ladre
ladre
adj. et n. [ du lat. Lazarus, nom du pauvre couvert d'ulcères dans la parabole de l'Évangile ]LADRE
(la-dr') adj.HISTORIQUE
- XIIIe s. [Le riche] Qui vestoit la porpre nobile, Ainsi com nous dist l'Evangile, Au ladre ne veut faire bien [, Mahommet, V. 306][Homme qui] Mix [mieux] ne vousist estre mesel Et ladres vivre en un bordel [cabane], Que mort avoir ne le trespas [, Fl. et Bl. 1021]
- XVe s. Celluy jour fut la damoiselle guerie qui devant estoit ladresse et meselle [, Lancelot du lac, t. III, f° 110, dans LACURNE]C'est de Jesus la parabole Touchant du riche enseveli En feu, non pas en couche molle, Et du ladre au dessus de ly [VILLON, Grand testament, LXXII]
- XVIe s. Aucuns ont la face belle et le cuir poli et lisse, ne donnant aucun indice de lepre par dehors, comme sont les ladres blancs, appellés cachots, cagots et capots, que l'on trouve en basse Bretagne et en Guyenne vers Bordeaux où ils les appellent gobets [PARÉ, XXII, 11]Nostre maistre [Henri IV] est un ladre vert et le plus ingrat mortel qu'il y ait sur la face de la terre [D'AUB., Vie, XCV]... que ton importun caquet Soit fait compaignon du claquet, Du baril et de la besace D'un ladre vert.... [R. BELLEAU, Œuv. t. II, p. 69, dans LACURNE]
ÉTYMOLOGIE
- Ladre, nom vulgaire du Lazare de l'Évangile, de celui qui, couvert d'ulcères, était à la porte du riche, et que le moyen âge disait lépreux ; provenç. ladre. Le mot est bien fait, l'accent étant sur la, lázarus ( le 2nd a étant un a bref). M. Scheler se demande si ladre dans le sens d'avare n'est pas l'italien ladro, voleur ; mais il n'est pas nécessaire d'intercaler un mot d'une tout autre origine, et la série des sens peut s'en passer.
ladre
Fig., Ladre vert, Homme d'une avarice sordide.
Il signifiait proprement Celui, celle qui est atteint de la lèpre. Dans cette acception, on dit encore, en termes d'Art vétérinaire, Ce cheval a du ladre, d'un Cheval qui a le tour des yeux, le bout des naseaux ou le tour des lèvres dénués de poil. Adjectivement, Pourceau, truie ladre.
ladre
Porc ladre ou sursemé, Sus grandinosus.
ladre
LADRE, adj. et subst. LADRERIE, s. f. [1re brève, 2e e muet, 3e lon. au 2d.] Au propre, lépreux, lèpre. = Au fig. 1°. Ladre, insensible. "Il est ladre; il ne sent rien. = Excessivement avâre. "Il est bien ladre: c'est une action bien ladre: quelle ladrerie! Voyez la ladrerie de cet homme. = Ladre est aussi subst. et il a au fém. ladresse. "C'est un ladre, une ladresse. "Notre maître est un ladre vert. D'Aubigné. Expression proverbiale. = Bayle a dit ladre d'esprit, pour hébété. Cette métaphôre est ridicule.