gazette

gazette

n.f. [ it. gazzetta ]
1. Anc. Écrit périodique, donnant des nouvelles politiques, littéraires, artistiques.
2. Fam., vieilli Personne qui rapporte les bavardages, les commérages.
3. En Belgique, journal quotidien.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

GAZETTE1

(ga-zè-t') s. f.
Écrit périodique contenant les nouvelles politiques, littéraires, etc. dit aujourd'hui plus habituellement journal.
D'éloges on regorge, à la tête on les jette, Et mon valet de chambre est mis dans la gazette [MOL., Mis. III, 7]
Ne vous incommodez point pour les réponses ; il a un style de gazette qu'il possède mieux que moi [SÉV., Lett. 25 oct. 1679]
N'avez-vous point remarqué la gazette de Hollande ? elle compte ceux qui ont des charges chez Madame la Dauphine [ID., 17 janvier 1680]
Et, cherchant sur la brèche une mort indiscrète, De sa folle valeur embellir la gazette [BOILEAU, Sat. VIII]
La nouvelle qui vous alarme n'est encore que dans la gazette, et la gazette est souvent menteuse [DANCOURT, la Gazette, sc. 8]
Je veux encore me flatter que les gazettes ne savent ce qu'elles disent ; cela leur arrive fort souvent [VOLT., Lett. d'Argental, 5 déc. 1768]
À l'imitation des gazettes politiques, on commença en France à imprimer des gazettes littéraires en 1665 [ID., Dict. phil. Gazette.]
Mlle Duménil [une actrice] court à bride abattue, une autre dit des vers comme on dit la gazette [ID., Lett. Chabanon, 22 déc. 1766]
Renaudot (Théophraste), médecin très savant en plus d'un genre, le premier auteur des gazettes en France [ID., Louis XIV, Écrivains.]
Une vieille gazette, une chose qui n'a plus aucun intérêt.
Je vis qu'il me traitait comme une vieille gazette, dont on n'a plus que faire [STAAL, Mém. t. I, p. 298]
Fig. et populairement. Lire la gazette, se dit d'un cheval ou d'une autre bête de somme que son maître laisse exposée à l'injure du temps, pendant qu'il est, lui, au cabaret.
Le maître vide sa bouteille, la jument lit la gazette, [HUMBERT, ]
Titre de différents journaux. La Gazette de France. La Gazette du village.
On devenait coupable d'un crime sensible [auprès du roi], sitôt qu'on s'écartait un peu de la fadeur de la Gazette de France, et de celle des bas courtisans [SAINT-SIMON, 245, 14]
Détail minutieux de circonstances.
Que je voie toute la cour par vos yeux, que j'assiste à tous les sermons par vos oreilles.... et qu'il ne revienne point de courrier qui ne soit chargé d'une gazette de votre style [BALZ., liv. IV, lett. 26]
Si je vous faisais une gazette de l'état de ma santé en détail [SÉV., 594]
Parlez-moi de votre gazette de santé, qui est bien la source de mon repos [ID., 20 nov. 1689]
Deux personnes chargées de faire la gazette de la cour [MONTESQ., Esp. XII, 7]
Ces gazettes de la médisance, ces archives du mauvais goût, que l'envie, la bassesse et la faim ont dictées, ces lâches satires où l'on ménage le vautour, et où l'on déchire la colombe [VOLT., Babouc.]
Par dénigrement. Histoire, poëme, récit où les choses sont racontées sèchement et sans intérêt. Ce poëme n'est qu'une gazette rimée.
Il y a environ douze batailles dont je n'ai point parlé, Dieu merci, parce que j'écris l'histoire de l'esprit humain, et non une gazette [VOLT., Lett. Damilaville, 13 février 1763]
Personne curieuse d'apprendre et de débiter toutes sortes de nouvelles. C'est la gazette du quartier.

HISTORIQUE

  • XVIe s.
    Hé quoy donc, petit sibilot [fou], Pour l'amour de dame Lisette, Vous vous estes fait huguenot, à ce que nous dit la gazette [D'AUBIGNÉ, Épigr.]
    Il se retira en cette ville (qui estoit Venize) au mois de juin an susdit (1598), n'aiant avec lui qu'une seule gazette, piece de monnoie valant trois liards de France [ID., Hist. III, 513]
    Elle jase, elle caquette, Comme une vieille gazette, De mouchoir et de manchette, De cravate et de cornette [PERRIN, Poés. p. 210, dans LACURNE]

ÉTYMOLOGIE

  • Espagn. gazeta ; ital. gazzetta ; d'après Ménage et Ferrari, du vénitien gazzetta, nom d'une petite monnaie que coûtait le papier-nouvelle vendu à Venise ; le nom de la pièce de monnaie passa au journal. D'autres ont dit que gazzetta était le diminutif de gazza, pie. M. Garcin de Tassy le tire de l'indo-persan kâged ou kâgiz, papier. Mais c'est l'opinion de Ménage et de Ferrari qui doit prévaloir ; du moins un des exemples de d'Aubigné prouve que gazette était alors le nom d'une monnaie.

GAZETTE2

(ga-zè-t') s. f.
Terme de manufacture de porcelaine. Le même que casette, dont il est une altération.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

gazette

GAZETTE. n. f. Écrit périodique contenant les nouvelles politiques, littéraires ou autres. On dit aujourd'hui JOURNAL.

Il se dit aussi, figurément et familièrement, d'une Personne qui rapporte tout ce qu'elle entend dire. Cette femme est la gazette du quartier. Cet homme est une gazette vivante.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

gazette


GAZETTE, s. f. GAZETIN, s. m. GAZETIER, s. m. [Gazète, zetein, ze-tié: 2e è moy. au 1er, e muet aux 2 autres. 3e e muet au 1er, é fer. au dern.] Gazette, feuille volante qui contient des nouvelles, et qu'on distribue à certains jours de la semaine. Gazetin, petite gazette manuscrite. Gazetier, celui qui compose la gazette, ou qui la colporte et la done à lire. = On apèle, en st. prov., gazette du quartier, une persone qui est toujours la première à savoir et à répandre les mauvais bruits, les anecdotes scandaleuses.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Traductions

gazette

Zeitung

gazette

blad, krant

gazette

gaceta

gazette

Gazette

gazette

ガゼット

gazette

[gazɛt] nfnews sheet
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005