,82 1,50 1 51 728 17 243 68 971 2,82 1,50 1 51 728 17 243 68 971 2,82 1,50 Anne 10 1 51 728 17 243 68 971 2,82 1,50
171 737 171 737 171 737 171 737 171 737 171 737 171 737 171 737 171 737 171 737
171 737 171 737 171 737 171 737 171 737 171 737 171 737 171 737 171 737 171 737
Rsultats nets
79 067
79 067
79 067
79 067
79 067
79 067
79 067
79 067
79 067
79 067
206 395
43 935
43 935
43 935
94 313
11 521 217 916 173 981 173 981 217 916 173 981 173 981 217 916 203 271
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
183
Exploitation n3
Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Total
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
-97 437 108 958 108 958 65 023 108 958 108 958 65 023 108 958 108 958 94 313
Total Investissement Valeur actualise nette (VAN) Taux Rentabilit conomique (TRE)
184
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
185
100 000 100 000 100 000 100 000 100 000 100 000 100 000 100 000 100 000 100 000 130 000 130 000 130 000 130 000 130 000 130 000 130 000 130 000 130 000 130 000 1,71 0,93 1,71 0,93 1,71 0,93 1,71 0,93 1,71 0,93 1,71 0,93 1,71 0,93 1,71 0,93 1,71 0,93 1,71 0,93
198 996 198 996 198 996 198 996 198 996 198 996 198 996 198 996 198 996 198 996
Exploitation n 1
Total charges Hors Amortissement Amortissements Total charges (DH) Total recettes (DH) Rsultats nets Investissements Solde des flux financiers nets ou cash flow C.Fl.cumul
Anne 1 Anne 2 Anne 3 Anne 4 Anne 5 Anne 6 Anne 7 Anne 8 Anne 9 Anne 10 108 831 108 831 108 831 108 831 108 831 108 831 108 831 108 831 108 831 108 831 28 383 28 383 28 383 28 383 28 383 28 383 28 383 28 383 28 383 28 383 137 213 137 213 137 213 137 213 137 213 137 213 137 213 137 213 137 213 137 213 198 996 198 996 198 996 198 996 198 996 198 996 198 996 198 996 198 996 198 996 61 783 186 960 61 783 0 61 783 0 61 783 45 800 61 783 0 61 783 0 61 783 45 800 61 783 0 61 783 0 61 783 45 800
-96 795
90 165
90 165
44 365
90 165
90 165
44 365
90 165
90 165
74 899
-6 629 180 331 134 531 134 531 180 331 134 531 134 531 180 331 165 064
186
Exploitation2
Exploitation 2
Superficie (ha) Rendement l'export Rendement march local Production Total (kg.) Prix Unitaire Export (DH/kg.) Prix Unitaire march local (DH/kg.) Recettes totales (DH) 1 160 000 70 000 230 000 1,03 0,56 203 108 1 160 000 70 000 230 000 1,03 0,56 203 108
Anne 1 Anne 2 Anne 3 Anne 4 Anne 5 Anne 6 Anne 7 Anne 8 Anne 9 Anne 10
Exploitation 2
Total Charges Hors
Anne 1 Anne 2 Anne 3 Anne 4 Anne 5 Anne 6 Anne 7 Anne 8 Anne 9 Anne 10 Amortissement Amortissements Total charges Total recettes Rsultats nets Investissements Solde des flux financiers nets ou cash flow C.Fl.cumul 112 991 28 383 141 373 203 108 61 735 186 960 112 991 28 383 141 373 203 108 61 735 0 112 991 28 383 141 373 203 108 61 735 0 112 991 28 383 141 373 203 108 61 735 45 800 112 991 28 383 141 373 203 108 61 735 0 112 991 28 383 141 373 203 108 61 735 0 112 991 28 383 141 373 203 108 61 735 45 800 112 991 28 383 141 373 203 108 61 735 0 112 991 28 383 141 373 203 108 61 735 0 112 991 28 383 141 373 203 108 61 735 45 800
-96 843
90 117 -6 725
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
187
Exploitation n3
Exploitation 3 Tableau n74 : Production et recettes (DH)
Anne 1 Anne 2 Anne 3 Anne 4 Anne 5 Anne 6 Anne 7 Anne 8 Anne 9 Anne 10 Superficie (ha) Rendement l'export Rendement march local Production totale (kg) Prix Unitaire Export (DH/kg.) Prix Unitaire march local (DH/kg.) Recettes totales (DH) 1 82 500 27 500 110 000 1,74 0,94 169 149 1 82 500 27 500 110 000 1,74 0,94 169 149 1 82 500 27 500 110 000 1,74 0,94 169 149 1 82 500 27 500 110 000 1,74 0,94 169 149 1 82 500 27 500 110 000 1,74 0,94 169 149 1 82 500 27 500 110 000 1,74 0,94 169 149 1 82 500 27 500 110 000 1,74 0,94 169 149 1 82 500 27 500 110 000 1,74 0,94 169 149 1 82 500 27 500 110 000 1,74 0,94 169 149 1 82 500 27 500 110 000 1,74 0,94 169 149
Exploitation 3
Anne 1 Anne 2 Anne 3 Anne 4 Anne 5 Anne 6 Anne 7 Anne 8 Anne 9 Anne 10 Total Charges Hors Amortissement Amortissements Total charges (DH) 78 944 28 383 107 327 78 944 28 383 107 327 78 944 28 383 107 327 78 944 28 383 107 327 78 944 28 383 107 327 78 944 28 383 107 327 78 944 28 383 107 327 78 944 28 383 107 327 78 944 28 383 107 327 78 944 28 383 107 327
169 149
169 149
169 149
169 149
169 149
169 149
169 149
169 149
169 149
169 149
Rsultats nets
61 822
61 822
61 822
61 822
61 822
61 822
61 822
61 822
61 822
61 822
Investissements
186 960
45 800
45 800
45 800
-96 755
90 205 -6 550
Exploitation 3
Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Total
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
-96 755 90 205 90 205 44 405 90 205 90 205 44 405 90 205 90 205 74 938
Total Investissement Valeur actualise nette (VAN) Taux de Rentabilit Interne (TRI)
188
Prix Unitaire Export (DH/kg.) Prix Unitaire march local (DH/kg.) Recettes totales (DH)
Exploitation 1
Anne 1 Anne 2 Anne 3 Anne 4 Anne 5 Anne Total charges hors amortissement Amortissements Total charges (DH) 88 459 29 891 118 350 88 459 29 891 118 350 88 459 29 891 118 350 88 459 29 891 118 350 88 459 29 891 118 350
199 000
199 000
199 000
199 000
199 000
199 000
199 000
199 000
199 000
199 000
Rsultats nets
80 650
80 650
80 650
80 650
80 650
80 650
80 650
80 650
80 650
80 650
Investissements
206 395
43 935
43 935
43 935
-95 854
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
189
Exploitation 2
Tableau n80 : Production et recettes (DH)
Anne 1 Anne 2 Anne 3 Anne 4 Anne 5 Anne 6 Anne 7 Anne 8 Anne 9 Anne 10 Superficie (ha) Rendement l'export Rendement march local Prod. Totale (kg.) 1 160 000 70 000 230 000 1 160 000 70 000 230 000 1 160 000 70 000 230 000 1 160 000 70 000 230 000 1 160 000 70 000 230 000 1 160 000 70 000 230 000 1 160 000 70 000 230 000 1 160 000 70 000 230 000 1 160 000 70 000 230 000 1 160 000 70 000 230 000
Prix Unitaire Export (DH/kg.) Prix Unitaire march local (DH/kg.) Recettes totales (DH)
190
Total recettes
203 112
203 112
203 112
203 112
203 112
203 112
203 112
203 112
203 112
203 112
Rsultats nets
80 417
80 417
80 417
80 417
80 417
80 417
80 417
80 417
80 417
80 417
206 395
43 935
43 935
43 935
-96 087
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
191
Exploitation n3
Exploitation 3 Tableau n 83 : Production et recettes (DH)
Anne 1 Anne 2 Anne 3 Anne 4 Anne 5 Anne 6 Anne 7 Anne 8 Anne 9 Anne 10 Superficie (ha) Rendement l'export Rendement march local Production totale (kg) Prix Unitaire Export (DH/kg.) Prix Unitaire march local (DH/kg.) Recettes totales (DH) 1 82 500 27 500 110 000 1,74 0,94 169 149 1 82 500 27 500 110 000 1,74 0,94 169 149 1 82 500 27 500 110 000 1,74 0,94 169 149 1 82 500 27 500 110 000 1,74 0,94 169 149 1 82 500 27 500 110 000 1,74 0,94 169 149 1 82 500 27 500 110 000 1,74 0,94 169 149 1 82 500 27 500 110 000 1,74 0,94 169 149 1 82 500 27 500 110 000 1,74 0,94 169 149 1 82 500 27 500 110 000 1,74 0,94 169 149 1 82 500 27 500 110 000 1,74 0,94 169 149
Exploitation 3
Anne Total charges Hors 1 Anne
169 149
169 149
169 149
169 149
169 149
169 149
169 149
169 149
169 149
169 149
Rsultats nets
76 478
76 478
76 478
76 478
76 478
76 478
76 478
76 478
76 478
76 478
206 395
43 935
43 935
43 935
-100 026
Exploitation 3
Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Anne Total
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
-100 026 106 369 106 369 62 434 106 369 106 369 62 434 106 369 106 369 91 724
Total Investissement Valeur actualise nette (VAN) Taux de Rentabilit Economique (TRE)
192
Redani L. Analyse du potentiel agro-exportateur marocain et des avantages comparatifs avec lEspagne : tude du cas de la tomate
193