frayer
frayer
[ frɛje] v.t. [ du lat. fricare, frotter ]se frayer
v.pr.frayer
(fʀeje)verbe transitif
frayer
verbe intransitif
frayer
Participe passé: frayé
Gérondif: frayant
Indicatif présent |
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je fraie |
je fraye |
tu fraies |
tu frayes |
il/elle fraie |
il/elle fraye |
nous frayons |
vous frayez |
ils/elles fraient |
ils/elles frayent |
FRAYER1
(frè-yé ; d'après Chifflet, Gramm. p. 197, on prononçait fra-yer) , je fraye, tu frayes, il fraye ou il fraie, nous frayons, vous frayez, ils frayent ou ils fraient ; je frayais, nous frayions, vous frayiez, ils frayaient ; je frayai ; je frayerai, ou fraierai, ou fraîrai ; je frayerais, ou fraierais, ou fraîrais ; fraye, frayons ; que je fraye, que nous frayions, que vous frayiez, qu'ils frayent ; que je frayasse ; frayant ; frayé v. a.HISTORIQUE
- XVe s. Et donc se retourna sur destre et sa route, et prirent un chemin assez frayé qui les mena droit.... [FROISS., I, I, 139]
- XVIe s. L'ambition fraya le chemin à l'envie [CASTELN., 62]Je fuy les grands chemins frayez du populaire [RONS., 236]
ÉTYMOLOGIE
- Wall. frot ; bourguign. froyé. L'origine de ce mot présente des doutes. Il n'est pas très ancien, du moins on ne l'a pas au delà de Froissart. 1° On peut croire qu'il est le même que froier (voy. le suivant), et qu'il vient, comme lui, du latin fricare, frotter ; mais le sens de frottement suffit-il pour expliquer le sens de frayer un chemin ? 2° On peut penser qu'il est l'équivalent de l'ancien verbe froer, briser ; ici le sens serait bon, car route est via rupta ; dans ce cas, l'assimilation aurait agi pour transformer froer en frayer. 3° Enfin faut-il y voir un dérivé irrégulier de fractus, brisé ? Le sens serait bon ; quant à la forme, elle serait bonne aussi ; car on l'a dans frayant et dans l'ancien verbe fraier, qui proviennent de fractus (voy. FRAYANT et FRAIS 2).
FRAYER2
(frè-ié) v. a.Se conjugue comme le précédent.HISTORIQUE
- XIIIe s. Au froier cognoisteras Dou cerf, quant tu le trouveras [, Fabliaux mss. n° 7615, t. II, f° 168, dans LACURNE]
- XIVe s. Environ la magdaleine que les cerfs froyent leurs testes [, Modus, f° VIII, verso]
- XVe s. Si le cerf n'est froyé, le doit le veneur laisser aboyer aux chiens bien longuement.... mais s'il est froyé et bruni, il le doit tuer le plus tost qu'il pourra.... pour doubte qu'il ne tue les chiens [, Chasse de Gast. Phéb. ms. p. 243, dans LACURNE]
- XVIe s. L'un desquels bœufs vint frayer un petit contre sa robe [DESPER., Contes, XII]Il eut une arquebuzade sur son casque qui ne fit que frayer [CARLOIX, IX, 28]
ÉTYMOLOGIE
- Prov. fregar, freguar ; espagn. fregar ; ital. fregare ; du lat. fricare, frotter, qu'on rapproche du verbe grec traduit par oindre, sanscrit ghar, gharsh, oindre. Fricare a donné froier, comme ligare, loier ou lier. La forme moderne correcte serait frier, comme lier, nier, etc.
FRAYER3
(frè-ié) v. n.HISTORIQUE
- XIIIe s. Nus [nul] poissonnier ne autre ne puet ne ne doit vendre gardons freans, c'est à savoir gardons entre le mi-avril et mi-mai [, Liv. des mét. 265]
- XIVe s. Les poissons frient en icelluy temps [, Ord. des rois, t. VII, p. 779]
- XVIe s. Aussi faut-il eviter de manger des grenouilles au mois de mai, à cause que les crapauds fraient avec elles [PARÉ, XXIII, 32]
ÉTYMOLOGIE
- Voy. FRAI 1 ; wallon, froï.
FRAYER4
(frè-ié) v. n.Se conjugue comme le précédent.ÉTYMOLOGIE
- Voy. FRAI 2.
frayer
Se frayer un passage, S'ouvrir un passage. Se frayer un passage dans le fourré. Ils se frayèrent un passage à travers les lignes ennemies.
Fig., Se frayer le chemin à une dignité, à un emploi, Disposer les choses, se préparer les voies pour parvenir à une dignité, à un emploi. On dit de même Se frayer le chemin des honneurs. Se frayer un chemin au trône, etc.
Fig., Frayer la route, frayer le chemin, la voie à quelqu'un, Lui donner les moyens ou l'exemple de faire quelque chose. Les travaux des anciens nous ont frayé le chemin des grandes découvertes, aux grandes découvertes.
FRAYER signifiait anciennement Frôler, frotter contre quelque chose, toucher légèrement quelque chose en passant. Le cerf fraye sa tête aux arbres.
Par analogie, il signifie, en termes d'Arts, User par le frottement. Frayer une lame, La frotter à l'émeri pour y faire disparaître les raies qu'y a faites la meule.
En termes de Pisciculture, il signifie Déposer ses oeufs, en parlant de la Femelle qui les émet souvent en se frottant contre le sable, et Les féconder, en parlant du Mâle.
Il signifie encore, au figuré, Être en relations avec quelqu'un. C'est un homme avec lequel je ne fraye point, avec lequel je ne veux point frayer.
Il signifie aussi Se convenir mutuellement. Ces deux hommes ne frayent pas ensemble.
frayer
Frayer, ou Froyer, Comme aucuns dient, c'est heurter par flanc, ou de haut en bas en raclant, comme il a frayé contre le mur, Murum radit. C'est aussi frotter contre quelque chose, ainsi dit on, qu'un Cerf fraye sa teste aux arbres, quand pour escourre et racler ses lambeaux il frotte sa teste contre les arbres, qui est sur la fin de Juillet. Frayer aussi c'est fouler des pieds, dont on use peu, mais on use bien du participe passif, disant chemin fraye, et champ fraye, Iter pedibus tritum, Campus pedibus conculcatus. Frayer aussi en cas de poissons est oeuver.
Frayer et heurter contre la rive, Stringere ripas.
Chemin frayé, Iter tritum.
frayer
FRAYER, v. act. et n. [Fré-ié: 2 é fer. Devant l'e muet, les uns écrivent avec l'y, fraye, frayera et prononcent fré-ié, fré-iera; les autres fraie, fraiera, qu'on pron. frê, frêra. Les opinions et les pratiques sont partagées là-dessus. L' Acad. est pour la 1re; Je serais pour la 2de manière.] 1°. Marquer, tracer. Frayer la voie, le chemin. — Fig. se frayer le chemin aux dignités, à la gloire frayer le chemin à quelqu'un, lui doner les moyens, ou l'exemple de faire quelque chôse. = 2°. Froler, toucher légèrement en passant: "Le coup n'a fait que lui frayer la botte. = 3°. V. n. Il exprime la jonction des poissons pour la multiplication de l' espèce. "Dans la saison où les poissons frayent. Acad. = 4°. Convenir, ensemble, s'acorder. Il se dit presque toujours avec la négative, et il n'est que du style familier. "Ces deux hommes ne frayent point ensemble.
FRAYÉ, adj. ne se dit qu' avec chemin. "Il n'y a point de chemin frayé dans ce bois.