ouïe

(Mot repris de ouie)

ouïe

[ wi] n.f.
1. Sens par lequel sont perçus les sons ; audition : Vous avez l'ouïe fine oreille
2. Chez les poissons, chacune des deux fentes de rejet de l'eau respiratoire, situées sur les côtés de la tête.
3. Chacune des ouvertures d'aération pratiquées sur le capot d'un appareil ou d'une machine.
4. Chacune des ouvertures en forme d'S de certains instruments à cordes : Les ouïes d'un violon esse
Être tout ouïe,
Fam. être prêt à écouter attentivement.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

ouïe

(wi)
nom féminin
sens qui permet d'entendre les sons avoir une bonne ouïe
avoir une bonne audition Il entend les plus petits bruits, il a l'ouïe fine.
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OUÏE

(ou-ie) s. f.
Celui des cinq sens par lequel on reçoit les sons. Avoir l'ouïe fine, subtile, délicate. L'organe de l'ouïe. L'ouïe s'exerce d'une manière passive et d'une manière active : il y a entre ces deux modes la même différence qu'entre entendre et écouter.
Quand tout faillit en toi, plus de goût, plus d'ouïe [LA FONT., Fabl. VIII, 1]
Il faut faire entrer les instructions qu'on donne aux enfants non-seulement par l'ouïe, mais aussi par la vue [NICOLE, Éduc. du prince, dans RICHELET]
Quand nous disons avec saint Paul que la foi vient de l'ouïe, nous exprimons par ces termes l'effet particulier de la prédication [BOSSUET, Euchar. II, 3]
De tous les sens, l'ouïe est celui qui trouble le plus l'âme, qui la frappe et l'émeut avec le plus de promptitude [ROLLIN, Hist. anc. Œuv. t. IX, p. 503, dans POUGENS]
L'ouïe est, après la vue, le sens le plus parfait chez les oiseaux ; ils forment un grand peuple de musiciens [BONNET, Contempl. nat. III, 27]
L'ouïe a une finesse et une précision qui saisit les nuances les plus légères : tandis que l'œil sépare grossièrement les couleurs et remarque à peine la quatre-centième partie d'une ligne, l'oreille aperçoit le comma, qui est pour elle une quantité bien autrement petite [SENNEBIER, Ess. art d'observ. t. I, p. 191, dans POUGENS]
Fig.
Le Saint-Esprit donne aux oreilles [du grand corps de l'Église] d'entendre et d'être l'ouïe commune de tous les membres [FÉN., t. II, p. 25]
Acte d'ouïr, audition, usité seulement en ce sens dans les locutions suivantes. Terme forestier. Ouïe de la cognée, espace qui entoure la coupe, et dans lequel on ne pourrait enlever du bois sans que le bruit de la cognée ne fût entendu de la coupe.
Les marchands demeureront responsables de tous les délits qui se feront à l'ouïe de la cognée aux environs de leurs ventes, [, Ordonn. des eaux et forêts, titre XV, 51]
À l'ouïe de, à l'audition de..., locution bonne, qu'on dit à Genève et qui appartient au style réfugié (style des protestants français chassés par la révocation de l'édit de Nantes).
À l'ouïe de ces mêmes sons.... [CH. BONNET, Contempl. nat. XII, 28]
À l'ouïe d'un nom aussi respectable que celui de la vertu, il me semble.... [LENFANT, Premier sermon, dans HUMBERT, Gloss. gén.]
À perte d'ouïe, loc. adv. Aussi loin que l'ouïe peut s'étendre.
Quand je me trouve dans une vaste plaine, disait un aveugle, en portant la main à son oreille et en étendant le bras avec un geste très expressif, il me semble que je suis à perte d'ouïe, [DUFAU., ]
S. f. pl. Les ouïes, organes que les poissons ont aux côtés de la tête, ainsi dits par assimilation des ouïes avec des oreilles ; ce sont deux appareils respiratoires placés de chaque côté de la tête, formés par les branchies et protégés, chez la plupart, par les opercules.
Les vrais poissons n'ont point de poumons, ils ont des ouïes qui leur en tiennent lieu ; tous les cétacés, au contraire, ont de vrais poumons [BONNET, Contempl. nat. XII, 27]
Fig. Il a les ouïes pâles, se dit d'un homme dont le visage fait paraître qu'il a été malade, qu'il a eu quelque grande affliction (locution qui vient de ce que l'on reconnaît à la blancheur des ouïes que le poisson n'est pas frais). Il se dit aussi des ouvertures où sont placées les ouïes. Prendre une carpe par les ouïes.
Fig. Terme de luthier. Les ouïes, les ouvertures qui sont sur la table de certains instruments de musique, et qui contribuent à augmenter le son.

HISTORIQUE

  • XIe s.
    Del cor qu'il tient, l'oïe en est mult grant [, Ch. de Rol. CXXXII]
  • XIIe s.
    Tervagan [il] fiert quanqu'il pot lez l'oïe [, Ronc. p. 116]
    Trois fois [il] le sonne, si loinz en va l'oïe [, ib. 142]
  • XIIIe s.
    Et si ne vous chaut d'escouter Ceus qui sont plain de vilonie ; Errant [aussitôt] lor fetes sorde oïe [, Lai du conseil]
    Briefment cis leus [ce lieu] n'a point d'oïe ; Vostre vois ne puet estre oïe, Fors que de moi tant solement [, la Rose, 16625]
    Li quens Robers de Flandres part de la baronie, à Aras est venus à Clemence s'amie, Souavet li conseille doucement en l'oïe : Dame, jou ai la crois [, Ch. d'Ant. I, 902]
    Et s'il [des arbitres] ooient el point que li arbitrages fu encarquiés, et après il deviennent sourt qu'il n'oent goute, on le doit atendre un an et un jor por savoir s'il rauroit s'oye [BEAUMANOIR, XLI, 11]
  • XVe s.
    Et puis assembler les peult-on, Comme j'ay dict en la raison Qui te doibt entrer en l'ouye [, la Font. 518]
  • XVIe s.
    Il devint enfin si peureux, qu'il trembloit à la veue du moindre esclair et à l'ouïe du moindre tonnerre [D'AUB., Conf. I, 7]
    Les aiguillons de la vive sont veneneux, principalement ceux qui sont au bout de ses ouyes [PARÉ, XXIII, 40]

ÉTYMOLOGIE

  • Ouï.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

  • OUÏE. Ajoutez : - REM. La locution à l'ouïe de est indiquée dans l'article, n° 2, comme propre à Genève et au style réfugié. J. J. Rousseau, naturellement, s'en est servi :
    Je suis persuadé qu'à l'ouïe de cette nouvelle, vous commencerez par interroger celui qui l'atteste [J. J. ROUSS., Lett. à M. de Beaumont]
    Cette locution est bonne et mérite d'être employée.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

ouïe

OUÏE. n. f. Celui des cinq sens par lequel on perçoit les sons. Il ne se dit dans cette acception qu'au singulier. Avoir l'ouïe bonne. Avoir l'ouïe fine. Avoir l'ouïe dure. Les sons trop forts, trop aigus, blessent, offensent l'ouïe. L'organe de l'ouïe. Le sens de l'ouïe.

Par extension, OUÏES, au pluriel, se dit des Ouvertures en forme d'oreilles que les poissons ont aux côtés de la tête et qui donnent issue à l'eau qui est entrée dans leur bouche pour la respiration. Prendre une carpe par les ouïes.

Il se dit aussi des Branchies ou des organes en forme de peignes qui sont renfermés dans les ouïes et qui servent à la respiration. Ce maquereau est frais, il a les ouïes toutes vermeilles.

En termes de Lutherie, il se dit des Ouvertures pratiquées dans la table supérieure de certains instruments de musique, tels que le violon, la harpe, etc., et par lesquelles sort le son.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

ouïe


OUïE, s. f. OUïR, v. act. [Ou-î-e: ou-i, 1e lon. 3e e muet au 1er.] Ouïe, est celui des cinq sens, par lequel on reçoit les sons. "Avoir l'ouïe bone, fine, subtile, délicate, ou mauvaise, dûre, etc. = Ouïes, au pluriel, ne se dit que des poissons et dans un autre sens qu'ouïe au singulier, de certaines parties de la tête, qui leur servent pour la respiration. = On dit, en style fig. famil. d'un homme, qui est abatu de maladie, ou, qui a reçu quelque mortification, qu'il a les ouïes pâles.
   OUïR a perdu presque tous les tems simples. On ne l'emploie jamais ni au présent, ni à l'imparfait, ni au futur, ni à l'impératif. Anciènement il avait tous ces tems-là. Au présent, Vaugelas a encôre dit, on oit pour on entend; Scudéri a dit, nous oyons: à l'imparfait on disait, j'oyois, il oyoit; au futur, j'ôrrai, tu ôrras, il ôrra, ou j'oïrai, il oïra.
   Je ne veux point d'excuse à mon impiété,
   Si la beauté des cieux n'est l' unique beauté,
   Dont on m'orra jamais les merveilles écrire.
       Malherbe.
  Là d'une musique fournie
  Nous orrons la douce harmonie.
      Du Bellai.
"Nous disons à présent, dit Ménage, on m'oïra, nous oïrons, vous oïrez. — Aujourd'hui, on ne dit plus ni l'un ni l'aûtre — Enfin, on disait à l'impératif, oyez, oyons;
   Oyez, dit-il ensuite, oyez peuple, oyez tous.
       Polieucte.
= Il n'est plus en usage que dans l'aoriste j'ouïs, dans l'imparfait du subjonctif, que j'ouïsse, et aux tems composés, j'ai ouï, ayant ouï, etc.
   OUïR a une signification moins étendûe qu'entendre; on se sert d'entendre par-tout où l'on se sert d'ouïr; mais on ne se sert pas d'ouïr par-tout où l'on se sert d'entendre. — Ouïr, ne se dit proprement que d'un son passager, et qu' on entend par hazard et sans dessein. On ne doit pas s'en servir, quand il est question d'un Prédicateur, d'un Avocat, d'un discours public. On dit, pourtant, ouïr la Messe; condamner les gens sans les ouïr: mais entendre est toujours meilleur. Voy. ENTENDRE. = Ouïr, comme entendre, régit l'infinitif sans préposition. "J'ai ouï dire, raconter, etc.
   OUïR, c'est aussi doner audience. "Le Prince n'a pas voulu les ouïr. "Un juge doit ouïr les deux parties. — Entendre est plus ustié, même en ce sens. = Écouter favorablement: "Seigneur, daignez ouïr mes humbles prières. = Au Palais, on dit, ouïr et faire ouïr les témoins: "Être assigné pour être ouï: "Ouï le raport de... Jugement rendu les parties ouïes.
   OUILLE, f. [pron. ou-glie] L'ou est long dans rouille, il débrouille, il embrouille, il dérouille: il est bref devant la syll. masc. rouiller, brouillon, etc.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Traductions

ouïe

aŭdado, aŭdo, operkulo

ouïe

angsang, indra pendengar, insang

ouïe

udito

ouïe

sluch

ouïe

hørelse

ouïe

kuulo

ouïe

sluh

ouïe

聴力

ouïe

듣기

ouïe

hørsel

ouïe

słuch

ouïe

hörsel

ouïe

การได้ยิน

ouïe

işitme

ouïe

thính giác

ouïe

听力

ouïe

изслушване

ouïe

[wi]
nfhearing
avoir l'ouïe fine → to have keen hearing ouïes
nfpl
[poisson] → gills
[violon] → sound-hole sg
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005