usage
usage
n.m.USAGE
(u-za-j') s. m.PROVERBE
- Usage rend maître, on devient maître, habile, en pratiquant beaucoup une chose.
REMARQUE
- Au mot monté, l'Académie, au lieu de dire : il est dans l'usage de faire, dit : en usage de faire. Pautex blâme cette locution, à tort. Disant être dans l'usage de faire, il n'y a aucune raison pour ne pas dire être en usage de faire.
SYNONYME
- USAGE, COUTUME. Suivant l'étymologie propre à chacun de ces mots, usage exprime la manière d'user, de se servir des choses de la vie ; et coutume, les habitudes que l'on a de faire telle ou telle chose. Mais on dit indistinctement : c'est la coutume, ou c'est l'usage.
HISTORIQUE
- XIIe s. Je l'aim et serf et aor [adore] par usage [par habitude] ; Si ne li os [ose] mon penser descouvrir [, Couci, XI]
- XIIIe s. La diference qui est entre coustume et uzage, si est que toutes coustumes font à tenir ; mais y a tex [tels] usages que qui vaurroit [voudrait] pledier encontre et mener dusques à jugement, li uzaiges seroit de nule valeur [BEAUMAN., XXIV, 3]Et li commanda que tout cil Qui venissent à Aix manoir, De tous usages [impôts] fusent franc [DU CANGE, usaticum.]Car tel sont li usaige Qu'on ne peut mais, sans demant, rien trouver [QUESNES, Romancero, p. 84]Li rois et la roïne ont perçu vostre usage [manière d'être], Et bien dient entr'eus que [vous] n'estes mie sage [AUDEFR. LE BAST., ib. p. 14]Dame qui maine tel usage Le faucon resamble ramage [, Lai du conseil]Enfant sont de parler vo lage, Se bien ne sont apris d'usage [, ib.]Ele avoit ung mauvès usage, Qu'ele ne pooit ou visage Regarder riens de plain en plaing [, la Rose, 283]Ne n'an puet cil husage avoir [, Liv. de jost. 56]
- XIVe s. En françois ces mos meur et moral ne sont pas en usage commun [ORESME, Éth. 33]Et se il avenist que pour ce il perdist usage de raison [ID., ib. 25]
- XVe s. Le suppliant depuis se mist à bon usaige [s'amenda] [DU CANGE, usagium.]
- XVIe s. Pourquoy m'alleguez vous l'usage Et la coustume... ? [MAROT, IV, 163]J'ay trouvé la fontaine, on m'en oste l'usage ; J'ay cultivé la plante, un autre a le fruitage [DESPORTES, Diverses amours, XXVI]L'usage des viandes salées [MONT., I, 20]L'utilité du vivre est en l'usage [façon d'user] [ID., I, 88]J'advisay d'en tirer quelque usage [ID., I, 95]Cela ostoit tout usage d'armes et de membres [ID., I, 362]Simple usage en forest n'emporte que mort bois et bois mort [LOYSEL, 251]Depuis, ceste parole est demourée en usage entre les Grecs, comme un proverbe commun [AMYOT, Pélop. 20]La tempeste l'a prinse [la nef], et faut beaucoup d'usage Pour la mener au port entiere du naufrage [RONS., 709]
ÉTYMOLOGIE
- Berry, urage, terre communale ; wallon, uzeg ; prov. usatge ; espagn. usage ; ital. usaggio ; du bas-lat. usaticum, dérivé de usus, usage.
usage
Il signifie aussi Emploi d'une chose. Faire usage d'un aliment, d'un remède. On fait usage de cette plante en médecine. Faire usage de son temps, de son crédit, de ses moyens. Le bon, le mauvais usage des richesses. Il a tout mis en usage pour réussir. Cela ne m'est plus d'aucun usage. Des livres à l'usage des classes. Bréviaire à l'usage de Paris, de Rome. À quel usage destinez-vous cela? L'usage de la parole.
Fam., Cette étoffe fera beaucoup d'usage, Elle durera longtemps.
USAGE se dit particulièrement de l'Emploi qu'on fait des mots de la langue, tel que la coutume l'a réglé. L'usage est l'arbitre souverain des langues. L'usage a introduit, a consacré cette expression, cette tournure. Ce mot est d'usage. Ce mot n'est plus d'usage, n'est plus en usage, est maintenant hors d'usage. Ce terme n'a d'usage, n'est en usage que dans le style familier. Le plus grand usage de ce mot est dans le style soutenu.
Il se dit aussi de l'Emploi personnel qu'on fait des mots. L'usage qu'il a fait de cette expression est heureux. Habile écrivain, il a fait de ce moi un usage inattendu, tout nouveau. Vous faites des mots un usage vicieux. L'Académie ne prétend pas régler l'usage de chaque mot, elle indique l'usage qu'on en fait.
Il désigne en outre le Droit de se servir personnellement d'une chose dont la propriété est à un autre. En vendant sa bibliothèque, il s'en est réservé l'usage sa vie durant. Les droits d'usage s'établissent et se perdent de la même manière que l'usufruit.
Il se dit aussi, en termes de Jurisprudence, du Droit qu'ont les voisins d'une forêt ou d'un pacage d'y couper le bois qui leur est nécessaire, ou d'y mener paître leur bétail. On a ôté, on a confirmé les usages aux riverains de ces forêts, de ces marais. J'ai droit d'usage, j'ai mon usage dans tel bois.
Il signifie encore Habitude, pratique particulière. Il a l'usage de dîner de bonne heure. Il veille beaucoup, c'est son usage. Il vieillit dans cette acception.
Il signifie encore Connaissance pratique acquise par l'expérience. Il avait été formé par un long usage à la vie de cour.
Il signifie particulièrement Expérience de la société, habitude d'en pratiquer les devoirs, d'en observer les règles. L'usage du monde, de la vie, ou absolument L'usage. C'est un homme qui a beaucoup d'usage, qui a peu d'usage. Manquer d'usage.
usagé
Fig., Une expression, une métaphore usagée. Il est familier.
usage
Usage, m. penac. C'est ce que le Latin dit Vsus, dont il descend. Usage aussi se prent pour coustume, et selon ce on trouve souvent au coustumier de France ces deux mots Usage, et coustume pour une mesme chose, d'autant que coustume n'est autre chose que le commun usage du peuple, touchant quelque chose. Et en pluriel, Usages sont Pastis, ou bois taillis, qu'on appelle Communes, et Usuelles, par ce que chacun du peuple a droict d'en user pour pasturer son bestail, et avoir son chauffage, Ager compascuus. Fest. Sylua caedua communis.
Usage et duisson, ou exercitation, Assuetudo, Exercitatio, Exerci tium.
L'usage de la parole, Vsus sermonis.
Usage commun, quand on se sert des choses qui ne sont point consacrées, V sus prophanus.
L'usage juste qu'on a d'un edifice, ou d'une piece de terre, Possessio.
Une peine accoustumée anciennement à Rome, portant privation de l'usa ge du feu et d'eauë à celuy qui estoit condamné, par le moyen de laquelle il falloit qu'il sortist hors les limites de l'empire Romain, Interdicere alicui aqua et igni.
Que nous achetons pour nostre usage, Vsualis, Vsuarius.
Selon l'usage et coustume, Vsitate.
Venir en usage, In vsum veni.
Venir en commun usage, In promiscuum vsum venire.
Estre en usage, In vsu esse.
Avoir un mesme usage, Proximum, vel Eundem vsum habere.
Qu'on met tous les jours en usage, Collocata in vsu quotidiano.
Se servir de l'usage du corps, Fungi muneribus corporis.
Qui est en usage, Vsitatus.
Aller hors d'usage, Obsolere, Obsolescere.
Mettre hors d'usage une viande, ou En condamner l'usage, Cibum ali quem abdicare.
Tourner l'usage en abus, Abuser de l'usage, Ad luxuriam vertere vsum alicuius rei.
Remettre en usage une coustume ancienne, Consuetudinem longo in teruallo repetere atque referre.
L'usage l'a receu et approuvé, Vsus recepit.
Qui est hors d'usage, Abolitus, Exoletus, Obsoletus.
Oster à quelqu'un l'usance ou l'usage de cette lumiere, Vsuram huius lu cis alicui eripere.
Dequoy on prend l'usage, Vsurarius.
usage
usage
use, convention, usageהפעלה (נ), הרגל (ז), השתמשות (נ), מנהג (ז), נוהג (ז), רגילות (נ), שימוש (ז), תשמיש (ז), הַפְעָלָה, נֹהַג, שִׁמּוּשׁgewoonte, nut, gebruik(making), taalgebruik, vruchtgebruik, welgemanierdheid, gebruikusio, ususGebrauch, Sprachgebrauch, Sprachverwendungχρήσηconsuetudine, prassi, usanza, uso使用사용användaใช้ (yzaʒ)nom masculin
se servir de
que l'on ne peut plus utiliser un véhicule hors d'usage
usage
[yzaʒ] nmà usage interne → for internal use
à usage externe → for external use only
à l'usage → with time
Nous verrons à l'usage si nous avons bien fait de choisir cette solution → We will see with time whether we have chosen the right solution.
à l'usage de → for
en usage → in use
hors d'usage → out of order
Cet appareil est hors d'usage → That machine's out of order.
avoir l'usage de → to have the use of
faire usage de [+ pouvoir, droit] → to exercise