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Patrick Auffay

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Patrick Auffay, né Patrick Claude Jeffries-Britten le 21 mars 1946 à Berlin et mort le 24 aout 2024 à Orsay[1], est un acteur français connu pour avoir tourné enfant sous la direction de François Truffaut.

Il nait à Berlin car sa mère, l’historienne Arlette Cotton de Bennetot, après avoir été secrétaire du général de Gaulle dans la France libre, faisait alors partie des forces françaises d’occupation. Il grandit à Paris[2].

Carrière cinématographique

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Les Quatre Cents Coups

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Jean-Pierre Léaud et Patrick Auffay en 1959, lors du tournage des Quatre cents coups.

Lorsqu’il a 13 ans, suite à un entrefilet de Carmen Tessier dans France-Soir, sa mère l’inscrit à un casting, organisé par Philippe de Broca alors assistant réalisateur[3]. Il est initialement pressenti pour le rôle d’Antoine Doinel dans le futur film de François Truffaut, Les Quatre Cents Coups, mais c’est finalement Jean-Pierre Léaud qui est choisi, Patrick jouera le copain d’Antoine Doinel, René Biget, inspiré de Robert Lachenay, l’ami de Truffaut[4],[5]. Arlette Cotton de Bennetot décide que son fils adoptera un pseudonyme : ce sera Auffay, comme un village voisin de la commune de Bennetot[6].

Le tournage se déroule pendant les vacances scolaires, en extérieur et sans autorisation administrative, ce qui amène les deux jeunes acteurs à être brièvement retenus par la police[3]. De la prestation de Patrick Auffay à l'écran, on retient notamment sa complicité avec Jean-Pierre Léaud[7] et la scène où René tente en vain de voir Antoine à la maison de correction[6].

Le succès du film à sa sortie donne à Patrick Auffay une célébrité et une maturité plutôt brutales. Il est ainsi renvoyé du collège privé où il étudiait par crainte qu'il dissipe les autres élèves et il voyage en Amérique du Nord soutenir le film aux festivals d'Acapulco (es) et de New York où il noue des contacts avec le critique du Monde Jean de Baroncelli[3].

Antoine et Colette

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En 1962, François Truffaut lui demande d'incarner à nouveau René dans le sketch Antoine et Colette du film collectif L'Amour à vingt ans. Sur ce tournage Patrick Auffay bénéficie du soutien de Suzanne Schiffman, à l'époque simple scripte ; il est impressionné par l'ascendant de Marie-France Pisier qui pourtant débutait dans le cinéma[3].

Clap de fin

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Après 1962, il arrête définitivement sa carrière cinématographique et abandonne son pseudonyme. Il reste toutefois en contact avec Truffaut et conserve un temps des liens avec le monde du cinéma, notamment avec Henri Langlois qu'il rencontre à Istanbul à l'occasion d'un festival en 1970[3].

Au début du XXIe siècle plusieurs auteurs cinéphiles, notamment François-Guillaume Lorrain, chercheront à retrouver la trace de « Patrick Auffay » mais sans succès[8],[9] : il restera ainsi un « enfant oublié du cinéma » jusqu’en 2024[6].

En 1962, redevenu Patrick Jeffries-Britten, il reprend des études secondaires puis supérieures. Il étudie le droit, les langues orientales et la politique. Il obtient ainsi en 1971 un diplôme d’études supérieures de science politique sous la direction de Maurice Duverger, son mémoire est consacré au passage au multipartisme en Turquie, pays qu’il a découvert lors de son service national en coopération[10].

Cursus professionnel

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Sa carrière professionnelle se déroule initialement dans les organisations patronales (CNPF, syndicats de branches). Il s’y intéresse principalement aux questions de formation. À partir de 2000, il travaille dans une entreprise de portage salarial[2].

À la fin des années 2000, il s’installe à Orsay, où il épouse Christelle Pons le 28 novembre 2009[11].

Il meurt le 24 aout 2024, après s'être confié à Armand Hennon entre 2019 et 2022, peu avant la parution du livre de ce dernier, François Truffaut, la passion des secondes rôles[3],[12].

Filmographie

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Récompenses et distinctions

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  • Médaille de la Ville d’Orsay (2023)

Notes et références

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  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. a et b Avis de décès
  3. a b c d e et f Armand Hennon. François Truffaut, la passion des seconds rôles : 100 portraits d’acteurs et d’actrices. Lett Motif, 2024 (ISBN 9782367164335), pp. 419-424.
  4. Antoine de Baecque. «Les Quatre cents coups», le premier coup d’Antoine Doinel. Libération, 16 aout 2004.
  5. Antoine de Baecque. Lachenay, l’ami dans l’ombre. Libération, 28 novembre 2005
  6. a b et c Armand Hennon. François Truffaut, la passion des seconds rôles : 100 portraits d’acteurs et d’actrices. Lett Motif, 2024 (ISBN 9782367164335), pp. 27-29.
  7. Antoine de Baecque & Serge Toubiana. François Truffaut. Gallimard, 1995 (ISBN 9782070736294).
  8. Gildas Mathieu. À la recherche du temps perdu. Critikat, 30 juillet 2013.
  9. François Delmas. Au commencement étaient… France inter, 4 octobre 2011.
  10. https://www.persee.fr/doc/rfsp_0035-2950_1972_num_22_2_419033 Forces politiques à l'étranger. Note bibliographique. Revue française de science politique, 22ᵉ année, n°2, 1972. pp. 475-476].
  11. Carnet. Orsay notre ville 2010, n°16, p. 17.
  12. Jonathan Fanara. « François Truffaut, la passion des seconds rôles » : l’art des personnages secondaires. Le Mag du Ciné, 20 septembre 2024.

Liens externes

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Articles connexes

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