blé

(Mot repris de ble)

blé

n.m. [ frq. blad, produit de la terre ]
1. Céréale qui produit le grain dont on tire la farine pour faire notamm. le pain et les pâtes alimentaires ; grain de cette plante : Un champ de blé. Trois sacs de blé.
2. Fam. Argent : Il n'a plus de blé, il a tout perdu au poker.
Blé d'Inde,
au Québec, maïs.
Blé noir,
sarrasin : Manger une galette de blé noir.
Manger son blé en herbe,
dépenser d'avance son revenu.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

BLÉ

(blé) s. m.
Nom vulgaire du froment ordinaire (graminées) avec le grain duquel on fait le pain.
.... Qui voulait bien abattre ses murailles, Qui fit avec le feu la moisson de ses blés [ROTR., Antig. IV, 1]
Les grands blés, le froment et le seigle. Les petits blés, l'orge et l'avoine. Blé noir, blé rouge, le sarrasin. Blé de Turquie, blé d'Espagne, blé de l'Inde, le maïs. Blé d'abondance, blé de miracle ou blé de Smyrne, variété de froment à épis rameux. Blé blanc, variété de froment. Blé de la Saint-Jean, seigle qu'on sème en juin. Blé ergoté, dit aussi blé cornu, blé devenu malsain et malfaisant par l'effet d'un cryptogame parasite, dit ergot, qu'on emploie en médecine. Le blé ergoté, moulu et employé en pain, cause une maladie des plus graves caractérisée par des convulsions et des gangrènes. Terme de jurisprudence. Blé en vert, blé dont la récolte n'est pas faite.
Une pièce de blé. Se cacher dans un blé.
Je n'ai rien caché à l'homme que vous m'avez envoyé ; je l'ai mené dans un blé ; j'ai abattu en sa présence les épis qui s'élevaient au-dessus des autres [FÉN., Périandre.]
Fig. Être pris comme dans un blé, être attrapé de manière à ne pas pouvoir s'échapper.
Le grain. Un tas de blé. Un sac de blé. La halle au blé.
Blé de Guinée, nom donné, dans quelques cantons de la France, à la houque sorgho, dite ailleurs sorgho. Blé de vache, nom donné à la saponaire pentagone, qui croît parmi les blés dans la France méridionale et en Italie, et aussi au mélampyre des champs. Blé d'oiseau, alpiste. Blé de Tartarie, espèce de renouée.

PROVERBES

  • Manger son blé en herbe, dépenser son revenu d'avance.
  • Crier famine sur un tas de blé, se plaindre au sein de l'abondance.
  • C'est du blé en grenier, c'est-à-dire c'est chose bonne à garder, c'est une réserve sûre.

HISTORIQUE

  • XIe s.
    Soleil n'i luist, ne blet n'i puet pas creistre [, Ch. de Rol. LXXVI]
  • XIIIe s.
    Sur espices, sur cire, et sur blés, et sur vins [, Berte, LXIV]
    Asseiz et robes et deniers, Et de bleif toz plains ces greniers, Que li prestres savoit bien vendre [RUTEB., 274]
    Qui garison [provisions] amenent et pain et vin et blés [, Chans. d'Ant. II, 393]
  • XIVe s.
    Et quant nulle des parties n'en reporte plus ne moins, mais tant vaillant pour tant vaillant, ou pour ce meisme si comme blé pour blé, tant pour tant, tel pour tel [ORESME, Eth. 150]
    Grant force de peuple ha soubdainement cuillie la dite blée et portée et getée dedans le Tybre [BERCHEURE, f° 29, recto.]
  • XVe s.
    Cils de Reims douterent cette menace d'ardoir leurs bleds aux champs [FROISS., II, II, 66]
  • XVIe s.
    Un pourceau en un blé ; une taupe en un pré ; et un sergent en un bourg ; c'est pour achever de gaster tout [DES PÉRIERS, Contes, XXIX]
    Ce mot de bled, plustost barbare, corrompu de l'italien, que tiré d'autre langue. est prins generalement pour tous grains jusques aux legumes, bons à manger [O. DE SERRES, 106]
    En plusieurs endroits de ce roiaume, par le bled, est entendu le pur froment [ID., ib.]
    Le pur blé froment [O. DE SERRES, 230]
    Et tout ainsi que les nouvelles blées, Gresles et tendres, de petit vent troublées [ST-GELAIS, dans PALSGR. p. 170]

ÉTYMOLOGIE

  • Bourguig. bliai ; provenç. et catal. blat ; ital biada ; piémontais, biava ; bas-lat. bladum, blavum, blava, blavium. On tire ordinairement ce mot de l'anglo-saxon blaed (féminin), fruit ; mais le caractère germanique de ce mot anglo-saxon n'est pas assuré, et il se pourrait qu'il vînt du roman : aussi Grimm a-t-il songé au celtique : kymri, blawd ; bas-breton, bleûd, farine. Mais, la forme n'en concordant pas très bien avec le roman, Diez a proposé une autre étymologie : le latin neutre pluriel ablata, c'est-à-dire les choses enlevées (des champs, la dépouille, la récolte), d'où, avec l'article, l'ablata, l'abiada et la biada ; à quoi il y a une objection considérable, c'est que le français et le provençal perdent difficilement la voyelle initiale du mot ; quant au bas-latin ablatum, abladus, abladium qui est dans Du Cange avec le sens de moisson, et que Diez cite à l'appui de son opinion, ces mots paraissent être bien plutôt formés du français (ablais, ablaier ou ablaver, de à et blé) qu'être vraiment les représentants du latin ablata, au sens de récolte. Il est donc difficile de prononcer entre ces deux étymologies, qui ont chacune leur objection. On remarquera l'orthographe blef ou bleif ; le t ou d se change sans peine en f, par exemple, soif de sitis, moeuf de modus ; c'est cette f qui a permis de former le dérivé emblaver, l'f et le v permutant, comme on sait, ensemble. On remarquera aussi qu'on a dit blée au féminin, comme en italien.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

    BLÉ. Ajoutez :
    Blé bleu ou de Noé, blé provenant de l'Orient.
    Les caractères orientaux du blé de Noé.... [BELLA, Bullet. Société centr. d'agric. 1872, p. 600]
    Blé brouillé, nom, dans l'Oise, de la nielle [, les Primes d'honneur, Paris, 1872, p. 64]
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

blé

BLÉ. n. m. Plante qui produit le grain dont on fait le pain. Du blé en herbe. Le blé est en épi. Terre à blé. Voilà une belle pièce de blé. Blé-froment. Blé-seigle. Blé de mars. Blé d'hiver. Blé épais. Blés niellés, bruinés. Les blés sont beaux. Une gerbe de blé. Un épi de blé. Semer, récolter du blé. Couper les blés. Scier les blés. Mettre le blé en grange. Battre le blé.

Gros blés, Les blés-froment et les blés-seigle. Blé-méteil, Le blé moitié froment, moitié seigle. Petits blés, L'orge, l'avoine, le millet et le sarrasin.

Prov. et fig., Manger son blé en vert ou en herbe, Dépenser son revenu d'avance.

Il signifie quelquefois Pièce de blé. Se cacher dans un blé.

Il se dit aussi du Grain seul. Il y a beaucoup de blé dans ces greniers. Ces greniers sont pleins de blé. Un sac de blé. Une mesure, un hectolitre de blé. Vendre du blé. Acheter du blé. Le blé est cher. Un grand amas de blé. Un marchand de blé. Enlever tout le blé d'un marché. Faire provision de blé. Serrer le blé. Semer du blé. Blé qui germe. Moudre du blé. Farine de blé. Mesurer du blé. Vanner le blé. Le commerce des blés. Halle aux blés.

Blé ergoté se dit de Certains grains noirs qui, dans les épis du seigle, sont allongés en forme d'ergot ou de corne.

Fig. et fam., Crier famine sur un tas de blé, Se plaindre comme si l'on manquait de tout, quoiqu'on soit dans l'abondance.

Fig. et fam., C'est du blé en grenier, se dit en parlant des Choses dont la garde est bonne et peut même être avantageuse.

Blé noir, ou Blé-sarrasin, Espèce de renouée qui porte, par petites grappes, un grain noir et anguleux.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

blé

Blé, m. Qu'aucuns escrivent Bled, ainsi que le Languedoc et nations adjacentes disent Blad. Et l'Italien Biada, mais le François n'y prononce pas la lettre d, Triticum, et est nom general, dont les especes sont Blé froment, et Blé mestail, combien que par Antonomasie ce mot Blé, sans adjection se prenne pour le froment, Far.

Blé bernage, voyez Bernage.

Blé mestail, Triticum siligine farreque mixtum, comme si vous disiez meslé; et non pur blé, ainsi qu'on dit un chien mestif, qui est d'un levrier et d'une mastine, ou d'une levriere et d'un mastin, c'est meslé de deux diverses especes de chiens.

Blé mouture, voyez Mouture.

Toute sorte de blé, Fruges.

Toute sorte de blé, et proprement froment, Far, farris.

Toute sorte de blé pendant par racine et avant estre moissonné, Seges.

Beaux blez, Laetae segetes.

Quand les blez croissent si fort et si abondamment qu'il les faut faire paistre aux bestes, Luxuries segetum, Luxuriosa frumenta.

Grand amas de blé, Frumenti magnus numerus.

Du blé frimé, Melandrium, siue Melampyrum, Myagrum, Aucuns l'appellent Cameline.

Du blé turguet, Tragum, tragi.

Blé locar, ou poullé, espece de blé barbu, Far rutilum.

Blé de Turquie, Eresimum, Irio.

Blez marsés, ou tremés, Sont les especes de grains qui sont semez au mois de Mars, qui pour cette cause sont aussi appelez les Mars, comme orge, seigle, aveine et semblables.

Blé d'elite, Triticum primarium, vel lectissimum, Triticum primae boccitatis. B.

Batre le blé, Messem exterere.

Quand on bat le blé en la grange, Tritura, triturae.

Batre le blé à perches, Flagellare perticis frumentum.

Manger son blé en verd, Versuram deinceps ab ineunte anno facere. B.

Purger les blez des herbes inutiles et nuisantes, Consarrire.

Rasteler le blé en herbe, Pectinare segetem.

Sarcler les blez, Sarrire.

Blé couppé et scié, jusques au pied, Desecta cum stramento seges.

Saveur de blé, Cerealis sapor.

Marchand de blé, Frumentarius.

Chose appartenante au fait du blé, Res frumentaria.

Le blé croist et s'advance, Surgit messis.

Le blé est espandu sur la terre, Consternit vias frumentum.

Aller au fourrage de blé, Frumentari.

Aller à l'entour des blez, Ambire segetes.

Qui cache le blé et recelle autres provisions, attendant la cherté, Dardanarius.

Terre à semer toute sorte de blé, Frumentariorum solum.

Un lieu couvert aupres de l'aire és champs, où on reserroit les blez à demy battuz, de peur des nuées, Nubilarium.

Lieu ou le blé ne peut venir, Glabretum.

Une herbe contraire et ennemie aux blez, AEra, aerae.

Des blez niellez, Segetes aerugine corruptae.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

blé


BLÉ, s. m. On écrivait autrefois BLED, et quelques-uns l'écrivent encôre de même. — 1°. Plante, qui produit le grain dont on fait le pain: Blé en herbe, blé en tuyau, en épi; gerbe de blé; scier, couper les blés, batre le blé, etc. — 2°. Le grain que produit cette plante. Sac, boisseau, setier de blé. Vendre, acheter du blé, etc.
   Rem. On apèle blé toute plante qui porte du grain propre à faire du pain; et froment, la plus excellente de toutes ces plantes. Ainsi, dit La Touche, au lieu de dire, le blé est le meilleur de tous les grains, il faut dire, le froment, etc. La remarque est juste: cependant, comme les autres plantes ont leur nom propre, quand on dit blé tout seul, on entend le froment; et tel est l'usage universel.
   Manger son blé en herbe, ou en verd; Manger son revenu d'avance. — Crier famine sur un tas de blé; se plaindre au milieu de l'abondance. "Si vous n'aviez du blé, je vous ofrirois du mien: j'en ai vingt mille boisseaux à vendre. Je crie famine sur un tâs de blé. Sév. — Être pris comme dans un blé; être pris sans pouvoir s'échaper.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

blé

nom masculin blé
Populaire. Argent.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

blé

wheat, grain, bread, scratch, cornבר (ז), חיטה (נ), כוסמת (נ), קמה (נ), שבר (ז), בַּר, חִטָּה, כֻּסֶּמֶתtarwe, graan, koren, geld, poentrigogandum, terigutrigoWeizen, Getreide, Heuσιτάριgrano, frumentoقَمْحpšenicehvedevehnäpšenica小麦hvetepszenicaпшеницаveteข้าวสาลีbuğdaylúa mì小麦пшеница小麥 (ble)
nom masculin
céréale farine de blé
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

blé

[ble] nmwheat
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005