fat

(Mot repris de fate)

fat

[ fat ou fa] n.m. et adj. m. [ mot prov., du lat. fatuus, sot ]
Litt. Personnage vaniteux, satisfait de lui-même.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

fat

(fa) , (fat)

fate

(fat)
adjectif
modeste très prétentieux un individu fat et stupide
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

FAT

(d'après l'Académie, le t se prononce ; au XVIIe siècle, Chifflet, Gramm. p. 217, note aussi que le t se prononce même devant une consonne ; pourtant plusieurs aussi ne le prononcent pas, et il n'y a aucune raison pour ne pas prononcer fat, comme rat, plat, etc. ; le t se lie : un fa-t insupportable ; au pluriel, l's se lie : des fa-z insupportables ; fats rime avec pas, tas, etc.) adj. qui n'est usité qu'au masculin
Sot, niais.
Mais suis-je pas bien fat de vouloir raisonner Où de droit absolu j'ai pouvoir d'ordonner ? [MOL., Sgan. 1]
Substantivement.
Monsieur, sortons aussi, ne faisons point les fats ; Ces deux messieurs pourraient revenir sur leurs pas [HAUTEROCHE, le Souper, 23]
Me voilà pris comme un fat, et, sans un peu d'effronterie, j'aurai peine à sortir d'intrigue [DANCOURT, Été des coquettes, sc. 21]
Autrefois sur l'honneur on était délicat ; Un mari qui s'en pique à présent est un fat [DESTOUCHES, Irrésolu, I, 7]
Ce sens, qui est le sens propre, a vieilli.
Qui est à la fois sans jugement et plein de complaisance pour lui-même.
Qu'importe d'être fat ou de ne l'être pas ? On croit toujours ne le pas être [DE CAILLI, dans RICHELET]
Il se dit quelquefois des choses.
Il y a peut-être je ne sais quoi de fat à vous envoyer sa médaille [VOLT., Lett. d'Argental, 3 mai 1769]
Substantivement.
Mais je ne puis souffrir qu'un fat, dont la mollesse N'a rien pour s'appuyer qu'une vaine noblesse, Se pare insolemment du mérite d'autrui [BOIL., Sat. v]
....Voyant un fat s'applaudir d'un ouvrage Où la droite raison trébuche à chaque page [ID., ib. IX]
Écoutez tout le monde, assidu consultant ; Un fat quelquefois ouvre un avis important [ID., Art p. IV]
Quelle horrible peine à un homme.... qui n'a que beaucoup de mérite pour toute recommandation.... de venir au niveau d'un fat qui est en crédit ! [LA BRUY., II]
On écarte tout cet attirail qui t'est étranger pour pénétrer jusqu'à toi qui n'es qu'un fat [ID., ib.]
Tout le monde dit d'un fat qu'il est fat, personne n'ose le lui dire à lui-même [ID., XI]
Un fat est celui que les sots croient un homme de mérite [ID., XII]
Le fat est entre l'impertinent et le sot, il est composé de l'un et de l'autre [ID., ib.]
Si le fat pouvait craindre de mal parler, il sortirait de son caractère [ID., ib.]
Plus il voulut faire le fat, plus il prouvait qu'il n'était qu'un sot [DUCLOS, Acajou, Œuvres, t. VIII, p. 361, dans POUGENS]
Molière et Boileau l'ont employé comme simple terme de mépris.
Il faut que de ce fat j'arrête les complots, Et qu'à l'oreille un peu je lui dise deux mots [MOL., Tart. III, 1]
Je sors de chez un fat qui, pour m'empoisonner, Je pense, exprès chez lui m'a forcé de dîner [BOILEAU, Sat. III]
Il se dit de celui qui a des prétentions auprès des femmes, ou dont la parure est très recherchée.
Silvia : Volontiers un bel homme est fat, je l'ai remarqué. - Lisette : Oh ! il a tort d'être fat, mais il a raison d'être beau [MARIV., Jeux de l'am. et du has. I, 1]
Va, ma pauvre enfant, les mots de fat et de coquette ont été inventés par l'envie pour dénigrer les hommes aimables et les jolies femmes [SAURIN, Mœurs du temps, sc. 14]
Il devient entreprenant sans désirs, et fat par mauvaise honte [J. J. ROUSS., Ém. IV]
Substantivement.
Il ne serait plus rien s'il cessait d'être un fat [LA CHAUSSÉE, Retour imprévu I, 2]
Quoi ! le peu qui lui restait, Frétillon a pu le vendre Pour un fat qui la battait [BÉRANG., Frétillon.]

HISTORIQUE

  • XVIe s.
    Fat est un vocable de Languegoth [Languedoc], et signifie non sallé, sans sel, insipide, fade : par metaphore signifie fol, niays, despourveu de sens, esventé de cerveau [RAB., Pant. v, Prol.]
    Xerxes estoit un fat, qui, enveloppé en toutes les voluptez humaines, alloit proposer prix à qui luy en trouveroit d'aultres ; mais non gueres moins fat est celuy qui retrenche celles que nature luy a trouvées [MONT., IV, 293]

ÉTYMOLOGIE

  • Provenç. fat, fou, ignorant ; espagn. et ital. fatuo ; du latin fatuus, fade, insipide, fou, niais (voy. FADE).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

  • FAT. Ajoutez : - REM. L'Académie dit que fat n'est usité qu'au masculin. Voici un exemple du féminin :
    Cette émigration fate [les émigrés à Bruxelles, en 1792] m'était odieuse [CHATEAUB., Mém. d'outre-tombe, éd. Deros, 1852, t. I, p. 192]
    Rien n'empêche d'imiter Chateaubriand.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

fat

FAT. (Le T se prononce.) adj. m. Qui est content de soi-même et qui le laisse voir. Il est vraiment trop fat, il est bien fat.

Il se dit particulièrement d'un Homme à prétentions auprès des femmes. Ce jeune homme est un peu fat.

Il s'emploie fréquemment comme nom, dans l'un et dans l'autre sens. Il parle, il répond en fat. Un jeune fat. Rien n'est plus ridicule qu'un vieux fat.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

fat

Fat, Fatuus.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

fat


FAT, adj. m. [On prononce le t.] Impertinent, plein de complaisance pour lui même. "Cet homme est bien fat. — S. m. "C'est un fat; un grand fat; un vrai fat. "Un fat, qui compose des vers pour son plaisir, et pour le suplice des autres. Le Sage.
   Fat, sot, impertinent, (synon.) L' épithète de sot ataque plus l'esprit, et celle de fat, d'impertinent, les manières. "Le sot est celui qui n'a pas même ce qu'il faut d'esprit pour être un fat: Un fat est celui que les sots croient un homme d'esprit. L'impertinent est une espèce de fat, enté sur la grossièreté. — Le sot est embarrassé de sa persone; le fat a l'air libre et assuré; l'impertinent pâsse jusqu' à l'éfronterie Beauz.
   Tel est devenu fat à force de lectûre,
   Qui n'eut été que sot en suivant la natûre.
       Du Resnel.
Ces vers sont devenus proverbe. — Le fat lasse, ennuye, dégoûte, rebute; l'impertinent rebute, aigrit, irrite, ofense: il comence où l'autre finit. La Bruyère: "Le fat est entre l'impertinent et le sot; il est composé de l'un et de l'autre. Id. Mais il tient plus du premier que du second.
   Va, c'est où je t'attends. Je rabattrai les airs
   Du fat le plus parfait qui soit dans l'univers.
       La Chaussée.
Rem. Cet adjectif n'a point de féminin. On ne dit point d'une femme qu'elle est bien fate, que c'est une fate, comme on dit d'un homme qu'il est bien fat, que c'est un fat. * Sur les bords de la Garone, on dit fat, fade, pour fou, folle. "Je ne serai pas si fat que de le faire. "Elle est fade. * On dit aussi fat pour fade. "Ce ragoût est bien fat. Gasc. corr.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

fat

adjectif fat
Littéraire. Qui est vaniteux.

fat

nom fat
Littéraire. Personne vaniteuse.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

fat

Fett

fat

vet

fat

rasva

fat

[fa(t)] adj mconceited, smug
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005