manant
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manant
n.m. [ du lat. manere, rester ]1. Sous l'Ancien Régime, paysan ou habitant d'un village.
2. Litt. Homme grossier : Ce manant m'a bousculé pour passer rustre
Maxipoche 2014 © Larousse 2013
MANANT
(ma-nan) s. m.1° Terme d'ancienne pratique. Habitant d'un bourg ou d'un village. Les manants et habitants de telle paroisse.
L'orgueil du plus puissant potentat ne peut arracher à la religion d'autre prière que celle qu'elle offre pour le dernier manant de la cité [CHATEAUB., Génie, IV, I, 12]
Terme d'ancien droit féodal, synonyme de vilains, roturiers, hommes de poesté, sujets de la justice féodale, à raison de ce qu'ils étaient levants et couchants dans le ressort de la juridiction justicière ; manants qui, comme les vilains, ont pris le sens péjoratif de grossier, rustre. 2° Absolument, dans le langage ordinaire, mais archaïque, un paysan.
Et, comme l'on fait maintenant, Battaient quelquefois le manant [SCARR., Virg. VII]
Ésope conte qu'un manant, Charitable autant que peu sage, Un jour d'hiver se promenant à l'entour de son héritage, Aperçut un serpent sur la neige étendu [LA FONT., Fabl. VI, 13]
Un amateur de jardinage Demi bourgeois, demi manant [ID., ib. IV, 4]
Le roi fit venir le soldat : Est-il vrai, dit-il d'un visage sévère, que vous avez volé cet homme ? Sire, dit le soldat, je ne lui ai pas fait tant de mal que Votre Majesté en a fait à son maître : vous lui avez ôté un royaume, et je n'ai pris à ce manant qu'un dindon [VOLT., Charles XII, 3]
3° Aujourd'hui, par extension, homme grossier, mal élevé. C'est un manant, qui ne sait pas vivre.
Marton a pour amant mon cocher, qui est une espèce de manant qui n'entend pas trop raison [LE GRAND, Galant coureur, SC. 5]
HISTORIQUE
- XIIe s. Gentil fu de parage et d'avoir fu manans [, Rou, ms. p. 21, dans LACURNE]Fuient poure, fuient manant, Fuient bourgeois et païsant [, Brut. ms. f° 103, dans LACURNE]E out truved al rei vitaille tant cum il out demured en l'ost, kar mult esteit riches e mananz [, Rois, p. 195]
- XVe s. Et trouva on bien en ladite ville de Saint-Lo manans huit mille ou neuf mille que bourgeois, que gens de metier [FROISS., I, I, 270]En mains perils [je] fu mainte fois manans ; Folie amay, je fis tous ses commans [E. DESCHAMPS, Erreurs de la jeunesse.]En peu de temps il y eut une moult belle cité et noble ; car il n'y eut gentilhomme en Bretaigne qui ne se feist manant et citoyen d'icelle [, Perceforest, t. I, f° 22]
ÉTYMOLOGIE
- Bourguig. mainan ; provenç. manent, riche ; espagn. manente ; du lat. manentem, demeurant (voy. MANOIR). Manant a signifié celui qui demeure ; de là il avait pris le sens de domicilié, aisé, riche. Ce sens, il l'a perdu ; puis, par un mouvement inverse, manant, qui avait le sens d'habitant de la campagne, de vilain, a pris celui d'homme grossier.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
manant
MANANT. n. m. Homme grossier, mal élevé. Il s'est conduit en vrai manant dans cette occasion.
Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5
manant
MANANT, s. m. En style de Pratique, Habitant. "Les manans et habitans de cette Paroisse. Hors de là c' est un vieux mot, en ce sens. = En st. famil. rustre. "C'est un manant, un vrai, un grôs manant.
Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Traductions
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005