furie

furie

n.f. [ lat. furia ]
1. Violente colère : Il l'a mis en furie fureur, rage
2. Litt. Déchaînement des éléments : Les flots en furie.
3. Femme déchaînée que la colère, le ressentiment dominent : Rien ne peut calmer cette furie harpie
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

furie

(fyʀi)
nom féminin
1. très grande colère Il est entré en furie.
2. chose grande agitation La mer est en furie.
3. femme violente, qui est très en colère C'est une vraie furie !
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FURIE

(fu-rie) s. f.
Terme de polythéisme gréco-romain. Nom des trois divinités infernales qui tourmentaient les méchants. Le fouet des Furies.
Tes remords te suivront comme autant de Furies [RAC., Brit. V, 6]
Les dieux justes l'ont livré aux Furies [FÉN., Tél. V]
La vieillesse avait ajouté une affreuse difformité à sa laideur naturelle, et elle ressemblait à une Furie [ID., t. XIX, p. 15]
Ils [les anciens] leur assignèrent [aux enfers] trois conseillers d'État, trois femmes de charge nommées les Furies, trois Parques pour filer, dévider et couper le fil de la vie des hommes [VOLT., Dict. phil. Enfer.]
Le chien à trois têtes, et les trois Parques, et les trois Furies sont des agneaux en comparaison de nos Sylla et de nos Marius [ID., Memmius, V]
Nous rions du mot diable, nous respectons celui de Furie ; voilà ce que c'est que d'avoir le mérite de l'antiquité ; il n'y a pas jusqu'à l'enfer qui n'y gagne [ID., Ess. poésie ép. ch. 7]
Par extension.
La volupté.... c'est une Furie qui n'épargne rien [MASS., Panég. St J. Bapt.]
Depuis ce jour funeste [la bataille de Morat] une horrible Furie Habite dans le sein du prince bourguignon, Et, dans les noirs accès de sa mélancolie, Elle agite son âme et trouble sa raison [MASSON, Helvétiens, VII]
En ces sens il prend une majuscule.
Fig. Femme très méchante et très emportée. C'est une furie d'enfer.
Ô trahison conçue au sein d'une furie ! [CORN., Cinna, IV, 1]
Quoi ! votre amour se veut charger d'une furie Qui vous détestera.... [RAC., Andr. III, 1]
Elles [des femmes qui suivaient l'armée d'Arioviste] lui défendirent de livrer bataille avant la nouvelle lune ; ces furies allaient sacrifier à leurs dieux Procilius et Titius, deux ambassadeurs envoyés par César à ce perfide Arioviste [VOLT., Memmius, V]
Emportement de colère, ainsi dit à cause de la fureur vengeresse qui animait incessamment les furies.
Que sert de s'emporter à ces vaines furies ? [CORN., Méd. V, 6]
Où fuirais-je de vous après tant de furie ? [ID., Rodog. V, 4]
Leur effroyable décharge met les nôtres en furie [BOSSUET, Louis de Bourbon.]
L'enfer s'émeut au bruit de Neptune en furie [BOILEAU, Longin, Sublime, VII]
Tel qu'on voit un taureau qu'une guêpe en furie A piqué dans les flancs aux dépens de sa vie [ID., Lutr. I]
Le désolé vieillard, qui hait la raillerie, Lui défend de parler, sort du lit en furie [ID., ib. IV]
Vient-on avec furie Arracher de vos bras votre fils Zacharie ? [RAC., Athal. III, 4]
Ah ! j'aime avec transport, je hais avec furie [VOLT., Brutus, II, 1]
De furie, par un mouvement de furie.
S'il [l'ours] n'est que blessé, il vient, de furie, se jeter sur le tireur [BUFF., Morc. choisis, p. 240]
Par exagération, il se dit d'un simple mécontentement.
Je suis encore ici ; j'en suis en furie [SÉV., 52]
Elles sont en furie contre ces folles [ID., 148]
Il me met en furie par le sot livre qu'il vient de lire [ID., 239]
Il se dit du mouvement violent et impétueux d'un animal irrité. Le lion en furie. La furie des bêtes sauvages.
Impétuosité de colère, d'attaque. Il faut laisser passer cette première furie.
N'a-t-il pas des mutins dissipé la furie ? [CORN., Héracl. V, 7]
Il a trop écouté son aveugle furie [VOLT., Tancr. V, 6]
Crois-moi, dans leur furie, Les cœurs les plus ardents ont leur mélancolie [DUCIS, Abufar, III, 2]
La furie française, l'impétuosité de la première attaque des troupes françaises.
Ce qui s'appelle deçà les monts la furie française a plus d'une fois réussi très utilement delà les monts [BALZ., De la cour, 4e disc.]
Assaillis par un premier élan de cette furie française si célèbre, ils virent tout à coup les soldats de Morand au milieu d'eux et s'enfuirent déconcertés [SÉGUR, Hist. de Nap. VII, 11]
Impétuosité d'action, action rapide.
Massinisse en un jour voit, aime et se marie ; A-t-on jamais parlé d'une telle furie ? [MAIR., Sophon. IV, 5]
Il écrit, de cette furie, à tout ce qui est hors de Paris [SÉV., 226]
Passion excessive et déraisonnable.
Et que sert à Cotin la raison qui lui crie : N'écris plus, guéris - toi d'une vaine furie ? [BOILEAU, Sat. VIII]
Grande violence des choses.
La mer répandra contre eux sa vague irritée, et les fleuves se déborderont avec furie [SACI, Bible, Sagesse, V, 23]
Les remèdes chauds mettent le sang en furie [SÉV., 487]
La reine ose encore se commettre à la furie de l'océan et à la rigueur de l'hiver [BOSSUET, Reine d'Anglet.]
J'ai su, par une longue et pénible industrie, Des plus mortels venins prévenir la furie [RAC., Mithr. IV, 5]
Ils les ont arrachés à la mer en furie [VOLT., Oreste, IV, 8]
L'état le plus violent d'une chose, la plus grande intensité. La furie de la mêlée. Dans la furie de son mal. La furie de la fièvre.
10° Terme de musique. Nom donné, dans les ballets, à certains morceaux d'un mouvement vif, avec un caractère analogue à l'action des passions violentes.
11° Ancienne étoffe de soie des Indes, ainsi nommée des figures hideuses qui y étaient imprimées.
12° Terme de médecine. Furie infernale, affection observée en Suède, caractérisée par une éruption furonculeuse très douloureuse.

HISTORIQUE

  • XIVe s.
    Anciennement l'en creoit estre trois deesses d'enfer apelées Furies [BERCHEURE, f° 23, verso.]
  • XVe s.
    Tout à l'entour de nos rempars Les ennemis sont en furie : Sauvez nos tonneaux, je vous prie ! [BASSELIN, LXII]
  • XVIe s.
    Les furies l'ont sonné [mon hymen] Et donné Le signe à ma destinée [DU BELLAY, IV, 31, verso.]
    Icy se teut ; mais pleine de furie La grand prestresse impatiente enrage Par la caverne [ID., IV, 42, recto.]

ÉTYMOLOGIE

  • Ital. furia ; du lat. furia ; de même radical que furor, fureur.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

  • FURIE. - HIST. Ajoutez : XIIe s.
    Et enprès si [Calchas] lor anoncia Que jà li venz n'abessereit Ne la mers ne s'apesereit, Desi [de ci] que les infernax fures Eüssent eü lor dreitures [BENOIT DE STE-MORE, Roman de Troie, V. 26286]
    (on remarquera que fure est la forme française, le lat. fúria ayant l'accent sur fu ; furie a été refait au XIVe siècle sur le latin).
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

furie

FURIE. n. f. Fureur extrême qui éclate au-dehors avec violence, grand emportement de colère. Entrer en furie. Se mettre en furie. Être en furie. Plein de furie.

Il se dit quelquefois pour Ardeur, impétuosité de courage. Les troupes donnèrent avec furie sur l'ennemi.

La furie française, Expression proverbiale qui désigne l'Ardeur impétueuse avec laquelle les troupes françaises se portent à l'attaque.

Il désigne aussi l'État le plus violent d'une chose, sa plus grande intensité. Dans la furie du combat, de la mêlée, il arriva que...

Il se dit en outre, en termes de Mythologie, de Ces divinités infernales qui avaient l'emploi de tourmenter les méchants, les criminels, soit dans les enfers, soit sur la terre. Fig., Ce créancier est comme une Furie attachée à ses pas.

Il se dit figurément, par allusion au sens qui précède, d'une Femme extrêmement méchante et emportée. C'est une vraie furie. Ce n'est pas une femme, c'est une furie, une furie d'enfer.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

furie

Entrer en furie l'enormité d'un cas qu'on a commis, Furorem concipere ex maleficio.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

furie


FURIE, s. f. FURIEûSEMENT, adv. FURIEUX, EûSE, adj. [Furi-e, rieû-zeman, rieû, rieû-ze; en vers ri-eû: 2e lon.] Furie, est 1°. Un emportement de colère. "Être, se mettre, entrer en furie. = 2°. Ardeur, impétuosité de courage. "Les français vont au combat avec furie. "Ils donèrent de furie sur l'énemi. = 3°. Il se dit des animaux et de certaines chôses inanimées. "Le lion, la tempête, la mer en furie. "La furie des vents, de l'orage. "Dans la furie du combat, de la fièvre, etc. = 4°. Furie, divinité infernale. "Les trois furies, Alecton, Mégère et Tisiphone. = Une furie d'enfer, une vraie furie, se dit par exagération d'une femme méchante et violente.
   REM. L'adverbe en furie ne s'unit qu'aux noms.
   Ne désespérez pas une Amante en furie.
       Racine.
"Une populace en furie qui n'avoit pris la loi que de son ressentiment Vertot. = Avec les verbes, on dit, de furie. "Il se jeta de furie sur lui. P. Charlevoix. = "Madame de Sévigné fait régir l'ablatif à l'adv. en furie. "J'en suis en furie. Elle n'est pas à imiter en cela.
   FURIEUX, 1°. Qui est en furie. "Il est devenu furieux. "Tigre, lion furieux: lione furieûse. = S. m. "Doner des armes à un furieux. "Ce sont des furieux. "C'est une furieûse. = 2°. Véhément, impétueux, en parlant des chôses: "Vents furieux; furieûse tempête; Furieux combat, furieûse ataque. = 3°. Excessif, extraordinaire en son genre. "Un furieux mangeur; un furieux coup, une furieûse dépense. = En ce sens, il précède toujours le substantif.
   REM. 1°. Furieux, est fort célébré dans le jargon moderne. "En bien et en mal ils escaladent tous les superlatifs; ils sont comblés, enchantés, furieux à propôs de rien. Coyer. = C'est aussi une mauvaise habitude d'employer à tout propôs furieux, pour énorme, excessif. "Un furieux ennui, une furieûse douleur, etc.
   2°. St. Évremont, Vertot, Linguet, l'Ab. Prévôt, ont fait régir à furieux la prép. de. Les trois premiers ont dit furieux de liberté, ou de sa liberté, ou de la liberté. Le dernier dit: "La populace toujours éfrayée des dangers présens, furieûse de ceux qui lui paraissent éloignés. Hist. des Stuarts. = Fénelon l'a aussi employé avec ce régime. "Astarbé le vit, l'aima et en devint furieûse. TÉLÉM. On dit, en devint folle: mais cet illustre Auteur a regardé cette dernière expression comme trop familière, et en a employé une moins usité, mais plus noble et plus énergique. = Furieux, se dit sans régime des noms. Pour les verbes, il régit de et l'infinitif ou que avec le subjonctif. "Il est furieux d'avoir manqué son coup. "Charles furieux que toutes ces concessions ne fissent qu' augmenter leurs demandes. Hist. des St. — Le régime de l' infinitif s'emploie quand le verbe régi se raporte au sujet de la phrâse; le régime du subjonctif, quand il ne s'y raporte pas.
   Mettre des armes entre les mains d'un furieux, c'est figurément, doner à un méchant homme ou à un fou des chôses dont il abusera pour mal faire, et pour nuire aux aûtres et à lui-même. — Cette expression peut être employée dans tous les styles, mais avec précaution, dans le style soutenu.
   FURIEûSEMENT, avec furie. Il est peu usité en ce sens, ou pour mieux dire, il ne l'est point du tout. = Excessivement: "Furieûsement grand, riche, laid, laide. "Il ment furieûsement. — On peut dire que plusieurs sont furieûsement amateurs de furieux et furieûsement: ils les ont sans cesse à la bouche. C'est une mauvaise habitude.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

furie

nom féminin furie
1.  Femme très méchante.
harpie, mégère, sorcière -familier: harengère, teigne -littéraire: gorgone, tigresse -vieux: dragon.
2.  Accès de fureur.
3.  Littéraire. Ardeur impétueuse.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

furie

זעף (ז), חורי אף (ז), תרעומת (נ), זַעַף, תַּרְעֹמֶת

furie

Wut, fureur

furie

furia

furie

憤怒

furie

[fyʀi] nf
(= colère, rage) → fury
en furie [mer] → raging
(= femme) → shrew, vixen
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005