devoir
(Mot repris de devants)1. devoir
v.t. [ lat. debere ]se devoir
v.pr.2. devoir
n.m. [ de 1. devoir ]devoirs
n.m. pl.devoir
Participe passé: dû
Gérondif: devant
Indicatif présent |
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je dois |
tu dois |
il/elle doit |
nous devons |
vous devez |
ils/elles doivent |
DEVOIR1
(de-voir) , je dois, tu dois, il doit, nous devons, vous devez, ils doivent ; je devais ; je dus ; je devrai ; je devrais ; que je doive, que tu doives, qu'il doive, que nous devions, que vous deviez, qu'ils doivent ; que je dusse ; devant, dû, due v. a.PROVERBES
- Fais ce que dois, advienne que pourra, se dit de celui qui accomplit son devoir, sans se laisser ébranler par la pensée de ce qui peut en arriver.
- Quand on doit, il faut payer ou agréer, c'est-à-dire il faut donner à son créancier de l'argent ou du moins de bonnes paroles.
- Qui nous doit, nous demande, c'est-à-dire celui dont nous avons sujet de nous plaindre nous accuse.
- Il croit toujours qu'on lui en doit de reste, il n'est jamais content de ce qu'on fait pour lui [, Dict. de l'Académie]
- Il semble que Dieu lui en doive de reste, se dit d'un homme qui fait mal ou grossièrement son devoir.
- Qui a terme ne doit rien, c'est-à-dire qu'on ne peut rien lui demander jusqu'au terme.
- Qui doit a tort, signifie qu'il faut payer ou être condamné aux dépens.
- Va où tu peux, mourir où tu dois, se dit à celui qu'on abandonne à son sort.
REMARQUE
- 1. Les poëtes du XVIIe siècle et même du XVIIIe ont écrit je doi sans s : La mort a respecté ces jours que je te doi, Pour me donner le temps de m'acquitter vers toi [VOLT., Alz. II, 2]C'est un archaïsme, dans l'ancien français, la 1re personne n'ayant pas la lettre s, qui était réservée à la 2e personne (comme en latin) ; ce qui était mieux. L'usage irrégulier a prévalu ; mais on peut du moins conser ver aux poëtes la faculté d'employer cet archaïsme.
- 2. Vous devriez était de deux syllabes : Mais vous devriez, ma fille, en l'âge où je vous voy.... [RÉGNIER, Sat. XII]C'est ainsi qu'on faisait de deux syllabes sanglier. C'était aussi un archaïsme, tout à fait tombé en désuétude.
- 3. Marg. Buffet, Observ. p. 138 (en 1668), dit que quelques-uns prononcent : je dais de l'argent ; il dait beaucoup ; et qu'il faut prononcer : je dois, il doit. C'était la prononciation normande qui n'était pas encore complétement exclue.
HISTORIQUE
- IXe s. Si cum om per dreit son fradre [frère] salvar dist [doit] [, Serment]
- Xe s. Chi [qui] sil [ainsi le] feent [font] cum faire lo deent [doivent] [, Fragm. de Valenc. p. 469]
- XIe s. Si hom occit altre, et il seit conusaunt [connaissant], et il deive faire les amendes.... [, Lois de Guill. 8]Deüz servises et mout grant amistez [, Ch. de Rol. III]En France ad Ais s'en deit bien repairer [, ib.][Dieu] Le glorius que deüsse [je dusse] aorer [, ib. IX]Quant [il] le dut prendre, si lui cheït à terre [, ib. XX]Li siens orgueilz le devreit bien confondre [, ib. XXVIII]Qui ce jugeat [décida] que doüssiez aller [, ib. XXVI]
- XIIe s. Bien deüst estre escoutez et oïs [, Ronc. p. 24]S'en [quand même] devroie estre occis [, ib.]Jamais n'iert [ne sera] jor, ne me doiez [que vous ne me deviez] amer [, ib. p. 30]Bien l'avez fait, mout [je] vous en doi amer [, ib. p. 33]Oncle Girart, quant [je] me dui [dus] esveiller [, ib. p. 164]Ma bataille [j']offre, cui qu'en doie peser [à qui qu'il en doive peser, être désagréable] [, ib. p. 191]Mais à dame de valor Doit on penser nuit et jor [, Couci, I]Ore est bien raison et heure Que [je] m'i doie retorner [, ib. IV]De mil souspirs que je lui doi par dete [, ib. VI]Mais en cel point que dui [je dus] avoir mon don [, ib.]Jà nel [ne le] deüst ne sofrir ne voloir La douce riens, qui tant est bien aprise [, ib. XVII]Onques vers li [elle] [je] n'oi [n'eus] faus cuer ne volage ; Si m'en devroit pour tant mieuz avenir [, ib. XI]Chascuns quatre deniers ainsi comparer dot [dut payer] [, Sax. XVII]Maintenir le devons ; ce [je] temoigne et connois [, ib. XVIII]Se [nous] lui devons chevage, coustume ne tonlieu [impôt] [, ib. XXIV]Ici de Charlemaine [je] me doi ore bien taire [, ib. XXX]
- XIIIe s. Il voloit aler avec eus por ce qu'il sembloient bien gent qui grant terre doient conquerre [VILLEH., LX]À l'aïe de Dieu fu desconfis li empereres Marchufles, et il meïsmes i dut estre pris [, ib. XCIX]Dame, ce dist Pepins, on ne doit pas douter.... [, Berte, III][Il] Assemble ses barons en qui se dut fier [, ib.]Li jors que ele dut sa voie avoir emprise [, ib. VI]L'en doit bien reculer pour le plus loin saillir [, ib. XII]Il semble à sa maniere qu'ele doie desver [être folle] [, ib. XVII]Ma volenté ferez, quoi qu'il doie couster [, ib. CXII]Miex me venist estre alé pendre Au jor que ge dui fame prendre, Quant si cointe fame acointai [, la Rose, 8878]Sa mere que envieillir [il] voit, Et son pere qui moult devoit [qui avait des dettes] [, Bl. et Jeh. 71]Et je ne cuit que le defendant puisse chose dire par quoi la court dée esgarder que il ne li dée respondre à cel claim qu'il lors fist.... [, Ass. de J. I, p. 84]Et ce qu'on dist que voirs est [est vrai] que li sires doit autant foi et loialté à son home come li hons fet à son segneur, ce doit estre entendu en tant comme cascuns est tenus li uns vers l'autre [BEAUMANOIR, LVIII, 25]Sire, je oi [j'eus] le ceval et dui ces vingt livres ; mais j'en ai fet plain paiement [ID., IX, 5]
- XIVe s. Onneur crie partout et vuet : Fay que doys, aveingne que puet [MACHAUT, p. 112]Et aussi nous voulons estre beneurés et disons que devons vouloir avoir felicité, mais nous ne disons pas que nous la doions eslire [ORESME, Eth. 64]Tant lui est deu plus de honneur se elle est bonne [ID., ib. 47]
- XVe s. Et que voulez-vous, dit le roi, que je fasse ? Il n'est chose que je ne doive faire pour nous sauver [FROISS., III, IV, 76]Seigneurs, vous n'estes mie en arroy ni en ordonnance, que le roi doye maintenant parler à vous [ID., II, II, 110]Et puis chevaucherent tout souef jusques adonc qu'ils vinrent au logis du duc. Quand ils durent approcher, ils ferirent chevaux des esperons tous d'une randon et se planterent en l'ost du duc [ID., I, I, 111]Je ne pense pas avoir dit ne fait chose dont me doyez savoir mal gré [LOUIS XI, Nouv. XXIV]Vous en deveriez estre content [ID., ib. XXXVIII]Vous n'estes pas telle que vous deussiez estre [ID., ib. LXVIII]
- XVIe s. Là elle veoit une lumiere telle, Que, pour la veoir, mourir devrions vouloir [MAROT, III, 301]Laquelle en beauté et bonne grace ne devoit rien à son mari [MARG., Nouv. II]Le jour mesme qu'elle [la sentence] debvoit estre prononcée [MONT., I, 40]Il debvoit plus à la fortune qu'à sa diligence [ID., I, 41]La peur emporta nostre jugement hors de sa deue assiette [ID., I, 61]Tout cela tesmoigne qu'ils ne nous debvoient rien en clarté d'esprit naturelle et en pertinence [ID., IV, 17]Le roy s'en meit en si grande cholere contre luy, que l'on pensoit qu'il ne luy deust jamais pardonner [AMYOT, Thém. 53]Bon citoyen et faisant le deu de son office [ID., Flamin. 37]Voici le destroit où les poures consciences sont merveilleusement vexées et affligées, quand elles voyent que ceste contrition deue [pleine, entière] leur est imposée [CALV., Instit. 486]
ÉTYMOLOGIE
- Bourguig. devoi ; provenç. dever ; catal. deurer ; espagn. deber ; ital. devere ; du latin debere, que les étymologistes regardent comme composé de de habere, ne pas avoir, avoir perdu la possession.
DEVOIR2
(de-voir) s. m.SYNONYME
- DEVOIR, OBLIGATION. Le devoir est ce que nous devons. L'obligation est quelque chose qui nous lie, qui nous oblige. Le devoir est toujours quelque chose de moral. L'obligation n'a pas ce caractère ; elle peut dépendre de causes très différentes.
HISTORIQUE
- XIIIe s. [Le roi] En fist tout son devoir, ne dust estre repris [, Berte, XCIX]Il font bien trestuit lor devoir [, la Rose, 19163]
- XIVe s. François font lor devoir ; ne les devez blasmer, Car qui fait ce qu'il doit, j'ose bien dire au cler, Que de riens ne meffait.... [, Guesclin. 19334]
- XVe s. Le comte, à la complainte des herauts, commanda que on ardist tout, si des rachats à argent ils n'avoient fait leur devoir [FROISS., II, II, 66]En lui mandant qu'en faisant mon devoir, J'ay tous les maulx que nul pourroit souffrir [CH. D'ORL., Bal. 19]Dieu nous doint bonne destinée, Et chascun face son debvoir ; Ainsi ne sera redoubtée Par bon eur et loyal vouloir [ID., ib.]Lasse ! or [je] me voy aujourd'hui si perie, Que nul ne fait envers moy son devoir [E. DESCHAMPS, Complainte de la France.]Et sur ce respondit qu'il en parleroit au roy et qu'il en feroit son devoir [JUVÉN., Charles VI, 1380]Cil passa l'avangarde moult, Pour faire en l'estour son devoir [, la Bataille du Liege]
- XVIe s. Les regles du debvoir de l'homme [MONT., I, 30]Les malades ausquels le debvoir m'interesse [ID., I, 91]Ne vaudroit-il pas mieux que par ces bons exemples de vie vous vous missiez en devoir de les convertir ? [LANOUE, 84]Les autres Grecs ne feirent aucun devoir de les secourir [AMYOT, Thém. 17]C. Lentulus, l'ayant apperceu, se meit en devoir de le sauver [ID., Fab. 33]
ÉTYMOLOGIE
- Infinitif du verbe devoir, pris substanvement ; provenç. dever ; catal. deurer ; espagn. eber ; ital. devere.
devoir
En termes de Pratique, Jusqu'à due concurrence, Jusqu'à concurrence de la somme, de la quantité dont un débiteur est tenu.
Acte en due forme, Acte rédigé conformément à la loi.
Prov., Devoir à Dieu et à diable, au tiers et au quart; devoir de tous côtés, Devoir beaucoup, avoir beaucoup de dettes.
Prov., Qui a terme ne doit rien, On ne peut être obligé de payer avant que le terme soit échu.
Doit s'emploie comme nom masculin dans les livres de compte, par opposition au mot Avoir, et désigne la Partie d'un compte où l'on porte ce qu'une personne doit, ce qu'elle a reçu. On appelle aussi Doit et avoir Le passif et l'actif.
DEVOIR signifie encore Être obligé à quelque chose par la morale, par la loi, par sa condition, par l'honneur, par la bienséance, etc. Un fils doit respect à son père. Il ne doit compte de ses actions à personne. On doit obéissance aux lois. Devoir une visite à quelqu'un. Vous lui devez des égards, des ménagements. On se doit à soi-même de respecter les bienséances. Je me devais de faire cette démarche. Un honnête homme sait ce qu'il se doit. Un homme d'honneur doit tenir sa parole. Vous devriez vous conduire autrement. Il ne devrait pas abandonner ses parents. Prov., Fais ce que dois, advienne que pourra.
On le dit quelquefois des Choses. La loi doit une égale protection à tous les citoyens. La pitié due au malheur.
SE DEVOIR À se dit spécialement pour Être dans l'obligation morale de se donner, de se dévouer à sa famille, à sa patrie, à ses amis. Vous vous devez à vos enfants.
Cela se doit, se dit de Ce qui doit être, de ce qu'il convient de faire.
Suivi d'un infinitif, il signifie souvent Être dans la nécessité de. Je dois partir à six heures. Je devrai avoir terminé cette tâche demain.
Il signifie en outre Être redevable à, tenir de. Il vous doit son bonheur, son salut, sa fortune. Racine doit beaucoup à Euripide. Corneille doit à Sénèque la belle scène d'Auguste et de Cinna. L'auteur a dû le succès de sa pièce au talent des acteurs. Cette colline doit son nom à un événement qu'on nous raconta. Par extension, Je lui dois tous mes maux.
Il se dit aussi pour marquer qu'il y a une espèce de justice, de raison, de nécessité, etc., qu'une chose soit. Un bon ouvrier doit être plus employé qu'un autre. Il me semble que cela devrait les réconcilier. Il devrait y avoir une garnison dans cette ville.
Il se dit encore pour marquer qu'une chose arrivera infailliblement. Tous les hommes doivent mourir. Le terme de son bail doit expirer dans deux jours.
DEVOIR, suivi d'un infinitif, joue aussi en quelque sorte le rôle d'un auxiliaire et se dit de Ce qui paraît vraisemblable, probable, plus ou moins certain. La campagne doit être belle maintenant. Il a dû partir ce matin. Le législateur doit avoir prévu ce cas. Il doit être bien agréable de... Il doit y avoir entre eux beaucoup de différence. À en juger par le train que mène cet homme, il doit être bien riche. Une fois réparé de cette façon, cet instrument doit marcher. On doit avoir bien froid avec un habit aussi léger.
Il se dit pareillement de Ce qu'on croit, ou qu'on présume, ou qu'on suppose qui arrivera. Le courrier doit être ici dans peu de jours. Je dois recevoir cette somme après-demain. Le bonheur que doivent goûter les élus. Quand même je devrais y périr. Il doit y avoir demain une assemblée générale.
À l'imparfait du subjonctif, et en tête de la phrase, il s'emploie dans le sens de Quand même. Dussé-je y périr; dût ma fortune être anéantie, Quand je devrais y périr, etc.
Il se dit aussi pour marquer l'intention qu'on a de faire quelque chose. Je dois aller demain à la campagne.
devoir
Se mettre en devoir de, Se disposer à. Se mettre en devoir de faire quelque chose. Il se mit en devoir d'exécuter sa promesse.
Rentrer dans son devoir, dans le devoir, Se remettre dans l'obéissance, dans la subordination dont on s'était écarté. On dit de même Ramener quelqu'un à son devoir, au devoir. Retenir quelqu'un dans le devoir.
Ranger quelqu'un à son devoir, L'obliger à faire ce qu'il doit. On dit de même Se ranger à son devoir.
Devoir pascal. Voyez PASCAL.
Aller rendre ses devoirs à quelqu'un, Aller le saluer chez lui, lui faire une visite de politesse.
Derniers devoirs, Honneurs funèbres, cérémonie pour les funérailles de quelqu'un. Rendre à quelqu'un les derniers devoirs, L'accompagner jusqu'à sa dernière demeure.
Il se dit particulièrement des Exercices scolaires qu'ont à faire les élèves dans un lycée, un collège, une école. Il n'a pas encore fini ses devoirs. Un devoir difficile. Devoir de français. Devoir de style. Devoir de calcul.
devoir
DEVOIR, v. a. et s. m. [De-voar; 1re e muet.] Je dois, tu dois, il doit, nous devons, vous devez, ils doivent; je devais, je dûs, j'ai dû; je devrai, devrais; que je doive, je dûsse; devant, dû. — Anciènement on écrivait, je deverai, je deverois, il deveroit; mais on prononçait devrai, devrais, devrait, etc.
Tel deveroit être le saint Pere
Hugues de Berci (1200.)
Il n'y a pas si long-temps qu'on écrivait deu, ou deub, que je deusse, pour dûsse; qu'il deut, pour dût.
Deussé-je, après dix ans, voir mon Palais en cendre. Androm.
DEVOIR: 1°. Être obligé à payer quelque chôse, soit argent, ou denrée. "Devoir une somme d'argent à... Devoir tant de setiers de blé de rente. "Il doit plus qu'il n'a vaillant. = 2° Être obligé à quelque chôse par la Loi, l'honêteté, la bienséance, la reconaissance. Il a pour 2d régime le datif; et il régit les verbes à l'infinitif sans préposition. "Nous devons le respect et l'obéissance à nos parens; nous devons aimer Dieu par-dessus toutes chôses, aimer le prochain comme nous-mêmes. "Un homme d'honeur doit tenir sa parole. = 3°. Il se dit aussi, pour marquer qu'il y a une espèce de justice, de raison, qu'une chôse soit: Un bon ouvrier doit être préféré, et payé plus grâssement; ou, qu'il y a une espèce d' aparence qu'une chôse est, ou qu'elle sera. "On doit avoir bien froid en hiver, quand on est mal vétu. = 4°. Pour marquer qu'une chôse arrivera infailliblement: "Tous les hommes doivent mourir. = 5°. Quelque-fois il n'est employé que pour marquer un futur des aûtres verbes employés à l'infinitif: "Il doit arriver demain; il arrivera demain, etc.
Rem. 1°. Ce verbe doit ordinairement être employé avec deux régimes, l'acusatif et le datif. L'Académie, dans ses Sentimens sur le Cid, reprend Corneille d'avoir dit:
Je dois à ma Maîtresse, aussi-bien qu'à mon Pere.
Je dois, est trop vague, dit-elle: il devait être déterminé à quelque chose, qui exprimât ce qu'il doit (comme des égards, de l'amour, etc.) Le même Poète fait la même faûte plus bâs, dans la même Scène.
Dois-je pas à mon Pere autant qu'à ma Maîtresse?
En se servant du réciproque, on peut épargner le régime. "Je me dois à mon Père, autant qu'à ma Maîtresse. — L'infinitif des verbes, précédé de la prép. de, suplée aussi pour le régime absolu. "Thebes dois à leurs instructions, d'avoir eu peu de mauvais Princes: ou sous-entend le bonheur, l'avantage, etc. M. l'Ab. Grosier, apostrophant Senèque, dit: "Tu es un Philosophe; tu appartiens à tous les Peuples de la Terre, et tu leur dois de mettre en pratique tes préceptes sublimes.
2°. Aûtrefois on aimait à employer devoir avec des noms, sans article.
- - - Vous qui devez respect au moindre des Romains.
Corn.
On doit toujours respect au Sceptre.Id.
M. Moreau l'emploie volontiers de la sorte. "Le Connétable assembloit tous les Administrateurs secondaires, qui lui devoient service et obéissance. "Tous connoissoient le Seigneur, à qui ils devoient service, et qui leur devoit réciproquement défense et protection. "Ces Arriere-Vassaux, qui, devant service, étoient aussi assurés d'exiger secours. "Il fut avoué généralement, que tout Feudataire devoit à son Seigneur service militaire, secours de ses armes, assistance de ses conseils, etc. etc. — L'Acad. semble autoriser ces manières de parler par les phrâses suivantes: "Le Vassal doit hommage à son Seigneur. "Un fils doit respect à son père. "Un citoyen doit obéissance aux Loix; un sujet à son Prince. Mais ce sont-là des phrâses consacrées par l'usage, qui ne doivent pas tirer à conséquence pour tous les mots d' une Langue.
3°. En devoir de reste à quelqu'un, expression du style familier. Le pronom en, quoique inutile pour le sens, est essentiel à cette manière de parler: on ne doit pas le retrancher, comme l'ont fait quelques Écrivains. Vous me devrez toujours beaucoup de reste, tant que vous ne m'aimerez pas. Voit. "Ils croient qu'on leur doit beaucoup de reste, quand on leur fait l'aumône. Charlev. = N'en rien devoir à, ne pas le céder à, n'être pas inférieur à: "Tous les tours que fait cette belle Seine, dont les bords n'en doivent rien à ceux de la Loire. Sév. — En est là aussi nécessaire que le à céder; et ne doivent rien, comme ne cèdent point, serait irrégulier et incorrect.
4°. Devriez, comme devrions, en prôse est de deux syllabes; en vers, il en a trois.
Vous devriez n'avoir de secrets que les vôtres.
5°. On doit, il faut (synonymes.) Voyez FALLOIR.
Le proverbe dit: Qui me doit, me demande, ceux qui ont tort sont souvent les premiers à se plaindre. — Quand on doit, il faut payer ou agréer; quand on ne paye pas un ouvrier, un marchand, il faut du moins arrêter leurs comptes, et leur doner quelque assurance de leur paiement. Qui a terme ne doit rien, on n'est obligé de payer qu'à l'échéance du terme. — On dit, d'un homme qui doit beaucoup, qu'il doit plus d'argent qu'il n'est grôs; qu'il doit à Dieu et au monde; qu'il doit au tiers et au quart.
DEVOIR, s. m. Ce à quoi on est obligé par la Loi, l'honnêteté, la bienséance, etc. S'aquiter de son devoir: satisfaire à son devoir; faire son devoir; remplir ses devoirs. Faire, dans une batâille, le devoir de Capitaine et celui de Soldat. Faire son devoir de Chrétien, etc. etc.
Devoir, obligation (synon.) La Loi nous impôse l'obligation, et l'obligation engendre le devoir. Nous sommes tenus par l'obligation et à un devoir. Ainsi l'obligation désigne l'autorité, qui lie; et le devoir, le sujet qui est lié. "C'est l' obligation qui nous lie, c'est au devoir qu'elle nous lie. — Le devoir est l'action conforme à l'obligation: Extr. des Synon. de M. l'Abé Roubaud.
Rem. Ce mot entre dans plusieurs expressions. — Rendre des devoirs; rendre ses devoirs; rendre visite. "Alcibiade lui rendit des devoirs. Elle ne se défia ni de lui, ni d' elle-même. Marm. "Je suis allé hier pour vous rendre mes devoirs. Aux gens fort supérieurs, on dit, rendre ses respects. — Se mettre en devoir de, avec l'infinitif. "Les mouvemens de la nature ont déja fait bien du chemin, avant que la raison soit avertie; et quand elle s'est mise enfin en devoir d'agir, elle trouve bien du désordre. Fonten. — Faire un devoir à... de... "Il n'auroit pas voulu lui-même lui faire un devoir d'être à lui. Marm. — Bien faire son devoir, et en bien faire son devoir, sont deux chôses un peu diférentes: la 1re exprime réellement le devoir; l'aûtre se dit dans bien des ocasions où le devoir n'a point lieu. "Vous portez-vous bien? — J'en fais bien mon devoir, c. à. d. Je me porte très-bien. "Je suis sûr que vous ne croyez pas le mouvement de la terre autant qu'il devroit être cru... Oh! pour cela, reprit-elle, j'en fais bien mon devoir, je crois fermement que la terre tourne. Font. — Être dans son devoir, se tenir dans son devoir, se tenir dans l'état où l'on doit être devant les persones à qui l'on doit du respect. — Rentrer dans son devoir: se remettre dans l' obéissance, dans la subordination, dont on s'était écarté. — Ranger quelqu'un à son devoir, l'obliger à faire ce qu'il doit. — Derniers devoirs, les honeurs funèbres, les cérémonies qu'on fait aux enterremens. — Devoir Pascal, la Comunion que chaque Chrétien doit faire tous les ans à sa Paroisse dans le temps Pascal.
* Devoir s'est dit autrefois pour obligation. On disait, avoir devoir à quelqu'un, comme on dit, lui avoir obligation. "Elles prieront pour leurs parens, et pour tous ceux à qui elles ont un particulier devoir. St. Fr. de S.
devoir
devoir
devoir
(dəvwaʀ)verbe transitif
devoir
müssen, Aufgabe, schulden, Pflicht, Arbeit, Pensum, schuldig sein, sollen, Hausaufgabe, mööte, verdankenmust, owe, duty, have to, should, homework, assigned job, job, ought to, task, ought, responsibility, exercisemoeten, plicht, behoren, taak, zullen, schuldig zijn, dienen, horen, indeschuldstaan, karwei, klus, opgave, schuldigzijn, verschuldigdzijn, te danken hebben (aan), verplichting, hoeven, ontlenenחב (פ'), חובה (נ), חיוב (ז), חָב, חוֹבָהdlužit, muset, povinnostdevi, ŝuldideber, tener queκαθήκον, οφείλω, χρέος, πρέπει, πρέπει να, χρωστώдолжен, быть должником, быть должным, быть обязанным, долгdovere, compitoوَاجِب, يَجِبُ, يَجِبُ عَلَيْهِ, يُدِينُmå, pligt, skylde, være nødt tilolla velkaa, täytyä, velvollisuusdugovati, dužnost, morati・・・しなければならない, 任務, 借りがある...해야 한다, ...해야만 하다, 빚이 있다, 임무må, plikt, skyldebyć winnym, musieć, obowiązekdever, ter de, ter quemåste, plikt, vara skyldig, vara tvungenเป็นหนี้, ต้อง, หน้าที่borcu olmak, görev, yapmak zorunda olmak, Zorunda olmaknghĩa vụ, nợ, phải不得不, 关税, 必须, 欠 (dəvwaʀ)nom masculin
devoir
[d(ə)vwaʀ]devoir qch à qn [+ argent, respect] → to owe sb sth
Combien est-ce que je vous dois? → How much do I owe you?
devoir à qn de faire qch → to owe it to sb to do sth
Je lui dois de régler cette affaire le plus rapidement possible → I owe it to him to sort this matter out as quickly as possible.
Il doit le faire tout de suite → He has to do it immediately., He must do it immediately.
Je dois partir → I've got to go., I must go.
Tu n'aurais pas dû → You ought not to have ..., You shouldn't have ...
Cela devait arriver un jour → It was bound to happen some day.
Il doit partir demain → He is to leave tomorrow., He is due to leave tomorrow.
Le nouveau centre commercial doit ouvrir en mai → The new shopping centre is due to open in May.
Il doit être tard → It must be late.
Tu dois être fatigué → You must be tired. [d(ə)vwaʀ] vpr/réfl
se devoir de faire qch → to be duty bound to do sth