hausser
*hausser
v.t. [ du lat. altus, haut ]hausser
('ose)verbe transitif
lever ses épaules pour exprimer son agacement ou son indifférence Il haussa les épaules avec lassitude.
lever ses sourcils pour exprimer son étonnement Quand je lui ai dit mon âge, elle a haussé les sourcils, l'air étonné.
hausser
Participe passé: haussé
Gérondif: haussant
Indicatif présent |
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je hausse |
tu hausses |
il/elle hausse |
nous haussons |
vous haussez |
ils/elles haussent |
HAUSSER
(hô-sé) v. a.HISTORIQUE
- XIIe s. Li emperere en hauce le menton [, Ronc. p. 12]
- XIIIe s. Or entendés come grans domages ce fu, quant il ne furent avec aus [eux] ajousté ; tousjors mais en fust crestienté haucie [VILLEH., C.]L'une se hauce, et ses voisines Se tiengnent vers la terre enclines [, la Rose, 5781]Por ce ne demorra pas, quant li uns vaurra [voudra] haucier se [sa] meson, qu'il ne le [la] hauce et que cascuns n'ait se goutiere par devers soi [BEAUMANOIR, XXIV, 22]Et vraiement, fist le chevalier, vous le comparrez [paierez], et lors il hauça sa potence et feri le juif les l'oye [lez l'ouie, près l'oreille] [JOINV., 198]Hom vrais est cil qui tient le mi entre celui qui use ventance et monstre qu'il face grans choses et se hauce plus qu'il ne doit, et entre celui qui se desprise et humilie [BRUN. LATINI, Trésor, p. 291]
- XIVe s. Il vente d'un froi vent qui à haucier s'est pris, Et il pluet malement en accroissant tous dis [, Guesclin. 18235]
- XVe s. Adonc l'autre hausse et de bon poing charge sur le visage de sa compagne [LOUIS XI, Nouv. C]Haussez [remontez d'un cran à la crémaillère] ce pot, de par Dieu ! - Eh bien ! dit-elle, je le hausserai [encherirai], je le mets à sept sols ; est-ce assez haut ? [ID., ib. XCVII]
- XVIe s. Pour avoir haulsè la main ou baissé la teste [MONT., I, 49]Il meit des cailloux dans cette cruche jusques à ce qu'il eust faict haulser l'huile plus prez du bord [ID., II, 176]Ayant les habitans haulsé et bien remparé les murailles.... [AMYOT, Cam. 3]Le lac commencea à s'enfler et se haulser à vue d'œil [ID., Cam. 5]Comme l'un haulsoit une hache pour luy en donner sur la teste [ID., ib. 47]Le vent haulsa la mer par telle violence, que.... [ID., Sertor. 10]Il se voulut lever de là ; car le cœur luy haulsoit, et commencoit à s'esmouvoir et attrister jusqu'aux larmes [CARLOIX, II, 11]Ce grand capitaine eut pour lieutenant à sa compagnie de cent hommes d'armes Dom Diego de Quiñones, qui lui haussa bien la main [l'assista] en ses combats et victoires, et de vray luy fut bon et brave lieutenant [BRANT., Cap. estr. t. I, p. 102. dans LACURNE]
ÉTYMOLOGIE
- Picard, se heucher ; provenç. alsar, ausar ; espagn. alzar ; ital. alzare, d'un verbe bas-lat. fictif altiare, de altus, haut (voy. HAUT).
hausser
Il signifie aussi Lever, porter en haut. Hausser le bras, la jambe. Hausser les épaules. Cela se baisse et se hausse à volonté. Haussez-le d'un cran.
Hausser les épaules signifie particulièrement Témoigner en haussant les épaules qu'une chose déplaît, qu'elle choque, et plus souvent qu'elle n'inspire que du dédain. Quand il dit cela, tout le monde haussa les épaules. Cela fait hausser les épaules. Il n'y a rien à répondre à cela, il n'y a qu'à hausser les épaules. Hausser les épaules de pitié, de mépris.
Fig., Hausser le coeur, hausser le courage à quelqu'un, Lui donner du coeur, de la fierté, lui élever le courage.
Il se dit aussi en parlant de la Voix, du son des instruments. Hausser la parole. Hausser sa voix. Hausser la voix, le ton. Cette guitare est montée trop bas, il faut la hausser.
Fig., Hausser le ton, Prendre, dans ses discours, un ton de menace ou de supériorité; élever ses prétentions. Loin de fléchir, il hausse le ton. On dit aussi, familièrement, Hausser d'un ton.
Il signifie par extension Augmenter. Hausser la paie du soldat, les gages d'un domestique. Hausser les impôts. Il est vieux. On dit plutôt AUGMENTER.
Hausser la monnaie, le prix des monnaies, En augmenter la valeur numéraire.
Par extension, il se dit figurément et intransitivement des Choses dont la valeur, dont le prix augmente. Le prix du blé a beaucoup haussé. Le change hausse. Les actions haussent. Le cours du change, des actions, de la rente a haussé depuis quelques jours. On dit plutôt aujourd'hui MONTER.
Fig. et fam., Hausser d'un cran, se dit de Certaines choses qui augmentent d'une très petite quantité. Sa fortune, son crédit n'a pas haussé d'un cran.
Avoir une épaule qui hausse, Avoir une épaule plus haute que l'autre.
hausser
HAUSSER, v. act. [Aspirez l'h: Hocé; l'o est douteux; 2e é fer. mais devant l'e muet, l'o est long, il haûsse, haûssera, etc.] Hausser, c'est, 1°. Elever, rendre plus haut. "Hausser une murâille, une maison. — Hausser la parole, la voix, un instrument de musique, qui est trop bâs. = 2°. Lever en haut. "Hausser le brâs, la jambe. Se hausser sur la pointe des pieds. — Fig. (st. fam.) Hausser les épaules, en signe d'indignation, de mépris. = 3°. Augmenter. "Hausser le prix de, les gages, les impôts, etc. Fig. "Hausser le coeur, le courage à quelqu'un. = 4°. V. n. Devenir plus haut. "La rivière a haussé; le prix du blé a haussé. — Voy. LEVER.
REM. Se hausser, ne se dit qu'au propre. Voiture et Bossuet l'ont employé au fig. Le 1er a dit: "Vous vous êtes haussée autant au-dessus de vous même, que vous étiez acoutumée d'être au-dessus des aûtres. On dirait aujourd'hui, élevée. — Le 2d a dit: se hausser, pour paraitre grand. La pensée fait pâsser l'expression, qui ne plairait pas aujourd'hui dans une Oraison Funèbre.
En st. proverb., Hausser le coude: bien boire. — C'est un homme, qui ne se haûsse, ni ne se baisse: il est mou, tranquille, indolent. — Cet emploi lui a bien haussé le nez ou le menton; lui a haussé le coeur; l' a ennorgueuilli.