Morphosyntaxe S4 2022 Les Completives 1
Morphosyntaxe S4 2022 Les Completives 1
Morphosyntaxe S4 2022 Les Completives 1
Cette dernière est reliée à la principale par un morphème d’enchâssement (conjonction de subordination qui peut être
simple (que) ou complexe (à ce que et de ce que).
La proposition complétive remplit différentes fonctions du constituant qu’elle remplace. C’est pourquoi elles sont dites
également substantives.
La phrase complexe est obtenue, comme il apparait ci-dessous, par l’enchâssement de P3 dans P2, à partir de la phrase
P1.
Par conséquent, P2 occupe la position de SN2 (COD), représenté par quelque chose, si bien que la proposition
complétive remplit la fonction d’objet direct.
On distingue deux types de complétives : les propositions complétives non réduites en QU qui sont des
propositions conjuguées et les propositions complétives réduites qui sont généralement des infinitives.
Ces complétives peuvent être analysées selon le type de support qui les introduit, selon leurs fonctions, selon le
morphème d’enchâssement utilisé et selon le mode employé.
A) Les supports
Le support de la subordonnée complétive est de nature diverse. Il peut se présenter sous la forme d’un verbe,
d’une locution verbale, d’un substantif, d’un adjectif, d’un participe…
Les verbes déclaratifs, en P4, avec les verbes dire, affirmer, déclarer, annoncer, asserter…
Les verbes d’opinion ou de jugement, en P5, avec les verbes penser, croire, imaginer…
Les verbes de sentiment, en P6, avec les verbes craindre, aimer, souhaiter, espérer…
Les verbes de volonté, en P7, avec les verbes vouloir, exiger…
Les verbes de perception, en P8, avec les verbes voir, constater, remarquer…
Dans certains cas, la subordonnée complétive peut se présenter sans support, comme dans le cas de la phrase P15.
Ces complétives peuvent être mises en relief avec l’emploi d’un démonstratif qui reprend (P16) ou qui annonce la
complétive (P17).
Les subordonnées complétives peuvent remplir différentes fonctions grammaticales selon la nature et les
caractéristiques de leur support. Ainsi, elles peuvent être sujet, objet, attribut …
C’est la fonction la plus fréquente des subordonnées complétives. La complétive est enchâssée dans la principale
en assumant la fonction d’objet direct.
Cette fonction est possible lorsque le verbe est un verbe transitif indirect ou une locution verbale du type « avoir
peur, avoir envie de… », laquelle va remplir le même rôle que le verbe transitif indirect.
P24. Je doute qu’il soit l’auteur de ce roman.
P25. J’ai peur qu’il ne soit en retard.
P26. Il tient à ce que vous ne soyez pas en retard.
Dans le cas de la fonction complément d’objet indirect, la subordonnée complétive peut être pronominalisée par
les pronoms « en » et « y », comme en P24 (b), P25 (b) et P26 (b).
P24 (a). Je doute [qu’il soit l’auteur de ce roman].
P24 (b). J’en doute.
P25 (a). P25. J’ai peur [qu’il ne soit en retard].
P25 (b). J’en ai peur.
P26 (a). Il tient [à ce que vous ne soyez pas en retard].
P26 (b). Il y tient.
iv) Fonction d’attribut du sujet
P28. L’idée qu’il mourra peut être trente ans plus tard ne gâte pas les joies d’un homme.
Les deux phrases P32 et P33 remplissent la fonction de d’objet indirect et dérivent respectivement des deux
phrases indépendantes suivantes :
Remarque 1 :
Il est à noter, cependant que certains de ces verbes, comme consentir, s’étonner, se plaindre, par exemple, peuvent
s’employer également avec le morphème simple « que », dans des constructions transitives directes, comme ci-
dessous en P35.
Remarque 2 :
La subordonnée complétive introduite par la locution conjonctive « à ce que » (P35) pourrait être confondue avec la
proposition relative introduite également par « à ce que » (P36).