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Raoul Allier

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Raoul Allier
Fonctions
Doyen
Faculté de théologie protestante de Paris
-
Édouard Vaucher (d)
Henri Monnier (d)
Président
Fédération française des associations chrétiennes d'étudiants
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Raoul Philippe Scipion Allier
Nationalité
Française
Formation
Activités
Fratrie
Paul Allier (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Idelette Dugast-Allier (d)
Jacques AllierVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Influencé par
Distinctions
Liste détaillée
Prix Thérouanne ()
Prix Marcelin-Guérin ( et )
Docteur honoris causa de l'université de théologie protestante de l'université Charles de Prague (d) ()
Officier de la Légion d'honneur‎ ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Raoul Allier, né le à Vauvert (Gard) et mort le à Logéo-en-Sarzeau (Morbihan), est professeur de philosophie à la faculté de théologie protestante de Paris et auteur français. Il influence la conception libérale de la loi de séparation des Églises et de l'État en 1905. Proche du pasteur Tommy Fallot et du christianisme social, il fut un fervent dreyfusard et s'intéressa beaucoup à la question de la conversion des peuples autochtones, à laquelle il consacra plusieurs ouvrages.

Biographie

Il intègre l'École normale supérieure de la rue d'Ulm (1882) et est reçu à l'agrégation de philosophie (1885). Il est nommé professeur de philosophie au lycée de Montauban (1886), puis, quelques mois plus tard, chargé de cours à la faculté de théologie protestante de Montauban (1886-1889). En 1889, il devient chargé de cours, puis professeur titulaire (1902) à la faculté de théologie protestante de Paris. Il soutient en 1902 une thèse doctorale intitulée La compagnie du Très-Saint-Sacrement de l'Autel : la « Cabale des dévots » 1627-1666[1]. Il est doyen de 1920 à 1933.

Raoul Allier est né à Vauvert, où son père, Louis Allier, est viticulteur et négociant en vins. Son frère, Paul, inscrit au Parti radical, est maire de la ville de 1910 à 1937. Son fils aîné, Roger Allier (1890-1914), meurt à la guerre. Son fils cadet, Jacques Allier (1900-1979), banquier et président de la Société de l'histoire du protestantisme français[2], joue un rôle stratégique considérable dans la sécurisation de l'eau lourde en 1940, alors qu'il est attaché au cabinet de Raoul Dautry, ministre de l'armement[3]. L'une de ses deux filles, Idelette Allier-Dugast, part au Cameroun au début des années 1930 pour le compte de la Société des missions évangéliques de Paris, avant de « se convertir » elle-même à l'ethnologie[4].

Raoul Allier est par ailleurs l'arrière-grand-père de la pneumologue Irène Frachon[5] et du pasteur Laurent Schlumberger. Il est l'arrière-grand-oncle de Thomas Cadène, scénariste et auteur de bandes-dessinées et de Nicolas Cadène, rapporteur général de l'Observatoire de la laïcité.

Engagements

  • Christianisme social

Très marqué par la personnalité et la prédication chrétienne sociale de Tommy Fallot[6], il participe aux travaux de la Société d'aide fraternelle et d'études sociales que ce dernier a fondée et qui conduira au grand mouvement du christianisme social. Il fut aussi associé de la Ligue pour le relèvement de la moralité publique [7].

  • Associations chrétiennes d'étudiants

Il est un des fondateurs et premier président de la Fédération française des associations chrétiennes d'étudiants, et développe le rayonnement de l'Association des étudiants protestants de Paris (rue Vaugirard) qu'il préside à partir de 1920.

  • Affaire Dreyfus

Convaincu de l'innocence du capitaine Dreyfus, il publie une étude transparente sur Voltaire et l'Affaire Calas, puis une série d'articles dans le journal Le Siècle. Ce réformiste profondément patriote noue des contacts bénéfiques, tant à gauche avec des membres de la Ligue des droits de l'homme, qu'à droite avec des membres du Comité catholique pour la défense du droit.

  • Séparation des Églises et de l'État en 1905

Lors de la préparation de la loi de séparation des Églises et de l'État, il milite ardemment dans Le Siècle, auprès des parlementaires et conseille Aristide Briand pour « obtenir la modification, dans un sens plus libéral du projet de loi de séparation des Églises et de l'État »[6].

  • Liberté des cultes à Madagascar

Membre du comité directeur de la Société des missions évangéliques de Paris, il défend avec force dans ce même journal la liberté des cultes menacée à Madagascar[6]. par la politique de laïcisation menée par le gouverneur général, Jean-Victor Augagneur et dirigée surtout contre les missions protestantes[6].

  • Première Guerre mondiale

La Première Guerre mondiale, durant laquelle il perd son fils aîné tué dès août 1914, le marque profondément et il participe à la lutte contre le « défaitisme » par une grande activité de prédicateur laïc et de conférencier. Les quatre-vingt-une Conférences de guerre que Raoul Allier prononce de mardi en mardi dans les quatre plus grands temples de Paris, ont un grand retentissement. Il co-fonde à la fin de l'année 1917 la Ligue civique, dont il est le deuxième président à partir de 1921[8].

  • Accueil des étudiants étrangers et échanges européens

Devenu doyen de la faculté de théologie protestante de Paris en 1920, il fait adopter une politique d'accueil d'étudiants étrangers et de contacts avec les étudiants d'Europe centrale et orientale.

Publications

  • Voltaire et Calas, une erreur judiciaire au XVIIIe siècle, P.V. Stock, 1898, rééd. Ampelos, 2012.
  • Les troubles de Chine et les missions chrétiennes, Paris, Fischbacher, 1901.
  • La cabale des dévots, 1627-1666, Paris, A. Colin, 1902.
  • « L'enseignement primaire des indigènes à Madagascar », Cahiers de la quinzaine, 8 novembre 1904.
  • « La Liberté de conscience à Madagascar », Le Siècle, 20 octobre-10 novembre 1907.
  • Le protestantisme au Japon (1859-1907) (F. Alcan, 1908), lire en ligne sur Gallica, [lire en ligne].
  • Les Vexations de la liberté de conscience et de culte à Madagascar, Nîmes, 27 octobre 1909, 23 p.
  • Les Allemands à Saint-Dié (27 août-10 septembre 1914), Paris, Payot, 1918, lire en ligne sur Gallica, [lire en ligne].
  • Anthologie protestante, C. Crès et Cie, 1920 (2 vol.)
  • La Psychologie de la conversion chez les peuples non-civilisés, 1925.
  • Le Non-civilisé et nous, différence irréductible ou identité foncière ?, 1927.
  • Magie et religion, 1935.
  • Les leçons de l'heure présente (recueil de conférences prononcées entre 1914 et 1917).

Notes et références

  1. Thèse de doctorat en théologie, notice Sudoc [1], consultée en ligne le 22.07.15.
  2. André Encrevé, « Jacques Allier », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 45 (ISBN 978-2846211901)
  3. Aline Coutrot, « La création du Commissariat à l'énergie atomique », Revue française de science politique, 31e année, no 2, 1981. p. 343-371 DOI 10.3406/rfsp.1981.393956.
  4. Baillot Hélène, « De la mission à l'ethnologie le parcours d'Idelette Allier au Cameroun (1930-1936) », Histoire et missions chrétiennes, 2010/4 (n°16), p. 109-129. DOI 10.3917/hmc.016.0109.
  5. Emeline Cazi, « Irène Frachon, vigie de la santé », Le Monde, 21.07.2015
  6. a b c et d André Encrevé, « Raoul Allier », dans Patrick Cabanel & André Encrevé, Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, t.1 A-C, Paris, Les Éditions de Paris Max Chaleil, .
  7. Hélène Baillot, « La conversion des peuples dits « non-civilisés » chez Raoul Allier (1862-1939) », Cahiers d’études du religieux. Recherches interdisciplinaires, 8 | 2010. DOI : 10.4000/cerri.66
  8. Gaston Richard, La vie et l'œuvre de Raoul Allier : 29 juin 1862-5 novembre 1939, Berger-Levrault, 1948, p. 86

Voir aussi

Bibliographie

  • André Encrevé, « Raoul Allier », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 45-46 (ISBN 978-2846211901) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Daniel Reivax, Raoul Allier, Éditions La Cause, Carrières-sous-Poissy, 2016, (ISBN 978-2876571105)
  • Gaston Richard, La vie et l'œuvre de Raoul Allier, 29 juin 1862-5 novembre 1939, Berger-Levrault, 1948, lire en ligne sur Gallica, [lire en ligne].

Articles connexes

Liens externes