CHAPITRE I Modalités Du Choix Dinvestissement
CHAPITRE I Modalités Du Choix Dinvestissement
CHAPITRE I Modalités Du Choix Dinvestissement
DES INVESTISSEMENTS
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
1. Nature et typologie des investissements
1.1. Définition
Toute décision de dépense qui conduit à l'acquisition d'un actif en vue
de l'obtention d'un flux de liquidités ultérieur et ayant pour but
d'accroître la richesse des propriétaires de l'entreprise, constitue un
investissement
L'investissement s'oppose à la consommation qui implique une destruction
de richesse et une perte de valeur.
« Investir c’est mettre en œuvre aujourd’hui des moyens financiers pour, au travers des
activités de production et de vente, générer des ressources financières sur plusieurs
périodes ultérieures ».
L’investissement est constitué non seulement par les actifs immobilisés mais aussi
par les besoins en fonds de roulement d’exploitation qui représentent en fait des
besoins permanents.
Les projets indépendants : Deux (ou plusieurs) projets sont indépendants si la réalisation de
l’un n’influe en rien sur celle de l’autre. Par exemple, il pourrait s’agir de l’achat d’une
nouvelle machine d’emballage ou de la construction d’un restaurant pour les employés de
l’entreprise.
Les projets contingents : Deux projets sont contingents si la réalisation de l’un ne peut se
faire sans celle de l’autre. Prenons l’exemple d’une entreprise qui désire construire un
nouveau siège social sur un nouveau terrain. L’acquisition du terrain dépend dans ce cas de
la décision de construire ou non le nouvel immeuble.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
1. Nature et typologie des investissements
1.2. Typologie des investissements
Selon l’objet :
Les investissements de remplacement : sont destinés à renouveler les actifs
productifs usés ou obsolètes afin de maintenir le potentiel productif de l’entreprise.
Les investissements d’expansion (croissance) : qui permettent à l’entreprise
d’accroître la capacité de production et de commercialisation des produits existants.
L’investissement de productivité : les investissements de productivité visent à
réduire les coûts unitaires ou à augmenter les niveaux de production, ils se
combinent généralement avec l’investissement de remplacement.
L’investissement stratégique : à caractère défensif ou offensif.
Un projet d’investissement ne sera accepté que s’il est rentable. La rentabilité repose
sur la comparaison entre les profits que l’on espère obtenir de l’investissement avec le
montant des capitaux investis.
Cette comparaison est faite à une même date, qui est génaéralement la date de
début du projet (appelée date 0), ce qui permet de juger de l’opportunité de réaliser
le projet.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
1. Nature et typologie des investissements
1.3. Les paramètres d’un projet d’investissement
Ce surplus est mesuré sur la durée de vie de l’immobilisation acquise. Il est égal à la
différence entre les recettes et les dépenses induits par le projet.
Afin de simplifier les calculs, on considérera qu’ils sont dégagés en fin d’exercice. Ils
sont aussi calculés en tenant compte de la fiscalité (IS, TVA...)
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
1. Nature et typologie des investissements
1.3. Les paramètres d’un projet d’investissement
Application 1 :
Soit un projet d’investissement comportant des matériels pour 160 000 DHS (HT)
amortissables linéairement sur 5 ans. La TVA est totalement récupérée. Les prévisions
d’exploitation relatives à ce projet sont les suivants (en milliers de DHS) :
Années 1 2 3 4 5
Chiffre d’affaires 210 240 267 216 189
Charges variables 100 120 130 110 94
Les charges fixes, hors amortissements sont évaluées à 44000 et sont supposées rester
à ce niveau pendant les 5 années. L’impôt sur les sociétés est au taux de 30 %.
Ces méthodes considèrent que le cadre de décision est reconnu et que l’avenir est
prévisible.
Elles comparent la dépense initiale aux recettes attendues dans les années à venir.
La comparaison doit se faire à la même date, en général, la date 0.
il convient de choisir un taux d’actualisation qui est lié à des facteurs subjectifs
(attentes et exigences de l’investisseur) et objectifs (coût de capital, rentabilité
des actifs ...)
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.1 La valeur actuelle nette (VAN)
Application 1
Un investissement de 150 000 DHS procure des recettes nettes de 50 000 DHS par an
avec une durée de 5 ans et un taux d’actualisation de 15%. Cet investissement est-il
rentable ?
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.1 La valeur actuelle nette (VAN)
Application 2
La société CAFER envisage d’augmenter ses capacités de production. Elle dispose d’un
projet d’extension des unités de production. Ce projet doit permettent d’assurer une
rentabilité sur 5 ans. La direction exige un taux d’actualisation minimal 12%. Le taux de
l’IS est de 30%.
En milliers de Dhs 1 2 3 4 5
Investissement 1 000
BFE supplémentaire 96 19 29
EBE 277 329 468 545 622
Dotations aux amortissements 200 200 200 200 200
Valeur résiduelle nette de l’IS 50
Le TIR est le taux t pour lequel il y a le TIR est le taux pour lequel la VAN est
équivalence entre le capital investi et les nulle
flux financiers générés par ce projet, soit :
Critère de décision – Projet simple
Tout projet dont le TIR est inférieur au taux
de rentabilité minimum exigé par
l’entreprise sera rejeté. Ce taux est appelé «
taux de rejet ».
Le taux interne de
Projets mutuellement exclusifs
rentabilité (TIR) Entre plusieurs projets acceptables, le
ou Internal Rate projet possédant le TIR le plus élevé sera
of Return (IRR) retenu.
Si le TIR est égal au taux de rentabilité
minimum, le projet est neutre à l’égard de
la rentabilité globale de l’entreprise. En
revanche, si le TIR est inférieur, la
réalisation du projet entraînera la chute de
la rentabilité globale de l’entreprise.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.2 Le Taux Interne de Rentabilité (TIR)
Application :
Calculer le TIR pour les applications 1 et 2
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.3 L’Indice de profitabilité (IP)
Travail à faire :
1- Déterminez le montant du capital investi.
2- Sachant que le taux d’actualisation est de 10%, étudier la rentabilité de cet
investissement sur la base : du délai de récupération actualisé ; de la Valeur Actuelle
Nette (VAN) ; de l’Indice de Profitabilité (IP) et du Taux Interne de Rendement (TIR) ;
Années 1 2 3 4 5
CAHT
CV
CF HORS AMORT
DOTAT aux AMORT
RAI
IS (30%)
RESULTAT NET
AMORT
CAF d'exploitation
Augmentation du BFR
Récupération du BFR
Valeur résiduelle
CASh-flows
(1,1)-t
CAHS-FLOW Actualisé
CF cumulés
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.5. Discordance entre critères du choix d’investissement
illustration:
On vous communique les cash flow de deux projet A et B ayant nécessité le même
montant d’investissement initial 5000 KDH.
Corrigé de l’illustration:
1. VANA = 3334,59
VANB = 2482,73
Selon la VAN le projet A et plus rentable que le projet B.
2. TIRA = 23,96%
TIRB = 26,16%
Selon le TIR le projet B et plus rentable que le projet A.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.5. Discordance entre critères du choix d’investissement
Dans le cas de la Valeur actuelle nette (VAN), ce réinvestissement se fait au taux qui
correspond au coût moyen de financement, ou au taux de rendement minimum
attendu par les actionnaires. Mais, dans le cas du Taux interne de rentabilité (TIR), le
taux calculé est un taux de rentabilité marginal, souvent très élevé, qui ne correspond
qu’à un investissement ponctuel ou à un projet précis.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.5. Discordance entre critères du choix d’investissement
2.5.1. Les sources de discordance entre critères :
Entre plusieurs projets, on choisit celui qui possède l’annuité équivalente la plus
élevée.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.5. Discordance entre critères du choix d’investissement
2.5.2. Les différentes méthodes de résolution des conflits entre critères de sélection des
projets d’investissement
On renouvelle à l’identique les projets jusqu’à ce que leurs durées coïncident. Par
exemple, un projet a une durée de vie de 3 ans, l’autre de 4 ans : on renouvelle trois
fois le premier et deux fois le second pour les comparer sur une durée de 12 ans.
Mais cette méthode peut poser des problèmes d’application : comment comparer
trois projets avec des durées de vie respectives de 3, 5 et 7 ans (nombres premiers) car
la période de simulation serait de 105 ans ?
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.5. Discordance entre critères du choix d’investissement
2.5.2. Les différentes méthodes de résolution des conflits entre critères de sélection des
projets d’investissement
c) Les critères globaux ou intégrés
■ La démarche calculatoire
L’application de ces critères se fait en deux temps.
1) On capitalise les flux de trésorerie dégagés par le projet au taux de placement
auquel l’entreprise veut se référer (taux de rentabilité exigée par les actionnaires
par exemple) : on obtient ainsi la valeur acquise des flux à laquelle l’entreprise
aurait pu prétendre après un placement sur les marchés financiers.
2) On actualise cette valeur au taux d’actualisation en vigueur dans l’entreprise (coût
moyen pondéré du capital notamment) de façon à prendre en compte le temps.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
2. Les critères de choix d’investissement en univers certain
2.5. Discordance entre critères du choix d’investissement
2.5.2. Les différentes méthodes de résolution des conflits entre critères de
sélection des projets d’investissement
c) Les critères globaux ou intégrés
Plus la variance, l’écart-type est élevé, plus le risque du projet pris isolément est grand.
Quand on compare des projets de montants différents, on peut mesurer le risque relatif
de chaque projet en établissant le rapport :
Plus ce rapport appelé coefficient du risque est bas, plus le risque relatif du projet est
faible.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
3. Les critères de choix d’investissement en univers aléatoire
3.1. Décisions uniques: cas d’indépendance des flux de trésorerie
Application :
Soit le projet A présentant les caractéristiques suivantes :
Durée de vie du projet : 2 ans
Taux d’actualisation : 10%
Montant de l’investissement : 25.000 Dhs
Les cash-flows sont (en milliers) :
Année 1 Année 2
CF1 Probabilité CF2 Probabilité
16 0,2 13 0,3
20 0,6 15 0,4
24 0,2 17 0,3
Travail à faire:
Calculer l’espérance mathématique, la variance et l’écart-type du projet.
On accepte le projet lorsque l’espérance mathématique de la VAN est positive. Entre
plusieurs projets, on retient celui qui possède l’espérance mathématique la plus élevée.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
3. Les critères de choix d’investissement en univers aléatoire
3.1. Décisions uniques: cas d’indépendance des flux de trésorerie
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
3. Les critères de choix d’investissement en univers aléatoire
3.1. Décisions uniques: cas d’indépendance des flux de trésorerie
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
3. Les critères de choix d’investissement en univers aléatoire
3.2. Décisions séquentielles (Variables interdépendants):
La construction de l’arbre
Il possède les caractéristiques suivantes :
– une décision est un choix effectué librement par le décideur ;
– un événement est imposé de l’extérieur au décideur et peut être affecté d’une
probabilité. On fait figurer sur ce graphe :
– les nœuds de décision : ils représentent un choix entre plusieurs décisions et sont
figurés généralement par un carré. Ainsi, la racine de l’arbre est donc toujours un
nœud de décision ;
– les nœuds d’événements : ils représentent une alternative entre plusieurs
évènements, et sont figurés quant à eux par un cercle
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
3. Les critères de choix d’investissement en univers aléatoire
3.2. Décisions séquentielles (Variables interdépendants):
Application :
On suppose une firme qui anticipe et probabilise la demande du marché pour un
produit pour les 5 ans à venir. Elle décide d’investir initialement 100.
La demande a une probabilité de 30 % d’être insuffisante (c’est-à-dire faible). Dans ce
cas, elle pourrait lancer un complément d’investissement au début de la deuxième
année de 10.
Si elle le fait, la demande pourrait être soutenue avec 80 % de chance. Dans le cas
contraire, il y a 20 % de chance que la demande reste faible.
Dans chacun des cas, les flux de trésorerie sont évalués.
Travail à faire:
Établir l’arbre de décision
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
3. Les critères de choix d’investissement en univers aléatoire
3.2. Décisions séquentielles (Variables interdépendants):
En se basant sur son expérience et sur son intuition, l’investisseur peut attribuer une
probabilité subjective aux différentes situations et à leurs conséquences. Notamment,
le projet peut provoquer des réactions de la part des entreprises concurrentes. Sa
décision dépendra ensuite de son attitude face au risque.
Ce cadre de décision prenant en compte le risque et les réactions des autres acteurs
est précisément celui étudié dans la théorie des jeux. Plusieurs critères peuvent alors
s’appliquer au choix d’investissement.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
4. Les critères de choix d’investissement en univers incertain ou
indéterminé
Plusieurs critères peuvent s’appliquer au choix d’investissement:
Critère du MAXIMIN C’est un critère de prudence qui On sélectionne la stratégie pour
(critère de Wald) tente de minimiser les pertes laquelle le résultat minimum est le
éventuelles. plus élevé.
Critère du MAXIMAX On choisit les stratégies les plus On sélectionne les gains les plus
audacieuses. élevés de chacune des stratégies. On
choisit le résultat maximum le plus
élevé.
Critère du MINIMAX On sélectionne le projet qui procure le plus petit des résultats les plus
élevés.
Critère de Laplace La meilleure décision est celle pour laquelle la moyenne arithmétique des
résultats prévisionnels est la plus élevée (toutes les situations étant
équiprobables ou pouvant être affectées d’une probabilité chacune).
Critère de Savage On recherche la prudence : on On calcule pour chaque cas, le «
choisit la décision où le regret regret » correspondant à la
maximum est le plus faible. différence entre le cas le plus
favorable et le cas étudié (matrice
des regrets).
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
4. Les critères de choix d’investissement en univers incertain ou
indéterminé
Exemple:
Soit le cas d’une entreprise placée en situation d’oligopole et assurant 20% de la production
du marché, le reste se partageant entre les autres concurrents de taille équivalente. Pour
accroître sa part de marché, elle doit choisir entre trois stratégies d’investissement :
1. Lancement d’un produit nouveau,
2. Lancement d’une campagne de publicité agressive,
3. Politique de réduction des coûts.
La réaction de la concurrence peut être forte, moyenne ou faible. En fonction de ces
paramètres, les dirigeants peuvent établir une matrice des résultats possibles en termes de
VAN par exemple.
Réaction 1 Réaction 2 Réaction 3
Stratégie 1 -800 700 1500
Stratégie 2 -200 500 1300
Stratégie 3 -100 500 1100
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
4. Les critères de choix d’investissement en univers incertain ou
indéterminé
La théorie des jeux propose plusieurs critères d’aide à la décision suivant l’attitude des
dirigeants face au risque.
1. Critère du MAXIMIN
C’est un critère de prudence qui tente de minimiser les pertes éventuelles en prenant le
résultat minimum le plus élevé.
Si S1=-800, S2=-200 et S3=-100, on choisit la troisième stratégie.
2. Critère du MAXIMAX
On sélectionne les gains les plus élevés de chacune des stratégies. On choisit le résultat
maximum le plus élevé.
Si S1=1500, S2=1300 et S3=1100, on choisit la première stratégie qui est la plus audacieuse.
3. Critère du MINIMAX
On sélectionne le projet qui procure le plus petit des résultats les plus élevés
Si S1=1500, S2=1300 et S3=1100, on choisit la troisième stratégie.
4. Critère de Laplace
La meilleure décision est celle pour laquelle la moyenne arithmétique des résultats
prévisionnels est la plus élevée (toutes les situations étant équiprobables).
Pour S1 : (-800+700+1500)/ 3=466,66
Pour S2 : (-200+500+1300)/3=533, 33
Pour S3 : (-100+500+1100)/3=500
On choisit donc la deuxième stratégie.
Chapitre I : Modalités du choix des investissements
4. Les critères de choix d’investissement en univers incertain ou
indéterminé
5. Critère de Savage
On calcule pour chaque cas, le regret correspondant à la différence entre le cas le plus
favorable et le cas étudié. Comme on recherche la prudence, on choisit la décision où
le regret maximum est le plus faible.
On ne peut que constater que ces critères conduisent à des choix différents, car ils sont
personnels et dépendent des appréciations des individus.
Bref, quelle que soit la situation, l’utilisation des critères de choix ne peut pas prévaloir dans
la décision en raison de leur de fiabilité. Tout aussi importantes sont l’expérience du
décideur, de son équipe et les impératifs stratégiques.