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Satyre dansant

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Satyre dansant
Artiste
InconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Date
IIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Sculpture
Technique
marbre pentélique
Hauteur
205 cm
No d’inventaire
CCXXV
Localisation
Galerie Borghese, Rome (Italie)

Le Satyre dansant ou Satyre Borghèse est une statue romaine en marbre pentélique du IIe siècle, conservée à la Galerie Borghèse de Rome.

La statue a été trouvée en 1824 à Monte Calvo, près de Rieti, lors des fouilles de la Villa dei Bruttii Praesentes. Elle est restaurée vers 1830 par Bertel Thorvaldsen[1]. Les Borghèse l'acquierent en 1834[2].

Elle remplace au centre de la salle VIII de la Galerie le groupe de Lysippe de Silène portant Bacchus enfant, conservé au musée du Louvre, qui avait été installé dans cette salle par Scipion Borghèse[2], le sujet s’harmonisant bien avec les fresques au sujet dionysiaque qui décorent la salle, exécutées par la volonté de Marcantonio Borghese (1730-1800) pour leur lien avec l’œuvre précédemment exposée[1].

sarcophage dionysiaque, musée Bardini, Florence.

Dans l’art ancien, la figure masculine dansante trouve différentes expressions, principalement dans les représentations de satyres, comme en témoigne une abondante littérature[1].

Le Satyre dansant présente une forte affinité iconographique avec les figures des cortèges dionysiaques attestées par les sarcophages[3], en particulier avec le sarcophage dionysiaque du musée Bardini à Florence, dont seul le front est conservé, qui représente une scène bacchanale dans laquelle apparaît la figure d’une ménades dépeinte dans un mouvement en spirale semblable à celui de la sculpture Borghèse[4].

Description

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Le satyre est représenté sur les pointes des pieds et avec une queue d’équin, exécutant un pas de danse. Sa nature sauvage est indéniable : sa chevelure est désordonnée et de grandes mèches s'échappent de la couronne de lierre, sa barbe est épaisse et longue, ses oreilles pointues. Le corps suit une courbe, mise en évidence par la nudité qui exalte la tension musculaire. Le pied gauche est avancé tandis que le droit est en ligne avec le croisement des jambes. Le mouvement n’est pas complet : le buste et le visage sont représentés de manière statique, tournés vers la gauche. Les bras sont soulevés; il tient dans les mains des cymbales installées par Bertel Thorvaldsen lors de la restauration de 1830, qui parachèvent le mouvement en spirale sur la pointe des pieds de la figure[2].

Les traces anciennes des attaches des bras laissent supposer qu’à l’origine la figure devait porter un instrument à vent, probablement un aulos. Le satyre est soutenu par un tronc sur lequel pend une peau de léopard, une pardalide, attribut typique des komos[1].


Femme dansante de la villa d'Hadrien, palais Massimo des Thermes, Rome.

Le soin de l’expressivité dans les moindres détails, jusqu’au détail de la chevelure, le rendu précis des traits anatomiques et la vigueur accentuée dans la rotation renvoie à un archétype se référant à l'époque hellénistique dans le cadre de l’école de Sicyone. La recherche minutieuse de la symétrie, l’opposition dynamique constatée dans les moitiés de la même figure et l’antithèse directe entre les parties par rapport à la ligne médiane, sont en particulier caractéristiques de la riche production de Lysippe. L’analogie de la torsion avec la femme dansante de la Villa d'Hadrien, conservée au palais Massimo des Thermes à Rome, identifié comme la Praxilla de Sicyone, célèbre poétesse grecque à qui le bronzier avait dédié une statue sur l’Agora de Sicyone, est notable[5],[6]. La physionomie du visage du satyre rappelle le Socrate de type B, œuvre aussi attribuée à Lysippe[7],[8].

La statue présente une forte analogie iconographique avec une tête identifiée comme Marsyas, exposée au musée archéologique national (Florence) (inv. 13731), ayant les joues gonflées et des traces de l’aulos sur la bouche[9].

Notes et références

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  1. a b c et d (it) Giulia Ciccarello, « Statua di Satiro danzante », sur Galleria Borghese (consulté le )
  2. a b et c Barchiesi et Minozzi 2006, p. 33.
  3. Matz 1968, p. 42-43.
  4. Cittadini 1995, p. 216-217.
  5. Morpurgo 1931, p. 190-194.
  6. Cittadini 1995, p. 208-217.
  7. Poulsen 1931, p. 33.
  8. Calcani 1995, p. 256-265.
  9. Minto 1920, p. 46.

Bibliographie

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  • Sofia Barchiesi et Marina Minozzi, La Galerie Borgèse : ses chefs-d'œuvre, Florence, Scala Group, , 127 p. (ISBN 978-888117163-7).
  • (it) G. Calcani, « Socrate », dans P. Moreno, Lisippo. L’arte e la fortuna, catalogo della mostra, (Roma, Palazzo delle Esposizioni, 20 aprile - 3 luglio 1995), Milano, Fabbri, (ISBN 9788845057380).
  • (it) R. Cittadini, « Prassilla a Sicione », dans P. Moreno, Lisippo. L’arte e la fortuna, catalogo della mostra, (Roma, Palazzo delle Esposizioni, 20 aprile - 3 luglio 1995), Milano, Fabbri, (ISBN 9788845057380).
  • (de) F. Matz, « Die dionysischen Sarkophage », dans Gerhart Rodenwaldt, Die Antiken Sarkophagreliefs, vol. IV, Berlin, Deutsches Archaeologisches Institut, .
  • (it) A. Minto, « Sculture marmoree inedite del R. Museo Archeologico di Firenze », Bollettino d’Arte, no 14,‎ , p. 40-48.
  • (it) L. Morpurgo, « La danzatrice di Villa Adriana, le figure a spirale e l’arte in Roma antica », Rivista del Reale Istituto d’Archeologia e Storia dell’Arte, vol. II,‎ , p. 178-213.
  • (en) F. Poulsen, From the Collections NY Carlsberg Glyptothek, Copenhagen, .