rempart

rempart

n.m. [ de l'anc. fr. emparer, fortifier ]
1. Forte muraille entourant une place de guerre ou un château fort : La ville de Saint-Malo a conservé ses remparts enceinte, fortifications
2. Litt. Ce qui sert de défense : Faire à qqn un rempart de son corps bouclier
3. À la Réunion, falaise ; précipice.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

REMPART

(ran-par, le t ne se prononce pas et ne se lie pas : un ran-par élevé ; au pluriel, l's ne se lie pas : des ran-par élevés ; cependant quelques-uns la lient : des ranpar-z élevés) s. m.
Anciennement, muraille en maçonnerie pleine, servant à entourer et à protéger une ville ou un château. Abattre, élever des remparts.
Il dompta les mutins [les Juifs de Jérusalem].... Et laissa leurs remparts cachés sous leurs ruines [RAC., Bérén. I, 4]
Fig.
Écoutez l'apôtre saint Paul : il faut renverser les remparts des mauvaises habitudes ; il faut détruire les conseils profonds d'une malice invétérée [BOSSUET, Bourgoing.]
Et ses ruses [de la chicane], perçant et digues et remparts, Par cent brèches déjà rentrent de toutes parts [BOILEAU, Lutr. V]
Sous le brillant rempart d'une forte cuirasse [LAMOTTE, dans DESFONTAINES]
De nos jours, enceinte rasante garnie de bastions et de courtines, couronnée d'un parapet, garnie d'artillerie, entourée d'un fossé et percée de portes et de poternes.
Il se dit de quartiers d'une ville qui sont situés près des remparts ou qui en occupent la place.
J'aurai, vers le rempart, quelque réduit commode Où je régalerai les beautés à la mode [REGNARD, Ménechmes, IV, 2]
Fig. Mettre une femme sur le rempart, la rendre galante (les promenades sur le rempart étant un lieu de rendez-vous ; locution vieillie).
Vraiment, si je voulais mettre une fille sur le rempart, je ne lui souhaiterais qu'une mère et un confesseur comme elle en a [SÉV., 25 mai 1680]
Les remparts, la ville, la cité, en poésie.
Quand verrai-je, ô Sion, relever tes remparts Et de tes tours les magnifiques faîtes ? [RAC., Esth. I, 2]
Il est par un décret chassé de nos remparts [VOLT., Tancr. I, 4]
Fig. Ce qui sert de défense.
Mon nom sert de rempart à toute la Castille [CORN., Cid, I, 6]
Faites-vous un rempart des fils contre la mère [ID., Rodog. III, 2]
Le voile n'est le rempart le plus sûr Contre l'amour [LA FONT., Mazet.]
Je saurai lui faire un rempart de cette même vie qu'il a sauvée [MOL., D. Juan, III, 5]
Contre la médisance il n'est point de rempart [ID., Tart. I, 1]
[La ligue des Achéens] c'était le dernier rempart de la liberté de la Grèce [BOSSUET, Hist. I, 8]
L'amour de la justice était comme né avec ce grave magistrat.... c'est aussi de cette heureuse naissance que sa modestie se fit un rempart contre les louanges qu'on donnait à son intégrité [ID., le Tellier.]
La fameuse journée du Raab, où Louis, par des exploits inouïs, devint le rempart de l'Autriche, dont il avait été la terreur [ID., Mar.-Thér.]
Cependant Athalie, un poignard à la main, Rit des faibles remparts de nos portes d'airain [RAC., Ath. V, 1]
Le rempart le plus sûr d'un État est la justice, la modération, la bonne foi [FÉN., Tél. X]
Schullembourg, qui fut général des Vénitiens, et à qui la république a érigé une statue dans Corfou, pour avoir défendu contre les Turcs ce rempart de l'Italie [VOLT., Charles XII, 3]
Les descendants des braves aventuriers qui avaient formé ces colonies lui paraissaient [à l'Espagne] un rempart contre lequel toutes forces britanniques devaient se briser [RAYNAL, Hist. phil. X, 16]

HISTORIQUE

  • XVIe s.
    Pyrrhus, ayant ja passé la trenchée et le rempart des chariots, s'efforceoit d'entrer en la ville [AMYOT, Pyrrh. 67]

ÉTYMOLOGIE

  • Remparer ; le t est une faute ; il aurait fallu écrire rempar ; ital. riparo.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

  • REMPART. Ajoutez :
  • Fusil de rempart, voyez FUSIL.

HISTORIQUE

  • XVIe s. Ajoutez :
    Les jours viendront sur toy [Jérusalem], et tes ennemis te advironneront de rempars [, Luc, XIX, 43, Nouv. Testam. éd. Lefebvre d'Étaples, Paris, 1525]
    (ici rempart est écrit sans t, conformément à l'étymologie).
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

rempart

REMPART. n. m. Levée de terre, ordinairement revêtue de pierres et entourée d'un fossé, qui défend une place. Faire le tour du rempart. Se promener sur les remparts. Monter sur le rempart. L'artillerie fit un feu violent du haut des remparts. Abattre, élever des remparts. Les remparts d'une ville, d'une forteresse.

REMPART signifie au figuré, Ce qui sert de défense. Cette place est le rempart de toute la province. Malte était un des principaux remparts de la chrétienté. Ce soldat, combattant auprès de son capitaine, lui fit un rempart de son corps. Il se fit de cette loi un rempart contre les solliciteurs; il s'en fit comme un rempart.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5
Synonymes et Contraires

rempart

nom masculin rempart
Littéraire. Ce qui sert de défense.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

rempart

rampart, bulwarkנד (ז), סוללה (נ), נֵדwal, bolwerk, vestingmuurparapetoWallbaluardo, bastione, cingente, riparo (ʀɑ̃paʀ)
nom masculin
mur fortifié autour d'un château, d'une ville
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rempart

[ʀɑ̃paʀ]
nm
un rempart contre qch → a defence against sth, a defence against barbarism
le dernier rempart contre qch → the last defence against sth
le dernier rempart de qch → the last bastion of sth remparts
nmpl [château, château fort] → ramparts
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005