CHAPITRE I Modalités Du Choix Dinvestissement

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CHAPITRE I : MODALITES DU CHOIX

DES INVESTISSEMENTS
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
1. Nature et typologie des investissements
1.1. Définition
Toute décision de dépense qui conduit à l'acquisition d'un actif en vue
de l'obtention d'un flux de liquidités ultérieur et ayant pour but
d'accroître la richesse des propriétaires de l'entreprise, constitue un
investissement
 L'investissement s'oppose à la consommation qui implique une destruction
de richesse et une perte de valeur.

 L’investissement est réalisé en vue d'accroître la richesse des propriétaires


de l'entreprise et, par conséquent, la valeur de l'entreprise.

 L'accroissement de valeur signifie que la rentabilité de l'investissement est


positive. Précisons dès à présent que la mesure de la rentabilité n'a de
signification qu'en fonction du montant des capitaux investis.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
1. Nature et typologie des investissements

 l'opération d'investissement puisse avoir des buts plus spécifiques augmentation


de la productivité, diversification des activités, amélioration des conditions de
travail, mais on supposera que toutes ces opérations particulières concourent à
terme à l'accroissement du patrimoine des propriétaires de l‘entreprise.

 Comptablement, sont considérés comme investissements l’ensemble des actifs


immobilisés acquis par l’entreprise et figurant aux immobilisations (incorporelles,
corporelles, financières).
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
1. Nature et typologie des investissements
une définition financière plus large s’impose:

« Investir c’est mettre en œuvre aujourd’hui des moyens financiers pour, au travers des
activités de production et de vente, générer des ressources financières sur plusieurs
périodes ultérieures ».

 L’investissement est constitué non seulement par les actifs immobilisés mais aussi
par les besoins en fonds de roulement d’exploitation qui représentent en fait des
besoins permanents.

 Cette définition intègre forcément la notion de risque. Pourront donc être


considérés comme des investissements des dépenses susceptibles de dégager des
recettes supplémentaires ou de permettre d’économiser des coûts (publicité,
recherche, formation du personnel...).
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
1. Nature et typologie des investissements

1.2. Typologie des investissements


Différentes catégories peuvent être distinguées en fonction de la nature ou l’objet lié à
la nature de l’entreprise :

Selon le plan comptable: Le plan comptable classe les investissements en fonction de


leur destination dans les immobilisations :
 investissements incorporels,
 investissements corporels
 et investissements financiers.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
1. Nature et typologie des investissements
1.2. Typologie des investissements

selon le type de décision à prendre:

Les projets indépendants : Deux (ou plusieurs) projets sont indépendants si la réalisation de
l’un n’influe en rien sur celle de l’autre. Par exemple, il pourrait s’agir de l’achat d’une
nouvelle machine d’emballage ou de la construction d’un restaurant pour les employés de
l’entreprise.

Les projets mutuellement exclusifs : Deux projets sont mutuellement exclusifs si et


seulement si la réalisation de l’un implique le rejet de l’autre. Par exemple, une entreprise
n’a besoin que d’un seul camion pour effectuer les livraisons et doit choisir entre l’achat
d’un camion compartimenté ou celui d’un camion non compartimenté.

Les projets contingents : Deux projets sont contingents si la réalisation de l’un ne peut se
faire sans celle de l’autre. Prenons l’exemple d’une entreprise qui désire construire un
nouveau siège social sur un nouveau terrain. L’acquisition du terrain dépend dans ce cas de
la décision de construire ou non le nouvel immeuble.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
1. Nature et typologie des investissements
1.2. Typologie des investissements

Selon l’objet :
 Les investissements de remplacement : sont destinés à renouveler les actifs
productifs usés ou obsolètes afin de maintenir le potentiel productif de l’entreprise.
 Les investissements d’expansion (croissance) : qui permettent à l’entreprise
d’accroître la capacité de production et de commercialisation des produits existants.
 L’investissement de productivité : les investissements de productivité visent à
réduire les coûts unitaires ou à augmenter les niveaux de production, ils se
combinent généralement avec l’investissement de remplacement.
 L’investissement stratégique : à caractère défensif ou offensif.

Selon la nature, on distingue :


 L’investissement commercial : il comprend tout ce qui concoure au positionnement
de produit ainsi que dans le développement de ses ventes.
 L’investissement financier : concerne l’acquisition des titres financiers afin d’obtenir
un revenu.
 L’investissement immatériel : comprend essentiellement les dépenses en capital
humain et les dépenses liées à la recherche et au développement.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
1. Nature et typologie des investissements
1.3. Les paramètres d’un projet d’investissement

Un projet d’investissement ne sera accepté que s’il est rentable. La rentabilité repose
sur la comparaison entre les profits que l’on espère obtenir de l’investissement avec le
montant des capitaux investis.

Cette comparaison est faite à une même date, qui est génaéralement la date de
début du projet (appelée date 0), ce qui permet de juger de l’opportunité de réaliser
le projet.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
1. Nature et typologie des investissements
1.3. Les paramètres d’un projet d’investissement

1.3.1 Le capital investi


L’ensemble des dépenses directes ou indirectes nécessaires à la réalisation du projet doit être
évalué :

 Prix d’acquisition des biens incorporels et financiers,


 Frais accessoires d’achat, de transport, de douane, de manutention, d’installation...
 Augmentation des besoins de financement d’exploitation (BFE).

En ce qui concerne l’augmentation du BFE, un projet d’investissement conduit à une


augmentation de l’activité et donc du BFE. La prévision de cette augmentation est nécessaire.

L’investissement initial et l’augmentation du BFE initiale sont engagés en début du premier


exercice (ou des exercices pour lesquels ils sont engagés). Rappelons qu’en fin de projet, le
BFE est récupéré, car les stocks sont liquidés, les créances clients sont recouvrées et les
dettes fournisseurs réglées.
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1. Nature et typologie des investissements
1.3. Les paramètres d’un projet d’investissement

1.3.2 Cash-flow ou solde des flux de trésorerie induits par le projet

 Il s’agit du surplus monétaire crée par l’investissement. Conventionnellement,


l’année sert de base périodique pour le mesurer bien que ce soit un phénomène
continu.

 Ce surplus est mesuré sur la durée de vie de l’immobilisation acquise. Il est égal à la
différence entre les recettes et les dépenses induits par le projet.

 Les cash-flows sont le résultat de prévisions de chiffres d’affaires, des différents


coûts d’exploitation et des impôts. Ils sont dégagés de façon continue tout au long
d’un exercice.

 Afin de simplifier les calculs, on considérera qu’ils sont dégagés en fin d’exercice. Ils
sont aussi calculés en tenant compte de la fiscalité (IS, TVA...)
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1. Nature et typologie des investissements
1.3. Les paramètres d’un projet d’investissement

1.3.2 Cash-flow ou solde des flux de trésorerie induits par le projet

Cash-flow = Recettes induites du projet – Dépenses induites du projet


= Produits encaissables - Charges décaissables
= capacité d’autofinancement d’exploitation

Cash-flow = Résultat net + Dotations

Cash-flow = Résultat prévisionnel avant charges financières et après impôt +


Dotations aux investissements d’exploitation
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
1. Nature et typologie des investissements
1.3. Les paramètres d’un projet d’investissement

1.3.3.La durée de vie du projet :


Un projet a une durée de vie qui conditionnera l’échéancier des cash-flows.
Généralement, la durée de vie économique d’un projet excède la durée
d’amortissement fiscal.

1.3.4.La valeur résiduelle :


A la fin de la durée de vie, les biens ont une valeur résiduelle. Cette valeur est à
prendre en compte pour le choix des projets.
Elle est égale à la valeur vénale nette des impôts sur les plus-values. Elle doit être
ajoutée au cash-flow de la dernière année du projet.
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1. Nature et typologie des investissements
1.3. Les paramètres d’un projet d’investissement

Application 1 :
Soit un projet d’investissement comportant des matériels pour 160 000 DHS (HT)
amortissables linéairement sur 5 ans. La TVA est totalement récupérée. Les prévisions
d’exploitation relatives à ce projet sont les suivants (en milliers de DHS) :

Années 1 2 3 4 5
Chiffre d’affaires 210 240 267 216 189
Charges variables 100 120 130 110 94

Les charges fixes, hors amortissements sont évaluées à 44000 et sont supposées rester
à ce niveau pendant les 5 années. L’impôt sur les sociétés est au taux de 30 %.

Travail à faire: Calculer les cash-flows de ce projet.


Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain

Ces méthodes considèrent que le cadre de décision est reconnu et que l’avenir est
prévisible.

Elles comparent la dépense initiale aux recettes attendues dans les années à venir.
La comparaison doit se faire à la même date, en général, la date 0.

La technique d’actualisation (traduction économique de la valorisation du présent


par rapport au futur) permettra notamment de comparer des projets
d’investissement à durée de vie différente.

il convient de choisir un taux d’actualisation qui est lié à des facteurs subjectifs
(attentes et exigences de l’investisseur) et objectifs (coût de capital, rentabilité
des actifs ...)
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.1 La valeur actuelle nette (VAN)

La VAN est la différence entre les flux Critère de décision – Projet


financiers actualisés sur la durée de vie du simple Un projet n’est acceptable que
projet et les capitaux investis soit : si sa VAN est strictement positive. Ce
projet est d’autant plus intéressant
que sa VAN est élevée.
 
  Projets mutuellement exclusifs
Lorsque les flux attendus sur la période Entre plusieurs projets, on retient celui
considérée sont constants, on a alors que : qui possède la plus forte VAN à
condition qu’elle soit strictement
positive.
La valeur actuelle
nette (VAN) ou Net
Present Value (NPV)
La VAN est une fonction décroissante du Critique de la VAN
taux d’actualisation La VAN mesure l’avantage absolu
susceptible d’être retiré d’un projet
d’investissement. Elle dépend donc de
l’importance du capital investi dans le
projet. Ainsi, elle ne permet pas de
comparer des projets avec des
montants de capitaux investis très
différents.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.1 La valeur actuelle nette (VAN)

Application 1
Un investissement de 150 000 DHS procure des recettes nettes de 50 000 DHS par an
avec une durée de 5 ans et un taux d’actualisation de 15%. Cet investissement est-il
rentable ?
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.1 La valeur actuelle nette (VAN)

Application 2
La société CAFER envisage d’augmenter ses capacités de production. Elle dispose d’un
projet d’extension des unités de production. Ce projet doit permettent d’assurer une
rentabilité sur 5 ans. La direction exige un taux d’actualisation minimal 12%. Le taux de
l’IS est de 30%.

En milliers de Dhs 1 2 3 4 5
Investissement 1 000
BFE supplémentaire 96 19 29
EBE 277 329 468 545 622
Dotations aux amortissements 200 200 200 200 200
Valeur résiduelle nette de l’IS 50

Travail à faire : Analyser de la rentabilité du projet avec la méthode VAN.


Années 1 2 3 4 5
CAHT
CV
CF HORS AMORT
DOTAT aux AMORT
RAI
IS (30%)
RESULTAT NET
AMORT
CAF d'exploitation
Augmentation du BFR
Récupération du BFR
Valeur résiduelle
CASh-flows
(1,1)-t
CAHS-FLOW Actualisé
CF cumulés
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.2 Le Taux Interne de Rentabilité (TIR)

Le TIR est le taux t pour lequel il y a le TIR est le taux pour lequel la VAN est
équivalence entre le capital investi et les nulle
flux financiers générés par ce projet, soit :  
  Critère de décision – Projet simple
Tout projet dont le TIR est inférieur au taux
de rentabilité minimum exigé par
l’entreprise sera rejeté. Ce taux est appelé «
taux de rejet ».
Le taux interne de
Projets mutuellement exclusifs
rentabilité (TIR) Entre plusieurs projets acceptables, le
ou Internal Rate projet possédant le TIR le plus élevé sera
of Return (IRR) retenu.
 
Si le TIR est égal au taux de rentabilité
minimum, le projet est neutre à l’égard de
la rentabilité globale de l’entreprise. En
revanche, si le TIR est inférieur, la
réalisation du projet entraînera la chute de
la rentabilité globale de l’entreprise.
 
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.2 Le Taux Interne de Rentabilité (TIR)

Application :
Calculer le TIR pour les applications 1 et 2
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.3 L’Indice de profitabilité (IP)

Il mesure l’avantage relatif, c’est-à- Critère de décision – Projet simple Pour


dire pour 1 DH de capital investi, qu’un projet soit acceptable, il faut que
soit : son IP soit supérieur à 1.

Projets mutuellement exclusifs Lorsque


L’indice de
plusieurs projets d’investissements sont
profitabilité (IP) possibles, on retient celui qui possède
ou Profitability l’indice le plus fort, à condition toutefois
Index (PI) qu’il soit supérieur à 1.
 

Application : Reprenons l’application 2 avec la méthode de l’IP.


Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.4. Le Délai de Récupération du capital investi (DRC)

C’est le temps nécessaire au Critère de décision – Projet simple


recouvrement de la mise de fonds On choisit les projets ayant un délai de
initiale (capital investi) à partir des récupération inférieur à un seuil subjectif
flux de trésorerie cumulés et préalablement fixé par le management
actualisés en fonction de ses contraintes,
notamment de financement.
Le délai de
récupération du Projets mutuellement exclusifs
capital investi On choisit le projet ayant le délai de
récupération le plus court.
(DR) ou Pay Back
Period

Application : Reprenons l’exemple 2 et calculons le DRC du projet au taux


d’actualisation de 12%.
Travaux dirigés
Exercice 1:
Pour développer son activité, l’entreprise SDT achète un nouvel équipement dont les
caractéristiques sont les suivantes :

Travail à faire :
1- Déterminez le montant du capital investi.
2- Sachant que le taux d’actualisation est de 10%, étudier la rentabilité de cet
investissement sur la base : du délai de récupération actualisé ; de la Valeur Actuelle
Nette (VAN) ; de l’Indice de Profitabilité (IP) et du Taux Interne de Rendement (TIR) ;
Années 1 2 3 4 5
CAHT
CV
CF HORS AMORT
DOTAT aux AMORT
RAI
IS (30%)
RESULTAT NET
AMORT
CAF d'exploitation
Augmentation du BFR
Récupération du BFR
Valeur résiduelle
CASh-flows
(1,1)-t
CAHS-FLOW Actualisé
CF cumulés
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.5. Discordance entre critères du choix d’investissement

illustration:

On vous communique les cash flow de deux projet A et B ayant nécessité le même
montant d’investissement initial 5000 KDH.

Années 2022 2023 2024 2025 2026


Projet A 1000 1000 1000 2333 5940

Projet B 1667 2200 2600 1533 1267

1. En retenant un taux d’actualisation de 8%, calculer la VAN pour chaque projet.


Déduire.
2. Calculer le TIR pour chaque projet. Déduire.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.5. Discordance entre critères du choix d’investissement

Corrigé de l’illustration:
1. VANA = 3334,59
VANB = 2482,73
Selon la VAN le projet A et plus rentable que le projet B.

2. TIRA = 23,96%
TIRB = 26,16%
Selon le TIR le projet B et plus rentable que le projet A.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.5. Discordance entre critères du choix d’investissement

tACT < ti VANA > VANB tACT= ti indifférence

VAN (A) = 3334,59


tACT > ti VANA < VANB
VAN (B) = 2482,73

Pour chercher le taux d’indifférence: VANA = VANB


après calcul : ti= 19%
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.5. Discordance entre critères du choix d’investissement
2.5.1. Les sources de discordance entre critères :

a) Le problème relatif au calcul du TIR


L’équation permettant de trouver le TRI est une équation de degré n. Ce qui revient à
résoudre une équation de degré n qui peut admettre plusieurs solutions, une infinité
de solutions ou aucune solution correspondant au nombre d’années de la durée de vie
du projet.
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2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.5. Discordance entre critères du choix d’investissement
2.5.1. Les sources de discordance entre critères :

b) L’hypothèse implicite de réinvestissement des flux de trésorerie:

L’hypothèse sous-jacente à l’utilisation des différents critères d’évaluation fondés sur


l’actualisation est que les flux de trésorerie dégagés par l’investissement sont
capitalisés, c’est-à-dire réinvestis au fur et à mesure de leur sécrétion.

Dans le cas de la Valeur actuelle nette (VAN), ce réinvestissement se fait au taux qui
correspond au coût moyen de financement, ou au taux de rendement minimum
attendu par les actionnaires. Mais, dans le cas du Taux interne de rentabilité (TIR), le
taux calculé est un taux de rentabilité marginal, souvent très élevé, qui ne correspond
qu’à un investissement ponctuel ou à un projet précis.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.5. Discordance entre critères du choix d’investissement
2.5.1. Les sources de discordance entre critères :

c) Les caractéristiques des projets d’investissements


Plusieurs conditions (nécessaires mais non suffisantes) peuvent entraîner une
contradiction
entre plusieurs critères lors de la comparaison de différents projets :
–lorsque les montants des investissements sont très différents ;
–lorsque les projets ont des durées de vie inégales ;
–lorsque la répartition des flux de trésorerie sur la durée de vie des projets est très
différente.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.5. Discordance entre critères du choix d’investissement
2.5.2. Les différentes méthodes de résolution des conflits entre critères de sélection des
projets d’investissement

a) La méthode de l’annuité équivalente


L’annuité équivalente représente le montant des fonds qui, s’ils étaient perçus
annuellement de manière constante sur la durée de vie du projet et actualisés au taux
requis, aboutirait au même calcul que la VAN.
L’hypothèse sous-jacente est qu’il est possible de reconduire plusieurs fois les projets
que l’on doit comparer. Cela permet de « redistribuer » les coûts sur la durée de vie
des projets et donc de pouvoir les comparer sur une base commune.
Pour le calcul de l’annuité équivalente AE, on se réfère à la formule

Entre plusieurs projets, on choisit celui qui possède l’annuité équivalente la plus
élevée.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.5. Discordance entre critères du choix d’investissement
2.5.2. Les différentes méthodes de résolution des conflits entre critères de sélection des
projets d’investissement

b) La méthode du plus petit commun multiple (PPCM)

On renouvelle à l’identique les projets jusqu’à ce que leurs durées coïncident. Par
exemple, un projet a une durée de vie de 3 ans, l’autre de 4 ans : on renouvelle trois
fois le premier et deux fois le second pour les comparer sur une durée de 12 ans.

Mais cette méthode peut poser des problèmes d’application : comment comparer
trois projets avec des durées de vie respectives de 3, 5 et 7 ans (nombres premiers) car
la période de simulation serait de 105 ans ?
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.5. Discordance entre critères du choix d’investissement
2.5.2. Les différentes méthodes de résolution des conflits entre critères de sélection des
projets d’investissement
c) Les critères globaux ou intégrés

■ La démarche calculatoire
L’application de ces critères se fait en deux temps.
1) On capitalise les flux de trésorerie dégagés par le projet au taux de placement
auquel l’entreprise veut se référer (taux de rentabilité exigée par les actionnaires
par exemple) : on obtient ainsi la valeur acquise des flux à laquelle l’entreprise
aurait pu prétendre après un placement sur les marchés financiers.
2) On actualise cette valeur au taux d’actualisation en vigueur dans l’entreprise (coût
moyen pondéré du capital notamment) de façon à prendre en compte le temps.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.5. Discordance entre critères du choix d’investissement
2.5.2. Les différentes méthodes de résolution des conflits entre critères de
sélection des projets d’investissement
c) Les critères globaux ou intégrés

Définition La VANI est la différence Critère de décision – Projet simple Un


entre la valeur actuelle de la valeur projet n’est acceptable que si sa VANI est
acquise des cash flows et le strictement positive. Ce projet est
montant des investissements. La d’autant plus intéressant que sa VANI est
VANI mesure l’avantage absolu que élevée.
procurent l’investissement initial
La valeur et le réinvestissement des cash Projets mutuellement exclusifs Entre
actuelle nette flows. Méthode de calcul Si l’on plusieurs projets, on retient celui qui
globale (VANG) appelle A la valeur acquise des possède la plus forte VANI.
cash flows, alors :
ou VAN intégrée
(VANI)
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.5. Discordance entre critères du choix d’investissement
2.5.2. Les différentes méthodes de résolution des conflits entre critères de
sélection des projets d’investissement
c) Les critères globaux ou intégrés

L’IPI est la valeur actuelle de la Critère de décision – Projet simple


valeur acquise par les cash Pour qu’un projet soit acceptable, il
flows divisé par le capital faut que son IPI soit supérieur à 1.
investi. Soit :
Projets mutuellement exclusifs
Lorsque plusieurs projets
L’indice de d’investissements sont possibles, on
profitabilité retient celui qui possède l’indice le
global (IPG) ou plus fort, à condition toutefois qu’il
intégré (IPI) soit supérieur à 1.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.5. Discordance entre critères du choix d’investissement
2.5.2. Les différentes méthodes de résolution des conflits entre critères de
sélection des projets d’investissement
c) Les critères globaux ou intégrés
Le TIRI est le taux t qui donne De la même façon que pour le calcul
l’équivalence entre la valeur de la VANi, on a donc que le TIRI est
actuelle de la valeur acquise le taux d’actualisation pour lequel la
des flux A et la valeur de VANI est nulle
l’investissement.
C’est-à-dire : Critère de décision – Projet simple
Le taux interne Tout projet dont le TIRI est supérieur
de rentabilité au coût des ressources l’entreprise
global (TIRG) ou (CMPC) est retenu.
intégré (TIRI) Soit :
Projets mutuellement exclusifs
Entre plusieurs projets acceptables,
le projet possédant le TIRI le plus
élevé sera retenu, à condition qu’il
soit supérieur au CMPC
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
3. Les critères de choix d’investissement en univers aléatoire
3.1. Décisions uniques: cas d’indépendance des flux de trésorerie
Lorsqu’on peut probabiliser les flux de trésorerie d’exploitation d’un projet, on peut
calculer l’espérance mathématique E(VAN) et l’écart-type σ(VAN) de la VAN d’un
projet.

L’espérance mathématique représente alors une mesure de la rentabilité du projet,


tandis que la variance (ou l’écart-type) permet plutôt d’apprécier le risque que
présente le projet.

Lorsque les flux de trésorerie sont indépendants, l’espérance mathématique de la


VAN est égale à la VAN des espérances mathématiques des flux de trésorerie.
Si l’on appelle n la durée du projet, t le taux d’actualisation requis :
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
3. Les critères de choix d’investissement en univers aléatoire
3.1. Décisions uniques: cas d’indépendance des flux de trésorerie
Disposant de l’espérance mathématique de gain du projet, on peut ensuite en évaluer le
risque par le calcul de la variance puis l’écart-type de la VAN.

Plus la variance, l’écart-type est élevé, plus le risque du projet pris isolément est grand.
Quand on compare des projets de montants différents, on peut mesurer le risque relatif
de chaque projet en établissant le rapport :

Plus ce rapport appelé coefficient du risque est bas, plus le risque relatif du projet est
faible.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
3. Les critères de choix d’investissement en univers aléatoire
3.1. Décisions uniques: cas d’indépendance des flux de trésorerie

Application :
Soit le projet A présentant les caractéristiques suivantes :
Durée de vie du projet : 2 ans
Taux d’actualisation : 10%
Montant de l’investissement : 25.000 Dhs
Les cash-flows sont (en milliers) :

Année 1 Année 2
CF1 Probabilité CF2 Probabilité
16 0,2 13 0,3
20 0,6 15 0,4
24 0,2 17 0,3
Travail à faire:
Calculer l’espérance mathématique, la variance et l’écart-type du projet.
On accepte le projet lorsque l’espérance mathématique de la VAN est positive. Entre
plusieurs projets, on retient celui qui possède l’espérance mathématique la plus élevée.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
3. Les critères de choix d’investissement en univers aléatoire
3.1. Décisions uniques: cas d’indépendance des flux de trésorerie
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
3. Les critères de choix d’investissement en univers aléatoire
3.1. Décisions uniques: cas d’indépendance des flux de trésorerie
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
3. Les critères de choix d’investissement en univers aléatoire
3.2. Décisions séquentielles (Variables interdépendants):

L’entreprise peut être confrontée à des choix multiples et séquentiels en matière


d’investissement, ce qui complique sérieusement le calcul statistique.
On essaie alors de visualiser l’ensemble des choix possibles afin de faciliter leur
évaluation financière : on représente l’ensemble des décisions et des évènements par
un graphe (l’arbre de décision).
L’arbre de décision est donc un graphe orienté qui présente la succession des
décisions et des événements qui existent dans une décision d’investissement.

La construction de l’arbre
Il possède les caractéristiques suivantes :
– une décision est un choix effectué librement par le décideur ;
– un événement est imposé de l’extérieur au décideur et peut être affecté d’une
probabilité. On fait figurer sur ce graphe :
– les nœuds de décision : ils représentent un choix entre plusieurs décisions et sont
figurés généralement par un carré. Ainsi, la racine de l’arbre est donc toujours un
nœud de décision ;
– les nœuds d’événements : ils représentent une alternative entre plusieurs
évènements, et sont figurés quant à eux par un cercle
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
3. Les critères de choix d’investissement en univers aléatoire
3.2. Décisions séquentielles (Variables interdépendants):

Application :
On suppose une firme qui anticipe et probabilise la demande du marché pour un
produit pour les 5 ans à venir. Elle décide d’investir initialement 100.
La demande a une probabilité de 30 % d’être insuffisante (c’est-à-dire faible). Dans ce
cas, elle pourrait lancer un complément d’investissement au début de la deuxième
année de 10.
Si elle le fait, la demande pourrait être soutenue avec 80 % de chance. Dans le cas
contraire, il y a 20 % de chance que la demande reste faible.
Dans chacun des cas, les flux de trésorerie sont évalués.

Travail à faire:
Établir l’arbre de décision
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
3. Les critères de choix d’investissement en univers aléatoire
3.2. Décisions séquentielles (Variables interdépendants):

Dans ce graphe, on commence par résoudre la décision D2. On « élague » ensuite


les branches non retenues, etc.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
4. Les critères de choix d’investissement en univers incertain ou
indéterminé

Lorsque l’investisseur ne peut attribuer des probabilités objectives aux différentes


issues possibles pour ses projets, il n’a comme recours que les critères subjectifs.

En se basant sur son expérience et sur son intuition, l’investisseur peut attribuer une
probabilité subjective aux différentes situations et à leurs conséquences. Notamment,
le projet peut provoquer des réactions de la part des entreprises concurrentes. Sa
décision dépendra ensuite de son attitude face au risque.

Ce cadre de décision prenant en compte le risque et les réactions des autres acteurs
est précisément celui étudié dans la théorie des jeux. Plusieurs critères peuvent alors
s’appliquer au choix d’investissement.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
4. Les critères de choix d’investissement en univers incertain ou
indéterminé
Plusieurs critères peuvent s’appliquer au choix d’investissement:
Critère du MAXIMIN C’est un critère de prudence qui On sélectionne la stratégie pour
(critère de Wald) tente de minimiser les pertes laquelle le résultat minimum est le
éventuelles. plus élevé.
Critère du MAXIMAX On choisit les stratégies les plus On sélectionne les gains les plus
audacieuses. élevés de chacune des stratégies. On
choisit le résultat maximum le plus
élevé.
Critère du MINIMAX On sélectionne le projet qui procure le plus petit des résultats les plus
élevés.
Critère de Laplace La meilleure décision est celle pour laquelle la moyenne arithmétique des
résultats prévisionnels est la plus élevée (toutes les situations étant
équiprobables ou pouvant être affectées d’une probabilité chacune).
Critère de Savage On recherche la prudence : on On calcule pour chaque cas, le «
choisit la décision où le regret regret » correspondant à la
maximum est le plus faible. différence entre le cas le plus
favorable et le cas étudié (matrice
des regrets).
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
4. Les critères de choix d’investissement en univers incertain ou
indéterminé

Exemple:
Soit le cas d’une entreprise placée en situation d’oligopole et assurant 20% de la production
du marché, le reste se partageant entre les autres concurrents de taille équivalente. Pour
accroître sa part de marché, elle doit choisir entre trois stratégies d’investissement :
1. Lancement d’un produit nouveau,
2. Lancement d’une campagne de publicité agressive,
3. Politique de réduction des coûts.
La réaction de la concurrence peut être forte, moyenne ou faible. En fonction de ces
paramètres, les dirigeants peuvent établir une matrice des résultats possibles en termes de
VAN par exemple.
Réaction 1 Réaction 2 Réaction 3
Stratégie 1 -800 700 1500
Stratégie 2 -200 500 1300
Stratégie 3 -100 500 1100
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
4. Les critères de choix d’investissement en univers incertain ou
indéterminé
La théorie des jeux propose plusieurs critères d’aide à la décision suivant l’attitude des
dirigeants face au risque.
1. Critère du MAXIMIN
C’est un critère de prudence qui tente de minimiser les pertes éventuelles en prenant le
résultat minimum le plus élevé.
Si S1=-800, S2=-200 et S3=-100, on choisit la troisième stratégie.
2. Critère du MAXIMAX
On sélectionne les gains les plus élevés de chacune des stratégies. On choisit le résultat
maximum le plus élevé.
Si S1=1500, S2=1300 et S3=1100, on choisit la première stratégie qui est la plus audacieuse.
3. Critère du MINIMAX
On sélectionne le projet qui procure le plus petit des résultats les plus élevés
Si S1=1500, S2=1300 et S3=1100, on choisit la troisième stratégie.
4. Critère de Laplace
La meilleure décision est celle pour laquelle la moyenne arithmétique des résultats
prévisionnels est la plus élevée (toutes les situations étant équiprobables).
Pour S1 : (-800+700+1500)/ 3=466,66
Pour S2 : (-200+500+1300)/3=533, 33
Pour S3 : (-100+500+1100)/3=500
On choisit donc la deuxième stratégie.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
4. Les critères de choix d’investissement en univers incertain ou
indéterminé

5. Critère de Savage
On calcule pour chaque cas, le regret correspondant à la différence entre le cas le plus
favorable et le cas étudié. Comme on recherche la prudence, on choisit la décision où
le regret maximum est le plus faible.

Réaction 1 Réaction 2 Réaction 3 Regret Max


Stratégie 1 -100-(-800)=700 700-700=0 1500-1500=0 700
Stratégie 2 -100-(-200)=100 700-500=200 1500-1300=200 200
Stratégie 3 -100-(-100)= 0 700-500= 200 1500-1100=400 400

On choisit donc la deuxième stratégie

On ne peut que constater que ces critères conduisent à des choix différents, car ils sont
personnels et dépendent des appréciations des individus.
Bref, quelle que soit la situation, l’utilisation des critères de choix ne peut pas prévaloir dans
la décision en raison de leur de fiabilité. Tout aussi importantes sont l’expérience du
décideur, de son équipe et les impératifs stratégiques.

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