3.5. D'autres Techniques, Déjà Anciennes, Évoluent Peu: Nouri Et Al., Maghr. J. Pure & Appl. Sci., 2 #2 (2016) 47-58

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Nouri et al., Maghr. J. Pure & Appl. Sci.

, 2 N° 2 (2016) 47- 58

Combinaison de diverses techniques de bioremédiation autour d’un système de phytoremédiation pour


décontaminer les sols pollués par des hydrocarbures pétroliers totaux (HPT) persistants. Les techniques
impliquées dans le système sont:
 le landfarming (aération);
 la bioremédiation (bactéries);
 la phytoremédiation.

3.5. D'autres techniques, déjà anciennes, évoluent peu


Les techniques biologiques de dépollution des sols commercialisées par les entreprises sont déjà anciennes et
ne font plus l'objet de travaux majeurs de recherche et développement. Il s’agit de techniques de
bioremédiation
qui consistent soit à stimuler la population bactérienne endogène, soit à opérer dans un espace contrôlé.
Elles emploient les huit procédés suivants:
 bioventing (ventilation, injection d’air et de nutriments dans le sol) : Le bioventing est une technologie
prometteuse qui consiste à stimuler la biodégradation in situ de polluants dans les sols, en fournissant à la
microflore en place l’oxygène nécessaire. L’oxygène est apporté par l’injection d’air dans la zone contaminée.
Afin que cette méthode soit efficace, il est nécessaire que le milieu poreux présente une bonne teneur en
éléments minéraux, et un sol colonisé par des micro-organismes adaptés à la pollution pour que la technique
du bioventing soit envisageable [11];
 Traitement des sols par injection d’eau oxygénée (H2O2) : L'oxydation chimique consiste à injecter un oxydant dans les sols
contaminés. Elle peut s'effectuer ex situ;
 Epandage contrôlé (ou landfarming) : Cette technique est efficace, mais lente (il faut en général plusieurs mois
de traitement). Elle présente l'avantage d'être relativement peu onéreuse. Cependant, utilisée sans précaution
particulière, elle présente des effets néfastes: les composés fortement récalcitrants s'accumulent dans la
zone
traitée, si le dispositif n'est pas clos, les zones voisines sont contaminées par ruissellement des eaux ayant
traversé la masse en traitement et le brassage régulier peut entraîner la volatilisation de composés dans
l'atmosphère;
 biosparging (lavage) : consiste à stimuler la biodégradation in situ de polluants dans les sols, en fournissant à
la microflore en place l'oxygène nécessaire au métabolisme bactérien. L'oxygène, qui est souvent l'élément
limitant
des actions microbiennes en aérobiose, est fourni par l'injection d'air sous pression dans la zone contaminée en
zone saturée. Le principe du traitement de sol par biosparging est le même que celui du bioventing à la
différence près qu’il porte sur des pollutions situées dans la zone saturée [48];
 combinaison bioventing / biosparging (ventilation / lavage);
 pump and treat (traitement du sol associé au traitement de la nappe);
 biotertre (biopile: excavation des terres avant ajout de micro-organismes adaptés au polluant, correspondant à
de la bioaugmentation);
 compostage : C'est un procédé qui met en œuvre des micro-organismes aérobies et thermophiles et qui est
traditionnellement utilisé pour dégrader des déchets végétaux issus de l'agriculture et les transformer en
un
produit moins volumineux, enrichi en éléments nutritifs et qui peut être réutilisé comme engrais.
Ce procédé peut être appliqué au sol contaminé. Le sol excavé, est disposé sur un film imperméable, et
traversé de drains pour permettre une ventilation forcée dans la masse. Les nutriments favorables à la
microflore sont apportés sous la forme de solution par des asperseurs. La phase aqueuse, qui percole à travers
l'ensemble du tas de sol, est évacuée dans sa partie la plus basse par un drain. Le sol à traiter peut également
être enrichi en différents substrats organiques destinés à favoriser l'aération du sol et à promouvoir l'activité
microbienne [49].
 Couplage du compost, de la chaux et du phosphate [49]. 55

4. Remédiation animale
La remédiation animale dépend des caractéristiques de certains animaux inférieurs adsorbant et dégradant
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représentent une composante majeure de la macrofaune du sol dans la plupart des écosystèmes terrestres. Les
vers de terre augmentent la disponibilité des métaux lourds dans certaines situations et aider à maintenir la
structure et la qualité du sol. L'introduction de vers de terre dans les sols contaminés par des métaux a été
suggéré comme une aide pour les processus de phytoremédiation [50].
Les vers de terre, en stimulant les activités microbiennes, améliorent la décomposition de la matière
organique,
ce qui a finalement abouti à l'augmentation du teneur des acides organiques à faible et haute masse
moléculaire. Ce processus a tendance à diminuer la disponibilité de certains métaux en incorporant les
éléments métalliques (Cu et Pb) dans les complexes de la matière organique, et a augmenté la disponibilité du
Cd et Zn en formant des chélates avec des molécules organiques solubles [51].

5. Critères de sélection des technologies applicables


Les technologies sont nombreuses et variées. Une première étape consiste donc à effectuer une revue de
différentes technologies applicables, et de ne pas retenir celles qui semblent le moins convenir au cas à
l'étude.
Cette démarche s'est faite en mettant en place les premiers critères de sélection. Les technologies qui ont
été
choisies de prime abord l'ont donc été en fonction de leur domaine d'application, de leur coût et de leur
efficacité technique [52]. Le coût total de la phytoremédiation (37,7 US$/m3) était plus bas que ceux de la
plupart des technologies rapportées dans la littérature [53].

1. La décontamination vue sous l'angle du développement durable


Le développement durable est devenu inéluctable et les approches durables plus pertinentes que jamais. Tout
projet doit dorénavant être mis en œuvre en tenant compte de ce nouvel aspect. Les projets de décontamination
des sols ne dérogent pas à cela. La définition la plus connue du développement durable est celle de la
Commission Brundtland : «un développement qui permet de répondre aux besoins de la génération actuelle
sans remettre en cause la capacité des générations futures à répondre aux leurs.» [54]
Une technologie prenant en compte le développement durable a l'avantage de considérer ses effets sur
l'environnement au début du processus de traitement et d'y introduire des options pour optimiser les gains en
termes de qualité sur l'environnement. Chaque phase du traitement, de la sélection de la technologie à sa mise
en œuvre doit être considérée lors de son choix [55].
Cette vision de la décontamination permet d'améliorer l'empreinte écologique de la technologie choisie puisque
le cycle de vie est inclus dans le processus. L'empreinte écologique d'une technologie dépend grandement du
matériel utilisé, mais aussi de l'énergie consommée. De même, il inclut les libérations directes et indirectes de
polluants, la consommation de produits de base, la production, la collecte et la mise à disposition de déchets
éventuellement produits [56]. Le but de la décontamination est de promouvoir la qualité de l'environnement, la
santé humaine et la sécurité. Pour atteindre ces buts, beaucoup de technologies sont possibles, mais il faut
également minimiser leurs impacts négatifs. Par exemple, en choisissant une technologie beaucoup n'évaluent
pas les impacts d'émissions de gaz de serre, les consommations de ressources minérales, ou l'utilisation
d'énergie. La protection de la santé humaine et de l'environnement doit donc être présente lors de l'élaboration
des critères de sélection des technologies [57]. En outre, ces critères incluront des analyses d'impacts sociaux
et économiques, comme les analyses d'impacts entraînés par le bruit ou la pollution visuelle sur la
communauté qui pourrait être atténuée par la considération d'opportunités pour l'emploi [56].
Les principes de la réhabilitation durable sur lesquels s'appuie l’analyse de développement durable sont ceux
édictés par l'USEPA. Ce sont :
i. L'optimisation des besoins énergétiques : la technologie ne doit pas être très énergivore; elle doit pouvoir
utiliser une énergie renouvelable si cela est possible; elle doit également faire preuve d'efficacité
énergétique.
ii. La minimisation des émissions atmosphériques : la technologie ne doit pas utiliser des machines qui
consomment beaucoup d'énergie fossile; elle ne doit pas non plus être la source d'émissions de beaucoup 56
de
gaz à effet de serre et de poussières.
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iii. L'optimisation des besoins en eau : la technologie ne doit pas être consommatrice de beaucoup d'eau; elle
doit permettre une réutilisation de l'eau soit dans le processus de décontamination ou à d'autres fins
(irrigation par exemple).
iv. La minimisation des impacts sur les écosystèmes et les terres : la technologie ne doit pas perturber, outre
mesure, les habitats naturels.
v. L'optimisation de la consommation des matériaux et de la gestion des déchets : la technologie ne doit pas
consommer beaucoup de matériaux ni ne doit générer beaucoup de déchets; le cas échéant, le recyclage doit
être possible.
vi. La participation publique : elle permet une plus grande acceptabilité sociale du projet [52,58].

Conclusion
Si l’activité minière est indispensable pour le développement économique des sociétés, elle a aussi des
conséquences sur l’environnement. Cette activité minière est à la base de la production des minerais sur
lesquels
le développement technologique s’appuie. Cependant, les activités minières s’accompagnent inévitablement
de
la production de déchets riches en éléments métalliques toxiques. Le sol est le milieu récepteur d'une grande
variété de déchets produits par l'activité humaine. La décontamination des sols contaminés est devenue une
priorité du fait qu'elle peut engendrer des dommages à l'environnement et à la santé humaine. Plusieurs
technologies de décontamination existent et peuvent être appliquées aux métaux lourds. Toutefois, il convient
d'en choisir la plus opportune et celle qui convient le plus.
Remerciements
Cette étude a été soutenue financièrement par l'Organisation du Traité Atlantique Nord (OTAN), Science Programme pour
la paix (Réf. SfP.983311).

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