ouïe
(Mot repris de ouie)ouïe
[ wi] n.f.ouïe
(wi)nom féminin
avoir une bonne audition Il entend les plus petits bruits, il a l'ouïe fine.
OUÏE
(ou-ie) s. f.HISTORIQUE
- XIe s. Del cor qu'il tient, l'oïe en est mult grant [, Ch. de Rol. CXXXII]
- XIIe s. Tervagan [il] fiert quanqu'il pot lez l'oïe [, Ronc. p. 116]Trois fois [il] le sonne, si loinz en va l'oïe [, ib. 142]
- XIIIe s. Et si ne vous chaut d'escouter Ceus qui sont plain de vilonie ; Errant [aussitôt] lor fetes sorde oïe [, Lai du conseil]Briefment cis leus [ce lieu] n'a point d'oïe ; Vostre vois ne puet estre oïe, Fors que de moi tant solement [, la Rose, 16625]Li quens Robers de Flandres part de la baronie, à Aras est venus à Clemence s'amie, Souavet li conseille doucement en l'oïe : Dame, jou ai la crois [, Ch. d'Ant. I, 902]Et s'il [des arbitres] ooient el point que li arbitrages fu encarquiés, et après il deviennent sourt qu'il n'oent goute, on le doit atendre un an et un jor por savoir s'il rauroit s'oye [BEAUMANOIR, XLI, 11]
- XVe s. Et puis assembler les peult-on, Comme j'ay dict en la raison Qui te doibt entrer en l'ouye [, la Font. 518]
- XVIe s. Il devint enfin si peureux, qu'il trembloit à la veue du moindre esclair et à l'ouïe du moindre tonnerre [D'AUB., Conf. I, 7]Les aiguillons de la vive sont veneneux, principalement ceux qui sont au bout de ses ouyes [PARÉ, XXIII, 40]
ÉTYMOLOGIE
- Ouï.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- OUÏE. Ajoutez : - REM. La locution à l'ouïe de est indiquée dans l'article, n° 2, comme propre à Genève et au style réfugié. J. J. Rousseau, naturellement, s'en est servi : Je suis persuadé qu'à l'ouïe de cette nouvelle, vous commencerez par interroger celui qui l'atteste [J. J. ROUSS., Lett. à M. de Beaumont]Cette locution est bonne et mérite d'être employée.
ouïe
Par extension, OUÏES, au pluriel, se dit des Ouvertures en forme d'oreilles que les poissons ont aux côtés de la tête et qui donnent issue à l'eau qui est entrée dans leur bouche pour la respiration. Prendre une carpe par les ouïes.
Il se dit aussi des Branchies ou des organes en forme de peignes qui sont renfermés dans les ouïes et qui servent à la respiration. Ce maquereau est frais, il a les ouïes toutes vermeilles.
En termes de Lutherie, il se dit des Ouvertures pratiquées dans la table supérieure de certains instruments de musique, tels que le violon, la harpe, etc., et par lesquelles sort le son.
ouïe
OUïE, s. f. OUïR, v. act. [Ou-î-e: ou-i, 1e lon. 3e e muet au 1er.] Ouïe, est celui des cinq sens, par lequel on reçoit les sons. "Avoir l'ouïe bone, fine, subtile, délicate, ou mauvaise, dûre, etc. = Ouïes, au pluriel, ne se dit que des poissons et dans un autre sens qu'ouïe au singulier, de certaines parties de la tête, qui leur servent pour la respiration. = On dit, en style fig. famil. d'un homme, qui est abatu de maladie, ou, qui a reçu quelque mortification, qu'il a les ouïes pâles.
OUïR a perdu presque tous les tems simples. On ne l'emploie jamais ni au présent, ni à l'imparfait, ni au futur, ni à l'impératif. Anciènement il avait tous ces tems-là. Au présent, Vaugelas a encôre dit, on oit pour on entend; Scudéri a dit, nous oyons: à l'imparfait on disait, j'oyois, il oyoit; au futur, j'ôrrai, tu ôrras, il ôrra, ou j'oïrai, il oïra.
Je ne veux point d'excuse à mon impiété,
Si la beauté des cieux n'est l' unique beauté,
Dont on m'orra jamais les merveilles écrire.
Malherbe.
Là d'une musique fournie
Nous orrons la douce harmonie.
Du Bellai.
"Nous disons à présent, dit Ménage, on m'oïra, nous oïrons, vous oïrez. — Aujourd'hui, on ne dit plus ni l'un ni l'aûtre — Enfin, on disait à l'impératif, oyez, oyons;
Oyez, dit-il ensuite, oyez peuple, oyez tous.
Polieucte.
= Il n'est plus en usage que dans l'aoriste j'ouïs, dans l'imparfait du subjonctif, que j'ouïsse, et aux tems composés, j'ai ouï, ayant ouï, etc.
OUïR a une signification moins étendûe qu'entendre; on se sert d'entendre par-tout où l'on se sert d'ouïr; mais on ne se sert pas d'ouïr par-tout où l'on se sert d'entendre. — Ouïr, ne se dit proprement que d'un son passager, et qu' on entend par hazard et sans dessein. On ne doit pas s'en servir, quand il est question d'un Prédicateur, d'un Avocat, d'un discours public. On dit, pourtant, ouïr la Messe; condamner les gens sans les ouïr: mais entendre est toujours meilleur. Voy. ENTENDRE. = Ouïr, comme entendre, régit l'infinitif sans préposition. "J'ai ouï dire, raconter, etc.
OUïR, c'est aussi doner audience. "Le Prince n'a pas voulu les ouïr. "Un juge doit ouïr les deux parties. — Entendre est plus ustié, même en ce sens. = Écouter favorablement: "Seigneur, daignez ouïr mes humbles prières. = Au Palais, on dit, ouïr et faire ouïr les témoins: "Être assigné pour être ouï: "Ouï le raport de... Jugement rendu les parties ouïes.
OUILLE, f. [pron. ou-glie] L'ou est long dans rouille, il débrouille, il embrouille, il dérouille: il est bref devant la syll. masc. rouiller, brouillon, etc.