Morphosyntaxe S4 2022 Les Completives 1

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MORPHOSYNTAXE 2

Pr. Ouafaa Marsil

LES PROPOSITIONS COMPLÉTIVES (1)


La proposition complétive fait partie de la phrase complexe. Elle est constituée d’une proposition principale ou
matrice et d’une proposition subordonnée.

Cette dernière est reliée à la principale par un morphème d’enchâssement (conjonction de subordination qui peut être
simple (que) ou complexe (à ce que et de ce que).

La proposition complétive remplit différentes fonctions du constituant qu’elle remplace. C’est pourquoi elles sont dites
également substantives.

La phrase complexe est obtenue, comme il apparait ci-dessous, par l’enchâssement de P3 dans P2, à partir de la phrase
P1.

P1 Elle pensait qu’elle retrouverait son sage cavalier.

P2 Elle pensait quelque chose.

P3 Elle retrouverait son sage cavalier.

Par conséquent, P2 occupe la position de SN2 (COD), représenté par quelque chose, si bien que la proposition
complétive remplit la fonction d’objet direct.
On distingue deux types de complétives : les propositions complétives non réduites en QU qui sont des
propositions conjuguées et les propositions complétives réduites qui sont généralement des infinitives.

I. Les propositions complétives non réduites en QU

Ces complétives peuvent être analysées selon le type de support qui les introduit, selon leurs fonctions, selon le
morphème d’enchâssement utilisé et selon le mode employé.

A) Les supports

Le support de la subordonnée complétive est de nature diverse. Il peut se présenter sous la forme d’un verbe,
d’une locution verbale, d’un substantif, d’un adjectif, d’un participe…

i) Le support est un verbe

P4. Elle disait qu’elle ne parvenait pas à songer à autre chose.


P5. Je pense qu’il peut nous être d’un grand secours.
P6. Je souhaite qu’ils se montrent conciliants.
P7. Il exige que vous soyez à l’heure.
P8. Elle avait remarqué que la vie inflige le pire aux vivants.
Les verbes supports des phrases P4, P5, P6, P7 et P8, appartiennent à différentes classes sémantiques :

 Les verbes déclaratifs, en P4, avec les verbes dire, affirmer, déclarer, annoncer, asserter…
 Les verbes d’opinion ou de jugement, en P5, avec les verbes penser, croire, imaginer…
 Les verbes de sentiment, en P6, avec les verbes craindre, aimer, souhaiter, espérer…
 Les verbes de volonté, en P7, avec les verbes vouloir, exiger…
 Les verbes de perception, en P8, avec les verbes voir, constater, remarquer…

ii) Le support est un verbe à la forme impersonnelle

P9. Il est impensable qu’un diplomate fasse de pareilles déclarations.

iii) Le support est une locution verbale

P10. J’ai peur qu’elle ne se trompe d’adresse.


iv) Le support est un substantif

P11. La pensée qu’il allait le rencontrer le rassurait


v) Le support est un adjectif ou participe passé

P12. Elle est heureuse que sa candidature soit acceptée.

P13. Elle est soulagée que ta candidature ait été acceptée.

vi) Le support est un présentatif

P14. Voilà que la pluie se met à tomber.

Dans certains cas, la subordonnée complétive peut se présenter sans support, comme dans le cas de la phrase P15.

Ces complétives peuvent être mises en relief avec l’emploi d’un démonstratif qui reprend (P16) ou qui annonce la

complétive (P17).

P15. Que vous ignoriez l’avenir se comprend fort bien.

P16. Que vous ignoriez l’avenir, cela se comprend fort bien.

P17. Cela se comprend fort bien, que vous ignoriez l’avenir.


B) Les fonctions des complétives

Les subordonnées complétives peuvent remplir différentes fonctions grammaticales selon la nature et les
caractéristiques de leur support. Ainsi, elles peuvent être sujet, objet, attribut …

i) Fonction de SN1 (sujet)


La fonction de sujet se retrouve dans les complétives sans support avec la possibilité d’avoir, soit un emploi non
emphatique du sujet (P18), soit un emploi emphatique (P19), soit un emploi de sujet d’une phrase attributive en
(P20) et (P21), fonction qui peut être également considérée comme une séquence de l’impersonnel.

P18. Qu’il agisse ainsi nous surprend.

P19. Qu’il agisse ainsi, cela nous surprend.

P20. Qu’un diplomate fasse de pareilles déclarations est improbable.

P21. Qu’un diplomate fasse de pareilles déclarations, cela est improbable.

P22. Il est improbable qu’un diplomate fasse de pareilles déclarations.


Il est à noter que la mise en relief de la subordonnée complétive en (P19) et (P21) entraine, grâce au procédé
syntaxique de détachement, l’utilisation du pronom démonstratif de reprise « cela ».

ii) Fonction de SN2 (COD)

C’est la fonction la plus fréquente des subordonnées complétives. La complétive est enchâssée dans la principale
en assumant la fonction d’objet direct.

P23. Elle pensait quelle retrouverait son sage cavalier.

iii) Fonction de complément d’objet indirect 

Cette fonction est possible lorsque le verbe est un verbe transitif indirect ou une locution verbale du type « avoir
peur, avoir envie de… », laquelle va remplir le même rôle que le verbe transitif indirect.
P24. Je doute qu’il soit l’auteur de ce roman.
P25. J’ai peur qu’il ne soit en retard.
P26. Il tient à ce que vous ne soyez pas en retard.

Dans le cas de la fonction complément d’objet indirect, la subordonnée complétive peut être pronominalisée par
les pronoms « en » et « y », comme en P24 (b), P25 (b) et P26 (b).
 
 
 
P24 (a). Je doute [qu’il soit l’auteur de ce roman].
P24 (b). J’en doute.
P25 (a). P25. J’ai peur [qu’il ne soit en retard].
P25 (b). J’en ai peur.
P26 (a). Il tient [à ce que vous ne soyez pas en retard].
P26 (b). Il y tient.
 
iv) Fonction d’attribut du sujet

P27. Il semblait que ce quartier était une forteresse.

v) Fonction de complément d’un SN

P28. L’idée qu’il mourra peut être trente ans plus tard ne gâte pas les joies d’un homme.

vi) Fonction de complément de l’adjectif ou du participe passé


P29. Il est heureux que son projet soit accepté.

P30. Il est rassuré que son projet ait été accepté.


A) Les morphèmes d’enchâssement (ou de subordination) des complétives

Le morphème d’enchâssement ou conjonction de subordination est l’élément qui permet d’enchâsser la


subordonnée dans la proposition matrice. Il est représenté dans les complétives par le symbole QU. Ce
morphème d’enchâssement peut être simple (que) ou complexe et se réalise alors sous la forme des locutions
conjonctives « à ce que » ou « de ce que ».

P31. Je pense qu’elle viendra demain.

P32. Ta mère croyait toujours ce qu’on lui disait.

P33. Il se plaint de ce qu’on ne le prévienne jamais.

Les deux phrases P32 et P33 remplissent la fonction de d’objet indirect et dérivent respectivement des deux
phrases indépendantes suivantes :

P32 (a) Ta mère tient à ceci.

P32 (b) Ils partent sur le champ.

P33 (a) Il se plaint de ceci.

P33 (b) On ne le prévient jamais.


Dans le cas des subordonnées complétives introduites par les locutions conjonctives « à ce que » ou « de ce que », les
verbes supports ne peuvent être que des verbes transitifs indirects, comme c’est le cas avec les verbes « aboutir à,
consentir à, s’attendre à, tenir à, s’inquiéter de, se réjouir de, se plaindre de, profiter de, s’étonner de,… » :

P34. Il se plaint de ce qu’on ne le consulte plus.

Remarque 1 :

Il est à noter, cependant que certains de ces verbes, comme consentir, s’étonner, se plaindre, par exemple, peuvent
s’employer également avec le morphème simple « que », dans des constructions transitives directes, comme ci-
dessous en P35.

P35. Il se plaint qu’on ne le consulte plus.

Remarque 2 :
La subordonnée complétive introduite par la locution conjonctive « à ce que » (P35) pourrait être confondue avec la
proposition relative introduite également par « à ce que » (P36).

P36. Il tient à ce que vous partiez sur le champ.


P37. Il tient à ce que vous lui avez promis.

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